Sujet: Re: 09H15 - Plénitude [Damaz] Ven 14 Mar - 23:50
Damaz Elandez
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Titre : Chaton frisé Crédit : Bebebe Feuille de personnage Maîtrise Magique: (23560/35000) Mérite: (855/1600)
"Battle Royal"
Event Blue Pegasus
Sujet: Re: 09H15 - Plénitude [Damaz] Dim 16 Mar - 16:14
Daryan C. Illunar
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Titre : Discount De Gaulle Crédit : Zulria (avatar), apache (journal), okinnel (sign) Feuille de personnage Maîtrise Magique: (15900/35000) Mérite: (620/800)
Plénitude Chronos a un pouvoir
Ce sont deux pieds qui touchent le sol et nagent dans le sable mouillé, cherchant à ne pas trop s’enfoncer, forçant sur les cuisses voisines afin de garder un équilibre et une classe distinguée. Corps droit à la fin du mouvement de retrait de la colonne vertébrale penchée vers le devant pour reprendre l’équilibre ; le corps avance. Bientôt, on ne touche plus le sol jaune sablé, on touche le sol foncé terreux. Le sifflement de l’air dans les feuilles semble toucher mes tympans d’un son apaisant. Je m’arrête dans mes pas, les bras déplacés du reste de mon corps à l’horizontal, le menton relevé, le nez et les poumons capturant le plus d’air qu’il me faut. Je bascule entre l’amour de la nature et le drame des particules magiques absorbées avec l’oxygène. Il se passe évidemment quelque chose ici. On m’a appelé, on a hurlé mon nom, on a imploré mes gestes. Et pourtant, alors que le plus grande désir au fond de mon cœur est une pulsion sous mes pieds pour voler dans les cieux à la recherche du mot des dieux, j’attends. J’attends… Encore et encore. Pourquoi attendre ? Le ciel semble ci vaste. Le ciel semble ci impatient. Pourquoi ne m’ouvre-t-il pas encore les portes de son monde ? Pourquoi ne veut-il pas encore de moi alors qu’il m’appelle ? Un scintillement d’attention alors que je ressens une prescience derrière moi. Je resserre les os de mes jambes pour préparer un saut vers le ciel, j’active le Ventus au troisième niveau, utilisant presque le quatrième interdit pour la pulsion. Aucune maîtrise. Ricoché. Le corps néfaste arrière se le prend en pleine face. Et merde... C’est trop tard. Le hurlement de la vie se fait ressentir alors qu’une masse énorme écrase mes muscles en contraction, alors que le craquement de mon os crie aux oiseaux de s’envoler, alors que ma jambe cassée n’offre que douleur. Hurlement de ma bouche au plus profond de mes cordes vocales alors que mon corps fait une pirouette sur lui-même pour s’écraser au sol. Une incompréhension au bord du malaise alors que la même masse me soulève pour m’entourer. Et un malaise alors que ma tête part vers l’arrière, que mon œil semi-ouvert aperçoit un serpent, que mon esprit demi-endormi comprend Damaz. Et que le hurlement détruit ma gorge pendant que tous mes os craquent. Aurais-je dû ne pas bouger ? Aurais-je dû l’invoquer ? Pourquoi ai-je encore peur de mon pouvoir ? Alors que mon corps est fracassé contre le sol, entendant le dernier craquement du – sans doute – dernier os en état, je revois une femme blonde. « Tu as un très beau pouvoir, tu sais. » Malaise.
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« Tu as un très beau pouvoir, tu sais. » « Daryan ! Daryan ! Moi aussi je saurais faire comme ça un jour ? »
Non ! Non ! Arrêtes… Chronos tu es horrible… Je pleure. Je me vois, là, derrière un buisson, debout, caché par l’ombre, regardant le milieu d’une plaine. Un jeune homme, petit, tournant sur lui-même, assimilant la nature à son corps, écrasant les fluides contre sa peau, créant des arcs-en-ciel, servant d’épicentre à la course tournée d’une jeune fille dont les cheveux divaguent entre le blond et la couleur blanche. Et bien que je ne sois qu’un esprit dans ce rêve et cauchemar, je pleure. « Daryan ! Daryan ! Moi aussi je saurais faire comme ça un jour ? » Le gamin lâche le fluide aqueux contrôlé qui revient sous l’herbe, attrapant la fillette par les épaules, se mettant à sa hauteur, et il lui parle d’une voix si douce, d’une voix si protectrice, d’une voix à vouloir entendre son histoire… « Un jour tu pourras faire pareil ! Oui, complètement pareil, Lydia. Un jour… » Mais son regard lorsqu’il avoua ce dernier mot. Ce regard était plein de tristesse… Un jour, Lydia, tu mourras. Chronos, je te hais. Et une autre éclipse alors qu’un village en feu est témoin du hurlement d’un adolescent. Explosion magique et toute la zone est ravagée. De nouveau le malaise alors qu’il tombe au sol. Et le lendemain il se lève, et il part, laissant pour mort tous ceux qu’il a connu. Père, mère… sœur.
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Mes pupilles s’ouvrent. Depuis combien de minutes je suis là ? Une demi-heure ? Une heure ? Oui, ça doit être ça, le soleil n’est plus à la même place. Je ne sens plus mon corps. Je ne ressens qu’une haine profonde. Mes dents grincent, un de mes doigts bougent frénétiquement. Mon corps s’élève, complètement désarticulé à quelques centimètres du sol. Et alors que je lévite pendant plus d’une minute, alors que je suis maintenant au-dessus de l’eau, j’annule toute magie, et je me retrouve plongé dans l’océan encore une fois.
« Poséidon, j’ose. »
L’eau bleue autour de moi prend une couleur verdâtre. Mes os craquent. J’ai mal, horriblement mal, et pourtant aucun bruit. La haine que j’éprouve me hante. La haine que je ressens m’offre encore plus de colère. Pendant une dizaine de minutes, même plus. Damaz… Je te vois… T’es un homme mort.