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Frontières
 MessageSujet: Frontières    Frontières  EmptyMar 8 Nov - 21:36

Anonymous
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    Si on omet Midnight qui est franchement flippant...

    Enfin seul. Du moins, presque, on n’est jamais seul quand on s’appelle Cobra. J’entends toujours tout ce qui traine à des kilomètres à la ronde, mais il y a des bruits plus agréables que d’autres. Et la ville, ça m’insupporte. Ca faisait déjà quelques jours que je trainais à Magnolia dans l’espoir d’y recueillir des informations sur une certaines mage de rang S. Ou de la piéger au détour d’un carrefour. A mon grand dam, cette demoiselle est partie pour une mission prolongée dans un lieu qui m’est encore inconnu. Makarov ne donnait aucune information, et écouter ne serait-ce qu’une pensée de plus de ce crétin de Dragon Slayer me ferait péter une durite. J’ai décidé de prendre des vacances pour le moment. Jusque maintenant, n’ayant pas la motivation de travailler, je n’ai fait que voler à droite à gauche de gros butins pour mes besoins d’argent, mais il faudra bien que je m’y remette tôt ou tard. Je prends ça comme une sorte d’arrêt maladie, même si je ferai mieux de me remettre en question, moi et mon mode de vie, mes façons de faire et tout ce fatras de bonnes paroles sans intérêt. Le travail me manque, je ne le cache pas. C’est drôle, ça occupe, ça permet de s’épanouir et d’être quelqu’un. Mais en ce moment, bien que je ne veuille que difficilement l’admettre, je dois tout reconstruire car tout est en ruine.

    Partagé. Je suis foutrement partagé. J’ai plus de guilde et je me suis fait terrasser. Reste quoi du super Dragon Slayer dont j’étais trop fier et qui se débarrassait de ses ennemis d’un simple crachat empoisonné ? Merde quoi, je suis Cobra. Cobra, vous entendez ? Je ne me laisserai pas couler ! C’est ce moment que choisit Cubémos pour se glisser le long de mon bras, me sentant tendu. Son sifflement me détend un peu, couplé à l’ambiance de ce lieu. Du haut de la falaise, j’admire le vaste océan plat et vide. Je ne sais pas ce que je vais devenir maintenant. Je me suffis à moi-même, et je m’étonne à m’imaginer chasseur de prime ou mage d’élite indépendant. Mais en même temps, la vie d’ermite c’est pas drôle, c’est vrai quoi. Si on omet Midnight qui est franchement flippant, je rigolais bien avec Racer ou Angel – j’adorais l’embêter avec mes blagues stupides, juste pour voir sa réaction. Ce sentiment d’appartenance me manque un peu, c’est cruel mais c’est comme ça. Je ne peux pas en exiger un autre du jour au lendemain, en claquant des doigts, mais en attendant je suis bien trop fier pour courir après. Je suppose que ce que je deviendrai dépendra de mes rencontres. J’irai bien fouiner à Grimoire Hearts, voir s’ils sont intéressés par mes services, mais cette guilde est austère. Peut être trop pour moi. Et je me vois mal rejoindre une guilde de gentils. Hadès, Makarov, Erza, Gajeel. Si je le pouvais, je leur poserai tant de questions.

    Erf. J’ai cru entendre un bruit de pas. Ca ne ressemble pas aux bruits des animaux du coin, ni de l’eau frappant contre la roche quelques mètres plus bas. Faites que ça ne se dirige pas vers moi. Je me concentre un peu plus sur ce bruit singulier que font les humains lorsqu’ils marchent, et pour mon désespoir personnel, je réalise que cela vient effectivement dans ma direction. Je soupire et commence à caresser Cubémos dans le sens des écailles, attendant patiemment son arrivée. Je dirai qu’il s’agit d’une fille, de mon expérience de chasseur. Le regard perdu dans le vide, j’ai la simple et naturelle flemme de décamper. Et puis c’est trop tard, je commence à entendre ses pensées, elle m’a bel et bien repéré. Faut dire, en haut d’une falaise, y’a pas beaucoup de végétation et encore moins d’animaux. Ce que j’entends le plus ici ce sont ces foutues mouettes. Oh et puis j’ai envie de m’amuser un peu, je ne suis pas de ces méchants rabat-joies ténébreux. Dès qu’elle fut assez proche pour m’entendre, j’élève la voix, lui faisant toujours dos, droit vers la mer, avant qu’elle puisse parler.

    « Es-tu venue en ces lieux en quête de magie, jeune mage pleine de courage ? »

    Héhé, si c’est pas une mage, je suis grillé. Pis encore, si elle a entendu parler de moi, je suis doublement grillé. Mais faut que je me détende un peu, après tout, je suis en vacances. Sans famille, mais en vacances.
 MessageSujet: Re: Frontières    Frontières  EmptyMer 9 Nov - 20:07

Sybilia Philips
Sybilia Philips

Sabertooth

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Après avoir été reconduire Valentin chez lui, je me demandais où toute cette aventure m'amenait, ce que le destin voulait me faire comprendre. Je regardais le collier en souriant et le mis à mon cou. Je pris la peine de le faufiler sous mon haut pour éviter qu'il se prenne sur une branche et que je le perde à jamais. Jamais je ne m'étais aussi attachée à un objet, était-ce parce qu'il était devenu pour moi quelque chose d'important? Je suis plutôt d'avis que c'est la signification de l'objet qui m'a convaincue de le garder précieusement. Je repartis vers la forêt furtivement. Mon coeur me disait que je voulais revoir la mer, que je voulais la voir sous un autre angle. Plutôt que de la percevoir comme quelque chose qui me rappelle la nostalgie, j'aimerais la sentir, l'entendre et me redonner du courage. Je n'en avais pas perdu, mais je voulais seulement retirer la tension qui me pesait pour mon inquiétude envers Valentin. Le petit était téméraire et à de nombreuses reprises, j'ai frôlé la crise cardiaque.

Seule à travers les bois, je n'avais que moi à me soucier. Cet oiseau géant de malheur pouvait revenir n'importe quand aussi, mais Valentin était en sécurité et je n'avais plus à m'en faire. Le foulard monté jusqu'au dessus du nez, je préférais garder l'anonymat et rester silencieuse jusqu'à ce que je retrouva ma paix d'esprit. Valentin avait été sur ma route par pur hasard et en aucun cas je n'aurais ralenti si ça avait qu'un adulte qui se baladait. Un enfant en pleine forêt, il y a de quoi à s'en faire... Sur le sentier, il y eut des charettes et des randonneurs, mais rien qui puisse m'alarmer. Au loin, j'entendais la mer, ses flots s'abattre contre les récifs. Je souris pour moi-même en ralentissant ma course. Il n'y avait plus rien qui pressait maintenant, j'étais si près du but... Mes pas se fondaient dans le sable chaud et mes cheveux volaient au vent. Une falaise était tout près et c'était un bon endroit pour faire la paix avec soi-même. Seulement, je n'étais pas la seule à avoir eu cette idée.

