Croisement Nocturne
 MessageSujet: Croisement Nocturne   Croisement Nocturne EmptyMer 9 Mar - 16:57

Hancko Emil
Hancko Emil

Indépendant Illégal

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Précédemment : La Construction de la Guilde !

La nuit était sombre, au dehors. De sa chambre, au sein de la guilde, Aleksander pouvait observer la lune, cachée par d'épais nuages, au travers d'une large fenêtre. Il était à son poste, comme presque toutes les nuits qu'il passait à cet endroit. Son lit, plus loin, n'était pas défait. Il n'arrivait pas à dormir en ces lieux. Il ne savait pas quels tourments le touchait. Il savait juste qu'il était agité.
Au fond de lui, depuis qu'il était revenu, il avait cette envie de tuer un criminel. Il avait prit les commandes de la guilde, il donnait des ordres de meurtre aux mages qui le servaient. Pourtant, lui même n'avait pas versé de sang depuis tout ce temps. Comme si quelque chose, au fond de lui, le bloquait. Il passait donc sa nuit, immobile, les yeux ouverts sur l'extérieur. L'île qui avait accueillit sa guilde était grande. Il voyait, le jour, les allées et venues des mages, qui utilisaient presque abusivement le système de téléportation qui avait été instauré. Mais bon, après tout, ils servaient les causes d'Aleksander. Depuis l'avènement de la guilde, de nombreux criminels avaient été tués.
Mais de nombreux criminels étaient aussi nés, sous sa propre tutelle.

Au matin, alors que cela faisait deux nuits qu'il n'avait pas fermé l'œil une seule fois, il décida qu'il fallait qu'il bouge. Depuis la création de la guilde, il n'avait pas quitté l'île une seule fois, n'avait pas vu un soupçon de civilisation. Il était bien sûr entouré de tous les mages qui semblaient vivre plutôt confortablement dans cette situation. Mais lui, Aleksander, restait tout de même distant envers eux. Ils combattaient le crime en étant eux même des criminels. Il savait que c'était le point faible de Legion. Que c'était la pire incohérence qu'il soit.
Mais il savait également qu'à la fin de tout ceci, il emmènerait lui-même ces assassins à la potence. Il était prêt, pour cela, à enfreindre le plus de lois que possible. Il était prêt à provoquer une évasion massive d'une prison, dans le seul but d'avoir tous ces êtres abjects devant lui, dans le seul but de pouvoir faire en sorte qu'ils ne nuiront plus jamais à personne.
Il arriva donc au rez-de-chaussée de la guilde, et, sans s'arrêter devant qui que ce soit, il s'avança vers le tableau des quêtes, collé contre le mur face à l'entrée. Sur ce tableau, il y avait une carte, comme greffée, qu'on ne pouvait détacher. C'était le stratagème de Legion : la carte qui permettait de se téléporter hors de cette île inaccessible. En effleurant la carte, il disparut instantanément.
Dans la pièce, personne ne fut interpelé : chacun était habitué au système de la téléportation : tous les membres, sauf ceux qui savaient voler pour arriver jusqu'à l'île, l'utilisaient.

La personne qui touchait la carte devait penser directement à un endroit qu'il connaissait, et la seconde d'après, il y apparaitrait. Aleksander, lui, n'avait en descendant les escaliers aucune idée de l'endroit où il allait se rendre. Quand il avait levé la main vers la carte, il ne pensait également à aucune destination. C'est à la seconde même où son doigt effleura la surface de la carte que l'endroit qui l'attendait se dévoila comme une évidence pour lui : son problème concernait à coup sûr l'endroit où il avait tué pour la premier fois – la seule fois où il avait tué.

Il se téléporta donc à Hosenka, dans une ruelle sombre, et, avant de s'engouffrer dans une rue pleine de passant, rabattit une capuche sur son visage, pour rester dissimulé, même s'il se dévoilait au grand jour. Il était vêtu d'une large chemise blanche sous son manteau marron foncé, et il avait un pantalon noir; il était donc habillé comme à ses habitudes quand il sortait pour affronter la ville : il se réfugiait dans les plus noires des couleurs pour se confondre avec l'ombre. Et ca marchait : entrainé par le flux des passants, il traversa l'allée marchande de la ville, tourna dans une petite ruelle, continua son chemin qu'il connaissait par cœur pour l'avoir parcouru de nombreuses fois dans ses cauchemars. Plus il s'éloignait du centre ville, plus les passants se faisaient rares. Les habitations presque impeccables devenaient des bicoques délabrées. Enfin, il arriva dans ce qui pouvait se vanter d'être les bas-fonds les plus miteux de la ville : le sol même était gadoue, impraticable pour les calèches, et aucune maison ne semblait prétendre offrir un soupçon d'hospitalité à qui que ce soit. Des pauvres mendiants s'alignaient contre des murs. Aleksander fit apparaître une carte, qui représentait un coffret remplit de pièces d'or, et la posa à terre avant de s'éloigner. Quand il fut suffisamment loin, la carte se transforma en le même coffre, qui ne pouvait même plus fermer tellement il était remplit de pièces. Les clochards les plus proches hallucinèrent, laissèrent leurs bouteilles tomber à terre pour s'avancer vers ce qu'ils qualifiaient déjà d'un miracle.

Aleksander pouvait en effet, dès qu'il en avait l'occasion, arriver à montrer sa générosité envers les plus démunis. S'il souhaitait un monde sans crimes, il y aurait comme autre problème la différence de niveau de vie. Il y aurait peut-être toujours un problème. Mais il ne perdait pas espoir, et ne perdait pas son objectif principal : abattre les tueurs.

Il remonta alors dans vers des quartiers plus aisés, qui n'étaient toujours pas dans le centre-ville, mais qui affichaient un niveau de vie moyen. C'était là que se trouvait l'auberge où il avait assassiné quelqu'un, avant de prendre la fuite. Il s'arrêta devant la façade, devenant presque livide. En deux ans et demi, c'était la première fois qu'il revenait. Les tenanciers n'avaient sans doute pas oublier le malheur qui avait frappé un de leurs clients, mais le passage d'Aleks avait été si furtif que personne n'avait pu l'identifier correctement. En deux ans, il avait aussi changé, et pour couronner le tout, s'était teint les cheveux, pour différencier son appartenance avec Emil.

Il avança donc, après quelques secondes, vers la porte, et il la poussa. Il arriva alors dans une pièce blanche, éclairée par de grandes fenêtres, et où des tables rondes s'alignaient, où s'asseyaient de nombreuses personnes. En deux ans, rien n'avait changé. Aleks tournât la tête vers l'endroit où était assis sa victime. La chaise était vide. Poussé par une étrange raison, il alla s'y asseoir. C'était dans un angle de la pièce, la lumière ne le touchait pas. Il ne se risqua cependant pas à enlever sa capuche.
Une femme arriva, toute souriante, pour lui proposer à boire. Levant à peine la tête vers elle, il répondit :

«Un alcool pas trop fort.»

Elle le lui amena directement, et se pencha en avant pour essayer de voir qui pouvait se cacher sous la capuche. Instinctivement, Aleksander utilisa la magie psychique qu'il avait copiée à Black Jack : il entra dans l'esprit de cette femme et hurla, premier réflexe compréhensible qu'il eut depuis qu'il était sur les lieux de son crime, qu'elle devait oublier tout ça. La femme, contrôlée par les ordres d'Aleksander, se releva, surprise, et, comme un automate, se retourna et s'en alla, sans un mot. Aleksander resta quelques secondes le souffle rauque, énervé sans aucune raison apparente. Il se surprit alors à penser que c'était un tel énervement qui l'avait conduit à tuer. Essayant alors de se contrôler, il fermât les yeux.

.:Flash-Back:.
    Il était jeune, assez beau, mais son visage était pourtant déformé par la colère. Il poussa la porte de l'auberge, et sans s'arrêter, s'avança vers le comptoir.

    «Un alcool pas trop fort.»

    Le tenancier, intrigué, servit tout de même un verre d'alcool au jeune garçon, quand soudain, un homme au fond du bar se mit à railler :

    «Regardez-le, ce zigoto ! Avec ses vêtements, il se croit où, là ? Hé ! C'est pas carnaval, mon pote !»

    Des femmes assises à la même table que l'homme qui venait de lancer cette réplique se mirent à glousser. Le jeune garçon du comptoir se retourna alors vers lui. Il dévisagea cet homme, assis dans l'angle de la pièce, riant avec ces femmes.
    Dix secondes plus tard, cet homme trouvât la mort.


Aleks rouvrit les yeux. Il venait de revivre, encore une fois, la fameuse scène qui le hantait. Il avala une gorgé de l'alcool que la femme lui avait servit, et se rendit alors compte qu'un liquide chaud coulait sur son visage. Il saignait encore du nez. Cela se faisait de plus en plus souvent, dès qu'il utilisait la magie psychique. Au final, qu'allait être les conséquences ? C'était contre la nature de s'infiltrer dans l'esprit des autres. Était-ce Dieu qui le punissait ainsi ?

Il resta ainsi à se morfondre quelques temps. Il souffrait de revivre cette scène, plus intensément que jamais, en étant sur les lieux mêmes du crime. Il resta ainsi toute la journée dans la même position. Et, contrairement à ce qu'il pensait, revivre en plein décor le meurtre ne l'aida pas. Il pensait arriver à trouver ce à quoi il pensait quand il a tué cet homme. Retrouver le courage pour, à nouveau, tremper ses mains dans le sang, pour laver Fiore de ces crimes.
De son crime.

