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Pandora | Solo
 MessageSujet: Pandora | Solo   Pandora | Solo EmptyLun 9 Nov - 22:33

Enya Taylor
Enya Taylor

Crime Sorciere

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Pandora - Part I

Avec - Elle-même


Il m’arrive parfois de m’en rappeler. Des bribes, des passages, des flashes. Ils sont courts, succinct, flous pour la plus part mais je m’en rappel. Je me rappel de ces jours passés à l’Orphelinat. Je me rappel des cris de joies, des réprimandes des sœurs. Je me rappel de Luka allant faire la loi dans la rue avec un balai. Je me rappel de ceux qui se faisaient adoptés et de ceux, comme moi, qui furent rejetés. Je me rappel des larmes, de la douleur et de la peine. Celle de n’être accepter par personne. Celle de n’intéresser personne, d’être traitée de monstre dès notre plus jeune âge. Je me rappelle les litres de larmes versés sur l’oreiller et les faux sourires des sœurs, alors trompeurs, me disant qu’un jour, je trouverais ce que je cherche. Une famille. Ma famille. J’en savais peu à l’époque et je me dis, maintenant, que j’aurais préféré rester dans l’ignorance. J’aurais préféré ne pas savoir. J’aurais préféré rester cette fille naïve, croyant en la bonté du monde et en la beauté du futur. J’ai voulu y croire.

Je me rappelle des sœurs, de la mère supérieure me tirant tellement fort l’oreille que j’ai cru à maintes reprises que cette dernière allait finir arracher. J’en avais peur de la mère supérieure, tellement peur, cette vieille peau de vache aigrie, jamais contente, qui nous frappait à coup de balai dans les fesses à chaque bêtise que l’on faisait. Et puis je me rappel du jour où j’ai appris que cette femme n’a jamais existé. Que tout a été monté de toutes pièces. Tout n’a été que manipulation. Tout a été choisi pour moi, selon son choix et je suis tombé dans le panneau à maintes reprises. Tombant encore et toujours. Me trompant encore et toujours. Commettant les mêmes erreurs encore et toujours car je ne retiendrais jamais la leçon.

Je me rappel de cet arbre, dans le jardin de Blue Pegasus. Je ne l’aimais pas. Il était énorme, pleins de fruits à coque qui me tombais dessus continuellement et le tronc était trop dur pour s’y adosser. Je ne l’aimais pas cet arbre et pourtant, c’était mon « chez moi ». C’était là que je dormais, que je passais mes journées, que je réfléchissais. Déjà à ce moment-là, je savais qu’il y avait quelque chose qui nous séparait…Quelque chose qui faisait qu’on était différent. Ils étaient tous connus pour la plus part ou du moins, ils étaient tous des mages reconnus et moi…J’étais qui ? La petite dernière qu’on avait à peine accueillit, qui passait le plus clair de son temps à chercher des informations sur son père disparu plutôt qu’à travailler pour la guilde et à remplir les tâches qui incombaient à un mage. J’ai cherché longtemps et puis sur le chemin de mes recherches, je me suis fourvoyé.

Mais à qui la faute ? A moi ? A eux ? A nous ? A qui la faute si je suis ce que je suis ? Si je suis « ça ».

J’ai toujours eu peur de moi-même, du moins…Au plus loin que je puisse m’en souvenir, j’ai toujours eu peur de mon reflet dans le miroir. Cette touffe rouquine, ces grands yeux bleus. J’ai toujours eu peur de ça. On disait que j’étais la fille du diable, que j’étais habité par un démon…Si seulement ils savaient. Alors j’ai fuis. J’ai fuis tout ça…J’ai courus et courus à travers les monts, les forêts, les plaines, les champs. J’ai courus parce que j’avais peur que mon ombre me rattrape au détour d’une faiblesse. Mais au final…elle ne m’a jamais vraiment quittée. Elle a toujours été là. Derrière moi.

On m’a demandé pourquoi je suis partie une fois, au détour d’un océan. Puis au détour d’une grotte, on m’a demandé pourquoi je fuyais l’amour et une autre fois, au détour d’une plaine…On m’a demandé si j’allais mourir.
Mais…On meurt tous à un moment de notre vie non ? A certains, cela arrive plus tôt que prévu c’est tout.

Alors est-ce que je vais mourir ? Est-ce que cela sera demain ? Dans une semaine ? Dans un mois ? Dans un an ? Je n’en avais pas la moindre idée. Mais j’allais mourir, oui, comme tout le monde meurt un jour.
Et puis, qui me pleurera ? Sans doute personne. J’ai blessé trop de gens pour mériter leur chagrin. J’ai mentis à trop de gens pour mériter leur pitié. J’ai crevé des cœurs de trop de gens…Pour mériter l’amour donc la question légitime serait…Est-ce que « lui » je l’aime ? Rien que d’y penser, ça me fais rigoler parce que je n’ai pas de réponses. Je n’ai pas envie d’en donner une à vrai dire. Je n’ai pas envie de réfléchir à ça….De prendre conscience de ça.

Lui dirais-je un jour que je vais mourir ? Sans doute pas. Il n’a pas besoin de le savoir.

Personne n’a besoin de le savoir. Cela ne se remarquera qu’à la longue, quand il sera trop tard.
Mais…N’est-il pas déjà trop tard ?


***

Franchissant les portes du couvent, je m’en rends compte à quel point cette odeur de bougies parfumées m’avais manquée. Cette atmosphère pesante alors que toutes les statues nous regardent. Les vitraux cachant naturellement les quelques rayons du soleil qui pourraient se permettre d’entrer. Comme s’ils servaient de bouclier.

Certainement pour empêcher le diable de franchir les portes.

