Sujet: Re: Glace et Acier [Pv Misto] Mar 24 Fév - 21:04
Invité
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♠ La pureté de l'acier ♠
♠ Misto & Salomé ♠
Un faible sourire qui se dessine au contact doux de l'oiseau entre ses maigres doigts, une douceur étrange, comme par peur de le briser, de rompre le contact alors que son corps s'emplit d'un étrange bien être, comme effaçant toute trace de ses blessures, une bouffée de magie. En cet instant elle ne ressent rien d'autre qu'un étrange bien être, très loin de ces pensées qui l'assaillent habituellement, comme une cascade sans fin de noirceur et de convictions, désillusions. En cet instant c'est comme si plus rien n'existait, plus rien en dehors d'elle et du contact soyeux, l'oiseau ne s'envole pas, vient se nicher à la naissance de son cou, l'étrange sensation disparait, la laissant comme ivre d'une nouvelle vie, d'une nouvelle vitalité à la violence apaisante de l'eau.
La dernière larme meurt comme si elle n'avait jamais été formulée alors que la voix de l'aigle retentit à nouveau, un regard aveugle qui se lève comme pour fixer tout en étant incapable de voir. Elle ne savait pas, elle ne savait pas ce qu'elle ferait et pour la première fois elle s'en moquait. Un geste, elle lui tend sa robe aux allures de guenille, simple bagage de celle qui a tout perdue, de celle qui s'est évaporée pendant six années. Un simple mouvement de tête pour la remercier alors que sa silhouette sort de l'eau, cette dernière perlant sur sa peau basanée que la magie lui avait donnée. Un geste presque fluet pour enfiler la simple tunique s'imbibant de l'eau de son corps, un mouvement simple et léger pour dégager sa chevelure trempée tel une cascade de jais et que l'oiseau n'en soit pas inquiété. Qu'elle saisisse à taton les ballerines usées par les jours de marche. Son corps comme oubliant toute la souffrance infligée, l'espace d'un instant, seulement.
Et c'est doté de cet étrange sentiment de quiétude qu'elle suit l'aigle, la laisse la guider, comme s'abandonnant à elle le temps d'un souffle, hors du temps, loin de cette méfiance la caractérisant, juste une fois, une seule fois, se laisser aller à une confiance irraisonnée, sourde et aveugle, juste une fois, le temps d'une chanson.
Un léger rire qui se faufile de ses lèvres abimées.
" Quand on a plus rien, tout paraît convenable. "
En temps normal l'acide aurait raisonné, un acide teinté d'ironie et de mépris, mais en cet instant ces mots n'étaient rien d'autre de ce qu'ils disaient, sans faux semblant et pics cachés, pures à l'image de ce moment qu'elles avaient partagé.
Le bruit d'un battement d'aile, le souffle glacé du vent sur sa peau, le sol disparait sous ses pieds, aucune peur pour l'enlacer, la peur abandonnée à jamais dans un sacrifice insensée ? Inquiétude qui resterait ? Pas une once, sans vraiment s'expliquer pourquoi, vivre sans peur était une chose à laquelle elle devrait s'habituer, un moyen de s'élever. L'étrange dialogue la laisse muette, muette et pourtant souriante, un faible sourire, car elle n'était pas du genre à sourire.
Les pieds retrouvent la terre ferme, elle ne le voit pas, mais le bâtiment s'élève devant ses pas, le bruit sourd et lourd d'une porte qui s'ouvre, elle s'avance vers lui, guidée par l'inconnue, une guilde... Elle allait rejoindre une guilde, venait de rejoindre une guilde. Sa frêle silhouette s'engouffre dans la bâtisse. Une simple réponse.
" Merci. "
Et guidée par l'inconnue et ses sens elle s'avance dans la bâtisse, son ouïe se tendant pour recueillir le moindre bruit, ses pas la figeant sur un courant d'air, ses mains caressant ci et là un objet inanimé. L'odeur chatouillant son nez, une odeur âcre comme réminiscence d'un passé. Une phrase lâché d'un air pensif.