De la distance où j'étais, je n'appercevais qu'une couleur rouge pour les cheveux de l'individu et le blanc de son manteau. Il était accompagné d'une drôle de silhouette. Je m'approchais sans vouloir les déranger. Même si l'océan n'était pas privé, je voulais rester avec moi-même. Puis, je fis un pas de trop et l'individu qui me faisait dos me parlait. Il me demandait si j'étais-là en quête de magie. Comment savait-il que j'étais mage? Ces gens ici ils sont bien bizarres. On dirait que par l'apparence, ils arrivent à savoir votre vie entière. Sur le coup je ne dis rien et me contentais de regarder ailleurs, au cas où il parlait à quelqu'un d'autre... Je levais ensuite lentement les yeux vers le locuteur. Je pus enfin mettre une forme à la silhouette qui l'accompagnait: un serpent. Je me souvenais que lorsque j'ai porté secours au chat, j'ai dû affronté un des leur pour protéger l'animal qui frôlait les crocs de son chasseur.


Non, je suis venue en quête de paix avec mon âme...

Sa phrase continuait de résonner dans mon crâne et un cri d'alarme sonna sans raison. La façon avec laquelle il avait dit sa phrase sonnait presque comme une provocation. Je tenais ma dague dans ma manche prête au cas où. Jamais je n'arriverai à trouver la paix avec un individu comme lui à proximité. Si je décidais de partir, il pourrait décider de me poursuivre jusqu'à ce que je sois prise au piège. Pourquoi pleine de courage? Est-ce parce que les individus à l'approcher sont peu nombreux? Les gens sont-ils si craintifs que cela à l'égard des serpents? Pourtant, en y jetant un autre coup d'oeil, il avait l'air superbe et rare. La façon dont il le traitait laissait soupçonner qu'il était dressé. Deux contre un, ce n'est pas vraiment légal ni bien honnête... S'il avait réussi à dresser un serpent, c'était qu'il devait avoir un nom...

Comment s'appelle votre joli serpent?

Si je restais silencieuse, il pourrait le prendre comme une provocation, alors aussi bien faire la conversation qui mène nulle part... Je surveillais du coin de l'oeil l'individu au cas où il déciderait de faire un mouvement dangereux. C'était bien beau de calmer les ardeurs de l'individu, mais il fallait que je me tienne prête au cas où il prenne la décision de s'en prendre à la jeune femme masquée... J'essayais de me calmer aussi avec le son sirupeux des vagues pour conserver une concentration adéquate. Si je me laissais traverser par mes émotions, il pourrait arriver la même chose qu'il s'était produit avec l'oiseau: ses serres dans ma chair. Discrètement, j'encrai mes pieds un peu mieux dans le sable pour me donner une stabilité qui me permettrait de bondir en cas d'une attaque surprise...
 MessageSujet: Re: Frontières    Frontières  EmptyMer 11 Jan - 23:40

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      Avant de devenir un criminel, il parait que j’étais assez cool.

      S’il y a bien une chose que j’ai appris sur les gens de par mes dons magiques, c’est que la méfiance est une pensée pourrie jusqu’à l’os. Mais il n’y a que les niais dociles et innocents qui ne la ressentent pas, en particulier dans une situation comme celle-ci. L’individu qui avançait vers moi avait l’esprit parfaitement tranquille avant que j’engage le dialogue. Mais maintenant, il pensait déjà à se défendre de moi, comme si j’allai lui sauter au cou pour l’égorger et lui voler sa bourse, réclamer la paix de mon territoire. Franchement pas mon genre. Non, je suis plutôt de ceux qui pensent que la terre appartient à tous, et que les notions de pays et de royaume, de gouvernants et de systèmes politiques, sont tous les uns autant que les autres totalement grotesques.

      Il y a beaucoup à déduire de la manière dont elle examine Cubémos. Elle veut la manger ou quoi ? Elle est honnête, et c’est tout à son honneur, et comme tout le monde, elle cherche à ne pas mourir. Autrement, sa présence ici me dérangeait à la base, mais finalement quand j’y repense elle n’a pas l’air trop dangereuse. Je veux dire, elle ignore qui je suis. Elle le saura bien assez tôt, quand elle ira raconter ça à des gens lambda dans la prochaine ville où elle s’arrêtera. Ou bien le jour où un mage du conseil viendra l’interroger, si cela arrive un jour. Enfin, je pense, je pense, et je l’écoute encore et toujours derrière moi. Sa dernière action, plus particulièrement, provoque une réaction de ma part. J’ouvre une nouvelle fois la bouche en entendant ses jambes se contracter et ses pieds se caler stratégiquement

      « Ce n’est pas la peine d’être aussi parano, je ne vais ni te sauter à la gorge, ni te courir après si tu décides de prendre tes jambes à ton cou. J’ai mieux à faire. Il faut dire que les personnes les plus sages seraient déjà partie. Enfin. »

      Je me retourne en soupirant. Je ne veux pas non plus gagner un pot de colle, mais je n’ai pas non plus qu’elle parte en hurlant qu’elle a vu Cobra le mage d’Oracion Seis. Autant lui épargner de se mettre en danger, je n’ai pas envie de tuer sans raison. Surtout qu’elle ne fera pas le poids contre moi. Et puis de toute façon, personne ne la croirait. Pas au début en tout cas. Je sens Cubémos se rapprocher de moi et s’enrouler sans entrer en contact avec moi. Elle est juste assez proche pour que je caresse le dessous de sa gueule du bout des doigts. Elle siffle en direction de la demoiselle à qui je fais désormais face, ce qui ne doit pas la mettre plus en confiance quand j’y pense. Je n’ai pas pris le temps de la regarder, c’est pourquoi je l’examine minutieusement dès que l’occasion se présente à moi. J’aime son style, je me demande quel type de magie elle utilise. Je pourrais presque la défier pour voir, mais c’est pas une bonne idée pas vrai ? Si bien, ses longs cheveux, c’est drôlement plus la classe que ceux de cette crétine là… Lucy qu’elle s’appelait je crois. Enfin, Fairy Tail n’est pas une référence alors.

      « Elle s’appelle Cubémos. Et tu es ? »

      Je sais bien que je peux tout entendre, mais dans leur tête, les gens pensent rarement à la troisième personne si vous voyez ce que je veux dire. Je ne me suis pas présenté pour la simple et bonne raison que je suis encore en train de faire le tri des informations que je peux donner et celles que je dois fausser. Je pense que si je lui donner mon nom, ce n’est pas si grave. Je peux me faire passer pour un mage télépathe, mais, dans ma profonde honnêteté je dois vous faire un aveu capital : ça m’emmerde dignement. Advienne que pourra. Cubémos a du sentir mon agacement, elle frotte sa tête contre mon flanc droit. Qu’est-ce que je ferai sans elle. Ca se trouve, je peux essayer d’être sympa. Avant de devenir un criminel, il parait que j’étais assez cool. Et même drôle. Enfin ça, mon humour à deux francs six sous, il n’a pas changé après que je sois passé de l’autre côté de la barrière croyez moi. Hot Eye prenait tellement cher, le pauvre. Allez Cobra, un petit effort. Rappelle toi ton semblant de sociabilité.

