Sujet: It could be wrong [Chacal] Mer 26 Juin - 1:25
Uriel Rudraksha
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Titre : Rude crachat Crédit : bebebe ♥ Feuille de personnage Maîtrise Magique: (10638/35000) Mérite: (272/400)
Sujet: Re: It could be wrong [Chacal] Ven 2 Aoû - 14:32
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« Wooohoo ! »
Ignorant tout de mon statut de petit frère égaré, je profite sans remord du toboggan géant du arc aquatique de Caldonal. Supercalifragilisticexpialidocious quoi ! Cette ville est vraiment une de mes destinations préférées, l'endroit où je vais quand je veux être sûr de m'amuser, l'endroit où je peux me dandiner dans la rue en bermuda sans que ça ne choque personne, l'endroit où les glaces sont aussi bonnes que chez les Big foot... Bref, le paradis. Et justement, depuis ma mission avec Nywell, j'ai pris la sale habitude de dépenser mon argent ici, beh oui, Caldonal, ça coûte cher mes amis, et même si je n'apprécie pas de croiser régulièrement des saintes nitouches minaudant dans la rue, à la démarche aussi naturelle qu'un épouvantail avec un balais dans l'popotin, le soleil et les beaux gosses compensent largement tout ça. Parce que ouais, peu importe le moment de l'année, il règne toujours ici un air de vacances, peut être par la proximité avec Caelum, en tout cas c'est drôlement agréable. Et qui dit vacances, dit drague, loisirs, chaleur, bronz... Bon d'accord, pour l'instant, tout ce qui m'importe c'est qu'un groupe de misstinguettes a décidé de me faire boire la tasse, et que là, je glouglou sous l'eau. Exigeant vengeance, je les bascule à leur tour dans un rire sincère. Bon, vous l'avez compris, je prends du bon temps, mais là, j'en ai marre de la piscine, alors zou. Un coup de serviette, une tenue légère et je suis reparti en vadrouille.
« Tu crois que c'est lui ? - Non, ce serait quand même une sacré coïncidence. »
Une glace dans le bec, je regarde le couple aux messes-basses d'un air suspicieux. Je les sens intrigués, mais je n'approche pas, tout du moins pas encore. Je me contente de les fixer bêtement histoire de leur faire comprendre que j'ai bien saisi qu'ils parlaient de moi et que je m'apprête à leur demander des explications. Il se trouve qu'en leur accordant cette préparation psychologique, j'ai laissé ma glace fondre un peu trop et me voilà à les oublier totalement pour lécher mon divin plaisir afin de ne pas en avoir partout. Bien évidemment, loi de l'emmerdement maximal oblige, je galère, je lutte, et je foire. En bonus, je perds toute crédibilité et quand je reporte mon attention sur l'environnement m'entourant, ils ont déjà disparu. Flûte. Non ! Mais comment ça, tu crois que c'est lui ? Ils m'ont vu dans un numéro du Sorcerer ? C'était quand même un peu bizarre comme situation, mais bon, va falloir que j'occupe ma curiosité autrement... Sauf que j'ai plus un sou sur moi, va falloir passer par l'hôtel.
Les rues de la ville sont du genre à devenir de plus en plus étroites quand on s'éloigne de la côte, sûrement une histoire d’architecture adaptée à la chaleur locale, mais du coup il n'est pas trop dur de rester à l'ombre pour ne pas crever de chaud. En revanche, toutes les rues se ressemblent et par conséquent... Je me suis paumé. Comment ça, c'est une excuse pitoyable ? Croyez en ce que vous voulez, j'ai bien mis vingts minutes à retrouver le chemin de l'hôtel, et surtout, une dame m'a attrapé par la manche avec un air mi-paniqué mi-heureux, quelque chose d'extrêmement étrange en soit.
« Vous ! C'est vous ! »
Bon, là ça devient lourd, je veux bien être un peu parano, mais non, c'est bien vers moi que beaucoup de regards se cachent derrière des murmures énigmatiques, du coup, la pauvre dame se prend un air pas très poli en réponse sans avoir rien demandé.
« Quoi, mais bordel quoi? - Votre frère vous cherche, il est désespéré. Là-bas, là-bas! »
Non mais c'est qui cette vielle folle ? Ahuri, je reste planté là, l'incrédulité parfaitement lisible sur le visage. Il serait juste de dire à cette femme que je n'ai pas de frère, mais peu importe ce que j'essaie de caser, impossible d'en placer une, elle est tenace, têtue, confiante. Je ne sens rien de malsain dans son aura émotionnelle, il doit s'agir d'un malentendu car elle est persuadée de faire une bonne action apparement. Et elle m'aurait vu en peinture, pour le coup, cela veut dire que la personne me recherche vraiment moi en étant persuadée d'être mon frangin ? Trop bizarre, mais... Attendez, j'ai un frère ?
« Par où est-il parti? »
Un soudain changement d'optique s'opère en moi, et si c'était vrai ? Et si les parents qui m'avaient abandonné avaient eu un autre fils, que cet autre fils était parti à la recherche de son frère disparu et l'avait retrouvé, ou tout du moins, était tout près de la réussite ? Et si j'avais vraiment un frère caché ? Cela ne fait pas si longtemps que ça que j'avais appris que j'étais en fait un enfant adopté, j'avais décidé d'ignorer tout ça, de mettre ça derrière moi, de ne pas en tenir rigueur pour continuer de considérer ceux qui se sont déclarés mes parents comme seuls, vrais et uniques. Mais après tout, comment résister à un appel quand il devient aussi fort et concret ? Complètement bouleversé par l'histoire de la vieille, inventée de toute pièce par cet homme sans que je le sache, je me précipite le cœur battant à toute allure dans la direction qu'elle m'indique, questionnant les passants quant à un grand brun qui serait passé par là un peu plus tôt en me cherchant. Je n'écoute pas les remontrances méfiantes de mes compagnons spirituels, trop chamboulé pour y porter une quelconque valeur. Je ne sais pas si je suis perdu, excité ou apeuré, peut être tout à la fois, aussi dans un élan de surcharge émotionnelle, j'ai cherché lamentablement à extérioriser tout ça.
« Frangin ?! »
Ô douce ironie digne d'un syndrome de Stockholm, le futur kidnappé court après son ravisseur avec grand intérêt dans les rues de la ville bondée.
