Et le vent murmura son nom : Ajatar Virke

Et le vent murmura son nom
Avec la foudre

« Je vais vous montrer un truc génial. Illunar Chris, tu sais quel effet ça donne la température chaude-froide ? »

Il ne me donne pas son identité et connait la mienne. Comment ? Je serais aussi célèbre ? Depuis quand mon nom est-il connu ? Néanmoins, il m’a nommé Chris. Chris… Mon identité sur ses lèvres vient d’une célébrité quelconque ; c’est sûr. S’il me connaissait réellement, s’il connaissait mon histoire, il ne m’aurait pas appelé ainsi. Mais lui, qui est-il ?
Le gel casse, la brume se lève. Je mors mes lèvres à la recherche des bouts d’âme de la déesse. Elle est là. Une partie à droite, une partie à gauche. Je souffle avec un sourire heureux. J’informe à ces derniers de ne pas reprendre leur forme physique pour le moment. Détruire la température basse ne leur fait rien. Leurs corps brumeux ne se détruisent pas par un changement climatique. Ils ont subis une modification de leurs molécules mais il ne s’agit pas d’une magie d’invocation, ils sont toujours là, ici, à côté, prêts à mordre, à déchirer.
Je perds mes idées. L’homme charge sa magie dans ses mains. Mes lames lui écorchent les omoplates. Il n’a rien ? Si… Je sens la fluidité du sang au bout de mes doigts. Une fluidité hors de la peau, une fluidité si fine qu’elle ne demande qu’à être utilisée. Ces halos, ils sont si étranges… La roche se soulève, une tornade s’éclaire, une idée nait. Je sais quoi faire… Je le sais. Inari, bouge, tu sais où aller, soit médiatrice. Emil, tu pourras bientôt bouger.
Le magma coule jusqu’à moi. Il est à présent près de moi, à moins de cinq mètres je dirais. Cependant, sa course s’arrête ici. Il refroidit et perd de sa couleur rouge. Je regarde, déploré de cette absurdité, et je souris au blond. Tu veux jouer ? Tu veux jouer à celui qui poussera sa magie au plus haut ? Une magie céleste embrassant la divinité fasse à une magie contrôlant les forces terrestres et la géothermie. C’est ça. Tu utilises les roches et la chaleur de la terre à ton avantage. Moi, je fais le contraire. Je profite du gel des cieux à mon avantage.

Une masse s’écrase sur mes épaules. Une femme crie. Je pousse un pas vers l’avant, lui attrape son col et posant mon visage à quelques centimètres du siens, criant de plus belle.

« Tu allais donner ta vie pour assurer un navire en bois ? En bois !? Pendant le moment où tu t’embêtais à bouger ce bateau partait encore plus loin tu pouvais te faire tuer à tout moment. En plus, à chacune de ses attaques, la mer hurle, le bateau aurait tangué, il serait tombé. Tu aurais voulu risquer ta vie à chacune de ses attaques alors que tu devrais plutôt être occupée à esquiver ? Si tu veux faire ton intéressante, vas lui péter la gueule et oublie ce qui est autour de tout ça ! »

La foudre gronde. Elle tombe. Un Ventus qui s’active à degré surélevé. Une brume s’extirpe du sol.

« Inari, attrapes Marre et Jessica ! »

Avalées par la brume, elles se font amenées près d’Emil. Maintenant, c’est mon tour. La mer gronde, mon corps se téléporte d’une seconde au-dessus de tout, volant au-dessus de tout, pendant que la dernière attaque de l’échiquier impose sa conséquence, pendant que le sol tombe, pendant que la poussière cache le blond. Et ma voix résonne sur le paysage.

