« Je vous remercie de votre compréhension, et je suis si heureuse de vous avoir auprès de moi pour cette mission. Je me sens plus en sécurité. Vous avez toute mon estime et tout mon respect. Et quelle genre de femme serais-je si je devais vous en vouloir après avoir réussi à me rassurer. Vous êtes un homme bon Atios-dôno. »

L'était-il ? Il aurai voulu lui dire. Il n'était qu'un homme, un être humain normal. Tout au plus, il avait Excalibur et une malédiction. Etait-il vraiment quelqu'un de gentil ? Etait-il un être qui pouvait être qualifié de bon ? Il avait tuer. Parfois, sous l'impulsion de la malédiction et d'Alter, il avait tuer et y avait pris plaisir. Il ne pouvait se cacher que dans un combat, il aimait se battre. Il y était épanoui. Cela ne faisait-il pas de lui un être horrible, un être qui ne mérite pas de vivre sur cette planète ? Il ne devait pas réfléchir à ça. Ces doutes étaient un virulent et lent poison qui le rongeait et qui inhibait sa volonté de rejeté la malédiction. Et quand il n'en avait plus la force, elle prenait contrôle de son corps et il devenait fou furieux. Et à chaque fois, il reprenait conscience, regrettant encore plus, doutant encore plus, dans une lente et lancinante torture. Il en devenait instable. Il ne devait plus penser à ça. Il ne devait pas. Il ne devait pas montrer cette malédiction à Cäcilie. Personne ne devait découvrir cela. Malgré toute la souffrance qu'il pouvait retenir, il devait tenir bon. Trop de chose devait être faite par le porteur d'Excalibur pour qu'Atios de Dalmascia ne s'abandonnent à son flot de désespoir. Il devait sourire devant sa jeune amie d'enfance. Personne ne pouvait l'aider. Personne ne le comprenait. Son humeur s'accordait bien avec la neige. Froide, pleine de mélancolie. Pourtant son questionnement et ses souffrances étaient assez jolies ... comme le vaste champ de neige qui s'étendait à perte de vue à cause des violentes chutes qui endiguait leur progression.

Il aurai voulu pouvoir s'asseoir dans la neige et s'y reposais. Sentir son corps refroidir au fur et à mesure que celui-ci s'effacerait pour ne devenir qu'un avec le paysage. Et pouvoir se reposer dans l'oubli du froid mordant. Etait-ce une solution ? Non... Il n'avait pas le droit. Il ne pouvait se mêler aux landes de neige pour mieux soupirer. Excalibur le maintiendrai en vie. Arthuria le sauverai. Et il n'aurai pas eu ce qu'il voulait. Cäcie serait peut-être triste elle aussi. Alexandra aussi. Et sa soeur adoptive, que dirait-elle ? Pouvait-il en parler à quelqu'un ? Pouvait-il être faible ? Devait-il être fort ? Avait-il quelqu'un sur qui se reposer ? Pouvait-il parler à Cäcie de ce qui le rongeait ? Pouvait-il en parler à quelqu'un ? Il fallait arrêter de penser à tout ça. Parce que il ne pouvait pas mettre fin à ce flot de doute et de question qui, s'il les menaient à terme, provoquerait le réveil de la malédiction de l'héritage des Dalmascia. Le train allait bientôt arriver, il était déjà tard. Le soir allait s'effondrer sur eux en même temps que la neige qui continuait de tomber avec violence. Les vents marins rendaient le froid de plus en plus pénétrant.

« Au fait, nous sommes ensemble sur la même mission n'est-ce pas ? Auriez-vous plus d'informations à propos de cette-dernière ? Je dois avouer que je n'ai eu aucun détail à son propos, seulement que je devais vous rejoindre. »

« Makarov nous à envoyer sur la même mission, effectivement. Nous dormons à l'auberge ce soir - à mes frais, pas d'inquiétude de ce côté-là - et nous partons demain avec la cargaison. Le marchand nous attends dans la fameuse auberge avec son équipage. J'espère que tu as l'habitude des tavernes, car en général à Harujion, ils sont assez ... Ils ont des manières de roturier. Il fit une pause, fit un sourire et dit : Nous partirons demain vers 5h du matin. Nous devons protéger une cargaison dont le contenu est ... hélas secret. »