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Défense de la ville (mission permanente)
Rang de la mission : D
Objectifs :
La nuit, des soldats sont censés protéger la ville, mais ils s'avèrent...peu expérimentés. Entrainez-les au combat l'espace d'une journée pour assurer la protection de la ville.
Conditions pour réussir :
-Rp en une partie dans la ville de votre choix.
Goubkine s’éveilla dans une auberge miteuse. Il se rappela qu’il avait choisi cet endroit pour ne pas avoir à payer dès son arrivée. Il aurait ainsi le temps de trouver des jewels (puisque c’était apparemment la monnaie de cette contrée, et qu’il n’en avait aucun). Ce lieu avait aussi l’avantage d’être discret, ce que le mage appréciait toujours.
Après un brin de toilette, il arrangea sa tenue. Ce n’était pas exactement ce qui se portait ici, mais n’était pas extravagant non plus. Quelques soient ses rencontres aujourd’hui, il devait faire bonne impression dès le début. Il alla saluer l’aubergiste et prit une pomme qui trainait dans une corbeille avec d‘autres fruits. Avant d’être à nouveau riche, il devrait s’en contenter pour le moment.
En sortant dans la rue, il commença à penser à ce qu’il pouvait faire. D’après ce qu’il avait vu, la magie était une chose courante ici ; il n’y avait donc pas de mal à exercer ses pouvoirs. Modeler le sol serait peut-être mal vu à l’intérieur de la cité, alors il se contenta de faire flotter quelques cailloux et de leur faire faire des figures. Il fut extrêmement satisfait de la fluidité avec laquelle il s’en sortait ; il aurait été bien incapable d’en faire autant avant son arrivée mystérieuse à Fiore.
Pendant qu'il marchait dans la ville, il aperçut un bâtiment assez imposant, l’hôtel de ville. Près de l’entrée, quelques feuilles étaient affichées sur un panneau. Intrigué, et désireux d’en savoir plus, Goubkine s’approcha et commença à les examiner. «Demande de patrouille», «Livraison de poisson», «Vente de navire», «Objets perdus». Cela semblait être un panneau où les habitants demandaient des services contre rémunération. Il passa une minute sans rien trouver, jusqu’à ce qu’une annonce attire son attention.
Il s’agissait d’entrainer des soldats à mieux protéger la ville. Lui-même n’était pas un soldat de formation (loin de là même), mais il était certain de pouvoir s’acquitter de cette mission. Se battre n’était pas une nouveauté, après toute la pègre qu’il avait fréquentée…
Il se rendit donc à la caserne de la ville, et demanda à rencontrer le sergent Hiro, responsable de l’annonce. Faisant une rapide démonstration de ses pouvoirs et argumentant sur sa connaissance de techniques d’entrainement d’une autre contrée, il n’eut pas de mal à le convaincre. Ils se mirent d’accord pour débuter l’entrainement dès que les troupes seraient prêtes. En se rendant à l’entrée principale de la ville, où devait débuter la mission, le mage échafaudait chaque étape de l’entrainement. Il se réjouissait aussi de pouvoir se créer des contacts parmi les soldats. Cela s’avèrerait sûrement utile à l’avenir…
Quand les soldats arrivèrent au lieu de rendez-vous avec tout leur équipement de combat sur le dos, Goubkine les attendaient, le regard froid et déterminé. Il fallait qu’il soit prix au sérieux dès le début. En voyant les 30 soldats à qui il avait à faire, il comprit pourquoi ils avaient besoin d’entrainement. Les gabarits étaient assez minables et tous étaient très jeunes. Probablement de ceux que l’ont pouvaient facilement influencer et utiliser. De (maigres mais) bons soldats en somme.
Il commença à leur parler d’une voix lente mais assurée.
« Bonjour. Appelez-moi Goubkine.