« Colonne d’Atlantis ! »

La mer s’écrase où elle aurait dû être laissée avant l’arrivée de l’ennemi. Il court sur la terre et tel un tsunami s’écrasant sur un phare, elle touche l’île où nous nous trouvons, montant dans les cieux comme une vague frappant une montagne. Mais elle ne tombe pas. Mes yeux grisent, mon sourire offre le mépris, mais elle ne tombe pas. La mer tourne autour de nous telle une tornade. Elle tourne. Rapidement, sauvagement. Les éclairs finissent. Pour le moment. J’annule ma magie de refroidissement. La température monte férocement.

« Zéro ! »

Et une chute. Elle chute gravement. Elle remonte. Elle rechute. Et d’une seconde à l’autre, sur moins d’un mètre, un air arrière chaud coupe un air arrière froid. Et c’est à ce moment qu’un éclair frappe le milieu de la scène. Un autre frappe l’eau. Elle s’électrifie. La foudre danse autour de nous.

« Water Blast ! »

La tornade électrique tombe comme la foudre sur le blond sous la forme d’un canon aquatique modifié. T’as voulu jouer ?

Alors jouons

♠ Event d'Ajatar Virke ♠

Groupe de Chris et Hancko Emil

Et le vent murmura son nom : Ajatar Virke - Page 2 531644DinoCavallonefull181408

_ C'est quoi cette diarrhée verbale que tu me sors, sérieux... T'étais plus jolie quand tu parlais pas en fait. Va faire tes prières et m'prends pas la tête avec ta morale en carton.
Il sourit légèrement, c'était de la moquerie hautaine, brute, tout ça quoi. Elle faisait la fière en prônant des principes alors que lorsqu'elle faisait partie de légion – elle avait eût semblablement moins de scrupules que lui. Son flot de paroles s'étaient insinuées dans les tympans de Zadig avant de se dissoudre complètement dans son encéphale. Comme s'il s'agissait d'une mauvaise blague. Elle se transforma, arborant une armure qui épousait les formes de son corps avec perfection. Ah ça y est, elle se changeait pour l'allumer ? Quelle coquine, celle-là...

Elle s'apprêtait à foncer sur lui, il courba nonchalamment les épaules vers l'avant en baillant sans ébaucher la moindre esquisse d'une défense, si bien que la lame le transperça au niveau de l'abdomen, déchirant son tissu musculaire. Mais il ne cria pas – il ne bougea pas, il était comme statufié dans sa paresse. Il y avait juste ce sourire qui caressait ses lèvres, dès que la lame quitta son corps, il n'y avait aucun sang dessus. La chair qui s'était déchirée se reconstituait d'un minéral plus puissant, le plus solide de tous : le cristal. Il s'était imbibé dans son sang, si bien qu'une couche lui recouvrait l'abdomen et une quasi totalité de son corps.

_[color=Gold] Bon ma chérie, j'ai besoin de toi mais tu sais que j'suis du genre reconnaissant.

La terre semblait ronronner de plaisir.
La foudre s'apprêtait à frapper, là c'était pas bon et valait mieux être rapide. Il tapa ses mains qui se plantèrent dans la terre pour la frictionner. Là, son aura explosa à nouveau, comme s'il s'agissait d'une vague rouge. Une tige de carbure de silicium – un minéral artificiel semi conducteur - s'éleva à une vitesse effarante tandis que ses racines se plantèrent dans la terre en longeant la plateforme, Zadig reprenait le principe du para tonnerre. Les éclairs foncèrent et déchaînèrent leurs courroux sur la tige minéral – grâce au ciel, heureusement que le carbure de silicium est un des minéraux les plus difficilement destructible. Vu qu'il était en dessous de la tige, il ne risquait rien et s'établissait un périmètre de sécurité.

Il était impeccable. Il n'y avait que les morsures de la poussière qui lui avait dévoré les épaules, puis le diamant lui aurait évité de finir électrocuté. Quelle triste vie s'il était mort le visage crispé à cause d'éclairs. Il souffla de soulagement avant de se relever. La plate-forme tanguait à nouveau, risquant de chuter férocement.

_ Ah nan tu vas pas t'écrouler toi, sérieux, j't'ai bâti avec tant d'amour...

