Les pupilles noisettes se lèvent du morceau de papier, un mouvement lent, doux et aérien pour le plier. Un souffle alors que ton regard se relève pour observer avec cet étrange sourire apaisant l'homme te faisant face.

" Veuillez transmettre ceci au rédacteur du West Fiore. Ne faites aucun commentaire, simplement que le Conseil souhaite sa diffusion pour le numéro de demain, dans la rubrique indiquée, sans aucun ajout de quelque nature que ce soit."

Tes lèvres se closent sans ajouter mot alors qu'il reste là à te regarder de ce regard entre stupidité béate et naïveté. Un simple sourire encourageant pour se dessiner sur ton visage.

" Vous feriez mieux de vous dépêcher, si je ne m'abuse ils doivent déjà boucler l'édition. "

Il réagit, un balbutiement alors qu'il incline légèrement son visage où le rouge vient gonfler ses joues. Il quitte la pièce presque en courant tout en essayant de simuler à ton regard un pas calme te tiraillant entre compassion en vers sa maladresse ou agacement contre son incompétence. Enfin ce n'est pas le moment, tu statuerai sur son cas plus tard. Et c'est avec cette légèreté sophistiquée que tu te lève de la chaise de bois pour faire fasse à la nuit tombante sur Era à travers l'immense baie vitrée de ton bureau aux étagères saturées d'ouvrages aux couvertures colorées. Un seul nom pour s'imposer à ton esprit alors que ton visage se ferme, évinçant toute cette chaleur qu'il revêt habituellement, un seul nom comme source de ton affliction : Shida.

Les faits n'avaient guère mis longtemps à te parvenir, celle d'une action d'éclat de ces aigles appartenant au passé. Enfin tu le croyais. Le rapport avait suivit de peu, provoquant plus encore que ton agacement dans cette menace ouvertement affichée à ton attention via l'un de tes subordonnés direct, ton interrogation quand à ce personnage dont enfin tu avais si souvent entendu le nom. Shida.

Alors tu étais descendu dans ces archives poussiéreuses de dossiers jamais classés ou enterrés, de noms qui avaient marqués avant d'être oubliés pour enquêter sur ce personnage emblématique resurgissant du passé comme une épine empoisonnée dans ta peau. Misto Shida. Disparue il y a six ans, maîtresse de la guilde neutre d'Eagle's Claw, successeur de Nywell Yutani. Participante du tournois d'Angel's Sky où sa prestation avait marqué les esprits, une gamine d'une puissance magique phénoménale couplée à une arrogance outrageante.

Le monde a changé, le monde de la magie n'est plus cette farce dont ta guilde s'est jouée trop d'années sans être inquiétée par ces incompétents gâteux formant ce Conseil malade incapable de faire respecter son autorité. Le monde n'est plus tel que tu l'as connu Shida, le terrain de jeu d'une gamine insolente agissant en toute impunité, se croyant au dessus des lois. Penses-tu vraiment que ce ridicule attentat suffira ? Crois-tu réellement que ta réapparition changera quoi que ce soit ? Tu n'es qu'une vulgaire enfant capricieuse jouant aux terroristes et ce n'est pas par la menace que tu obtiendra quoi que ce soit, néanmoins il est primordial que tu t'en rendes compte par toi-même. Vingt-cinq heures.

***

L'ouest. D'après les rumeurs et les maigres informations que l'ancien Conseil avait capté c'était à l'Ouest que les Aigles volaient il y a six années. Et il était primordial que tu affirmes que tu le savais, qu'à travers toi le conseil savez, alors c'était tout naturellement que tu avais envoyé ta réponse via le quotidien de la région. Un simple encart dans les annonces diverses et variées.

Recherche Aigle Déchue.
10 heures restantes.
Etriss.