« - Je savais bien que je reconnaissais cette puanteur à des kilomètres »

Je sens le bout de sa canne appuyée contre mon dos. J’entends sa menace dans ses propos. Sa voix vibre, elle a pris de l’âge hein ? En me retournant, je reconnais sous les rides et les mèches grises, les traits de cette sœur qui autrefois….M’a tout apprit.

« - Qu’est-ce que tu fais là diablotin ? Tu n’as pas honte de pénétrer dans la Maison du Seigneur ?
- Et vous ma sœur, vous n’avez pas honte de diriger une telle arme contre une pauvre âme damnée ? »

Son regard se pose partout sur moi, comme si elle vérifiait chaque pore de ma peau. Comme si tout était examinait minutieusement. Ah je déteste quand elle fait ça. Je me sens nue.

« - Cela va faire quelques années gamine….Si tu es ici c’est que je dois être le dernier recours à tes problèmes. T’as pas changé. Tu crois toujours que les autres sont à ta disposition ou quoi ? Petite ingrate.
- Vous n’avez jamais refusé de m’aider quand j’étais enfant.
- Parce qu’avant, tu savais écouter. Mais bon, comme j’ai du temps à perdre avant la prochaine messe, je veux bien te consacrer un peu de mon temps. Vient avec moi. Je n’ai pas envie que toutes les commères du coin sachent que tu es ici. »

Joe. Ou la sœur Joséphine mais je n’ai jamais aimé son nom alors je le raccourcirais toujours ce qui avait le don de l’énerver mais Joe, n’était pas le genre de bonne sœur comme on se les imagines. Oh que non. D’ailleurs, je n’ai jamais vraiment cru au fait qu’elle puisse être une sœur de l’orphelinat St.Era.

On descend un escalier, à peine éclairé par des torches au mur et on finit par arriver dans une salle, une grande salle, sans rien dedans…Juste…Une salle.

« - Moi qui pensais pouvoir couler mes jours heureux tranquillement voilà que tu viens me trouver au bout de quoi ? 9 ans ? Et puis comment diable as-tu fais pour me trouver ?!
- Vous l’avez dit vous-même…Diable.
- Bon accouche, je n’ai pas que ça à faire non plus…Et puis tu ne m’as même pas ramené de cadeau.
- Cela ne reviendrait pas à vous soudoyez ma sœur ?
- Pfeuh ! Sale peste. Si tu es là, ce n’est pas pour confesser tes pêchés que l’on ne dénombre même plus…Ni par nostalgie de ton enfance donc…Tu es là pour « elle » n’est-ce pas ?
- Vous le savez ?
- Bien-sûr ! Tu me prends pour qui petite idiote ?! Tu n’es qu’un échec, moi qui t’ai préparé toute ta vie à ça, t’es même pas capable de te battre par toi-même Enya Rose Taylor ?!
- …….
- Alors ? T’as donné ta langue au chat ? Gamine va ! »

Joe, elle a toujours été…franche. Ni gentille, ni méchante, elle a toujours su nous montrer la réalité de la vie. Elle disait souvent que les fins heureuses, les contes de princesses, c’était bon qu’à nous vendre du rêve et que notre vie, il fallait l’écrire nous-même. Joe, c’était aussi une mage. Une nonne mais une mage.

Elle avait un rapport particulier avec le sacré tandis que moi…J’ai un rapport particulier avec son opposé. Mais ça, elle s’en fichait. Quand j’eus l’âge de savoir tenir debout toute seule, elle m’a mis un bout de bois entre les doigts et m’as dit « Bats-toi ». Je m’en suis pris des coups. Peut-être trop. Mais je me suis battue et battue…Et j’ai finis par savoir encaisser. Joe, elle me disait souvent aussi que mon malheur lui était dû. Je ne comprenais pas à l’époque mais peut-être que maintenant..Je pourrais avoir certaines réponses.
Tandis que je regarde dans le vide, je me fais soudainement expédier à l’autre bout de la salle, finissant sur les fesses, les cheveux en bataille.

« - Bah alors gamine ? T’as perdu le sens de l’équilibre ?
- Je vous déconseille….de faire ça.
- Pourquoi ? Me dis pas que tu as peur de frapper une vieille dame ? Aller. Lève-toi.
- Je n’ai vraiment pas envie de me lancer sur ça avec vous. C’est différent de quand j’avais 8 ans.
- Tu crois ? En quoi c’est différent ?
- Je refuse de… »

Je n’ai même pas le temps de finir ma phrase qu’elle me renvoie volé ailleurs, finissant par atterrir, dos au mur.

« - Mamie….Vous cherchez vraiment les ennuis….
- Oh ? Tu te réveilles ça y est ? Aller mauviette, montre-moi ce que vaut la criminelle qui est en toi. »

Le combat eut durée exactement 2 minutes. Deux minutes avant que je ne finisse au sol, les vêtements déchirés, un bras retourné et plus de côtes fêlées que de bleus.

« - Déjà finit ? Moi qui pensais faire partir mon arthrose avec un petit peu d’exercice…Regarde, même mon dos craque encore. Ouuuh c’est horrible de prendre de l’âge. Lève-toi Enya.
- Vous voulez…Me tuer ?
- Debout.
- Je vais mourir….
- Et depuis quand cela t’effraie ? Lève-toi gamine, on recommence. »

Moins d’une minute plus tard…J’étais officiellement au tapis. Les pêchés contre les anges. Que voulez-vous y faire ? Même eux ce sont pris une déculottée. Je vais en entendre parler quand on sortira d’ici. Je le sens.
Quand je repris connaissance, j’avais l’impression qu’un énorme camion ou que le train m’étais passé dessus. C’était horrible. J’aurais mille fois préféré qu’on m’achève.

