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Les Stigmates Pegasus
 MessageSujet: Les Stigmates Pegasus   Les Stigmates Pegasus EmptySam 11 Jan - 22:45

Daryan C. Illunar
Daryan C. Illunar

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Les Stigmates Pegasus
Chronos j'aimerais ton pouvoir


Il y a deçà plusieurs centaines de siècle, en l’an zéro, une pierre tomba des cieux lorsque le Soleil lui-même était trop proche de cette Terre. Elle tomba dans un pays au Nord de Fiore. A ce temps, celle-ci était semblait plus grande, mais il ne s’agissait qu’un bout de terre. Ici vivait un peuple riche. Riche de cœur mais non de puissance. Les nouveaux enfants naissant dans le périmètre de la pierre semblaient pouvoir utiliser un étrange pouvoir dès leur naissance qui s’épanouissait avec l’âge. Cette nouvelle civilisation concentra leur puissance de la maîtrise de la nature afin de s’auto-suffir et de construire leur propre cité. Ils n’admettaient pas l’aide et la visite extérieure. Cette pierre aurait pu être enviée, volée. Un pouvoir aussi énorme qui arrivait du jour au lendemain… Ils en étaient sûrs : il y aurait eu de la jalousie. Pendant plusieurs centaines de siècles, trois ou quatre, on ne sait plus, quelqu’un réussit à pénétrer les murs de l’énorme et riche communauté. Il s’aventura au milieu d’une forêt et croisa un homme qui ressemblait de la tête aux pieds à un villageois labourant les terres. Cet individu avait vu longtemps pendant son intrusion les pouvoirs que pouvaient utiliser les Hommes de cette communauté. Il les enviait. Pour prouver sa puissance, il défia le villageois en échange de quoi il libèrera son enfant. Acculé pendant le combat, il n’arrivait pas à utiliser ce don de la nature pour se défendre ou faire le mal, selon le point de vue. Et lorsqu’il décida d’essayer de donner le dernier coup, son pouvoir l’a détruit ; il a explosé avec tous les alentours.
Plusieurs années après, la communauté fût reconstruite par les survivants sous la forme d’un simple village de bois. Il a été décidé que le pouvoir de la pierre devra être limité. Grâce à un sort de lien vivant créé par un des sages du village, il leur a été possible d’introduire la pierre à l’intérieur d’un corps d’un enfant d’une dizaine d’année. Lors de ses vingt ans, lorsqu’il réussissait à maîtriser son pouvoir petit à petit, ils décidèrent de retirer la pierre de son corps afin de ne pas fragiliser le sceau et reproduire les évènements antérieurs. Lors de cette extraction, le jeune homme mourra. Plus les années passèrent, et plus les enfants qui naissaient ne découvraient pas ce pouvoir. Le scellé semblait être la barrière, la porte, entre le monde du pouvoir et le monde du partage. Même avec la perte des vies et la perte de la possibilité de restaurer leur ancienne cité, ils continuèrent tous les dix ans. Tous les dix ans… Un jour, le possesseur de la pierre fût le seul à pouvoir utiliser ce pouvoir.
C’est à ce moment que l’histoire s’effaça. Tout le monde oubliait ce qu’il s’était passé. Les personnes ne parlaient plus de l’évènement à leur petits-enfants. Un vide absolu. Et il y deçà une vingtaine d’année, ce village fût détruit. Un matin, quelqu’un y arriva et vit du sang partout sur un sol mouillé. Comme si un raz-de-marée en avait fait l’endroit d’aujourd’hui.


~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*


Les bras accrochés, les poignets déchirés, un seul ressenti n’est. Et c’est la souffrance. Chaque coup offre sang et douleur. Chaque coup offre peine et mémoire. Chaque coup offre envie de pleurs. Et chaque coup ne fait que baisser la tête. Le piédestal où des jambes solitaires et seules se posent semble s’effondrer à chaque palabre. Des dents claquent et des lèvres ferment. Chaque mots ressentis bloquent estomac, bloquent respiration. Une trachée qui s’épuise, un souffle qui meurt, une terrible envie de vomir. Comme essayer de prendre une pure et une minuscule bouffée et d’en perdre à la place. Aucune réussite, rien, aucune action, rien, aucun fait, jamais. N’arrive à rien qui n’arrive pas à bouger. Aucune réaction, aucun mot. Seulement une envie de vomir ne pouvant être assouvie. Rien ne semble vouloir être assouvi aujourd’hui. Poignets souffrant du poids d’un corps tombant, des vêtements déchirés, un t-shirt qui s’effrite à chaque coup de fouet ou dont-ne-sait quelle arme nouvelle à base d’épine. Bientôt les coutures tombent et laisse trouver peau ancienne blanche et nouvelle rouge. Rouge d’un sang foncé presque noir, rouge d’une peur morbide, rouge opéra qui descendra jusqu’au sol n’attendant que. Chaque partie de ce corps hurle à la mort. Il n’hurle pas de la peur. Il hurle seulement pour qu’elle vienne le chercher. Arrêtez. Arrêtez. Arrêtez tout. Aucun moment plus que celui-ci, aucune seconde de plus que la précédente, rien ne peut être toléré à partir de maintenant. Une tête qui aimerait être levée à la lune. Une tête qui aimerait être baissée pour de bon. Et seulement, pour mourir. Et finalement cette lune pleine de soir d’été dégage tout nuage pour admirer la scène. Ses fuseaux se posent sur les épaules du corps tombant. Un soutien, une envie de l’écraser encore plus au sol, augmenter un poids ; personne ne sait. Il n’arrive plus à trembler, il n’arrive plus à respirer, les coups percutent ses poumons fragilisés, ses cheveux tombent pour obscurcir son visage, une main vient agripper son coup pour remettre sa tête droite et seulement quelques paroles tombent : « Dis-moi où est-elle. »

~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*


Je vois cet enfant. Courir, rire, bouger une jambe après l’autre. Il s’accroche à un arbre pour tourner dans son élan, il arrive dans une plaine. Et là, il semble perdre son sourire. Un sourire doux, un sourire fort, qui se perd dans les méandres de la peur. Ses yeux fixent un point qui se révèle être une personne, même deux. Deux personnes combattant chacune contre l’autre. L’un semble poser sa supériorité alors que l’autre n’arrive à rien. Chaque coup qui arrive à destination semble avoir un impact fort et décisif. Et pourtant, ils sont peu. Peu… L’enfant désire pleurer, l’enfant désire crier. Et au moment où il recommence à courir afin de se mettre entre les deux hommes, il entre dans une bulle de lumière. La peur sur son visage désire pleurer la mort. Chronos, me laisserais-tu entrevoir le passé ?
Explosion.
Aucune vie n’est retrouvée après ça, une montagne non plus d’ailleurs. Seul un énorme trou de terre a pris place et l’a gardé. Tout corps n’existe pas, toute nature n’est plus. Et pourtant, même si on oserait utiliser une comparaison à la mort dans ces lieux, les larmes coulées pour on-ne-sait-quoi nous l’empêcherait.

Je vois cet enfant. Pétrifié, acculé, bouger. Il est accroché à une stèle pour servir, il est dans un élan de tristesse. Et là, il crie. Plus de sourire, des lèvres mordues. Ses bras essayent de briser les crochets le plaquant à l’objet de pierre. Ses jambes essayent de détruire les cadenas. Son bassin essaye de se lever. Mais il n’arrive à rien. Une main se pose sur sa poitrine. Et c’est à ce moment qu’il crie. Il hurle, il pleure, il n’arrête pas, son crie pourrait être entendu à des kilomètres en offrant la peine de son cœur, de son corps. Arrêtez, je ne veux plus regarder ça. S’il vous plait, arrêtez. Je ne veux pas endurer ça ! Je ne veux plus endurer ça… Je ne peux plus… Arrêtez, je souffre. J’ai déjà trop souffert dans ma vie. J’ai souffert pour toute ma vie en moins d’une heure.