Spoiler:
Toutes mes excuses pour l'attente, j'espère que ça te convient. Hésite pas à me MP pour éditer ou obtenir des précisions =)
Sujet: Re: It could be wrong [Chacal] Mar 6 Aoû - 4:57
Uriel Rudraksha
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Titre : Rude crachat Crédit : bebebe ♥ Feuille de personnage Maîtrise Magique: (10638/35000) Mérite: (272/400)
- Caldonal, son soleil, ses casinos, sa plage, ses glaces... Ses autistes ? »
It could be wrong
~ La première chose qu'Uriel avait entrepris de faire, c'était d'aller se renseigner à l'office du tourisme de la ville. Ainsi non seulement obtenait-il un plan détaillé de celle-ci, mais en plus il avait désormais à sa disposition la liste complète des hôtels, casinos et autres établissements de luxe dans lesquels il était susceptible de trouver une trace de la personne qu'il cherchait. C'était un véritable travail de fourmi, où il fallait s'armer de courage et ne pas s'attendre à voir tomber du ciel servi sur un plateau d'argent ce qu'il cherchait. Néanmoins, il avait pour lui la patience, et avait également recensé une liste de plusieurs des méfaits du type qu'il cherchait et les lieux où cela s'était produit. Il se faisait connaître publiquement sous le nom de scène de l'Esprit de Caldonal, individu masqué qui de temps en temps volait aux riches pour redonner aux pauvres, en prenant au passage une taxe personnelle plus que conséquente, s'attirant ainsi une part de la sympathie de la population locale qui n'était pas aussi aisée que tous ceux qui engrangeaient du chiffre d'affaire grâce aux touristes. Son physique était inconnu de tous, mais Uriel savait sur lui une chose que les autres ignoraient : ce à quoi il ressemblait. Alors à mesure qu'il progressait dans sa quête, affinant son mensonge ici et là à mesure qu'il le répétait avec de plus en plus d'assurance, de conviction et de réalisme dans son jeu d'acteur, allant même jusqu'à laisser l'adresse où il logeait temporairement, il griffonnait ses indications sur la carte dans une espèce de gribouillis infâme difficilement compréhensible au premier coup d’œil. Okori avait quitté son corps et était en stand by pour le moment, le laissant mener tout seul cette partie de l'enquête une fois qu'ils avaient élaboré à deux un mensonge digne de ce nom, mais il savait une petite parcelle de son esprit en partie toujours là, prêt à revenir si les choses évoluaient, comme une sorte de présence diffuse en lisière de sa conscience.
Il était en train de remercier la personne à qui il venait de parler, un employé d'hôtel la trentaine environ, et cela faisait au moins quatre bonnes heures qu'il crapahutait partout d'hôtels en hôtels comme un galérien sous une chaleur qui commençait à lui être difficilement supportable, quand, apercevant la stupeur sur le visage de son interlocuteur, il se rendit compte que quelque chose lui échappait.
_ Frangin ?! »
L'espace d'un instant, seule l'incompréhension traversa son esprit, à mille lieux d'imaginer que sa mascarade deviendrait vivante à ce point. Il se retourna et, alors, il comprit instantanément ce dont il s'agissait. L'Esprit de Caldonal était là, devant lui, une expression qu'il qualifierait de confuse sur le visage tandis que lui même semblait ne pas croire en ce qui s'avérait être, à priori, une chance odieusement culottée. L'espace d'un instant le traversa même la vague idée que son piège eut été flairé et que ce ne pouvait être possible quelque chose d'aussi gros. Le jeune homme qu'il avait en face de lui semblait beaucoup trop inoffensif pour endosser la carrure d'un voleur populaire, un peu maigrichon aussi, mais il avait l'air sincère dans cette espèce d'espérance qui transparaissait dans son expression, touchante malgré tout. Était-il seulement possible que, par un hasard extraordinaire, son mensonge puisse avoir sonné juste ? Sur le coup, il fut pris au dépourvu, et il ne sut exactement comment réagir pendant quelques secondes.
_ Euh... »
Il ne savait pas au juste s'il devait se jeter dans ses bras en une effusion incontrôlée d'émotion, s'il devait simplement avoir l'air heureux, ou juste profiter de ce quiproquo pour l'attaquer. C'était un étrange mélange entre la sensation fiévreuse que d'avoir ce qu'il cherchait enfin à portée de main et qu'il devait se dépêcher d'attraper, et celle, plus nuancée, d'être un peu paumé. Sur son cou, deux des pointes que son tatouage arborait se déployèrent sous ses vêtements en deux lignes suivant chacune les contours de ses bras pour finir sur le dos de la main, tandis qu'Okori s'imprégnait de nouveau en lui, spectre animique invisible à la plupart. Pas d'indécision en son mentor, uniquement la connaissance froide et exacte de ce qu'il était évident de faire, avec toujours cette pointe de malice amusée et nuancée face aux affres des émotions humaines et des situations confuses qui s'offraient à lui.
« C'est ta chance, imbécile, saisis-là. Il t'offre tout sur un plateau d'argent, qu'est-ce que tu attends. »
Uriel regarde le jeune homme blond qui se tient devant lui, qui devait crever d'attendre qu'Uriel mette fin à ce suspense en lui disant enfin ce qu'il attendait. Il pensa à Altiel, et il sut ce qu'il devait alors faire, même si, quelque part, la parcelle de lui qui régissait la fraternité qu'il éprouvait envers son jumeau savait qu'il violait là quelque chose dans l'espoir de son homologue blond.
_ Je m'appelle Eldric. »
Nuls doutes, c'était bien lui sur la photo. Il lui ressemblait presque trait pour trait. Il détourne le regard l'espace d'un instant. S'il ne sait pas trop où se mettre, il sait également qu'il marche sur des œufs, tant qu'il n'a pas plus d'informations sur la situation pour savoir jusqu'où il peut aller sans que son mensonge ne s’effondre.
_ Je... Je crois que nous sommes frères. »
made by pandora.
