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Celui qui se prend pour Dieu - Investigation Discrète
 MessageSujet: Re: Celui qui se prend pour Dieu - Investigation Discrète   Celui qui se prend pour Dieu - Investigation Discrète - Page 2 EmptyMer 7 Aoû - 13:54

Hirata Kôta
Hirata Kôta

Silver Sword

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« Joyeux Anniversaire ! »

Kôta souffla sur ses bougies, un sourire un peu gêné sur les lèvres. Son grand-père se tenait devant lui, un énorme gâteau dans les bras. Derrière lui, un couple se tenait en retrait, tous les deux heureux. C’est à cause d’eux deux que Kôta se sentait intimidé. Il n’avait pas vu ses parents depuis des années, ils n’avaient pas énormément changés – Kôta se souvenait principalement de leurs têtes grâce aux photos dans la maison – mais ils avaient quand même un peu vieillis. En tout cas, comme à chaque fois, ils étaient plein d’émerveillement devant lui. Ils gardaient une correspondance depuis des années, ils n’étaient pas de parfaits inconnus les uns pour l’autre, mais c’était tout de même délicat de les avoir en face de lui pour de vrai. Sur l’épaule de son père se tenait un aiglon, rapporté d’un pays avoisinant. Il semblait apprivoisé, mais il était encore tout petit. Sa mère avait un léger bronzage, à cause de leurs nombreuses expéditions dans les pays du sud. Mais ils passaient à côté de Fiore et s’étaient permis un répit de quelques jours dans leurs aventures pour voir leur fils et passer son anniversaire avec lui.

« Mon garçon, cet aiglon est pour toi. C’est une race particulièrement docile. Si tu t’y attaches quand il est petit, il te considèrera comme son plus grand ami et te suivra partout quand il sera grand.
_ Me… merci. »

L’aiglon se nicha dans les mains creuses de Kôta, et l’observa d’un coin de tête. C’était rare qu’un rapace ne bouge pas, ce n’était pas commun d’en croiser de la sorte dans la région. Presque ému, Kôta le remercia encore. Ils passèrent la soirée ensemble, c’était agréable, vraiment…



« Kôta, tu es là ? »

C’était la voix d’Ayumi. Kôta émergea de sa léthargie, et tenta de l’appeler, mais il était encore faible, comme toujours. Il gigota, mais il était camisolé. Il pouvait à peine bouger le bout des doigts, devenus glacés à cause du contact avec le métal froid de son lit… Kôta eu soudainement une idée. Il frappa le lit métallique sur lequel il reposait avec ses doigts. Il n’avait pas trop de force, mais le tout était creux, cela résonnait assez bien. En tout cas, il du attirer l’attention de la fille car elle réagit. Ayumi, oui, c’était bien elle, s’avança vers lui, et, après l’avoir contemplé pendant quelques secondes, elle le détacha de ses liens avec un kunai aiguisé qui rompit directement les cordages. Kôta, dans l’engouement d’être libéré, eu un regain de force sur le coup, et se redressa sans trop de mal. Sans réfléchir, il passa ses bras autour du coup d’Ayumi et l’enlaça.

« Tu es venue me sauver la vie, merci mille fois ! »

Il se dégagea promptement, lui-même surpris par cet élan d’affection. Il se mit debout, trembla un peu mais se rattrapa sur le lit. Il fit quelques pas, et gagna enfin un bon équilibre.

« Je suis fatigué, Archibald m’a administré des sérums ou je ne sais quoi… Oui, Archibald ! C’est lui le responsable ! Le monstre, nous sommes dans son labo. Mais comment as-tu fait pour revenir ici ? Où est-il ? Et le majordome ? C’est lui qui m’a attrapé ! »

A peine eut-il terminé qu’un grondement se fit entendre dans un coin du laboratoire. Une bête chimérique, mélange entre le loup et l’ours, venait de s’éveiller derrière les barreaux de sa cage. Kôta la contempla quelques secondes, puis revint à lui.

« On doit accumuler des preuves, non ? »

Il s’avança vers une sorte de bureau où s’empilaient des centaines de papiers, plans et autres. Même pour lui qui connaissait les travaux d’Archibald, il ne comprenait rien de tout ce qu’il pouvait lire. Il fallait qu’ils trouvent quelque chose de percutant, qui l’incriminerait directement. Après quoi, enfin, ils quitteraient cet enfer. Dans un tiroir, Kôta trouva plusieurs dossiers titrés par des noms, visiblement. Il jeta un vif coup d’œil au premier et se rendit compte qu’il traitait d’expériences sur un homme, un simple paysan visiblement. Kôta s’apprêtait à alerter Ayumi quand il vit un dossier qui l’interpela. Le dossier était titré « Hirata ». Dans un flash, Kôta se souvint de la scène juste avant qu’il ne s’endorme.

« Ce qui m'intéresse, c'est que tu sois un Hirata.
_ Qu'est-ce que mon nom de famille a à voir avec ça ?!
_ Tout. Absolument tout. »


Il prit le dossier, tremblant presque, et ouvrit la première page. Dans le coin était collée une photo d’un homme. Son propre père.


Une petite population toute de noire vêtue. Le visage stoïque de Kôta, ailleurs. Ses parents, tous les deux derrière lui. Le bibliothécaire, un peu plus loin, attristé. Et quelques voisins, vieux amis dont le temps n’avait pas altéré leur relation. En face d’eux se tenait le cercueil de grand-père qui fut rapidement enseveli. La foule se dispersa, Kôta et ses parents rentrèrent chez eux, ou plutôt dans la maison du défunt qui leur revenait de droit. Sans un mot, Kôta monta dans sa chambre. Il ouvrit la fenêtre et un aiglon entra et se posa sur un perchoir, dans un coin. Kôta alla se blottir contre lui, le caressant docilement. On frappa à la porte.

« Kôta, tout va bien ?
_ Oui, parfaitement bien.
_ Tu veux en parler ?
_ Il n’y a rien à dire. Il est mort, il était malade depuis longtemps et on savait tous que ça arriverait un jour ou l’autre. Mon grand-père est mort et il n’y a plus rien à dire, père.
_ Tu ne peux pas juste m’appeler papa ?
_ Non. Je suis désolé, mais j’avais déjà un père, et il vient de mourir. »



« Alors tu es revenue, Ayumi ? Tant pis, on devra s’occuper de toi aussi. »

Kôta fit volteface, laissant tomber le dossier par terre dans la stupeur. Le majordome et Archibald venaient d’arriver dans l’immense labo pour surprendre Ayumi et Kôta. Tétanisé, le garçon fronça les sourcils. Que leur fallait-il faire ? Ils étaient mages tous les deux, mais face à eux il y en avait deux autres pleins de secrets qui connaissaient tous du Take-Over de Kôta et de la magie sacrée d’Ayumi. Ils étaient désavantagés, c’était clair. Mais ils n’allaient pas se laisser faire.

« Archibald, mon dieu. Alors c’est vrai ? Les rumeurs sont fondées, tout ce que tu as trouvé, aussi exceptionnel que cela puisse être, est basé sur des mensonges. Tu joues délibérément avec la vie, le corps d’humains. C’est contre-nature. Le Conseil sait qu’on est ici. Si nous disparaissons, ils emmèneront leurs hommes et tu seras perdu. Je m’en fiche de disparaitre, si c’est pour une telle cause, je le ferai. Tue-moi si tu veux, mais je tiendrais suffisamment longtemps pour que le monde s’inquiète et vienne t’enfermer pour tes atrocités !
_ Du calme, du calme, mon garçon. Je n’ai pas envie d’entrer dans un débat sur ce que je dois faire et ce que je ne dois pas faire. Tu as raison, quoi que je fasse, je suis perdu. Alors autant faire les choses bien cette fois. Laissez-moi m’occuper de rassembler mes affaires. Je m’en vais avant qu’on vienne m’arrêter. »

Kôta s’étrangla. Archibald était flegmatique, ne semblait pas comprendre qu’il était perdu.