Enfin, alors que la nuit était tombée, il se leva. Sa tête lui faisait mal, tellement il avait réfléchit sans trouver de réponses à ses questions. Il déposa de l'argent sur le comptoir, et s'en alla vers la sortie. Il poussa la porte et fit un pas en avant.
Une personne, pourtant, s'apprêtait à rentrer dans le bar, et il se cogna assez brutalement à elle, en lui donnant un fort coup d'épaule. Il en fut cependant assez déstabilisé, arrachés à ses profondes pensées pour la premières fois depuis des heures. Il croisa alors le regard de la personne : c'était une jeune fille, blonde aux yeux bleus. La lune, ce soir si claire, se refléta dans les yeux de la fille. Aleksander, troublé, se rendit alors compte que sa capuche était tombée en arrière.
Il n'aurait pas été si déstabilisé, il aurait utilisé la magie psychique pour faire toute oublier à cette femme. Mais il ne maitrisait pas vraiment ce qu'il faisait, et c'est alors, sans s'excuser, qu'il remit sa capuche d'un coup et se retourna, laissant cette jeune femme.

Il se précipita dans une ruelle non-loin. Il reprenait petit-à-petit ses esprits. Il aurait du rentrer dans l'esprit de cette fille pour lui ôter ce qu'elle venait de voir. Il aurait aussi du se téléporter illico, mais non, il préféra marcher, courant presque. Il fallait qu'il reprenne ses esprits. Il s'arrêta alors dans une ruelle qui se trouvait juste sous la pleine lune. Il souffla enfin, fermât de nouveau les yeux pour réfléchir à ce qui venait d'arriver. Si cette fille parlait, le lendemain il ferait de nouveau la une de tous les journaux. Il s'apprêta à se téléporter alors, pour rentrer au sein de la guilde, de sa guilde.

Mais avant cela, il leva la tête vers la lune. Cette nuit, étrangement, elle était visible, non cachée par les nuages. Il resta ainsi quelques secondes, la tête en l'air, à contempler sans but précis le satellite.
Il n'y avait aucun vent à l'horizon. La nuit s'annonçait plutôt calme.
 MessageSujet: Re: Croisement Nocturne   Croisement Nocturne EmptyVen 11 Mar - 19:35

Abigail Phoibos
Abigail Phoibos

Indépendant Légal

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Musique

Les rayons factices du soleil pénétrèrent avec détermination les volets à moitié clos. La pâle lueur de l’astre du jour définissait les contours de ses longs cheveux blonds, léchait sa joue gauche sur quelques centimètres, longeait le bout de son nez. La dénommée Abigail émit un grincement de mécontentement lorsque l‘onde lumineuse envahit ses paupières fermées. Elle n’était pas du matin. Elle se redressa avec nonchalance et s’étira machinalement, puis avec la plus grande détermination du monde, elle se leva. Son corps émergea ainsi de l’ombre opaque pour rejoindre les quelques filets lumineux vers son visage endormi. Elle osa lancer un regard vers la fenêtre pour regarder ce qu’il se tramait hors de la chambre. Puis ses pieds la guidèrent mécaniquement jusqu'à la salle d‘eau, signalée par cette sensation plus froide sur la peau, la rigidité du carrelage sous ses talons. Elle se courba un peu plus au dessus du lavabo, tourna le robinet, et regarda l'eau se déversait le long de la porcelaine. Abigail plongea alors ses mains ankylosées dans le filet glacé, et aspergea son visage. Ses bras frissonnèrent un instant : des perles liquides sillonnaient sa peau jusqu'à l’extrémité de ses coudes. Son visage partit en arrière, tordant sa nuque raidit. Ses doigts qu'elle avait repassés sous l'eau vinrent masser cette dernière. Puis elle reposa ses mains sur le bord de porcelaine. Ses yeux se fermèrent, et elle s'immobilisa un instant. Elle inhala l’oxygène comme si elle suffoquait, puis ses pieds firent demi-tour pour la guider instinctivement devant son armoire.
Aujourd’hui, elle opta pour une tenue quelque peu spéciale. Tout d'abord d'un vêtement noir étriqué recouvrant le corps des pieds jusqu'au cou, suffisamment souple pour ne pas gêner ses mouvements. Par-dessus, une tunique pourpre sans manches, également moulante, fendue sur les cotés, le pan arrière plus long qu'à l'avant. Un subtil motif d'aile représenté sur le pan avant. Abigail porta également une paire de longs gants noirs se limitant jusqu’à la moitié de ses avants bras; ainsi que des bottes de couleur beige attachés avec des lacets rouges. Une ceinture à poches en cuir beige enserrant sa taille fine et bien tracée et une très longue écharpe bleue pour combler l’ensemble. (La tenue en image Ici)

Sans se poser plus de questions, elle s’engouffra à l’extérieur de son logement et rejoignit à pas feutrés l‘entrée de Blue Pegasus. Sans un regard en arrière elle se glissa dans l'ouverture de la porte. Et sans un bruit, elle y entra. A peine eut-elle le temps de s’infiltrer avec silence qu’un homme dépourvu de chevelure l’accosta en un majestueux sourire. Son accoutrement ne changeait pas, muni d’un simple débardeur et d’un simple short à rayures d’un camaïeu rose bonbon.

"Abi’ ! Tu es bien matinale aujourd’hui. ♥
- Bonjour, maître. Ajouta-t-elle dans un sourire chaleureux, arborant ainsi de jolies fossettes.
- Quel bon vent t’amènes aussi tôt, ma jolie ?
- Disons que le soleil n’a pas été bien clément avec moi et m‘a extirpé de force des bras de Morphée… et puisque je suis là, désormais. Je vais jeter un œil au panneau des missions pour voir ce qu’il y a.
- Oh, je vois Abi-chérie, regarde bien alors ! ♥ Il y a plein de petites missions qui ne demandent qu’à être prise !"

Sur ses dires, Abigail s’approcha du tableau d’un pas altier et léger, comme si elle ébauchait des pas de danse sur chaque mètre. Elle se pencha pour examiner avec intérêt l’écriture des missions rédigée à la machine. D'une encre encore fraiche, son blanc immaculé contrastait avec la noirceur épaisse du panneau. Elle se saisit d’une mission, qui était certes banale et d‘une piètre originalité. Néanmoins, la requête serait vite estoquée et elle recevrait rapidement son du. Ca l’arrangeait dans un sens puisque ça lui extirperait le poids du loyer des épaules. Ensuite, elle aurait le loisir de pouvoir dépenser dans babioles et autre accessoires fantaisistes.


" Je vais prendre celle-là.
- Ah oui ? Fais attention, je n’ai pas envie que tu côtoies des bars peu fréquentables, ma poupée. ♥ Je vais m’inquiéter si tu ne fais pas attention.
- Si je me dépêche, je pense que je serais là demain. J’y vais, à très vite. "

Les lèvres de Bob s’ esquissèrent en un léger sourire. Lorsqu’elle acheva sa dernière phrase, sa silhouette s’effaça dans un silence presque affolant.

***

Placide et sereine, Abigail se sentait affreusement bien, le paysage défilait sous ses perles océaniques. Deux mages d’une autre guilde siégeaient en face de la jeune fille. Ils ergotaient sur l’attaque qu’il y avait eut lieu à Era. Abigail avait eut vent qu’une guilde illégal répondant au nom de Legion avait mené l’assaut il y a peu de temps. Elle se contenta d’émettre un soupir, lassée de ces racontars qui ne parvenaient pas à l’intriguer. Le train fit son entrée dans la gare, une fois stoppé, le convoi s’ébranla doucement. La demoiselle s’immisça dans l’épaisse nuée humaine. Une fois hors de la gare, Le vent se leva progressivement, s'incarnant pour l'instant sous forme d'une légère brise. Une brise revigorante et fraiche qui s’engouffra dans sa chevelure. Les rayons du soleil vinrent lui caresser délicieusement le visage, Les talons de ses bottes percutaient avec légèreté les pavés qui constituaient la rue, rythmant son pas dans le joyeux tintamarre de la ville.

Durant le reste de la journée, elle récolta quelques données sur le pseudo mage qui semait le désordre dans les bas quartiers de la ville. Le jour défila, puis à la suite de diverses recherches, Abigail repéra le fameux mage. De loin, elle l'épiait et guettait ses moindres faits et gestes. Le soir, la mage remarqua que la personne tant convoitée s’engouffrait dans un bar, celui-ci se trouvait assez exiler de l'avenue principale, vraiment situé dans un coin discret. On ne pouvait qu'y tomber par simple et pure chance, conclut-elle. A son tour, elle s’avança dans ce lieu. Alors qu’elle s’apprêtait à entrer, elle fut violemment bousculée par un individu. Elle recula légèrement en se frictionnant l’épaule. Sa tête se dressa, et là, une lueur d’étonnement se lit dans ses yeux limpides. Cet homme…
Il ne s’agissait donc pas d’un mirage, durant le peu de temps qu’ils se scrutèrent l’un et l’autre, Abigail analysa rapidement le portrait de l’homme. A moins d’être d’une nature profondément stupide, elle le reconnut immédiatement. Sur le coup, elle fut trop étonnée pour pouvoir agir, jamais elle n’aurait songé à le rencontrer d’une façon si imprévue. Des rumeurs disaient qu’il avait succombé une ultime fois aux ténèbres de son âme. Que son cœur était devenu si froid qu'il avait fini par se briser. Et qu'il poursuivrait à jamais sa sanglante représentation. Alors qu’elle réfléchissait, elle remarqua soudainement que le mage préféra s’évaporer dans la nuit.

