Sujet: Just a man and his will to kill ~ Mer 8 Juin - 16:28
Duncan Nightingal
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Crédit : Juvia et une complice ~ Feuille de personnage Maîtrise Magique: (1000/35000) Mérite: (0/40)
Duncan Nightingal
"Il faut combattre le Feu par le Feu. Écraser le Mal en devenant sa propre incarnation."
Informations Générales
Identity
Nom : Nightingal. Prénoms : Duncan. Âge : 21 ans. Date de Naissance : 24 Octobre 771. Origines : Harujion - Fiore.
Activité(s) : tout ce qu'un mage illégal est censé faire... Guilde : Indépendant. Statut : Vagabond. Surnom : Aucun, pour le moment. Avatar : Claire Stanfield / Vino / Felix Walken / Rail Tracer de Baccano!
Psychologie
Qu'on ne se voile pas la face plus longtemps; tout monde regorge de personnalités secrètes dérivant -ou dont dérivent- les facettes les plus rencontrées en société. Les festifs; joyeux naïfs au grand cœur; les insouciants au caractère narquois, ou au contraire, les terribles dépressifs ne vivant que de tristesse et destruction émotive... Chacun aide à façonner l'Univers à sa façon. Qu'on l'accepte ou non, n'importe qui saurait trouver un sens à sa vie, qu'importe les songes et les réflexions qui l'amèneraient à se motiver pour découvrir quel siège lui appartient au sein de la communauté. Il reste toutefois notable de définir les plus remarquables de par l'attention que l'on tourne nonchalamment à l'encontre de ces figures de prétention; de célébrité, d'arrogance ou d'ambition. Ces Grands, ces Géants qui se prélassent sur leur trône bardé d'une dorée fierté et sertie des luisants joailleries que sont leur mégalomanie et toutes les autres mauvaises parts d'eux, qu'ils démontrent ainsi brillantes et toutes aussi belles que les rares perles de bonté leur appartenant encore pleinement.
Au sein de cette loufoque description survivent malgré tout quelques âmes solitaires, ou bien plus héroïquement meneuses, qui ne se soucient pas du regard hautain que les supérieurs lorgnent à leur égard. Ces personnes sont généralement autant remarquées; voire plus fameuses encore; et se servent de cette reconnaissance unanime pour agir de façon plus radicale. De ce raisonnement naît la Vision Manichéenne, aujourd'hui beaucoup discutée et inlassablement source de conflits moraux auprès de bon nombre d'acteurs. C'est pourtant cette Vision qui détermine les plus courageux dans leurs actes, et les poussent à se faire distinguer à travers la foule de figurants.
Le Mal et le Bien sont deux notions absolument opposées, ne pouvant cependant survivre sans que l'autre ne persiste à vivre. Duncan le sait parfaitement, et se fonde sur la Vision Manichéenne pour ses propres faits et gestes. Son objectif, ses réactions; ses décisions comme toute sa vie, en somme, se basent sur les fondamentaux de cette fonction du Mauvais et du Bon. Pour parvenir à une telle idée, qui se verra devenir l'instigatrice de tout autre principe, l'homme a du s'assagir comme jamais au fil du Temps. Les expériences le poursuivant sans relâche, accompagnés de bataillons de souvenirs ombragés l'auront toutefois forcés à choisir de se réfugier dans les entrailles des Ténèbres : la voie dont on ne revient pas, car l'unique façon d'y entrer et de surpasser un point de non-retour...
Définitivement axé sur l'idée de devenir le Mal Absolu, cette démoniaque et folle aspiration mirent cependant au monde un goût tordu pour l'Ironie; goût envenimant dès lors les racines de ses pensées. Duncan Nightingal comptant ainsi donc sur cela tout comme sur son propre Passé pour savoir quoi faire, il faut comprendre dès maintenant que ce désir ardent et malsain d'évoluer jusqu'au stade d'incarnation de pure malice ne provient de rien d'autre que de son opinion la plus ancienne et puérile; pourtant celle qui lui aura attribué ladite Vision Manichéenne : le Mal doit être éradiqué. Un monde sans Mal ne peut contenir du Bien, mais de cette façon, le monde qui sera obtenu à l'issue de cette équation sera un monde d'Équité dogmatique. Et c'est en grandissant que le très connu dicton "vaincre le Feu par le Feu" lui est arrivé aux oreilles. Le mage n'avait alors plus que d'engouement pour l'idée de vaincre le Mal par la force de ce dernier. Et quoi de mieux que de se baser sur une fausse passion pour celui-ci, afin de mieux l'amadouer ?
Il lui a fallu entre temps acquérir un calme sans pareil, ainsi qu'un contrôle de ses émotions élevé bien au-delà du commun des mortels pour s'atteler à une si lourde tâche. Agir de plein gré pour entreprendre ce qu'on refuse intérieurement d'accomplir est aussi paradoxal qu'ardu; et la distorsion de son mental a largement été soutenu par la clichée -mais non moins lourde- histoire du jeune homme. En grandissant, Duncan n'a fait qu'haïr la Vilenie de plus en plus, se recroqueviller sur lui-même en s'espérant être une coquille vide. Avec du recul, Nightingal s'était désigné pour devenir le martyr de sa génération; le sacrifice inévitable à la réussite de son idéologie. Seul élancé dans sa croisade contre l'Animosité en personne, sa façon d'agir découlant de la psychopathie ressortissant de ses divers ressentis lui auront accolés, comme il l'avait prévu, davantage d'ennemis : le Bien pour lequel il voue secrètement un amour vache lui lance à son tour autant de fer et d'acier trempé que possible.
Le drôle de caractère de Duncan lui permit malgré tout de se satisfaire d'une telle situation. Encore inconnu du reste de Fiore, la tranquillité qui l'accompagnera uniquement pour le début de sa sanglante épopée lui instruira quelques règles de bonne tenue, et ce, en sachant véritablement qu'il aurait peu d'occasions de faire preuve de bienséance. Le froid calculateur pour lequel il tente à tout prix de se faire passer connaît donc le respect, la loyauté, mais aussi la galanterie -noterons-nous d'ailleurs quelle classe il s'entête à user pour embellir la politesse qu'il rend aux femmes-, comme la sérénité dont il s'arme usuellement, de façon à ne laisser transcender qu'une expression de sincère tranquillité avec un rictus aimable et un doux regard. En finalité, il reste à ajouter que Nightingal reste humain : aussi absurde son indigence envers ses sentiments puisse être, rien ne daigne encore le dispenser des émotions les plus courantes ou les plus précieuses. Amusement, jovialité, mélancolie, empathie... Même l'amour n'est pas exclu au mage étrange. Beaucoup de choses se gardant relatives, libre à vous de le juger prochainement de la façon que vous trouverez la plus convenable.