« - Oh ? T’es réveillé. Je commençais à douter de ton envie de vouloir vivre. Dis-moi, pourquoi tu ne l’as pas appelé ? Pourquoi tu ne l’as pas fait venir ? Pandora. T’en as peur n’est-ce pas ? Quand est-ce que tu cesseras d’être une trouillarde bonne à rien pour devenir une femme ? Après je m’étonne à te voir sans bague aux doigts, ils doivent en avoir marre de se taper une mauviette comme toi. Aaah, j’ai l’impression que j’ai passée des années à glander. Tu me fais pitié gamine. Et à ta place, j’aurais honte….
- ……….
- Se faire battre par une vieille dame de 75 ans qui tremble des genoux ? Quelle honte. Repose-toi, demain on recommence.
- Mais je ….je peux à peine bouger.
- C’est une question de volonté ça. Si t’as rien…alors reste allongé là, le temps qu’il te faudra…Mais je ne veux plus te revoir. J’ai déjà du mal à accepter que cette chose se présentant à moi soit l’Enya que j’ai élevée comme ma propre fille. Tu me fais pitié. »

Au fond…Est-ce que je vais mourir aujourd’hui ? Certainement.






 MessageSujet: Re: Pandora | Solo   Pandora | Solo EmptyJeu 12 Nov - 2:05

Enya Taylor
Enya Taylor

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Pandora - Part II

Avec - Elle-même

Les jours passèrent et chaque jour, la même histoire se répétait encore et encore et encore. Le même combat, la même dualité. Joe m’y fin à chaque combat qu’à partir du moment que j’étais au seuil de la mort et pas avant. Chaque jour, c’était la même histoire, on en venait toujours à s’arrêter jusqu’à un certain point, sans que je ne veuille aller plus loin et c’était certainement à cause de cela que je ne finissais pas perdre. De la peur, de la faiblesse, y’avait bien des mots pour définir ce que je ressentais et pourquoi je refusais d’appeler Pandora.

« - Tu vas continuer à fuir pendant combien de temps Enya ? N’as-tu pas envie de prendre le taureau par les cornes et d’y mettre fin une bonne fois pour toute ?
- Ça a l’air tellement facile quand vous le dites mais je ne suis pas vous. Je ne suis pas de ceux qui réussissent tout du premier coup.
- Parce que tu crois que c’est facile pour tous les autres et qu’il n’y aurait que pour toi que ça serait difficile ? Grosse erreur. Vraiment. Tous les mages en bavent, à leur façon. Ceux recourant à l’invocation, n’en parlons même pas. Il me semble que tu as oublié depuis longtemps un détail crucial concernant ta magie, quelque chose que je me suis tué à t’enseigner. Tu t’en rappelles ?
- Tout ce dont je me rappel c’est de vos cris et de vos coups quand on faisait des bêtises avec Luka.
- T’as vraiment rien écouté. Pourquoi cela ne m’étonne même pas ? La magie d’invocation est basée sur le pacte passé entre le mage et l’invocation que ce soit un esprit, un fantôme, un démon etc…Dis-moi Enya. Quel pacte as-tu conclu avec Pandora ?
- C’est-à-dire ?
- Qu’est-ce que tu lui as promis en échange de son pouvoir ? C’est simple. »

Je me souviens alors de cette nuit passée à Rhynal. Je me souviens de la silhouette et de la chevelure blanche. Je me souviens de la bataille qui en avait suivi. Je me souviens de la présence de Damaz et du cadeau que je lui avais fait en échange de son aide. Je me souviens de ses lèvres contre les miennes et de sa disparition survenant juste après.

« - Alors ?
- J’ai accepté…d’être la boite de Pandore. »

Et soudain l’air claque. Ma joue se retrouve maculée d’une énorme trace rouge et je sens encore la douleur. La force de la frappe.

« - Non mais tu réfléchiras un jour dans ta vie espèce de gamine insouciante ?! Sais-tu seulement ce que cela représente d’être une entité vivante et la boite de Pandore à son tour ? Pandora est une entité plus vieille que le monde lui-même et tu penses, que toi pauvre humaine, tu peux enfermer dans une enveloppe charnelle une telle créature ? Espèce d’idiote !
- Qu’est-ce que j’étais censé faire ? C’est facile de juger une fois que le mal est fait mais vous n’étiez pas là avec vos fabuleux conseils ! J’ai fait ce que j’ai jugé bon de faire. Peut-être aurais-je dû la laisser se balader dans le monde, la laisser faire tout et n’importe quoi. Elle a utilisé tous l’Orphelinat comme sacrifice pour maintenir sa présence physique dans ce monde….Vous espériez quoi ?
- Que tu réfléchisses sombre imbécile ! Ce n’est pas pour rien que l’on appelle ça « Boite de Pandore ». Tu crois que tu peux l’être ? Tu crois que tu peux représenter le travail des dieux eux-mêmes ?!
- Oooouuuh vous m’enquiquinez à la fin à tout juger. A vous entendre, toute ma vie est une erreur.
- Non, ta vie n’est qu’une succession de mauvais choix…Mais on peut réparer ça. Pandora doit quitter ton corps Enya.
- Ahahahah mais bien-sûr ! Comme si c’était possible !! Je vais mourir si on le fait !!! J’ai promis de renoncer à l’amour en échange de son pouvoir et je le vis bien. Vraiment !
- Vraiment ? Alors pourquoi est-ce que tu pleures fillette ? »

Je pose une main sur ma joue par réflexe et je sens les larmes s’écoulant lentement sur mon visage. Pourtant…Je n’étais pas triste. Je n’étais pas….C’était bizarre. Pourquoi est-ce que je pleure ? Pourquoi est-ce que j’ai ce point dans la poitrine ? J’ai l’impression de suffoquer. Comme si on m’écrasait le cœur.