~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*


« Laissez-moi crier une dernière fois, Chronos… »

~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*


J’ouvre les yeux et revois la lune se poser sur moi. Une larme coule sur mon visage, ça faisait longtemps, je ne me souvenais plus de cette sensation. C’est bien le seul liquide autre que le sang qui vient de mon corps et frappe terre ce soir. Ma mémoire écrase chaque partie de mon cerveau contre mon crâne. Cet enfant… Laissez-moi pleurer une dernière fois.

« La Gemme Du Dieu. Dis-moi où elle est. »

Le silence est toujours. A la fois parce que je ne peux pas parler, mais aussi parce que je ne veux pas. Pour les deux mêmes raisons. Je ne peux pas pour la douleur. Celle de ces coups mais aussi le fait de retrouver des images qui ne semble pas être les miennes. Cet enfant s’introduisant dans l’explosion, ce n’est pas moi… Cet enfant souffrant et utilisé comme un sujet de laboratoire, ce n’est pas moi… Ces yeux verts, ces cheveux bruns. Des stigmates. Ils prennent place sur sa peau. Au secours. Cet enfant. Cet enfant… Au secours.
Une deuxième larme coule.


« C’est moi… »

Les yeux de l’homme deviennent grands. Sa bouche s’ouvre et laisse place à des dents jaunies. Ses cordes vocales invoquent un rire que personne n’aurait aimé entendre dans sa vie.

« J’en étais sûr. Ils ne sont pas tous morts. Toi ! Toi bordel ! Toi ! Tu es des leurs ! C’est bien toi ! C’est toi qui les as tous tué ! Toi et toi seul ! Alors que ce groupe de criminels sont venus les détruire tous en espérant recevoir la Gemme, c’est toi qui les a tués les deux idiots, pas vrai ? Tu n’es qu’un tueur, une bombe vivante. Tu as osé t’introduire dans le monde de la magie avec ce que tu recèles. Fou que tu es… Ahah.. Fou que tu es ! A présent, laisse-moi utiliser ce que tu as décidé de cacher toutes ces années, ce que ton peuple a décidé de cacher pendant des centaines de siècles ! »

Ses mains s’approchent l’une de l’autre, une aura en émane, une bulle se crée, la pression ouverte et naissante ne me donne qu’une envie. Demander la fin. Non… C’est, la fin. C'est fini.


Pour ouvrir les yeux


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 MessageSujet: Re: Les Stigmates Pegasus   Les Stigmates Pegasus EmptyDim 12 Jan - 15:45

Abigail Phoibos
Abigail Phoibos

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Le ciel était recouvert de cette vaste étendue cotonneuse craquelée, l'air était frais, il ronronnait affectueusement ses paroles langoureuses au travers de caresses imperceptibles. Recouverte par une cape qui étreignait avec une jalousie défendue sa silhouette svelte, son visage était dissimulée par une capuche dont on pouvait à peine distinguer son regard de glace. L'herbe se courbait en une révérence presque polie dans son sillage, Abigail avait les idées trop embrumées, tout s'était enclenché de manière à ce qu'elle se noie dans tout ce qui lui arrivait. La nouvelle confrontation houleuse avec Nathaniel, la disparition inexpliquée de Bob, sa nouvelle place au sein de la triade en tant que nouvelle représentante. Elle se mordit la lèvre et clôt ses paupières pour apaiser ses pensées vives, jusqu'à sentir une collision entre son épaule et celle d'un autre : on venait de lui rentrer dedans. Déstabilisée, elle parvint à retrouver son équilibre en reculant à peine de quelques pas. Un homme, massif, se tourna vers elle et pesta.

_ Qu'est-ce que t'as toi ? Ça t'arrive pas de regarder où tu marches, bordel ?
_ Où est-ce que tu vas ?
_ Ca te regardes ?
_ Les chaînes de montagnes sont inaccessibles par ce chemin. Je voulais savoir comment tu y allais.

L'homme barbu, d'abord décontenancé explosa d'un rire gras avant de lui tapoter de cette amitié virile et farouche l'épaule. Abigail crut perdre son épaule tellement il frappait fort.

_ C'est parce que j'suis un mage, c'est facile d'y passer avec ma magie.
_ Quelle type de magie tu as ?
_ La magie d'invocation, je peux invoquer n'importe quoi, du genre Hippogriffe, des trucs qui volent, c'est comme ça que je parvins à franchir les montagnes.

Abigail se raidit tout à coup, un pressentiment obscur germa dans son cœur et elle se sentit brusquement agitée par quelque chose de grave. Quelqu'un était en danger. Elle retira sa capuche pour dévoiler son identité à l'homme qui se gratta la barbe avec perplexité.

_ Béh ça alors... Si j'pensais que t'étais la -

Abigail lui saisit brusquement le col.

_ Amène-moi au dessus des montagnes.
_ D'accord, d'accord...

Des arabesques aux couleurs chaudes et volcaniques apparut en dessous d'eux, un battement d'ailes poussiéreux et un hippogriffe en naquit. L'homme monta dessus et Abigail lui emboîta le pas. Elle glissa ses bras autour de sa taille. La grande créature les emportaient, se fiant à sa mémoire pour se déplacer, il faisait vibrer ses majestueuses ailes, évitant avec aisance les pièges des montages, aussi calmes que des géants endormis épaule contre épaule. Abigail déposa sa sacoche, elle sentit à nouveau ce pressentiment désagréable serpentait du haut de sa nuque jusqu'en bas de son bassin. Elle baissa les yeux vers le vide, dans lequel elle aperçut un village structuré de bois.

_ Arrêtez-vous là.
_ Quoi ? Mais...
_ Il y a quelque chose qui se passe là, je sais pas comment l'expliquer, ça me dévore presque de l'intérieur. On a besoin de moi.
_ Quoi ? Mais comment vous allez faire pour sauter ? C'est trop haut !!

Abigail eût un léger sourire, puis elle écarta les bras et se laissa embrasser dans le vide avec cette nonchalance captivante.

-

Il y eût cette détonation à l'intérieur de la demeure, avant que tout ne soit fracassé sous l'impact. L'homme qui tentait d'extraire ce qu'il désirait hors de Chris, pivota sur lui-même. Il y avait un énorme trou blanc au sol, qui venait d'arracher presque tout le parquet, semblable au cratère lumineux d'un volcan.


_ Qu'est-ce que c'est que ce truc, putain ?

C'est à ce moment qu'il pensait l'avoir vu.
Quelque chose plus sinueux qu'une ombre, quelque chose que l'on pourrait tout aussi bien ne pas vraiment voir, parce que tout ceci est issue des chimères de nos imaginations. Et il avait tout de suite songé à une illusion magnétique, un mirage symbolique.

Jusqu'à sentir les jointures d'un poing se vautrer vulgairement contre sa mâchoire.
Puis qui l'expulsa contre un mur qui s'écroula.

Abigail paraissait en colère, son visage était froid, son regard brumeux, ses lèvres scellées par le silence. Elle entendit un cri qui hurlait à l'aide, ils étaient plusieurs, donc ? Elle ne comprenait pas ce qu'il se passait, ses épaules pivotèrent vers Chris qu'elle venait à peine de reconnaître. Elle sortit une dague et rompit tout ses liens, elle encadra son visage de ses mains et frotta à l'aide de son pouce sa joue pour le rassurer. Elle sentit des flots de larmes jaillir de ses yeux. Chris, pleurer ? Son regard s'attendrit, puis elle planta ses lèvres sur son front.