C'est là que l'Ironie citée précédemment intervient. Blotti dans ce vétuste tissu d'amabilité, rien ne l'empêchera de suivre les apparences qu'il laisse transparaître, tout comme il peut profiter de l'effet de surprise et devenir en un clin d'œil le pire cauchemar de tout un chacun. Tuer n'est pas un problème; torturer, encore moins. Décevoir, terroriser, envoûter, séduire, apaiser, massacrer ou sauver... La confusion est souvent synonyme de ses dilemmes, puisque l'illégal paraît s'animer selon un bon vouloir imprévisible. Tantôt sauver la veuve et l'orphelin feront office de satisfaction d'un jour; tantôt Duncan ira les abattre dans l'unique hypothèse qu'il pourrait s'engouffrer davantage dans les sinueuses routes de la diablerie. Le sang, les tripes, la tendresse ou que voulez-vous encore ne le dérangeraient pas le moins du monde. Chercher à le tuer ne l'horripilera pas non plus, son estime personnelle ayant pris de sacrés coups pour qu'il s'abaisse à tenter de s'emparer d'une vie aussi complexe que celle décrite par ces mots.
Contre toute attente après des révélations aussi froides et douteuses, il reste sûr que Duncan partage un goût assuré pour les choses simples. Savoir se satisfaire du nécessaire est plus qu'un principe; c'est une vocation. Avoir pu mesuré la valeur de chaque présent qu'une existence peut nous offrir lui a permis d'ouvrir les yeux, et de se rendre compte qu'il fallait profiter de tout comme de rien. Ainsi, l'homme se plaît à ne rien exiger et ne l'être en aucun cas; à moins que les circonstances ne forcent l'inverse. De façon générale, un inconnu tombant sous un beau jour face à Nightingal ne verrait qu'un banal vagabond heureux comme tout, se complaisant avec le hobbie le plus anodin : la promenade. Nomade, jamais en place, le jeune homme reste garant pour découvrir de nouvelles vues et savourer de l'œil chaque détail que la beauté du paysage daignerait lui dépeindre. On pourrait ainsi attitrer le personnage d'aventurier hasardeux, choisissant généralement de se fier à l'aléatoire que son instinct aime suivre.
Il est néanmoins, et bien sûr, des choses qu'il répugne au plus haut point, depuis ses préavis de sage sanguinaire. Si rien ne lui manque à l'esprit pour torturer le monde de n'importe quelle façon imaginable; il reste des méthodes, des vices, que Duncan ne sera jamais capable d'appliquer ni même de supporter. Si aucune nourriture ne le dégoûte, qu'aucune laideur ne saurait le repousser sincèrement; l'unique répugnance marquant les goûts du garçon se définissent à travers la perversion du peuple : que son instinct d'enfant perdu le lui aie rappelé ou non, il est tout simplement question de haïr les malfaiteurs contre la gente féminine, et de mépriser jusqu'à tenter sans sommation d'éliminer les rats jouissant du plaisir charnel non consenti. À contrario et de ce fait, il va de soi que, là encore paradoxalement au monstre qu'il peut être, Nightingal se désire être un gentleman aguerri au chevet des dames et demoiselles. Qu'il prenne des gifles, des insultes; rien ne l'importera tant qu'il saura se respecter lui-même en tenant sa galanterie en avant, lorsqu'il passera aux côtés de ces personnes. C'est, après tout, l'une des rares conditions de son humanité qui maintiennent un lui un brin fragile de positivité.
En affiliation avec cela, l'envergure que les motivations du combattant possèdent le poussent à s'imaginer seul dans un futur lointain. Maître de rien, pourtant souverain de tout ce qu'il a ruiné; Duncan sait pertinemment qu'il devra tôt ou tard se frotter à plusieurs groupes différents. Les méthodes d'approches étant diverses et variées; et aussi déchiré que l'est sa passion pour le Bien et le Mal; le rôle que l'homme tiendrait au sein d'une société dirigée dépend purement de sa détermination. À l'instar de tout ce qui lui a été inculqué; de tout ce qui a déjà pu être expliqué; Nightingal pourrait aussi bien se faire meneur en bataille que fidèle soldat répondant au quart de tour. L'éducation stricte mais nécessaire à sa croissance lui aura fait gagné les connaissances en matière de maîtrise des foules; bien que ce don d'éloquence n'aie jamais été exercé et que, de ce fait, le résultat soit encore imprévisible.
En conclusion; Duncan est un de ces hommes qui goûtent la Vie, la croquent à pleines dents et la savourent à chaque instant, côtoyant la Mort tôt ou tard et l'affligeant à n'importe qui susceptible de l'assombrir un peu plus. Jouer sur les sentiers battus, comme s'aventurer en terre inconnue fait parti de son quotidien et l'incitent à intensifier l'obscurité du dédale spirituel dans lequel ses véritables intentions sont cachées. Fervant défenseur du Bien et du Mal en même temps, tuer pour une cause et sauver pour l'autre est ce qui lui tient généralement à cœur. Nightingal espère un jour mériter d'être officialisé Démon Sacré; un titre qu'il idéalise et s'est inventé en guise de modeste rétribution s'il parvient à gagner la puissance requise pour contrecarrer n'importe quelle facette du monde. Jugez-le prétentieux, fou ou optimiste; personne n'aurait tort puisqu'on retrouve de tout en lui. Paria de la collectivité, ce mage Ténébreux n'est finalement rien de plus que le concentré des vices et qualités de son entourage.
Et de par cette définition universelle, comprendrez-vous que la face cachée de ce monde recouvre bien plus de vérités que vous ne le pensez... ?
Background/Test RPG
La Destinée d'un Homme est une chose impressionnante. Si tout est planifié, rien n'est dévoilé par avance. Même les revirements de situations impromptus sont comptabilisés dans l'équation de sa vie. Comme si la Fatalité agissait de pair avec sa consœur précédemment citée; l'existence d'un individu ne sera jamais entièrement fixée avant qu'elle ne rencontre la Mort. On convient alors d'un calcul simple : la Mort est égale à la résolution de toute une vie. Par conséquent, on peut supposer que chacun meurt complet et, qu'il le croie ou non, satisfait de ses accomplissements passés. Beaucoup de leçons de morale sont à tirer de cette réflexion, bien qu'aucune n'aie jamais sue raisonner la portion la plus têtue de l'humanité. Quelques oreilles assagies par l'expérience sauront toutefois prêter attention et écoute à ces dires.