      « Alors comme ça toi aussi tu cherches à te détendre ? Je déteste les villes, trop bruyantes, stressantes. La mer c’est déjà plus apaisants. Mais ça fait con de fixer l’eau je trouve. On dirait ces crétins dans les livres et autres stupidités qui trainent à Fiore. »

      Ouais, un semblant de sympathie tout de même non ? Maintenant que j’y pense, j’ai toujours été un mec sociable, mais j’ai pas toujours trainé avec les gens les plus fiables. Je suis pas peu fier de ce que je suis devenu pour autant. Je suis fiché par le conseil, et alors ? Je suis puissant, je peux me débrouiller seul – enfin presque – et surtout je suis vivant. Merde quoi, c’est l’essentiel non ? Je pourrais être comme Jellal en train de pourrir au fond d’un cachot, ou tout simplement mort comme Brain. J’ai été épargné, il faut que je profite de cette chance qui m’a été donné. Cette chance, ou cette malédiction, selon le réferentiel dans lequel vous vous placer. Moi, j’en ai rien à faire, j’avance, point.
     MessageSujet: Re: Frontières    Frontières  EmptyLun 16 Jan - 3:38

    Sybilia Philips
    Sybilia Philips

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    Comment avait-il fait pour deviner que la position que j'étais en train de prendre, était de défense? Premièrement, il était dos à moi et ensuite, j'avais fait cela très discrètement. L'iris en pleine expension, je me disais bien que ce mec avait quelque chose de spécial. Je remis mon regard droit devant moi en le voyant se retourner et fronçai les sourcils. J'essayais de cacher ma panique et mon inconfort du moment. Il fallait, il fallait que je me calme sinon, il le saura c'était certain. S'il pouvait reconnaître mes déplacements sans même me regarder, savoir comment je me sentais sans même me connaître, il fallait dire que j'avais des croûtes à manger. Je ravalai ma salive, me disant que tout ce qu'il me restait, c'était de me fier à sa parole. De toutes façons, par son allure et ce qu'il dégageait, s'il advenait que je veuille lui sauter à la gorge, il me découperait en morceaux avant-même que je ne prononce quoi que ce soit.

    Puis, le reste de sa phrase me rendait sceptique. Pourquoi n'importe qui d'autre aurait pris ses jambes à son cou? Mon regard revint sur l'homme et je ne comprenais toujours pas. Était-il quelqu'un de célèbre et dangereux? Au départ j'aurais peut-être pensé qu'il soit déformé et qu'on n'accepte pas son physique, alors l'autre option s'avérait à être la meilleure. Étais-je chanceuse de ne pas avoir un fugitif connu qui veuille ma peau? Ou simplement maudite? Le serpent semblait vraiment attaché à son maître pour ne jamais le quitter d'une semelle comme il le faisait. C'était... mignon de voir qu'une telle harmonie pouvait exister chez quelqu'un de recherché. Ce monde était définitivement des plus étranges... D'abord un mélange d'humanoïde et d'un chat, des canards qui parlent, puis ça, je me disais bien que je ne pouvais pas avoir tout vu. L'homme à la cape blanche présenta son amie comme étant Cubémos et me demanda mon nom ensuite. Ma main gauche se porta sur mon foulard que je descendis sous mon menton. Mon corps pivota entièrement vers lui et ce fut les bras croisés et la mine sérieuse que je lui répondis:


    Sybilia... Sybilia Philips. Et vous, comment vous appelle-t-on?

    Le corps bien droit résistant au vent et à la tentation de fermer les yeux aux rayons du soleil, je restais telle une statue sentant ma dernière heure arriver au fil des secondes. Qui sait, les paroles de cet homme pouvaient être totalement fausses et il ne disait cela que pour me rendre vulnérable. J'étais certaine qu'il pensait ainsi et c'était pour cela que le couteau dans ma manche était tenu tout près. J'essayais de me calmer, de résister à la tentation de libérer ce monde d'un de ses criminels, mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas tuer sans en être certaine. Et s'il m'avait dit cela pour réellement m'apaiser? Il peut bien être fort et faire partie d'une Guilde Légale, non? Il fallait que j'arrête d'être paranoïaque même si ce monde me rendait folle. Il fallait que... Je quittais du regard l'homme au serpent pour regarder l'horizon de la mer.

    Il se remit à parler, mais cette fois, cela faisait référence à ses champs d'intérêt. J'avouais que nous partagions les mêmes intérêts pour ce qui était du son qu'émanait les villes et la détente que procurait la nature. J'avais moi-même de la difficulté à rester de marbre lorsque je prends le train. Les freins étaient toujours de trop au bruit de fond. Je ne m'imaginais pas au centre de la foule en plein festival. C'était certain que je perdrais conscience. Je n'étais pas d'accord avec sa façon de penser à propos du regard qu'on pose sur la mer. Ce ne furent que mes lèvres qui bougèrent pour parler et les cheveux qui défiaient la gravité du vent. J'étais venue ici pour faire la paix avec moi-même et ce n'était pas en partant d'ici que je la trouverai.


    Poser son regard sur la mer a sa signification propre à chaque personne. Je ne suis pas naïve ou crétine de croire qu'en venant au bord de la mer et de regarder à l'horizon me permettra de me pardonner à moi-même. Si j'y crois, on m'entendra.

    Les mains cachées dans mes manches, je me mis à ignorer peu à peu le jeune homme qui me semblait de plus en plus inoffensif avec sa façon de penser très peu ouverte. D'ailleurs, je trouvais cela surprenant venant d'un individu qui puisse savoir tout ce qui se passe autour de lui. Oui, je l'avais remarqué puisque rien ne pouvait être que coïncidences. Il ne pouvait pas savoir que j'étais mage, il ne pouvait pas savoir que j'étais aussi sur mes gardes en ayant le dos tourné. Ce type devait avoir quelque chose de spécial qu'il n'a pas encore énuméré pour se promener avec un serpent et connaître autant de choses. Personne ne «normal», à ce que je sache, peut être aussi bien informé, c'était impossible. Il y avait cette chose qui rendait l'individu dangereux et croyez-moi, je tenterai de le découvrir:

    Qu'est-ce qui vous rend aussi spécial?
     MessageSujet: Re: Frontières    Frontières  EmptyMer 8 Fév - 19:54

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      Et j’irai bien pêcher du poisson pour le dîner mais ça c’est une autre affaire.

