Titre : Oh met ta cheeseburka Crédit : Saber by Yamabukiiro & Unknown. Modifiés par mes soins. Feuille de personnage Maîtrise Magique: (10250/35000) Mérite: (333/400)
Heartbeats disorder
Le feu. Lorsqu’il te sourit, plein de malice, tu sens un véritable feu de forêt se déchainer en toi. Et ce feu ne fait que décupler, alimenté par la douceur de ses lèvres contre les tiennes. Sa délicatesse t’enveloppe dans un cocon de soie, te faisant flotter au milieu des deux sensations mélangée d’avidité et de tendresse. Les deux baisers étaient comme soleil et lune, pourtant ils te chamboulaient. Ils créaient en toi le désir, toujours plus puissant, d’augmenter la difficulté du jeu et de repousser les limites. Les siennes, les tiennes, toutes celles qui se présenteraient sous ton petit nez en trompette, pourvu qu’ensemble, vous trouviez ça amusant. Tout ça pour avoir le mot de la fin. Un sourire coquin se dessine sur tes lèvres alors qu’il t’entraine dans la chambre. Comme si tu allais lui laisser le dernier mot. Comme s’il pouvait oser te voir toi, soumise et ne pas réclamer l’ascendant. Tu attrapes le t-shirt au vol, les yeux pétillants rien qu’à l’idée de voler ce que tu veux, alors qu’il essaie de désamorcer la bombe. Parce que tout en toi, Oméa, l’appel au péché. Tu le sais, tu la toujours su et pourtant tu continues. Tu navigues sur ta propre vague et tu joues toujours et encore, au mépris du bon sens.
« Tu n’aimes pas les salles de bain, alors ? Il parait pourtant que prendre un bain à deux, c’est amusant. » Un instant d’égarement te pousse à l’admirer. Lui, sa musculature, sa malice et son sourire à tomber par terre. Tes yeux se posent sur son tatouage et tu te mets à pouffer en enfilant son t-shirt. Le tissus tombe au milieu de tes cuisses, cachant sagement ce que tu avais offert à sa vue par caprice. Ton intuition, elle, te dit qu’en te baissant, il ne cachera plus rien mais tu ne dis rien. Tu lui souris et, dans une révérence exagérée, tu écartes les pans de ta pseudo-robe. «Tu es un hôte déjà bien charmant d’avoir ramassé et soigné une vilaine fille comme moi. J’irais même jusqu’à dire un hôte qui risque sa peau devant Sting pour une polissonne un peu folle. » Un rire cristallin sort de ta gorge. « C’est malin, je me sens grand méchant loup, maintenant. Regarde, voilà la vilaine illégale et elle va te manger tout cru. »
Mains devant toi, tu te rapproches de Caleb avec une moue ridicule. Tu rugis même, encore plus amusée par la perspective d’être une horreur pour le monde alors qu’au final, tu n’en es qu’une vérité caché. Un portrait de Dorian Gray, avec une bouille d’ange, un cœur ambivalent et un coup de couteau à faire pâlir un cuisinier d’envie. Tu le pousses lentement vers son propre lit, dans cette parodie mi-monstre mi-zombie. Tu n’as pas de crédibilité, tu le sais mais pourtant tu souris et tu lis l’amusement en lui alors qu’il butte contre le matelas en manquant de basculer. Alors seulement, cette parodie de créature des enfers disparait sous les traits du fauve que tu es. Tu prends un élan infime et tu te jettes sur le brun, sans crier gare ni même prendre de précaution. Tous les deux, vous basculer sur le lit pendant que tu ris. A cet instant, tu ressembles à un feu follet. Pétillante de vie et de folie, tu rayonnes d’un éclat sauvage et indolent alors que tu te penches au-dessus de ta victime.