En avisant avec plus de profondeur cet algorithme propre à toute entité; bien que les inconnues diffèrent grandement d'un être à un autre; il reste notable que tout y a sa place. Aucun figurant n'est admis; il ne s'agit que d'un pur produit d'éléments qui se croisent, s'entremêlent et donnent un sens à tout ce qui en manque. Ainsi, le passant qui aura regardé de travers le pauvre enfant rouquin traînant dans l'impasse d'une lugubre ruelle n'aura pas fait que le lorgner hautainement en jugeant la pauvresse du malheureux; il aura montré à ce jeunot comme le monde se ressemble dans son hypocrisie et son jugement. Cet enfant commencera à supposer qu'être embourbé dans un vice taboo de la société permet non seulement de comprendre la valeur de sa vie, mais aussi à quel point le monde regorge de mensonges. Sous un voile de porcelaine fondé sur les masques de jovialité et de solidarité qu'on apporte au bal de la société s'enchevêtrent conspirations de mauvais sentiments et arrogance à n'en plus pouvoir.
Le gamin insulté par l'œillade irritante de l'inconnu se demandera s'il vaut la peine de laisser les personnages de sa sorte en liberté. Plus tard, ceux qui agiront de la même façon à son égard le pousseront à se questionner, cette fois-ci en se posant le dilemme de l'épargne ou de l'exécution. Très vite, l'esprit dénaturé du pauvre en haillons -puisqu'il n'aura jamais eu l'occasion de vivre comme ses semblables juvéniles- laissera libre court à bon nombre de lamentations dignes d'adultes au caractère torturé. Prématurément, ce protagoniste insoupçonné ne supportera plus cette iniquité; et victime de l'injustice d'un Univers dont il ne connaît pas encore la recette, les Voies sinueuses et remplies de belles promesses que le Mal lui offrit vont dès lors entamer la naissance d'une certaine intrigue chez les garçon. Recroquevillé dans un empaquetage de fortune; amoncellement ridicule de cartons, planches et chiffons brouillés; il cogitera sur la faiblesse dont il fait immensément montre contre son gré -ce n'est même pas lui qui est à la source de sa toiture miséricordieuse !-
En addition, la victime de son état se négligera davantage, pendant que la culpabilité, qu'un début de rage mêlé à un zeste de mélancolie, et qu'un soupçon de confusion; voire même de terreur; le rongeront de l'intérieur. Enterré dans l'épais voile obscur où il survit grâce aux sacrifices des autres, il semblerait que le Destin lui aie calculé un parcours difficile. Envahi de part et d'autre par les Ténèbres qui l'assaillissent sans répit, l'unique guide du triste réfugié dans l'ombrageuse tempête de malsaines émotions reste quand même une Lumière. Divine clarté rutilante d'amour; surpuissant remède à tout ce malheur pesant en maléfique fardeau sur les omoplates trop fébriles du petit homme; la figure parentale -et plus précisément maternelle- du garnement chasse ses ombres dans une ruée affectueuse, avant d'écarter les offenseurs de son âme à travers une fiévreuse étreinte. Frappée de maladies aussi nombreuses que mal cachées; pourtant inaperçues du rejeton qui est trop épuisé et répugné pour se fier aux réalités explicites; la génitrice survivait avec cet inconnu à la chevelure rouquine, à ce moment-là pas plus âgé qu'un rejeton de huit ans environ.
Le visage décrépi, sali par l’irrépressible poussière de leurs jours rabaissés plus bas que terre, les prunelles azurées de la femme savaient raviver un éclat de beauté sur son faciès vieilli par les sombres activités qu'elle fut forcée d'entreprendre pour permettre à la famille décomposée de se sustenter quelques fois par mois. Sans que le maigre bambin n'en sache rien; dépassé par la suite d'événements fastidieux les ayant conduits à souffrir autant; sa seule protectrice n'avait plus recours qu'à la prostitution pour animer un revenu amoindri par le Temps. Là encore, le monde n'exprimait pas toutes les horreurs qui le façonnait au garçonnet, qui de toute évidence en avait déjà vu bien assez pour le mépriser secrètement. Presque un an s'était écoulé dans cette vaseuse situation, où le duo familial avait été poussé par les éléments perturbateurs qu'une seule allégorie de la lâcheté avait déclenché.
Les finances ont visiblement jouées un rôle important dans les mathématiques de leur décadence. Et l'absence du père dans ce portrait de réassurance périlleuse que la femme tente de dépeindre en réconfortant son fils est significative. Tout figurant; passants comme absents; ont un poste déterminant dans le déroulement des choses. Dans la folie des excès, enivré par l'espoir inatteignable de maîtriser les richesses autour d'une table de chêne, dans la succursale d'un pub douteux au coin d'une cité portuaire aujourd'hui défunte; des sommes étaient jouées. Plus que de l'argent, la mise en péril d'un couple et de leur avenir avaient été pariés. Et bien sûr, aussi prévisible l'échec et la déception se lisant dans le regard hébété résultant du coup bas imprévisible dont le joueur a été sujet ne présageaient vraisemblablement rien de bon. Une partie après une autre, la tradition hebdomadaire devenant quotidienne puis indispensable; l'aisance ne souriait plus à personne. Les disputes éclataient, les prêts engendraient toujours plus de pertes, et les dettes finirent par tout emporter avec elles.
Une chose n'allant pas sans une autre, il fallut que ce joueur se soit aussi lancé dans une partie des Sept Familles, et n'aie récupéré que les cartes du groupuscule "Abandonnés". Sans l'ombre d'un adieu, l'inconscient n'ayant pas eu le temps de graver concrètement la mémoire de sa progéniture avec sa présence n'aura laissé que de terribles séquelles émotives à son épouse. Lorsqu'il prit de quoi assurer sa retraite à l'Anglaise, il ne daigna céder qu'un bagage de vivres ne décomptant pas plus d'une demi-douzaine de jours dans la rue. Depuis ce jour, des semaines entières avaient déjà trompées la notion du Temps de la mère et de l'enfant. Les lamentations s'accumulaient, mais ils n'avaient pas le droit de se soulager. Les remords s'entassaient, mais ils n'avaient pas le droit de se confesser. Les douleurs s'intensifiaient, mais ils ne pouvaient que subir en silence. Les Dieux se riaient manifestement des scènes s'enchaînant désastreusement, puisqu'ils ne firent rien pour relaxer la tension qui grandissait de minute en minute.