      Mignons ? Elle trouvait Cubémos et moi-même mignons, un bon point pour elle. La majorité de nos rencontres nous juge affreusement inhumains, j’ai vite appris à faire preuve d’indifférence. Elle passe donc en un tour de main non pas dans la catégorie des gens que j’apprécie – car elle est quasiment inexistante – mais dans celle des gens que je ne haïs pas. Si bien, elle semble présenter un minimum d’intérêt, sur le plan moral et éthique j’entends. Elle était toujours belle est bien méfiante, mais au moins, de part son geste de découvrir son visage, elle sous entendait qu’elle était plus consciente de la situation dans laquelle elle se trouvait. Un fin sourire dévoilant mes canines pointues prend place sur mon visage. Evidemment, c’est un sourire narquois, je suis incapable de faire preuve d’une quelconque marque d’affection sincère et niaise en société.

      « Je suis Cobra, ancien membre de la guilde Oracion Seis, aujourd’hui déchue. »

      Ca ne sert à rien d’essayer de cacher ça. Je viens de réaliser, de toute manière, le Conseil sera bientôt à mes trousses, avec Cubémos et un pouvoir de Dragon slayer aussi spécifique que le mien, impossible de me forger une fausse identité. Si le nom Oracion Seis ne lui dit rien, je ne pourrais plus rien pour elle, si ce n’est la considérer comme une nunuche de première classe. Pour une guilde noire, on était quand même bien connu et j’en suis pas peu fier. A nous six, on représentait un poids énorme. Enfin, jusqu’à il y a quelques jours. En attendant, je vais m’amuser au jeu du chat et de la souris avec les mages du conseil. Ils ne me trouveront jamais, je suis bien trop doué en fuite pour ça. Ca ne m’amuse pas de la faire tourner en bourrique vis-à-vis de mon identité, bien trop facile à trouver. Elle avait trouvé un sujet bien plus intéressant, mais avant de s’y mettre sérieusement, il fallait que je réponde au sujet de la vaste étendue d’eau

      « Mademoiselle a quelque chose à se faire repentir ? Les fardeaux sont lourds à porter, je te souhaite bien du courage. Se perdre dans ses pensées est un luxe dont tout le monde ne réalise pas l’importance. Je ne te forcerai pas à te détendre, mais je suis venu chercher la même chose que toi, du repos. On va faire un pacte, d’accord ? Tu ne fait rien de suspect, et je ne te ferai pas de mal. »

      A mauvaise fortune bon cœur. Tout marche ainsi, tout est une question d’intérêt avec les inconnus. Les seules personnes dont il faut se méfier, ce sont les gens biens. Ceux là peuvent réagir au quart de tour d’une manière improbable et incompréhensible. Ils défendent autre chose que des intérêts, des choses inaccessibles aux gens comme moi. Je préfère la loi du plus fort et du plus riche, la jungle qui triomphe dans le monde de la perversion et des guildes illégales. Mon dada c’est ce monde ci, je serais incapable de survivre longtemps dans un environnement de bonté et de bonne conscience. J’ai appris à me débrouiller comme ça, et j’en paie les frais aujourd’hui.

      Spécial hein ? La miss s’intéresse à mon pouvoir ? T’es pas la première, petiote. Comment je vais tourner ça ? Il y a des tonnes de choses qui me rendent spécial faut dire. Ah, j’ai bien envie de m’amuser à partir dans un délire sans fin. Monsieur philosophe, me voici me voilà

      « Ce qui me rend spécial ? La même chose que toi, mon histoire, avec ses joies et ses peines. Ses épreuves formatrices et ma rencontre avec la magie. Toute magie dévoile une facette importante de son propriétaire. Quelle magie utilises-tu Sybilla ? »

      C’est vrai, j’étais curieux sur ce point. Je dis ça d’une manière étrange, mais ça n’en reste pas moins vrai. Maintenant qu’elle est là, elle me donne envie de parler. Faut dire qu’exception faite de Cubémos, j’ai pas eu beaucoup de compagnie ces derniers temps. Et j’irai bien pêcher du poisson pour le dîner mais ça c’est une autre affaire. Je sors donc ma phrase fétiche, version présentation aux inconnus.

      « J’entends tout, ce qui me rend, je dois l’admettre, assez spécial. »
     MessageSujet: Re: Frontières    Frontières  EmptySam 11 Fév - 6:44

    Sybilia Philips
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    Cobra? N'est-ce pas cela une race de serpent? Pourquoi avoir donné «Cobra» comme nom à un être vivant? Les humains étaient très proches des animaux. À moins que son nom soit en lien avec son serpent? Les deux me semblaient avoir une relation extrêmement proche, alors pourquoi pas? À bien y penser, «Cobra» pouvait être qu'un surnom, une couverture pour ne pas qu'on le reconnaisse, pour ne pas qu'il se fasse repérer. Était-il un membre de Guilde Noire? Était-il un criminel? En tout cas, les premiers signes n'en montraient pas autrement. Oracion Seis? Je n'en avais jamais entendu parlé. Ah non... attendez... Des rumeurs circulaient de parts et d'autres dans les différentes villes comme quoi une Guilde Noire avait été anéantie. Cela me revient... L'index et le pouce apposés à mon menton pour prendre une pause de réflexion, me remémorer de ces souvenirs plutôt brefs et sans retour. Mes yeux vides de présence jusqu'à ce que ce souvenir me revienne, j'espérais seulement que ce Mage avait compris la défaite qu'il avait subite.

    Je regardais son sourire étrange du coin de l'oeil quand je revins à moi. Il n'était pas franc, il n'était pas sadique, il était seulement démonstrateur. Je pus vois les crocs béants qui ornaient avec enthousiaste sa dentition. Je restais mystérieuse et silencieuse face à autant d'expressivité. Je n'avais pas d'émotion visible à l'oeil nu non plus. Je pouvais me sentir par contre de plus en plus confortable ici, au bord de l'eau avec ce criminel. À quoi bon le combattre? Il me vaincra. À quoi bon le combattre s'il a déjà été vaincu? Je ne pourrai pas l'arrêter et il ne se laisserait pas faire s'il advenait que je veuille le rendre au Conseil? La justice avait rendu sa part des choses d'une manière, mais s'il advenait qu'il se fasse prendre à nouveau et pour de bon, ce sera parce qu'il aura couru assez longtemps.

    D'ailleurs, ses prochaines paroles parlaient de se faire repentir. Nous étions ici pour la même raison, mais pas pour la même situation. Je ne savais pas vraiment comment répondre à cette proposition qui me semblait dangereuse. Je n'étais pas du genre à faire un pacte avec les illégaux, je jouais plutôt les super héros qui les capture et les ramène au poste. Qu'il me tue maintenant ou plus tard, cela changerait quoi? Mon regard croisa le sien de longues secondes. Comme j'ai déjà expliqué, s'il advenait qu'il se fasse attraper, que le gibier soit enfin chassé, la justice sera rendue, mais pour l'instant, je ne pouvais rien faire contre lui. Même si j'avais sa parole d'être saine et sauf, il n'y avait pas lieu à lui faire confiance.


