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Dans ses nouveaux atours, Lewyn sentait le flux de l’enthousiasme l’emporter vers un projet de grande envergure. Nouvellement arrivé à Oak Town, il marchait dans la ville en quête d’un nouveau défi, quelque chose qui pourrait le passionner. Il assista à un dialogue de manière inopinée : une femme à l’apparence attirante malmenait à un homme. Ce qui l’amusait, c’était de voir cette inconnue torturer sans poser de questions. La victime n’en menait pas large ; elle en était à entamer sa septième prière aux cieux et son seizième appel à l’aide vivement réprimé quand vint la question toute bête que lui posa son interlocutrice. Ainsi donc, elle voulait un endroit tranquille pour manger des enfants avec une sauce safranée, ou plutôt pour regarder un paysage insolite. De toute façon, il n’écoutait pas vraiment ses intentions et s’intéressait en fait au personnage en soi : terriblement séduisante, mais d’une magnificence maudite, une promesse d’une délectation indicible que l’on ne pourrait obtenir qu’à un prix incommensurable, celui de son âme.

*Si cette femme représente la damnation, je veux bien foutre en l’air la vie éternelle pour une nuit avec elle. Remarque, mon casier n’est pas vierge, ce n’est pas un grand sacrifice à bien y penser.*

Des évènements auxquels il assista, il ne retint que ce visage délicieusement cruel et un endroit où il se mijotait quelque action louche. Sans comprendre le pourquoi du comment, il entreprit d’y aller, poussé par la séduction irrésistible de cette créature.

Il ne trouva rien au dire quant à la discrétion du lieu ; c’était tout bonnement un caprice de la nature, oublié par l’homme et négligé par les plus délurés des ermites, il se situait entre quelque part et n’importe où. Seule évidence : cet emplacement n’avait pas été choisi pour une cueillette de champignons.

Au bout d’un certain moment, le randonneur arriva devant une grotte peu éclairée. Il s’y engagea et après un moment à avancer dans un long couloir humide et froid, il vit le chemin se séparer en trois allées, chacune étant indiquée par une fleur différente : à droite un chrysanthème, au milieu une buglosse et à gauche une fleur de cyprès. À cause de l’obscurité, on ne pouvait distinguer où pouvait bien mener les différentes routes proposées. Qu’à cela ne tienne, Lewyn avait de la ressource et il comptait entrer dans le jeu que lui proposait ce succube.

Il lança trois Light Pistol et vit que le chemin dextre était un cul-de-sac. D’ailleurs, il savait le chrysanthème être une fleur qui marque le deuil et riait intérieurement de cette meurtrière avec un penchant d’adolescente.

Il choisit donc arbitrairement le chemin senestre et le regretta après un long moment de marche où le plafond fit le caprice de lui cogner le haut du crâne avant de laisser à une stalactite l’honneur de se prendre pour un pommeau de douche. Il était donc dehors et tout était à refaire ou presque puisque cette fois-ci, il opta pour la buglosse à chaque croisement et tomba sur la botaniste en train de l’attendre. L’obscurité et son air sérieux rendait l’atmosphère hautement dramatique. Elle gardait ses distances et énonça simplement qu’elle fondait une nouvelle guilde et qu’il fallait passer un test pour en faire partie avant d’expliquer en détail celui-ci.

Le burlesque de la situation pouvait échapper au commanditaire, par contre Lewyn s’en rendait compte. Il l’avait suivie par simple curiosité et non pour intégrer une quelconque guilde. D’ailleurs, il lui semblait évident qu’elle était seule et que son air autoritaire était aussi peu de mise que celui d’un général sans armée. Ainsi, il écouta son laïus, non sans un sourire d’ironie avant de répliquer :

« Vous savez, je suis venu ici simplement par curiosité, pas pour larbiner. De l’argent, j’en ai assez pour vivre largement. Au cas où vous penseriez qu’il est utile de me le voler dans ce trou perdu, il n’est pas dans mes poches et je risque de vous faire rôtir comme une dinde farcie à la moindre tentative d’agression.

Maintenant que nous avons exposé comme il se doit la situation actuelle, dîtes-moi pour quelle foutue raison, je me mettrai au service d’un chef de guilde qui par ailleurs n’est qu’un simple souterrain miteux et désert ?