" Le feu n'épargne jamais rien "
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Sujet: Re: Glace et Acier [Pv Misto] Jeu 23 Juil - 10:26
Misto
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Titre : La folle aux oiseaux Crédit : Katarina de LoL by Chenbo, yy6242 et unknown. Vava par Damaz et Yuuki ♥ Feuille de personnage Maîtrise Magique: (26900/35000) Mérite: (1238/1400)
Fièvre des Âmes croisées
PV Salomé
« Jamais, non. »
Misto cligne des yeux, comme frappée en plein cœur. Sa voix joviale tremble un peu mais retrouve bien vite son équilibre. Salomé a touché un point sensible, avec la précision diabolique d’un chirurgien au-dessus d’une tumeur. L’aigle marche tranquillement dans l’ombre de la brune. Elle l’observe avec bienveillance, saluant les rares occupants du Nid stoppés dans leurs tâches par l’apparition du nouvel aiglon. Leurs pas les guident lentement dans le large bâtiment baigné d’un silence presque omniprésent. La rousse se surprend à regretter le vacarme qui y régnait il y a encore quelques années. A regretter des chamailleries dans les couloirs jusqu’aux petites rixes qui faisait trembler les murs de la salle d’entrainement et tomber le ciment. Malgré cela, elle sourit en reconnaissant les glapissements outrés de Sylië s’échappant de la bibliothèque, à l’étage. Elle savoure la musique discrète de Will astiquant ses verres et de Finnick faisant la cuisine. Elle s’imprègne profondément de la démarche souple de Salomé et, les yeux fermés pour y ancrer cette renaissance perpétuelle, rompt le silence.
« Mais il a ses bons côtés. Sans lui, nous n’aurions pas progressé. » L’Impératrice se place aux côtés de la jeune aveugle, lui saisissant la main dans un contact aussi spontané qu’amicale. Les aiglons présents s’approchent lentement d’elles, attirés par le visage nouveau de Salomé. Amusée par la situation, la jeune maitresse s’empresse d’emmener son aiglon vers la salle du tatouage en leur adressant un clin d’œil complice. « Patience mes amis, je vous la ramène tout de suite ! » Une nuée de sourire s’étire sur les traits des membres de la guilde alors qu’il retourne aussi sec à leur vie. Ils ont compris le message. Relâchant la main de sa compagne, elle lui désigne la porte avec un geste cérémonial presque ridicule dans la situation, faisant tintinnabuler la clochette autour de son cou comme un carillon de Noël. « Après toi, Salomé d’Eagle’s Claw. »
*
De l’autre côté de la porte, la musique s’est emparée des lieux au même titre que la senteur d’opium que diffuse l’air en poussant la fumée de l’encens à travers la fenêtre. La pièce du tatoueur déborde d’étoffe colorée et de tapis persans organisés à la va vite mais dont la sensation caressante sur les pieds donnait envie de s’y coucher. Les meubles, eux, croulent sous les différents objets, allant du livre aux pinceaux de dessin mal lavé et dont la couleur n’avait pas fini de se solidifier. Misto s’attend à voir jaillir Nadhij de derrière les tentures mais rien ne bouge, le carillon étrange de la porte laissant simplement supposé que quelqu’un venait de pénétrer dans l’espèce de boudoir aux couleurs de Desierto.
« Assieds-toi, je t’en prie. » La rousse ouvre un tiroir au hasard parmi les différentes commodes. Rien. Elle enchaîne aussitôt avec le suivant en grommelant vaguement à propos d’un objet disparu dans une machine à laver. De nouveau tiroirs s’ouvrent et se ferment dans une ribambelle de son métallique ou soyeux. Lorsque ses doigts se referment enfin dessus, Misto pousse un soupir de soulagement. « Quand je suis arrivée ici, la première fois, j’ai dû me mettre moi-même mon tatouage. Le tampon était tellement vieux qu’il n’a pas marqué. Ma première mission s’est donc résumé à aller en chercher un neuf au village puis à tenter de le poser sur mon omoplate devant le miroir. Quatre jours de pure galère paumée dans les montagnes pour écouter mes esprits se moquer de moi parce que j’étais la petite nouvelle depuis vraisemblablement des années... » La mage adresse une grimace fort convaincante à sa compagne, rien qu’en se rappelant la course aller-retour dans les pics rocheux qui lui sont maintenant familier. « Mais heureusement, les choses ont bien changées depuis. Tu as une vague idée d’où et de quelle couleur tu le veux ? - Vert. Un beau vert sapin. - Plutôt un doré, un joli orange couché de soleil. - Non, non, un vert. Le vert et les brunes, ça fait un malheur. »
Rolf et Runi, tous deux écureuil et fraichement perchés sur les épaules de Salomé, se tournent vers Misto comme un seul homme. Ils attendent vraisemblablement qu’elle tranche pour eux, malgré la grimace désapprobatrice qui orne son visage. Les deux esprits se dévisagent bientôt et reprennent leur bataille de couleur à grand renfort de jurons, provoquant une gêne grandissante chez leur maitresse. La jeune femme se dandine, agacée par la tournure des évènements. Elle inspire profondément et son aura durcit, stoppant net les deux âmes qui se chamaillent. Dans son poing, le tampon change doucement de couleur à chaque sollicitation de la rousse alors qu’elle s’approche et s’assoit près de Salomé.