« - Pourquoi est-ce que…
- Vous êtes trois entités à vous battre à l’intérieur maintenant. Il y a Pandora. Il y a toi. Et il y a ce juste mélange de vous deux qui correspond à la toi d’aujourd’hui. Cela fait trop longtemps maintenant qu’elle est en toi, elle gagne du terrain de jour en jour. Elle finira par manger ton âme sans que tu ne t’en aperçoives. Il faut t’en débarrasser et au plus vite.
- Et vous pouvez le faire ?
- Disons que je peux y contribuer. Tout ne dépend que toi. Je vais être honnête gamine. Tu risques plus de mourir que de réussir, mais cela ne dépend que de toi. Vas-tu la laisser gagner ? Ou vas-tu reprendre ta vie en main ?
- ……………. »

J’en suis venue à me demander pourquoi je le ferais. Je veux dire, pourquoi je reprendrais ma vie en main ? Pourquoi faire ? Je n’ai plus spécialement d’objectif. Le Conseil était tombé, les mages se détruisaient d’eux-mêmes et ma vieille querelle avec Fairy Tail paraît comme une broutille comparer à tout ce qu’il se passe maintenant.

Je repense alors à Sara et à Luka. Je ne sais pas pourquoi c’est à eux que je pense en premier mais c’est venu tout seul. J’ai été ignoble avec ma sœur, je le savais mais c’était voulu. Une entêtée de plus dans la vaine quête que de me « sauver », ce n’était pas possible. J’avais eu tellement de mal à me débarrasser de Jasper….En espérant qu’il ait enfin trouvé un endroit convenable. J’irais peut-être le voir quand j’en aurais finis avec tout ça. Peut-être. Il suffisait de peu de choses pour retrouver tous ceux ayant appartenu à Echoic.

Puis vient Luka. Il était resté à Minstrel tandis que j’étais revenu ici….

« - Tu vas faire cette tête longtemps ? »

J’ai l’impression d’entendre sa voix maintenant. Allons bon, je suis définitivement perdue. Quand je sors de mes pensées, je le vois, mains dans les poches, appuyé contre la porte de la salle, tout sourire, les cheveux en bataille. Je rêve.

« - Luka ! Mais…Mais….Qu’est-ce que tu fais là ? Je te pensais encore à Minstrel ? Comment est-ce que tu…Enfin je veux dire que….T’étais là-bas et puis là…t’es là !
- J’ai quitté le pays peu de temps après toi. J’avais quelques petites choses à faire là-bas. J’ai rencontré un type intéressant, un peu fou, je crois qu’il te plairait bien ahaha. Mais l’important c’est que je suis là maintenant non ?
- Comment tu as su que j’étais venue ici ?
- Je l’ai fait venir. Je vous laisse discuter pendant que je vais auprès du Seigneur. »

Joe s’en va, adressant un léger sourire à Luka tandis qu’il pose sa main sur son épaule. Dans leur regard, il y avait cette même lueur et je compris très vite qu’ils s’étaient arrangés. Sa présence ici, n’était pas juste une coïncidence. Joe espérait sincèrement quelque chose de Luka.

On sort dans les jardins à l’arrière du couvant, s’installant sous un arbre.

« - Wow. Cet arbre me rappelle celui à l’orphelinat quand on faisait des cabanes ahaha. T’arrivais jamais à monter dedans, j’étais obligé de te porter sur mon dos à chaque fois.
- Et quand j’y arrivais, je finissais toujours par glisser ou par marcher sur une branche morte et je finissais par terre.
- C’est vrai…. »

On fixe tous les deux l’arbre en question, comme si nos propres fantômes étaient dedans, riant et s’amusant. Comme si cet arbre était un lien de notre passé. Notre passé commun. Celui qui est bien trop lointain mais celui qui nous liait encore.

« - Je voudrais m’excuser…Pour Minstrel. J’ai vraiment été ignoble avec toi…Je ne voulais pas. »

Son doigt se pose naturellement sur mes lèvres comme pour me dire de me taire alors qu’il ferme les yeux et que la brise légère de la fin d’après-midi balaye ses cheveux noirs comme l’ébène.