« Je t’ai eu, petit tigre. » Tu lui tires la langue, triomphante jusque dans ta manière d’être assise sur lui avec nonchalance. L’une de tes mains s’articule en un V victorieux et tu lui montres la fenêtre ouverte. « Je crois que j’ai oublié quelque chose… » Nouveau sourire coquin, au milieu du silence. Avant même qu’il est pu dire un mot, tu t’empares de ses lèvres avec voracité. La délicatesse et la sensualité que tu y mets te prenne toute ton attention. Tu en oublies la fenêtre ouverte et la prudence élémentaire en prolongeant le jeu d’un doigt sur sa bouche alors que tu t’éloignes dans un soupir, les yeux plissé par la satisfaction. « Voilà. Maintenant c’est mieux. Toi qui parlais de fierté de mâle, je ne pouvais pas te laisser gagner. Ca ne serait pas drôle, sinon. » A cet instant, un électrochoc te parcourt le dos. Un battement de paupière confus et tu tournes la tête vers la fenêtre. Il arrive. Tu le sais, tu le sens. Azariel est en ville.
Lui couper la parole et la première idée qui te traverse l’esprit quand tu l’entends déblatérer des âneries sur son statut et sur le fait que tu risquerais ta peau devant Sting pour elle. Pourtant, tu te surprends à garder le silence et à la laisser poursuivre pour voir le fond de sa pensée. Comme un éternel refrain dans l’histoire votre situation n’était pas une première : Le gentil qui sauve la méchante ou inversement. Il y aura toujours, de partout, de tous les temps, dans deux camps opposés, des amants maudits. Parce qu’il faudrait se cantonner à ces rôles-là ? Le gentil légal et l’affreuse illégale ?
Et dans son rire, sonne une note fausse. Un rire sans joie et pourtant clair. C’est étrange.
« - Tu sais, je ne pense pas que la vie soit toute blanche ou toute noire. A t’entendre on dirait que c’est le cas. Je n’ai pas aidé une illégale me tombant dessus, non, j’ai aidé une fille qui m’a regardé avec des yeux de hamster avant de s’évanouir. Que tu sois illégale ou pas, je m’en bats les cacahuètes, je l’ai déjà dit et puis, quant à mentionner Sting dans la conversation, c’est un ami et un homme avant d’être un « maitre de guilde », donc si la question venait à se poser, je pense qu’il comprendrait. Il n’est pas tout blanc non plus ahahaha. Bien au contraire. »
Elle te fait reculer jusqu’au bord du lit, se jetant sur toi sans crier gare, sans prévenir et vous basculez tous les deux en arrière.
Ton rire se mêle au sien et ton ardeur à la sienne. L’espace d’un instant, tu en oublies le monde extérieur qui se trouvait là, quelque part dehors.
Un dehors qui ne semblait exister que dans un autre univers. Un dehors qui ne signifiait rien ou plus rien. Un dehors lointain mais follement proche. Un dehors où résonnerait, dans un écho cristallin, vos rires enfantins tandis que vos corps se lancent dans un jeu de domination sans fin.
Assise sur toi, tu redresses à peine la tête, quand, non fière d’elle, elle s’annonce gagnante.
Arquant un sourcil dans une moue amusée, tu lui fais une pichenette sur le nez, avant de te redresser et de la faire basculer sur le côté, reprenant le dessus sur elle. Vos positions inversées, il était plus facile maintenant de la regarder tandis que ses courbes se pliaient sous ton poids.
« - Je serais galant, je ne vais pas te faire l’affront de m’asseoir sur toi, j’ai peur de te briser en deux. »
Tu ramènes un de ses bras au-dessus de sa tête avant d’approcher ton visage du sien dans une lenteur digne des ralentis de cinéma. A cette distance, tu pouvais sentir le feu dans ses yeux, la fièvre dans ses joues rougies, la passion dans ses lèvres et toutes les courbures de son corps te décrivant comme une envie d’un jeu nouveau.
« - Et si….on jouait à un nouveau jeu ? »
Gardant ce même sourire coquin, ta main glisse délicatement sous le tee-shirt qu’elle porte, remontant en frôlant à peine du bout des doigts les pores de sa peau. Comme une décharge électrique, un frisson te parcours le bras. Jamais encore, tu ne t’étais adonné à ce genre de jeu. Jamais encore, tu ne t’étais permis de t’abandonner ainsi. Jamais encore, tu n’avais eu envie de poursuivre avec quelqu’un.
Jamais encore, tu n’avais rencontré quelqu’un comme ça….Quelqu’un comme elle.
