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L'arbre aux corbeaux (PV Sei)
 MessageSujet: L'arbre aux corbeaux (PV Sei)   L'arbre aux corbeaux (PV Sei) EmptyJeu 7 Avr - 16:15

Alouarn Grimgorson
Alouarn Grimgorson

Indépendant Légal

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Je suis un comédien Et je suis ma destinée !



PARTICIPANTSAlouarn Grimgorson & Sei Kurogami
Résumé • Eté 792, Shirotsume. Si toutes les histoires commencent par « il était une fois », on passerait notre vie dans un conte de fée. L’annonce qui s’ensuit n’a rien d’une légende qu’on raconte le soir aux enfants pour qu’ils s’endorment. Les corbeaux sont réputés pour être des oiseaux voraces. Il se trouve que près de la ville de Shirotsume se trouve un arbre où, depuis quelques mois, une foule incontestable de corbeaux se presse : ils sont si nombreux qu’on les entend depuis la ville. Les autorités, voulant s’en débarrasser, font appel à des professionnels. Ils ne sont jamais revenus. Elles décident donc de demander à des mages expérimentés de s’attaquer à cet épineux problème.



L’arbre aux corbeaux


Je regardais le paysage défilé. Assis sur la banquette d’un vieux train à vapeur, je me curais tranquillement le nez. J’avais hâte qu’on arrive à Shirotsume. La guilde m’avait envoyé une lettre me quémandant de me rendre rapidement sur place pour un problème de corbeaux. Je ne pouvais décidément rien leur refuser. Non, je ne devais pas être aussi cynique : je n’avais pas fait grand chose pour Eagle’s Claw depuis que j’y étais, et j’étais même heureux qu’ils aient pensé à moi. A dire vrai, je ne connaissais pas beaucoup de mages de cette nouvelle famille, et je m’en voulais un peu. Je n’arrivais pas à faire la part des choses entre mon devoir de festivalier, et celui envers la guilde. J’aurais aimé pouvoir me départager équitablement, mais les récents évènements ne m’avaient pas permis de m’occuper plus que ça de la vie autre que celle de la troupe. Bien sûr, j’avais participer aux grandes aventures mais je ne l’avais pas spécialement fait au nom d’Eagle’s Claw.

J’avais fait de nombreux cauchemars les jours qui avaient succédé la réception de la missive : la peur de ne pas réussir était grande. Linus avait fini par me donner des plantes pour que je puisse dormir plus paisiblement la nuit. Cela n’avait pas vraiment fonctionné. J’avais fait une crise psychotique la veille de mon départ pour Shirotsume. Ca avait été un nouveau coup dur pour tout le monde : j’avais été violent. Astrid était aller chercher ses frères pour aider Linus à me calmer. Ils avaient finalement décidé de me donner un sédatif. Le médecin m’avait veillé toute la nuit. Mon expédition avait été repoussée de quelques jours, le temps que nous mettions les choses au point. J’avais été très disparate, et, comme mon imagination me jouer de nombreux tours, il avait été décidé que Linus et Asgeïrd partiraient avec moi, tandis que Béralde resterait au campement avec Astrid et Joshua.

Mon grand frère leva le nez de son ouvrage, après que notre ami lui ait donné un petit coup de coude dans les côtes. Linus regarda Asgeïrd qui me désigna d’un geste de la tête. Perdu dans mes pensées, je ne fis pas attention à mes compagnons. Le médecin se leva et vint s’asseoir à côté de moi. Je tournais vaguement le visage vers lui, avant de me replonger dans la contemplation du paysage. J’aurais bien aimé dormir mais il y avait tellement de passage dans le wagon, que je n’avais pu trouver le sommeil. Et puis, je n’étais pas à côté de Linus : qui m’aurait protégé si j’avais fait un cauchemar ? Je soupirais. A dire vrai, je ne lui avais pas demandé : je voulais qu’on me prenne pour un grand garçon, et je ne voulais pas qu’on croit que je sois incapable de m’occuper de moi tout seul. Bon, c’était vrai, mais quand même, je savais faire des trucs tout seul comme un grand.