Vous êtes charmante, cependant je n’ai pas l’âme d’un ilote. Il vous faudra donc bien plus pour me convaincre de tuer pour vous. Non pas que cela sorte de mes principes, mais il me semble que vous n’êtes qu’une pas grand-chose en quête de puissance.

Bien que votre situation soit aussi précaire que celle d’un mendiant phtisique, je vous propose une solution : faîtes de moi votre égal dans cette association en devenir et je vous offrirai les moyens de réaliser votre rêve : de l’argent à ne plus pouvoir le compter et une puissance magique potentiellement illimitée.

Vous pouvez bien sûr vous entêter à gravir doucement les échelons et à y sacrifier quelques années bien inutiles. De ce fait, si vous préférez la médiocrité contre un statut illusoire, je serai dans le regret de vous laisser pourrir dans ces locaux insalubres.

Un raccourci vers la gloire contre une petite concession ou l’absurde fierté de régner sur un royaume vide et délabré, faîtes votre choix. »

Ainsi parla le jeune homme, confiant que son offre était alléchante pour une femme qui ne possédait que peu de choses à part son ambition.

Yutsuko Ami passait la journée qui suivit la création de la guilde a penser. A penser à un moyen d'attirer des membres vers cette nouvelle guilde, pour l'instant non-officiellement existante, mais a vocation illégale. Il était clair qu'il y avait un problème de taille. Une guilde inconnue, sans tellement d'argent à part quelques sacs de jewels qui seraient utilisés en un temps record, ne pouvait pas exister sans soutien. Mais de plus, se procurer un soutien qui soit fiable et compréhensif vis-à-vis des idées de Purple Bugloss était plus que difficile. Le travail qui lui restait à fournir restait titanesque.Trouver des membres, des fonds.

La volonté elle, était clairement là, même si elle ne l'affichait pas dans son expression : elle poursuivrait son but, construire le plus grand réseaux de criminels dans toute la région de Fiore, pour prouver enfin à sa mère qu'elle ferait quelque chose de sa vie, qu'elle était capable d'être forte. Pour également se prouver qu'elle fût capable de surpasser son idole. C'est vrai qu'elle l'avait tué, mais ce n'était pas de son fait. Même si encore une fois elle ne l'affichait pas, elle était complètement décontenancée lorsque sa magie s'éveilla. Ce n'était presque pas elle qui l'avait tuée, et cela, elle le regrettera pendant longtemps. Elle devait faire mieux qu'un transport illégal de marchandise.

Mais cela ne résolvait pas le problème la volonté. Yutsuko le savait. Elle n'était pas l'une de ces femmes superficielles qui pensent que l'on peut sauver tout le monde sans inclure la notion de "sacrifices", ni la notion de "mensonge". Et puis de toute manière, son but n'était pas de sauver le monde. Elle voulait être crainte, que lorsque l'on parle d'elle on ait peur à l'intérieur de soi. Que lorsque l'on pense à elle, on s'aperçoive enfin de la noirceur du monde.

Ce jour-là, un homme était apparu. Il avait localisé son repère et lorsque la silhouette de ce-dernier s'approchait, elle prit le fouet dans la paume de ses mains, prête à frapper. Cela pouvait tout être. Elle ne pouvais pas faire confiance aux gens qui venaient. Petit à petit, les faibles bruis de pas résonnant dans la cavité souterraine se précisaient. Sortait alors de l'ombre le corps d'un homme pâle, devenu écarlate du fait de la lumière des flammes qui l'éclairait. Son regard en disait long de lui, il n'était pas venu ici pour rien. Il n'étais pas mal à l'aise au contraire, et cet aspect plaisait déjà à Yutsuko qui présumait qu'il souhaitait rejoindre la guilde. Elle gardait ses distances, afin de ne pas trop s'engager devant un inconnu et lança de loin que si le jeune homme voulait rejoindre la guilde qu'elle venait de fonder, il devrait réaliser une certaine mission. Tuer les témoins qui pouvaient être gênants. Mais l'homme ne se laissa pas prendre au jeu ... Et seulement ce point là était pour Yutsuko l'exception à la règle. Cet homme n'était pas un faible comme la plupart des autres. Il pouvait conserver son aise et ses manières même dans un endroit pareil et face à une inconnue. Il osait même prévenir d'une probable mort. Yutsuko ne pouvait pas laisser s'échapper une occasion pareille, l'homme lui fit une offre. Faire de lui son égal, en échange de tout ce que Yutsuko désire, pouvoir commencer à réaliser son rêve. L'offre était tout simplement alléchante. Peut-être trop alléchante. Elle lui répondit quand même à son ton ironique d'un autre ton plus sérieux :

