« Tu crois que les choses auraient pu être différentes ? » C’est une question que l’on se pose souvent quand on se retrouve seuls, tous les deux. Elle revient sans cesse, comme un rappel de cette journée. On sait que l’on aurait pu mourir ce jour-là, le jour d’après et le jour d’encore après. On sait que l’on a été ignorant et que l’on a plongé dans notre propre folie vengeresse. Ma folie vengeresse. Je sais que même si les rapports avec les membres de la guilde se sont améliorés, cela n’effacera jamais cette journée et ces regards qu’ils ont eus à mon égard. Cette perte de confiance. Je sais que ça n’effacera jamais mon geste et j’étais prête à en payer le prix, parce que, ce que je n’ai jamais dit ce jour-là, à eux ou à lui…C’est la vérité cachée derrière cette demi-vérité.

J’ai avoué avoir vendue un camarade, un ami, peut-être même mon meilleur ami. Ce que je n’ai pas dit et ce que je tairais toujours c’est le « pourquoi ». Pourquoi je l’ai fait. Pourquoi c’est sa tête que j’ai mise à prix et pas celle d’un autre. Ce n’était pas parce que j’avais la foi envers lui ou pour une autre raison, non. Je l’ai fait parce que je lui en ai voulu de m’avoir laissé-là. Je l’ai fait parce que pour moi, c’était un juste retour des choses.

C’était comme ce vieil adage qui marche encore « Œil pour œil, dent pour dent ». Tu me blesses, je te blesses, à la différence, que cela n’a jamais été volontaire pour lui. Non, jamais. Il ne blessera jamais quelqu’un à qui il tient…Il ne trompera jamais, ne décevra jamais…Il sera et restera pour toujours, le héros dans nos cœurs.

Mais très vite, on s’est rendus compte, d’une façon assez tragique qu’il n’avait rien d’un héros…C’était juste un homme. Un garçon parmi tant d’autres. Il avait sa vie, ses soucis malgré ce que l’on pouvait penser de lui et moi, j’ai osé mentir et tourner les talons devant tout ça. Je me suis éloigné volontairement de cette promesse que l’on s’était faite d’être toujours ensemble. Une équipe. Des amis. Une famille. Un lien qui ne faiblira ni ne s’éteindra. Jamais.

C’était la promesse de la guilde. C’était celle que l’on avait tous fait, silencieusement, le jour où l’on a franchi ces deux énormes portes. La promesse que l’on resterait ensemble. Que l’on se soutiendrait et s’unirait, jusqu’au bout, coûte que coûte. Mais l’un de nous à fait défaut à la guilde…Et ce fut la chute de tous.

Ça a commencé comme ça. Ça terminera comme ça.

« - Est-ce que tu y penses encore ? A toute cette histoire ?
- Parfois…J’essaye d’oublier.
- Je pensais que ça allait mieux entre vous ? Ce n’est pas le cas ?
- Tu sais Hiro, ce jour-là, quand on a cru qu’on allait mourir toi et moi dans cet immeuble…C’était quoi ta dernière pensée ?
- Hmmm…Je ne sais pas…Je n’en ai pas eu je crois. On ne peut pas dire que quelqu’un m’attende quelque part. Et toi ?
- J’ai pensé à lui. A eux. J’ai pensé aux horribles choses que j’ai dû dire pour ne pas les impliquer et aux horribles choses que j’ai dû faire. Et tu sais, je me dis que le pire dans tout ça…C’est que je recommencerais s’il faut. Je trahirais encore et encore pour protéger un maximum de personne…Parce que la gentillesse….Les mots doux….Ce n’est pas ça qui nous a empêché de pleurer et de souffrir. Tous.
- Je ne sais pas toujours ce que tu penses mais tu devrais sérieusement arrêter de te détruire avec ça. Tourne la page. Avance. C’est ce que tu fais d’habitude. Tu regardes en avant quoi qu’il arrive et tu entraînes tout le monde avec toi. C’est qui tu es.
- Je ne suis plus certaine de savoir qui je suis Hiro….De savoir où je suis.
- Si toi tu ne le sais pas, je connais des gens qui pourront te le dire. Tu as fait une erreur de jugement, sans doute, mais aujourd’hui tout le monde va bien. Regarde Natsu, il est toujours là, le sourire jusqu’aux oreilles. Il va bien. Il ne s’est rien passé depuis que vous êtes revenus. Elle ne reviendra pas dans vos vies…cette dégénérée psychopathe.
- Ahahahaha. C’est vrai. T’as raison ! Aller ! On se motive ! Je ne me laisserais pas abattre par tout ça.
- Voilà !!! Ça c’est la Lucy que je connais. Maintenant, on va chercher un boulot.
- Sérieusement ?
- Et le loyer il se paye comment ? »

Parfois Hiro me rappelle mon ancienne version de moi-même…Ou ce que je serais si j’étais un garçon. Du moins, j’aime à croire que je serais comme lui.  Lui ou certains autres garçons que je connais. Tous commencent à me manquer. Vraiment. Certains disent qu’ils ont en eu des échos, que Grey et Juvia auraient été aperçus ensemble…Pour changer tiens ! Ça fait tellement longtemps que l’on ne s’est pas tous retrouvés. Ça serait bien de la faire.

De se rappeler qu’ensemble, nous sommes un.