« - Tu sais Enya, parfois dans la vie, on est obligé de faire des choix dés plus difficile. Ils nous brisent le cœur mais si on ne les faits pas, notre cœur sera dans un état bien pire que brisé. Quand tu m’as dit que tu ne me suivras pas à Minstrel, j’ai compris que tu avais ta vie ici, que tu n’étais plus cette Enya influençable et que tu étais devenue une femme eh bien…Respectable malgré les écarts que tu as faits dans ta vie. Peut-être me suis-je précipité quand je t’ai dit là-bas que je t’aimais mais j’avais l’impression que si je ne te disais pas ces mots, tu allais partir, encore une fois. Que tu allais disparaître, glissant entre mes doigts. C’est frustrant comme sensation et je sais que je t’en ai demandé beaucoup alors que tu ne me devais rien du tout mais pour ça, je t’en suis reconnaissant.
- Tu l’as fait exprès n’est-ce pas ? De me faire attendre et de me demander l’impossible une fois là-bas ? Tu espérais je ne sais quel miracle me concernant mais la question que je me pose est : L’as-tu obtenu ?
- Je dirais bien que oui. Tu es différente. Tu as toujours été différente de toutes ces filles. De tous ces gens. Tu n’avais que 6 ans la première fois que tu as découvert la magie lors de tes premiers exploits au vol..Mais tu as volé car tu espérais pouvoir aider les orphelins comme nous. Tu as toujours fais le mal, pour faire le bien et ça…Peu de gens le savent.
- Ahahaha, je crois que tu t’avances en disant ça. Je n’ai pas toujours fait le bien, je ne pense pas. Je crois que quelques personnes m’en veulent encore pour certaines choses.
- Mais au final…Dans tout ce que tu as fait…Comme monter ta propre guilde. Tu ne crois pas que cela a aidé des gens ? Même si ce fut bref ?
- Je pense que c’est eux qui m’ont aidé plus que je ne les ai aidé moi-même. Mais c’était drôle. On aurait dit ce genre d’entente qu’on avait avant, quand on était gamins.
- Et tu n’as pas envie de retrouver ce genre de chose ?
- Je doute que rouvrir une guilde soit une bonne idée entre nous…
- Sans rouvrir une guilde, ce que j’essaye de te dire, c’est ce que je t’ai déjà dit à Minstrel. Tu ne leur doit rien n’est-ce pas ? A tous ces gens. Tu pourrais leur dire merde et partir, partir loin, tellement loin que cela dépasserait même les pays voisins. Le monde ne s’arrête pas à quelques noms de royaumes, il est plus vaste que ça. Tu pourrais recommencer ta vie, tout reprendre à zéro.
- Et tu seras là avec moi c’est ça ?
- Ma foi…Pourquoi pas ? Si tu veux bien de moi.
- L’offre est tentante je dois dire. Mais dis-moi Luka, pourquoi tu t’acharnes comme ça sur moi ? Je veux dire, beaucoup ont abandonnés là où tu persistes encore.
- C’est justement parce qu’ils abandonnent que je suis toujours-là. Pendant 8 ans je ne t’ai pas dit que j’étais vivant. Pendant 8 ans tu as porté le poids de la culpabilité d’un meurtre que tu n’avais pas commis. Cela serait égoïste d’espérer que tu me pardonnes pour mon silence mais, un jour je l’espère, que tu me le pardonnerais. J’avais mes raisons comme je te l’ai déjà dit. Mais mon égoïsme a fait de toi la femme que tu es maintenant et je veux réparer ça. C’est mon fardeau. Ma peine.
- Tu veux me réparer ? Ahahah, on dirait que je suis un vieil outil cassé.
- Non, tu es juste une femme avec le cœur brisé. »

Je repense alors à Jasper qui avait le même objectif enfin, je m’avance en disant que c’était la même chose. Jasper voulait juste m’aider, à sa façon, aussi maladroite qu’elle soit mais Jasper, c’était quelqu’un de particulier. Il y avait plus que de l’amitié entre nous. Je ne disais pas que je l’aimais au sens propre du terme mais je voulais le protéger. Lui et cette innocence qu’il porte encore en son sein. J’espère simplement qu’il réussira à la préserver pour encore longtemps. Il y en avait bien besoin dans ce monde pourri jusqu’à la moelle…Des gens comme lui. Comme Luka.

« - Dis-moi Enya…L’homme qui était avec toi à Minstrel, tu l’aimes ?
- Hmmm…Je me le demande. Si je devais te donner une réponse immédiatement, je dirais que non. On partage peut-être quelque chose mais je ne pense pas que l’on pourrait qualifier ça d’amour au sens propre du terme. Chris me faisais penser à toi avant, c’est peut-être pour ça que je l’ai toujours plus ou moins bien apprécié. Il a été une des rares personnes à ne pas me juger pour ce que je faisais et quand j’étais au plus mal, il m’a dit qu’il voulait aider une amie. J’ai été touché par son geste. Par sa sincérité. Parce qu’au final, au fond de lui…Je crois qu’il est encore plus brisé que moi. C’est le fils de la haine, tandis que je ne suis que la fille de la colère. Je finirais par m’apaiser mais lui..Il s’engouffre chaque jour un peu plus.
- Qu’est-ce que tu comptes faire ?
- Rien. Il n’y a sans doute rien que je puisse faire pour l’aider et il ne voudra certainement pas de mon aide. Il est têtu en son genre ahahah. Je me contenterais de regarder sa chute qu’il précipitera de lui-même…ou alors, quand il sera au bord du gouffre, je le pousserais dans le vide. Il m’en voudra. Oh oui, il m’en voudra beaucoup beaucoup. »

Je souris à cette idée. Je ne pus m’empêcher que d’imaginer la chute de Chris. Lui et Abigail étaient consumés de l’intérieur depuis bien trop longtemps maintenant. La peine, le chagrin, la douleur, la colère, la haine. Il n’y avait plus rien de bon. Ils avaient oubliés ce qui était bon. Ils s’entêtaient sur ce chemin catastrophique de vengeance et de haine mais je ne sais que trop où ce genre de chemin conduit.

« - Tu vas te battre ? Contre elle ? »

Il pose sa main sur ma poitrine et mon cœur s’emballe tandis que ses yeux noirs plongent dans les miens. Ils n’étaient pas menaçant non, c’était un reflet bien plus doux. Je pose alors ma main sur la sienne, nos doigts s’emmêlant.

« - Si tu veux que je me battes…Alors je me battrais. Dis-moi Luka, tu me trouves faible ?
- Tu n’es faible que si tu perds le plus grand des combats.
- Et qui est ?
- Celui pour la vie. »








 MessageSujet: Re: Pandora | Solo   Pandora | Solo EmptyJeu 12 Nov - 3:49

Enya Taylor
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Pandora - Part III

Avec - Elle-même



On est resté une bonne partie de l’après-midi a discuté de tout et de rien. Des plans les plus fous qu’on pouvait avoir, de l’avenir et de nos rêves respectifs. Luka allait repartir bientôt, pour d’autres contrées et moi, j’allais rester. J’allais essayer de faire les choses comme j’aurais dû les faire depuis le début. Depuis le tout début. Il allait partir mais on s’était promit qu’un jour, au détour d’un arbre, comme celui sur lequel on est assis, on finirait par se retrouver. Encore. On parlera. Encore. Et peut-être que d’ici-là, on aura réalisé nos rêves. Qui sait ? Luka avait envie d’être utile, il parcourait les royaumes voisins pour aider à droite et à gauche, sans vouloir rester à Fiore qui nous avait fait trop de mal.