Privée de toute réflexion, elle fut subitement frappée par une monomanie. Dans une aveuglante démence, elle se mit à courir aussi vite qu'elle le pût… pour parvenir à le rejoindre avant qu’il ne se sauve. Elle remarqua qu’il s'engouffra dans une allée située à quelques mètres. C'était une ruelle véritablement isolée, l'espace y était vraiment restreint et limité. Ses yeux discerna à quelques mètres seulement l’enveloppe charnelle d‘Aleksander. Elle ne pourrait expliquer de manière rationnel ce qui l’avait saisi à ce moment-là. Elle progressa pour franchir les quelques mètres qui les séparaient. Puis elle marqua une pause. L’homme avait sûrement remarqué sa présence puisque sa tête pivota vers sa direction, Abigail discerna un regard empli d'acrimonie, cependant cette image ne la troubla pas et promptement elle se décida même à l’apostropher. Elle s’exprima de manière à montrer qu’elle n’était pas intimidée, Sa voix s’offrit même le luxe d’employer un ton plutôt détendu - un peu trop, d’ailleurs.-

"Je n’ai pas l’intention de l’hurler sur tout les toits que je t’ai aperçu... Seulement j’aimerais te parler. "

Elle plongea ses yeux limpides dans le regard de son interlocuteur pour ainsi lui prouver sa sincérité. Libre à lui, s’il désirait lui déléguer sa confiance. Il ne sembla pas réticent, peut-être juste intrigué par cette jeune mage qui osait l’aborder d’une manière (un peu trop) indélicate. C’est sur que leur statut magique n’était pas comparable, pourtant Abigail n’était pas apeurée du fait de débuter une conversation avec un maître d’une guilde illégal. Nul ne pouvait comprendre le raisonnement de l’adolescente. Mais elle se sentait tellement coupable d’avoir laisser son frère plongé dans l’obscur qu’elle espérait avoir ne serait-ce que des paroles échangées avec ce mystérieux garçon, qui, étrangement, elle ne jugea pas de mauvais.

"Je ne saurais pas t’argumenter le comment du pourquoi…Mais je ne pense pas que tu sois quelqu’un de mauvais. Seulement quelqu’un de perdu."

Le ton employé n’était pas hostile, sa voix s'était élevée dans un murmure presque inaudible dans le temps. Un murmure calme et quelque peut distrait. Son minois se redressa pour contempler ainsi l’Astre de la Nuit qui semblait dévisager les deux individus avec un doux sourire. Elle désirait ne serait-ce qu’une seule fois, entendre la réponse de son interlocuteur.
 MessageSujet: Re: Croisement Nocturne   Croisement Nocturne EmptySam 12 Mar - 15:52

Hancko Emil
Hancko Emil

Indépendant Illégal

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Aleksander, toujours dans la ruelle des quartiers moyens d'Hosenka, était parfaitement éclairé par la lune. De grandes ombres se dessinaient sur les murs étroits juste à côté de lui, il pouvait même, grâce à une petite lanterne d'une rue adjacente dont la lumière parvenait faiblement jusque ici, voir se dessiner sa propre ombre devant lui. Il s'alarma alors quand il vit qu'une nouvelle ombre se dessinait, non loin de la scène. Il se retourna vivement, et s'aperçut qu'une silhouette se trouvait là, au milieu de la ruelle, comme lui. Elle le contemplait, suffisamment proche pour discerner son visage. Elle était habillée avec une sorte de tunique rouge, assez étroite, qu'elle avait enfilée au dessus d'un vêtement noir qui devait sans doute la couvrir de la tête aux pieds. Elle avait cependant de longs gants, tout aussi noirs, qui lui montaient jusqu'au dessus des coudes, d'ailleurs les dernières phalanges de ses doigts tous plus minces que les autres ressortaient aux extrémités. Une longue écharpe bleue l'enlaçait pour la prévenir du froid qui allait s'imposer de plus en plus cette nuit. Elle avait de longs cheveux blonds, lisses et visiblement soyeux, qui se confondaient avec son écharpe, et même si quelques mètres les séparaient encore, Aleks pu voir la clarté de ses yeux bleus, et il l'identifia alors immédiatement comme la fille qu'il avait bousculé en sortant du bar. Elle l'avait à coup sûr suivi. Il s'en mordit presque les lèvres. Les erreurs s'étaient accumulées tout le long de sa journée – et visiblement, il ne semblait pas encore en état d'aller se coucher pour oublier tout ça.
Alors qu'il était presque pétrifié face à une telle apparition, ce fut la jeune fille qui rompit le court silence qui glaçait le mage noir.

«Je n’ai pas l’intention de l’hurler sur tout les toits que je t’ai aperçu... Seulement j’aimerais te parler.»

Sa voix était calme, presque douce. Elle avait reconnu Aleksander, comme il l'avait craint, et pourtant, elle ne semblait pas du tout affolée par cette apparition. Se rendant compte que son piètre camouflage ne lui était plus utile, le jeune homme laissa retomber sa capuche derrière lui, confirmant donc son identité. Il plongea son regard dans celui de la fille, et ne trouva aucune expression équivoque : que ce soit de la colère ou de la peur; les yeux bleus de cette fille n'affichaient rien à part une certaine once d'assurance. Elle semblait comme déterminée et avait visiblement engagé la conversation de son plein gré.

«Je ne saurais pas t’argumenter le comment du pourquoi…Mais je ne pense pas que tu sois quelqu’un de mauvais. Seulement quelqu’un de perdu.»

Il fut passablement choqué par cette nouvelle phrase. Il ne connaissait pas cette fille. Peut-être était-elle mage, peut-être pas. En tout cas, elle semblait perspicace et pleine de ressources. Elle avait donc avoué qu'elle ne pensait pas qu'il y avait de la méchanceté en lui, mais qu'il était juste perdu.
«Perdu.» Le mot était presque insignifiant. Pourtant, Aleksander ne trouva rien pour défaire cette image de sa tête : il ne trouvait aucune raison pour défendre qu'il n'était pas perdu. Au contraire, à l'évocation de ce mot, il trouva plein de symptômes qui lui confirmèrent cette idée.
Il y avait le Emil d'origine, celui qui avait tué. Ensuite, cet Emil s'était séparé en deux : il avait enchainé une mauvaise partie, Aleksander, et était resté en tant que «bon», gardant le nom d'Emil, même s'il était plus adéquat de le désigner comme étant le Nouvel-Emil. Récemment pourtant, la partie mauvaise, Aleksander, s'était libérée et semblait avoir prit le dessus. Mais était-ce réellement ce qui s'était passé ? Emil s'était séparé de toute sa personne qui avait une vocation violente et malsaine. Il avait ainsi créer Aleksander.
Mais aujourd'hui, s'il était vraiment Aleksander, pourquoi l'idée de répandre la mort semblait l'effrayer au plus haut point ? Était-il vraiment Aleksander ? Ou alors, était-il simplement redevenu le Emil originel – était il une fusion de la bonne partie avec la mauvaise ?
Il était perdu, il l'admettait maintenant. Perdu dans toutes ces identités. Il ne savait plus qui il était. Et il s'en redit vraiment compte à cet instant.

«Je suis Aleksander, le chef d'une guilde noire qui commande des meurtres. Tout ce qui se fait sous le nom de Legion se rapporte à moi. Je suis le seul et l'unique responsable des tueries qui ravagent Fiore.»

Il hésita à rajouter qu'il n'avait lui-même, pour l'instant, pas participé à la sauvagerie sanglante que répandait sa guilde, mais finalement, il se ravisa.

«Alors, perdu ou non, je ne peux pas ne pas être méchant. Je suis...ignoble.»

Il baissa la tête. L'espace d'un instant, la fille avait contemplé la lune, elle aussi.

«Mais il faut bien que quelqu'un s'occupe de purifier le Royaume. C'est la mission principale de Legion.»

Avec cette dernière phrase, il releva la phrase, déterminé. Il se surprenait lui même à se confier d'une telle façon à une jeune fille, dont il ne savait pas son nom. Il se rendit compte alors que des millions de personnes habitant Fiore devaient le connaître, lui. Alors qu'il ne connaissait lui-même aucune de ces personnes.
Cette pensée l'attrista. Un jour, peut-être, sera-t-il reconnu. Ou alors, à jamais, il sera considérer comme un des plus grands criminels. Si le plan de la guilde marchait, peut-être qu'avec du recul quelqu'un s'apercevrait qu'il n'y aurait aucun meurtre depuis que Legion aurait terminé sa purge. Mais il sera trop tard pour lui. Sa vie est tracée, et son destin continuera la lignée dans laquelle il est actuellement lancé.
 MessageSujet: Re: Croisement Nocturne   Croisement Nocturne EmptyDim 13 Mar - 20:00

Abigail Phoibos
Abigail Phoibos

Indépendant Légal

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Lumières dans les ténèbres. L'Astre de la Nuit trônait fièrement au milieu du ciel, scintillant en chœur avec les quelques étoiles. Manteau sombre paré de joyaux. La jeune fille laissait ses deux iris d'une intensité fascinante observaient avec intérêt ce paysage. Plissant sensiblement les paupières contre l'agréable brise qui, par la même occasion, faisait danser ses mèches de cheveux dans des directions opposées. Son écharpe flotta dans le rythme mélodique qu’imposait le vent. Elle entendit le plissement d’un vêtement. Sans pour autant décrocher son regard de L’Astre Lunaire, elle se doutait que le jeune homme avait retiré son accoutrement qu’il ne lui était désormais plus d’aucune utilité.