Je sursautais lorsque Linus se mit à fouiller dans mon sac. Je ne sais pas ce qu’il cherchait mais ça devait être important. Pourquoi est-ce qu’il ne me demandait pas avant ? Ca aurait été plus pratique, et il ne se serait pas perdu dans ma sacoche. Mon bagage était cool : c’était Isa qui me l’avait offert. Il avait reçu le même sort que les caravanes dans lesquelles nous vivions, c’est à dire qu’il était beaucoup plus grand à l’intérieur qu’à l’extérieur. C’était bien pratique pour les voyages de quelques jours comme celui-ci. Mon grand frère finit par me demander :

❝ ▬ Mon grand, où est ce que tu as mis ton mouchoir ? ❞




Je lui répondis, intrigué :

❝ ▬ Lequel ? ❞





Il me lança, quelque peu étonné :

❝ ▬ Tu en as pris plusieurs ? ❞





Je répliquais, fier de moi :

❝ ▬ Bah, oui ! Comme je ne savais pas lequel choisir, j’en ai pris sept. Ca fait un pour chaque jour de la semaine. Je trouvais ça plus cool. ❞


❝ ▬ Tu sais qu’on ne part pas une semaine, mon grand. Trois mouchoirs, ça aurait suffit largement. Et celui d’aujourd’hui, il est où ? ❞


❝ ▬ Oh, mais si j’en avais pris que trois, j’aurais pas pu changer comme je voulais. Et puis, trois, c’est moche comme nombre. Y’en aurait un qui aurait été tout seul, tu comprends. ❞

Je reportais mon attention sur le paysage, oubliant la présence de mes comparses et, du même coup, la question que mon frère m’avait posé. Linus m’appela plusieurs fois avant que je reprenne pied dans la réalité. Il me demanda à nouveau :

❝ ▬ Où est ton mouchoir ? ❞





❝ ▬ Euh… Dans une de mes poches. Mais il va falloir que je cherche un peu parce que j’ai oublié dans laquelle je l’ai mis. Pourquoi ? Tu as oublié le tien ? Je peux te prêter un propre si tu veux, parce que je n’aime pas trop le partage de morve. C’est tout caca beurk. ❞

❝ ▬ Il n’est pas pour moi. C’est pour que tu te mouches. ❞




❝ ▬ Bah, pourquoi ? Je n’ai pas de caca de nez qui coule ! ❞




❝ ▬ Il va te servir à t’essuyer les doigts. Depuis le temps que tu te cures le nez, tu dois avoir plein de morve qui s’est accumulée. ❞



❝ ▬ Mais, faut pas que tu t’inquiètes, je m’en débarrasse sous la banquette ! ❞




❝ ▬ Alouarn, c’est dégoutant ! Ca ne se fait pas ! ❞




❝ ▬ Mais, grand frère, tu veux que je les mette où ?❞




❝ ▬ Dans ton mouchoir. C’est à ça qu’il sert ! ❞




❝ ▬ Oui, mais il est trop petit pour la taille de mes crottes de nez ! ❞




❝ ▬ Non, mais, mon grand, elles ne sont pas non plus de la taille de celles d’un cheval. Les mouchoirs sont tout de même étudiés pour les humains. Fais-moi le plaisir d’arrêter de te curer le nez et mouches-toi. ❞

❝ ▬ Ah, je crois que j’en ai une grosse là ! ❞





❝ ▬ ALOUARN ! ❞





❝ ▬ Oui, oui, le mouchoir ! ❞





Plusieurs passagers s’étaient retournés lorsque Linus avait haussé le ton. Je voulais me faire tout petit tellement j’avais honte. Après tout, le médecin n’avait pas tort : les crottes de nez, c’était caca beurk. Je finis par trouver mon mouchoir alors qu’une voix féminine annonçait le prochain arrêt. Grand frère se leva alors que je me mouchais bruyamment. Asgeïrd fit de même. Voyant que je ne réagissais pas, il me lança :

❝ ▬ Mon grand, on y va ! C’est notre arrêt ! ❞





Mes paupières batifolèrent plusieurs fois, et je baillais à m’en décrocher la mâchoire. Nous récupérâmes nos affaires et nous descendîmes à l’arrêt complet du train. Je regardais de tous les côtés, examinant les gens. Asgeïrd, qui n’aimait pas spécialement la foule, lança :

❝ ▬ Ne restons pas là ! ❞





Je demandais alors qu’un petit monsieur accompagné d’une grande et grosse dame passaient juste à côté de nous :