« Et tu crois qu’on va te laisser faire, franchement ? Tu ne sortiras pas d’ici.
_ Kôta, sincèrement, arrête de t’emporter. Tu n’es pas en mesure de m’empêcher de faire quoi que ce soit. »

Archibald se retourna et commença à rassembler quelques dossiers. Kôta s’emporta, ne pouvant comprendre le vieil homme. A côté de lui se trouvait une sorte de poignard, il s’en empara et fonça en direction d’Archibald, ne sachant pas quoi faire quand il sera face à lui, mais fonçant quand même. Le Majordome s’interposa alors qu’Archibald ne se retourna même pas, et d’un simple coup de pied, il envoya Kôta à terre sur le côté. Kôta se ressaisit. Il comprit qu’il fallait s’occuper du Majordome, en qui Archibald avait extrêmement confiance, avant de stopper le vieil homme.

« Take-Over : Aigle ! »


Kôta était sur son lit, avec l’Aigle offert par son père qui le fixait en face de lui. Ils se regardaient comme ça depuis des heures déjà. Kôta vivait avec l’Aigle depuis plusieurs semaines, il avait déjà grandi. Il avait remarqué un fait étonnant : quand il pensait à son défunt grand-père, l’aigle se calmait et semblait le câliner, le réconforter. Quand il était joyeux, l’Aigle virevoltait partout et clamait sa bonne humeur. Comme si ils se comprenaient mutuellement. L’Aigle partait voler de longues heures, mais revenait toujours auprès de Kôta, se fichant presque d’être entièrement libre. Il était lié à Kôta, c’était indéniable. Le garçon n’en avait parlé à personne, de toute façon il ne parlait plus à personne, même si ses parents s’efforçaient de se confier à lui.  Ils pensaient que leur fils était en phase de deuil, mais Kôta n’avait aucun problème avec ça. Il n’avait juste pas de sentiment aussi fort que devraient l’être les sentiments familiaux à l’égard de ces deux personnes. Des parents qui réapparaissent au bout de quinze ans, malgré quelques lettres échangées, ne sont pas des parents. Ils songent de plus en plus à repartir en expédition, mais Kôta sait déjà qu’il ne partira pas avec eux. Et même si Kôta garde pour l’instant tout ça pour lui… l’Aigle le sait.
Ils sont sur le lit et sont séparés de l’espace et du temps. La chambre s’efface progressivement. Ils sont face à l’autre, sur un lit qui vole dans un endroit figé. Ils se parlent, ils communiquent. Puis l’Aigle s’envole. Kôta veut l’arrêter, veut le suivre. Mais comment suivre un aigle déjà dans les airs ?
En volant. La réponse s’impose d’elle-même, et sans réfléchir, Kôta s’envola à son tour. Il rattrapa l’Aigle et ils volèrent tous les deux côte-à-côte, heureux. Kôta réalisa enfin ce qu’il était en train de vivre. Il était l’Aigle. C’était de la magie, son corps était celui de l’oiseau, il s’était métamorphosé. Ils volèrent pendant une éternité…
Puis ils revinrent à la réalité. L’Aigle comme Kôta s’étaient endormis sur le lit, exténués. A son réveil, le garçon eu du mal à revenir à la réalité. Etait-ce un rêve, était-ce la réalité ? Il n’y avait qu’une chose à faire pour le savoir. Instinctivement, il ouvrit la fenêtre. L’Aigle s’en alla vers le ciel. Kôta se mit debout sur le rebord, et sauta dans le vide. Etait-ce une erreur ?



Kôta transforma ses pieds en serres d’aigle, ses chaussures furent rapidement lacérées par les griffes énormes qui en sortirent. Il fit une pirouette pour griffer le majordome qui se protégea avec ses bras – son costume fut tranché – puis, reprenant appui, l’attrapa avec sa main. Le seul contact lui suffit. Le Majordome riposta, et d’un bon coup de pied, envoya Kôta valser dans la pièce et atterrir contre un mur. Kôta se releva mal en point, ensanglanté, mais au moins il était fixé sur les enjeux du combat. Il s’approcha d’Ayumi et lui posa la main sur l’épaule.

Devil’s gift. Ce n’était pas un don du diable cette fois, mais le don d’un ami. Kôta activa sa magie pour donner à Ayumi, toutes les trente secondes, l’équivalent de 10% de sa maitrise magique, soit environ 750 points. En touchant le majordome, il avait vu qu’il avoisinait les 7000 points. Ayumi en avait dans les 4000. Tout ça représentait la quantité de magie dans le corps de la personne. Kôta venait de donner 750 points à Ayumi, qui montait donc jusqu’à environ 5000 points. Toutes les trente secondes, Ayumi recevrait automatiquement 750 points. Kôta, lui, s’épuiserait, mais il avait confiance en son amie. Avec seulement 5 dons, soit au bout de deux minutes déjà, elle aura l’équivalence en elle de 7000 points et serait à armes égales avec l’adversaire. Elle pouvait vaincre le Majordome. Mais il fallait faire attention au contrecoup… Il leur restait 3 minutes et 30 secondes pour en finir avec le Majordome avant que l’effet s’annule et qu’ils ressentent les effets dévastateurs…

« Ayumi, ai confiance, j’ai activé un sort qui te renforcera. Toutes les trente secondes ma réserve de magie diminue et la tienne gonfle. Tu vas te sentir extrêmement forte, comme tu ne l’as jamais été. Mais on a peu de temps, moins de trois minutes, pour en finir, sinon… »

Il regarda le visage d’Ayumi. Fallait-il l’inquiéter plus que ça ?

« J’ai confiance en toi. On peut le faire, ensemble. Allons-y. »
 MessageSujet: Re: Celui qui se prend pour Dieu - Investigation Discrète   Celui qui se prend pour Dieu - Investigation Discrète - Page 2 EmptyLun 26 Aoû - 19:01

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Spoiler:

Kôta lui faisait confiance. Ayumi en était vraiment heureuse, mais un autre sentiment la submergeait. Elle était affreusement inquiète. Le jeune mage, sans s'en rendre compte, venait de mettre le poids d'une énorme responsabilité sur les frèles épaules de la jeune fée. A présent, deux peurs l'envahissaient : la peur du danger que représentait le majordome et Archibald, mais bien plus, la peur de décevoir Kôta, alors qu'il lui avait fait confiance...

Ayumi secoua violemment sa tête. Ce n'était vraiment pas le temps de perdre du temps ainsi ! Quelques secondes s'était écoulées depuis que Kôta lui avait posé la main sur l'épaule et qu'une nouvelle chaleur inhabituelle avait envahie son corps. Ayumi arma son arc qu'elle dirigea résolument vers Archibald Leigh. Elle ne souhaitait pas continuer le combat de Kôta, mais la froideur d'Yggdrasil semblait rafraîchir ses pensées : le savant était leur principe cible, le majordome n'avait pour le moment pas d'importance. Elle tira.

"Yajirushi o Honoo"


La flèche enflammé fonça en direction d'Archibald qui lui tournait le dos, toujours occupé à fouiller dans ses affaires, à la recherche de quelque chose. Mais, au moment même où Ayumi avait incanté, le majordome, voyant la jeune mage armer son arc, avait prononcé d'une voix calme :

- Monsieur, attention.