Ces multiplications se compliquaient. On faisait des fractions avec les entiers déjà présents et qu'on pensait sûrs, avant de voir apparaître de nouvelles racines au milieu de la combinaison; comme si surgissaient progressivement de nouvelles sources de frayeur, détermination et autres. Le reste se divisait jusqu'à ce que les décimales deviennent insignifiantes, et qu'on décide de tricher en les éliminant définitivement de l'analyse. Au bout de ses neuf ans, l'enfant ne pouvait plus que souffler timidement sur sa mèche écarlate en patientant pour le dilemme de sa mère, se dévorant les ongles jusqu'à ne plus en avoir alors que ses pensées vrombissaient d'horripilation devant le choix mortel qu'elle devait résoudre : les syndromes de ses maladies l'amochaient terriblement; et son activité d'adultère n'était plus envisageable. Même les plus vicieux de la ville d'Harujion n'oseraient toucher à ce bout de chair ravagé et mal emballé.
Le gamin réunissait les médiocres forces en sa possession pour rejoindre le flanc de sa grande dame, avant de vainement tenter de lui rendre la pareille après tout ce temps à travers une douce étreinte que les mimines anorexiques du rouquin ne parvenaient même pas à conclure, puisqu'aucune n'arrivait à rejoindre l'autre côté du bassin. S'il n'avait réglé aucun problème ainsi, il avait malgré tout allégé le cœur de sa maternelle, souriant autant qu'elle le pouvait et ne daignant pas sécher les trois larmes courageuses et désolées qui ne faisaient finalement qu'assécher un peu plus le corps de la malheureuse. Une main ridée par la malnutrition voulait donner autant de chaleur que possible à la joue creusée du petiot, signifiant tout le bien qu'elle lui souhaitait malgré son incapacité à le lui prouver clairement. Et finalement, l'ultime rugissement de la pauvreté retentit jusqu'aux oreilles martyrisées de la femme... Une morbide vibration décalait chaque organe au sein de l'estomac difforme du maigrichon, pour mieux laisser résonner l'affliction que la famine lui assénait.
Voici la suprême inconnue qui allait octroyer la solution à ce problème. Sans que le protagoniste, recalé jusqu'ici au titre de personnage secondaire, ne comprenne quelle issue avait-il poussé à sa mère à emprunter; celle-ci se relevait durement avant de souffler lourdement, épuisée après tant d'obstacles franchis. La route affichait déjà l'imminent impact avec le cul-de-sac où la fameuse Fatalité patientait pour son arrivée.Les commissures plissées et noyées dans des larmes de bonté, il n'y avait plus qu'une dernière ligne droite. Sans même savoir si ce qu'elle allait faire était décisif quant au futur de son petit, la femme se sacrifiait encore une fois et engageait une marche maladroite, faiblarde et pourtant ferme de conviction en avant. Elle quittait le pauvre abri et se révélait à la lueur du Soleil, en ce splendide milieu de journée, où pas un nuage n'osait rompre la pluie de rayons solaires.
Pourtant, ce brûlant éclat diurne n'avait rien de salvateur, ce jour-là. Le jeune témoin s'était agrippé à l'arête moisie du mur cloîtrant leur espace privé, et ne pouvait qu'osciller ses petits yeux noisettes rougis par la fatigue entre chaque habitant traînant sur la place où l'issue de la ruelle menait. Ici, la foule s'agitait et vivait tambours battants, ignorant égoïstement les malheurs des êtres comme l'observateur. On marchait partout, les trajectoires se croisaient mais personne ne se bousculait. Même la souillonne enfouie dans la masse n'était assujettie à ce genre de problème. Elle taillait son sentier sur le pavé chauffé, et profitait une toute dernière fois des splendeurs en surface d'Harujion, avant qu'elle ne ravise plus assurément l'un des stands où un marchand présentait fièrement son pain fait maison. Apparemment, la marchandise s'avérait de qualité; puisqu'ils étaient une belle demi-dizaine à encercler l'échafaud pour s'emparer d'une simple miche. Bienheureux de sa réussite commerciale, le grassouillet barbu aux commandes de l'affaire tenait bien à garder un œil sérieux sur sa production...
... Et, de ce fait, la main rongée par le Mal d'une certaine femme n'avait pas échappé au regard subitement enragé de l'homme qui avait pourtant l'air si aimable auparavant. "Au voleur ! Au voleur !" Criait-on soudainement, sur un ton grave et pressant. Ceci n'avait que pour conséquence deux traits : la chapardeuse démarra une fuite d'autant plus voyante, alors qu'elle accourait jusqu'où son enfant s'efforçait de ne rien dire, tendant la sacrée nourriture en sa direction alors que lui répondait en entrouvrant à peine les lèvres, dans une moue désemparée; et un parfait étranger tout vêtu d'un style vagabond surprit la dame dans sa fuite... Et l'interrompit aussitôt. À notre époque, il faut compter six secondes pour qu'un enfant meure de faim dans les pays les moins avancés. Durant la première qui avait chuté, on brandit une paume rugueuse et masculine en barrage à la maternelle. Dans celle qui suivait, on souriait d'un allègre sentiment de sadisme. Au cours de la troisième, tout le monde remarqua l'incandescence d'un cercle carmin s'esquissant par dessus la main précédemment remontée. Avec la quatrième, on réunissait quelques efforts et on se préparait mentalement. Dans la cinquième, les premières étincelles de ce funeste sort freinaient totalement la progression de la fuyarde...
... À la sixième, il n'y avait plus rien. Le jeune rouquin n'avait plus aucun sens à saisir dans ce phénomène surnaturel, où la surprise le tiraillait autant que le désespoir. Une colonne de flammes avait tracée son passage là où la maternelle se dirigeait, et le cri définitif de la proie à cet Enfer instantané déclarait enfin l'identité du traumatisé. Un silence avait, à ce moment précis, cousu les lèvres de chaque citoyen contemplant la scène avec autant de perplexité que d'incompréhension. Il n'y avait plus rien d'autre que le crissement de ce brasier assassin, et le dernier mot d'une mère qui n'avait désirée que faire vivre son fils plus longtemps... "... Duncan... !"
Lorsque la poignée de cendres résultant de cet événement retombait, s'envolant pour embrouiller la vue des derniers simples d'esprits... Il n'y avait plus que deux visages entourés d'un voile obscur. Coupés du monde, c'est comme si plus rien d'autre que le tueur et la victime des répercussions n'existaient et transcendaient la réalité pour s'affronter dans une sphère de tourments. Ce fut d'ailleurs le meurtrier pyromane qui avait remarqué son adversaire en premier : le regard grossier et arrogant, surplombé d'un rictus impétueux qui laissait place à un fragment de ricanement tout aussi allègre. L'homme provocateur était grand; habillé d'un manteau en trench-coat marronné qui ne laissait apparaître qu'un pantalon bleuâtre et un foulard au rouge vif. Lui aussi était coiffé à l'arrache, et sa chevelure répondait par les mêmes critères de nuances que le garnement au nom retrouvé : Duncan, lui, était littéralement pétrifié sur place. Il avait malgré tout oublié de s'accrocher au muret où il se soutenait, et se maintenait sur ses petons dénudés, omettant le quignon de pain encore chaud trônant sur le flanc de son petit orteil; seul reste matériel de ce qui venait de se passer.