« - Alors ? Madame l’illégale a encore quelque chose à dire ? Tu vois, je sais me débrouiller comme un grand. »
Planté au-dessus d’elle, ton visage à quelques millimètres du sien, tes lèvres frôlant les siennes, c’est comme si de ta position, tu pouvais entendre son cœur battre. Comme si tu pouvais ressentir les mêmes pulsations. Comme si, l’espace d’une fraction seconde, vos cœurs n’ont fait plus qu’un dans un même et unique mouvement.
« - Et maintenant ? Tu comptes faire quoi ? J’ai de nouveau le dessus il me semble non ? »
Titre : Oh met ta cheeseburka Crédit : Saber by Yamabukiiro & Unknown. Modifiés par mes soins. Feuille de personnage Maîtrise Magique: (10250/35000) Mérite: (333/400)
Heartbeats disorder
Un nouveau jeu. Tu réponds à la présence de ta main sur ta peau par un frisson, comme tu as répondu à son coup d’état par un éclat de rire insolent. Ensemble, vous ressemblez à un couple de chat, jouant l’un avec l’autre pour décider à pile ou face qui de vous deux sera le dominant. Vous vous tissez consciencieusement un cocon d’insouciance et de taquinerie, peu importe où cela vous mène si vous en riez. Vous ne vous connaissez que depuis une poignée d’heure et pourtant, la complicité est là. Entre Caleb et toi, il y a ce petit quelque chose, au-delà des mots, qui justifie tous vos caprices en dépit du bon sens. Tu t’en rends un peu plus compte à chaque fois que sa main gagne un millimètre de ta peau en plus, laissant une foule de frissonnement dans son sillage. Ton corps tout entier se tend dans l’attente de savoir où il finira par la poser. Lui aussi, il joue. Il joue contre ton camp, galvanisé par les sensations et l’électricité qui te donne la chair de poule à chaque frôlement. Tu t’en lèches les lèvres, les yeux brillant autant d’intérêt que d’impatience. Toi aussi, tu veux participer mais il t’en empêche, te privant d’une main qui aurait pu être utile pour reprendre le dessus. Aussi lui réponds-tu, une expression polissonne sur le visage à l’idée de tricher un peu, pour le rendre fou.
« Madame l’illégale est convaincue. Elle cesse de te donner des perches pour arrêter le jeu . » Tu frémis quand son visage s’immobilise au-dessus du tien, te mordant la lèvre. Bordel, que tu es impatiente de reprendre la main. Il te fait diablement envie, suspendu à peine un souffle de toi. Tu pourrais t’emparer de ses lèvres mais il t’arrêtera, tu le sens, tu le sais. A la moindre contraction musculaire, ses deux mains serviront de barrière à tes desseins et ça te rend presque rageuse, rien qu’à l’idée qu’il soit si proche et hors d’atteinte. Pourtant, ça te plait en même temps. Tu te sens flotter et tu savoures de lâcher du lest à quelqu’un d’aussi fauve que toi.
« Ce que je compte faire ? Te compliquer la tâche, bien sûr . » Avec un rire coquin, tu fais pivoter ton poignet dans sa paume, attrapant le drap, et tu inspires profondément. « Voyons voir, et si j’essayais… Holy Darkness ? » Le t-shirt s’évapore dans un claquement de doigt théâtral, absorbé par le reflux de l’ombre qui se détache du mur pour s’enrouler autour de toi. Les volutes ténébreuses enserrent ta poitrine et ta taille, couvrant subrepticement le reste de ton corps en chatouillant doucement la paume de sa main. Tu souris sous son regard, amusée de le voir aussi curieux que surpris par ta manœuvre. Tu te sens bien, alors qu’il redécouvre le terrain qui se modifie sous ses doigts. Tu apprécies vos souffles qui s’entremêlent, comme l’ondulation de l’armure qui couvre ta peau à chaque fois qu’il s’en rapproche un peu trop. Ça t’amuse, de le voir essayer d’être plus rapide mais d’échouer à la doubler. Tu doutes que Nergal ait eu l’idée d’une telle utilité mais ça ne change pas le constat. Ça te plait, de le frustrer à ton tour. Ça te plait que l’ombre se désagrège dans un coin ou un autre pour se reformer sous ses doigts, lorsqu’il tente de les poser sur toi. Ton regard voilé d’ambre croise le sien et une lueur espiègle l’embrase.