_ Je suis là, Chris, ça va aller.

Elle l'aida à se relever, il n'était pas en état de combattre. Elle le fit sortir de la demeure en bois et le déposa à nouveau en sécurité.

_ Reposes-toi, je m'occupe du reste.

Elle déplia ses jambes, elle aperçut au loin une dizaine environ d'hommes. Mages, haut niveaux. Elle retira sa cape et la jeta en arrière, optant pour une posture de combat rapproché. Arrivés assez proche d'Abigail, ils se mirent à tourner autour comme ses grands fauves lorsqu'ils pourchassent une proie.

_ Mais attends...
_ Cette fille c'est pas... ?
_ La dame de fer, putain !


Abigail leva le poing, elle entra à l'intérieur du flanc de la rangée des mages, sa veine palpitait au niveau de ses tempes.

On ne toucherait jamais aux Pégases.
Pas sans châtiments en retour.
 MessageSujet: Re: Les Stigmates Pegasus   Les Stigmates Pegasus EmptyDim 12 Jan - 18:01

Daryan C. Illunar
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Les Stigmates Pegasus
Chronos j'aimerais ton pouvoir


Un baiser sur mon front, des poignets détachés, mon corps traîné à ce que l’on pourrait appeler l’extérieur. Une demeure avec les murs à mi-hauteur et un toit inexistant. On m’adosse à quelque chose de dur et qui pourtant arrive à tenir face à mon poids. Cette voix douce me fait penser à quelqu’un mais je n’arrive pas à savoir qui. Je cherche mais je suis beaucoup trop épuisé. On dirait que quelque chose se prépare. Les pas de la personne font demi-tour pour se poser face à ceux de mon attaquant. D’autres s’avancent. Étaient-ils plusieurs ? J’ai envie d’ouvrir un œil mais je n’y arrive même pas. Dans quel état de faiblesse suis-je ? Le plus extrême apparemment. Quoi que… Non. Mes membres ne bougent même pas d’eux-mêmes. Ce n’est même plus la fatigue seule qui agit sur moi mais bel et bien autre chose d’extérieur. M’aurait-on drogué ? C’est ça…

« La dame de fer, putain ! »

Cette voix, c’était bien la sienne. Ton nom te vas très bien Abigail, trop bien… Et encore une fois c’est toi qui me sauve. Tu es comme la remplaçante de ma famille qui est morte ce jour-là. Une deuxième larme coule sur ma joue après que la première ait été balayée par ses doigts. Je pleure de rage, une faiblesse horrible. Horrible. Trop horrible. Beaucoup trop horrible. Tu ne me sauveras pas seule.
Le ciel d’une nuit bleue éclairée se couvre. Les nuages gris prennent place et bientôt la Lune n’arrive même plus à les percer pour faire apparaître sa fantastique puissance. Le gris devient noir. Je sens les couleurs, je ne les vois pas, mes yeux ne s’ouvrent pas. J’entends des bruits, le tonnerre. Les éclairs d’un jaune pur détruisent les nuages et repartent à l’intérieur en créant comme deux trous de vapeur. J’entends des coups. Deux solutions : Abigail frappe corps sur corps ou c’est elle qui est frappée. Non. Elle ne peut pas l’être. Sa supériorité face à ces monstres est plus grande encore que la distance entre la terre et l’Olympe. Alors qu’elle continue à frapper une fois, deux fois, trois fois, que les imbéciles se relèvent pour en redemander, le temps hurle au malheur. Une goutte ? Deux gouttes ? De la pluie… Oui, c’est de la pluie. Le sable devient lourd, mouillé. Mes cheveux viennent presque à coller mon crâne et la peau de mon front ainsi que celle de mes tempes, presque à mon nez. Mes yeux s’ouvrent. Ce vert Émeraude a perdu sa place pour un bleu océan, presque turquoise, un bleu que l’on ne trouve que dans les grands récifs, qui offre une maigre place au retour du vert. Ma peau se met à briller, mon bras bouge pour caresser la terre, mes jambes se lèvent, mon corps se met complètement droit.

« Me droguer, d’accord. M’accrocher et me torturer, d’accord. Vouloir me tuer et impliquer des personnes extérieures… Plus rien ne passe. »

Les stigmates ne mes bras se développent partout sur mon corps. On peut le voir. Le t-shirt tombé tout à l’heure est en lambeaux, je ne peux plus me couvrir. Les marques viennent à prendre place sur tout mon dos, tout mon buste, comme des tatouages. La température baisse énormément. Et d’un coup elle remonte. Puis elle rebaisse. Le mélange des deux courants entraîne la chute d’un éclair frappant le corps d’un de nos attaquants. Il tombe. Tout simplement. Abigail, ô que j’aimerai ne pas avoir à montrer mes capacités à une personne de Blue Pegasus. La foudre continue de tomber, créer des crevasses. Mon sang à terre boue, il se lève pour venir à la position de mes bras, prend la forme d’une épée, et il gèle. La foudre, le sang. La pluie fait de même, et elle gèle à son tour. L’eau, la glace. Une aura blanche m’entoure, elle se développe au tour d’Abigail. Le vent. Céleste ô céleste. Divin ô divin. Les morsures sacrées se développeront dans ton cou, toi qui as osé attaquer la sœur et le frère Pégase.


Pour surpasser la Dame de Fer


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 MessageSujet: Re: Les Stigmates Pegasus   Les Stigmates Pegasus EmptySam 18 Jan - 16:32

Abigail Phoibos
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Tout comme ces gloires au ballet, Abigail dansait face à sa cour, elle s'esquivait avec grâce à la manière de ces nobles séduites, attaquait avec la hargne de ces tigres restaient trop longtemps cloîtrés. Des poings avaient ricoché contre ses côtes, dérapaient sur ses jambes galbées qui semblaient s'enraciner au sol. Elle eût un rictus abject, un peu trop acide et beaucoup trop arrogant.

_ Vous avez attaqué un Pégase, qui fait parti de ma guilde et qui en est le leader aussi.

La jointure de ses poings alla embrasser les tempes d'un homme qui s'écroula au sol dans un hurlement de douleur. Abigail s'érigeait, froide, comme une statue de marbre au dessus de lui. Elle appuya son pied sur la hanche de l'homme et le poussa avec délicatesse sur le côté. Le reste des hommes restèrent pétrifiés un instant, comme si Abigail les avait changés en statue de pierre pendant un instant avec son regard de glace.

_ Je ne vous le pardonnerai pas.

Sa mâchoire se scella, et elle leva les bras pour intimer aux autres qui restaient de s'avancer. Et à nouveau, la danse martiale se reproduit. Jusqu'à sentir un poing se heurter avec violence contre ses reins, elle en avait été tellement saisie qu'elle s'était clouée au sol, le feu au front et la sueur aux tempes. Son genoux se déroba sous son poids pour s'écraser contre la terre devenue boue, et que la pluie abattait son courroux céleste sur ses épaules frêles. Les mages s'avançaient vers elle, comme un étau prêt à la broyer, elle se releva, tituba sur le côté avant d'à nouveau récolter ses appuis. Mais à peine se levait-elle qu'elle sentit un souffle froid venir de derrière elle, Chris était déjà réveillé ? Sa voix vibrait de colère, de quoi parlait-il ?

Les autres mages le regardaient, imperturbable, ils se reculèrent légèrement. Chris était arrivé à la même hauteur qu'Abigail, les yeux de cette dernière se plissèrent, perplexe.