Il portait un regard absolument paradoxal au grand homme. L'iris écarquillé, tremblant à moitié par intermittence, ses mains se froissaient, se pliaient, se raffermissaient et se détendaient le tout en une seconde durant un bon moment, avant que ne défilent mille sentiments contradictoires à travers l'œillade juvénile : haine, peur, abandon, souffrance, tristesse, désespoir... Tout ce qu'il y a de plus mauvais habitait l'enfant. Duncan n'avait plus sa Lumière pour se contenir. Il n'était plus entouré que par les Ténèbres. Il n'avait plus rien dont il pourrait se munir pour rester intact dans cette dimension de pénombre... Il ne pouvait plus que laisser libre cours au reflet mal famé de son intégrité. Sitôt qu'il a renoncé à cette existence, le bougre enfantin eut le malheur d'attiser l'intrigue de son supérieur. De son point de vue, le mage expert analysait la férocité qui se dégageait instinctivement du petit immobile. Cette statue ne s'animait plus que par animosité... Et quelle surprise cela fut de constater qu'une once d'énergie brisait la barrière de la banalité au sein de cet enfant ! Le choc des émotions avait ramené en lui une sensation d'exclusion, et une puissance encore nulle s'aliénait au plus profond de lui pour assimiler les ambitions qui prenaient place dans l'esprit trop mature de l'orphelin.
Néanmoins, l'aura de cette accumulation incessante d'aigreur exultait du prétendant à la vengeance de sa feu mère bien aimée. Il n'avait que de quoi exprimer sa volonté d'aller plus loin, puisqu'au moment fatidique où l'idiotie prit le dessus et le poussa à agresser futilement le maître des flammes, il fut stoppé d'un coup net dans la nuque : il n'avait rien vu venir. Un pas à peine avait-il commis en avant, que l'ombre du combattant aguerri avait filée jusqu'à ses arrières, et un contact brusque entre le cartilage de l'auriculaire contre la frêle échine de Duncan avait suffi à l'emporter dans son inconscience. Sitôt fait, l'émanation de fureur sous une image d'enveloppe pourpre s'était stoppée, et on pouvait dès lors prendre à nouveau la victime pour un enfant parmi tant d'autres. L'adulte profitait de son repos forcé pour afficher un visage de complexité : il avait définitivement envie d'en voir plus. Sans laisser un autre inconnu s'exprimer, il prit le jeunot avec lui, et s'éclipsa dans les sillages urbains de la ville d'Harujion pour disparaître à jamais de la ville côtière.
Il n'avait pas fallu plus d'une dizaine de minutes pour que tout se succède avec une hardiesse inégalable. L'implacable puissance des émotions avait engourdi le pouvoir de supposition du peuple, qui finit, après quelques temps à s'interroger tout de même, par abandonner l'histoire. Quelques uns iront malgré tout signifier l'existence du pyromage aux forces de l'ordre, dans un naïf espoir de remplir leur devoir de citoyen en signalant trop tard la présence d'un meurtrier incendiaire dans les parages. De toute façon, ce dernier n'était pas dupe : après un spectacle si violent, il était hors de question de traîner dans le coin. De nouvelles semaines s'étaient alors écoulées, sans qu'on ne sache officiellement rien sur le sort du garçon ni de son kidnappeur. Et rapidement, grâce au manque flagrant de réputation des deux personnages, on finit par délaisser l'affaire et tout reprenait aimablement son cours au sein de la cité -sans qu'ils ne sachent quel dénouement explosif les attendent à l'avenir-.
La vie passe comme un torrent, qui coule sans cesse à grands flots, puis un jour s'arrête. Une famille s'est éteinte, et au pied de sa tombe naquit l'incarnation des rejaillissements du Passé. Quelque part, dans les terres non listées de Fiore, vivaient ensemble un mentor et son élève. Et si la relation, présentée ainsi, paraît tout somme sympathique; il s'agit en vérité d'un venin piquant l'élève à vif et lui rappelant quel devoir il se doit d'accomplir. La vengeance est un plat qui se mange froid, et grâce aux instructions du sage ironique, le repas n'aura jamais autant perduré avant qu'on ne puisse le déguster. La vie suivait son cours et rien ne venait plus en travers de la croissance de Duncan; dont le criminel embrasé était devenu contre son gré un maître à penser. Obligé de l'écouter et de faire persister son existence à ses dépends, l'enfant devenu jeune homme ne se souciait même pas de savoir pourquoi il fut aussi chaleureusement recueilli. Les soins qui lui furent administrés dépassaient l'entendement : l'étranger avait régulé sa nutrition et lui avait ainsi permis de retrouver une stature largement plus convenable, qu'il consolidait à travers divers entraînements physiques qu'il poussait son disciple à poursuivre en lui promettant qu'il s'agissait du meilleur moyen pour l'abattre.
Le Destin avait prévu ça dans son calcul. Il n'y avait plus une seule inconnue, et le reste du problème se dévoilait avec une aisance presque prévisible. Haineux envers son chef, toute l'adolescence de Duncan s'était développée dans l'esprit purement didactique de son supérieur. Son éducation fut remaniée et complétée, sa santé consolidée et sa condition physique grandement améliorée. Il fallait néanmoins savoir d'où sortait un tel individu, et d'où lui provenaient ces connaissances qu'il prodiguait à tout-va. Et, bien que l'idée ne séduisait pas le jeune homme, ils se devaient d'apprendre l'autre. Marcus -tel est son nom- était un mage noir voguant là où ses pas l'emmenaient, agissant selon ses désirs et frappant lorsqu'il en avait envie. S'il se taillait volontairement une image d'abruti trop confiant, il s'avère que l'adulte était issu d'une ancienne guilde mineure où le savoir était primordial. Il en fut exclu pour sa morale punitive, puisqu'il se satisfaisait de ses apprentissages pour soumettre les autres. Il se retrouvait par conséquent bourreau des sentiers qu'il visitait, sans franchement se soucier des retours.