« Qu’est-ce que tu en dis ? » Le laissant s’amuser encore un peu, tu reprends. « Et maintenant ? Que comptes-tu faire, Caleb ? » Tu charges son nom de sensualité, profitant du flottement pour effleurer ses lèvres avec ta langue. Tu veux savoir comment il va solutionner le problème que pose l’armure. Tu veux savoir s’il va en contourner l’obstacle où s’il sera diablement logique en glissant une main sur les attaches cachées sous ton dos. Tout ça te galvanise et te fait sentir fiévreuse, bien plus que lorsque tu fais une crise, à cause du poison. Ce jeu te met dans tous tes états, décidément, Oméa.
Quand tu pensais qu’elle ne pourrait plus te surprendre, que tu tiens enfin au bord de ce gouffre, que plus rien ne peut t’atteindre maintenant que tu es au-dessus d’elle, les yeux plongés dans les siens qui semblent s’enflammer à ton contact, la voilà qui sort une nouvelle carte de sa manche. Jamais encore tu n’avais connu de filles comme elle. De femmes comme elle. Celle qui n’est qu’un amas de surprise, une découverte amusante et excitante. Jamais encore tu n’avais développé un sentiment aussi fort pour quelqu’un que tu venais tout juste de rencontrer. Quand tu y penses, si l’on venait à t’en reparler plus tard, tu trouverais ça risible. Comme si tu t’abandonnais aujourd’hui avec elle. Contre elle. Jamais encore tu ne t’étais permis un tel écart de conduite et pourtant, avec elle tu as fait sauter toutes ces barrières que tu t’imposais. Tu as fait exploser cette bulle qui t’enveloppais pour pouvoir la suivre. La comprendre. L’apprendre. La connaître.
Pourquoi elle ? Qu’avait-elle de plus que toutes ces autres qui ont alors croisés ta route ? Pourquoi c’est sur elle que ton choix s’est porté ? Le syndrome de la demoiselle en détresse avait-il joué ? Surement pas. Ce n’est pas ça. Il y avait comme un enchantement derrière tout ça que tu ne comprenais pas. Que tu ne voulais pas comprendre, non pas par peur de la réalité mais par peur de réaliser qu’elle n’est qu’illusion. Qu’au moment où tu ouvriras les yeux, elle ne sera plus là.
« - Parce que tu crois que c’est une armure qui va m’arrêter ? »
Dans une intonation la défiant, tu continues à sourire avec cette mesquinerie qui ne te quitte plus. Depuis quelques secondes, elle semble penser qu’elle remporte la bataille et peut-être est-ce le cas mais ne se tromperait-elle pas sur un point ? Ne te sous-estimerait elle pas ? C’est frustrant.
Te mordant la lèvre inférieure tes mains alors occupées, lâche les courbes de son corps pour attraper son visage et tu colles ton front au sien, écrasant tes mèches brunes contre les siennes, rebelles dans l’âme.
« - Qui a dit que c’était ton corps qui m’intéressait ? Il y a bien des manières de jouer ma chère. »
Dans un rire fou, un rire de gamin, tes lèvres viennent trouver les siennes dans un baiser enflammé, passionné. Quelque part, tu cherches à lui transmettre un message. Un message que les mots ne pourront retransmettre, un message qui gravera cet instant pour, tu l’espères, un certain temps, peut-être une éternité. Cela serait t’avancer mais un jour peut-être, ta route recroisera celle de la passionnée Oméa.
Quand tu finis par reprendre ton souffle, coupé par l’excitation, tu te lèves brusquement, les yeux pétillant avant de te rapprocher de la fenêtre, toujours ouverte, donnant sur une rue dés plus animée.
« - Quand tu en auras marre de t’attirer des ennuis, tu sauras où me trouver maintenant ! »
Sur le coup, cette phrase est sortie comme une pensée énoncée à voix haute, une pensée que tu retenais jusque-là. Tu ne sais pas pourquoi, ni comment mais cette phrase, elle te donnait un semblant d’espoir quant aux jours prochains car dans le ciel, un orage se prépare. Une tempête arrive. Tu le sens.