La plate-forme parut chancelait puis sembla se stabiliser aux paroles comiques de Zadig – comme s'ils partageaient plus qu'une relation d'éléments à maître, comme si c'était devenu plus que ça. Comme s'il se passait quelque chose entre les deux. Comme si quelque chose lui répondait.
Puis d'un coup, un message télépathique.

_ Zadig ?
_ Hm ?
_ Il y a un chat errant à aller chercher.
_ Qu'est-ce tu me dis toi ? J'suis en train de commencer à m'éclater, tu vas pas m'arracher ce plaisir, c'est carrément un sans cœur qui ferait ça.
_ Je m'en fous, va le chercher, il pourrait s'avérer utile. Tu t'amuses trop, il est temps de passer aux choses sérieuses.

La conversation s'arrêta net. Zadig siffla un ;

_ Vas-y il m'a trop prit pour sa bonne, lui.

En attendant pendant qu'il crachait un balais d'injures à l'égard de la personne qui avait oser le déranger, un canon s'érigeait au dessus de sa tête, Zadig fulminait sévèrement et la terre semblait résonner en écho avec son agacement. Tout se mit à trembler plus fort, puis un sourire contrarié étira les lèvres du blond.

_ Dommage, j'dois partir on aurait pu parler du bon boule de Lydia Illunar quand même, j'ai une urgence de dernière minute.

Et pendant que Chris incantait, Zadig écarta les bras et hurla.

_ Volcanos.

La plate-forme sembla devenir plus forte, avant de s'élever comme un abcès, comme un fléau qui allait exploser, tout calciné sous son passage. La plate-forme et se transforma en un volcan qui fulminait, comme s'il reflétait une colère sourde, comme s'il reflétait quelque chose qui allait tou engouffrer. Le canon libéra sa décharge d’électricité et Zadig ferma les paupières, il glissa le long du flanc comme s'il faisait du skate d'une manière un peu bizarre, tandis que les lèvres du volcan embrassèrent le flux de magie de Chris. On entendit une implosion dans les tréfonds de ses entrailles, et il fulmina plus fort encore, Zadig arriva aux pieds du volcan et leva la tête vers lui.

_ Fais gaffe à toi poto, t'excites pas trop vite sinon on crève tous, hein.

Le volcan eût un grognement animal. Zadig murmura un dernier.

_ Desierto.

Et là, des crevasses s'érigèrent jusqu'à un rayon de vingt mètres, faisant fuir la mer. Elle s'agitait, elle s'agitait l'eau. C'était comme les hurlements. Chris, tu es trop sûr de toi, tu n'avais pas compris ? Tu n'avais toujours pas compris que tu affrontais une autre magie céleste ?

Zadig bailla à nouveau et reprit une position nonchalante.

_ Bon j'dois m'arracher, saluuuuut !

Et sans dire un mot de plus, une vague de poussière l'emporta.
Il n'était plus là.

Vous êtes tous les quatre face à un énorme volcan qui semble être animé. Il n'a pas l'air d'être un volcan, c'est un fléau. Êtes vous-sûr que que le terrasser par la magie en vaut-il le coup ? Il est positionné juste devant le palais d'Ajatar Virke, et s'il semble s'énerver, tout sera emporté dans ses soupirs de laves et ses baisers de nuée ardente.