L'après midi commence son déclin dans le ciel monotone de l'hiver alors que le "carrosse" luisant du symbole du conseil fait son entré dans la ville du désert. Une étrange chaleur jurant avec le temps qui règne à Era, tu t'extirpes de la voiture et congédie les soldats t'accompagnant à travers la ville, un seul ordre donné, si dans une heure tu n'étais pas revenu au point de rendez-vous rentrer à Era sans se soucier de toi et déclarer que la dénommée Misto Shida s'était affirmée comme ennemie publique du Conseil de la Magie et du royaume de Fiore. Interloqués ils t'avaient obéis, la peur au ventre car ils étaient censés être ton escorte pour cette entrevue, un ordre direct qu'ils leurs avaient été donné, un ordre que tu venais de balayer d'un revers de main. Si Adamof pensait pouvoir assoir son emprise sur tes subordonnés directs il se trompait. Tu ferais les choses dans les règles, une entrevue de femme à femme, dans les règles les plus primordiales de bienséance. Ton seul et unique avertissement, la seule chance que tu accorderais aux aiglons de se plier aux lois de la Magie.

Et c'est lentement, dans un vent étrangement tiède malgré le temps que tu avais pris le chemin des portes d'Etriss, tranquillement, ta robe élégante et simple couleur des rois soulignant tes courbes avec élégance sous l'impulsion de tes pas alors que ta chevelure châtain se laisser bercer par le vent. Livre se laissant balancé dans le vide par le mouvement de ton bras alors que tu franchis les portes avec un calme et une sérénité contradictoire avec ce qui t'attendais. Une simple inspiration alors que tu fermes les yeux pour humer l'air se chargeant de tension, de cette ethernano virevoltant. Tu peux la sentir dans ton dos alors que faiblement tu souris sans pour autant te retourner, face au désert. Ta voix s'élevant avec mélodie.

" Il semble que les rumeurs sur ta puissance ne te rendaient pas justice. "

La voix féminine s'élève, te réponds avec cette étrange cordialité qui te tire un sourire. L'aurais-tu mal jugée ? Il est bien trop tôt pour te faire ton idée, mais le fait est que tu ne t'attendais pas à une tel cordialité, bien que feinte et pleine de banalité. Tu t'en veux presque de l'avoir tutoyée, après tout ce n'est pas cette enfant dont tu as lu le maigre dossier qui s'est présenté, mais bel et bien une femme, une jeune femme ayant cherché à s'apprêter comme de tels circonstances l'exigeaient alors que te retournant doucement tes yeux noisettes la détaille dans ses moindres traits. Effort appréciable alors que doucement tu souris, même si il trahit un manque d'habitude flagrant en la matière, un manque cruel dans ses mouvements, jurant avec cet apparat qu'elle a tenté de revêtir, mais l'habille ne fait pas la princesse, ne la fera jamais, mais pouvez-tu en exiger plus que d'une vulgaire terroriste en puissance ? Il semble que non.

Et alors que tes pupilles finissent de jauger celle de quelques années ton année tu lui souris, souris alors qu'elle rit légèrement pour une raison qui t'es inconnue. Tu souris de cet air étrange, entre compréhension et tristesse, décharge une certaine tendresse, car devant toi malgré l'âge apparent et ce statut tu ne vois qu'une enfant, cette enfant de presque ton âge dont tu avais tant entendu parlé il y a six ans. Six ans, c'était comme si tu avais vieillis et pas elle, et ton sourire s'efface sur cette pensé, comme si elle avait induit en toi une certaine jalousie que tu n'as pourtant aucun mal à dissimuler. Elle parle. Elle parle et sa proposition te surprend, une surprise étrange dont tu ne sais que faire, sur quel compte la placer, vil séduction pour la première proposition alors qu'il semble émaner de l'aigle aucune animosité, qui aurait cru maintenant qu'il y'a soixante-douze heure ses actions avaient entraîné la destruction, que cette femme te faisant place n'avait pas trouver meilleur moyen d'action que la menace.