Sujet: Re: It could be wrong [Chacal] Ven 16 Aoû - 15:55
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La poitrine en éruption, je continue d’avancer entre les passants jusqu’à le retrouver. Lui. L’incarnation d’une vie changée, d’un aveu lâché au cours du drame familial. Mon frère. Mon frère est juste devant moi et je ne sais pas comment réagir. Je reste planté là en face lui, tout comme lui reste planté là à me fixer dubitativement. Bah, ouais, que dire ? Rien, j’ai rien à dire. Je suis débile. Débileusement heureux, j’invente même des mots. Ou alors perturbé. Je. Sais. Pas. Le voilà qui se présente. Eldric. Sa voix a l’effet d’un déclic sur mon cerveau qui redémarre pour réussir à faire des phrases potables et surtout compréhensibles, tout du moins il essaie. Eldric. D’accord. Frère. Le mot résonne encore une fois dans ma boite crânienne. Je sens l’appréhension d’Axel, mais il ne dit rien. Je suis le mieux placé pour savoir si l’on me ment, autant dire que jusque là, le jeune homme a l’air tout aussi perdu que moi. Ne parvenant plus à réfléchir, je me laisser aller et me contente de sauter dans les bras d’Eldric pour le remercier d’une embrassade des plus fraternelles. Et là, mon corps se mets à briller. Evidemment, reflexe, je me recule immédiatement, cherchant à stopper ma transformation en lumière du mieux que je peux. Je passe du stade de lampe à celui de libellule, puis loupiote avant de tout concentrer dans mes cheveux qui prennent la lumière d’un phare miniature. Bordel de merde.
« Aha… Désolé. Je suis un peu… Chamboulé ? Moi c’est… Miku. »
J’envoie valdinguer mon pouvoir d’un coup de pied au cul mental, je sens qu’il veut se venger en faisant apparaitre une trompette entre mes mains. C’est hors de question. Je me frotte la nuque, un peu gêné, il faut que j’arrive à me calmer. La seule chose qui me vient en tête c’est d’observer Eldric de la tête au pied. Il brun, plus grand que moi (comment ça, c’est pas difficile ?), et pour tout dire il ne me ressemble pas vraiment. Ca me fait esquisser un sourire imperceptible. Il me fait penser à Anastasia, comme elle c’est une espèce de… de monsieur parfait, le genre de personne qu’on envie juste à les croiser dans la rue, loin, très loin du petit Miku avec son épée en bois, son bandeau de pirate sur la tête et sa trace de glace sur la joue. En plus de cela, il dégage une certaine aura calme qui lui donne un air respectable, peut-être un peu coincé, mais ce n’est sûrement pas un gosse de riche. Non non, je refuse qu’on soit des gosses de riches, d’abord. Uhm et puis… Je recule d’un pas pour le détailler une dernière fois, son aura. Son aura émotionnelle a quelque chose d’étrange, de différent, quelque chose que je ne saurais identifier, aussi le murmure s’échappe de mes lèvres sans que je puisse le retenir.
« Toi aussi tu utilises la magie… »
Un autre mage émotionnel ? Ce serait de famille ? Je secoue la tête pour me vider l’esprit, c’est pas franchement le genre de réflexion essentielle à faire dans ces moments-là. Sincèrement, je viens de retrouver, enfin carrément je viens de trouver un membre de ma famille biologique, qu’est-ce que j’en ai à faire de savoir s’il est mage ou non. Si c’est le cas je pourrais m’extasier devant sa magie mais pour l’instant j’ai juste un flot de question à lui adresser.
« Comment tu m’as trouvé ? Comment tu sais que je suis ton frère ? Qui sont nos parents ? Est-ce qu’ils sont vivants ? Est-ce que tu sais pourquoi… Est-ce que… Comment… »
Iceberg. Papa et maman m’ont trouvé à Iceberg lors de leur voyage sans fin. Pas un mot, pas un indice, juste un bébé aux cheveux de blé abandonné non loin de là. Je sens une vague de magie m’envahir, comme une bouffée de chaleur, mais je me contiens pour qu’il ne reparte pas en cacahuète. Je n’ai pas été aussi troublé, aussi ému et désordonné depuis un long moment, depuis que je me suis occupé d’Alice avant son départ il me semble… Je prends une profonde inspiration pour me détendre et je fixe Eldric droit dans les yeux, interrogateur. Il est connu que les yeux sont le reflet de l’âme, j’y ai toujours cru sans que cela soit une obsession pour moi, et là… J’ai plus l’impression de me découvrir qu’autre chose, d’être pendu à ses lèvres, bloqué devant son voile apaisé et énigmatique, une sensation extrêmement désagréable comme une bombe qui voudrait exploser mais qui n’en a pas la place, un fumeur qui veut brûler sa cigarette mais qui n’a pas de feu, une envie inachevée dans une frustration inavouée. Horrible. Parle, putain, réponds moi.
Sujet: Re: It could be wrong [Chacal] Lun 26 Aoû - 0:33
Uriel Rudraksha
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Titre : Rude crachat Crédit : bebebe ♥ Feuille de personnage Maîtrise Magique: (10638/35000) Mérite: (272/400)
It could be wrong
~ Bon, dans le genre situation weird, c'était quand même assez fort, et on se situait juste en dessous de l'échelon "Luke, je suis ton père". Le blondinet se jeta sur lui pour lui faire un câlin fraternel amical et c'est avec une légère gaucherie qu'Uriel le lui rendit, jouant cette farce cruelle tant qu'elle pouvait lui faciliter les choses et éviter de devoir le menacer physiquement. Il n'était pas trop tactile avec des gens qu'il ne connaissait pas, mais il ferait avec tant que cela serait nécessaire. Mais ça ne dure pas très longtemps, et le voilà qui s'allume comme un phare - au sens propre du terme - tandis que l'embarras s'empare de lui. Il s'excuse et se présente. Miku. Hm Hm, son vrai prénom ? Si tout ce quiproquo était vraiment un hasard scandaleux, alors peut-être que c'était bien son vrai prénom. Enfin, peu importe, ce n'était pas vraiment là l'important. Il balaie ses excuses d'un sourire naissant tandis qu'il observe avec amusement ses cheveux magiques style boule disco le temps que l'effet ne disparaisse.
_ T'inquiète pas va. C'est normal je suppose. Enfin, je veux dire. Je comprends... »
Évidemment il note la chose avec un intérêt certain, doublé de celui d'Okori. En tant que mage, la nature de ses capacités risquaient de conditionner la finalité d'un duel si jamais ils en venaient à devoir l'utiliser l'un contre l'autre. D'ailleurs, en parlant de magie, sa deuxième question ne lui plût pas trop. S'il était capable de deviner qu'il l'utilisait, peut-être alors pouvait-il voir le spectre de la Grande Bête qui l'enveloppait, et ces reflets aux formes parfois animales dans son aura et notamment les multiples queues de renard spirituelles qu'il avait dans le dos.