♦ ♠ ♦ ♠

Le regard de Marre-Chan ne perdait pas de son agressivité et la femme ne pouvait se permettre de rompre le contact avec Chris Illunar, l’homme qu’elle méprisait. « Si tu veux faire ton intéressante, vas lui péter la gueule et oublie ce qui est autour de tout ça ! » Elle ne pouvait pas être d’accord avec un tel axiome. L’orgueilleux personnage qu’était Chris Illunar lui demandait d’oublier ce qui était autour de ça en désignant l’intrépide Zadig, leur adversaire commun. Il lui dévoilait ainsi une part de son âme qui ne l’étonna guère : si Chris se focalisait intégralement sur son adversaire, Marre-Chan ne pouvait se permettre de combattre sans oublier pour quoi elle le faisait. En s’attaquant à Zadig elle agissait en ayant en tête le visage de Jessica, d’Emil, et de toutes les personnes retenues prisonnières dans l’immense palais. Elle se battait, en dernier recours, pour sauver le destin de ceux qu’elle chérissait, tandis que Chris semblait délaisser ceux dans son dos. Pourquoi se battait-il, alors ? Le petit homme ne souhaitait que seulement sauver son honneur en répondant aux injures qu’on lui insufflait ? Il usa d’un de ses sorts pour ramener les sœurs auprès d’Emil, et le constat ne fut que plus clair quand elle vit Chris resté seul au front. Il ne supportait que sa propre compagnie. Et Marre-Chan, en totale contradiction avec l’homme allié, ne pouvait que rester en retrait face à l’énorme puissance de leur adversaire.

Jessica, toujours affublée de son armure, posa le pied sur la terrasse où se trouvait Emil, ne quittant pas du regard ce qui se passait au loin : Chris déversa une importante part d’énergie pour condamner Zadig. Mais la silhouette volage était toujours intacte derrière l’écran opaque de fumée, Jessica le sentait. L’acharnement des trois mages n’avait pas suffi à faire poser le genou de leur adversaire au sol, et la complexité de leur situation la rendit nerveuse. Qui était cet homme, après tout ? Y en avait-il d’autres de la même carrure, à l’intérieur du palais ? Zadig, ingénieux, créa sous ses pieds un immense volcan qui émergea du sol, répandant son menaçant grognement dans l’atmosphère déjà tendue. Le magicien blond glissa jusqu’à ce qu’il soit face à Chris, il rompit encore le sol sous eux, imposant ses crevasses à leurs yeux, puis disparut dans instantanément. Jessica ne le sentit plus dans les alentours, il s’était littéralement désintégré de cet endroit. Mais dans la rétine de la Jessica, le visage de Zadig restait toujours ancré, et ses mots voletaient sans cesse autour d’elle : « Ta morale en carton ». Elle avait rejoint Legion, une guilde de criminels, uniquement pour pouvoir discuter avec Black Jack, lui demander de l’aide pour combattre le mage psychique qui avait rendu fantomatique leur village d’enfance, a Marre-Chan et elle. Elle n’avait eu aucun scrupule à élaborer les plans maléfiques du mage corrompu en échange de son aide pour le propre objectif des sœurs. Elle avait fermé les yeux sur les crimes autour d’elle en ne pensant qu’au bien-être de sa sœur. Mais bien rapidement elle s’était rendue compte que Jack ne tiendrait jamais sa promesse, et qu’il utilisait les deux femmes comme pions sur son propre échiquier. Elles voulaient fuir, mais une autre alternative était née en la personne d’Emil, qui avait copié la puissante magie du squelette et qui pourrait être l’élément crucial à leur quête. Et Emil, au final, avait endossé toute leur culpabilité en affirmant qu’il avait contrôlé mentalement Jessica et Marre-Chan pour les forcer à rejoindre sa guilde de légionnaires, et elles n’encoururent aucune peine alors qu’elles étaient bien coupables. Sa morale en carton. Emil en prison, lavé de sa magie. Jack disparu. Leur village toujours corrompu. Les choix qu’elle avait faits jusqu’alors n’avaient en rien amélioré sa situation. Morale en carton.