_ Chris. Tu es sûr que... ?

Elle ne termina pas sa phrase, sa tête pivota juste vers les autres.

_ Bien.

Puis elle démarra à nouveau, mais quelque chose la gênait : ses halos n’étincelaient plus avec cette intensité, cet éclat particulier. Ils clignotaient avec une hargne qui disparaissait, qui se dissipait petit à petit. Abigail sentait ses forces s'éteindre à l'intérieur de ses poings, ses muscles faiblir et se noués et son encéphale divaguait. Elle se sentait essoufflée, épuisée, lessivée. Elle était au bord du précipice, en train de tenter vainement de récupérer son souffle qui commençait aussi à lui manquer. Pourquoi cet état de faiblesse soudain ? Qu'est-ce que ça voulait dire ?

Elle était tellement plongée dans ses pensées, qu'elle n'aperçut pas le coup qui la projeta dans le vide. C'était fort et puissant, une magie de feu qui la propulsa, un jet de flamme qui l'envoya valser dans le vide.

Son corps se figea, son regard s'esquissa dans une surprise marbrée de colère. Avant de basculer, elle croisa juste une dernière fois les yeux de Chris.

Puis plus rien.

Les hommes se jaugèrent entre eux une dernière fois et explosèrent d'un rire gras.

_ Ca ? Ca, c'est la dame de fer ? La dame en carton plutôt ahahah !
_ C'est clair on avait rien à craindre depuis le début, ahaha, dire qu'on a eût peur pendant un instant.
_ On a plus qu'à se débarrasser de l'autre merdeux et de récupérer cette putain de pierre, allez ramène toi-là petit con, on va s'occuper de toi.

Puis un vent puissant déchira le silence moqueur et désarticula les rires ardents, il venait du gouffre d'où venait de chuter Abigail. Et peu après, elle réapparut comme si de rien n'était.

Chris m'a montré ses marques, la genèse de son pouvoir. À moi de lui montrer les miens.

Elle restait immobile, jusqu'à ce qu'elle bouge, un nouveau vent puissant les déstabilisa. À peine eurent-ils le temps de faire un mouvement de recul qu'elle était déjà face à eux, son poing se braqua en arrière et chargea comme un boulet de canon, ses jointures percutèrent avec une hargne animale la joue d'un homme qui ricocha sur un autre, dans la direction de Chris. Abigail le regarda, longuement avant de le rejoindre en quelques foulées. Un nouveau pouvoir faisait pulser son sang à la manière de ces poisons acides, son adrénaline battait dans ses tempes. Alors qu'elle rejoignait Chris, un pas lourd percuta la pierre et engouffra le vent.

_ Chris ? Tiens, tiens, le chef de la triade de Pegasus. Je ne l'aurais jamais cru qu'un enfant comme toi devienne si grand en si peu de temps. Mais vois-tu, Chris, la pierre nous est devenu vital. À tel point que tu es devenu un obstacle pour nous tous. D'ailleurs, je crains de devoir employer les grands moyens, je ne voulais pas en venir là Chris, tu le sais. Alors je suis navré, mais ton amie et toi devraient mourir ici.

Un homme, dissimulé sous une cape apparut face à eux. Il souriait à travers l'ombre qui recouvrait son visage.

_ Howl's maker.

Un espèce de tube d'eau gigantesque se forma avec la pluie qui s'écoulait. Abigail souffla légèrement et pivota la tête vers Chris. Un espèce de dragon aqueux s'esquissa, et il le fit charger sur les deux pégases. Abigail tira Chris par l'épaule sur le côté, et le baiser du dragon fit arracher une partie de la terre qui s'effondra aussi dans le vide, Abigail fit un salto pour être à nouveau à ses côtés.

_ Un autre mage d'eau. Je vais t'aider en soutien, si tu souhaites que je n'interviennes pas, je n'interviendrais pas, c'est promis. Cet homme, Chris, il est fort.

 MessageSujet: Re: Les Stigmates Pegasus   Les Stigmates Pegasus EmptySam 25 Jan - 0:10

Daryan C. Illunar
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Les Stigmates Pegasus
Chronos j'aimerais ton pouvoir


Elle tomba… Abysse que contenait mes yeux m’ordonna de crier, mais rien. Visiblement, je ne reçois pas les ordres. Visiblement, on veut m’en donner. Visiblement, ce n’est jamais visible. Tout reste ici, à l’intérieur, même mon cerveau qui contrôle mes actions ne semble pas être prévenu par le détachement de cette âme qui me demande de crier. Tout simplement car c’est comme vouloir une déchirure à un cœur comme le mien qui n’arrive pas a être attaqué, comme des coups d’épées dans l’eau. Serais-je moi-même ce que je contrôle ? Serais-je de l’eau ? Serais-je ma propre marionnette que je dirige comme je le veux ? Il semblerait que oui, finalement. Mais ce soir, les cris ne veulent pas sortir. Des critiques, par contre, il n’en manque pas. Inutile, incapable, inutile, incapable, boulet. Toujours et encore des critiques. Cette fois-ci elles sont à haute voix. L’envie de sang devient grande. L’envie de tuer devient énorme. J’ai envie de leur attraper leur cou et de les regarder dans les yeux avec de grands yeux ronds, un sourire énorme ; et tordre leur nuque d’un simple mouvement de mes doigts. Contre un mur, ils tomberaient enfin, sans force, inertes. Personne n’aura à bouger. Personne ne le fait jamais de toute façon, sinon ces trois idiots ne seraient déjà plus là. Je me dévouerai pour le faire, moi, haut pégase au-dessus de tous. Si nous ne le faisons pas, si aucun sacrifice n’est fait, qui le fera ? Personne. J’ai envie de crier. Mais mon corps ne veut pas. La marionnette n’interfère pas dans les agissements. Mais mes yeux restent abysse.
Mais tel le pégase contrôlant les yeux, la crevasse siffle, littéralement. Un courant d’air énorme s’élève de ce fossé jusqu’à notre hauteur, même plus haut, et encore plus haut que cette hauteur-ci. Un pouvoir fabuleux qui en émane. Mon bras se lève doucement en direction de cette magie, elle me rappelle quelqu’un que je connais très bien. Du vent ? Oui, du vent. Sa magie se serait-elle réveillée au moment où la mienne, de même nature, l’a touché ? Son corps sort de cette crevasse. Disparition. Elle arrive devant un des trois, le frappant d’un coup tellement fort qu’aucun être au monde – même le plus abruti – n’aurait pu rester aveugle par rapport à cette éventualité. Le corps ennemi vola vers moi. Ma main s’ouvrit et, paume parallèle au sol, je fais un mouvement brusque. Alors qu’il n’a pas le temps de finir sa course pour atterrir plus loin, le corps change directement de position en s’écrasant à mes pieds. Plus jamais, vous ne toucherez quelqu’un.