❝ ▬  Mais, on ne peut pas rester dire bonjour aux gens ? ❞




❝ ▬  Mon grand, on ne dit pas bonjour aux personnes qu’on ne connaît pas. ❞




❝ ▬  Bah, pourquoi ? Si c’est parce qu’on ne se connaît pas, on pourrait se présenter ! ❞




❝ ▬   Non, mais on ne se présente pas non plus aux gens qu’on ne connaît pas. Ils peuvent prendre ça comme une insulte ou une agression. ❞


❝ ▬  Mais, on ne peut pas devenir copain ? ❞





❝ ▬   On n’est pas dans un festival, Alou’. Viens, on y va ! ❞




❝ ▬  Mais, je ne comprends pas, grand frère. Pourquoi on ne pourrait pas se faire des copains ? ❞



❝ ▬   Je t’expliquerais quand on sera à l’hôtel. Asgeïrd est parti devant. Allons le rejoindre. ❞



❝ ▬  Oh cool, un hôtel. On va dans le même que la dernière fois ? ❞




❝ ▬   Je ne sais pas, mon grand. C’est Asgeïrd qui s’est occupé de ça. ❞




❝ ▬  Je pourrais dormir avec toi ? ❞





❝ ▬   Je ne sais pas comment est la chambre. On verra quand on sera sur place. ❞



❝ ▬  On dort tous ensemble ? ❞





❝ ▬   On sera dans la même chambre tous les trois, oui. ❞




❝ ▬  Mais, je ne veux pas qu’Asgeïrd voit mon monsieur kiki. ❞




❝ ▬  Il ne regardera pas quand tu te changeras. ❞




❝ ▬  Est-ce que je pourrais dormir avec mon doudou ? ❞




❝ ▬   Pourquoi tu me poses cette question ? Personne ne t’a jamais interdit de dormir avec ton doudou. Allez, ne trainons pas. Il se fait déjà tard. Ca serait bien qu’on soit installé avant d’aller prendre le dîner. ❞

❝ ▬  Est-ce qu’on aura un peu de temps libre avant de manger ? ❞




❝ ▬   Si on ne se dépêche pas, il n’y en aura pas. ❞




❝ ▬  Et je serais obligé de prendre ma douche ce soir ? ❞




❝ ▬   On verra, mon grand. Arrête de parler, et avance ! ❞




❝ ▬  Mais moi, j’aime bien parler ! Ca fait vide quand personne ne parle ! ❞




Linus leva les yeux au ciel, avant de chercher Asgeïrd. Ce dernier était à l’autre bout du quai, et nous faisait de grands signes. Nous arrivâmes à l’hôtel une quarantaine de minutes plus tard. Je regardais de tous les côtés : c’était un charmant endroit que tenait un cousin éloigné de la famille Arthius. Ce dernier nous accueillit chaleureusement et nous trouva même deux chambres tout à fait coquettes. Il ne posa pas de questions quand au lit double qui se trouvait dans l’une d’elle. Elles étaient placées dans un coin discret de l’hôtel : nous ne serions pas dérangés si je faisais une crise de schizophrénie. Linus remercia Asgeïrd. Moi, et bien, moi, j’étais, comme toujours, ailleurs. Je voulais absolument aller voir si le lit était aussi moelleux que ce qu’avait prétendu le monsieur à l’accueil. Linus me rappela à l’ordre :

❝ ▬   Mon grand, calme-toi. On va y aller. Ramasse tes affaires, le monsieur que voilà va nous montrer où sont nos chambres. Tu peux remercier Asgeïrd de nous avoir trouvé un endroit aussi charmant. ❞

Je me précipitais vers Asgeïrd, et lui fis un gros câlin, pas du tout gêné par les regards qui nous examinaient. Ce dernier fut un peu mal à l’aise que j’exprime mes remerciements de cette façon. Il me tapota l’épaule puis, sans dire un mot, je rassemblais mes affaires, et suivis l’individu. Nos chambres se trouvaient au bout d’un couloir, près d’une grande baie vitrée qui donnait sur une piscine. Je lançais, un peu déçu :

❝ ▬  Mais, on n’a pas emmené nos maillots de bain ! ❞




Mes compagnons sourirent, et Linus lança :