Le soir, en revenant, on retrouva Joe qui avait dessiné pleins de symboles bizarres au sol, sur les murs, sur la porte, recouverte de craie, de peinture et toutes substances impossible à définir mais permettant d’écrire.

« - A quoi rime tout ça ? Vous vous êtes trouvé une nouvelle passion mamie ?
- C’est surtout que j’assure nos arrières. Si tu es revenu c’est que tu comptes bien aller au-devant de la chose non ?
- Hmmm….
- Donc cela ne risque de pas être beau à voir et je n’ai pas envie de perdre un membre en essayant d’arrêter une entité trop puissante pour moi. Luka m’aidera, il supervisera tout ça et toi…Eh bien toi gamine, t’as plus qu’à te battre. C’est tout ce que l’on te demande. Quoi qu’il arrive, tu te battras. Ok ?
- Oh ? Vous serez inquiète pour moi ?!
- Crève. Je te demande de faire attention. On ne rigole plus. Il ne s’agit plus d’affronter un pêché ou un démon de bas étage, tu vas te battre contre bien plus fort. Contre plus fort que ce que tu n’as jamais connu. .
- Ça ira. Tout ira bien
- N’oublie pas. Tu seras sur son terrain de jeu…
- Bon ! Aller c’est parti !! »

Je me place au milieu des cercles et des gribouillis étrange tandis que Joe récite une formule étrange. Un dernier coup d’œil vers Luka qui lève son pouce en l’air comme pour me dire que tout ira bien. Mais au fond, on le savait tous les trois. On savait…

Que tout n’ira pas bien.

Quand je rouvre mes yeux, je suis debout au milieu de nulle part. On aurait dit une ville, une vieille ville avec d’énormes vieux temples et des trucs comme ça.

« - Wow. Ca…C’est bizarre. »

Mes cheveux sont orange. Enfin je veux dire, non ce n’est pas bizarre…C’est moi mais…J’ai longtemps oublié cette couleur. Longtemps, j’ai été le corps de quelqu’un d’autre et je m’étais presque fait au blanc puis au brun. Longtemps j’avais oublié à quoi je ressemblais en rousse.

Des voix chuchotent, murmures mais c’est inaudible. Je ne comprends pas ce qu’elles me disent et je ne vois Pandora nulle part. Au fond de la ville, se dressait un énorme temple, aux colonnes de pierre blanche et au sol de marbre. C’était froid. Je n’avais même pas de chaussure. Quand je passe le seuil de la porte d’entrée, les voix sont plus fortes, plus nombreuses, comme si toutes réunies me disaient de fuir. Je hais le mauvais augure. Vraiment.

Plus loin dans le couloir il y avait un semblant d’hôtel avec une petite boite posée dessus. Je reconnais cette boite. Elle m’a appartenue. Je m’approche en tendant la main et je suis propulsée plus loin par une onde de choc.

« - Génial. Je me disais que c’était bien trop facile pour l’instant. Alors…Comment on fait déjà ?
- Je peux savoir ce que tu essayes de faire Enya ? »

Sa voix était tranchante. Glaciale. Elle se tenait juste-là, derrière moi alors que sa longue chevelure blanche traînait par terre.

« - C’est sympa chez toi…Très..blanc. Assez ironique pour quelqu’un comme toi.
- Tu ne réponds pas à ma question. Qu’est-ce que tu espères faire en approchant ma boite ? Ne me dis pas que tu veux me défier ? Tu n’es rien, tu n’oserais pas.
- Ahaha, tu vois comme c’est drôle, j’espérais justement que l’on pourrait régler ce petit problème rien qu’entre nous, autour d’une tasse de thé ? T'en dis quoi ? Si on pouvait éviter de se taper dessus… »

D’un geste de la main, elle m’envoie m’écraser contre une colonne.

« - T’as…Le sens de l’hospitalité toi dis-donc !
- Je t’ai tout donné. Le pouvoir, la gloire et toi qu’est-ce que tu fais pour me remercier ? Tu viens ici et tu me défies ? Tu espères pouvoir ouvrir la boite pour m’y remettre dedans n’est-ce pas ? Mais c’est toi qui l’a ouverte la première fois, c’est à cause de toi tout ce qu’il t’arrive. Tu ne peux plus faire marche arrière, tu t’en souviens ? Tu as accepté ce marché. L’amour contre le pouvoir.
- Mais je ne viens pas me battre pour récupérer l’amour, tu peux bien le garder, des hommes vivent sans être forcément aimés et sans aimer en retour. Je le vis bien. Je veux juste revoir deux ou trois termes de notre contrat si tu me le permets bien.
- Misérable..Pour qui te prends-tu ?
- J’assume le fait d’avoir ouvert la Boite de Pandore. Mais je suis ici pour la refermer, que tu le veuilles ou non et si pour cela je dois employer la force brute, alors je le ferais. Tu ne me fais pas peur, il est finit le temps où tu prenais mon corps pour assouvir tes fantasmes. Il finit ces jours où tu t’amusais dans le monde des humains. Tu ne mérites pas un tel honneur.
- Comment oses-tu me parler ainsi ! Je te suis supérieure en tout. Dans tous les domaines.
- Oh tu peux bien être plus sexy que moi, cela ne m’affole pas plus mais il est temps….Grand temps, que je reprenne ce qui est à moi et ce qui m’a toujours appartenu. »

J’oubliais juste un léger détail dans l’histoire. Pandora est une création des dieux. Vous avez déjà essayé de battre…quelque chose que les dieux ont créé ? C’est censé être parfait.
Elle l’était. Parfaite.