"Je suis Aleksander, le chef d'une guilde noire qui commande des meurtres. Tout ce qui se fait sous le nom de Legion se rapporte à moi. Je suis le seul et l'unique responsable des tueries qui ravagent Fiore. "

Ce furent les premières paroles du maître de Legion, l'ombre d'un sourire flotta quelques instants sur le bord des lèvres d’Abigail. Ce n’était pas réellement de la fierté -quoi qu’un peu-, mais elle semblait rassurée qu’il lui réponde. Cela renforçait sa thèse. Outre sa réponse, elle constata aussi qu’aucune once d’hostilité n’émanait de son corps. Elle décida d’ailleurs de détacher son regard hypnotisant pour le reposer sur Aleksander. Elle fut soudainement saisi d‘une convulsion. Cheveux noir, yeux semblable aux siens. Ces quelques attributs la firent tomber des nues, si bien qu’elle lâcha un murmure inaudible entre ses lèvres pincées.

"Tu lui ressembles tellement…"

La jeune fille tentait de contrôler les battements désordonnées de son cœur - ce maudit vulnérable organe. Il cognait dans sa gorge, dans son ventre, il la rendait folle. Sa raison parvint à contenir ses paroles et peu à peu sa chamade tumultueuse s‘estompa. Ce n’est pas lui. Ressaisis-toi! - Elle osa regarder son interlocuteur qui semblait lui aussi égarer dans ses songes. Si bien, qu’il n’avait pas remarqué l’aliénation qui l’avait possédé. Son regard reprit une once d’assurance, pourquoi était-elle prête à s’investir autant pour une personne qu’elle ne connaissait guère et qui semblait être -selon les rumeurs- une monstruosité dépourvu de toute humanité ?

"Alors, perdu ou non, je ne peux pas ne pas être méchant. Je suis...ignoble.

- Ignoble ? Je ne pense pas que cet adjectif te sied à merveille. Si tu étais si abject, tu ne perdrais pas ton temps à dialoguer avec une mage de bas étage.

Il courba la tête en guise de réponse, la demoiselle eut un léger haussement d’épaule. Puis, elle fixa de nouveau l’Astre Lunaire, un silence s’installa entre les deux protagonistes. Peut-être s’y prenait-elle d’une manière exécrable ?

" Mais il faut bien que quelqu'un s'occupe de purifier le Royaume. C'est la mission principale de Legion. "

Cette phrase eut le don d’agacer Abigail, pourquoi « purifier »?

- C’est bien ce que j’ai cru comprendre. Mais penses-tu réellement qu’exercer une purge soit le meilleur des moyens ? Ce n’est pas en annihilant les symboles de déchéance et de corruption tels que des assassins que tu rendras forcément heureux une population si tu le fais par le sang. A ton avis, à quoi servons-nous, nous les mages légaux ? Nous sommes ici pour stopper et protéger le peuple, c‘Est-ce que tu es censé être à la base. Même si ton intention est bonne, tu ne l’utilises pas avec la meilleure méthode. Ne te laisse pas séduire par cette soif de pouvoir. On ne purifie pas un pays en employant la manière forte et en le lavant par le sang. Tu peux encore tenter de faire machine arrière, arrête ça tant que tu en as encore la possibilité.

Une fois sa tirade terminée, ses narine se dilatèrent pour ainsi inhaler l‘oxygène. Elle était à bout de souffle, pas parce qu'elle avait trop parlé, mais plutôt parce que chaque mot avait été durs à prononcer, difficiles à choisir. En réalité, parler avec franchise était quelque chose d'épuisant. Peut-être qu’elle agissait en vain ? Néanmoins Abigail était incapable d‘être spectatrice sans pouvoir agir. La culpabilité rongeait son cœur depuis ce qu’il s’était passé quelques années auparavant. Et la voilà, aujourd’hui, plongée dans une situation similaire. Elle franchit les quelques pas qui la séparait d’Aleksander, et le fixa. Il semblait réellement égaré. Ses phrases l’avaient surement percuté de plein fouet. Une expression compatissante était désormais peinte sur son visage.

" Je suis désolée de te le dire d’une manière aussi brusque, ça ne doit pas être très agréable à entendre… J’ai oublié de me présenter, je m’appelle Abigail et je suis une mage de Blue Pegasus."

Il sembla de nouveau légèrement surpris. Au moins, il saurait à qui il a affaire, une mage d’un médiocre niveau certes, mais aux convictions inébranlables. Ainsi, elle lui montrait par la même occasion qu'elle lui accordait sa "confiance" puisque son identité était révélée. Ses doigts se glissèrent autour de son écharpe et elle la retira pour la tendre vers Aleksander.

Prends-la, au moins, tu te souviendras de moi. Et puis, elle te permettra de réfléchir. "


Elle lui adressa un sourire, arborant de jolies fossettes sur le coin de ses joues. Elle n’était pas réellement douée pour les discours, mais elle essayait d’être bienveillante. Il devait sûrement la prendre pour une inconsciente, mais ça lui était complétement égal.
 MessageSujet: Re: Croisement Nocturne   Croisement Nocturne EmptyLun 14 Mar - 19:45

Hancko Emil
Hancko Emil

Indépendant Illégal

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Des qu'Aleksander avait parlé, la jeune fille avait répondu directement de manière franche. Quand il se qualifia, elle le reprit presque aussitôt :

«Ignoble ? Je ne pense pas que cet adjectif te sied à merveille. Si tu étais si abject, tu ne perdrais pas ton temps à dialoguer avec une mage de bas étage.»

Il baissa la tête, mais c'était pour cacher un faible sourire. Quand il avait évoqué la purification, elle s'était énervée – sans réelle colère, c'était plus qu'elle paraissait si dérangée par ce mot qui la bousculait qu'elle le montra directement en répliquant :

«C’est bien ce que j’ai cru comprendre. Mais penses-tu réellement qu’exercer une purge soit le meilleur des moyens ? Ce n’est pas en annihilant les symboles de déchéance et de corruption tels que des assassins que tu rendras forcément heureux une population si tu le fais par le sang. A ton avis, à quoi servons-nous, nous les mages légaux ? Nous sommes ici pour stopper et protéger le peuple, c‘est-ce que tu es censé être à la base. Même si ton intention est bonne, tu ne l’utilises pas avec la meilleure méthode. Ne te laisse pas séduire par cette soif de pouvoir. On ne purifie pas un pays en employant la manière forte et en le lavant par le sang. Tu peux encore tenter de faire machine arrière, arrête ça tant que tu en as encore la possibilité.»

Aleksander fut si étonné par cette morale qu'elle lui faisait qu'il ne sut quoi répondre sur le moment. Elle était pleine de conviction quand elle dénonçait les agissements même de Legion qu'elle en impressionna le mage. Qui était-elle vraiment ? Comme si elle avait entendu sa requête, après avoir reprit son souffle, elle se présenta :

«Je suis désolée de te le dire d’une manière aussi brusque, ça ne doit pas être très agréable à entendre… J’ai oublié de me présenter, je m’appelle Abigail et je suis une mage de Blue Pegasus.»

Ainsi, elle se prénommait Abigail. Aleksander ne pu s'empêcher de sourire.

«Blue Pegasus est une guilde des plus célèbres du Royaume. Pour avoir réussi à y rentrer, le chef – Bob si je me souviens bien – a du voir en toi des capacités exceptionnelles. Tu n'es pas une mage de bas étage, Abigail.»

Elle s'approcha alors soudainement vers lui, et Aleks faillit presque avoir un mouvement de recul. La différence qu'il y avait entre elle et lui l'impressionnait au point qu'il en avait peur. Il ne savait que penser de ce qu'elle lui avait dit. Tout se brouillait dans sa tête, et il n'arrivait pas à réfléchir normalement. C'est alors qu'une fois suffisamment proche, elle dénoua son écharpe puis la lui tendit :

«Prends-la, au moins, tu te souviendras de moi. Et puis, elle te permettra de réfléchir.»

Il en eut presque un frisson. Cette Abigail était d'une bonté extrême, il en venait d'avoir la preuve. Avec des mains incertaines, il se saisit de l'écharpe bleue, et la fixa longuement, sans prononcer mot. Il la tenait comme si elle était étrangère, qu'il ne savait pas comment s'y prendre – avec une écharpe. Enfin, il parla.

«Abigail, cette écharpe est pure, je ne voudrais pas la souiller avec mes mains tachées de sang.»

Il dévia son regard sur le côté, évitant de regarder la fille dans les yeux, presque par honte.

«J'ai tué un homme, prit d'une rage démesurée. Je m'en veux, depuis ce temps. Et c'est...c'est comme un combat contre moi même que j'ai engagé en fondant Legion. J'ai voulu à maintes reprise me punir – et punir l'homme – de ces crimes affreux qu'il commet. Je m'en voudrais toute ma vie, et seule la mort m'arrachera ce sentiment de dégout. Comme si je voulais prendre une vengeance sur moi-même. Et le meurtre créé cette même vengeance, dans n'importe quel individu. Je suis certain que tu as déjà rencontré quelqu'un, ravagé par la mort, qui a tourné fou tellement il voulait se venger.»

Il marqua une pause, osant de nouveau regarder les yeux de la jeune fille.