    La justice sera rendue d'une manière ou d'une autre. Pour l'instant, je crois plutôt que vla défaite d'Oracion Seis sera le moment certain de votre liberté. S'il advenait que le Conseil vous rattrape, je n'en serai pas responsable et je ne pourrai pas non plus vous venir en aide.

    Il me raconta avec très peu de détails ce qu'il était, mais pour lui, il était un individu comme un autre avec une histoire à raconter. Au moins, il ne se prenait pas pour un de ces criminels qui se croient aux pouvoirs illimités et un passé inhumain. Il restait... simple. Peut-être avait-il déjà découvert ce qu'un mage d'illégal a de si illégal? Il faut dire que ceux-là, ne comprennent pas pourquoi ils font du mal, pourquoi cela cause du tord à autrui. Ressentait-il la souffrance qu'il avait causé? Ressentait-il le désarroi? Ou se sentait-il seulement délaissé d'être séparé de ses confrères? Que pensait-il exactement? Lui poser trop de questions pourraient l'énerver et ainsi me pousser vers le gouffre plus rapidement que prévu. Il fallait choisir les questions en ordre de priorité. J'étais curieuse de savoir ce qu'un mage illégal pouvait bien penser. Mon regard se tourna vers la mer et je me demandais ce que je faisais encore ici, près de cet homme, alors que la plage faisait des kilomètres de longueur. Je crois que je me sentais encore plus seule que je le pensais.

    Il me demanda quel type de magie j'utilisais. Je fermai les yeux et un débat intérieur s'anima. Devais-je simplement lui décrire la magie que j'utilisais? Ou ne rien lui dire? Devais-je lui montrer cette magie si dévastatrice que je possédais ou non? De toutes façons, la vie de personne n'était en jeu, personne ne subirait de mauvais sort... Alors que j'ouvris les yeux à nouveau, mes mains se rassemblèrent au niveau de ma ceinture, ne laissant que l'impression que je tenais quelque chose dans mes mains. De celles-ci, des lumières violettes apparurent et se mirent à voler vers la mer, ces lumières, au total de trois, prirent la forme de papillons. Je les laissais parcourir une vingtaine de mètres vers les eaux, puis vers le ciel avant de les faire exploser dans une sorte de feu d'artifice... sans divertissement. Je répondis finalement verbalement à sa question:


    J'utilise la magie du sacrifice de papillons. Nul sait si ce sont de véritables papillons qui se dévouent pour la magie ou s'ils sont artificiels.

    J'assimilais ensuite ce qui le rendait si spécial. Il me disait qu'il entendait tout. Était-ce en parlant de rumeurs qui circulent? Ou ce que nous pensons intérieurement? Si c'était la deuxième option alors... alors il savait tout ce dont je pensais, tout ce que j'avais en tête depuis le départ. Mes chances de le surpasser passaient de 5% à 0. Ce pouvoir était le plus utile de ceux que j'avais entendus parler. Savoir à quoi son adversaire pense, savoir où ira le prochain meurtre d'un tueur en série... Ce pouvoir, n'importe qui pouvait l'exploiter en sa faveur. Je n'avais pas besoin d'une démonstration de ce pouvoir puisqu'il m'avait déjà prouvé qu'il en connaissait bien plus sur moi que j'avais laissé en dévoiler. Je lui fis face pour la première fois et le regarda dans les yeux avant de poser une question qui pourrait s'avérer douloureuse pour lui...

    Parlez-moi d'Oracion Seis.
     MessageSujet: Re: Frontières    Frontières  EmptyVen 24 Fév - 22:01

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      Midnight était cool...

      Cobra, c’est exactement ça ma belle. Et non, c’est bien plus qu’un pseudonyme, c’est mon nom. Mon nom tel que je l’ai choisi lorsque Brain me l’a demandé. Comme beaucoup d’enfants de la tour du Paradis, je ne connais pas mes parents, et par conséquent, je n’ai aucune idée du prénom qu’ils ont pu me donner. Cobra est un surnom réfléchi, il expose mon affinité avec la gente reptilienne, avertit les petits malin du poison vicieux qui coule dans mes veines, et pose une barrière entre moi et les êtres humains. Oui, je suis plus proche de Cubémos que de n’importe quel bipède, et je préfère largement la compagnie des serpents à la fourberie des humains. En tout cas, je dois me retenir pour ne pas éclater de rire en décryptant la perplexité qui règne en elle. Définitivement, elle ne connait pas Oracion Seis. Mais d’où vient elle, du trou du cul de Fiore, d’un pays voisin ?

      « Défaite, défaite, c’est un bien grand mot que tu utilises là. Je préfère dire qu’elle est dissoute, je n’ai toujours pas rempli l’objectif que je m’étais fixé en rejoignant cette guilde. »

      Mon sourire crochu disparut progessivement tandis que j’étais concentré sur les vibrations de ses pensées. Pourquoi tournaient elles autour de la défaite ? C’est comme remuer le couteau dans la plaie. Mais quelle ironie de l’entendre poser mentalement toutes ces questions, de peur de les prononcer. Si elle savait… A moins que cela soit volontaire de sa part, ce qui serait décidément très futé de sa part. Il faut une concentration hors norme pour piéger un mage psychique sans penser à son stratagème, et donc se trahir. Je ne pense pas qu’il s’agisse là d’un piège, et puis je préfère ignorer tout ça. Elle semble convaincue de ma dangerosité et je n’y puis rien, j’aurais essayé de l’avertir de mon caractère inoffensif. Je ne suis pas d’humeur à chasser des souris, mais je ne vais pas non plus passer mon temps à lui expliquer. Maligne, mais bien trop sur ses gardes. Aurait elle été trahie de par le passé pour être aussi fermée ?

      « C’est une jolie magie que tu as là. Tu me la prêtes ? »

      La question était bien sûre ironique et n’attendait aucune réponse. J’apprécie le côté animal de cette magie, mais jamais je ne troquerai mon esprit de reptile, autant ma langue de vipère que mon âme de dragon, contre des papillons. Bien que l’idée de perdre ce pouvoir d’ouïe m’a chatouillé les neurones à plusieurs reprises, au final je suis bien avec. Il signifie trop de chose pour que je l’abandonne. Un jour, grâce à lui, j’entendrais Cubémos. Je n’ai pas pu retenir un « Kss » à sa dernière question, un véritable crachat de dédain sorti du coeur. Comme si c’était douloureux. Ressasser le passé est une chose, souffrir de ses regrets en est une autre. Ca ne me fait pas mal, pour la simple et bonne raison que je sais que j’ai encore un avenir. Pourquoi pleurer d’avoir été battu par Natsu – et encore, c’est Brain qui m’a eu, pas lui – alors que je sais qu’un jour plus ou moins proche, j’irai lui mettre la pâté ?