Elle sera importante et affreuse mais elle arrive. Juste au-dessus de vous.
« - En attendant… »
Tu fermes la fenêtre, tirant brusquement les rideaux avant de te jeter sur le lit, contre elle. D’ailleurs quand tu sautes et atterris sur le matelas juste à côté, tu entends les craquements des lattes te suppliant de ne plus refaire ça.
Si tu dors par terre ce soir…Il ne faudra pas s’étonner mais quelque part, juste au moment où tu arrives à côté d’elle, tu éclates de rire.
« - En attendant…On devrait profiter que j’ai encore un lit avant qu’il ne cède lui aussi ahahahahahaha ! »
Titre : Oh met ta cheeseburka Crédit : Saber by Yamabukiiro & Unknown. Modifiés par mes soins. Feuille de personnage Maîtrise Magique: (10250/35000) Mérite: (333/400)
Heartbeats disorder
Il te touche. Bien plus que tu n’es sans doute prête à l’admettre. Bien plus profondément, là où les ténèbres se muent encore, dans un repli de ton cœur. Alors même que tu te remets difficilement de son baiser et de ce feu qu’il déchaine dans tes veines, sa voix résonne en toi comme un coup de tambour pourrait faire vibrer tes bras. Sa phrase tourne dans ta petite tête d’ange. Une seconde, puis deux, puis trois. Le temps s’égrène, alors qu’il s’éloigne pour s’occuper de sa fenêtre. Toujours allongée sur le lit, tu te sens prise de vertige. Quelque chose te dérange, quelque chose te tente ? Tout ça à la fois. Le monde s’est ouvert sous tes pieds et t’as engloutie après t’avoir assommée, sans préavis. C’est déloyal. Ton souffle s’est accéléré, comme si tu venais de courir cinq kilomètres d’une seule traite, comme si tu tentais de reprendre ton air après qu’on t’ait filé un sacré coup de poing dans le plexus. Lourdement bercée dans l’illusion que plus rien ne pouvait t’atteindre, tu en as oublié la douceur et la fraicheur des mots plein d’espoir qu’il vient de t’offrir sans réfléchir. Tu t’étais dit : « Plus de promesse, plus d’acte manqué ni de regret persistant ». Tu ne voulais plus ce petit goût amer, ce ressentiment profond, cette colère dévastatrice qui poursuit les mensonges. Pourtant, là, à cet instant, tu te prends à espérer. Pas celui qui s’essouffle, non, mais bien celui brûlant qui couvent des années avant de finalement franchir le pas pour enflammer la forêt.
Tes yeux fauves se plissent alors qu’ils ne le quittent plus. Caleb t’a touché. En plein dans le mile. S’en rend-t-il seulement compte ? Va-t-il voir, sentir et même aller jusqu’à comprendre la larme discrète qui perle sur tes joues ? Personne ne t’a jamais dit ça. Personne ne t’a jamais regardé droit dans les yeux en te disant qu’il attendrait. Tu sens ton cœur fondre comme de la roche et ton corps frissonner à son contact, même fugace, lorsqu’il s’écrase sur le lit. A-t-il conscience de la bombe qu’il vient de lâcher en toi, sans crier gard ? Son rire te tire de tes pensées, faisant brutalement accélérer ton cœur. Un sourire s’esquisse sur ton visage alors que ton regard se pose sur ses lèvres que tu distingues dans la pénombre. Vu comme ça, il est hypnotique. Tellement envoutant que tu en oublies presque de chercher une répartie. D’un mouvement vif, tu roules et t’arrête contre son flan dans un rire amusé. Ton cœur est reparti dans une grande course folle. Il bat fort, presque à t’en briser les côtes. Tu te surprends même à te crisper lorsque ta main effleure la sienne. Qu’est-ce qui t’arrive, Oméa ? T’as le trac, ou je rêve ?