On m’a confié la tâche de faire de vous des soldats efficaces. Respectez chacune de mes consignes et ce sera le cas.»Il commença par les faire lutter en un contre un sans arme, de manière à observer leur attitude. Pendant que les combats se déroulaient, il passait entre eux en faisant de nombreux commentaires : « Attention au jeu de jambes » « Plus de conviction ! » « Concentre-toi, ça ne rime à rien là ». Pour la plupart, ce n’était pas justifié, mais il leur donnait ainsi l’impression de maitriser le sujet beaucoup mieux qu’eux. Et certains semblaient très sensibles à ce qu’il disait.
Après les épreuves de lutte, Goubkine entama une discussion d’ordre stratégique. Il posait de nombreuses questions et sortaient quelques formules vaguement éloquentes « L’art de la guerre, c’est de soumettre l’ennemi sans combat », « Aucune cause même désespérée n'est vraiment perdue tant qu'un homme debout est prêt à mourir pour elle. » « En tuer un, c’est en terrifier un millier ». A tous, il leur sembla que ses paroles souvent évasives étaient pleines de sagesse et de philosophie. Cela l’arrangeait beaucoup puisqu’il aurait été incapable de donner un avis sur l’organisation tactique que devraient prendre des soldats. D’ailleurs, le principal conseil qu’il leur donnait était de ne pas réfléchir et d’obéir aux ordres de leurs supérieurs qui avaient plus d’expérience.
Ensuite, ils s’éloignèrent un peu plus de la ville, pour arriver à l’orée d’une forêt. Goubkine leur demanda de répéter des gestes avec leurs armes, à la manière de maitres d’arts martiaux. A nouveau, il les bassina avec des concepts sur la pureté et la sensation du mouvement, sur l’idée de ne faire qu’un avec son arme. Lui-même n’avait jamais exercé ces conseils, et il aurait été bien en peine pour les appliquer, mais pour avoir déjà entendu ci et là des guerriers en parler, ses paroles semblaient avoir du bon sens. Un modèle avait été désigné pour que tous suivent l’exemple et fassent les mêmes gestes. Quand un des soldats lui demanda s’il pouvait leur donner lui-même l’exemple, il rétorqua sèchement que face à un réel danger, personne ne serait là pour le montrer leur montrer quoi faire. Après un court mais pesant moment de silence, il ajouta que même à 30 ils ne seraient pas assez pour lui infliger une blessure. C’était totalement faux puisque ses aptitudes au combat étaient encore limitées, mais personne ne broncha, et ils le regardaient avec une certaine appréhension. Fort de son effet, le mage leur ordonna ensuite d’accélérer la cadence, toujours plus. Au bout de seulement 10 minutes, ils étaient tous exténués, mais il les encouragea à puiser encore dans leurs réserves. Il n’interrompit l’exercice que lorsqu’un des plus jeunes soldats chancela.
Enfin, il leur laissa à peine 10 minutes de récupération pour le dernier exercice, car celui-ci devait se dérouler dans « des conditions de fatigue intense auxquelles ils seraient à coup sûr confrontés ». Pour cette partie, ils prirent des bâtons en tant qu’armes, et formèrent deux groupes qui devaient tenir une bataille rangée. Face à face, ils s’élancèrent, avec la consigne de ne pas retenir leurs coups (ils n’avaient que des bâtons après tout) et appliquer ce qu’ils avaient appris aujourd’hui.
Le combat qui s’engagea fut des plus féroces. Malgré la fatigue accumulée depuis le début de la journée, aucun des camps ne voulait céder l’avantage. C’est aussi à ce moment que le sergent Hiro arriva pour évaluer ce qu’avait donné l’entrainement. Voyant ce qu’étaient devenus les frêles gamins qui avaient quitté la caserne le matin, il fut plus que satisfait. Les progrès en terme de force ou de technique étaient risibles, cependant, ces hommes avaient à présent une ténacité et une volonté de fer. Exactement ce dont ils avaient besoin pour défendre la cité. Le combat fut achevé quand les coups n’avaient plus de puissance (et aucun n’avait abandonné).
Ils rentrèrent à la caserne, où le sergent remit sa récompense à Goubkine avec ses remerciements. Le mage repartit seul, à l’extérieur de la ville, où il comptait à son tour s’entrainer avant de retourner à l’auberge. Après tout, cette journée lui avait apporté beaucoup d'enseignements à lui aussi...