Sans même un regard à Ayumi, sans même se retourner, Archibald sembla tracer, à la vitesse de la flèche d'Ayumi, un étrange symbole sur le sol. Il chuchota quelque chose, une sorte de soupir agacé, et un gigantesque pentacle apparut derrière lui. La flèche de la jeune mage s'écrasa misérablement dessus et explosa en milles morceaux. Ayumi n'eut pas le temps de revenir de sa stupeur, le majordome était déjà sur elle et, d'un mouvement de bras, il sembla donner vie à un amas de métal. La jeune mage se corrigea presque aussitôt. Ce n'était pas n'importe quel amas de ferraille, tous les morceaux s'étaient soudés entre eux et à présent, faisant face à la mage stupéfaite, se tenait une sorte de gigantesque monstre de métal.

Ayumi resta un moment bouche-bée. Avoir combattu des chevaliers fantômes ne suffisait pas ? Elle devait à présent lutter contre ce monstre ? La créature de métal leva alors ce qui devait lui servir de bras et l'abattit sur la jeune mage qui réussit néanmoins à esquiver. La concentration d'Yggdrasil pris le dessus. Elle décocha deux flèches normales en direction du monstre pour tester sa résistance. Les traits se brisèrent sur la carapace de métal, mais ce ne fût pas cela qui surprit le plus la jeune mage. N'était-ce qu'une impression ou elle avait tiré ces flèches à une vitesse bien plus importante que de normal ?...

La machine releva son tentacule et la jeta de nouveau dans la direction de la jeune mage. Cette fois, sa précision semblait avoir augmentée car il ne manqua Ayumi que de quelques centimètres. Le bras de métal s'écrasa sur une étagère derrière la jeune mage et dans un retentissant bruit, brisa de nombreux flacons qui s'y trouvaient.

- Fait donc un peu plus attention ! s'écria Archibald, toujours occupé à faire sa valise.
- Veuillez m'excuser.

Ayumi s'était précipitée derrière un énorme placard, en croisant les doigts pour que ce meuble soit plus solide que le précédent. Entendant les pas lourds de la machine se rapprocher d'elle, la jeune mage se mit à réfléchir à toute vitesse. Le majordome contrôlait cette gigantesque chose mécanique et la faisait bouger comme pour les armures de chevaliers qu'elle avait dû combattre. Devait-elle en conclure qu'il s'agissait du même mage ? Les pas du monstre s'arrêtèrent et Ayumi comprit qu'il allait de nouveau frapper. La jeune mage poussa malgré elle un cri lorsqu'elle sentit l'armoire en bois lourd se briser soudain derrière elle. Cette fois, elle dut se précipiter à terre en se protégeant la tête pour éviter les éclats de bois.

Ayumi se releva aussitôt et découcha une flèche dans la direction du monstre pour tenter de faire diversion, sans grand résutlat. Son cerveau carburait à plein régime. Trois minutes. Kôta avait dit trois minutes, mais où en étaient-ils maintenant ? Ayumi n'en avait aucune idée. Là n'était pas la question. Le monstre se tournait vers la jeune mage et souleva de nouveau son gigantesque bras, mais quand il l'abaissa sauvagement, il manqua Ayumi de deux bons mètres. La jeune mage était stupéfaite devant cette soudaine maladresse. Il ne l'avait pas vu ? En effet, à présent, le monstre semblait chercher à tâtons sa cible... Il ne la voyait donc pas ?

La jeune mage réalisa alors quelque chose. Ce monstre de métal, comme les armures, était aveugle et n'obéissait qu'à la magie de son maître. S'il avait été si précis auparavant, c'était que le majordome pouvait avoir une large vue du combat, mais à présent, Ayumi était cachée à la vue de l'homme en noir par une nouvelle étagère. La jeune mage profita de ce court moment de paix pour reprendre sa respiration. Une inspiration, une expiration... A peine deux secondes pour cette respiration ? Ayumi fit pris d'un mouvement de panique. Les trois minutes de combats qu'elle devait livrer lui sembla alors long. Extrêmement long. Le monstre s'approchait de plus en plus. Que devait-elle faire ? Une vague de peur la submergea.

30 secondes...

Soudain, comme en réponse à sa détresse, Ayumi ressentit une nouvelle bouffée de chaleur monter en elle. Le sort de Kôta s'était de nouveau activé. La jeune mage se leva pour faire face au monstre dont les engrenages étaient à présent à quelques centimètres de sa tête. Elle entendait les pas feutrés du majordome faire le tour de l'étagère. Bientôt, elle serait encerclée et ne pourrait plus fuir. La mage aux yeux paires arma son arc et tira.

"Tochi no Yajirushi"

La boule de terre jaillit de la flèche et s'écrasa presque immédiatement sur la tête du monstre - ou du moins ce qui s'en rapprochait le plus. Aussitôt, la détonation habituelle fit vibrer les tympans d'Ayumi, qui ne l'avait jamais entendu de si près. La boule explosa en un énorme disque qui s'enfonça dans le mur à sa droite et brisa à sa gauche l'étagère où des fioles étaient, là aussi, entreposées. Derrière le meuble, elle entendit le majordome jurer. Une partie du disque semblait l'avoir frappé. Ayumi n'eut pas le temps de s'étonner de la dimension inhabituelle de son disque d'argile. Elle courût pour sortir de ce piège dans lequel le majordome semblait vouloir l'attraper, mais il s'était retourner pour réagir aux paroles de son maître.

- Je t'ai demandé de faire attention, s'énerva Archibald, cela peut devenir dangereux !
- Oui monsieur, excusez-moi.


Malgré ses paroles calmes, le majordome semblait peu à peu perdre son calme. Il ne s'attendait surement pas à devoir lutter à ce point contre une gamine. Mais cette gamine était une membre de Fairy Tail et elle avait de la suite dans les idées. "Tu ne choisiras pas souvent ton terrain de chasse, lui répétait souvent Hiro, apprends à le transformer à ton avantage". Ce laboratoire était une véritable mine, remplis d'expérience et de produit dangereux... Mais si elle réussissait à tourner cela à son avantage...

Un brusque coup stoppa les pensées d'Ayumi et la propulsa à terre. Le majordome avait repris ses esprits et son monstre de métal avait cette fois atteint la jeune mage de plein fouet. La douleur qu'elle avait ressentit lui avait coupé la respiration et à présent, ses efforts pour reprendre haleine lui faisait mal. Essayant de se relever, Ayumi luttait pour forcer son corps, malgré la douleur. Elle ne devait pas rester à terre, elle devait se lever, fuir, gagner du temps...

Soudain, un rugissement retentit aux oreilles d'Ayumi, un hurlement accompagné d'un souffle d'une puanteur inimaginable. Relevant la tête, Ayumi rencontra les yeux rouges de colère de la chimère, mi-loup, mi-ours qui les avait surpris, Kôta et elle. La bête fixait la jeune mage derrière ses barreaux. Soudain une idée jaillit dans l'esprit de la fée.

Même si elle pouvait encore entendre les grincements métalliques derrière elle, Ayumi se retourna et fit face au monstre. Elle se força à prendre une grande inspiration. Fixant la machine monstrueuse, la jeune mage surveillait chacun de ses mouvements et se décalait en conséquence. Son objectif immédiat était simple : empêcher le majordome de la voir et ainsi, rendre aveugle ce monstre de métal. L'agacement du majordome allait en s'accroissant et les mouvements brusques, mais indécis, du monstre le faisait bien sentir.