« Je ne suis pas responsable des dégâts matériels ni des nuisances sonores . » Souris-tu en posant tes lèvres sur le dos de sa main. « J’ajouterais même que ce sera ta faute et entièrement la tienne, quoi qu’il advienne . » Tu remontes lentement le long de son bras, alternant baiser et coup de langue avec ce que tu veux être de la nonchalance. Le contact de vos deux peaux te chatouille, même au travers de l’armure. Tu te glisses le long de son épaule, jusqu’à lui mordre doucement le cou. Tu sais que tu n’as qu’une chose simple à dire, une petite vérité de rien du tout mais c’est plus compliqué que ça. Tu te sens fébriles, tellement que tu ne t’en reconnais plus. Et ta voix non plus. « Ce sera une première pour moi dans le vandalisme passionnel . »
Ton timbre chaud est descendu d’une octave et s’est débarrassé des fioritures. Si le jeu tourne encore en arrière fond derrière tes deux prunelles d’or, il n’y en a plus trace dans ta façon d’agir. T’as lâché prise, abandonné ton masque de guerre semi-permanente dans le placard. Tu es sérieuse, concentrée. Désespérément curieuse de découvrir chaque parcelle de ce qu’il va te donner d’une multitude de façon différente. Ton souffle redescend lentement et les baisers reprennent sur son épaule. Les morsures s’y ajoutent petit à petit, autant par amusement que par réelle volonté de laisser une marque. Une trace, peut-être pas indélébile mais suffisamment longue pour que ça attire le regard et les questions. Tu veux qu’il se souvienne, de toi, de vous, de ce qu’il a fait ou va faire dans les prochaines vingt-quatre heures. Tu en oublies le torrent d’emmerdes qui pourraient venir enfoncer sa porte d’une seconde à l’autre, et vous interrompre peut être avant que tout ne commence. Non, que tout n’aille plus loin. Tellement loin que tu ne sais pas si vous aurez le contrôle dessus, ne serait-ce qu’à un seul moment de vos vies.
« Si je ne m’attire pas d’ennuis, tu ne pourras pas t’amuser à sauver la princesse en détresse. Ce serait dommage non ? » Tu passes au-dessus de lui en surveillant chacun de tes mouvements, faisant de chaque effleurement, de chaque souffle, un cadeau inattendu qui le fait frissonner. Ton ongle descend négligemment son cou, puis son torse, alors que tu prends position sur son ventre. Il ne doit pas voir grand-chose mais tu es certaine qu’il s’en la température qui vient de grimper en flèche. Tes jauges de d’excitation et de tension frôle des sommets astronomiques et ça se sent. Aussi bien dans ta façon de te pencher que dans ta manière de lui taper gentiment le dos des mains quand il essaie de reprendre un peu de contrôle. Tu te sens pucelle sur ton premier homme. A défaut de perdre tes moyens, tu en viens à redouter les réactions, à craindre de ne pas toucher au plus juste pour faire monter la pression un cran plus haut.
« C’est ce qu'il te manque, n’est-ce pas ? » Tu te baisses vers lui, manquant de t’emparer de ses lèvres qui te tente et qui, tu le sais, n’ont pas cessées de sourire. Ton souffle se glisse contre sa joue, que tu embrasses avec une attention toute particulière. « Un peu de chaos, un truc qui n’a pas beaucoup de limite, un petit quelque chose incontrôlable qui risque de t’exploser dans les doigts à chaque instant. Je me trompe, Caleb ? »
Sans même lui laisser le temps de répondre, tu t’empares de sa bouche. Il y a quelque chose de nouveau dans ta façon de jouer avec lui, de le pousser à bout. Un mélange d’espoir et de faiblesse, une ouverture gigantesque dans ta cuirasse un peu trop parfaite. Azariel aurai été fier de toi. Fier de te voir faire office de quelque chose d’inédit dans tes antécédents de comportement. Il aurait peut-être même ouvert le champagne, de te voir faire preuve d’honnêteté avec tes sentiments. A l’instant exact où tu as commencé à l’embrasser, tu sais que tu as perdu. Tu te rends même compte que tu l’as su au moment même du premier baiser. Tu as cédé. Tu sais que s’il répond ce que tu attends, c’est la fin. La fin de ton monde, la fin du sien. A l’instant même où il te choisira, tu ne le quitteras plus.