« Jessica, prend le relai s’il te plait. » Emil laissa le maintien de la barrière magique à Jessica et se téléporta jusqu’à Chris Illunar au pied de l’immense volcan grondant. « Hé Chris, t’as fait ce que tu as pu face à cet homme, c’était bien joué mais il nous a filé entre les doigts… Et je crois qu’on a un problème plus important encore devant nous et que la situation va rapidement devenir explosive ! » Il réfléchit longuement à ce qu’il pourrait faire pour empêcher l’immense volcan de répandre sa lave et d’engloutir le palais devant lui, puis il trouva un semblant de solution, ce qui lui parut le plus satisfaisant. Il lança un dernier regard vers ses deux comparses, plus loin, puis s’adressa à nouveau au mage de Blue Pegasus « Ecoute, tout ce que cet homme a créé nous a réservé des surprises, et ce volcan n’a pas l’air d’échapper à la règle. Plutôt que d’y toucher et de risquer d’aggraver la situation, je crois que j’ai une idée satisfaisante… » Il se téléporta subitement au sommet du volcan puis fit apparaitre une carte dans sa main qu’il lança vers le centre du cratère. Un glyphe se dessina alors sur tout le diamètre du trou béant, clôturant l’entrée du volcan. Emil se téléporta à nouveau pour arriver en plein milieu de l’océan, sur une petite île rocheuse et inhabitée. Il y posa un nouveau glyphe puis revint par magie aux côtés de Chris. « J’ai posé deux glyphes d’échange, un au-dessus du volcan, et un autre au milieu de l’océan. Si le volcan explose, toute la lave sera absorbée par le glyphe en voulant se dégager du cratère et réapparaitra là où est posé le second glyphe, c’est-à-dire à des milliers de kilomètres d’ici. Autant ne pas toucher au volcan, s’il explose, tant pis, j’espère que mon glyphe contiendra les dégâts… Quant à toi, Chris, peut-être pourrais-tu aller chercher tes amis à l’intérieur du palais ? Qui sait s’ils ont besoin d’une aide supplémentaire… »

♦ Event d'Ajatar Virke ♦

Entrée du Palais Royal

L'ennemi a disparu, mais le temps presse, pourtant vous ne pouvez tous quitter les lieux la barrière doit continuée à être levé, mais surtout ce volcan même éloigné reste des plus menaçants.

Et c'est d'un commun d'accord que vous restez tout les trois pour défendre l'entrée, alors que Chris s'engouffre à son tour dans le palais.

Groupe de Protection :
¤ Hancko Emil

Ordre de post : Emil - PNJ

♦ ♠ ♦ ♠

Et le vent murmura son nom : Ajatar Virke
La rage...

« On aurait pu parler du bon boule de Lydia Illunar - »

Le sablier temporel ne fonctionne plus. L’ouragan passe, l’éclair trépasse, l’orage s’écrase. Le corps volant au milieu de tout, au-dessus d’un volcan érigé, encore plus au-dessus d’un jeune homme décoloré détruisait respect et gloire pour entrer dans l’édifice, tout semble si silencieux. Si silencieux alors que la terre se développe à notre surface. Le dernier grain de sable se révèle sur le bloc de verre du dessus.
Les vents lèvent le corps. Il a l’air endormi, comme si tout ce qui le laissait placer c’était les vents. Après tout, sa tête semble pendre vers le bas comme la mort, ses cheveux cachent des yeux ténébreux servant de paupières… Ses paupières, d’ailleurs, elles sont ouvertes. Oui, des yeux grands ouverts, un vert incarné par l’obscurité profonde d’un cœur hurlant. Des images retraçant les pires moments d’une vie. Un corps droit et des bras qui flottent au-dessus de tout, se laissant tomber. Effectivement, si ce corps flotte, c’est bien parce que les vents sont encore présents, mais sans doute plus pour longtemps. En effet, il perd en altitude. Doucement, sûrement, comme si le sablier du temps faisait durer son dernier grain pour permettre un atterrissage en douceur. La vitesse a disparu de ce monde. La sensation de vitesse, surtout.
Les pieds touchent le sol mais ils ne sont pas stables. Le corps continue de tomber, mais il n’est pas stable. L’homme s’écrase sur ses tibias et ses genoux. Cet homme, c’est moi. J’ai l’impression d’être désarticuler sous l’influence du maître du temps.