« Si je devais choisir, je dirais un bleu. Le même que celui de tes iris. » dit-elle pour troubler enfin le silence. « Rolf, Runi, on vous a assez vu, du balais. » Deux grognements lui répondent et de nouveau, les jeunes femmes sont seules. Soulagée, l’Impératrice ne peut s’empêcher de soupirer. « Que maudit soit celui qui m’a dit que la magie était un don de tous les jours. Il n’y a pas moyen de discuter en paix une seconde sans qu’ils s’invitent. » La mage joue un instant avec l’objet avant de reporter son attention sur son interlocutrice, un sourire dans la voix. « Alors, raconte-moi tout. Comment sera-t-il, ce nouvel aiglon tatoué ? »
Lentement elle évolue, aérienne et tâtonnante, étrange contradiction, elle sent, écoute, ses doigts caressant ci et là les parois dont le contact du bois vibre sous les doigts. Elle s'habitue à l'odeur si caractéristique du feu qui hante encore les lieux avant de sursauter alors que la maîtresse des aigles lui saisit la main pour continuer son envoler. Les regards se posent sur elle, elle les fixe sans les voir de ses pupilles aveugles, un simple ballet d'auras qui virevolte et disparait.
Des paroles qui font sens, d'autres simples et joviales, un geste qui provoque le fracas de l'air contre sa peau au rythme du son du carillon. Un sourire comme seule réponse à cette phrase qu'elle n'aurait jamais cru entendre un jour. Salomé D'Eagle's Claw.
Elle pénètre les lieux d'où émanent les effluves d'opium et la musique comme un son discontinue, l'espace d'un instant l'odeur forte la saisit à la gorge, elle toussote légèrement, le temps de s'y habituer avant de répondre à l'invitation de s’assoir, s'apprêtant un recevoir un tatouage qu'elle ne verrait jamais, un symbole qu'elle n'avait jamais vue, un acte fou pour la plupart certainement, une confiance étrange régnait désormais entre les deux femmes qui avaient sut partager leurs âmes l'espace d'un instant. Inattendue au détour d'une montagne, insoupçonnable comme ses légendes sur les montagnes colossales abritant le nid des aigles.
Impériales.
L'espace d'un instant elle se perd à tenter d'imaginer le symbole qui bientôt trônera sur sa peau, remontant loin dans l'écho des souvenirs, ceux qui lui restent des couleurs et des objets, terne gris de Minstrel. Une séance que le voix de Misto rompt s'attirant le regard aveugle par automatisme. Une anecdote qui provoque un certain amusement, une sensation qu'elle n'avait pas ressentis depuis longtemps, un étrange bienêtre dans la simplicité de cet échange loin des horreurs récentes et de l'ordre implacable du conseil. Les entités se manifestent et elle se perd à contempler les auras qui se présentent à elle, une intervention comme pour répondre aux paroles prononcés plutôt alors qu'elle ne s'étonne aucunement du trait moqueur des voix qui se présentent à elle. Elle ne répond pas, laisse la discussion se transformer en débat intense, en discute enfantine avec une certaine sérénité.
Une bagarre enfantine que Misto rompt comme si de rien était, comme une mère, avec douceur et désinvolture, constant saisissant considérant le si jeune âge de la maîtresse des aigles. Une question qui tombe et elle répond finalement, comme mettant un point final au débat commencer plutôt alors que lentement sa main vient laisser tomber la bretelle de la robe le long de son bras droit pour révéler sa clavicule et son épaule.
" Un bleu. Bleu acier. Mais avant je voudrai savoir, simplement pour pouvoir me l'imaginer, à quoi ressemble-t-il ce tatouage ? "
Un silence.
" Je crois qu'il sera libre. Tout simplement libre."