De la sottise pour la seconde ? Tu aimes à penser qu'elle est beaucoup plus futée que cela, que c'est un véritable combat qui s'est engagé à la première phrase, un duel pour la capitulation malgré les apparences, malgré ce que tout à chacun pourrait percevoir d'un tel échange. Tu le sais aussi bien qu'elle le sait, ici et maintenant ce n'est nullement une rencontre de courtoisie qui s'établit mais un combat à mort dans que ne soit pourtant versé une goutte de sang. L'art de la manipulation. Et contre toute attente tu choisis de t'y adonner en semblant la refuser, tu décides de révéler pour mieux piéger, choix savamment pesé dans ces quelques secondes de réflexion de sorte que tu réponds.

" Votre siège... Quelle idée séduisante, je suppose que cette proposition n'est pas anodine, quitte à ce qu'elle soit à vos risques et périls. Mais après tout j'ai fais preuve de savoir vivre en répondant malgré celui vous manquant clairement, alors je suppose que vous ne pouvez vous permettre un accueil trop outrageant. "

Et tu souris alors qu'elle s'est rapprochée, ton corps entier détendu dans la brise chaude du désert. Peut-être devrais-tu la craindre, craindre se rapprochement lent et pourtant tu fermes les yeux pour humer l'air chaud donc manque cruellement Era. Tes paupières s'ouvrent pour découvrir l'écureuil borgne contre la nuque de ton interlocutrice, te tirant un vague sourire amusée alors qu'elle te le tend lentement, que la pauvre chose se recroqueville comme tu étais l'incarnation du mal, te tirant un sourire presque triste alors que tu lèvres le bras, que sous l'impulsion de tes doigts le livre clos se dresse comme un perchoir pour l'animal de sa couverture abimée par le temps, laissant luire faiblement sous le soleil les lettres calligraphiées. "L'aigle au Plumage d'Or."

" Puisque je ne me suis jamais posé la question je suppose que la réponse est oui. Les humains m'ont toujours beaucoup plus intéressés, après tout les animaux n'ont jamais eut besoin d'une morale pour les guider dans leur choix, pour les inciter à prendre la bonne voix."

La peur. Tu souris à ce mot, un sourire triste et pourtant si révélateur, la peur, le moteur de tout un monde, le moteur de toute action, du bien et du mal, tout à toujours reposé sur la peur. Les contes eux-même n'incarnent-ils pas la peur, la conscience de ce qu'il advient par les mauvais choix, en s'éloignant de la voix, la peur, au coeur de toutes les plus grandes actions, des pires fiascos. La peur. Et lentement tu redresses la tête tout en laissant gracieusement retomber ton bras contre toi alors que tu te met en mouvement aux côtés de l'aigle dans une étrange proximité.

" Je suppose que nous n'irons donc pas voir votre siège. Mais il est vrai que l'heure tourne, il ne reste qu'une cinquantaine de minutes avant que vous ne soyez proclamée ennemie publique du Conseil et du royaume de Fiore. Il serait dommage que sur une simple visite une telle chose arrive à cause d'un mauvais timming. "

Et ton visage se tourne vers elle avec un sourire doux et amusé, comme si tu parlais du temps qu'il ferait demain, comme si tu parlais d'un simple rendez-vous galant sans réel importance. Comme si tout ceci n'avait au final que peu d'importance. Et c'est sans réellement lui laisser le temps de répondre que tu embrayes, après tout comme tu l'as si bien mentionné il ne sert à rien de perdre plus de temps en silences et mondanités qui de toute manière son hors de porté de cet aiglon, un véritablement soulagement à dire vrai, car tout réside dans ce simple mot, elle est vraie.

" Aimez-vous les contes ? "

Elle aime donc les contes. Un bon point pour elle à dire vrai, même si elle ne le sait pas. Ménestrel ? Comme c'est intéressant, intéressant et paradoxal, les ménestrels ne sont-ils pas là pour justement diffuser cette morale sous-jacente régissant les contes ? Et pourtant cette femme semble se battre pour vivre en dehors de cette morale, tout simplement en dehors des lois. Paradoxale. Et alors que vous poursuivez votre route tu observes, ton regard se perd sur les passants, sur les maisons de terres cuites, sur les enfant se réfugiant dans les sarwels de leurs mamans. Il y' a quelque chose que tu aimes dans cette ville, sans savoir réellement quoi. Mais là n'est pas la question alors que ta simple robe couleur d'argent se laisse portée par le vent. Tu le sens ses regards sur toi, tu n'en a que faire, tu évolues comme tu l'a toujours fait, confiante et droite, droit devant. Vous pénétrez dans l'antre.