Et le sablier tourne à l’horizontal.
« Daryan, Daryan ! Moi aussi je pourrais faire ça ?
- Un jour peut être ! »
Une réponse dans le vouloir, qu’il a lancé.
Elle pleure, elle crie, elle est seul, genoux à terre, j’ai ma main sur ses épaules. Mais ce n’est pas vraiment moi. C’est un spectre.
Et le sablier se remet en place.

Saloperie, fumier, enfoiré. Je vais t’attraper. Et je te trancherai la gorge.
Je n’écoute rien de ce que dis Emil. Sauf une chose.

« Quant à toi, Chris, peut-être pourrais-tu aller chercher tes amis à l’intérieur du palais ? Qui sait s’ils ont besoin d’une aide supplémentaire… »

Mon regard se détourne vers le sien. Je le regarde, hésitant aux yeux pétillants et aux yeux d’une rage infinie. Je choisis la rage. Et je me lève. Droit, les bras avançant l’un après l’autre. Je ne veux savoir qu’une chose. Qui est ce blond. Et pourquoi il m’a parlé d’elle. Comment l’a connait-il ? Est-elle…

...est-elle en vie ?

♠ Event d'Ajatar Virke ♠

Groupe de Chris et Hancko Emil

La glyphe que tu avais posté, Emil. N'était-ce pas prétentieux, légèrement, que cela serve à arrêter les pulsions de Volcanos ? À peine le manuscrit magique était-il posé, qu'avec l'haleine carbonique déversait par le Volcan, fondit et rejoint la sève chaude, la lave ardente qui menaçait d'exploser. Plus rien pour protéger les autres, plus rien pour vous protéger vous. Volcanos gronde, gronde, toujours encore un peu plus. Et dans la carcasse, près du flanc, tu as l'impression de voir deux yeux qui fixent, fixent, fixent. Et à nouveau un grondement, et le souffle qui s'en dégage cherche à vous faucher. On dirait deux lames de vents fendues comme des croissants de lune, extrêmement grandes et larges, prêtes à vous pourfendre de son touché, vous forçant un peu plus à vous éloigner. Et le ciel commence à s'assombrir, menaçant, les nuages devinrent noirs et commencèrent eux aussi, à gronder sévèrement, comme s'ils vous rugissaient son mépris, celui de vous être attaqués à Zadig.

Volcanos paraissait encore plus agressif qu'au début, peut-être était-ce à cause de cette glyphe qui s'était attaqué à son propre orgueil. Oh, qu'il était impétueux, Volcanos. Voyez-le comme il rugit plus, que la fumée qui s'échappe de lui semble vouloir tout faire suffoquer, pas étonnant que Zadig ait voulu disparaître après l'avoir invoqué. Bestial, animal, Volcanos semble vous jauger avec ses yeux de roches. Et il se gonfle encore plus, et vous pouvez sentir des crevasses à nouveau s'ériger vers vous, tandis qu'il s'énerve encore plus, prêt à vous sauter au visage comme une explosion.

_ Pauvres humains, et dire que Zadig m'a laissé face à vous. Je suis encore plus énervé.

Sa voix rugit, caverneuse, entre ses roches tremblantes. Et vous sentez dans son cratère, quelque chose de rouge s'illuminer. C'est qu'il est assez impressionnant Volcanos.

Mais peut-être pouvez-vous encore calmer ses ardeurs pyromanes et de tout détruire ? Ou alors l'attaquer ? Mais ce n'est sûrement pas la chose la plus raisonnable à faire.
Car Volcanos est bien vivant.
Et bien animé de cette colère incendiaire.

♦ ♠ ♦ ♠

Zadig avait disparu, leur ennemi du moment, et Chris était parti à l'intérieur du Palais Royal dans l'espoir de rejoindre les autres, de retrouver leurs adversaires et surtout de les prévenir du danger qui les guettait. Car de l'océan tumultueux émergeait désormais un vestige de la magie du nonchalant mage d'Ajatar Virke, un volcan grondant et vivant, prêt à exploser pour déverser sa colère rouge sur les êtres des alentours. Emil, Jessica et Marre-Chan faisaient partis d'eux, et se retrouvaient tous les trois désemparés face à la bête à la voix caverneuse. De la roche émanait une âme mauvaise, furieuse et meurtrière.