La mère de Duncan n'était donc qu'une victime parmi celles qu'il comptait déjà, et le garçon avait reçu de Marcus les informations juste nécessaires à l'appréhension de sa situation. À partir de seize ans; une fois qu'il s'était finement taillé pour respecter les consignes de son mentor; l'adolescent allait devoir se soumettre à un entraînement bien plus particulier. On lui avait expliqué quel phénomène lui avait autorisé à survivre, et le pyromage l'avait endoctriné de sorte à ce qu'il soit pleinement motivé pour développer son potentiel. Le novice se savait en possession d'une maîtrise bien particulière, et déterminante de sa nature. Le maître des brasiers l'avait tourné, en usant d'une éloquence soutenue par les malheurs que ressassaient incessamment le jeunot, sur la quête de la Puissance. Le garçon savait exactement ce qui allait en retourner; le Mal qu'il hait et renie totalement l'habitait malheureusement. Cependant, les enseignements de Marcus étaient une invitation à maîtriser ce Mal. À l'image de son maître, il allait pouvoir combattre le feu par le feu...
... Et puisqu'il en était ainsi, Duncan allait se consacrer entièrement à la réussite de sa tâche. Comme la première moitié de son adolescence, il allait devoir suivre les dires et conseils de son supérieur sans pouvoir discuter ni le contredire. Plusieurs fois, il tenta malgré tout d'appliquer les résultats de ses entraînements inachevés pour mettre fin prématurément à l'existence de Marcus; chaque tentative se soldant évidemment par un échec absurde et monumental. Son pouvoir se développait néanmoins drastiquement -pour un débutant-, et bientôt, l'agressivité dont "l'étudiant" fit part se moulait plus convenablement à ce qui le représentait le mieux : hanté par les Ténèbres ayant réduits au silence une majeure partie de ses émotions, enflammé par une haine qu'il vouera autant à la Malveillance qu'à la Bienfaisance dont il ne se pensait plus méritant. Ce qu'il définira plus tard comme le véritable Yami no Maho, que les Célèbres de cet Univers auront déjà glorifiés, sera le miroir de cette colère.
Le Temps vole et emporte les protagonistes malgré eux. Ils ont beau vouloir le retenir, c'est celui-ci qui les entraîne. Lorsque Duncan devint enfin un adulte confirmé; formé pour supporter l'héritage de Marcus et paré à devenir à son tour le mage noir pour lequel le pyromane l'a taillé; il n'y avait plus qu'une dernière étape à régler. Du haut des ses vingt-et-un ans; après avoir expérimenté la pauvreté, la perte de sa Lumière et la moitié de sa vie actuelle aux côtés de celui qu'il a si longuement détesté; le mage des Ténèbres comptait s'affirmer et signer son départ dans le monde de la magie en marquant ce jour prodigieux d'une pierre indescriptible. Nul ne saura s'il s'agit d'une blanche ou noire.
La nuit précédente s'était déclinée dans le fond d'un semblant de grotte, se figurant être plutôt un amoncellement de roches naturel redressant une toiture graveleuse abritant du vent et des intempéries. Un pas après l'autre, alors que ce jour-là, le Soleil se voulait symbolique; le garçon surgit de l'obscurité de la fausse caverne et marcha droit devant lui, avant de rejoindre le mentor qu'il distançait d'une dizaine de mètres, sur la colline adjacente. L'herbe courte dansait harmonieusement avec la brise venteuse, sifflant à travers les branches des arbres au lointain, alors que l'Astre Diurne carbonisait ce même air de par sa divine présence. Dans cette sphère de désespoir, il n'y avait plus que deux visages. Coupés du monde, c'est comme si tout existait en parcimonie avec la présence de ces antagonistes étroitement liés. L'un n'a pas l'air d'avoir changé, depuis toutes ces années. L'autre s'est affirmé, et le voilà prêt pour tout... Vêtu lui aussi d'un trench-coat, mais noir, survêtant un col tout aussi sombre, le regard persévérant du Ténébreux outrepassait sa mèche rebelle luisant d'une teinture rutilante avec le rayonnement diurne; il était grand temps de conclure cette histoire.
Pas un mot n'était échangé. Un seul simple croisement de regard, chacun se marquant d'un faux fier rictus au coin de leurs lèvres respectives, et les présentations étaient ainsi faites. Les bras se décroisaient finalement, alors que les phalanges se resserraient et que chacun entreprenait une posture décontractée; antithétique avec l'idée qu'on se fait des postures guerrières habituelles. Le sol sensiblement asséché frémit d'avance... Avant qu'un claquement de doigt ne décide de l'engagement. Sitôt le son prononcé, un cercle enflammé s'étend d'un bout à l'autre et renferme un périmètre circulaire autour des combattants. Et; ni une, ni deux, le terrible Marcus s'élance en ruant un poing fracassant en avant.
Sans transition, Duncan se déjouait bien aisément d'une offensive aussi simple et se suffisait à se décaler assez pour ne pas même frôler l'air de l'élan, tout en conservant la proximité nécessaire pour une riposte immédiate : faisant face au profil de son adversaire, il ravisa ses appuis à terre pour lancer un crochet en espérant faucher le nez de son ennemi, alors que son sourire narquois s'agrandissait de lui-même. Bien évidemment, là aussi le coup ne porta pas ses fruits : l'autre bras du mentor est venu rencontrer l'assaut du disciple, et dans cet entrechoc cinglant, chacun s'adonnait à un duel de force. Durant quelques instants, l'aïeul paraissait gagner du terrain, alors que leurs oreilles étaient bercées par le grincement de l'herbe criarde sous les flammes incandescentes qui rongeaient le terrain progressivement : en effet, celui-ci se réduisait graduellement, et ça n'avait pas échappé à la vigilance du mage des Ténèbres qui avait appris de son maître à se méfier du moindre détail. Le stratagème était d'ailleurs plus qu'évident, donc aisé à reconnaître. Le combat n'allait donc pas se jouer sur la durée...
... Alors tant qu'à faire, Duncan invoqua l'énergie dont il s'était ressourcé pour déclencher une de ses techniques primitives : la Frappe Maléfique. Les bras qu'il utilisait pour entrecroiser ceux de Marcus dans leur confrontation s'enrobaient d'une puissance maléfique à vue d'œil; l'aura pourpre surplombait ses poings, et il ne fallut pas plus d'une seconde pour que les efforts de puissance soient significatifs : en un instant, l'élève avait regagné tout le terrain perdu. Il était même parvenu à repousser le pyromage en arrière, et il fonçait désormais en brandissant à son tour un poing vengeur... Ce à quoi le supérieur répondit en enflammant à son tour ses membres défenseurs. Là, l'œil averti du jeune adulte se plissa sérieusement; et au moment de la collision, préféra opter pour une feinte et utilisa l'inertie gagnée avec son élan pour diriger un pied où était redirigé l'énergie de la Frappe en plein dans les côtes du grand gaillard. Surpris et non moins fier de cette réaction de dernière minute, l'entraîneur était forcé de céder sous la douloureuse pression incombée par la dureté de l'offensive, et partit se rattraper quelques mètres plus loin pendant que Duncan récupérait sagement de son côté. C'était le tout premier coup qu'il réussit à porter, depuis toutes ces années.
