Ce texte est la suite de celui-ci : Chronique Onirique #1



Perdu au beau milieu de la montagne, égaré dans l’inconnu, mais que c’était bon d’être enfin soi-même, et d’avoir retrouvé son but. Maintenant il le savait, Agon Noko, il devait éliminer la gangrène des criminels de Fiore, et pour cela il serait impitoyable.

Continuer à s’avancer dans la montagne était affreusement stupide, et en temps normal il l’aurait su. Sauf que cette fois précise, il avait l’extrême sentiment de toucher à quelque chose d’essentiel. La montagne était l’endroit où la terre s’élevait au ciel, et rendait l’homme plus proche des deux éléments. C’était ici que le roc atteignait l’apogée de sa force.
Comme une cascade déferlant sur un barrage rompu, le retour de l’idée magique en lui fit l’effet d’un électrochoc.
A nouveau il ressentait le sol et chaque pierre comme s’ils étaient des parties de son corps. Les mots lui vinrent en même temps que le souvenir : Ground Modulation

Expulsant l’énergie uniformément autour de lui, il repoussa en un instant la terre, créant un cratère parfait de 2 mètres de rayon.
Il se sentait tellement bien, tellement puissant, et pourtant la sueur perlait abondamment de son front à cause de l’effort subit. Ses genoux vacillèrent l’espace d’un instant alors qu’il perdait l’équilibre, mais il finit par se ressaisir. Malgré l’étrange sensation qu’une partie de lui-même était sortie de son corps, il se sentait comme si ses pieds touchaient le sol plus que d’habitude. La surface était comme une partie de son corps.

Déposant doucement sa main au sol en respirant lentement, il libéra sereinement et tranquillement son pouvoir pour élever une petite colonne de terre jusqu’à hauteur de sa tête. Contrôlée de cette façon, la dépense d'énergie était nettement amoindrie.
Son regard se portant avec satisfaction vers les étoiles, comme en guise de remerciement pour ces sensations retrouvées, une autre pensée, traversa son esprit.

...

Voilà qu’il était dans une toute autre contrée. Il chevauchait à vive allure une monture petite et trapue mais très fougueuse. Autour de lui étaient 9 cavaliers à l’aspect guerrier et féroce. Tous, lui y compris étaient chaudement vêtus pour résister au froid glacial.
L’environnement n’était que steppes, le désert à perte de vue. Et pourtant, la liberté se respirait à chaque brin d’herbe, à chaque nuance de l’horizon. Le temps était...autre... Il ne mesurait pas les heures passées de cette façon.

Spoiler:

Par moment, il croyait discerner une forme au loin dans les cieux, comme si on les observait ; mais peut-être était-ce juste une impression.

Alors que le temps commençait à s’assombrir, une montagne se dessina à l’horizon, entourée d’une mer lisse . Elle semblait grandir sans s’arrêter à mesure qu’ils approchaient.
Au passage du pont qui seul pouvait les conduire au sommet de cette montagne, les 9 hommes dégainèrent leurs sabres alors qu’ils fonçaient vers leur but commun. Seul lui était resté impassible.
Un des cavaliers avait pris la tête, et ils passaient dorénavant en file dans une sombre ouverture qui semblait mener dans les entrailles de la Terre.

…

La vision s’arrêta. C’était un bruit qui l’avait interrompu : à quelques pas de là, une sorte d’oie avait commencé à piailler comme pour le faire quitter la zone. Animal souvent fermier, il entreprit de contourner la bête féroce, pour aller justement là où elle voulait l’empêcher d’aller- une ferme espérait-il.
Son intuition fut la bonne, bien qu’elle ne lui épargnât pas quelque coups de becs virulents. Il entra dans une chaumière à l’aspect sobre mais coquet.
Un vieux garde forestier vivait là, et il avait quelques animaux et potagers pour se nourrir. Voyant un inconnu à l’air perdu, exténué et affamé, il proposa spontanément de lui servir à dîner. Agon Noko avait été assez peu prévoyant cette fois, de s’aventurer seul et sans rien, mais à présent il était au chaud et avait de quoi reprendre des forces, mais surtout il sentait que la force en lui serait implacable.