      « Oracion Seis était une guilde noire composée d’uniquement six mages et dirigée par un dénommé Brain. Nous étions tellement puissants que nous formions un des trois piliers de l’alliance Balam. Chacun des cinq mages avait sa raison de servir Brain, et nous nous connaissions tous quand il nous a pris sous son aile. »

      De part ma magie, j’avais un privilège de savoir que les autres n’avaient pas. Bien sûr, Brain bloquait son esprit la plupart du temps, mais les autres en étaient incapables. De ce fait, j’avais bien compris que chacun avait son souhait à exaucer. Que nous provenions tous de cette fichue tour, et que cela nous avait tous marqué au plus profond de nos cœurs. Ma préférée reste Angel. Je crois bien qu’elle a été arrêtée par le conseil, la pauvre. Midnight était cool... Tant qu’il dormait. Même moi je l’admets, ses illusions, je ne veux jamais les connaitre. Avec son imagination cauchemardesque, c’est à peine viable je suis sûr. J’en ai froid dans le dos. Hoteye était un énorme crétin avare, bien que son intention de base soit louable, comme pour chacun d’entre nous en réalité. En revanche, j’ai toujours trouvé Racer antipathique, bien trop du genre à se croire supérieur. Au point qu’il ne se rendait pas compte qu’on l’utilisait toujours en première ligne pour prendre les coups.

      « Contrairement aux autres guildes noires, nous avions un maitre vraiment puissant, nous étions peu et indépendants, et au final nous étions tous reliés »

      Je ne supporterai jamais une guilde avec trop de monde, de bruit, de pensées. Je préfère largement les petits comités… Mais pourquoi est-ce que je lui raconte tout ça ? J’ai presque l’impression de suivre une psychothérapie pour devenir gentil.
     MessageSujet: Re: Frontières    Frontières  EmptySam 25 Fév - 16:50

    Sybilia Philips
    Sybilia Philips

    Sabertooth

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    Il me répondit comme si cette défaite n'avait jamais eu lieu. Alors n'avait-il pas encore rencontré cette émotion de rédemption, de pardon? Ainsi donc, s'il n'avait pas réfléchi sur lui-même, cela voulait dire que dans sa façon de penser et dans ses agissements, il était toujours un criminel. Mais comme énoncé, je ne serai pas celle qui lui fera justice, mais ce Conseil s'ils arrivent à l'attraper. Je ne me mettrai pas non plus à dos un individu dangereux en le dénonçant sans raison. Si on me demande si je l'avais apperçu à quelque part, je dirai que je l'aurais croisé. Même si ces informations sont très vagues, ils sauront au moins qu'ils n'auront pas à avertir les autres continents qu'un fugitif est en liberté et ils se donneront espoir de le retrouver ici, à Fiore. Enfin, c'est certain qu'il faut le voir comme cela, sinon, sans donner d'informations précises, on me dira que je lui suis venue en aide en le protégeant. Je ne le protège pas, je fais seulement en sorte que le plus d'innocents possible restent sains et saufs. C'est en me gardant en vie que je pourrai permettre d'aider les autres et de les protéger des criminels plus actifs.

    Quel est cet objectif?

    Oui, je persévérais avec mes questions. Cela pouvait très bien l'énerver, comme cela m'énervait moi-même. S'il décide d'en finir avec moi maintenant, cela cessera de faire douter qui que ce soit concernant cette information au Conseil. Je ne les aurais peut-être pas convaincus, mais bon, cela reste mon affaire. Parlant de questions, je remarquais l'évidence de ma curiosité qui s'avérait à être un défaut chez moi quant à la compréhension d'autrui. De plus, la façon dont il parlait de cet objectif non accompli, il me donnait l'impression que la Guilde vivait toujours parmi nous, cachée à quelque part, attendant le moment propice pour refaire surface. À ce moment-là, je n'aurai pas d'autre choix que d'affronter ce cher Cobra en combat légal. Je devrai donc être prête à du moins, lui tenir tête plus que quelques secondes. Je me savais si inutile présentement. Notre prestence avait une énorme différence de puissance. J'avais une tête forte pour rester plantée-là à bavarder avec un type aussi dangereux que celui-là. À quoi cela me servirait d'avoir l'air piteuse, de le supplier à genoux de m'épargner? S'il devenait agressif, fuire et demander pardon serait naïf et le combattre pourrait le décourager...

    Je venais de lui faire ma démonstration de magie qu'il qualifiait de «jolie». Il me demanda de la lui prêter. Je fronçai les sourcils en le dévisageant. Il n'était pas question que je la lui prête. Une magie est la responsabilité de celui qui l'utilise. Si le flambeau est donné à un autre, il peut s'engendrer d'énormes conséquences si elle est mal utilisée. Je me rappelais ces paroles que me disait mon père lorsqu'il m'a appris à m'en servir. Nos magies étaient quasi identiques à l'exception que lui, il avait des sauterelles turquoises à la place de ces papillons violets. Notre magie avait la même fonction et pourtant, il n'y avait que moi qui en avait peur. Je devrai affronter cette peur qui me hante et qui m'empêche d'être libre de mes choix. Elle m'emprisonnait dans cette bulle invisible. Je n'avais jamais été capable de tuer un individu et jamais je pourrai en être capable. Je m'empêche de l'utiliser par cette peur de tuer quelqu'un accidentellement. Je me sentais mal intérieurement, mais comme toujours, ce n'était que de passage.

    Ma question sembla l'irriter, mais il répondit sans hésiter. Ainsi donc, cette Guide n'était pas surpeuplée, mais extrêmement puissante. Cela compensait pour le nombre, mais en même temps, elle avait été de façon stratégique. Il valait mieux de la qualité, plutôt que la quantité. Le nombre peut certainement impressioner, mais s'ils n'ont rien dans le ventre, en quoi peuvent-ils être réellement effrayants? Cette Guilde, Oracion Seis, avait été redoutée. Et s'ils décidaient de revenir plus forts? Même si elle avait été démantelée, qu'est-ce qui les empêchait de se réunir à nouveau pour terminer ce qu'ils ont commencé? Ce démantelement était un couteau à double tranchants. On ne peut pas savoir ce qui se passera dans le futur, on ne peut pas prévoir ce genre de choses, mais pour ne pas tomber dans cette surprise, il fallait se tenir prêt à cette éventualité. Son dernier propos concernant les Guildes Noires me fit arquer un sourcil. Était-ce vrai? Ou bien il me mettait sur une mauvaise piste?


    Cela veut donc dire que les autres Guildes Illégales encore debout n'auraient aucune chance contre n'importe qui qui oserait les démanteler aléatoirement?