Ayumi ferma les yeux lorsqu'un énorme poing de métal fonça vers elle. Elle se laissa guidé par le souffle du poids comme s'il ne s'agissait que du souffle d'une flèche. Elle esquiva. La jeune mage n'ouvrit les yeux que pour un court instant, pour voir sa position, celle du majordome et de sa machine animée. "Pas assez près, pensa-t-elle..." Elle ferma de nouveau les yeux pour esquiver le tentacule mécanique. "Tu es une archère, tu es la reine des flèches. Elles sont tes servantes, maîtrise-les. Elles sont tes ennemies ? Jamais elles ne te toucheront." Les leçons d'Hiro raisonnaient dans son esprit.

1 minute...

Ses pas semblaient être à la fois guidés par ses souvenirs et par l'âme d'Yggdrasil. Etait-ce ainsi que sa magie grandissait ? Cette confiance, cette instinct magique qui lui permettait de se surpasser venait-elle de cette vague magique qu'elle sentait affluer de nouveau dans tout son corps ? Les coups de la machine ne l'atteingnait pas mais frappait, sans faire attention à ce qui se trouvait derrière la jeune mage.

Soudain, Ayumi ouvrit brusquement les yeux. La bourrasque était trop violente, trop grosse ! En effet, le majordome perdit patience et au lieu d'un long tentacule, ce fut un énorme bras de métal qui chercha à faucher la jeune fée. Poussant un cri, Ayumi eut à peine le temps de se protéger de ses bras. C'était trop tard, le coup l'atteignit et la projeta trois mètres plus loin. Cependant, quand elle se releva sous les yeux satisfaits du majordome, ce fut avec un léger sourire. C'est ce qu'elle voulait.

Le coup l'avait atteint, mais avait également frapper de nombreuses fois ce qui se trouvait derrière Ayumi, la cage de la chimère. Le coup avait été lourd, puissant. La cage avait fini par être brisée et l'effrayante créature n'avait pas attendu une seconde de plus pour retrouver sa liberté. Pendant un instant, la bête sembla hésiter, tournant la tête entre les deux êtres vivants présent à ses côtés, mais son regard féroce finit par s'arrêter sur la figure haït du majordome. La bête se baissa, prenant appuies sur ses jambes, puis se propulsa vers l'homme responsable de sa douleur, de ce qu'il était devenu. Le majordome poussa un cri étouffé et fit un nouveau geste pour ordonner à sa machine de le protéger. Ayumi, pendant ce temps, profita de sa diversion pour échapper une nouvelle fois au majordome.

Cette situation déplaisait à la jeune mage aux yeux paires. Elle avait l'habitude d'être la chasseuse, pas la proie ! Seulement la situation l'encourageait à garder la tête froide. Le niveau d'Archibald dépassait de loin leur attente et pour le moment, le majordome représentait à lui seul un sérieux danger. Seulement, ce petit aiglon s'avérait assez utile... Yggdrasil sourit. Sa magie était des plus intéressante et si le corps de cette petite Yume pouvait encore tenir quelques minutes de plus, peut-être...

Les bruits de bataille, crocs contre aciers, faisaient toujours rage, mais Ayumi ne se retourna pas et chercha des yeux Kôta. Elle finit par le voir qui semblait s'être réfugié derrière un de ses étranges récipients et fixait le combat de la machine contre la chimère. La jeune fée fût rassurée de voir qu'il allait bien, mais elle nota que son visage semblait avoir blanchi. Elle réalisa alors seulement ce que Kôta lui avait dit. Cette magie qu'elle ressentait qui affluait en elle, c'était celle que Kôta puisait en lui-même. La jeune mage frissonna. Devait-elle vraiment atteindre pendant tout ce temps ? Est-ce que cela allait vraiment aller pour lui ?

Ayumi n'eut pas le temps de s'entendre davantage sur la question. Un couinement de douleur attira soudain son attention et elle eut à peine le temps d'apercevoir la machine gigantesque propulser contre le mur la chimère qui s'affaissa au sol, inanimée. La jeune mage frissonna soudain d'horreur. Il était mort ? Elle s'en voulut soudain. Qu'est-ce qui lui avait pris ? Elle avait utilisé cette bête juste pour faire diversion, sans se soucier de l'utiliser comme un objet jetable. Malgré le dégout qu'elle ressentait, l'âme d'Yggdrasil pris le dessus. Elle n'avait pas eu le choix. Leur but était de gagner du temps par n'importe quel moyen.

Pourtant, la pitié d'Ayumi luttait toujours, si bien que lorsqu'elle vit le monstre lever de nouveau son membre au-dessus de la chimère qui semblait se réveiller, sonnée, la jeune fée n'hésita pas et Yggdrasil ne put réagir. Elle se précipita dans le combat, qu'elle avait pourtant essayé de fuir quelques secondes plus tôt. Sans réfléchir davantage, sans penser aux conséquences, Ayumi arma son arc et tira :

"Tochi no Yajirushi"

Ta boule de terre jaillit et fut frappée de plein fouet par le membre mécanique. Seulement, ce ne fut pas l'acier qui l'emporta et, devant le regard ahuri d'Ayumi, se fut le bras du géant de métal qui sembla se briser sur le disque d'argile de la jeune mage. Celle-ci n'en croyait pas ses yeux, comment son argile avait-elle put devenir aussi dure ? Elle pensa immédiatement à Kôta. A peine trois dons et les effets commençaient à se faire sentir...

L'effort d'Ayumi, protégeant la chimère, semblait avoir trop bien marché : le majordome se détourna de la chimère pour fixer la jeune mage d'un regard enflammé. Ayumi tremblait, mais s'approcha un peu plus en se décalant progressivement à sa droite. Le majordome pouvait croire qu'elle tentait de l'intimidé en lui tournant autour, mais c'était bien mal connaître Ayumi. Tout ce qui lui apportait à présent, c'était d'éloigner le majordome de la chimère et de Kôta. C'était elle son adversaire.

1 minute et 30 secondes...

En même temps que l'assurance d'Yggdrasil revenait, la magie de Kôta illumina un court instant la peau d'Ayumi. C'était le quatrième dons compta-t-elle. Elle avait assez fuit comme ça, à présent l'heure était à la contre-attaque. Mais foncer dans le tas n'était pas une bonne idée, surtout pour une archère... Il fallait de nouveau réfléchir. Le conseil d'Hiro lui revient en mémoire. Utiliser le terrain. Ne faisait pas attention au monstre de métal qui fonçait de nouveau sur elle, la mage arpenta de nouveau le labo du regard. Une nouvelle idée germa dans son esprit.

Reculant d'un pas pour se préparer à courir une nouvelle fois, la jeune femme ne réalisa même pas que sans ce geste elle aurait été écrasé par le lourd poids mécanique du monstre de métal. Elle se mit à courir, se faufilant être les tables d'expérience, les énormes récipients, les étagères. La machine mouvante du majordome était sur ces talons. Seulement, si sa vue n'était pas obscurcie par son propre monstre, celui-ci aurait pu sentir que quelque chose n'allait pas. Pourquoi cette gamine semblait s'arrêter lorsqu'elle tournait brusquement ? Pourquoi semblait-elle attendre son poursuivant ? Le majordome ignorait tout simplement la technique du chasseur chassé.