Il lui fallut quelques minutes pour me mettre par terre et j’en viens à me souvenir des hurlements de Joe. Peut-être qu’au final, la vieille, elle n’était pas si sénile que ça et qu’elle l’avait vu venir. Peut-être même qu’elle s’en doutait, que les choses prendraient cette tournure catastrophique.

« - J’en appel à vous mes sœurs. Libérez-vous de vos chaînes et défiez cette humaine qui ne mérite nullement votre pouvoir.
- Ahaha…Tu te fais pipi dessus alors t’appelles…Du renfort ? »

Je vais cracher mon poumon. Je vais vraiment le cracher.

J’avais l’impression que le combat s’éternisa sur des heures, des jours peut-être et pourtant, malgré tout, j’étais bien incapable de mourir. J’étais toujours là. La toge blanche était devenue rouge mais j’étais toujours là. Pourquoi je ne mourrais pas ?

La maladie. La vieillesse. La folie. La guerre. La famine. Je me souviens de chacune d’entre-elles. Je me souviens de leurs pouvoirs. Je me souviens de leurs faiblesses également…Pour les avoir que trop utiliser. Je me souviens.

Je me souviens du vice et de la tromperie.

Je me souviens des avertissements de Lilith, la première fois que j’ai eu la boite entre les mains…Mais ce n’est pas le cas aujourd’hui. La boite me rejette. Elle ne veut plus de moi. Elle ne me reconnait plus comme étant la légitime propriétaire et si les choses continuent….J’allais perdre plus que mon corps et mon âme.

Mais je crois aux miracles. Je crois aux miracles comme ce jour-là à Minstrel quand il est venu. Je crois aux miracles comme ce jour-là quand je suis revenue à la vie alors que mon corps n’était que passoire. Oui, j’y crois. Je crois en toutes ces chances improbables tombées du ciel qui m’ont permis de faire ce que j’ai fait. Je crois en tout ça.

Et je crois en moi.

« - Oh ? Tu respires encore. Je reconnais bien-là ta ténacité. Ton seul talent. Achevez-la. »

Quand on meurt, on voit une lumière blanche ou toute sa vie défilée devant soi. Quand on meut, on se sent plus léger, comme flottant sur un petit nuage. Quand on meurt, on se sent soudainement apaisé du mal qui nous rongeait mais je ne ressens pas tout ça. J’ai juste mal. La souffrance est partout et respirer devient plus difficile que de fermer les yeux.
Pourtant, je pourrais juste abandonner là. Me dire que tout compte fait, je suis trop conne et jamais je n’aurais dû venir ici. Je pourrais juste me dire, qu’on me tuera et que ça sera finit. Vraiment finit.

« - Lève-toi Enya. »

Oh non. Laisse-moi mourir. Laisse-moi partir. Laisse-moi. Je n’ai pas envie d’y retourner. Pas encore. Pas maintenant. Laisse-moi mourir. S’il te plaît.

« - Je t’aiderais. »

Le vent se lève et tout semble s’envoler. Il y avait cette étrange lueur transperçant le toit et descendant jusqu’au milieu de cette boucherie. Une lueur orangée. Je me rappel de la chaleur de cette lueur. Je me rappel de la douceur de cette voix. Je l’ai déjà entendu. Je me rappel de ses mots rassurants.

« - Il ne manquait plus qu’elle maintenant… »

Je me rappel de cette silhouette et de ces grands yeux verts. Je me rappel de ces cheveux roux.

« - Quel bon vent t’ammènes Elina ? Le monde d’en haut ne te plait pas que tu viens te mêler des affaires d’autrui maintenant ?
- Pandora. Je viens soutenir un membre de ma famille…Est-ce mal ? Tu utilises bien la tienne, cela paraîtrait presque inégal de se battre contre toi dans ces conditions.
- Ce qui est inégal…C’est de t’avoir dans les parages.
- N’est-ce pas naturel pour une mère que de protéger sa fille ? Allons. Ne nous disputons pas, tu ne voudrais quand même pas me mettre en colère.
- Les fantômes devraient apprendre à tenir leur langue. »

Et alors que les vices se regroupaient, toutes prirent feu momentanément. Des flammes violettes entourent leur corps, camouflèrent leurs cris tandis que Pandora se retrouva seule.

« - Lève-toi Enya. C’est ton combat, pas le mien. Je ne serais pas toujours derrière toi.
- Comment t’as…..Fait ça ?
- Tu crois être la première Taylor ayant eu un lien d’affinité avec les Enfers ? »

Lilith m’en avait parlé. Une fois au détour d’une conversation, l’information lui avait échappé. Ma mère avait eu la même magie mais d’une manière…Différente. C’était comme moi mais plus fort encore.

J’attrape au hasard le sabre qu’Athéna avait laissée trainer par terre, m’appuyant dessus pour me relever, mes jambes me soutenant à peine, sentant le filet de sang s’écoulant le long de mes membres.

« - C’est ça…Le combat pour la vie Enya. »

Elle disparait, sans rien dire de plus, repartant certainement d’où elle venait alors que j’ai toujours eu des milliers de questions à lui poser. Peut-être n’était-ce pas encore le moment d’avoir les réponses.

« - Tss ! Ce que tu peux être ennuyante comme gamine avec ce genre de tours dans ton sac. Tu commences tout juste à m’énerver.
- N’est-ce pas mauvais pour toi….La colère ? »

Tout son corps se raidit tandis que le mien me hurle de me jeter par terre. Que faire ? Se battre ? Encore ? Continuer encore et encore ce duel sans fin ? Je doute que je possède une énième carte maîtresse comme celle-là. Je doute que je puisse faire grand-chose d’ailleurs.

« - Alors ? Tu n’attaques pas fillette ?
- Non. »

Je jette le sabre au sol sous son regard surprit et septique à la fois. Pensait-elle vraiment qu’on allait continuer ainsi jusqu’au son des cloches du jugement dernier ?