Le discours de l’homme alors qu’Abigail recule derrière moi me semble des plus pitoyables au monde. Comme chaque discours que son groupe doit officialiser à mon avis. Il parle comme s’il me connaissait. D’où me connait-il ? De vue, de nom, d’histoire ? Oh que non, il ne me connait pas. Il n’a pas à me parler ainsi. Ceux qui vont mourir dans ce lieu, ce ne sera pas nous. Il y a déjà eu trop de sang versés d’innocents, beaucoup trop.
Sa magie aquatique frappe le sol grâce à l’action d’Abigail. Elle désire se mettre en arrière, pour passer en soutien. Alors que son corps marche vers l’arrière, je lui attrape son bras en la poussant vers le devant. Hors de question qu’un de nous reste en arrière.
Derrière nous, un dragon d’eau similaire à celui qui ait apparu commence à naître du sol. Il tourne autour de nous comme un serpent qui voudrait nous étouffer de son étreinte. Sa tête sort vers l’avant et ses yeux contemplent l’homme de construction aqueuse.
Slice
La créature ouvre la gueule à un angle qui exprime tout l’effet sauvage de son existence. Du plus profond de sa gorge, des lames naissent. Tranchantes, rapide, énormes, de la taille d’un corps humain, voire plus grande, trois, quatre. Et puis le dragon desserre son étreinte et s’envole vers les cieux tel un serpent sur le sol, avec une queue qui n’allait jamais tout droit. Il pique la tête vers l’arrière pour former un cercle avec son corps jusqu’à descendre en piqué vers l’ennemi.
Blast
Un cercle magique d’un bleu pur s’offre devant lui. Son corps entre à l’intérieur, une aura à grande pression se fait ressentir, et la puissance du dragon s’enclenche sous forme d’une canon, d’une rafale, de tout ce qui peut sembler le plus sauvage possible pour une attaque aquatique envoyée à pleine puissance. N’ose jamais insulter le Pégase sans recevoir son châtiment divin venu du ciel et des mers. Mais aussi : de la terre. Je fais un pas vers l’arrière et renforce ma technique d’état physique sur Abigail en l’annulant sur la mienne. Oui, de la terre. Deux fois plus.


Pour souffler l'air de mes poumons


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 MessageSujet: Re: Les Stigmates Pegasus   Les Stigmates Pegasus EmptyDim 2 Fév - 13:43

Abigail Phoibos
Abigail Phoibos

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Des roses pour notre paradis déchiré.

Les pleurs célestes s'écrasent avec une déception oubliée au sol, les jointures blanches à cause de la pression belliqueuse qu'exerçait son poing. Le mage ennemi avait un don pour faire danser le dragon aqueux du bout des doigts. Mais sa magie à la nuance près, était différente de celle de Chris : Il semblait user habilement d'un espèce de Water Make. Les muscles d'Abigail vibrèrent sous l'emprise du sortilège de Chris, elle courba la nuque gracieusement pour le remercier. Le mage divisa le dragon pour donner naissance à trois tigres. Et avec l'ondée qui s'écoulait des cieux, il tissa un géant d'eau. Abigail eût un rictus de surprise, comment pouvait-il s'occuper de tout ça à la fois ?

Le géant, armé d'un marteau, secoua la terre et des fissures serpentèrent dans la boue, pour avorter la proximité dérangeante de Chris et Abigail. Le géant imbibé d'eau se tourna face à Chris pour en finir une bonne fois pour toute tandis que les trois grands fauves s'approchaient d'Abigail. Trempée par les larmes du ciel qui ont perdu toute leur beauté, Abigail se sentit tout à coup ravagée, comme si on lui arrachait avec frénésie des lambeaux de peau dans la nuque. Bouleversée par cette douleur, les os rongés par cette violence, Abigail fut balayée comme une poupée de chiffons par un premier coup de griffe qui l'éventra. Elle valsa et rebondit sur la terre avant de se paralyser. Le vent lui murmura l'inquiétude de Chris, son bras se leva pour lui ordonner de rester à sa place.

_ Ne t'occupes pas de moi.

Des roses pour notre Éden délabré.

Sa jugulaire déborde de souffrance, et ses jambes cédèrent, paralysées. Son dos s'arqua tandis qu'elle refoulait des gémissements empoisonnés de douleur. Les trois tigres prirent une démarche plus assuré ; la dame de fer tomberait, lacérée par leurs griffes, ils s'aiguiseraient les crocs sur les os de la dame de fer. Elle n'était plus rien - que d'éloges factices à son sujet que la pluie même avait réussi à effacer.

Ils prirent de la vitesse, et l'un des tigres envoya sa patte s'écraser contre Abigail.
Sauf qu'elle se stoppa à quelques centimètres d'elle.
Quelque chose l'entravait à abattre Abigail.

Et cette chose, c'était Mégaira, la haine.
Elle avait prit forme humaine, c'était une de ces nymphes qui naissent de la calamité, qui vous poursuivent pour que vous subissez le courroux de sa haine contre vos côtes meurtries. Mégaira, c'était cette Érinye, cette divinité à la beauté à en faire pâlir le plus prude des hommes. Sa main était appuyée contre la patte du tigre.

_ Abigail Phoibos, n'est-ce pas ? Tu ressembles à ta mère... Mais là n'est pas la question, il est hors de question que tu meurs maintenant.
_ Mais... qui es-tu ?
_ Mégaira, la haine. Érinyes, nous sommes les déesses de la vengeance et de la justice. Nous parlerons de tout ces détails plus tard, Abigail. Relève-toi et montre-leur de quoi nous sommes capables.

Abigail sentit la douleur au niveau de sa nuque s'atténuait brutalement – comme si Mégaira venait de soulager ses muscles ensevelis de douleur, comme si ses lambeaux de peau s'était brutalement arrêté. Abigail déplia ses jambes, un halo vert limpide épousa sa silhouette, et Mégaira sourit. Elle éjecta la patte du tigre qu'elle envoya valser plus loin puis se mit devant elle.

_ Ultima Zodiarche.
Le sourire carnassier de Mégaira s'élargit, puis elle se divisa en cinq lames de vents affûtées et qui se mirent à graviter rapidement autour d'Abigail. Elle regarda le magicien, surprit, mais toujours autant occupé d'écraser Chris avec son géant d'eau.

_ C'est l'heure des prolongations.

Elle marqua un puissant impact et laissa les stigmates de ses empreintes dans son sillage, d'un pas de course, elle fonça dans les tigres qui furent éventrés par les épées tournoyantes de Mégaira. Les tigres moururent dans un tremblement, puis l'eau qui les constituaient devint une énorme flaque impropre. Abigail se tourna vers Chris, puis elle murmura.

_ Ventus.

Le vent s'engouffra dans son dos, puis sa vitesse devint souffle, et bientôt elle se déplaçait aussi rapidement qu'un ectoplasme. En quelques foulées à peine, elle se trouvait à côté de Chris.

_ Excuse-moi pour le temps.

Les épées tournoyaient toujours, tellement rapidement et sauvagement que des puissants ouragans en émanaient. Elle claqua des doigts, et les épées de vent se courbèrent, puis foncèrent au travers du corps aqueux du géant. Elles s'éclatèrent contre sa chair liquide et créèrent des espaces dans son corps. Les épées disparurent une fois l'impact crée, Mégaira apparut une nouvelle fois humaine. Papillonna ses cils de biche face à Chris, avant de disparaître.

_ Garde tes interrogations, Phoibos, nous parlerons de tout ça plus tard.

Explose les roses dans notre Paradis reconstitué.

Le magicien derrière le géant semblait un peu plus épuisé. Abigail pivota d'un mouvement ample, ses épaules vers Chris.
Elle frappa son pieds au sol, vu la force physique que lui avait offert le sortilège, une brèche s'ouvrit et le pieds du géant s'engouffra dans la faille. Coincé, Chris éclaterait son corps aqueux avec une aisance effrayante.

_ On a plus qu'à s'occuper de lui.

Montrons-lui que nous lui exploseront la mâchoire en l'embrassant de nos poings tailladés.
 MessageSujet: Re: Les Stigmates Pegasus   Les Stigmates Pegasus EmptyDim 2 Fév - 14:58

Daryan C. Illunar
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Les Stigmates Pegasus
Fermer les yeux


L’homme possède encore ressources, force, détermination, stupidité. Alors qu’Abigail semble en mauvaise postures quant à l’invocation de trois tigres aqueux, j’ai envie d’intervenir.