    Cette question était longue, mais elle m'aiderait sûrement à comprendre ce qui se passe à Fiore. Le regard vers la mer, je pouvais savoir que le soleil éclairerait pour encore quelques heures. Je me devais de savoir si je me mettais bientôt en route ou si je passais la nuit à flirter avec les vagues. D'une manière ou d'une autre, si je continuais à parler comme cela encore longtemps, la marée allait remonter le long de la plage. Je regardais Cobra qui était sur cette petite falaise qui semblait idéale. Je le rejoignis en marchant et m'assieds sur la roche, les pieds dans le vide. Les tensions dans mon corps s'étaient dissipées et s'il voulait me tuer ici et maintenant, je n'en avais rien à faire. Je savais de quoi Oracion Seis était faite et là-haut, je pourrai le révéler à mes ancêtres, à mon père et à tous ceux qui pourront interargir avec ce monde... Le vent se faisait un peu plus violent en haut et mes cheveux se faisaient encore plus rebelles.

    T'est-il possible d'arrêter d'entendre vraiment tout ce qui se trouve autour de toi?
     MessageSujet: Re: Frontières    Frontières  EmptySam 21 Avr - 22:48

    Anonymous
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      Comme piqué à vif, je suis resté planté là quelques secondes, un sourcil levé et un croc à l’air.

      Ugh, elle pose des questions, mais elle commence à se sentir un peu trop à l’aise la petite. Je ne veux pas qu’elle ait peur, mais elle pourrait y aller avec des pincettes tout de même, je suis un inconnu, pas un pêcheur venu se confesser à la prêtresse de l’océan. Je vais la remettre à sa place en affirmant une nouvelle fois ma supériorité, et ce, en répondant à ses pensées plutôt qu’à sa questions. J’ai toujours compris que c’était extrêmement désagréable pour les gens que je les entende. C’est compréhensible, être à nu et ne plus avoir aucun jardin secret doit être pire que désagréable. Mais en règle générale, ils ne pensent qu’à eux, tous ces gens là. De monstrueux égocentriques qui ne vont pas assez loin dans leur pensée et se heurte à un mur d’immaturité. Ils ne pensent pas à moi, qui suis obligé d’entendre tout, jusqu’à leurs pire pensées, les plus malsaines et les plus perverses. C’est ignoble.

      « Mon objectif ne te regarde pas. Veux-tu bien m’expliquer en quoi le fait de ne pas regretter tout ce que j’ai commis fait de moi un demeuré ? Qu’est-ce qui te fais croire que je n’ai pas bien réfléchi à ce que j’ai fait, au point de considérer tout ça comme justifié ? Les gens gentils sont toujours persuadés qu’ils sont les seuls à savoir comment vivre. Moi j’affirme qu’entre eux et nous, tout ce qu’il y a, c’est une divergence de point de vue. Personne n’a de réponse stricte et vraie sur le sens de la vie. »

      Je m’emporte. Et puis bon, je me suis laissé avoir par ma fierté il faut dire. Je n’oserai certainement pas avouer que je suis venu ici pour, justement, réfléchir à ce que j’ai fait. Dans le fond, elle n’est pas tort. Mais je refuse d’admettre que, pour autant, elle a raison. Je n’ai pas fait plus de mal que qui que ce soit. Tout ce que je veux, c’est qu’elle me laisse entendre sa voix… Cubémos. Je ne vois pas en quoi ce que je fais est différent de tous ces principes qu’ils défendent haut et fort. Quand un mage orphelin rejoint une guilde pour venger ses parents, ce qui le motive, c’est bien une bonne cause non ? Tout le monde sera là à le plaindre, le soutenir, et l’encourager, alors qu’au final, ce que ce jeune mage souhaite, c’est du mal aux mages illégaux. Quiconque osera affirmer que les illégaux sont moins dignes d’être des êtres humains que les mages légaux, celui là sera dans le faux. Bien que ça m’emmerde de l’admettre, on fonctionne tous pareil. Ca n’empêche pas qu’il y a des élites, j’entends par là des mages puissants ou de grands érudits, mais aux questions métaphysiques, personne ne saura jamais y répondre.

      Sa manière de froncer les sourcils face à ma plaisanterie me fait plaisir. C’est amusant et en même temps, met du baume au cœur. Sa vision de la magie est tout à fait celle que je me fais de la mienne. Je le sais pertinemment, j'aurais réagi exactement comme elle. La magie est une matière à créer tout à fait exceptionnel, et chaque mage dans son art en fait quelqu’un chose d’unique et d’impalpable. Pourtant, il y a quelque chose qui cloche. Pourquoi cette pensée désagréable à l’évocation de ses souvenirs ? Je ne comprends pas, elle devrait avoir toute confiance en sa magie. Peu importe, répondons d'abord à sa question.

      « Hoho, ne me dis pas que tu envisages de rejoindre ces guildes légales et de vaincre au point de dissoudre les guildes illégales ? Plus vous en écraserez, et plus vous traumatiserez des individus dans leurs histoires unique et personnelles. Et de ce fait, plus il en repoussera, des plus puissantes encore. Mais bon, si tu veux mon avis, détruire une guilde est très simple. Je peux m’occuper d’une guilde à moi tout seul. Il suffit d’y aller avec une stratégie de cheval de troie, de trouver la faille et de l’agrandir petit à petit, sournoisement, jusqu’à ce qu’elle cède d’elle-même. »

      Si elle n’avait pas été si candide, je suis sûr qu’elle aurait pu devenir une excellente partenaire. Formée, nous aurions pu faire un duo impeccable. Mais vu sa réticence au fait d’être en ma présence, je n’essayerai même pas de lui souffler l’idée. Tant pis, je l’apprécie pas mal en plus. Elle n’est pas prise de tête, bien que drôlement curieuse. Et puis, elle s’est assise et a eu ces pensées que je ne comprends pas. Ce genre de chose qui vous intrigue et qui, par un aléa de mystères, vous pousse à porter un grand intérêt à une personne. Comme piqué à vif, je suis resté planté là quelques secondes, un sourcil levé et un croc à l’air. Bordel, comment fait-elle pour devenir paisible tout d’un coup, en pensant à des morts ? Non, non, je ne comprends vraiment pas là. Ca m’agace. C’est perturbant, et je n’aime pas être pris au dépourvu. Et puis d’abord, moi aussi j’peux le faire. Je viens m’installer à côté d’elle, puis je prends une grande inspiration, les cheveux au vent, me donnait l’air le plus détendu possible et imaginable. Du moins, j’essaye.

      « Non, ça m’est impossible. En me concentrant, je peux réduire ou augmenter mon diamètre d’écoute et jouer ainsi sur la qualité, mais je ne peux en rien m’arrêter. C’est à la fois une bénédiction et une malédiction, je suppose. C’est assez révélateur, en soit. » Prenant un bon bol d’air frais marin, je continue notre échange qui se doit d’être réciproque en rebondissant sur ce qu’elle s’affirmait à elle-même un peu plus tôt. « Qu’est-ce qui t’empêcherait de tuer quelqu’un ? Tu sais, quand on te veut du mal, tu te défends, et tu tues. C’est naturel, c’est comme ça. Une fois que tu l’as fait une fois, tu ne vois plus ça sous le même angle… » Je préfère m’arrêter ici dans mon discours et guetter sa réponse. Ce genre d’affirmation a le don de dégoûter plus d’une âme pure.