❝ ▬   Ne t’inquiète pas, j’ai pris le tien. ❞





❝ ▬  On peut y aller tout de suite ? ❞





❝ ▬   Non. On s’installe, et on verra si on ira à la nocturne. Il y aura beaucoup moins de monde, et on sera plus tranquille. ❞



❝ ▬  Mais, ça veut dire que je ne pourrais pas me faire de copains ? ❞




❝ ▬   Mon grand, je t’ai déjà dit que nous n’étions pas là pour nous faire des amis. Nous avons des choses à faire. ❞



❝ ▬  Mais, les choses qu’on a à faire, ça nous empêche de nous faire des  copains ? ❞




❝ ▬   A tout à l’heure, Asgeïrd. N’hésite pas à venir à frapper à la porte si l’envie t’en prend. Allez, viens, je vais devoir t’expliquer certaines choses, mon grand. ❞


On entra dans notre chambre. Je jetais mes affaires par terre, enlevais mes sandales, et sautais sur le lit.

❝ ▬  Le monsieur avait raison, il est tout moelleux le lit. C’est trop cool. ❞




Je m’amusais à sauter dessus tandis que Linus regardais l’heure à la grande horloge de l’église que l’on voyait à travers la vitre. Il vint s’asseoir sur le lit, enleva à son tour ses chaussures, et s’allongea sur le grand lit double. Il m’invita à venir contre lui.

❝ ▬  Attends, je récupère mon doudou, et j’arrive. Tu ne bouges pas, hein ? Dis, tu ne bouges, pas ? ❞



❝ ▬   Non, je ne bouge pas. Aller, file le chercher. ❞




Je descendis de la couche, me précipitais vers mon sac, et en sortis une peluche représentant un gorille puis, je remontais sur le plumard, et vins me coller contre mon frère. Je posais sa tête contre son épaule, et un bras sur sa taille, mon doudou bien caler contre moi.

❝ ▬   Bon, mon grand, on va avoir un peu de temps libre avant le repas. Qu’est ce que tu veux faire ? ❞



❝ ▬  Je ne sais pas trop. On ne peut pas rester là, tous les deux, et discuter ? ❞




❝ ▬   On aura tout le temps après le repas. Asgeïrd et moi, nous avons des choses à faire en ville. Tu veux nous accompagner ? ❞



❝ ▬  Oh, ça va encore être des trucs de grandes personnes. Est ce que je peux faire des trucs pour moi ? ❞



❝ ▬   Ca veut dire quoi des trucs pour toi ? ❞





❝ ▬  Hum… Et bien, j’aimerais aller voir s’il n’y pas un ou deux mages indépendants qui trainent vers le panneau des missions. ❞



❝ ▬   Pourquoi faire ? ❞





❝ ▬  Pour ma mission que je dois remplir. Et puis, peut-être qu’il voudra bien devenir mon copain. ❞



❝ ▬   Mon grand, je sais que tu ne penses pas à mal en voulant faire de tout le monde ton ami, mais, dans la vie, ça ne marche pas comme ça. ❞


❝ ▬  Bah, comment ça fonctionne alors si on veut de nouveaux copains ? ❞




❝ ▬   Il faut que tu comprennes que tout le monde ne cherche pas à devenir ton ami. Rappelle-toi ce qui c’est passé il y a un an avec le capitaine et son second… ❞



Je me raidis. J’enfouis ma tête dans le cou de Linus.

❝ ▬  Eux, c’était des méchants. Mais, je ne veux pas être copain avec des méchants, grand frère. Juste avec des gentils. ❞



❝ ▬   Ca, tu ne peux pas le deviner aux premiers abords, Alou’. De plus, les gens n’aiment pas être abordés par des inconnus. Aujourd’hui, dans notre société actuelle, on ne peut pas accoster les gens sans que ces derniers pensent que l’on prépare un mauvais coup. Il y a tellement de voleurs et de personnes qui profitent des gens incrédules que tout le monde fait très attention. ❞

❝ ▬  Mais, quand on est dans un festival comme nous on organise, personne ne pense à mal, non ? ❞