« Ne t’occupes pas de moi. »

Horrible. Une impossibilité qui m’est imposée par la personne que je désire aider elle-même. Je vérifie autour de nous : trois tigres, un géant. Pour mes techniques, je concentre ma magie sur le modelage de l’attaque elle-même. Lui, cet homme, ce monstre, il concentre sa magie sur le matériel, la création de choses qui bougent ensuite. Même si je le déteste, c’est une part de la magie élémentaire que je n’avais jamais envisagé. Moi, je me concentre sur l’attaque, la défense dure, la polyvalence, le modelage direct. Lui, il est sur le modelage actif, bouger après la création. Plus tard, je m’entraînerai là-dessus, sûrement. Mais quatre invocations ; il est horrible.
Esquive sur le côté pour esquiver le premier coup du géant. Je regarde sur le côté pour vérifier si tout se passe bien vers Abigail. Je suis inquiet. Chris, arrête, elle est forte, beaucoup plus forte que toi, arrête ! Des grands yeux, le sang qui se glace : la vue de son corps qui sera bientôt percuté par les griffes affutées de la créature m’offre la peur et seulement la peur. Et là, tout s’arrête. Le géant porte son coup alors que je ne regarde pas. Je m’envole plus loin, m’écrasant contre une pierre par le dos. Du côté de la jeune femme blonde, le temps s’est arrêté, une femme apparait. Je ne regarde plus : j’essaye d’esquiver tout ce qui peut me sembler possible.
Je me gratte le torse jusqu’à ce qu’il devienne rouge. Les marques de ma magie ne veulent pas partir, comment je vais faire pour expliquer ça ? « Oh, je suis passé chez le tatoueur » ? Non, ça ne marche pas.

« Excuse-moi pour le temps »

Abigail se place à côté de moi. Sa supériorité m’étonne, j’en ai presque honte. Elle maîtrise le combat, j’en ai presque peur moi-même. J’ai surtout envie de rire en fin de compte, c’est presque drôle. Les épées qu’elle a invoquées, elles sont magnifiques. Je concentre ma magie dans ma main mais rien n’arrive. Pourquoi je n’y arrive pas ? Pourquoi je n’arrive pas à copier cette magie ? Pourquoi tout me semble impossible en ce moment ? Je ferme l’œil et lâche une larme, lui imposant une particule magique en elle. Ma vue en couleur s’annule, je remarque tout en noir et en blanc. Les épées deviennent bleues, d’une aura intense. C’est donc ça… Et je ris. Je ris nerveusement, heureux, heureux que la fleur d’Eden ne soit pas close. Les objets magiques finissent de tournoyer, d’attaquer, ils se regroupent et prennent forme humaine. Une délicate femme brune aux yeux clairs d’une beauté extrême. J’ai presque haute d’apparaître à moitié nu et dans un état de sang devant une telle créature venu des cieux. Alors qu’elle fait des battements de cils en ma direction, un sourire de toute beauté, je ne trouve que le moyen de rougir idiotement, c’est absurde… Mais son corps disparait doucement sous un doux courant qui vient souffler mes tempes, me redonnant vie.
Un pied violent qui écrase la terre. Le géant perd équilibre, ma tête baisse, mes yeux deviennent sombre, la température de l’air chute rudement, rapidement, extrêmement. Clignement de mes deux yeux alors que le géant devient iceberg en moins de deux secondes. Claquement de doigts alors qu’il se brise en dizaines de morceaux géants. Un sérieux inhumain sur mon visage et mon expression, je ne pourrai rien dire d’autre. Mais rien n’est fini… Un rire obscur, un son strident qui se fait entendre sur toute la zone.

« Abigail, recule ! »

Mon cri envers la jeune femme, je la propulse impoliment sur plusieurs mètres derrière grâce à une pulsion d’air. Heureusement pour moi, elle se rattrape sur ses deux jambes, prenant l’équilibre à l’aide d’un de ses bras. Je recule en même temps qu’elle.

« Je la sens… La copie d’une des magies d’invocations extrêmes des Illunars…
- Démon des profondeurs marines, je te crée sous mes mains humaines qui ne devraient pas te toucher, démon des profondeurs marines, viens à moi pour détruire la saleté humaine, Léviathan ! »

Le sol tremble. Un hurlement se fait entendre sur toute la montagne. Nous nous bouchons les oreilles, écrasés sur nos genoux. Du sol s’élève toutes les eaux des plateformes souterraines. Un énorme dragon, serpent, je ne saurai pas dire à quoi il ressemble. Sa magie n’est pas bien faite. Mes souvenirs ne sont pas pareils. Ce n’est pas la même forme que celle de la légende, en rien. Mais la force a été parfaitement copiée… On est dans la merde : je ne sais pas quoi dire d’autre.
Je me place en avant, sers les poings, les dents aussi. Il est temps d’invoquer une de ces magies… Les traces qui sont apparues sur mon corps scintillent, elles disparaissent sur le bas de mon corps, sur le haut aussi, à l’arrière de-même, elles suivent la course de tous pour s’agrandir sur mes bras. Dans mes doigts se crée une forme étrange faite d’eau. Elle gèle : un arc. Et là, alors que je le tends, comme un trou noir, la lumière est aspirée, de blanche elle passe à jaune, de jaune elle passe à blanche. Les stigmates de ma peau sont aussi absorbés. La magie qu’expulse la terre, les airs, l’eau, la sphère aspire tout, se modelant sous forme de flèche scintillante.

« Exodus, Juge Célèste...
- Non…. Non... Non ! Arrête ! Tu déconnes !
- Arc Létal ! »

Alors que le Léviathan fonce sur nous sur ses ondulations, je lâche la pression sur la flèche. Envoi. La flèche transperce le Léviathan en entrant dans sa gueule. La taille de la chose diminue de trois alors que la taille de ma technique augmente de trois. Le dragon, le serpent – ou quoi que ce soit – s’écrase sur la terre, perdant le contrôle de son invocateur. La flèche est énorme, plus grand qu’un corps humain. Je me retourne, agrippe Abigail vers le ventre posant mon autre bras à l’arrière de sa tête, la plaquant contre moi, lui ordonnant de fermer les yeux et de supprimer tous ses sens. Et je n’espère qu’une chose : qu’elle garde les yeux fermés.


Pour ne pas voir la destruction


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 MessageSujet: Re: Les Stigmates Pegasus   Les Stigmates Pegasus EmptyDim 2 Fév - 16:28

Abigail Phoibos
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Des meurtrissures d'une liqueur rougeâtre s'ébauchèrent avec lenteur sur la peau de Chris, elles s'imposaient comme les stigmates d'une de ces magies perdues. Les yeux froids d'Abigail s'enlisèrent dans la peau nacrée et enlacée par ses marques rouges, son attention s'aiguisait lorsque ses yeux se heurtaient contre ceux de Chris.

Chris Illunar, tu sais si bien enterrer des secrets, et tu n'avais pas prévu qu'ils surgisseraient de la sorte. Qu'est-ce que tu as de si important à cacher ? Alors que son souffle flirtait à travers l'usure de ses lèvres ensanglantées, ce fut le hurlement de Chris qui résonna en écho dans tout son être qui brusquement, la ressuscita dans cette réalité macabre. Elle sentit une pression forte s’exerçait contre son buste, et fut expulsée sur plusieurs mètres, sa main s'écrasa au sol pour ralentir sa course. Chris émit quelques soubresauts pour la rejoindre. Ses genoux s'éclatèrent dans la terre alors que dans un retentissement sourd et violent, Un léviathan fut invoqué. Un bouquet d'orages accueillirent la venue spectrale du monstre qui dominait violemment les cieux, Abigail se releva presque, les genoux ensanglantés, ses mèches blondes étaient encadraient son visage à cause de la pluie.