«Je me contient. J'ai réussi à ne pas tuer de nouveau. Mais les criminels tuent, encore et toujours. Sais-tu qu'un seul assassin affirmé tue dans sa vie en moyenne douze personnes ? Ces douze personnes ont des parents, peut-être des femmes ou des enfants. Tout sa famille, après le deuil, passera dans la vengeance. Un criminel, en tuant, en engendre donc une dizaine d'autre. C'est un cercle vicieux. Même en prison, les criminels s'entraident pour s'échapper, ou alors récidivent à leur sortie. Je connais ce sentiment de vengeance. Il me dévore, et dévore sans doute une bonne partie du Royaume. Alors je crois qu'on peut parler d'une purge, si on veut arrêter ça. Quel autre moyen y-a-t-il ? L'enfermement à perpétuité ? Peut-être. Mais si le criminel reste en vie, l'homme endeuillé du meurtre de sa femme n'aura pas trouvé fin à sa vengeance, et toujours poussé par ce sentiment, deviendra un assassin à son tour, abattant sa haine sur quelqu'un d'autre, un innocent peut-être.»

Il regarda alors l'écharpe, qu'il tenait toujours dans les mains, tout en continuant.

«Legion, pourtant, arrive à stopper ce processus. Quand un de mes mages tue un criminel, même si les autorités sont en rognes, des villageois qui ont été touchées par les agissements de cet assassins se retrouvent à bénir Legion d'avoir stopper ce fléau. Et à la fin, il ne restera qu'un groupe de criminel, constituant la guilde Legion. Et ce groupe est sous mon contrôle, j'assure qu'il n'y ait pas de débordement. Abigail, s'il te plait, comprends moi.»

Il releva les yeux vers ceux de la fille. Sa dernière phrase avait été dite d'une voix presque brisée. Comme si il lui demandait une réponse, une alternative au discours qu'il venait de prononcer. Comme si cette voix, provenant du plus profond de lui, hurlait à l'aide.
 MessageSujet: Re: Croisement Nocturne   Croisement Nocturne EmptyMer 16 Mar - 17:29

Abigail Phoibos
Abigail Phoibos

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Un sourire satisfait orna les lèvres rosies d’Abigail lorsqu’il saisit l’écharpe avec un sentiment d’hésitation. Le maître de Legion n’était pas un homme corrompu ni côtoyé par les ténèbres. Son regard en disait long. Pendant son silence, la mage en profita pour l’analyser. Était-il réellement le maître de Legion pour avoir une attitude si placide et apeurée ? Peut-être n’avait-il pas commit un réel meurtre durant sa carrière de mage illégal.

Abigail, cette écharpe est pure, je ne voudrais pas la souiller avec mes mains tachées de sang. "

Lorsqu’il acheva cette première phrase, son visage et son regard se détourna, il venait d’être en paradoxe avec les pensées de la demoiselle. La jeune fée prise au dépourvue, ne parvint pas à répondre du tac au tac. Elle en jugeait d’ailleurs qu’il n’en serait pas la peine, surtout qu’elle constata bien assez vite qu’elle le stopperait dans son élan. Ses perles océaniques tentèrent de chercher le regard d’Aleksander plongé dans les ténèbres, mais elle ne discerna les prunelles du jeune homme, entravé par l’obscurité.

"J'ai tué un homme, prit d'une rage démesurée. Je m'en veux, depuis ce temps. Et c'est...c'est comme un combat contre moi même que j'ai engagé en fondant Legion. J'ai voulu à maintes reprise me punir – et punir l'homme – de ces crimes affreux qu'il commet. Je m'en voudrais toute ma vie, et seule la mort m'arrachera ce sentiment de dégout. Comme si je voulais prendre une vengeance sur moi-même. Et le meurtre créé cette même vengeance, dans n'importe quel individu. Je suis certain que tu as déjà rencontré quelqu'un, ravagé par la mort, qui a tourné fou tellement il voulait se venger. "

Abigail resta tout de même étonnée de cette confidence, elle prit même conscience de son positionnement. Elle acquérait sans l’ombre d’un doute d’inestimables révélations sur le maître de Legion. Ne sachant que répondre à de tels propos. Elle se contenta de l’écouter avec attention. Ce but réel qu’il s’était fixé, elle n’en revenait pas. Mais son esprit « tilta » sur le mot  « vengeance » qu’il employa pour se désigner. Ces mots traversèrent si vite les tympans d’ Abigail qu'elle se força à en rechercher l'écho dans sa boite crânienne, ils étaient réellement importants pour sa futur réplique. L'instant était passé si rapidement, mais resterait imprégné dans l’avenue de sa mémoire. Le brun pivota sa tête vers elle.

"Je me contient. J'ai réussi à ne pas tuer de nouveau. Mais les criminels tuent, encore et toujours. Sais-tu qu'un seul assassin affirmé tue dans sa vie en moyenne douze personnes ? Ces douze personnes ont des parents, peut-être des femmes ou des enfants. Tout sa famille, après le deuil, passera dans la vengeance. Un criminel, en tuant, en engendre donc une dizaine d'autre. C'est un cercle vicieux. Même en prison, les criminels s'entraident pour s'échapper, ou alors récidivent à leur sortie. Je connais ce sentiment de vengeance. Il me dévore, et dévore sans doute une bonne partie du Royaume. Alors je crois qu'on peut parler d'une purge, si on veut arrêter ça. Quel autre moyen y-a-t-il ? L'enfermement à perpétuité ? Peut-être. Mais si le criminel reste en vie, l'homme endeuillé du meurtre de sa femme n'aura pas trouvé fin à sa vengeance, et toujours poussé par ce sentiment, deviendra un assassin à son tour, abattant sa haine sur quelqu'un d'autre, un innocent peut-être."

Comme une impression de déjà vu ... et comme l'intuition que se sera pire. Il fallait qu’elle lui réponde, son raisonnement sonnait vrai, réellement. Aleksander semblait aveuglé par la haine qu’il se vouait à sa propre personne. Pouvait-on se haïr à ce point ? Accablée par ce ton de voix. Elle lâcha entre ses lèvres, d’une légère voix.

"Tu es naïf…"

Néanmoins, cela ne sembla pas l’affecter puisque ça ne l’empêchait pas de continuer son discours. Il fallait qu’elle attende mais si ça lui brûler les lèvres de ne pas répondre, ses mots étaient clairs. Elle devait le raisonner, sinon il fonçait tout droit dans la déchéance et l‘autodestruction. Elle craignait de ne rien faire, de le retrouver dans les dédalles de l’ivresse. Elle ne supportait plus cette impuissance dont elle faisait preuve dès qu’une personne se confier à dans l'espoir de trouver une solution.

"Legion, pourtant, arrive à stopper ce processus. Quand un de mes mages tue un criminel, même si les autorités sont en rognes, des villageois qui ont été touchées par les agissements de cet assassins se retrouvent à bénir Legion d'avoir stopper ce fléau. Et à la fin, il ne restera qu'un groupe de criminel, constituant la guilde Legion. Et ce groupe est sous mon contrôle, j'assure qu'il n'y ait pas de débordement. Abigail, s'il te plait, comprends moi."

Une fois ses mots achevés, quelque chose de déraisonné se produisit, Abigail sentit sur le visage de son interlocuteur, qu‘il attendait une réponse, un jugement, un conseil, un soutien. La jeune fée se tourna dos au mage et s’avança d’un pas en levant le visage vers la lune. Elle ne désirait pas qu’il s’aperçoit des plis que prendrait son visage lorsqu’elle débuterait elle aussi son discours en guise de réponse. Elle déglutit, puis ses paupières se fermèrent sous les rayons cru de L’Astre de La Nuit. Un silence s’était installé.

"Je te comprends. Mais….Ce n’est pas la meilleure méthode. Tu penses réellement que la vengeance doit être réellement assouvit ? Tu es certes intelligent, mais tu n’en restes pas moins naïf !"

Et voilà, elle avait crié. Lorsque Abigail prenait peur c'est tout ce qu'elle pouvait faire, s'énerver, s'emporter, alors qu'elle était juste confuse, troublée par ses propos et qu'elle ne savait pas quoi faire. Très mauvaise en sociabilité malgré sa gentillesse et son investissement ... Néanmoins, elle parvint à se calmer assez pour débuter son monologue. Elle se tourna lentement vers Aleksander. La voix de ce dernier semblait s’être extirpé après son long discours.

"Le sentiment de satisfaction que tu penses obtenir lorsque la vengeance sera accomplie n’est qu’illusoire. J’en ai déjà fait l’expérience. Crois-moi. La vengeance n’est juste présente pour garder en vie, et lorsqu’elle est accomplit, il ne demeure en toi aucune satisfaction. Tu ne seras alors qu’une enveloppe physique dénué de toute envie de vivre. Tu perdras ton âme et tu seras plus malheureux que tu ne l‘es maintenant. La dite Vengeance dont tu me parles n’est qu’un prétexte… un prétexte pour ressasser, pour vivre dans le passé et la mort, et surtout, pour ne pas vivre pour toi. Débarrasse toi de ces chaines qui t‘entourent. Ce sentiment de vide, tout le monde le ressentira. Malgré la douleur âpre, personne n‘y échappe."

Les traits d'Abigail se contractèrent subitement. Elle avait secoué la tête pour se remettre les idées en place tellement elle se sentait stupide à faire cette tête si le peu de conscience qui lui restait ne lui avait pas rappeler que c'était encore plus ridicule. Elle se reprit donc le mieux qu'elle put et offrit un sourire à son interlocuteur, sourire quelque peu ... Crispé.

"Une personne que je connais s’est laissé corrompre par la soif vengeance. Si bien qu’elle en est devenu à être avide de pouvoir pour la mener à bien. Avec le recul, je me dis justement que c’est-ce ce désir et uniquement ce désir qui parvient à l’animer. Je ne pense pas que tu veuilles en venir jusqu’à cette limite là, n’est-ce pas ? Tu peux contrôler... Mais jusqu’à quand ? N’as-tu pas non plus pensé que ces assassins, eux aussi ont de la famille ? On n’efface pas un meurtre en un causant un autre. Je comprends ton raisonnement, Aleksander, mais je ne pense pas que ça soit la meilleure solution."