L'expert criminel se redressa sans trop tarder, une main à la hanche et les lèvres distordues dans une arrogante expression de fierté, avant qu'il ne dirige sa paume en direction de son apprenti pour lui adresser la fameuse technique... Un cercle runique aux couleurs de l'Enfer brillait de mille feux, avant qu'un pilier de flammes ne surgisse et parte chercher à anéantir sa cible... Il n'était pas possible d'éviter la contre-attaque. Le choc bruissait un son d'embrasement parfait dans tout l'horizon, sans qu'on ne puisse rien deviner de l'issue de la situation avant que les cendres ne retombent... Lorsque ceci fut fait; le cercle diminué qui délimitait la zone de combat s'était éteint. Dans la fumée embourbant tout le périmètre, on discernait une bulle qui s'identifiait finalement comme étant la Barrière des Ténèbres; rempart miraculeux ayant sauvé de justesse Duncan dans ce conflit. L'effort cependant requis pour encaisser totalement une technique aussi violente que celle de Marcus était gigantesque.
Lui d'ailleurs, était maintenant, en parallèle au mage des Ténèbres, agenouillé et déjà plié de fatigue. Si le jeune homme n'avait été victime que d'une utilisation déjà trop abusive de sa magie pour un sorcier de son stade; le mentor, lui, était atteint par l'âge, le violent coup lui tressaillant le flanc, et l'épuisement à la suite de sa technique de maintenance puis de son dangereux sortilège. Finalement, un certain calme nouait l'issue de ce combat, jugé trop vite fini par l'avis secret de Duncan qui ne voulait pas en rester là. Il n'avait, hélas, pas d'autre choix que d'accepter le dénouement de toute cette histoire... Un ricanement brisa la drôle de tranquillité régnant sur la colline calcinée, avant que Marcus ne se redresse avec difficulté pour évaporer sa présence entre les derniers volutes de fumée polluant la place. Il n'y avait plus que quelques mots détruisant cette perturbante sérénité...
"... C'est bon, c'est bon... Tu as gagné... Mais tant que je vivrai, tu ne devras pas oublier mes consignes, sale garnement... Vis ta vie, et continue de répéter tout ce que nous avons fait... Je le saurai, quand tu auras fini par accomplir tes objectifs... Si tu m'oublies, alors tu verras que ton nouvel ennemi... Sera le monde entier. Vise-le... Et prouve ton unique suprématie, mage des Ténèbres..."
... Le désir de rattraper l'aïeul dans sa fuite était omniprésent, dans l'esprit du concerné. Mais l'épuisement l'empêchait d'aller plus loin que trois pas devant, avant qu'il ne soit contraint de céder aux limites de son corps et de son état; s'étalant sagement sur le sol réchauffé de la colline pour souffler lentement face au ciel. Il avait échoué dans son espoir cliché de vengeance... Et le pire, dans tout ça; c'est qu'il allait bien. Duncan ne trouvait aucun réel mérite à tenter de le poursuivre, et conservait alors son repos ici. Il ne faisait plus que réfléchir. Que faire n'était pas une interrogation valable. Évidemment qu'il allait suivre ces mots; il a été formaté pour. Il fallait plutôt se demander... Comment ?
La Destinée d'un Homme est une chose impressionnante. Il reste impossible de prévoir comment évoluera la suite de cette histoire. Le monde est anéanti; l'apparition de guildes noires comme Ajatar Virke secouent la population, et le terrorisme annihile la confiance de la population envers les différentes guildes. Et au milieu de tout ça, certains espèrent que des histoires secrètes comme celle-ci parviendront à tourmenter la donne finale. Les Grands Esprits se demandent s'ils ont bien fait de résoudre le produit de cette vie...
... Cela ne tient plus qu'au résultat de l'équation d'avoir de la valeur ou non.
Magie des Ténèbres - Yami no Maho
Yami no Maho; la magie des Ténèbres. L'affiliation d'un mage à un tel dérivé d'Aethernanos n'est jamais bon présage. Cette maîtrise, souvent reconnue pour sa puissance de destruction et sa polyvalence non négligeable, a majoritairement été représentée par les mains expertes de grandes figures dans le monde de la magie. Parfois redoutés, et plus quotidiennement admirés -notamment grâce à une certaine magicienne à la chevelure immaculée appartenant à l'Ordre des Fées-; ces souverains du Mal puisaient dans la malice propre à ce type de magie pour annihiler par tous les moyens possibles et imaginables : ainsi, la plupart auront fait preuve d'un pouvoir explosif terrifiant, tandis que d'autres l'auront joués plus subtils à travers possessions et animations d'entités à part entière. Yami no Maho permet à son utilisateur d'employer un large panel de sortilèges aussi variés que pratiques, passant plus fréquemment dans l'offensive mais se concluant par quelques complémentarités; comme une défense implacable ou divers artifices de distraction. La seule limite étant là, à l'image de beaucoup d'autres magies, l'imagination et les nécessités du manieur de l'énergie malsaine.
Si un débutant en la matière ne saurait qu'exprimer quelques ébats dignes d'un guerrier parmi tant d'autres, il serait déjà en mesure de se démarquer des autres de par les multiples utilités que son pouvoir lui accorde. Un seigneur des Ténèbres, lui, serait horriblement craint, et pour cause; les exploits que de sombres noms comme José, Zero et bien d'autres encore ne sont que des preuves avancées de la férocité du Yami no Maho. Il faudra cependant exploiter des quantités généralement astronomiques d'Aethernanos pour parvenir à de telles performances, ce qui rend l'apprentissage et l'expertise dans le domaine Ténébreux long et fastidieux. Seuls les plus déterminés sauront contrôler les arcanes les plus compliquées de cet Art de la Mort. En attendant, les initiés ne seront que les porte-paroles du Mal et devront s'efforcer de suivre un rigoureux entraînement pour progresser.
À l'image d'une confrontation éternelle entre le Feu et l'Eau; la Lumière et le Ténèbres ne font jamais bon ménage. Si la logique manichéenne veut que l'un ou l'autre l'emporte sur son rival de quelque manière que ce soit; la vérité conserve une saveur bien plus neutre, puisque tout dépend des capacités des mages s'affrontant avec ces armes fondamentales, et de l'usage qu'ils font de leur potentiel. Comme l'Eau peut éteindre le Feu; le Feu peut évaporer l'Eau. Et comme La Lumière peut chasser les Ténèbres, les Ténèbres peuvent ronger la Lumière. Ils ne restent pas moins deux éléments absolument contradictoires, qui créeront des résultats imprévisibles et impressionnants selon la manière dont se déroulerait une rencontre aussi mortelle.