En effet, l'homme en noire la poursuivait, mais c'était bien la jeune femme qui menait la danse. Lorsque le monstre d'acier cherchait à frapper la jeune mage, celle-ci esquivait le coup et laissait le lourd tentacule s'écraser sur le rayonnage chimique d'Archibald qu'elle entendait s'énerver à chaque coup. Mais le majordome ne l'entendait pas, ou du moins ne répondit pas. La jeune fée semblait avoir dépassé les bornes... Sa colère se répercutait sur sa magie et ainsi, sur son monstre animé. Chacun de ses coups se faisait plus violent, plus dangereux et la jeune mage avait de plus en plus de mal à esquiver.ll

Un coup frôla la jambe d'Ayumi et le tentacule explosa en milles morceaux de métal qui s'empêtrèrent dans ses pieds. Ayumi perdit l'équilibre et tomba à terre avec un cri surpris. Se retournant effrayé, le spectacle qui se tenait devant elle lui fit grincer des dents. Le monstre n'était plus qu'à quelques mètres d'elle. Seulement, ce ne fût pas là la raison de sa réaction, mais plutôt la quantité de liquide qui brillait sur la carapace de métal. Le contenu de chaques flocons que le monstre avait brisé sans le même scrupule que son maître s'écoulaient à présent le long de ses rouages comme d'innombrables flots de différentes couleurs, sur une carte monochrome. "Ce n'est toujours pas assez ! s'agaça pourtant la jeune mage."

Alors que ses pensées étaient tournées sur le monstre, son regard se posa sur une nouvelle étagère. Sa dimension n'était pas des plus imposantes, deux mètres tout au plus, mais de sortes de cartons en permettait l'ascension et tout en haut... Le visage d'Ayumi s'illumina soudain. Se redressant, elle courut en lâchant une nouvelle gerbe de flèches.

"Yajirushi seishin"

C'était la première fois qu'Ayumi envoyait plusieurs flèches avec le même tir. Sans se retourner, elle se contenta de les faire voltiger autour du monstre mécanique, pour le ralentir comme des mouches ralentiraient un géant agacé. Pendant ce temps, elle grimpait. Elle surplomba alors tout l'étendue du labo et sa vue n'était gênée que par la forme brutale des mécaniques du majordome. Ayumi prit une grande inspiration et attendit.

Le coup ne se fit pas attendre. L'ordre du majordome avait dû être des plus impérieux car la gigantesque machines n'hésita pas et son coup dépassa, par sa violence, les précédents. Ayumi ferma les yeux et aurait priée un dieu, n'importe lequel, si le seul équivalent de dieu qu'elle connaissait n'était l'âme qui guidait son corps. Au moment où le coup allait s'abattre sur elle et l'étagère, Ayumi sauta. Pourtant, elle n'avait toujours pas atteind le sol que la machine brisa l'étagère et le souffle de la destruction emportant Ayumi un peu plus long. Se relevant avec difficulté, elle fixa alors intensément la machine, au milieu des gravas et des débris du meubles et de ses containers. La chose métallique semblait à présent inondée de liquides et matières étranges. Plus loin, la voix en colère d'Archibald parvient à ses oreilles.

- Mais qu'est-ce que tu fabriques ?! Ce n'est qu'une gamine ! J'ai entendu un fracas atroce ! Qu'est-ce que tu m'as encore réduit en morceau ?

La silhouette d'Archibald apparut alors à plusieurs mètres du combat d'Ayumi et du majordome. Ce dernier allait répliquer quelque chose, mais s'arrêta. Quelque chose dans les yeux de son maître semblait l'avoir surpris. Après la colère, le visage d'Archibald devient légèrement plus pâle, une pâleur d'inquiétude.Trop tard, l'offensive avait déjà commencée...

2 minutes...

Ayumi sourit et sût qu'il était enfin temps d'agir. Comme pour l'encourager, elle sentit de nouveau la magie de Kôta envahir son corps.

- Imbécile ! hurla Archibald. Ta création est imbibée de...

Mais la jeune mage le coupa immédiatement en incantant.

"Yajirushi no Honoo"

La flèche de feu sembla enflammée l'aire et se précipita sur l'énorme machine mouvante. Ayumi n'avait jamais été doué en physique, son esprit n'avait rien de scientifique, mais elle était logique. Dans un laboratoire tel que celui d'Archibald, chaques flacons, chaque ampoules chimiques avaient son importance. Si une grande partie d'entre eux se retrouvait mélanger sans distinction, si une infime partie d'entre eux pouvait s'avérer inflammable, si tout ce mélange ne formait qu'une mixture dangereuse... Allumer ne serais-ce qu'une allumette et...

Boum !

La déflagration causée par la flèche enflammée d'Ayumi fut des plus impressionnante. En une demi seconde, le gigantesque monstre du majordome avait pris feu et les flammes rugissantes envahirent et brûlèrent tout ce qui se trouvait près d'eux. Il semblait à Ayumi qu'une bombe avait explosé et la déflagration détruisait tout ce qui s'était trouvé à cinq mètres environ de la machine enflammée. Ayumi et le majordome furent projeter par le choc, ce qui les sauva.

Seulement, la jeune mage n'eut pas le loisir d'admirer davantage son feux d'artifice improvisé et se rendit immédiatement compte que son oeuvre s'était retourné contre elle quand elle sentit une vive douleur lui mordre la jambe. Abaissant les yeux, elle poussa un cri horrifié lorsqu'elle vit que sa jupe de Kyudo était en train de prendre feu. Sans réfléchir, elle tira une flèche dans les aires.

"Mizu no Yajirushi"

La flèche aquatique fut la bienvenue et éteignit rapidement la jupe d'Ayumi. Reprenant ses esprits, la jeune mage chercha son adversaire du regard. Lui aussi semblait avoir eu quelques ennuis avec la déflagration si on en jugeait par l'état pitoyable de son uniforme. La jeune mage grimaça. Après tout le mal qu'elle s'était donnée, il aurait pu se blesser un peu plus sérieusement quand même... Elle lui jeta un regard noir et se tourna où Archibald était apparu.

- ... Et je ne suis pas une gamine, jugea-t-elle bon de préciser.

Mais le magicologue avait de nouveau disparu. Le majordome se dirigea vers la jeune mage, le regard foudroyant de colère.

- Toi...
- Vous devrez faire attention à vos arrières.

L'avertissement n'en était pas vraiment un et la majordome eut à peine le temps de faire un bond que dix flèches apparurent soudain derrière lui. Trois d'entre elles ratèrent leur cible, quatre ne firent que l'effleurer, écorchant au passage un peu de son costume et de sa peau. Trois autres quant à elles atteignirent le bras droit de leur cible et s'y plantèrent profondément.

- Yajurishi seishin, commenta simplement la mage aux yeux paires.

Un sourire prétentieux décorait son visage d'une lueur glaciale et fière. Cette technique était sans doute la préférée d'Yggdrasil et elle ne s'était pas retenue. Face à la machine, elle avait vidé son carquois, soit dix flèches qu'elle pouvait contrôler par la pensée. Pensait-il vraiment qu'elles ne voleraient qu'un temps ? Pourtant, c'était ce à quoi la mage elle-même s'était attendu... Les limites de sa magie semblaient être repoussées à chaque minute. Jamais encore, dans le corps d'Ayumi, la magie d'Yggdrasil n'avait atteint une telle puissance et sur une telle distance. Le nombre de flèches magiques tirées et leur effet spectaculaire reflétait bien ce soudain surplus de magie...

Yggdrasil rayonnait. Si les minutes continuaient ainsi, non seulement elle tiendrait tête au majordome, non seulement elle pourrait le battre, mais elle réussirait sans doute à atteindre sa puissance de jadis, de ces temps où l'imagination et son ingéniosité semblaient être les seules obstacles à sa puissance... La mage aux yeux paires leva les bras au ciel, avec une lueur impatiente dans le regard, attendant qu'une nouvelle vague de magie du jeune pégase emplisse de nouveau son corps. "Viens, reviens, susura-t-elle..."

2 minutes et 30 secondes...