Peu à peu, ses traits se détendirent pour échapper un sourire chaleureux, la lune éclaira ses cheveux blonds, son regard se planta dans celui du mage. Elle remarqua la profonde détresse qui baignait dans ses yeux. Un nouveau silence s’installa entre les deux individus, jusqu’à ce qu’elle reprenne la parole d’un ton rassurant.

"Ne t’inquiète pas. Je vais te soutenir, tu n’es pas la personne mauvaise que tout le monde s’imagine. Tu n’es peut-être pas quelqu’un d’une guilde légale. Mais tu restes une personne avec un bon fond. Tu as juste besoin d’aide. Et pour cela, laisse tomber ce désir de vengeance et vit pour toi et non pour cette vengeance. Tu renaîtras, je te l’assure et t’en donne ma parole. Je ne te laisserai pas mettre une date sur les prémices de ta décadence ni sur l'achèvement de ton funeste dessein. "

(Désolée pour le post pas vraiment au top, si y a un soucis, MP ^^)
 MessageSujet: Re: Croisement Nocturne   Croisement Nocturne EmptyVen 18 Mar - 18:53

Hancko Emil
Hancko Emil

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Une fois qu'Aleksander avait expliqué ses plans à la jeune Abigail et qu'il reprenait de grandes bouffées d'air, Abigail se retourna, et fit comme si elle le quittait. Il crut alors qu'il l'avait effrayé, ou déçu, en racontant tout cela. Mais elle s'immobilisa à quelques mètres seulement, lui tournant toujours le dos. Pendant qu'il avait parlé, il aurait jugé l'avoir qualifié de naïf. Elle le trouvait peut-être ridicule. Enfin, alors qu'il ne s'y attendait pas, elle hurla presque :

«Je te comprends. Mais….Ce n’est pas la meilleure méthode. Tu penses réellement que la vengeance doit être réellement assouvit ? Tu es certes intelligent, mais tu n’en restes pas moins naïf !»

Il avait sursauté. Sa voix, quand elle avait dit ça, était presque brisée, dégorgeant beaucoup de peine, mais teintée par beaucoup de colère. Un silence froid s'imposa alors, le mage n'osait plus parler. Personne, dans sa vie, ne lui avait parlé ainsi. Même ses adversaires le respectaient. C'était la première fois que quelqu'un critiquait, face à lui, ce qu'il faisait. Par extension, ce qu'il était.
La jeune mage de Blue Pegasus se tourna alors, lentement, vers Aleksander. Lui faisant de nouveau face, elle parla :

«Le sentiment de satisfaction que tu penses obtenir lorsque la vengeance sera accomplie n’est qu’illusoire. J’en ai déjà fait l’expérience. Crois-moi. La vengeance n’est juste présente pour garder en vie, et lorsqu’elle est accomplit, il ne demeure en toi aucune satisfaction. Tu ne seras alors qu’une enveloppe physique dénué de toute envie de vivre. Tu perdras ton âme et tu seras plus malheureux que tu ne l‘es maintenant. La dite Vengeance dont tu me parles n’est qu’un prétexte… un prétexte pour ressasser, pour vivre dans le passé et la mort, et surtout, pour ne pas vivre pour toi. Débarrasse toi de ces chaines qui t‘entourent. Ce sentiment de vide, tout le monde le ressentira. Malgré la douleur âpre, personne n‘y échappe.»

La vengeance l'empêchait donc de vivre ? Encore plus troublé, il réfléchit. Dans sa quête contre les criminels, il du avouer qu'il n'avait, en tout cas depuis la création de Legion, plus de vie propre à lui-même. Avant, quand il avait débuté sa carrière de mage, même s'il était Ermite, il voyageait, faisait des rencontres, se faisait même des amis. Il avait rencontré Mikio et Nellaka. Même si elle était son ennemie, il avait même un semblant d'amitié pour la défunte Nahoko. Désormais, mage illégal, il ne pourrait plus faire ces rencontres qui lui étaient chères. D'ailleurs, sa seule rencontre depuis qu'il était chef de Legion avait été cette Abigail. Il ne la connaissait que depuis quelques minutes, mais c'était pour lui une personne d'une envergure telle à celle de Mikio, c'était une personne qui pouvait le faire changer. Pourtant, la jeune fille était certainement plus que courageuse pour avoir oser s'adresser à un des criminels les plus recherchés du pays. C'était donc un fait rare, et personne d'autre ne recommencerait. Il n'aurait plus jamais de relations comme il l'avait eu. Son destin était tracé : éviter la civilisation, éviter le monde.

«Une personne que je connais s’est laissé corrompre par la soif vengeance. Si bien qu’elle en est devenu à être avide de pouvoir pour la mener à bien. Avec le recul, je me dis justement que c’est-ce ce désir et uniquement ce désir qui parvient à l’animer. Je ne pense pas que tu veuilles en venir jusqu’à cette limite là, n’est-ce pas ? Tu peux contrôler... Mais jusqu’à quand ? N’as-tu pas non plus pensé que ces assassins, eux aussi ont de la famille ? On n’efface pas un meurtre en un causant un autre. Je comprends ton raisonnement, Aleksander, mais je ne pense pas que ça soit la meilleure solution.»

Il avait déjà pensé à ça, c'est vrai. Mais pas de ce point de vue. Bien sûr, les criminels avaient une famille. Mais pour lui, les criminels engendraient des criminels dans leurs familles même. Pourtant...de la bouche d'Abigail, il voyait tout cela différemment. Elle continua à parler devant le mutisme d'Aleksander.

«Ne t’inquiète pas. Je vais te soutenir, tu n’es pas la personne mauvaise que tout le monde s’imagine. Tu n’es peut-être pas quelqu’un d’une guilde légale. Mais tu restes une personne avec un bon fond. Tu as juste besoin d’aide. Et pour cela, laisse tomber ce désir de vengeance et vit pour toi et non pour cette vengeance. Tu renaîtras, je te l’assure et t’en donne ma parole. Je ne te laisserai pas mettre une date sur les prémices de ta décadence ni sur l'achèvement de ton funeste dessein.»

En entendant ces dernières paroles, il ferma les yeux, un frisson d'excitation lui traversant l'échine. Renaitre ? Elle disait que c'était possible. Elle semblait ne pas le juger de ses crimes. Si toute la population était comme elle, peut-être pourrait-il...changer ? Pourtant...

«Abigail...Je crois que, en apparaissant comme le chef de Legion, j'ai convaincu le Royaume entier que j'étais le mal même. Même si...même si je change, si j'oublie cette guilde, si j'arrive à ne plus penser à cette vengeance qui me ronge l'âme chaque seconde de ma piètre existence, crois-tu que le monde serait prêt à me voir traverser la rue gaiement, crois-tu que les villageois de Crocus accepteraient que je mange dans un des nombreux restaurants alors que j'ai souillé la ville de mes propres mains, crois-tu que le Royaume accepterait une telle rédemption ? Je...je pourrais aller en prison. Mais j'y resterais toute ma vie. Je n'ai aucun moyen d'avoir cette vie, cette vie si simple, mais qui se présente désormais comme une utopie pour moi.»

Il baissa alors la tête pour réfléchir quelques instants, puis parla à nouveau.

«Je crois que tu as raison, Abigail. Le meurtre est mal. Je le sais depuis longtemps. Mais tuer les criminels n'est pas ce qu'il faut faire. Pourtant, si je change les plans de Legion, ces mages avides de sang vont se retourner contre moi. Et si je quitte la guilde, des dizaines de criminels tous plus redoutables seraient sans contrôles, déversés dans la nature. Un flot d'immondices s'abattrait sur le Royaume. Il faudrait que...que je reste chef, juste pour avoir une main d'autorité sur eux. Mais...comment faire ? Je crois que j'aimerai arrêter les agissements de Legion, mais je...si je ne me rends pas avec mes hommes, je ne pourrai vivre avec un tel remords sur la conscience. Je suis égoiste. Je ne veux pas être emprisonné.»

Il s'arrêta soudainement, contemplant le sol lugubre de la ruelle. Il releva alors la tête vers sa confidente.

«Je dois te paraître ridicule, n'est-ce pas ? Même pire que ça. Je ne mérite pas de vivre. Tout ce que j'ai fais...»

Il n'osa pas continuer, choqué en repensant aux nombreux meurtres que Legion avait commis sous son nom.
 MessageSujet: Re: Croisement Nocturne   Croisement Nocturne EmptyDim 20 Mar - 21:42

Abigail Phoibos
Abigail Phoibos

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Abigail demeurait debout, érigée face à lui. stupéfaite de cette tardive et obscure découverte, touchant confusément sa modeste boite crânienne. Elle craignait de n’avoir émergé que trop tard face à l’horloge pronostiquant la décadence du maître de Legion. L’adolescente fut néanmoins soulagée de constater que ses propos semblaient être imprégnés par le jeune homme. La jeune fée, étreinte d'une émotion qu'elle n'avait point prévue, demeurait les yeux baissés en considérant la réplique du garçon.