" Cette offre me convient. "

Elle s'avançait vers l'homme, tenant un pendentif attaché à une chaîne en argent en forme de fleur à quatre pétale, le lui présenta et continua.

" Ceci est une preuve de notre coopération, c'est la preuve matérielle que j'accepte cette offre. "

Pour Yutsuko, ce contrat n'était qu'à son avantage. Le collier qu'elle avait passé au jeune homme était un collier aux airs anodins mais contenant une magie d'oubli limitée. En cas de trahison de la guilde ou départ spontané, elle serait en mesure d'effacer toute la mémoire concernant purple bugloss contenue dans le cerveau du porteur. De cette manière Yutsuko conserverait toujours son autorité sur ses membres. Elle enfila le bijou a cet homme en ajoutant. Le collier était le même que celui que Yutsuko avait volé dans les ruelles d'Harujion, elle le portait depuis cet évènement, néanmoins, elle n'avait pas a s'imposer un maléfice, elle était la fondatrice.

" Nous sommes égaux maintenant, je vous positionne à la même stature que la mienne en tant que Chef-Adjoint de Guilde de Purple Bugloss. Finalement, vous ne serez pas obligé de faire cette mission que je vous ai donné. J'ai déjà testé vos capacités, vous ferez un parfait adjoint. Je confierai cette tâche a un autre aspirant. "

Yutsuko revint a sa position initiale, reprenant de la distance par rapport au jeune homme et lui lança :

" Mon nom est Yutsuko Ami. Chef de Purple Bugloss. Ensuite, je voulais vous demander : Quel est votre objectif ? "

Elle venait de mordre à l’hameçon ce qui réjouissait manifestement Lewyn, cependant sa réponse suggérait un malentendu qu’il voulait clarifier sans attendre plus longtemps.

« Mon nom est Lewyn, chef honoraire de Purple Blugoss. D’objectif, je n’en ai point. J’ai seulement goûté un court moment à la position de victime, mais je préfère celle du bourreau d’autant plus que ma soif de vie surpasse le poids d’une morale désuète. Je ne compte aucunement m’emparer de votre couronne, je vous laisse avec un plaisir certain la tâche de décider de ce que vous voudrez faire de cette guilde. Bien que je réclame une position hiérarchique strictement similaire à la votre, je n’ai aucune envie de diriger et n’interviendrez ni directement, ni indirectement dans la politique de cet établissement. La seule chose qui pourrait me répugner serait d’être considéré comme inférieur à qui que ce soit, même vous. À vous échouera le poids et la gloire de présider, quant à moi, je serai un membre au-dessus de toute autorité, je dis bien toute. Donc voilà en termes clairs ce que je vous demande : on aura un statut équivalent contre une aide qui se révèlera précieuse. »

Il prit le collier et l’enveloppa dans un tissu, méfiant en ce qui concerne ses propriétés. Il comptait lui demander plus tard pourquoi un bijou au lieu du tatouage usuel, ceci une fois sa confiance obtenue ou du moins, ce qui s'y apparenterait le plus.

« Vous excuserez mon indélicatesse, j’ai appris à mes dépends que la magie pouvait prendre des formes trop diverses pour ne pas douter de tout. Ceci étant dit, il faut bien que l’on arrête de se jouer de la flute, vous n’avez aucune chance de recruter qui que ce soit avec un cadre aussi peu suggestif. Si vous voulez bien m’accompagner, nous nous occuperons ensemble de ces deux bavards puis je vous apprendrez une petite leçon : comment recruter de la main d’œuvre sans attirer l’attention. Cela aura peut-être l’avantage de vous convaincre plus encore de mon utilité.»