La mage aux yeux paires n'eut pas à attendre longtemps. Déjà, la chaleur de Kôta envahissait son corps pour la sixième fois. Seulement, au lieu d'une chaleur réconfortante, cette nouvelle vague de magie sembla soudain la brûler de l'intérieur. Ayumi poussa un cri et tomba à genoux, submerger par la douleur. Que se passait-il ? Il lui semblait que quelque chose de brûlant avait envahie son corps et gonflait d'une manière démesurée... Les mains de la pauvre mage avait beau se crisper sur le sol, tout ce que pouvait faire Ayumi était de respirer d'une façon saccadée et douloureuse. Quelque chose envahissait son corps... Trop profond, trop fort, trop... De magie ?

En un éclair, entre deux spasmes de douleurs, Ayumi comprit. La magie de Kôta, qui l'avait soutenu tant de fois, commençait à être un poids pour le corps de la jeune mage. Il devait déjà gérer la puissance de la magie d'Yggdrasil et garder le souffle, plus timide de celle d'Ayumi. Un peu plus de magie ne pouvait pas faire de mal... Jusqu'à ce qu'elle n'obtienne trop d'importance et finissent par écraser ce qui le contenait. Ayumi semblait faire une surdose. Son corps n'avait pas sût réagir et s'adapter assez vite à ces nouveaux flux magiques extérieurs à la jeune mage.

Pendant qu'elle comprenait cela, sa vision se brouilla. La dernière image qui atteint son esprit, fut le majordome qui se rapprochait d'elle, un sourire aux lèvres, entourer de plusieurs autres masses sombres... Le dernier son, un cri - le sien peut-être ? - et un rugissement bestial.

Des minutes ou de simples poussières de temps...

Son corps était douloureux, comme courbaturé. Puis ce fut le bruit de chocs, de batailles à quelques mètres seulement d'Ayumi qui l'éveilla. Ses pensées étaient encore confuses et la jeune mage dut se reprendre à deux fois pour se relever en s'accoudant au mur derrière elle. Combien de temps avait-elle perdu connaissance ? Ayumi pris alors conscience de l'énergie impressionnante qui circulait dans ses veines. Son corps avait-il déjà encaissé une nouvelle vague de la magie de Kôta ? D'ailleurs, où était-il ?

Relevant la tête, Ayumi posa soudain les yeux sur le combat qui lui faisait face, comme un spectateur regardant un spectacle lointain. Mais ce qu'elle vit fut l'effet pour elle d'une douche froide. Le majordome avait appelé à ses cotées une nouvelle armée d'armures de métal, deux fois plus nombreuse que celles qu'Ayumi avait dû affrontée. Et, entre cette armée effrayante et la jeune mage, deux formes disparates se dressaient et luttaient. La première surprit Ayumi : c'était la chimère. La deuxième l'horrifia : c'était Kôta, aussi pâle que le marbre des dalles du laboratoire. Ils luttaient du mieux qu'ils pouvaient, mais semblaient combattre également un autre ennemi : l'épuisement.

- Kôta ! s'écria Ayumi.

Combien de temps avait-elle perdue connaissance ? Combien de temps Kôta se battait-il au côté de la chimère et affrontait cette armée avec ses serres d'aigles qui semblaient ne pas être plus efficace que les plumes que le mage laissait sur son passage ? Ayumi fut effrayée par ce spectacle où deux êtres qui l'avaient protégée continuait à l'écarter des combats. Mais c''était ses dons qui avaient tant affaiblit Kôta... Ayumi s'en voulut. Cela aurait pourtant dû être son combat ! Et Kôta lui avait fait confiance pour le mener jusqu'au bout...

"Oh ? Serais-ce enfin une lueur guerrière que je sens en toi ?". La voix d'Yggdrasil raisonna dans sa tête. Ayumi ne la reconnut pas au premier abord. Elle lui semblait plus lumineuse, comme heureuse à un point qui la dépassait. "Laisse-moi faire, petite Yume, et ce combat, tu le gagneras... Et sauvera ton petit pégase...". Devant l'assurance et la promesse d'Yggdrasil, l'impuissance qu'elle ressentait, Ayumi ne réfléchit pas davantage. Elle lâcha la pression qu'elle entretenait sur l'âme de la grande mage et la laissa l'envahir. Ayumi se sentit partir, mais fit un effort surhumain pour rester consciente et intervenir si Yggdrasil allait trop loin... Ou du moins elle essayerait de l'arrêter...

Yggdrasil rayonnait. Cette puissance... Depuis combien de temps ne l'avait-elle pas resentit ? Elle sentait sa puissance magique se gonfler aux rythmes de ses respirations... Elle ne s'était pas trompée : cette Yume était un excellent choix. Avec cette gamine, elle ira loin, très loin, et peut-être même... Yggdrasil claqua sa langue sur ses lèvres. Là n'était pas la question pour le moment.

Ne faisant pas attention à la douleur - après tout, ce n'était pas son corps-, Yggdrasil escalada de nouveau une des étagères chimiques d'Archibald. Là-haut, elle pouvait avoir une vue complète du combat qu'elle allait mener. Levant sa main derrière son dos, elle sentit que ses flèches psychiques étaient retournées dans son carquois. L'étendue de la magie qui circulait dans son corps semblait la plonger dans un état presque euphorique... Ils voulaient du spectacle ? Ils allaient être servi.

- Merci Kôta, mais ça ira maintenant, dit-elle d'une voix assez forte pour couvrir le bruit de bataille.

Merci ? Yggdrasil eut un sourire ironique. Cette gamine était toujours là et semblait surveiller chacun de ses gestes et même ses paroles... "Et bien admire ce travail, petite Yume. Admire comment une archère magique devrait utiliser la puissance de ses flèches !" Yggdrasil aurait aimé retrouver l'étendue de toutes ses techniques, mais le corps de la gamine ne les avait pas encore apprises... "Quelle lenteur, persifla-telle..." Tant pis, elle était bien capable de se débrouiller avec ces techniques si rudimentaire...

La mage aux yeux paires arma son arc et le dirigea vers le ciel en fermant les yeux. Lorsqu'elle les rouvrit, ce fût pour tirer sa flèche en commençant son incantation.

"Yajirushi no..."

Elle sentit sa magie bouillonner en elle lorsqu'elle perçut la présence de toutes les autres flèches se tenir près à retomber, guidé par la première flèche. Lorsqu'elle déclina, Yggdrasil n'hésita pas.

"... Tasu..."

Au même moment, une cinquantaine de flèches apparurent au côté de leur soeur et entamèrent leurs descentes meurtrières. Une véritable pluie d'acier s'abattit alors sur les chevaliers en armure du majordome. Avec un bruit qui percèrent les tympans des quatre seules êtres doués de sens dans cette salle, les flèches déchiquetèrent les armures d'acier comme s'il ne s'agissait que de beurre.

Yggdrasil jubilait, combien de temps avait-elle attendu pour retrouver cette puissance ? Dans sa joie malsaine, elle en oublia que cette magie n'était pas sienne, mais celle de Kôta. Que lui importait ? Elle retrouvait ses techniques et leurs effets dévastateurs. Elle n'en avait pas encore fini, elle ne voulait pas encore s'en arrêter là... Sans faire attention aux regards médusés du majordome, Yggdrasil incanta une nouvelle fois.

"Yajurushi seishin"

Seulement, ce n'était pas tout à fait la technique habituelle d'Ayumi qu'elle voulait essayer cette fois. Aucune flèche ne sortira de son carquois. Ce sont les flèches qu'elle avait déjà tirées qu'elle contrôlera, comme jadis. Des flèches qui lui obéissaient comme à une déesse. La quantité de magie dans elle avait besoin pour forcer le corps de la frèle fée lui semblait importante, pourtant elle n'eut aucun mal pour réaliser sa technique. Etait-ce encore un signe du caractère inhabituelle de cette petite Yume ? Ou simplement ce surplus de magie qui circulait dans son corps ?