❝ ▬   Ce n’est pas pareil. Nous sommes dans un festival et, même si tu as l’impression de te faire des amis, les gens t’oublieront aussi vite qu’ils t’ont approché. On est là pour les distraire. Ils se rappelleront sans doute du personnage que tu jouais, mais, en aucun cas de la personne qui était derrière le masque. Nous ne sommes que des pantins qui amusent le peuple dans ces heures si sombres. ❞

❝ ▬  Non, je pense que nous sommes plus que ça. Toi et moi, nous sommes des festivaliers, et nous sommes l’ami d’un jour qui te fera sourire. Tu sais, je pense que nous avons plus de copains que nous le pensons. ❞

❝ ▬   Mais là, nous ne sommes pas des festivaliers. Nous sommes juste des gens banals, des personnes qui sont en voyage d’affaire. Personne ne nous croira si nous disions que nous sommes festivaliers. ❞

❝ ▬  Et bien, c’est une occasion de se faire des copains autrement, tu ne crois pas ? ❞




❝ ▬   Mon grand, promets-moi que tu ne feras pas de folie. Tu as tendance à voir le monde plus rose qu’il ne l’est vraiment et… ❞


❝ ▬  Mais, grand frère, le monde, je sais bien qu’il n’est pas rose. En fait, y’en a même pas beaucoup du rose comparé aux autres couleurs. ❞


❝ ▬   C’est une expression. Elle veut dire que tu vois toujours plus de bien que de mal. Le royaume de Fiore a vu naitre de nombreux êtres prêts à tout pour s’accaparer ses richesses. Les mauvaises actions sont devenues monnaie courante. Il n’y a plus de place pour un peu d’amour. ❞

❝ ▬  Pourquoi est ce que tu sembles résigner ? Tu sais, si on n’essaie pas encore et encore, on ne saura jamais si ce qu’on a fait sur terre valait vraiment la peine d’être vécu. Tu ne crois pas ? Ce n’est pas pour ça qu’on est né ? Je veux dire, pour qu’on aide son prochain, quoi qu’il arrive ? ❞

❝ ▬  Je ne veux pas que tu fasses tout à n’importe quel prix. Je tiens trop à toi pour te perdre. Tu es mon rayon de soleil et, même si cette dernière année n’a pas été facile, je ne peux m’empêcher de penser que je ne m’en serais jamais sorti sans toi. S’il te plait, prends soin de toi. Laisse-moi être l’épaule sur lequel tu te reposes. ❞

Je me redressais, quelque peu perplexe. Nos regards se croisèrent et je demandais d’une toute petite voix :

❝ ▬ Dis, grand frère, est ce que tu veux bien rester toute la vie avec moi ? ❞




Il se releva à son tour pour me faire basculer en arrière. Ses jambes vinrent encadrer mon bassin. Il se pencha en avant, prenant appuie sur son bras gauche, laissant le droit me caresser le visage. Je fermais les yeux alors que nos bustes s’épousaient tendrement. Il déposa alors de nombreux baisers sur mon corps : ses lèvres caressèrent mon cou, mon visage. Il remonta jusqu’à mon oreille, me la mordillant au passage. Il murmura :

❝ ▬   Je serais toujours là pour toi ! ❞





Mes bras vinrent s’enroulaient autour de sa taille alors que nos lèvres s’unirent dans un long baiser. Je le fis, à mon tour, tomber à la renverse, et me retrouvais assis sur son ventre. Je voulais aller plus loin, toujours plus loin. Je voulais qu’on revienne à ces années où mon frère m’apprenait à aimer mon corps, n’hésitant pas à me toucher, à me faire accéder à des plaisirs interdits. A dire vrai, nous n’avions plus eu ce genre de rapport depuis qu’il s’était marié. Il avait du sentir le désir qui m’animait. Il me sourit, me laissant déboutonner sa chemise. Ca faisait bien longtemps que je n’avais pas vu un homme nu. A dire vrai, depuis ce fameux soir où je m’étais fait honteusement violé. J’avais eu du mal à sortir de ma torpeur. Je n’en avais presque pas parlé, même à Linus. Les cicatrices étaient encore présentes et je savais que, quoi il arrivait, je n’arriverais pas, aujourd’hui, à passer à l’acte, même si j’avais envie que l’on me désire. Il me laissa redécouvrir sa silhouette, fermant les yeux au contact de mes mains sur son buste. Je finis par enlever mon haut pour comparer son anatomie à la mienne. Je finis par demander :