Un homme qui semble ne pas avoir d'objectifs, venant rencontrer une femme comme Yutsuko Ami et lui proposant exactement tout ce qu'il souhaite, était impossible. Impossible que cela puisse exister. L'homme mentait déjà selon la jeune femme. Yutsuko mentait aussi. Et là débutait le jeu de celui ou celle qui mentirait le mieux. Par ailleurs, après son long discours, Lewyn n'avait pas porté son collier, celui qu'elle même portait. C'était tout simplement inacceptable. Yutsuko gardait cela en tête, froidement. Elle ne pouvait rien faire, car si elle protestait maintenant, il saurait que ce collier est un piège. La seconde chose que Yutsuko ne pouvait pas accepter, c'était le fait qu'elle se sentait obligée de suivre les conseils de ce Lewyn. Quand bien même elle savait que si elle refusait ces conseils et qu'elle virait cet homme de la guilde, il aurait des informations à propos de Purple Bugloss, elle ne laisserait pas passer cet affront à son autorité. Si elle était partie aussi, c'était pour ne plus être soumise aux autres. C'est pourquoi la conversation devint plus virulente à partir du moment ou Yutsuko répondit :

" Si vous avez des leçons à me dispenser, je n'ai pas besoin de services. Vous pouvez partir, je n'ai plus besoin de vous. "

De cette manière, Yutsuko n'éveillera pas des soupçons sur le collier. Seulement, elle passerait pour une femme autoritaire rejetant toute forme d'autorité supérieure. En tout cas, c'est ce qu'elle pensait elle.

Spoiler:

*Est-ce que j’ai trop forcé ? En tout cas, elle est encore plus belle avec cet air courroucé, en plus elle possède un fouet. Ce doit être quelque chose cette créature.*

Lewyn contint avec mal un air amusé pendant cette réflexion grivoise. Yutsoku Ami lui inspirait un désir qu’il tentait de juguler par le sarcasme.

Blague à part, Il fallait qu’il change de registre à la fois pour l’amadouer et lui faire comprendre qu’il lui était indispensable et qu’elle n’aurait d’autre choix que de se plier à son offre. Il élaborait son prochain discours où il allait opter pour une approche plus subtile, mais tout aussi ferme :

« Vous savez, je ne suis pas idiot au point de croire que vous allez me laisser partir d’ici vivant. Quand le vin est tiré, il faut le boire et maintenant que je suis parvenu à vous retrouver, il est déjà trop tard pour tout effacer. D’ailleurs, je suis certain que vous n’allez pas risquer de perdre le secret de cet endroit ou votre vie par simple caprice.

Enfin, je ne suis pas un ours et je ne peux qu’admirer votre réaction. Vous êtes une femme qui possède une volonté de fer cela ne fait aucun doute, d’ailleurs le contraire m’aurait convaincu de vous abandonner à votre sort. Je vous présente donc mes excuses, ce qui n’arrivera pas souvent, notez-le. Je n’ai pas la prétention de vous apprendre quoi que ce soit, seulement celle de vous amuser par un procédé des plus originaux. En aucun cas, je me poserai en donneur de leçon, voyez-y seulement une plaisanterie déplacée. De plus, ce ne sont pas vraiment des conseils, mais une manière pour moi de vous prouver que je suis assez ingénieux pour vous accompagner dans votre œuvre, il me faut seulement deux lettres ensorcelées pour disparaître après que leurs destinataires les auraient lu, vous savez, par souci de discrétion.

Sommes-nous donc prêt à sceller cette alliance en parfait égaux ? »

La balance des pouvoirs semblait s’être équilibrée par ce mea culpa teinté de menace. Si elle voulait jouer à l’implacable, ils seraient deux.

Plus cela allait, plus Yutsuko trouvait le discours, ainsi que le comportement de son hôte incohérent et inconvenant. Il n'avait pas mis le collier déjà. Ensuite, rien de tout ce qu'il faisait ne lui plaisait guère. Elle n'avait pas l'impression qu'il manigançait quelque chose. Ça n'allait pas encore aussi loin, seulement, elle avait la sensation qu'il se foutait royalement de sa pomme. Elle n'allait pas supporter ça bien longtemps. La colère se lisait un tout petit peu sur son visage, atténué par l'attention particulière que Yutsuko emploie a rester inexpressive. Lorsqu'elle entendit sa dernière réplique. Lorsqu'il a demandé si ils étaient prêt à sceller une alliance. La réponse fût instinctive, prompte et claire. Yutsuko avait déjà également réalisé qu'elle n'avait pas forcément besoin de lui pour parvenir à ses objectifs. Que c'était juste une aide, mais qu'au final, elle s'en contrebalançait.