« - Tu sais. Je pense que j’ai enfin compris quelque chose. T’as la haine envers tout le monde parce que t’es même pas comme nous. Tu n’appartiens pas à ce monde. On t’a créé de toute pièce pour que tu puisses venger les dieux qui avait une dent contre les hommes. T’as servi d’instrument de vengeance et ça s’est retourné contre toi et quand tu as voulu de l’aide, ils t’ont abandonnés à ton sort. Ils se sont joués de toi.
- Tais-toi. Tu ne sais rien de mon histoire.
- Si. Figure-toi qu’on a la même. On a servi d’instrument à des gens qui se sont joués de nous et qui ont fini par nous abandonner alors qu’on a pensé qu’en répondant à leur besoin, on serait bien vu, qu’on aurait leur attention, mais c’est faux. On a fini par être délaissé, traiter en paria. T’as jamais connu l’amour et le bonheur car tu as été promise à un homme que tu n’aimais même pas…On dit que les dieux t’ont créé dans l’argile mais je pense que ton cœur est de pierre. Tu sais…J’étais comme toi avant. Je pensais que tant qu’on remplissait nos objectifs, c’était tout ce qui comptait. C’était tout ce qui avait vraiment de la valeur et c’était ça, qui nous rendait heureux. Mais j’avais tort. Nous ne sommes que des hommes et nous sommes imparfaits. On a besoin de l’amour, de la tendresse et de la compassion. ON a besoin de se sentir exister à travers les autres.
- SILENCE !
- Tu n’es qu’une femme Pandora. Une femme brisée et humiliée qu’on a continué à humilier à travers les âges.
- ARRETTEEEE !!!!
- Mais je comprends….Tu sais….Je comprends. Je ne peux pas te rendre ce que l’on t’as pris..Mais il y a quelque chose que je peux faire pour toi. Pour nous.
- N’approche pas ! Arrête recule !!! »

Sa lame pointée vers moi, s’enfonce dans ma chair tandis que mes bras, tremblants et ensanglantés l’enlace. Elle n’a jamais connu l’amour et moi…J’ai passé ma vie à courir après. Je voulais une famille alors que j’en avais déjà une. Je voulais être une enfant comme les autres et je voulais être adopté mais on m’a traité de monstres quand ils ont su que j’étais mage. Je voulais retrouver mon passé tandis que l’avenir me tendait ses bras…Je lui ai simplement tourné le dos. J’ai voulue pleins de choses, que l’on m’a offertes à un moment de ma vie et à chaque fois…Je suis passé misérablement à côté. Parce que je n’ai jamais pu voir ce que le commun des mortels avait à offrir. Jamais.

Je suis aveugle aux fins heureuses parce que ça fait peur. Ça fait peur de se dire qu’un jour, tout à une fin. Qu’un jour, on finira par nous oublier alors qu’on peine déjà à exister.

Tout s’écroule autour de nous, tombant en ruines. Tout s’efface comme si ça n’avait jamais exister. Seulement dans nos mémoires. Je doute qu’un jour, je puisse reparler de ce qu’il s’est passé.

Je doute pouvoir expliquer rationnellement que mon âme..S’est battue pour mon corps contre quelque chose d’aussi détruit qu’elle-même. Cela ferait bizarre à quiconque entendrait l’histoire non ?


Les semaines ont passées avant que je ne revienne parmi les vivants et mon retour ne se fit pas sans mal. Joe et Luka avaient frôlés le seuil de la mort à maintenir barrières et enchantements pour me contenir, le sous-sol de couvent n’était plus qu’une énorme brèche souterraine et profonde et la Mère Supérieure songea à aller voir ailleurs, construire quelque chose d’autres…On lui a apparemment parlé de Rhynal. Avec les attentats, il y a pas mal d’enfants dans les rues, ayant perdus leurs parents ou pire encore.

« - Vraiment…Le roux….Ça fait bizarre.
- Quoi ? T’aimes pas ? Pourtant, je l’ai toujours été hein.
- Ah si, si, j’aime beaucoup mais on dirait que…J’sais pas…ça fait bizarre. T’as tellement changé de couleur de cheveux qu’on va plus savoir maintenant.
- Entre nous…Je pense que je vais garder cette couleur, pendant longtemps encore. Très longtemps même. »

Sac sur le dos, Luka s’apprête à repartir tandis que moi, j’avais décidé d’aider les sœurs dans leur déménagement improvisé.

« - Donc, tu t’en vas ? Encore une fois tu disparais ?
- Tu sais ce que l’on dit n’est-ce pas ? Qu’il faut savoir se quitter pour mieux se retrouver. Puis je t’enverrais des lettres, ce n’est pas comme si je n’allais rien te dire. Et puis si j’ai des problèmes, tu voleras à mon secours ? Ahahaha.
- Hey ! C’est l’homme qui vole au secours de la femme, pas l’inverse !
- Ouais mais j’aime pas les clichés. Donc on fait comme ça. Prends soin de toi Enya. A tout moment, la vie peut te réserver une surprise.
- Oh tu sais, j’ai eu mon lot de surprise ces derniers temps…Je pense que je vais faire une pause. Me retirer dans une grotte, prendre des vacances au bord de mer…Enfin tout ça quoi.
- Construire une cabane dans un arbre. Si c’est assez grand, je reviendrais exprès pour voir ton œuvre !
- Ahaha vas-y fous toi de ma gueule mais puisque tu me mets au défi, je te construirais même un château ! Tu verras, mon talent va t’impressionner.
- Je n’en doute pas.
- Au revoir Luka. »

Prends soin de toi. Et ne fais pas exprès de t’attirer les pires emmerdes au monde exprès pour me faire venir, cela ne fonctionnera pas deux fois.








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