_ Qu'est-ce que c'est que...
_ Méritez votre châtiments, bande d'imbéciles !

Et le monstre s'enroula, avant d'ouvrir sa gueule béante pour embrasser les deux Pégases et en faire de la bouillie de plumes. Abigail s'apprêtait à effectuer une parade, mais Chris la devança. Ses marques scintillaient timidement, puis se mirent à étinceler comme ces poussières de comètes lorsqu'elles embrasent le ciel. Abigail, subjuguée, laissa tomber ses mains le long de son flanc marbré d'hématomes. Chris tissait un arc de glace avec sa puissance d'eau, de la magie, à l'état brute, pure se généra puis le pic de flèche partit en direction du monstre qui fonçait droit. La collision entre les deux magies générèrent un puissant souffle qui les firent à nouveau reculer sous la violence de l'impact. Puis la flèche transperça le Léviathan, et de là, elle sentit les bras de Chris l'encerclaient comme un étau, avant de l'attirer contre lui, comme une étreinte fraternelle imbibée de protection. Elle l'écouta, et ses paupières se scellent, les bruits sourds lui martelaient les tympans, le cri d'agonie du magicien dévorait par sa propre magie.

.

Les secondes s'étaient distillées en minutes, Abigail se dégagea de l'étreinte bienfaitrice de Chris pour constater les dégâts. La pluie leur battait toujours sur les tempes et l'horizon était noyé par les pleurs insatiables des cieux. Un homme étendu au sol se traîna devant eux, l'étoffe de ses vêtements déchirés ruisselants d'un liquide noir. Un homme aux côtes noircies par les mauvais choix de toute une vie. Même la pluie ne voulait plus de sa douleur. L’écueil de son orgueil brisé contre la roche du village.

Des spasmes nerveux s'élançaient dans ses jambes molles,
Abigail détourna le regard.
Il était mort.

Le silence s'était imposé en empereur sur les lieux, comme ces soupirs religieux qui vous poussent à des réflexions bénites par ses flots d'eaux et de sang versés.

_ Chris...

Elle attendait qu'il se tourne vers elle, mais sa mâchoire restée fermement scellée, de peur de toucher un point sensible. Sa main se posa délicatement au dessus du coude du Pégase, et son pouce caressa les marques qui à présent, se teintaient de cette couleur chair. Le menton d'Abigail se releva pour le fixer droit dans les yeux, elle se recula pour récupérer son sac en toile qu'elle bascula habilement sur son épaule. Elle faisait tout avec cette nonchalance captivante, elle était dos au Pégase.

_ Ces marques que tu avais, elles me font penser aux vestiges des magies perdues. Tu as le droit de garder le silence, Chris, évidemment. Je pense que tu ne t'es pas trouvé ici par hasard, n'est-ce pas ? Cet homme là (elle désigna le cadavre du mage d'un mouvement de tête), il te connaissait et toi aussi, hein ? Si tu ne souhaites pas en parler, je ne le prendrais pas mal.

Elle s'avança vers lui et déposa avec tendresse sa main sur son épaule.

_ Nous pouvons rentrer à la maison.

Ils commencèrent à descendre le flanc de la montagne, ravagée par la lutte, rongée par les baisers du dragon qu'avait invoqué le mage. Abigail restait pensive, elle savait que Chris réfléchissait et ne souhaitait pas lui parler dans le but de le laisser penser calmement, sans qu'il ne soit parasité dans ses pensées.
 MessageSujet: Re: Les Stigmates Pegasus   Les Stigmates Pegasus EmptyDim 2 Fév - 20:24

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Son pouce caresse doucement les marques de mon avant-bras qui se voient partir petit à petit. Celles qui se trouvent entre mon coude et mon poignet, elles, décident de rester. Après tout, je les ai toujours eues. Mais mystérieusement, quatre sur le bras droit disparaissent, laissant la seule existante à la hauteur du poignet. Sur le bras gauche, deux se lèvent, laissant les trois dernières sur les hauteurs les plus basses. Avant, elles s’étaient juste fissurées. Maintenant, elles disparaissent. Le sceau se développe bel et bien à l’intérieur de mon corps, mais il reste toujours actif. Bientôt, ce sera l’année où il devrait sortir de mon corps. Mais pour le moment, si j’arrive à le maintenir, à le maîtriser en le débloquant autant, c’est peut-être que toutes ses vies mortes – ou plutôt supprimées – pour cette soit disant sécurité étaient pour un spectacle, une hallucination ?
Je retourne mon corps et la laisse me regarder dans les yeux. Des yeux vagues, une expression de questionnement. Je ne sais ni quoi faire, ni quoi dire. Puis elle attrape son sac qu’elle posa sur son épaule. La première pensée qui me vint c’était celle de si elle possédait un t-shirt pour moi à l’intérieur de son bagage, il fait un peu froid… Froid pour un mage contrôlant à la fois l’eau, à la fois l’air, capable de créer la vapeur d’un volcan et la glace d’un iceberg, c’est presque drôle. Ma deuxième pensée, se fût pour son caractère impressionnant. Elle réagissait en nonchalance. J’aurai pu me dire qu’elle acceptait ce qu’il vient de se passer. Mais quelque chose me bouffe de l’intérieur. Et si elle agissait comme ça parce que je ne semble pas vouloir lui dire, lui parler ? Et si maintenant elle me méprisait ? J’avais envie de crier, je ne voulais pas que l’on pense ça doit de moi. Surtout elle, qui a découvert la vérité par elle-même. Pourquoi ai-je le talent de garder mes secrets, mes purs secrets, pour moi-même ? Et pourquoi Abigail a-t-elle le talent pour percer toutes les impasses, tous les cadenas, toutes les protections, et tous les murs, qui protègent ces secrets ? Je soupire…

« Ces marques que tu avais, elles me font penser aux vestiges des magies perdues. Tu as le droit de garder le silence, Chris, évidemment. Je pense que tu ne t'es pas trouvé ici par hasard, n'est-ce pas ? Cet homme là, il te connaissait et toi aussi, hein ? Si tu ne souhaites pas en parler, je ne le prendrais pas mal. »

Alors qu’elle s’avance pour poser sa main sur mon épaule, je regarde le corps de l’homme. Il est mort. J’ai tué. Non… J’ai véritablement tué ? Encore ? Je veux souffrir autant que j’ai fait souffrir. Sa main sur mon épaule me donne l’impression qu’elle veut me dire cette chose : « Tu ne l’as pas tué, il s’est tué lui-même en pratiquant cette magie ». Mais même si c’était le cas, il la pratiquait à cause de moi, non ? Je ne sais pas quoi penser. Je veux rester silencieux pour toujours, pour empêcher de blesser. Ce mot. Ou plutôt cette expression : « vestiges des magies perdues ». Pourquoi as-tu le talent de tout deviner ?

Plus tard, notre marche continue vers la montagne, ravagée par notre combat. Nous nous retrouvons dans une vaste forêt pour atteindre la prochaine ville. Elle pousse les feuillages pendant que je baisse la tête. On l’appelle la Dame de Fer mais c’est un cœur d’or qu’elle possède. Au moins, elle, elle en possède un, de cœur.