« Mon glyphe d'échange ne tiendra pas face à un immense flot de magma, je le sais, je le sens - le volcan semble transmettre cette information comme s'il communiquait avec nous, comme s'il nous narguait, comme s'il nous regardait d'en haut, prêt à nous écraser. _ Mais que proposes-tu, alors, Emil ? Nous ne pouvons rien faire en l'état face à une telle calamité. Il y a une centaine de mages à l'intérieur de ce palais, et même le puissant château du roi ne pourra survivre aux supplices de la lave, tu le sais autant que moi. _ Je n'en suis que trop conscient, Jessica. Je sens l'appel de toutes ses âmes fraichement libérées, à l'intérieur de ses murs, et je ne peux que me sentir coupable de les laisser mourir à petit feu, car c'est ce qui va arriver; elles vont toutes mourir ensevelies. _ Et nous trois, alors ? _ Nous pourrions fuir, mais cela n'arrangera pas mon complexe et je ne pourrais encore moins tenter de me regarder dans un miroir. _ Soit sérieux, Emil... _ Excuse-moi. J'ai toujours eu tendance à vouloir rire dans les moments les plus désespérés. Et cet instant, rien ne pourrait être pire. Une centaine de mage va mourir et nous ne pouvons rien y faire. Je ne peux pas faire téléporter autant de personne d'un seul coup, je pourrais en sauver une ou deux j'imagine. Mais il restera tellement de victimes, et surtout, Ajatar Virke sera encore debout. _ Hé, je crois qu'on peut faire quelque chose. »

L'idée de Marre-Chan, la fille qui avait semblé perdre espoir pendant six années, confirmait bien qu'elle était des trois la plus confiante en l'avenir. Elle partait d'un simple postulat : Emil avait posé un glyphe d'échange pour que la lave, en quittant le cratère, soit transportée à des centaines de kilomètres de là pour se déverser dans l'océan. Or, si la lave était trop abondante pour que le simple glyphe ne puisse la contenir, il suffisait de prendre le problème à l'envers en utilisant la racine même du soucis : il était question de glyphe d'échange, ce qui renvoyait à une transaction équilibrée entre deux parties. Si la lave pouvait s'immerger dans un glyphe pour émerger de l'autre, quelque chose d'autre pouvait faire de même, mais dans l'autre sens.

Emil et Marre-Chan se téléportèrent à l'endroit-même où le second glyphe était posé, c'est-à-dire au-dessus de l'immense étendue d'eau de l'océan. Ils se concentrèrent tous deux avant d'effectuer leur lourde manœuvre puis jugèrent mutuellement le moment opportun pour se lancer. Marre-Chan créa un golem de sable qui plongea dans l'eau. Le géant s'humidifia directement et perdit contenance - il fut absolument difficile pour la jeune fille de réussir à contrôler les infinies particules pour les maintenir en place. C'est là qu'Emil intervenait : par sa magie de gravité, il inversa complètement le champ gravitationnel sous la zone du glyphe. Le golem imbibé d'eau, plutôt que de couler vers les abysses, remonta à la surface comme aimanté et fonça en plein glyphe. Un torrent d'eau le suivit dans son sillage, et le tout disparut en passant au travers des écritures magiques d'Hancko Emil.

Les deux camarades, usés par une telle méthode couteuse en énergie, reparurent sur la devanture du Palais Royal, aux côtés de leur amie Jessica. Ils virent le golem reparaitre dans le glyphe situé au dessus du cratère volcanique, suivi d'une quantité phénoménale d'eau, et le tout tomber dans le trou béant et grondant, permettant sans doute de faire taire momentanément la bête qui y sommeillait.

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