_ Euh... Oui en effet... »
Un peu pris au dépourvu, il n'eut de toutes manières pas besoin de trouver quelque chose d'autre à dire que déjà le démon blond se déchainait dans un flot de questions toutes plus embarrassantes les unes que les autres. Uriel, un peu débordé, les essuya tant bien que mal en tentant de les assimiler, à mesure que les choses devenaient critiques. C'était maintenant où jamais qu'il risquait de faire une bourde dans son rôle. Mais il était investi de l'aplomb et du culot d'Okori, et il ferait au plus simple. Il avait déjà, en tête, la manière d'achever sa mission de la façon la plus naturelle qui soit et sans heurts. Il sourit et se gratte l'arrière du crâne d'un air un peu dépassé, et c'est avec un sang-froid scandaleux qu'il pénètre plus avant dans son rôle.
_ Oulà, oulà. Du calme. Je vais te dire ce que je sais, mais maintenant que j'ai finalement réussi à te retrouver, je ne te lâche plus ! On a tout le temps pour parler désormais, mais j'ai attendu tellement longtemps pour te voir que... »
Une ombre passe dans ses yeux, l'excitation enthousiaste qui avait graduellement monté redescend alors. Il affiche sur son visage un air toujours serein, mais où une certaine forme de tristesse transparait néanmoins derrière la joie calme dont il fait preuve. Ou du moins, c'est bien ce qu'il entend montrer au petit blond.
_ Enfin... Je ne voudrais pas te décevoir, tu sais. Je veux dire, je ne sais pas ce qu'on t'a dit, ni ce que tu as vécu, et en fait ça ne fait pas si longtemps que ça que je suis au courant de ton existence. C'est mamie qui m'a parlé de toi. »
Chaque problème en son temps. D'abord, les parents. Il reste un moment un peu interdit, sans trop savoir comment lui annoncer ça de la manière la moins fracassante, même s'il se doute au vu de l'excitation de Miku qu'il ne pourra pas éviter le problème plus d'une dizaine de secondes.
_ Viens. »
Il le prend par l'épaule avec un sourire, en un geste fraternel protecteur. C'est vrai qu'il est petit, en fait. Il l'imaginait plus grand que ça.
_ On va s'asseoir sur le muret là-bas. »
Et il l'entraîne gentiment vers le petit muret qui sépare la promenade piétonne et la plage qui s'étale derrière à un ou deux mètres plus bas. Il s’assoit, et profite de ce temps de répit pour mettre de l'ordre dans ses idées et s'assurer de bien saisir la situation. Il regarde Miku droit dans les yeux avec gravité. A l'intérieur, l'adrénaline monte dans ses veines et son cœur bat un peu plus vite. Il va lâcher là une bombe dont il ignore totalement l'ampleur des dégâts qu'elle va causer. Il a parfaitement conscience qu'elle va faire mal de manière totalement inutile, mais il est décidé malgré tout.
_ Je me doute que tu as plein de questions, et j'y répondrais avec plaisir, mais, je ne veux pas et je ne peux de toute façons pas te cacher quelque chose plus longtemps, il faut que tu saches. »
Un temps de flottement. Mais il ne trouve pas de façon subtile de le dire. Alors il choisit la franchise, d'une voix plus basse, comme l'on tirerait un secret à la lumière.
_ Nos parents sont morts il y a de ça deux ans maintenant. Dans l'effondrement d'un entrepôt, ils ont été tués sur le coup. »
Il perçoit bien la tension de la situation, et il attend dans un sentiment mêlé de crainte et de méfiance la réaction qui va s'en suivre, car il ignore tout de la situation familiale de son soi disant frère, et peut-être en a-t-il fait trop en compromettant définitivement sa mascarade. Mais, dans sa conscience mêlée avec celle d'Okori, il sent la satisfaction malsaine qui émane de lui, appréciant à sa juste mesure la situation et le quiproquo infernal qui se joue sous ses yeux, comme un maestro se nourrit de la musique, même si Uriel ne partage pas réellement cette sensation dans la mesure où semer la zizanie n'est pas spécialement son plaisir favori et détruire le blond pas son but non plus. Il s'empresse alors d'ajouter, comme pour se faire croire à lui-même que tout ceci était vrai.
_ Je suis désolé... »
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Spoiler:
Désolé pour le temps de réponse, j'ai pas été très réactif non plus là O.O . Idem hésite pas à me dire si quelque chose va pas ou si ça te gêne que j'ai déplacé Miku ^^
Sujet: Re: It could be wrong [Chacal] Sam 7 Sep - 13:54
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Il a l’air un peu embarrassé, ou débordé, je ne saurais dire. Y’a comme quelque chose qui cloche en fait, un non-dit étrange. Etant donné la situation, je me dois de lui accorder le bénéfice du doute, il doit être aussi choqué que moi, dans le fond, il n’a juste aucune magie émotionnelle pour conférer une incarnation concrète à tout ça. Il m’est incapable de décrire l’expression avec laquelle je fixe Eldric en ce moment même, mais il aurait pu me servir les plus majestueuses inepties que j’en aurais été soulagé au simple son de sa voix. Sa fameuse voix, sa tenue, sa gestuelle, tout en lui m’inspire confiance, c’en est outrageant. T’as intérêt à ne pas me lâcher, tiens, t’as cru que j’allais te laisser repartir moi ? Me décevoir ? Mais, c’est marrant, je trouve cette affirmation tellement débile, et en même temps je me sens capable de brandir cette énormité comme un drapeau de guerre sans ridicule aucun.
« Mamie ? »
Je vous jure que je me retiens, j’enferme en moi les questions qui se bousculent, se chamaillent et se heurtent au mur froid de mes lèvres closes. Mais celle-là est sortie spontanément, sans que j’ai le temps de la contenir. Eldric, bien plus posé que moi, décide de nous déplacer, histoire de s’assoir. C’est vrai. C’était une réaction bête de ma part. J’aurais dû parler de tout et de rien, demander ce à quoi ressemble sa vie, m’intéresser à lui avant de mettre les pieds dans un plat à l’odeur nauséabonde. Déterrer le passé sans prendre la peine de s’offrir le présent, une erreur que je regrette déjà. Je m’appuie sur le muret rugueux et blanc, n’importe quoi d’autre aurait fait l’affaire, je tente de me détendre un peu, jusqu’ici je considère m’être très mal comporté.
T’as raison, fallait le questionner sur sa magie, elle paraissait drôle. De quoi tu me parles ? Je suis peut-être pas mage émotionnel, mais j’ai pas besoin de ça pour voir comme il a voulu grincer des dents quand tu n’as fait qu’une simple remarque. Arrête ça, t’es paranoïaque. Et toi beaucoup trop naïf. Il inspire trop la confiance pour être net.