Tout semble si simple ici, la vielle et les gens, ces simples salutations, loin du monde que tu connais, et ces petites choses te ravissent, tu observes alors que tes yeux viennent détailler l'emblème des aigles, la salle et le comptoir, les chaises et ceux qui y siègent, leurs comportements, leurs regards dans leurs échangent alors qu'indéniablement tu attires l'attention. Elle parle et sa phrase te tire une expression étrangement amusée alors que tu réponds sans aucune agressivité comme on le ferait à un enfant découvrant le monde.

" C'est en effet le principe de la chose. "

Il semble que le combat commence réellement après l'échauffement alors qu'en t'invitant à t'assoir elle embraye sur une provocation d'apparente mondanité. Tu souris alors que tu prends place sur l'une des chaises et qu'elle appelle le barman.

" Un de s'est jamais réveillé. Pour ce qui est des autres, les gradés ont été rétrogradés, ils seront réaffectés d'ici peu. "

Il entre en scène pour prendre ta commande, et c'est nonchalamment que tu demandes un simple verre d'eau. Un mouvement alors que tu poses délicatement le livre sur la table, tes yeux délaissant l'aigle sur la balustrade pour soulever tes cheveux tombant dans ton dos en un simple chignon révélant sur ta nuque la croix d'argent du Conseil, inhabituel alors que le tatouage n'était pas une habitude de ce dernier, ton propre choix pour porter ce qui te plait. Et c'est d'un simple mouvement que tu le fixe en utilisant le bracelet doré qui trônait autour de ton poignet. Un simple mouvement traduisant pourtant toute la tension, celle que tu étais prêtes à tout retournement de situation. Elle parle alors que tu extirpes de ton corset un minuscule miroir pour te regarder, parfait alors que tu en profites pour jeter un coup d’œil furtif derrière toi à travers lui. Le clapet tu petit objet claque alors que l'aigle se tait et que le serveur dépose le plateau avant de décamper. Elle reprend, toujours dos à toi, fait t'agaçant légèrement alors que ton visage ne laisse pourtant rien paraître. La tension monte légèrement alors que le mot est clairement lâché. Et c'est doucement que tu te lèves avec un étrange sourire alors que tu viens te glisser à ses côtés face à la balustrade de la terrasse. Un léger temps avant que tu ne répondes enfin.

" Il est vrai que j'ai oublié de me présenter. Veuillez pardonnez mon manque de manières. Je me nome Elena, Elena Vandervald et occupe actuellement l'un des dix sièges au sein du Conseil de la Magie de Fiore. "

Tu peux le sentir derrière toi, ce silence qui a envahie la pièce. Avec grâce tu te retourne pour t'adosser calmement à la balustrade.

" En temps normal votre menace serait certainement resté sans réponse, mais j'étais curieuse de voir de mes propres yeux celle dont on a temps parlé par le passé. Qui plus est vous avez presque traumatisé l'un de mes subordonnés direct. "

Un silence alors que tu tournes lentement ton visage vers elle.

" Avez-vous vraiment cru que c'était par le terrorisme et la menace que la situation s'améliorerait ? Vous êtes bien étrange mademoiselle Shida. Je ne suis pas là pour récolter des informations, même si il est vrai que l'existence et l'emplacement de ce siège nous sera très utile, même si je suis certaine qu'il n'y aura plus rien à trouver en ces lieux une fois notre entrevue terminée. "

Tu te tait à nouveau pour observer l'assemblée avant de finalement continuer, comme un effet théâtrale alors que ton visage garde son étrange quiétude en même temps que ta magie s'éveille, prête pour l'explosion que peuvent provoquer tes prochains mots.