Les flèches plantées dans les carcasses de métal se mirent soudain à vibrer. D'un coup, elles s'arrachèrent de leur cible comme à contre-coeur pour se placer au côté de leur reine. Yggdrasil tremblait tant sa joie semblait la submerger de tous les côtés. Elle en oubliait le combat qu'elle devait mener pour simplement savourer et réaliser ses techniques si nostalgique. Mais les meilleures choses avaient une fin et il était temps d'en finir.

Une nouvelle fois, elle choisit de ne pas tirer de flèche. Tout lui semblait soudain si facile... Elle ferma les yeux et se concentra sur toutes les flèches qui l'entouraient et vibrait, comme le calme avant la tempête.

"Yajirushi o Honoo"

Les tremblements des multiples flèches se fit encore plus intense et soudain, elles semblèrent s'embrasser. C'était à présent un mur incendié de flèches qui faisaient face au majordome et au reste de son armée détruite. Yggdrasil leva doucement son bras droit en ouvrant les yeux. Elle le rabaissa alors brusquement, avec la noblesse et la force d'un capitaine ordonnant à sa troupe d'attaquer. La troupe en question, d'une multitude de flèches embrassées, fusa dans la direction du majordome tel un serpent de feu surgissant sur sa proie.

3 minutes et 30 secondes...


Au même moment, Yggdrasil sentit une douleur dans la poitrine d'Ayumi, mais ne fit attention qu'à la nouvelle vague de magie qui la traversait. Où en était le pégase dans ses dons ? Quand dépassera-t-il ses limites ? Mais après tout, Yggdrasil s'en moquait. Sans même un regard pour Kôta, elle accueillit ce nouveau don magique et le rejeta immédiatement de son corps. Ce n'était pas dans l'idée d'épargner une nouvelle douleur à Ayumi, mais simplement pour décupler davantage sa technique. Les effets ne se firent pas attendre. Les flammes semblèrent alors prendre vie sous ses yeux, ils semblaient avoir doublés de volume. Ce n'était pas un frêle serpent de feu qui attaquait le majordome et ses débris mécaniques, mais un gigantesque dragon enflammé qui bondissait sur sa proie.

Le majordome poussa un cri horrifié, stupéfait, tétanisé par l'incompréhension. Comment cette gamine avait-elle ?... Mais Ayumi n'était pas une simple gamine, mais le réceptacle de l'âme d'Yggdrasil, et guidée par la magie de son ami, elle pouvait faire des miracles. L'homme en noire, pourtant, ne semblait pas comprendre la puissance d'une magie millénaire et la force que lui procurait le désir de protéger un ami. Les crocs du dragons se refermèrent sur lui avec un effrayant bruit calciné. Le dragon monta alors dans le ciel, sembla saluer Yggdrasil, puis les flèches redevinrent de simples morceaux de bois et tombèrent au sol.

"Contente, petite Yume ? chantonna Yggdrasil." Mais elle ne put rien ajouter. La puissance magique avait été trop forte et Ayumi poussa un nouveau cri de douleur. Tout cela était trop prématurés pour un petit corps comme le sien. Sa transformation disparut, ainsi que la présence d'Yggdrasil. Elle se laissa tombé au sol, sans se rendre compte qu'elle chutait de plus d'un mètre. Elle se sentait soudain vidée. La magie de Kôta semblait avoir totalement disparu, aussitôt que la technique avait pris fin.

Un doute atroce envahit l'esprit embué d'Ayumi. Où était Kôta ? Et Archibald ? Se relever fut difficile, comme s'il fallait réapprendre à son corps comment bouger. Elle réussit à rejoindre néanmoins la silhouette de Kôta, se retenant à une étagère, comme s'il allait s'écrouler.

- Kôta ?...

La voix d'Ayumi se brisa. Que se passait-il ? Kôta avait-il dépasser ses limites... A cause d'elle ?
 MessageSujet: Re: Celui qui se prend pour Dieu - Investigation Discrète   Celui qui se prend pour Dieu - Investigation Discrète - Page 2 EmptyMar 27 Aoû - 13:16

Hirata Kôta
Hirata Kôta

Silver Sword

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Quand une explosion se produit, il y a l'explosion en elle-même qui détruit tout en son cœur, et puis dans les millièmes de secondes qui suivent, il y a le souffle qui se propage et anéantit tout sur les alentours. Peut-être que le souffle, qui se propage davantage et est presque aussi dévastateur, est plus puissant que le cœur de l'explosion en elle-même. En tout cas, c'est une explosion littérale qui s'est produit en Kôta.

3 minutes et 30 secondes plus tôt...



« J’ai confiance en toi. On peut le faire, ensemble. Allons-y. »

Ayumi acquiesça, totalement perturbée par tout le poids qui lui tombait sur les épaules. Peut-être que ce poids est bénéfique, peut-être qu'elle fait partie des personnes qui ont besoin d'un fardeau pour se démener plus que jamais. En tout cas, elle est apeurée par le virement de situation que Kôta lui a imposé. Mais ce fardeau, la confiance de Kôta totalement tombée sur elle, la fit faire un pas en avant. Son arc en main, elle tira. C'était sa manière à elle de dire qu'elle s'engageait dans le combat, qu'elle réfrénait ses appréhensions, qu'elle était dans une nouvelle stase de son comportement vis-à-vis de ses capacités. La Ayumi timide se transforma en une véritable guerrière l'espace de quelques secondes sous les yeux du garçon.

Elle fit face au majordome, attirant à elle toutes les attaques pour laisser Kôta, dans son coin, se reposer. De toute façon il était inutile, et les capacités d'Ayumi seules suffisaient à rivaliser avec leur adversaire. Archibald était toujours en train de ranger ses affaires les plus importantes, préparant sa fuite. Kôta aurait pu aller à sa rencontre, mais le combat faisait fureur et les coups fusaient, il ne ferait que gêner Ayumi.


Défenestré le petit Kôta, il tombait, son corps était malmené dans les airs. La chute était si longue, le sol si loin, mais il se rapprochait, se rapprochait. Il allait s'écraser, s’aplatir, mourir. Son Aigle était loin, ce n'était qu'un rêve. Il ne peut pas voler. Il prend peur.


Kôta reste immobile, sentant ses forces le quitter pour aller en direction de son amie qui prenait peu à peu l'avantage. Elle avait fait du laboratoire son terrain, s'offrant toutes les opportunités qu'elle avait d’interagir avec le lieu obscur. Le majordome était dépassé. Ayumi était différente, elle avait une assurance sans failles, c'était une autre personne. Kôta se souvint des paroles qu'elle avait proféré sur sa magie, la veille. Ayumi était Yggdrasil, une déesse.

Sauf que, lors d'un don, Ayumi sembla mal réagir et tomba à terre. Le Majordome réussit à propulser le corps de la chimère vers elle. La bête allait dévorer le corps inconscient de la jeune fille. Kôta ne pouvait rester sans intervenir; il poussa un cri et se montra, de façon à attirer le colosse. Reniflant en sa direction, la bête s'avança. Kôta recula, se plaqua contre le mur derrière lui. Il ne pouvait fuir. Il tenta alors le tout pour le tout. Il transforma ses yeux en yeux d'aigles, et avec son regard de rapace, transperça celui de la bête. Une sorte de symbiose animal se créa, et le loup se stoppa, docile. D'un coup, ils étaient devenus alliés. Kôta eu un faible sourire, content qu'il ait pu se sauver de cette situation.