Pour une raison qui m’est inconnue, Axel n’est pas heureux pour moi. Lui, qui a laissé son frère derrière, devrait être le premier à se réjouir pour moi. Mais non, au lieu de ça, depuis qu’on a croisé Eldric, il est méfiant, persuadé que mon frère n’est intéressé par ma soudaine existence que pour un héritage qu’il ne voudrait guère partager, ou quelque chose du genre. Lui comme moi étions loin de nous douter de l’abjecte vérité, mais il en était plus proche que moi. En attendant, j’essuie comme je peux le deuxième raz de marée.
« Morts ?.. »
L’information ne semble pas vouloir être ingérée par mon cerveau, ou alors ce dernier réagit de manière inadéquate. Je ne ressens pas de compassion, aucune pitié, mais je suis quand même triste. Pas pour eux. C’est étrange. Morts. Le mot se répète en écho dans ma boite crânienne sans avoir de conséquence directe. Je me tourne sans un mot, toujours assis sur le muret, seul mon pantalon frotte contre la pierre blanche dans un bruit froissé. Je fixe l’océan, j’écoute les vagues frapper inlassablement contre le sable, j’ignore les touristes et pourtant je ne cherche qu’eux dans cette atmosphère émotionnelle positive des vacances.
« Ils sont morts. » Le répéter ne changera malheureusement pas la réalité. « Tu les as connu ? »
Et voilà que je recommence à poser des questions, toujours des questions, c’est ingérable, je n’aime pas la tournure que prennent les choses. Il dit ne pas m’avoir connu avant que l’on me mentionne, alors je suppose qu’à son âge apparent, il a été abandonné avant moi, peut-être même avant ma naissance. Je n’arrive pas à être en deuil pour eux, après tout je ne les ai pas connu, mais moi qui disait ne jamais vouloir les retrouver, pourquoi est-ce que ça me choque tant ? Je leur en veux d’être morts, ils n’avaient pas le droit de partir. Pas le droit de quitter cette Terre sans me laisser d’explication sur leur choix, sans trace de leur vie, sans… Sans rien. Tout l’enthousiasme s’est envolé, je laisse le vent marin traverser mes cheveux de blé sans être perturbé. Je fixe l’horizon, le regard vide. Puis enfin, je reviens à moi, tournant un sourire fragile envers mon frère.
« Sois pas désolé, t’es là pour moi toi. Pas comme eux. »
Il y a quelque chose d’ignoble dans l’injustice de cette affirmation, j’en suis conscient, mais je n’ai aucune compassion pour eux, pas encore en tout cas. Mes jambes frappent l’air comme celles d’un gosse sur une rambarde, je contemple à nouveau l’étendue d’eau infinie.
« J’ai été adopté par une famille adorable, j’ai une sœur d’ailleurs, je te les présenterai. Ils m’ont éduqué sans jamais rien me dire, et je les en remercie, mais du coup, cela ne fait que peu de temps que je sais qu’en vérité je ne suis pas leur fils… Et toi Eldric ? Qu’est-ce que tu fais de ta vie, t’as vécu avec… mamie ? »
Sans vouloir paraitre malhonnête, je commence à comprendre ce qu’Axel veut me dire depuis tout à l’heure. Pourtant, cette histoire aux allures improbables ne pourrait pas être utilisée à mauvais escient, personne ne serait assez cruel pour ça. N’est-ce pas ? Je saute du muret pour me dégourdir, mais je perds l’équilibre et me cogne contre une passante qui tenait un sac de course. Bingo, tout fini au sol. Je me perds dans les excuses en l’aidant à ramasser tout ça, c’est pas mon jour.
Sujet: Re: It could be wrong [Chacal] Lun 23 Sep - 4:03
Uriel Rudraksha
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Titre : Rude crachat Crédit : bebebe ♥ Feuille de personnage Maîtrise Magique: (10638/35000) Mérite: (272/400)
« Le jeu pervers des espoirs brisés »
« S'il y a bien une chose merveilleuse chez les humains, c'est la façon incroyable dont la filiation modèle la psychologie. Pas seulement dans la façon dont la manière d'être des parents peut influer sur les enfants, non, mais comment ils créent littéralement les fondations qui serviront de base psychologique à ces esprits qu'ils éduquent. La plupart des gens ne se rendent pas compte de l'influence qu'un père ou une mère peut avoir sur sa progéniture. C'est un travail long, pénible, ingrat, mais source de mets fins et raffinés pour un intriguant de l'esprit comme moi. Et puis, le temps, qu'est-ce ? Voilà des éons que je ne m'occupe plus de compter le passage de celui-ci, et la perception que j'en ai diffère totalement de celle des humains. Alors passer vingt ans à modeler une psyché, c'est peu de choses, en fin de compte. Il est toujours fascinant de voir les névroses que provoquent les obsessions dues à ces rapports. Qu'elles soient introduites par un manque qui ronge l'âme en permanence, par un besoin compulsif de satisfaire qui peut pousser jusqu'aux pire extrémités, ou simplement par une éducation aussi sévère que rigoureuse. Un genre de drame fondateur, en quelque sorte, au même titre qu'une mort prématurée ou qu'un traumatisme puissant durant l'enfance. L'enfance, voilà bien là ce qui permet la force de telles relations. C'est là qu'il faut agir, avec doigté et précision, nourrir les frustrations et orienter les désirs, introduire ces fantasmes et ces phobies qui, plus tard, feront parti de cet ensemble qu'on appellera conscience. Les utiliser pour construire cette base sur laquelle tout le reste reposera, et par dessus quoi viendra recouvrir la lucidité d'un esprit enfin éveillé et capable de penser par lui-même. Ou du moins, qui s'en croit capable, tandis que c'est toute la perception d'un monde qui a été prévue et programmée bien à l'avance. Cette base, que l'on n'envisage même pas de remettre en question, sous peine de voir tout le reste s'écrouler comme un château de cartes. Placer, ici et là, les clefs qui permettent un contrôle sur l'ensemble de la psyché.