" Non je suis là car il nous semblait impératif de vous faire savoir que vous n'obtiendrez rien par la menace, et que ce n'est pas vos ridicules actes de terrorisme qui nous ferons vous craindre. Bien au contraire.

Pourtant au vue de cette entrevue je vais vous faire une proposition très simple. Pliez vous aux lois régissant la magie et l'ordre des guildes et tout sera terminé. Continuez à évoluer en dehors des règles et la réponse restera sans appel , les aigles pourchassés jusqu'aux derniers au même titre que n'importe quelle guilde illégale polluant Fiore. "

Explosion.

Un claquement, celui de ses mains sur la table dans une décharge de magie. Un tintement alors que tes doigts délaissent nonchalamment le bracelet doré à ton poignet. Un échange. Un échange dans un regard, intraitable, glacial alors que ses yeux vrillent les tiens, que tes pupilles ne cillent pas alors qu'elles luisent de leur lueur noisette.

Un silence, long, chargé de tension alors que tu sens les regards braqués sur toi, tout ces aigles t'épier comme prêts à te dévorer comme le faible agneau égaré. Et étrangement, c'est un faible sourire qui vient se dessiner sur tes lèvres rosées. Que doucement, gracieusement tu te lèves lentement alors que tes mains viennent se figer sur la table en face des serres de l'aigle, la magie s'envole dans ton mouvement aérien, fausse quiétude alors qu'elle irradie, que tes cheveux tombent en une cascade brune pour encadrer ton visage.

Une décharge autour de toi de ce simple mouvement, électrisante, grinçante alors qu'elle percute de pleins fouet l'émanation de la reine des aigles. Face à face, identiques dans vos postures alors qu'au dessus de la table chargée de la pression de magie dans l'air ton visage ne s'approche doucement, jusqu'à n'être plus qu'à quelques centimètres du siens sans que vos regards ne se détachent l'un de l'autre, impérieuses de vos splendeurs dans le calme apparent, dans cette violence d'énergie gravitant autour de vous dans l'écho crépitant de vos énergies.

Un souffle, une inspiration alors que tes lèvres s'ouvrent pour laisser échapper ton ultime réponse dans un ton aussi calme que dure.

" Vous savez aussi bien que moi qu'en temps que femmes nous faisons constamment un tas de choses dont nous n'avons aucunes envies. "

Lentement tu te dégages de la proximité alors que toute magie cesse de se décharger de ton être, comme si la vanne avait était brutalement coupée pour une étrange quiétude. Et c'est lentement que tu te détournes, dos désormais face à l'ennemie alors que tu entames la traversée du nid, droite et impériale alors que tu adresses un simple sourire à l'assemblée tout en te dirigeant vers la sortie. Une simple phrase alors que tu détournes lentement le visage à l'intention de la mère du nid en posant ta main sur la poignée de la porte.

" Nulle besoin de m'escorter, nous nous reverrons bien assez tôt, n'est-ce pas mademoiselle Shida ? "

Une poussée, la porte grince alors que ta silhouette s'extirpe du nid dans le sillage de ta robe argentée. La porte claque alors que ta magie jaillie, se propage dans l'air, altère alors que le voile faiblit autour de toi, que ton visage change, se durcit de traits masculins parsemés de rides scindés de boucles noires, que le noisette de tes yeux devient ténèbres abyssales, que ta poitrine disparait, que ta musculature émerge, masculine et saillante alors que ta robe d'argent n'est plus qu'un souvenir, paré de vêtements de cuirs et bottes de chasses et alors que tu avances, la réalité vacille dans ton sillage, tel une décharge alors que le voile s'écorche autour du passage de ton corps, qu'au moment de ta marche parfois un poteau devient arbre avant de reprendre son apparence, l'espace d'un instant.

Et c'est dans une ruelle devenant au moment de ton passage un mur à l'allure royal que tu disparais, que quand le mur disparait pour redevenir l'étroit passage tu n'es déjà plus là.

Une simple précaution.

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