Puis une lance métallique transperça une patte de la bête qui hurla à la mort. Le Majordome avait profité du répit que lui offrait Ayumi pour agrandir son armée de métal, et il s'attaquait cette fois à la bête et... à Kôta. Le garçon, exténué plus que tout, se transforma intégralement en aigle et s'envola jusqu'au plafond du laboratoire. En poussant ses cris, il guida la bête, comme un général guide son lieutenant sur le champ de bataille. Il glatissait pour l'avertit qu'un soldat métallique arrivait dans son dos, il glatissait quand il était temps d'attaquer, de percer les défenses du Majordome. Ils se débrouillaient bien, mais peu à peu, ils étaient encerclés, et Kôta, dans les airs, voyait la situation se détériorer rapidement.

Il sentit soudain son énergie partir, transférée à Ayumi, et il ne pu contenir sa transformation; il tomba à terre, redevenu humain, et se heurta violemment au sol froid. Il était aux côtés de l'ours-loup qui grognait, ayant lui aussi compris qu'il y avait trop d'adversaires. Ils étaient perdus, mais furent sauvés au dernier moment par un nuage de flèches qui fit reculer l'armée métallique. Ayumi s'était réveillée, endossant à nouveau son fardeau, celui de protéger Kôta et la bête. Elle était plus grande encore qu'avant, plus déterminée. Plus forte. Les flèches fusaient dans le laboratoire, volaient en tout sens, s'abattaient sur l'armée du majordome, avec des effets scintillants, inédits. Kôta se glissa jusqu'à un coin du laboratoire, laissant Ayumi se déchainer, exploser dans sa grandeur.

Kôta trouvait quelque chose d'étrange. Dans sa tête il avait compté les secondes et ils avaient dépassés les 3 minutes 30. Pourquoi alors le contrecoup ne s'était-il pas fait ressentir ? Ayumi étincelait toujours, et Kôta était toujours aussi faible. Pourquoi son sort ne se déclenchait pas ? Comme si quelque chose l'entravait, quelque chose qui s'était immiscé entre Ayumi et le garçon. Était-ce lié aux quelques secondes d'évanouissement d'Ayumi ? En tout cas, 'armée fut réduite en poussière par un monstre enflammé créé par les flèches de la jeune fille et le Majordome envoyé au loin, propulsé par les flammes, mit totalement KO par la femme. Quand le sort cessa enfin, quand Ayumi redevint elle-même, le contrecoup arriva. Mais lui qui, d'habitude, venait instantanément, se fit encore attendre.

« Kôta ...? »

Tout son corps tremblait, il sentait sa magie lui revenir, le contrecoup se préparer, mais il était lent, comme si la magie arrivait de loin, très loin. Il sentait qu'il allait exploser sous toute la magie qui lui revenait. Tout ce qu'il avait donné à Ayumi allait lui revenir, avec des intérêts prélevés sur la fille; il allait être plus fort que la normale, et était habitué à ça. Mais cette fois, il allait être presque doublement puis puissant. Pourquoi donc ? Comme si la personne qui lui avait rendu sa magie n'était pas Ayumi, mais une autre personne, une entité infiniment plus puissante... C'est pour ça que le contrecoup mettait du temps à venir, c'est pour ça que le corps de Kôta tremblait tellement : il se préparait à recevoir une quantité énorme d'énergie.

« Ayumi... Je... »

Il ne pu finir. Il explosa, littéralement, de l'intérieur, tandis qu'un flot inconcevable de magie émergeait en lui. Son corps s'électrisa dans une drôle d'aura. Il leva les bras, transformé en ailes d'aigles, et il défia Archibald. Il battit violemment, une seule fois, des aigles, et créa par la même occasion une sorte de tornade qui alla abattre contre le vieil homme. Archibald ne se retourna pas, se contenta de créer un nouveau dessin pour contenir l'attaque... mais son pentacle se brisa et la tornade continua vers lui, et le vieillard fut projeté contre une étagère derrière lui. Il se retourna enfin vers eux, les considérant finalement.

« Vous êtes très intéressants. Tant pis pour mon Majordome, je vais devoir vous dire adieu, à lui et à vous. Ce laboratoire va exploser... »

Il se baissa, ramassa un sac rempli de papiers importants et autres secrets, et appuya sur un bouton. Une porte secrète s'ouvrit et il disparut derrière. Juste au dessus de la porte, un compteur de 60 secondes s'afficha alors et le décompte commença. Kôta resta tout électrique, la magie coulant dans chaque parcelle de son corps. Il se tourna vers Ayumi, qui, elle, avait tout perdu magiquement parlant.

« A un moment, le sort se renverse et tout ce que je t'ai donné je le reprends, mais avec des intérêts. Normalement ils sont moindres, mais cette fois, j'ai trouvé une force énorme... Tu crois que c'est à cause de...? Mais nous n'avons pas le temps, il faut sortir d'ici avant que tout ne se détruise ! »

Il se hâta vers la porte où Archibald s'était enfui mais elle était verrouillée. La porte d'entrée, elle, était ouverte et débouchait sur l'escalier en colimaçon qui menait au manoir. Il leur restait trente secondes mais Kôta ne pouvait pas partir comme ça.

« Prend tout ce que tu peux ! Il nous faut des preuves ! »

Kôta se rua jusqu'à l'étagère où il avait vu "Dossier Hirata", mais il ne le trouva pas tellement tous les papiers étaient éparpillés. Il piocha au hasard dans quelques feuilles et les engouffra dans sa poche puis couru à travers le laboratoire. Il prit le corps du Majordome et le mit sur son épaule - il connaissait une subite force avec la magie nouvelle - et avec Ayumi, ils s'engagèrent dans l'escalier en colimaçon, arrivant dans le fameux couloir du manoir désormais vide, et ils continuèrent vers la porte d'entrée. A peine l'eussent-ils ouverte qu'une déflagration les envoya au loin, provenant du cœur du manoir. Ils étaient à terre, dans le jardin juste devant la façade, et ils virent le bâtiment, immense, s'écrouler devant eux. Il ne restait plus rien des travaux d'Archibald, qui s'était enfui.

Kôta se redressa, totalement exténué.

« Tu as été extraordinaire, Ayumi... Tout va bien ? »

Il lui parlait mais était ailleurs, il ne la regarda qu'à peine et s'agenouilla sur le sol, malgré la poussière soulevée par l'explosion, et il sortit tous les papiers d'Archibald qu'il avait ramassé. Ce n'étaient que des notes incompréhensibles. Il vit soudain un feuillet où il reconnut son nom. Il cacha violemment la feuille et la rangea dans sa poche. Il la lirait plus tard. Rassuré d'avoir ce qu'il convoitait, il se tourna alors vers son amie.

« On sait au moins qu'Archibald est un monstre... Peut-être qu'on aura pas assez de preuves, que la Majordome ne parlera jamais, mais nous, nous connaissons tous les deux la vérité. Et nous le retrouverons. »

Il avait en lui un sentiment d'échec qui grandissait. Il n'avait pas eu les explications qu'il attendait d'Archibald, qui s'était enfui trop vite. Ils n'avaient pas réussis la mission. Mais ils étaient vivants, et il se rendit compte soudainement qu'avec la force qu'il avait reçu du contrecoup, il avait créé quelque chose de spectaculaire. Il y avait donc quand même du bon, après tout.


Il tombait vers le sol, mais au dernier moment, alors qu'il battait des bras dans le vide, ses bras se transformèrent en ailes, et son corps suivit. Il se redressa juste avant le choc, et s'envola vers le ciel. Il avait réussi. Il était un aigle.
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