« La Pierre des Génies. Ou la Pierre Solaire. Ou encore la Gemme. Ou lui a donné de nombreux noms ces dernières années. Le peuple Illunar a un jour trouvé cette pierre qui est tombée du ciel. Ils l’appelèrent tout d’abord Gemme du Soleil et puis les noms ont vite dérivés. A partir de ce jour, les nouveaux nés ayant gagnés la vie près de cette pierre ont réussi à développer des pouvoirs extraordinaires par rapport à la nature. En quelques années, l’endroit que tu as pu voir et devenu prospère : une cité était née. Un jour, un homme a abusé de ce pouvoir quand il a été attaqué. Pour sauver son fils, il a voulu utiliser le tout pour le tout. Et son corps a explosé. Pourquoi ? Les Illunar voulaient garder cette gemme. Ils ont alors trouvé un moyen de la cacher dans le corps d’humains. Cet homme la détenait, et il a explosé. Cette zone-là, vers la mer, il y avait de la terre avant. »

En disant ça je me retournais pour montrer ce dont quoi je parlais, et je ris nerveusement. Je n’ose même pas la regarder, de peur d’être pris pour un fou. Je préfère continuer, en levant la tête.

« Pour ne pas que ce drame se reproduisent, la pierre fût cacher dans des corps d’enfants. Elle était extraite à la fin de leur adolescence, ce qui leur donnait la mort. Sauf qu’un jour la rumeur d’un pouvoir surnaturel – et c’est là que c’est drôle pour ce mot tu ne trouves pas ? – sortit de la cité. Alors que j’étais allé faire une course en ville, ce qui était normalement interdit, quand je suis revenu, la ville était en feu. En rentrant chez moi, pleurant, du haut de mes douze ans - peut-être moins en fait, je sais plus trop... – j’ai trouvé deux hommes chez moi, tuant mes parents. Et là c’était le trou noir. Le lendemain je me suis réveillé dans une mare de sang. J’ai passé mes années d’après dans un champ, j’ai été trouvé et élevé par l’agriculteur qui s’en occupait. En échange de vivre, je lui offrais de la main d’œuvre. Et puis j’ai rencontré Blue Pegasus au moment où mon pouvoir se réveillait. »

Cette fois-ci je la regarde. J’ai l’impression de parler beaucoup trop. J’ai envie d’arrêter. Mais j’ai envie qu’elle sache tout.

« J’ai tué tout le monde. Le dernier réceptacle ; c’est moi. »

Je ferme les yeux, je souffle, un rire provenant de mes nerfs, je la regarde dans les yeux. Et puis faisant des mouvements de mes bras pour me frapper les jambes d’ennui, je me retourne vers le paysage et parle de nouveau.

« Abigail, je les ai tous tué ! C’est à cause de moi. Et aujourd’hui, on vient de rencontrer sûrement l’idiot qui avait commandité ça. Et il a fini par mourir lui aussi. Après tout, je n’attire peut-être que le malheur… Je suis un élémentaire, l’obtenteur, le porteur d’une pierre des dieux. C’est ce qu’on ppeut effectivement appeler une magie perdue… »


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 MessageSujet: Re: Les Stigmates Pegasus   Les Stigmates Pegasus EmptyVen 28 Fév - 15:45

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C'est un homme brisé qui se tenait devant elle. Trempé par les larmes du ciel qui ont perdu toute leur beauté d'autrefois. Comme s'il tentait de hisser son âme disloquée et terni de culpabilité au dessus de toute cette réalité déchirée et accablante, comme s'il cherchait à exorciser ses pêchés, comme si les méandres de ses blessures s'étaient ravivés de cette braise timide. Comme si quelque chose de corrosif lui rongeait les côtes et le dévorait de l'intérieur. Comme si...

Abigail comprit qu'il avait besoin de quelqu'un, d'une épaule où se reposer parce que le fardeau devenait trop lourd à porter et menaçait d'imploser à l'intérieur de lui. De ricocher contre son ventre avant de remonter douloureusement à l'intérieur de son cerveau. Abigail l'écoutait, comme si elle s'était figée dans le temps, comme si chaque mots extirpés de la détresse de Chris s'imbibait dans son cerveau, elle retenait tout : Chaque intonations qu'il employait, cette manière habile qu'il avait d’étouffer sa gêne et d'orchestrer ses mouvements pour faire fuir toute cette – sorte de honte qui le rongeait et le hantait.

Chris, tu es excelles dans l'art pour tout dissimuler dans tes sourires factices ou dans tes gestes confiants.
Mais Abigail est malheureusement assez forte pour détecter.

Une fois son discours fini, les gouttes éventrèrent le silence de leur chant mélancolique, et la main d'Abigail sortit quelque chose de son sac qu'elle lui tendit.

_C'est une cape longue qui descend jusqu'aux pieds, si tu as besoin de cacher ces marques, tu peux la porter.

Ses jambes, auparavant figés, s'étaient enracinées au sol, comme si elles étaient devenus aussi rêches et solides que des racines. Mais elle s'avança vers Chris, ses bras se posèrent autour de sa nuque et elle se hissa sur la pointe des pieds pour lui donner une étreinte amicale. Son menton posé contre son épaule, ses lèvres se décidèrent à parler.

_ Tu as un très beau pouvoir, tu sais.

Son étreinte se déverrouilla petit à petit, puis elle lui saisit les mains en souriant.

_ Je peux comprendre – mais toi tu es différent, Chris. On affronte tous la mort à un moment donné, peut-être que cette magie a causé cette désolation, mais regarde, regarde ce que tu as réussi à faire maintenant. Il ne faut pas regarder sans cesse le passé et vivre dans la hantise de ce que tu as fais avant. Au contraire, regarde ce que tu es devenu. Tu maîtrises ton élément à la perfection, tu as sauvé la vie à des gens – ce qui compense celle que ta magie a peut-être prise. Et regarde, ta magie semble s'être familiarisé avec toi et être en accord avec ce que tu fais. Tu es devenu un des leader de Blue Pegasus, tu protèges ses membres, et c'est ça qui importe dorénavant.

Elle lui relâcha les mains.

_ Attarde-toi sur le présent, c'est ça qui doit t'occuper désormais. Je suis sûre que tes parents, ceux qui te regardent, sont fiers de ce que tu es devenu. Et qu'au final, c'était peut-être comme ça que ça devait se passer. Si tu te sens coupable Chris, protège ceux que tu aimes et apprécie. Ne tolères aucune absence si tu as peur, bats toi pour ta vie, pour ce que tu es et ce que tu souhaites devenir.

Elle se retourna vers lui.

_ Tu as une famille maintenant : Tu as les Pégases et nous serons toujours là pour se protéger les uns des autres si un de nous vacille ou tombe.

Elle se tût pendant quelques instants, avant de reprendre :

_ Et toi, Chris, tu ne tomberas pas. Tu ne seras pas celui qui sèmera la mort – tu es celui qui se bat pour sa vie. Tu es un membre de Blue Pegasus et tu l'as prouvé aujourd'hui, délivre toi de ce passé maintenant. C'est fini.

Abigail ne savait pas si ça allait le consoler, mais elle souhaitait lui en parler, lui dire. Elle voulait apaiser les remous qui semblaient le secouer, le rassurer sur ce qu'il était. Parce qu'il n'était pas quelqu'un de mauvais ni un tueur. Il avait été victime à la fois d'une bénédiction et d'une malédiction. Abigail pensait que dans l'état actuel des choses, Chris se tenait du côté de la bénédiction : il œuvrait pour Blue Pegasus, protégeait ses membres comme il protégerait ses frères. Mais si un jour Chris chutait dans les abysses obscures, dans les limbes de sa tourmente, que se passerait-il alors ?

Il ne se passerait rien.
Parce que ça n'arriverait pas.

Elle lui tendit enfin la main, en souriant toujours.

_ On rentre ?

Déploie tes ailes et envoles-toi.


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