❝ ▬  Dis, tu ne trouves pas que je suis un peu maigre. ❞




Il ouvrit les yeux, et tendit une main vers mon ventre : il le toucha du bout des doigts. Il me sourit avant de lancer :

❝ ▬    Et bien, ça ne ferait pas de mal si tu faisais quelques kilos de plus. Tu ne devrais pas te formaliser sur ta perte de poids de cette année. ❞


❝ ▬  Oui, mais, du coup, je suis un peu moins beau. Tu crois qu’Isaiah me trouvera moins joli ? ❞



Il rit doucement, ce qui me vexa. Je fis la moue avant de lui pincer un téton. Ca n’eut pas l’effet escompté : il éclata de rire.

❝ ▬    Tu es prévisible, mon grand. Tu es un homme bien bâti, il n’y a pas de raison qu’Isaiah te trouve moche. Pourquoi cette question ? Aurais-tu de quelconque sentiment pour ce jeune homme ? ❞

Je rougis violemment.

❝ ▬   Hum. Je vois. Tu sais, mon grand, c’est humain de tomber amoureux. ❞




❝ ▬  Pffff. Je ne sais même pas s’il pense à moi. J’aimerais bien lui dire, mais je ne sais pas ce qu’il ressent pour moi. Et je ne veux pas me prendre un râteau monumental. Ca se trouve, il aime que les filles. Je n’ai pas osé lui demander. J’ai trop peur qu’il se moque de moi. Et puis, comme l’homosexualité est très mal vue par la société, je ne voudrais pas apporter la honte et le déshonneur, ni sur lui ni sur la famille. ❞

❝ ▬  Tu sais, tu n’as pas à avoir honte de tes orientations sexuelles. Ce n’est pas grave si tu préfères les hommes. Je suis sûr que tu trouveras quelqu’un qui t’aimera pour ce que tu es. ❞

Je demandais, d’un air inquiet :

❝ ▬  Oui, mais, tu resteras avec moi, hein ? Je préfère ne jamais tomber amoureux et que tu restes avec moi toute la vie plutôt que le contraire. ❞


On frappa trois petits coups à la porte. Je me laissais tomber sur le lit en poussant un gros soupir. Pourquoi est ce qu’on était toujours dérangé au mauvais moment. Linus se leva, attrapa sa chemise, et s’en vêtit. Il se dirigea vers l’entrée de la chambre puis, avant d’ouvrir, il me dit :

❝ ▬  Tu sais, Alou’, quoi qu’il arrive, je serais toujours là. Et c’est normal pour un homme de tomber amoureux. Tu as tout de même le droit d’avoir des sentiments. Et je serais même heureux que tu me ramènes un petit ami à la maison. ❞

Et il laissa l’air frais du couloir entrer dans la pièce. Je frissonnais malgré la proximité de l’édredon. Asgeïrd entra dans la pièce. Il s’était changé et portait un sac en bandoulière. Il nous questionna de la sorte :

❝ ▬  Vous êtes prêts ? Les magasins vont bientôt fermer et je n’aimerais pas que nous ayons tout à faire le même jour. ❞



Je répondis :

❝ ▬  Est-ce que j’ai le temps de mettre ma tenue d’entrainement ? ❞




Linus demanda :

❝ ▬    Pourquoi tu veux mettre ces vêtements-là ? Tu comptes faire de l’exercice ? ❞



❝ ▬  Ben, pas vraiment. Je ne suis pas vraiment à mon aise dans l’environnement où nous sommes, mais j’aimerais bien porter quelque chose qui fasse classe et décontracté en même temps. Et puis, qui sait, peut-être que je m’entrainerais en vous attendant ! ❞

❝ ▬    Ah non, tu ne vas pas faire tes mouvements bizarres en pleine rue, surtout si cette dernière est bondée. ❞



❝ ▬  Bah, pourquoi pas ? ❞





❝ ▬    Ces exercices sont importants : ils ne sont pas fait pour être une attraction. ❞



❝ ▬  Mais je peux quand même mettre la tenue ? ❞




❝ ▬    Si tu veux. Mais dépêche-toi ! ❞





Je ne me le fis pas dire deux fois. Je fouillais dans mon sac et sortis mon accoutrement. Je mis une quinzaine de minutes à me préparer, avec l’aide de Linus, qui dut me répéter un grand nombre de fois que je n’avais pas le temps de m’admirer devant la glace parce que nous étions pressés. Je finis par sortir de la salle de bain en ronchonnant :