Tu te penses libre, Uriel Rudraksha, mais pourquoi crois-tu que je t'ai créé ? »
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~ La réaction redoutée se fait attendre, et aucune effusion d'une quelconque nature ne vient accueillir ses propos. Le blond se tourne vers l'océan et semble perdu dans ses réflexions, et Uriel fait de même, pivotant en évitant de briser le silence. En fait, si Uriel scrute son visage à la recherche d'un indice sur la nature de ses pensées, il est cela dit bien incapable malgré ses efforts de déterminer quoi que ce soit. Et puis, la question qu'il n'attendait pas, mais qui s'inscrivait pourtant dans la continuité logique des choses. Est-ce qu'il avait connu ses parents ? Évidemment, la chose résonne en lui vide de sens, puisque tout ceci est un mensonge et, inévitablement, c'est l'image de ses propres parents qui se superpose inconsciemment à ses pensées. Sa mère, en perpétuel équilibre entre le regret et l'obsession, oscillant dangereusement entre les deux et parfois sans transition, et son père qui aimait ses fils pour les investissements qu'ils représentaient. D'un amour froid et tranchant. A-t-il seulement une fois perçu l'humain derrière le fils ? Voilà quatre ans presque qu'il ne les a pas revu, et il sait que continuer à les éviter ne fera qu'empirer les choses. Mais il redoute, en même temps, cet instant terrible où il sera face à eux, à devoir leur rendre des comptes. C'est comme d'être libre mais avec une chaîne autour du cou, il sait que, tôt ou tard, il reviendra vers eux, inéluctablement. Il frissonne. Ce n'était pas ce qu'il voulait, c'était en train de prendre une tournure personnelle qu'il n'appréciait pas.
_ Bien sûr. »
Une teinte d'ironie dure dans la voix, même s'il avait essayé de rester égal. Au fond, au final, il aimerait bien s'en foutre, mais ce n'est pas tout à fait le cas. Et Okori qui se gausse en silence, drapé dans cette espèce de cruauté rogue et condescendante, qu'il dissimule à la conscience de son « protégé », mais qui émane dans l'aura aussi fort qu'une senteur d'égout.
Il sourit d'une manière qui se veut accueillante. Oui, il est là pour lui, mais pas pour les mêmes raisons. Il se demande combien de temps encore va durer cette supercherie, et s'il sera vraiment capable de l'amener jusque devant « mamie ». Tout ceci risque d'exploser bien fort, quand la vérité sera révélée, il en a bien conscience, et c'est un chemin dangereux qu'il emprunte là. Miku commence à s'agiter, et il en apprend un peu pus sur sa vie. Il écoute attentivement, chaque information pouvant être cruciale pour continuer à faire vivre un peu plus longtemps la mascarade. Il a l'impression de déceler une certaine rancœur dans les propos qu'il tiens sur ses parents. Il ne sait pas trop quoi dire, pour lui répondre. La vérité est moins belle que l'image qu'il essaie de lui donner, et il s'efforce de rester détaché de tout ça. Après tout, il peut bien raconter ce qu'il veut, ça n'a aucune réelle valeur.
_ Non, j'ai été élevé avec mon père et ma mère. Jusqu'à ce que... Enfin. Je connaissais mal ma grand mère avant ça, mais heureusement ell... »
Et baaam casses-toi la gueule sur la madame. Coupé dans son élan, le voilà qui déjà se confond en mille excuses, tandis que la confusion la plus totale s'empare de tout le monde l'espace d'un instant. Uriel reste consterné par cet éclat qu'il n'avait pas vu venir, et met un temps à réagir. Oui, bon, hm. Et là, il voit une opportunité en or, pendant ces quelques instants de surprise. Affairé à ramasser les commissions, Miku lui tourne le dos sans lui prêter une once d'attention. Il pourrait l'assommer, là maintenant, ou même utiliser ces menottes soit disant magiques pour tester de leur réelle efficacité. Son cœur s'emballe, et il sent une bouffée de chaleur lui monter à la tête l'espace d'un instant, l'adrénaline libérée dans son sang l'agite à l'intérieur. Il se lève, soudainement. Il lui suffirait aussi de dégainer et de lui mettre la lame sur la nuque pour le tenir en joue. Bon, ce n'est pas très discret néanmoins, au vu du nombre de personnes qui les entourent. Mais il sait pourquoi il fait cette mission, et il est déterminé à aller jusqu'au bout. L'égoïsme humain fait que s'il avait à choisir entre lui et ce jeune homme, il ne choisirait pas ce jeune homme.
Il fait un pas, s'accroupit, et ramasse un paquet qui traînait là, avant de le donner à l'infortunée jeune femme. Non, utiliser de violence serait inutile pour le moment. Ce n'est pas dans son état d'esprit, ni celui de son mentor actuel. Il perçoit l'approbation de cette réflexion dans sa conscience mêlée, et se contente de sourire en silence, comme si ceci l'amusait, même si ce n'est pas réellement le cas et qu'il a les idées bien loin de ce paquet de course. L'art des mots bien maniés se passe d'une confrontation.
En tout cas, au moins, il a esquivé la question précédente. Pour le moment du moins.
_ Tenez. »
Il tend le dernier paquet, se relève et la salue.
_ Bonne journée. »
Il se retourne alors vers son « frère », sans trop savoir comment se placer, l'observant de haut en bas comme on examinerait une nouvelle personne avec une appréciation teintée de curiosité. Mais la prochaine étape est claire : retourner au bercail avec le colis.
_ Tu lui ressembles. A maman. »
Un léger instant de silence, peut être un peu gêné, où il se demande si ce n'était pas de trop. Il finit par balayer la remarque et continue, toujours plus avant, dans l'exploration de ce mensonge aux proportions gigantesques. Maintenant qu'il voit qu'il fonctionne, il prend plus d'assurance et de culot, et s'affirme dans l'évolution qu'il donne à la situation.
_ Bon, j'espère que ce n'est pas moi qui te met dans tous ses états. Faut pas te sentir gêné tu sais. De mon côté, j'ai vécu avec mes parents jusqu'à il y a un peu plus de deux ans. Je suis allé dans une école d'art à Crocus, et puis... Bon, il y avait quelques tensions entre mes parents et ma grand mère. Je n'ai jamais trop su pourquoi pendant longtemps. Jusqu'à l'enterrement. »
Il ne sourit pas. Mais ce n'est pas pour autant qu'il éprouve ce que devrait ressentir une personne à peu près normale en évoquant la mort de ses parents. Il est juste, neutre, avec cette impression légère de construire une bulle de vide dans une enveloppe fragile de papier mâché coloré : attirant mais vulnérable, comme le mensonge qu'il élaborait à l'instant. Okori lui donnait, ici et là, quelques impulsions mentales pour lui souffler l'inspiration si nécessaire, toujours présent quand il s'agissait de semer la zizanie. C'était à la fois malsain mais fascinant, de voir la manière dont on pouvait façonner l'univers d'un autre, en utilisant les bons mots. Façonner, et contrôler. Il ne pouvait nier ressentir une pointe d'excitation grisante à faire ça, même s'il ne saurait dire si ce sentiment était dû au fait que sa conscience soit mêlée à celle de son compagnon ou non.