     MessageSujet: Re: Frontières    Frontières  EmptyDim 22 Avr - 22:36

    Sybilia Philips
    Sybilia Philips

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    Depuis mon arrivée au bord de la mer, le jeune homme avait gentiement répondu à mes questions. Cette fois, il s'arrêta de me rendre service. Il ne répondit pas à celle-ci et me parlait d'un ton absolument froid, glacial. C'était suffisant pour me faire taire. J'avais eu l'impression que c'était ça qu'il désirait au bout du compte. J'avais eu l'impression d'avoir été trempée dans un bain rempli de cubes de glace alors que mon corps était encore chaud de la saison d'été. Tout ce qu'il disait reflétait ce que je venais de penser la seconde précédente. C'était outrant et en même temps surprenant. Son argumentation se tenait et il avait raison. Ce n'était pas dans notre droit de juger ni de justifier les criminels sans connaître véritablement leur but dans l'histoire. Le vérité pouvait choquer, mais j'étais totalement consciente de ce que j'avais pensé, totalement consciente qu'il ait une réaction comme celle-ci. Je devais m'y attendre un jour ou l'autre que quelque chose du genre se produise.

    Il avait soulevé la possibilité que je rejoigne une Guilde Légale dans le but de justement mettre fin aux criminels. À nouveau, sa manière de penser fit surface. En jouant les superhéros, ces criminels seraient traumatisés et auraient une raison de plus que de s'en prendre à nous. Étais-je faite pour ce genre de chose? Voulais-je vraiment mettre ma vie en danger et voir possibilité que je sois annihilée par ces gens? Voulais-je vraiment devenir la proie de ces individus traumatisés à l'âme vengeresse? J'eus un frisson qui me parcourait la colonne vertébrale de bas en haut. J'avais de la difficulté à contrôler ma propre magie, alors vouloir faire régner la loi et l'ordre, ce n'était pas trop mon truc. Devais-je rester à l'écart des conflits sans réagir? En tout cas, cela avait bien débuté avec ma rencontre avec Cobra. Il était un criminel fortement recherché et ancien membre d'une Guilde Illégale surpuissante. Je restais plantée-là à regarder l'océan d'un air totalement innocent. J'étais inutile et faiblarde, en quoi pouvais-je m'investir dans ces genres de combat? Il me fallait progresser, devenir plus forte. Choisir mon camp pourra venir ensuite...

    Il vint s'asseoir à mes côtés en prenant une grande inspiration. Je me contentais d'admirer le paysage et à entendre ces oiseaux crier à la mer qu'ils sont affamés. Je me souvenais de mon village et ces animaux sauvages qui venaient nous hanter pour se nourrir. J'étais contre le fait de les abattre puisque leur visite était justifiée. Ce fut lorsque je vis le corps de ma mère dans une marre de sang que je compris pourquoi nous nous défendions. Malgré notre réaction excessive, ce n'était pas dans notre droit d'être installés au centre d'une forêt. Nous nuisions à l'habitat naturel des animaux et c'était à nous de déménager, pas à eux. Nous nous étions réappropriés le terrain dans le seul but de rester égoïste et à l'écart de tout le monde. Le Chef du village ne voulait rien savoir quant à devenir une civillisation plus évoluée et à l'ouverture au commerce extérieur. Je n'avais jamais été fière de cette manière de penser et presque tous les jours de mon enfance, je posais des questions à mon père concernant ce sujet. Je l'avais longtemps harcelé, mais il ne pouvait jamais me répondre puisqu'il n'était jamais sorti lui non plus. Était-ce pour cela qu'il m'avait laissée partir? Papa... tu m'as permise de survivre à la destruction en me faisant réaliser un de mes rêves les plus chers... Je ne le réalisais pas avant, mon côté égoïste continuait de se montrer et je ne pouvais pas m'ouvrir les yeux. Merci...

    Cobra m'expliqua qu'il ne pouvait pas contrôler la fonction de sa magie. Il pouvait seulement modifier l'intensité de l'écoute. Comme il disait, c'était une bénédiction en même temps qu'une malédiction. S'il pouvait décider de l'activer et le désactiver, il pourrait se sortir de ce calvaire que de tout entendre ce qui se passe autour de lui. J'avouais que si je pouvais savoir ce que les gens pensent, cela changerait énormément de choses. Il poursuivit pour combler le silence que je causais. Il me demandait ma façon de penser sur tuer des gens. Avais-je la force de tuer qui que ce soit? Certes ce pouvait être naturel et de légitime défense, mais...


    J'ai été contraite de tuer des animaux une fois. Je me suis vite rendue compte que j'avais eu tort de le faire. Je n'ai pas été choisie pour tuer qui que ce soit. Les gens mourront parce que la mort elle-même en aura décidé ainsi. On ne m'a pas nommée bourreau, on m'a nommée comme étant Sybilia Philips, une mage d'origine forestière. Si des gens ont à mourir ou à grandir, cela arrivera... mais pas grâce à moi...

    S'il fallait tuer par nécessité, le destin avait déjà fait parler de lui. Mon village entier a été dévoré annihilé et j'en suis la seule survivante. Je me sentis soudainement nostalgique. Mes mains montèrent sur mes bras et je me mis à frotter. Je n'avais pas froid, je cherchais seulement le réconfort, la chaleur humaine, le regard chaleureux, une parole amicale et envoûtante. Je n'étais pas triste, j'étais soulagée, mais nostalgique à la fois. Je soupirai pour moi-même. Maintenant qu'il ne me restait plus personne, il me fallait vivre par moi-même, découvrir ce nouveau monde sur toutes ses facettes. S'il me fallait rencontrer des anciens criminels ou des criminels fortement actifs, il le fallait. Je devais faire tomber cette curiosité qui commençait à me rendre folle. Alors que j'étais concentrée sur ma position actuelle, je sentis quelque chose me frôler le dos avec une certaine douceur. Je me mis soudainement à rougir et directement, mes yeux se rivèrent sur Cobra. Le pauvre, il n'avait même pas bougé. Je me retournai lentement et vis un serpent d'une blancheur incroyable passer un peu trop près de nos personnes. Était-ce l'odeur de ses semblables qui l'avaient attiré? Je tendis la main vers lui. Il ne se gêna pas pour donner quelques coups de langue avant de faire un mouvement de plus. Il s'avança alors au creux de ma main. Je souris à l'animal: chose que je n'avais pas fait depuis des années. Mon masque de marbre fut brisé à ce moment-là. Mon doigt caressa le dessus de la tête de l'animal. Sa curiosité monta d'un cran et il m'escalada pour retrouver la chaleur de mon cou. Je continuais de sourire et me rendis compte que la chose qui me manquais... c'était de la compagnie...

    As-tu des regrets, Cobra?
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