" Abigail...Je crois que, en apparaissant comme le chef de Legion, j'ai convaincu le Royaume entier que j'étais le mal même. Même si...même si je change, si j'oublie cette guilde, si j'arrive à ne plus penser à cette vengeance qui me ronge l'âme chaque seconde de ma piètre existence, crois-tu que le monde serait prêt à me voir traverser la rue gaiement, crois-tu que les villageois de Crocus accepteraient que je mange dans un des nombreux restaurants alors que j'ai souillé la ville de mes propres mains, crois-tu que le Royaume accepterait une telle rédemption ? Je...je pourrais aller en prison. Mais j'y resterais toute ma vie. Je n'ai aucun moyen d'avoir cette vie, cette vie si simple, mais qui se présente désormais comme une utopie pour moi."

L‘adolescente, par tact féminin, obéissant à ses instincts, essaya deux ou trois fois de lui répondre : mais en vain. Elle ne trouvait pas ses mots dans la déroute de son esprit, et sa voix lui faisait presque peur dans le silence de la nuit. Il y avait du vrai dans ce qu’il disait, cependant, ça ne démonta pas l’esprit combatif de la jeune fille, bien au contraire. Elle savait qu’il n’était pas le mal personnifié ni la source de tel désordre dans Fiore. Son esprit assimila et but chaque mots énonçait par Aleksander. D’ailleurs après l’achèvement de son discours, le silence inculqua les deux êtres ainsi que l‘air. Les lèvres de la jeune mage se formèrent pour répondre au mage. Cependant, elle remarqua qu’il semblait extirpé par ses songes. Elle jugea donc qu’il n’était pas raisonnable de l’extraire de ses réflexions. Le but de la jeune fille était juste de tenter de lui ouvrir les yeux pour qu’il soit face à la réalité de ses actes. Après cette légère pause, le maître de Legion continua son monologue ;

" Je crois que tu as raison, Abigail. Le meurtre est mal. Je le sais depuis longtemps. Mais tuer les criminels n'est pas ce qu'il faut faire. Pourtant, si je change les plans de Legion, ces mages avides de sang vont se retourner contre moi. Et si je quitte la guilde, des dizaines de criminels tous plus redoutables seraient sans contrôles, déversés dans la nature. Un flot d'immondices s'abattrait sur le Royaume. Il faudrait que...que je reste chef, juste pour avoir une main d'autorité sur eux. Mais...comment faire ? Je crois que j'aimerai arrêter les agissements de Legion, mais je...si je ne me rends pas avec mes hommes, je ne pourrai vivre avec un tel remords sur la conscience. Je suis égoïste. Je ne veux pas être emprisonné."

Outre cette réponse pour le moins tragique, ces derniers mots eut le don de faire sourire Abigail qui poussa un soupir, elle était réellement soulagée. Soulagée que ses propos influèrent sur la manière de la vision que percevait le mage noir. Il se rendait compte qu’il avait dépassé les limites. Peut-être un peu trop. Mais le bonheur de la mage ne fut que fugace, effectivement, même s’il avait une vision différentes sur les agissements de Legion. Il se trouvait plongé dans une impasse on ne peut plus profonde. Le cerveau d’Abigail tenta de trouver une solution. Puis quelques secondes après que le mage ait évoqué son ressentiment, elle lui répondit.

"Je suis contente que tu aies une nouvelle vision des agissements de ta guilde. Tu sais te remettre en question et c’est une bonne chose. C’est vrai que maintenant une impasse s’est formé et tu ne peux plus renier ton statut de maître de guilde. Tu es le seul capable de les contrôler. Ils resteront sous tes ordres tant qu’ils auront la même vision que toi. Le mieux serait à eux aussi de leur ouvrir les yeux. A moins qu’ils ne soient depuis trop longtemps plongé dans les ténèbres…. Mais je suis rassurée que tu m‘aies laisser te parler. - elle laissa marqua une légère pause, avant de reprendre - ce n’est pas de l’égoïsme pur, c’est humain. Tout le monde ferrait n’importe quoi pour préserver sa liberté. "

Ses lèvres se clôt ainsi, tandis que son regard examinait le mage, avec des yeux incertains. Il était silencieux, elle s’inquiéta de l'interruption qui prospérait de nouveau entre eux deux. Pourtant après quelques minutes de méditation. Elle remarqua qu’il redressa son visage vers le sien, pour continuer.

"Je dois te paraître ridicule, n'est-ce pas ? Même pire que ça. Je ne mérite pas de vivre. Tout ce que j'ai fais..."

La rue était déserte et noire, vraiment sinistre. Et cet homme qui semblait être en proie à des remords considérables rendait plus affreuse encore cette sensation de tristesse qui germait dans l’esprit de la demoiselle. Elle gonfla bomba légèrement le torse pour rendre la scène comique. Ca marcherait, ça marcherait pas ? Tant pis, elle aurait au moins essayé. Elle se pencha vers lui et afficha un léger sourire.

" Je sais ce que c’est, les remords et tout ça. Mais…tu n’as pas de soutien? Des amis qui pourraient t’être solidaires, qui te vouent une confiance inébranlable ? Je pense que si tu pouvais faire appel à eux, ils t’encourageraient volontiers. On ne laisse pas un ami en proie à des remords aussi atroce. Je suis sûre que tu as du soutien, il suffit juste d‘aller les chercher. La preuve, si tu veux, je pourrais t’aider. Tu as du rencontrer des mages qui seront susceptibles de t’assister non? "

Elle le dit d’une telle manière que cela semblait être normal. Les dits amis étaient là pour réconforter lorsque la personne ne se sentait plus en état d’avancer. Elle glissa légèrement sa main derrière sa nuque pour venir se la gratter. Puis elle le regarda de nouveau.

" Arrête de dire que tu ne mérites pas de vivre. Chaque être humain qui peuple le pays mérite de vivre. Comme les criminels. Comme toi et moi. Je peux comprendre que tu culpabilise. Je te dis juste qu’au lieu de t’apitoyer encore plus, tu ferrais mieux de te relever et d’affronter les quelques épreuves pour acquérir ta liberté. Ainsi et tu cesseras cette purge. Tout le monde fait des erreurs. Certes la tienne a dépassé des limites. Mais je pense qu’elle peut-être rattrapable. En tout cas, je te fais confiance."

Je te fais confiance. Elle venait d’offrir sa confiance à un parfait inconnu, mais du peu de connaissance qu’elle avait acquise sur lui, elle savait que ce n’était pas une mauvaise personne. La preuve en était ici, il dialoguait avec elle sans l’attaquer ni la menaçait. Il éprouvait un sentiment culpabilisateur à l’égard de tout ce qui était en train de se dérouler. Après ce nouveau silence, elle lâcha de nouveau.

En tout cas, je ne pense pas que tu sois quelqu’un de mauvais. Tu es comme tout le monde, Aleksander, en proie à des sentiments autant contradictoires les uns que les autres. Mais je pense que tu t’en sortiras et que tu pourras vivre comme n’importe quel autre personne. Connaitrais-tu une personne qui pourrait nous aider à te libérer de ce poids ? Si c’est le cas, je te conseillerais de lui transmettre un message ou bien d’aller la voir en face à face. "
 MessageSujet: Re: Croisement Nocturne   Croisement Nocturne EmptyVen 25 Mar - 20:21

Hancko Emil
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Abigail, pure, presque angélique, se trouvait face à l'homme ravagé qu'était Aleksander. La présence, l'aura de la jeune fille, empiétait sur celle du mage noir, et chaque seconde qui passait transférait cette bonne énergie dans le corps d'Aleksander. Les mots de la fille s'envolaient et se posaient dans la tête du mage comme sur un coussin, aussi délicatement que possible, pour ne pas perdre leur signification première. Et Aleks, pour la première fois depuis longtemps, pouvait penser convenablement dans sa tête : rien ne se bousculait en lui, il arrivait même à ne plus penser. A faire le vide, pour mieux être ouvert à l'atmosphère qui l'enveloppait. Pendant qu'il était dans cet état, la jeune fille parlait tout aussi calmement, comme si elle faisait un pacte avec ce diable. Pourtant, c'était dans une intention tout autre qu'elle l'avait approchée. C'était une bonne personne. Une personne magnifique. A mettre sur un piédestal, à montrer à tout le monde, à vanter le fait qu'on puisse l'avoir rencontrée. A cet instant, Aleksander était horriblement reconnaissant à la jeune Abigail. Elle avait su le comprendre. Ils avaient presque le même âge, après tout.

«Je suis contente que tu aies une nouvelle vision des agissements de ta guilde. Tu sais te remettre en question et c’est une bonne chose. C’est vrai que maintenant une impasse s’est formé et tu ne peux plus renier ton statut de maître de guilde. Tu es le seul capable de les contrôler. Ils resteront sous tes ordres tant qu’ils auront la même vision que toi. Le mieux serait à eux aussi de leur ouvrir les yeux. A moins qu’ils ne soient depuis trop longtemps plongé dans les ténèbres…. Mais je suis rassurée que tu m‘aies laisser te parler. Ce n’est pas de l’égoïsme pur, c’est humain. Tout le monde ferrait n’importe quoi pour préserver sa liberté.»

Tout ce qu'elle disait était véridique, prouvé.

«Je sais ce que c’est, les remords et tout ça. Mais…tu n’as pas de soutien? Des amis qui pourraient t’être solidaires, qui te vouent une confiance inébranlable ? Je pense que si tu pouvais faire appel à eux, ils t’encourageraient volontiers. On ne laisse pas un ami en proie à des remords aussi atroce. Je suis sûre que tu as du soutien, il suffit juste d‘aller les chercher. La preuve, si tu veux, je pourrais t’aider. Tu as du rencontrer des mages qui seront susceptibles de t’assister non?»