❝ ▬  J’espère que je suis beau quand même, parce que si je croise un joli monsieur, j’aimerais bien être vu dans mon meilleur jour. ❞


❝ ▬    Alou’, on n’est pas venu pour draguer ou prendre du bon temps. Nous ne sommes pas en vacances. Je te rappelle que nous sommes là pour faire des achats pour nos troupes respectives, mais aussi pour que tu remplisses ta mission. ❞

❝ ▬  Oui, oui, je sais. Ca ne m’empêche quand même pas de me faire beau pour sortir. ❞



Asgeïrd me dit en rigolant :

❝ ▬  Tu sais que, comme tu es tout de même bien foutu, tu pourrais te faire aborder par de jolies jeunes femmes. ❞



J’en fus scandalisé. Mes camarades éclatèrent de rire. Je murmurais :

❝ ▬  Non, mais pour de vrai ? Des filles pourraient venir me parler ? ❞




❝ ▬    Bien entendu, mon grand. Mais, ne t’inquiète pas, si ça arrive, on sera là pour te porter secours. ❞



❝ ▬  Ouais, parce que moi, je n’ai pas envie qu’elles viennent me parler. Ce n’est pas mes copines. ❞



❝ ▬    Ca ne les empêchera pas de venir si elles en ont envie, mon grand ! ❞




❝ ▬  Mais, c’est bizarre une fille ! Si elles sont toutes comme Astrid et Isa, on n’est pas sorti de l’auberge, c’est moi qui vous le dis ! ❞


On sortit de l’hôtel en discutant joyeusement. On fit plusieurs magasins. Au bout d’une heure, je commençais à fatiguer. Je finis par lancer :

❝ ▬  Je vais vous attendre sur le gros cailloux là-bas ! ❞




❝ ▬ Tu ne vas pas t’ennuyer ? ❞





❝ ▬  Oh non ! Au pire, je me parlerais à moi-même dans ma tête ! ❞




❝ ▬    Pas de bêtises, hein ! Tu ne pars pas avec n’importe qui, et tu ne parles pas aux inconnus. Promis ? ❞



❝ ▬  Oui, oui, promis ! ❞





Et, sans plus attendre, je les plantais là, bien plus intéressé par la pierre. Je me pris à me demander comment ils avaient fait pour la mettre là, parce qu’elle était énorme… Et à côté du panneau des missions. J’avais juste omis de dire ce petit détail au médecin et à mon beau frère. Je m’assis sur mon siège de fortune. Je finis par enlever mes chaussures et m’étalais de tout mon long : il faisait bon là où j’étais installé. Il y avait un arbre qui faisait juste ce qu’il fallait d’ombre, et le soleil qui brillait tranquillement. Le soir commençait à tomber, et les touristes étaient encore en terrasse, discutant, mangeant des glaces ou autres friandises. Je regardais les gens passer. Certains s’arrêtaient parfois devant le panneau, mais aucun d’entre eux n’étaient mages. A dire vrai, j’avais l’impression que le tableau des missions servait d’attractions. Les gens ne semblaient plus croire en l’existence de mages assez sérieux pour tenter quoi que se soit pour eux. C’était blessant. J’espérais pouvoir redonner espoir aux personnes de la ville en effectuant cette mission. Pris dans mes pensées, je ne faisais pas attention à ce qui m’entourait : c’est ainsi que mon ordre de mission, pris par une bourrasque, s’envola et vint se poser au pied du rocher. Lorsque je m’en rendis compte, je me mis à la chercher du regard. Ce n’était pas bon, pas bon du tout. Il y avait l’emblème de la guilde en gros sur le papier : et si elle tombait entre de mauvaises mains, qu’est ce que dirait Misto ? Elle allait certainement me faire arrêter : les larmes se mirent à couler sur mes joues. C’est alors que je la vis. La feuille était là, posée tranquillement sur le sol. Je me précipitais vers elle. Le vent décida de faire le malin, et souffla : la missive s’envola. Je me mis à hurler :

❝ ▬ Papier ! Viens ici ! Attrapez-le ! ❞








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