La magie des Ténèbres est de type capacitaire, et s'illustre par des runes aux reliefs macabres; les cercles esquissés par les invocations des sortilèges se constituant presque sans arrêt d'un crâne pour épicentre de l'incantation. La teinture de la magie tourne généralement autour du perturbant, du répugnant ou de l'oppressant : ainsi varient les notions de mauve ou de vert. L'exultation d'énergie résultant de l'appel d'une telle magie se dépeint habituellement par une condensation intense et très dangereuse d'Aethernanos, bien que des subtilités savent se faire de temps à autre. Le Yami no Maho peut représenter alors nombre de rayons, faisceaux, ombres fantomatiques, lames, fouets, explosions pures et simples...
Rien n'est à exclure, car ce pouvoir prouve clairement qu'il y autant à faire chez les Créateurs que chez les Exterminateurs.
Techniques
Sujet: Re: Just a man and his will to kill ~ Dim 12 Juin - 12:59
Duncan Nightingal
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Crédit : Juvia et une complice ~ Feuille de personnage Maîtrise Magique: (1000/35000) Mérite: (0/40)
Candidature terminée ~
Sujet: Re: Just a man and his will to kill ~ Ven 17 Juin - 1:43
Sybilia Philips
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Titre : Je pète, t'explose Crédit : Grizz Feuille de personnage Maîtrise Magique: (17372/35000) Mérite: (755/800)
Sujet: Re: Just a man and his will to kill ~ Ven 17 Juin - 13:15
Duncan Nightingal
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Crédit : Juvia et une complice ~ Feuille de personnage Maîtrise Magique: (1000/35000) Mérite: (0/40)
Oy !
Je pense avoir réglé ce que tu demandais ^w^ Puisque tu n'as demandé qu'à préciser -donc ajouter- des choses, je te les affiche aussi à la suite de ce message pour lire ce que j'ai additionné au reste, ça t'évitera éventuellement de devoir te retaper toute la lecture pour juste tomber sur les nouveaux détails !
Psychologie :
Contre toute attente après des révélations aussi froides et douteuses, il reste sûr que Duncan partage un goût assuré pour les choses simples. Savoir se satisfaire du nécessaire est plus qu'un principe; c'est une vocation. Avoir pu mesuré la valeur de chaque présent qu'une existence peut nous offrir lui a permis d'ouvrir les yeux, et de se rendre compte qu'il fallait profiter de tout comme de rien. Ainsi, l'homme se plaît à ne rien exiger et ne l'être en aucun cas; à moins que les circonstances ne forcent l'inverse. De façon générale, un inconnu tombant sous un beau jour face à Nightingal ne verrait qu'un banal vagabond heureux comme tout, se complaisant avec le hobbie le plus anodin : la promenade. Nomade, jamais en place, le jeune homme reste garant pour découvrir de nouvelles vues et savourer de l'œil chaque détail que la beauté du paysage daignerait lui dépeindre. On pourrait ainsi attitrer le personnage d'aventurier hasardeux, choisissant généralement de se fier à l'aléatoire que son instinct aime suivre.
Il est néanmoins, et bien sûr, des choses qu'il répugne au plus haut point, depuis ses préavis de sage sanguinaire. Si rien ne lui manque à l'esprit pour torturer le monde de n'importe quelle façon imaginable; il reste des méthodes, des vices, que Duncan ne sera jamais capable d'appliquer ni même de supporter. Si aucune nourriture ne le dégoûte, qu'aucune laideur ne saurait le repousser sincèrement; l'unique répugnance marquant les goûts du garçon se définissent à travers la perversion du peuple : que son instinct d'enfant perdu le lui aie rappelé ou non, il est tout simplement question de haïr les malfaiteurs contre la gente féminine, et de mépriser jusqu'à tenter sans sommation d'éliminer les rats jouissant du plaisir charnel non consenti. À contrario et de ce fait, il va de soi que, là encore paradoxalement au monstre qu'il peut être, Nightingal se désire être un gentleman aguerri au chevet des dames et demoiselles. Qu'il prenne des gifles, des insultes; rien ne l'importera tant qu'il saura se respecter lui-même en tenant sa galanterie en avant, lorsqu'il passera aux côtés de ces personnes. C'est, après tout, l'une des rares conditions de son humanité qui maintiennent un lui un brin fragile de positivité.
En affiliation avec cela, l'envergure que les motivations du combattant possèdent le poussent à s'imaginer seul dans un futur lointain. Maître de rien, pourtant souverain de tout ce qu'il a ruiné; Duncan sait pertinemment qu'il devra tôt ou tard se frotter à plusieurs groupes différents. Les méthodes d'approches étant diverses et variées; et aussi déchiré que l'est sa passion pour le Bien et le Mal; le rôle que l'homme tiendrait au sein d'une société dirigée dépend purement de sa détermination. À l'instar de tout ce qui lui a été inculqué; de tout ce qui a déjà pu être expliqué; Nightingal pourrait aussi bien se faire meneur en bataille que fidèle soldat répondant au quart de tour. L'éducation stricte mais nécessaire à sa croissance lui aura fait gagné les connaissances en matière de maîtrise des foules; bien que ce don d'éloquence n'aie jamais été exercé et que, de ce fait, le résultat soit encore imprévisible.
Magie :
À l'image d'une confrontation éternelle entre le Feu et l'Eau; la Lumière et le Ténèbres ne font jamais bon ménage. Si la logique manichéenne veut que l'un ou l'autre l'emporte sur son rival de quelque manière que ce soit; la vérité conserve une saveur bien plus neutre, puisque tout dépend des capacités des mages s'affrontant avec ces armes fondamentales, et de l'usage qu'ils font de leur potentiel. Comme l'Eau peut éteindre le Feu; le Feu peut évaporer l'Eau. Et comme La Lumière peut chasser les Ténèbres, les Ténèbres peuvent ronger la Lumière. Ils ne restent pas moins deux éléments absolument contradictoires, qui créeront des résultats imprévisibles et impressionnants selon la manière dont se déroulerait une rencontre aussi mortelle.
P.S : Avec le p'tit débat de la CB, j'ai cru comprendre du coup que rien ne clochera à l'avenir si je respecte l'auto-modération; ce qui était bien évidemment compté dans mes objectifs. Je pense donc avoir terminé les modifications. ^w^ Enjoy ~
Sujet: Re: Just a man and his will to kill ~ Ven 17 Juin - 15:23
Adrien Campbell
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Titre : King of the Hill Crédit : Grizz Feuille de personnage Maîtrise Magique: (13100/35000) Mérite: (525/800)