Elle avait lu en lui. Il pensa à Mikio, ce jeune homme, le seul ami qu'il avait pu trouver tout ce temps. Il avait mal tourné et s'était opposé à ce garçon, mais désormais, il comprenait que la voix qui hurlait au fond de lui lui ordonnait de sortir de cette solitude.

«Arrête de dire que tu ne mérites pas de vivre. Chaque être humain qui peuple le pays mérite de vivre. Comme les criminels. Comme toi et moi. Je peux comprendre que tu culpabilise. Je te dis juste qu’au lieu de t’apitoyer encore plus, tu ferrais mieux de te relever et d’affronter les quelques épreuves pour acquérir ta liberté. Ainsi et tu cesseras cette purge. Tout le monde fait des erreurs. Certes la tienne a dépassé des limites. Mais je pense qu’elle peut-être rattrapable. En tout cas, je te fais confiance.
En tout cas, je ne pense pas que tu sois quelqu’un de mauvais. Tu es comme tout le monde, Aleksander, en proie à des sentiments autant contradictoires les uns que les autres. Mais je pense que tu t’en sortiras et que tu pourras vivre comme n’importe quel autre personne. Connaitrais-tu une personne qui pourrait nous aider à te libérer de ce poids ? Si c’est le cas, je te conseillerais de lui transmettre un message ou bien d’aller la voir en face à face.»


Il ferma les yeux, et inspira un bon coup. Finalement, il les rouvrit, s'approcha de la jeune Abigail, et lui tendit son écharpe bleue.

«Je n'en ai pas besoin. Tes paroles m'ont montrée à quel point il était temps que je change. Enfin non : tes paroles m'ont montrée que j'étais bel et bien redevenu moi-même. Je ne suis pas Aleksander. Je ne suis pas cette partie méchante et dévastatrice de moi-même. Je suis Emil. Il y a bien cet Aleksander en moi, mais c'est normal. Je n'aurai pas du jouer avec les lois de la nature. Chacun vit avec un Aleksander en soi. Mais il n'y a pas que ça. Il n'y a pas que le mal. Il suffit juste de...d'arrêter le Aleksander qui se trouve dans ces criminels.»

Il eut un faible rire avant de continuer.

«Je ne sais même pas si tu me comprends. Mais l'important, c'est que moi, je me comprenne.»

Il marqua une pause, et alors qu'il s'apprêtait à parler à nouveau, il fut frappé par une pensée. Aleksander avait prit le dessus, mais seulement quelques minutes, quand il était dans le monde des rêves. Pourtant, il était redevenu l'Emil originel quand il avait été transporté dans le château, face à Nahoko. Ainsi, Aleksander était bel et bien revenu à la vie, même si maintenant il n'était plus là. Mais s'il était revenu, c'était à cause de ce Black Jack. C'est lui qui avait réveillé l'Aleksander qui sommeillait en Emil; lui qui ramène l'Aleksander, le côté obscur, qui sommeille dans chaque personne qu'il croise.
Indéniablement, le mage su que, bien qu'il ait sa part de responsabilité, le réel fautif était Black Jack.
Et il avait déjà en tête un plan qui pourrait faire d'une pierre deux coups : arrêter Jack et également prouver son «innocence», pour faire en sorte qu'il puisse avoir cette vie qu'il rêvait. Il devrait mentir, ça ne serait pas vraiment légal. Mais il était certain que, sans lui ni Jack, Legion ne tiendrait plus debout.

«Abigail, j'ai la solution à mon problème. Grâce à toi. Je ne saurais jamais comment te remercier. Je...je crois qu'il est temps que je parte. Je viens de me rendre compte qu'il fallait que je fasse énormément de choses, que je change tout ça. Et je n'ai pas une minute à perdre.»

Il avait le regard plongé dans celui de la fille, toujours éclairés seulement par la faible lueur de la lune. Combien de temps avaient-ils passés là ? Il n'aurait pu le dire.

«Je ne sais pas si nous aurons la possibilité de nous revoir. Mais si c'est possible, j'aimerai que nous le fassions une fois que j'aurai complètement changé. Que Legion sera loin derrière moi, que le monde m'aura accepté. Peut-être cela prendra des années. Mais pendant toutes ces années, je ne pourrais oublier que c'est ici, dans cette ruelle, que j'ai retrouvé mes esprits.»

Il lui fit un sourire, et, comme signe de gratitude, s'approcha d'elle pour lui faire un bref baiser sur son front. Juste au dessus de ses deux yeux. C'était la plus insignifiante, mais la plus grande marque de respect qu'il pouvait lui montrer à ce moment précis.
Il se retourna alors, et continua sa route hors de la ruelle, laissant la jeune Abigail derrière lui.


Prochainement : Le Vaudou de la Vengeance !
 MessageSujet: Re: Croisement Nocturne   Croisement Nocturne EmptyVen 1 Avr - 15:13

Abigail Phoibos
Abigail Phoibos

Indépendant Légal

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Une lueur d’étonnement illumina le visage de la jeune fille lorsqu’il lui tendit de nouveau l’écharpe. Elle s’en saisit sans le questionner sur la raison de cette action pour le moins imprévue. Puis ses paupières se plissèrent faiblement pour discerner les traits du jeune homme en s’aidant de la lueur terne de la lumière nocturne. Il semblait plus déterminé et moins troublé qu’auparavant. Son visage s‘inclina légèrement sur le côté tandis qu’elle souriait intérieurement. Elle ne s’était pas trompée sur son compte.

"Je n'en ai pas besoin. Tes paroles m'ont montrée à quel point il était temps que je change. Enfin non : tes paroles m'ont montrée que j'étais bel et bien redevenu moi-même. Je ne suis pas Aleksander. Je ne suis pas cette partie méchante et dévastatrice de moi-même. Je suis Emil. Il y a bien cet Aleksander en moi, mais c'est normal. Je n'aurai pas du jouer avec les lois de la nature. Chacun vit avec un Aleksander en soi. Mais il n'y a pas que ça. Il n'y a pas que le mal. Il suffit juste de...d'arrêter le Aleksander qui se trouve dans ces criminels."

Elle hocha la tête en guise d’acquiescement et d’un mouvement de bras, elle enroula l’écharpe autour de sa nuque. Puis elle fut perdue un long moment pendant qu’il lui expliquait qu’il s’agissait d’Emil et non d’Aleksander. Mais pourtant, elle buvait ses paroles et l’écoutait avec attention. Elle voulait le comprendre. Elle en déduisit simplement qu’il s’agissait de deux parties spirituelles qui se livraient un combat à l’intérieur de son corps. Un peu comme un Ying et son Yang. Tout les êtres humains possèdent un être noir et obscur. Aleksander, c’était donc le nom de cette personne obscur qui vivait dans le cœur de cette personne. A cette révélation, les pensées d’Abigail se livrèrent vers son jumeau. Peut-être était-ce un Aleksander qui s’était emparé de son esprit ?

"Je ne sais même pas si tu me comprends. Mais l'important, c'est que moi, je me comprenne."

Effectivement, elle avait du mal à saisir le raisonnement du dit Emil. Mais s’il se comprenait et qu’il savait ce qu’il devait faire, c’était l’essentiel. Leur entretien avait sûrement permit de lui faire retrouver un temps soi peu ses pensées. D’un coup, une sorte d’euphorie germa dans son esprit, si elle avait réussit à ouvrir les yeux au maître de Legion. Aurait-elle l’infime espoir de faire quelque chose de similaire avec son propre frère ? Hm, c’était encore à prouver. Son visage se baissa très légèrement. Tout à coup, le garçon reprit de nouveau la parole.

"Abigail, j'ai la solution à mon problème. Grâce à toi. Je ne saurais jamais comment te remercier. Je...je crois qu'il est temps que je parte. Je viens de me rendre compte qu'il fallait que je fasse énormément de choses, que je change tout ça. Et je n'ai pas une minute à perdre."

Elle releva son minois, lui adressant un sourire. Puis son visage émit un léger mouvement frénétique de droite à gauche.

"Ne me remercie pas. Tu as juste réussis à interpréter mes paroles du bon côté. Tu t‘es retrouvé toi-même. Je suis heureuse d‘avoir pu t‘aider. Je comprends…fais ce que tu as à faire. Bonne chance pour la suite."

"Je ne sais pas si nous aurons la possibilité de nous revoir. Mais si c'est possible, j'aimerai que nous le fassions une fois que j'aurai complètement changé. Que Legion sera loin derrière moi, que le monde m'aura accepté. Peut-être cela prendra des années. Mais pendant toutes ces années, je ne pourrais oublier que c'est ici, dans cette ruelle, que j'ai retrouvé mes esprits."

Ses yeux se plantèrent dans ceux d’Aleksander-Emil. Puis elle hocha une énième fois la tête.

"Très bien…c’est vrai que tu n’auras plus le poids des remords et de ta guilde sur tes épaules. Donc ça sera sur un autre sujet que nous pourrons discuter. Ravie d’avoir pu te rencontrer, et à la prochaine."

Un sourire s’afficha sur le visage du garçon, il s’avança près d’elle et déposa rapidement ses lèvres sur la peau d’Abigail, surprise. C’était une marque de reconnaissance de la part du garçon. Puis il se releva. Et il partit, s'enfonçant dans la nuée obscure comme un voile. Elle le vit passer sous un bec de gaz, puis disparaître dans l'ombre. Elle se tourna face à la lune en affichant un sourire. Puis, elle murmura entre ses lèvres.

"Bonne chance, Emil."

Et sur l’achèvement de sa phrase, elle quitta la ruelle de son côté en sifflotant très légèrement le son d‘une mélodie.
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