_ C'est elle qui m'a parlé de toi, et de ton existence. Même si je soupçonne qu'elle ne m'ait pas tout dit encore aujourd'hui, je pense que c'est à cause de ça que mes parents et elle étaient en froid. Elle ne m'a jamais dit... Enfin, elle ne m'a jamais révélé pourquoi mes parents avaient fait ça. Je pense qu'elle estime que c'est un savoir qui ne revient qu'à toi. »
Une pause. Il ignore le niveau de crédulité de Miku, mais il s'apprête à tendre la perche qu'il espère le voir saisir, dans ce jeu pervers des espoirs brisés. Une certaine tension dans la voix et le cœur, il lâche ce que tous deux savent être un point qui allait forcément sortir à un moment ou un autre.
_ Elle... Enfin. Nous. Nous habitons à Crocus. Si ça t'intéresse. Enfin, tu n'es pas obligé ni rien, je veux dire, je ne veux pas forcer quoi que ce soit. Mais, si tu veux la rencontrer... »
Il ne finit pas sa phrase, en suspens. Bien sûr, il espère sincèrement qu'il va accepter, mais pas pour les mêmes raisons. Autrement, son plan tomberait à l'eau, et il devrait alors passer à un plan B. Tout ceci paraît à la fois tellement surréaliste et incroyable, mais c'est une opportunité en or, et il ne peut pas ne pas la proposer. Lui, il a l'impression de brasser du vent, mais la substance qu'il agite semble prendre corps fermement dans l'esprit de son interlocuteur. Jouer le grand frère jusque la capitale ne sera pas un problème. Ça, il sait déjà faire, même si la sincérité risque de ne pas être tout à fait au rendez-vous.
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Sujet: Re: It could be wrong [Chacal] Ven 1 Nov - 14:24
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Un frisson me parcourt l’échine. Je me tiens un peu raide malgré moi alors que l’affirmation d’Eldric vient se mêler à toutes les autres.
Le portrait craché de sa mère. Affectueux et sensible, tout comme ta mère. On dirait maman.
Sauf que cette fois, on ne parle pas de la même mère. Est-ce qu’il faut que je me demande à laquelle je ressemble le plus ? Est-ce qu’il faut que j’établisse une hiérarchie ? C’est difficile de digérer ça, difficile de comprendre qu’elles sont différentes et incomparables, mon esprit ne peut s’empêcher de chercher des critères d’évaluation à partir de rien. Je me sens soudainement impuissant, je ne sais rien, tellement rien que c’en est désolant. Je pleurerais si mon corps tétanisé n’interdisait pas à mon âme de s’exprimer comme elle le voudrait. Mon frère a dû sentir que je me décomposais, parce qu’il enchaine en soulignant la gêne qui s’est installée.
Mes parents, qu’il dit. Ses parents, que je répète intérieurement.
Je me ressaisis, et pourtant la raideur est toujours là, comme si la nouvelle venait de frapper à nouveau et que je devais tout recommencer du début. Maintenant qu’il parle d’eux et qui ne s’arrête pas, j’ai la sensation d’être un spectateur scandaleux et exécrable. Je ne veux plus entendre, ou plutôt, ce n’était pas ce que je voulais entendre. Dans un élan d’égoisme absolu, je me convaincs que je m’en fou de tout ça, que ce que je veux entendre moi, c’est qu’ils étaient des mages exceptionnels. J’ai envie de crier, d’hurler ça sur Eldric, de vociférer avec autant d’acharnement qu’un boxer sur son punchingball. Pire, je veux crier à la plage, à la mer, aussi loin qu’on m’entendra. Les mains crispées, j’ai les poings qui se serrent, les dents qui me font mal à écraser du vide.
Sin, une fois n’est pas coutume, apparait juste à côté de moi, invisible aux yeux des vivants. Il ne dit strictement rien, comme toujours, mais il a dû sentir à quel point j’étais chamboulé. Pas un mot, pas un regard, ses yeux d’argent percent droit en direction d’Eldric avec la tension d’un prédateur sur sa proie. Je ne m’en soucie pas vraiment au départ, je laisse sa froideur naturelle me calmer avant de réaliser ce qui cloche depuis quelques temps déjà. Je veux bien être sens dessus dessous, incapable de gérer les émotions qui trainent dans l’air, mais là, je commence à me demander si Axel n’avait pas raison. Je fixe mon frère droit dans les yeux, refusant d’admettre les hypothèses les plus pessimistes… Il n’aurait pas osé, personne n’est aussi mauvais, c’est impossible. C’est ça, c’est le mot, impossible, il y a sûrement une explication logique et bienfaisante à ça, je ne le connais presque pas après tout. Comment lui faire comprendre qu’il n’y a pas… Comment.
« Crocus, c’est un peu loin. »
J’ai répondu ça par automatisme, on voit carrément que mes pensées sont ailleurs. Bon, jusque-là il serait normal d’être perturbé, mais si je laisse ce silence planer, je sens mal la suite. Est-ce que je dois jouer le sincère ou le plus fourbe ? Sin finit par poser ses yeux sur moi, j’ai droit à un nouveau frisson non pas à cause de lui, mais à cause du message qu’il veut me faire passer.
« Je veux dire, j’ai terminé une mission avec une amie ce matin et je l’ai invité au restaurant ce soir. Vu son caractère je suis pas sûre qu’elle comprenne… Est-ce que ça peut attendre demain ? »
Non seulement j’étais pas prêt du tout à voir Mamie si c’est pour faire ressortir des tensions plutôt que des compliments sur mes parents, mais en plus, je viens de m’imaginer Nywell contrariée parce que je lui aurais posé un lapin… J’peux l’assurer, ce mensonge est le plus réaliste que j’ai jamais déballé. Bon, puis je dois retourner à la guilde quand même, histoire de dire que j’ai réussi la mission, suffira de faire croire à Eldric qu’on s’arrêtera à Crocus et le laisser en plan lui. Oui, c’est ça, il sera toujours moins effrayant que Nywell ou Laxus mécontents. Dites, c’est sain ça, d’avoir sur le dos deux maitres de guildes plutôt sexy, un de chaque sexe pour le bonus, empereur et impératrice de la foudre… Quand j’y pense, j’suis vraiment poisseux.