" Pas Totalement. "

" Vous n'avez toujours pas rempli votre part du marché, je vous donne une guilde, donnez moi l'argent, et seulement là, notre pacte sera scellé. Tant que vous n'aurez rien fait, qui sait ce qui vous attend ?

Par ailleurs, vous croyez que je cherche à protéger le secret de cet endroit ? certainement pas. Cette guilde n'a pas besoin de quartiers fixes. Ma vie ne dépend aucunement de ce que vous faites, l'argent que vous me proposez tout de suite, je peux l'avoir dans quelques jours. Je peux vous abandonner comme un chien errant et continuer ma route, je peux vous tuer, je peux aussi m'en aller. N'oubliez pas que je suis une voleuse avant d'être un assassin. Essayez-seulement de faire un faux pas, vous n'aurez rien de ce que vous désirez.

Tout ça pour dire que pour l'instant, vous n'êtes pas mon égal. C'est dans le futur que nous serons peut-être prêt a sceller une alliance. "

Yutsuko lança ensuite deux enveloppes magiques a Lewyn. Il pouvait réaliser la mission s'il le voulait, mais s'il ne la réalisait pas, cela reviendrait à la même chose. Après tout, Yutsuko n'avait besoin que de membres obéissants ... Et ce collier qu'il ne veut toujours pas mettre mettait en doute la crédibilité de la jeune femme par rapport à d'éventuels futurs membres. Lewyn serait un nouveau torchon, comme Ichigo, ce serait la même chose, ces hommes, toujours à penser qu'ils sont plus hauts et plus forts que nous, les femmes.

Cela allait sans dire, elle était encore plus belle dans cet état d’agacement. Les mots tombaient de sa bouche armés de menace jusqu’aux dents, pourtant elle n’arrivait pas à lui cacher qu’elle avait besoin de son aide. Enfin, Lewyn n’allait pas être surpris de voir quelqu’un défendre ses droits aussi âprement que lui. Dans une certaine mesure cela lui plaisait, même s’il aurait préféré trouver en elle une simple poupée de chiffon. Aussi, il avança encore un autre argument, sans pour autant céder du terrain.

* L’intimidation ne marche pas avec elle. Même en sachant qu’elle prend un risque, elle serait prête à crever pour son indépendance. Je vais jouer ma dernière carte : la vérité. Cela dit, elle m’a fournie des lettres ensorcelées, ce qui veut dire qu’elle sait produire des objets magiques et cela avec une aisance qui laisse perplexe quant à la nature de son cadeau.*

« Bien sûr que je peux menacer votre vie, vous n’êtes pas la seule à être détentrice d’un pouvoir magique. Le fait est que vous ne connaissez pas le mien et moi j’ignore tout du vôtre, rien ne vous garantis une victoire contre moi.

Ecoutez, nous n’avons aucune raison de prolonger ce jeu plus longtemps. Je vais d’ailleurs vous confessez la nature secrète de ma démarche : il n’y pas si longtemps, j’ai été attaqué par un groupe de magicien dont j’ignore tout. Je n’ai aucune envie de les attendre les bras croisés donc j’ai besoin d’une structure solide à laquelle m’attacher pour mener une enquête et peut-être même une action décisive contre eux. Malheureusement, je ne peux supporter d’être le subalterne de qui que ce soit, vous aussi il me semble. Je pense donc que votre organisation serait parfaite pour mon projet.

Une fois que ces deux gêneurs seront morts, je vous amènerais les fonds promis. Si on travaille de manière soudée sans empiéter sur nos objectifs respectifs, on peut faire décoller cette organisation qui sera toujours la vôtre entendons-nous bien, je veux seulement être au-dessus de toute autorité, mais je n’attache pas grand intérêt à gouverner.

Maintenant, si vous voulez bien m’excuser. »

Sur cette formule de politesse, le jeune homme pris le chemin du cyprès caressant des projets peu amènes.

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