« En fait… Je sais plus… Je sais plus trop si j’ai envie de savoir tant de chose sur mon passé. Ca fait… Peur. Puis Eldric, t’es beau et tout, j’veux pas te vexer, je serai ravi d’avoir un frère comme toi mais… »
Oui, tais toi, ça vaut mieux. Là, tu commences à mettre les pieds dans un bordel sans nom, tu sauras pas comment t’en dépêtrer plus tard. Bien Miku, fais les yeux paumés et fixe droit devant toi. Eh merde.
« Mais je ne te connais absolument pas. »
Je le regarde droit dans les yeux, cherchant à lire en lui ce qui cloche ici sans m’en cacher. Erreur fatale ?
Sujet: Re: It could be wrong [Chacal] Lun 24 Mar - 5:05
Uriel Rudraksha
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Titre : Rude crachat Crédit : bebebe ♥ Feuille de personnage Maîtrise Magique: (10638/35000) Mérite: (272/400)
Sujet: Re: It could be wrong [Chacal] Lun 24 Mar - 11:00
Invité
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Je le dévisage sans gêne, mais il n’a pas saisi la manœuvre. Sa réaction cependant en dit long et je commence tout juste à digérer les indices que j’ai amassés. Ces disharmonies dans son flux, cette présence en lui qui – la revoilà ! Mon regard en pleine détresse s’assagit progressivement. Ne t’en fais pas ? Mais comment arrive-t-il à faire ça ? Comment peut-il être à la fois si sincère et si détaché ? Bordel, dans ces moment-là j’aurais préféré la télépathie, bon dieu roublard comme je te hais. J’écoute sans écoute, j’observe et je sens plus que j’entends, il finit par me regarder et dans ses yeux d’ambres je tente tant bien que mal de percer la vérité. Rien n’y fait, ce n’est pas moi qu’il regarde, c’est au loin. La confiance est un fil d’or tendu, rompez le et vous aurez bien du mal à rafistoler les deux bouts. Je soupire et ferme les yeux.
Chacun de ses mots me fait mal, comme un poignard qu’on enfonce encore et encore. Je n’en laisse rien paraître pour l’instant, je me contente de sentir au plus près ce qui découle de lui. Il n’est pas seul, et le lien qu’il exerce avec cette entité, quelle qu’elle soit, semble aussi unique que celui que je partage avec mes âmes. On aurait dit qu’il avait le mal en lui. On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux. L’évidence me saute au cœur, si je puis dire, un flash et mes yeux s’ouvrent à nouveau vers lui. Tombe alors sa dernière phrase nous mène sur un cimetière funeste. Je mon dos commencer à se transformer subrepticement, mes mains viennent brutalement se plaquer contre mes omoplates pour empêcher ces ailes de pousser. Soudain un peu plus paniqué, je recule d’un pas. Mon instinct me dit que de dévoiler la nature même de ma magie à cet homme est une mauvaise idée, s’il ne la connait pas déjà. Ceci expliquerait encore plus de chose. Comment tricher ?
« Pourquoi ? hurlé-je à son attention, Pourquoi t’as fait ça ? Dis moi tout de suite qui est avec toi ! Qui c’est ce renard qui se cache dans l’ombre ? »
Une drôle de scène, pour n’importe qui passant par là j’aurais été bon à interner. C’est le souci de voir des choses que d’autres ne perçoivent pas, c’est le concept même de la folie également. Il y a quelques minutes, je prenais du bon temps le long de la plage avec un frère retrouvé dans un cadre utopique et ensoleillé, et me voilà maintenance face à un imposteur, un parfait inconnu. La transition n’arrive pas à se faire calmement, ni progressivement. C’était tout ou rien dans mon esprit. En même temps avec un sujet pareil sur la table, me demander d’être raisonné n’est pas la meilleure idée. Je secoue la tête comme pour chasser une intrusion dans mon esprit, ce flash avec cette figure animale morbide.
« Je ne sais pas qui tu es Eldric, ni pourquoi tu fais ça, mais c’est… »
Ma voix s’étouffe dans un gémissement plaintif. Lamentable, j’ai l’air lamentable. Je sens la présence chaleureuse d’Axel me supporter, la joie tumultueuse de Myde et le calme implacable de Sin. Et j’ai bien besoin de tout ça pour me ressaisir. Pourquoi ça me perturbe autant ? C’est qu’un méfait comme un autre, un méfait comme j’en ai détruit. Des tonnes et des tonnes, exterminées avec Nywell, Solis et tant d’autres. Pourquoi cette fois-ci fallait-il que je me comporte comme un gamin choqué et blessé. Parce que jusqu’à présent, l’inhumanité dont j’ai été témoin se contentait de toucher les autres ? C’est trop facile de relativiser quand on n’est pas la victime, trop simple de s’éloigner de quelconque responsabilité.
« Mon frère ? Tu veux être mon frère, être compréhensif, être content e m’avoir trouvé ? Ca sonne faux, c’est faux. Je le sais. »
Parler de sentiments le mettrait sur la piste. Bluffer sur une télépathie quelconque serait une erreur de débutant, j’étais jusque-là tombé droit dans le panneau. Il doit se douter qu’il s’agit d’une magie sensorielle quelconque, ne pas en parler plus reste peut être encore la meilleure solution pour l’éloigner de l’hypothèse. Je pourrais aisément me faire passer pour un mage de rééquipement, mais ça n’expliquerait pas comment j’ai pu percer à jour ses mensonges. Ce serait donc dévoiler mon deuxième set, même dans une supercherie. J’aime pas réfléchir, je laisse toujours cette partie à mon camarade de mission. Franchement, en solo c’est tout de suite plus naze.
« J’exige des explications. Tout de suite et maintenant. Ne m’oblige pas à user de la force contre toi, dis simplement la vérité et rien que la vérité, sinon… »
Je n’aurais jamais été aussi confiant dans une situation pareille auparavant. Il faut dire qu’il a bien réussi son coup, je peux me répéter sans cesse que tout ceci est faux, Eldric incarne déjà une figure fraternelle en moi, c’est ainsi qu’il s’est présenté et la première impression est toujours difficile à effacer. J’appréhende sa réaction, une paranoïa s’empare de moi. Et s’il avait été envoyé par les Frozen, et si par conséquent il connaissait mon pouvoir par cœur. Ils auraient envoyé un mage capable de pointer mes failles du doigt, de les exploiter comme il venait de le faire… Damn. Je ne me laisserai pas faire.