Betrayal is unforgivable

avec Mystère

Fred est une de ces femmes barbares à s'être battues dans la rue après avoir eu l'enseignement martial d'un moine. Pendant cette partie de sa vie, croyez-moi, elle a fait de gros efforts pour surveiller son langage et contrôler sa colère. Quand elle est retournée dans la rue, elle a expulsé tout ce qu'elle a maintenu à l'intérieur d'elle. Les provocations du blond la font sourire. Pour elle, cette grosse tête est signe de faiblesse flagrante. Le narcissisme n'a jamais aidé qui que ce soit et n'a jamais empêché de perdre. Elle se dit que son boulot ici n'est pas seulement de battre son invocation, mais d'humilier le maître dans toute sa  « splendeur ».

« Non mais tu t'es regardé p'tit con? C'est surprenant qu'aujourd'hui une invocation comme lui veuille bien te servir aux petits oignons plutôt que de te tabasser lui-même d'être aussi stupide. »

Quand je vous disais qu'elle n'y va pas de main morte... Elle se concentre sur son combat en face d'elle, remarquant l'hésitation de l'hybride. À chaque pas reculé, elle avance de pas et quand il lui envoie sa masse de vent, elle frappe le sol avec son pied, invoquant un mur de pierre pour contrer le vent par son poids et sa massivité avant de l'envoyer en direction de l'invocation pour l'écraser comme une crêpe avec un mur en arrière de lui. Pendant deux secondes où il se voit occupé par le mur, elle frappe encore le sol avec son pied, détruisant ainsi violemment le banc où le blanc s'est assis. « On dirait que le banc n'a pas supporté ton égo surdimensionné... connard! » Elle bondit ensuite vers l'avant, suivant le mur qui s'en va s'écraser contre l'hybride pour s'engager au corps-à-corps s'il parvient à le détruire.

***

J'écoute son excuse et tout ce qu'il a à dire. Il a tort sur le point où il croit ne pas avoir eu le choix de faire autrement. Damaz n'est pas stupide, il aurait certainement trouvé autre chose s'il s'était donné la peine de le faire. Cependant, avec ce que Ajatar Virke a comme objectif, cela a complètement leurré sa façon de penser et en même temps, sa propre humanité. Est-ce que ce tour au Palais Royal a fait plus de dégâts sur lui que ce que j'ai entendu parler? Est-ce qu'il est sous l'emprise mentale d'un mage pour être complètement aveugle que les choix peuvent toujours être différents? Je fronce les sourcils, je tente de percer son mystère de son manque de choix. Est-ce qu'il était surveillé à ce moment-là pour qu'il soit poussé à tuer? Ou bien il lui manque quelque chose dans le crâne pour lui faire réaliser que ce qu'il a fait c'était mal?

Malgré tout ça, il a en partie raison sur ce qu'il déballe en trois tons. La rédemption c'est bien, mais pour une seule personne. Pour tous ces soldats, ces conseillers, ces gardes que j'ai massacrés, il y avait une famille derrière qui a probablement pleuré leur mort. Alors que je croyais faire le bien, j'ai toujours fait le mal. Est-ce qu'avoir rejoint Crime Sorcière a été le meilleur choix? Je l'ai rejoint pour montrer le bon exemple à mon fils et pour m'apaiser la conscience que plus jamais, je n'aurais de sang sur les dents. Mais est-ce que c'était la chose à faire? Est-ce que j'ai bien fait de rejoindre Jellal dans sa cause? Je me suis pardonné mes meurtres, mais je ne réussirai probablement pas à me pardonner de briser les âmes d'autant de gens. Je grince des dents, ça me fait chier de me dire qu'il a raison.

« Sache qu'on a toujours le choix, peu importe le chemin sur lequel la vie nous amène. Tu avais le choix de t'en prendre à autre chose qu'à des gens qui ne cherchaient qu'à s'enfuir du massacre... et toi tu as amené le massacre à eux. Pour ma part, je sais que je ne suis pas mieux comme criminel, mais au moins j'ai toujours sauvé les innocents, je n'en ai pas fait des dégâts collatéraux. La mort des gens du Conseil était un mal nécessaire pour mon objectif. Ces gens-là étaient des soldats, des hommes et des femmes prêts à mourir au combat pour leur pays. »

La première partie de sa conclusion me fait tiquer. Peut-être n'est-il plus rongé par la haine, mais il a fait le choix le plus cinglé qu'il puisse avoir fait. S'il ne veut plus détruire pour détruire, alors pourquoi avoir rejoint une guilde qui prône la destruction? Pour le peu qu'on en sait, pour tout ce qu'elle nous a démontré, Ajatar tue et détruit pour des objectifs tellement nébuleux qu'on les croirait inexistants. Pourquoi se dit-il passé à autre chose alors qu'il fait exactement même pire que ce qu'il a fait avant? Dans une voix rauque et grognarde, je réponds:

« Alors pourquoi avoir fait exploser des villes si ce n'est plus une question de détruire? Pourquoi tuer des gens si ce n'est plus une question de haine? Tu ne fais aucun sens, Damaz! »

Quand il en est venu à la deuxième partie, mes yeux se sont écarquillés. « mourir pour ses idéaux » Est-ce que Crime Sorcière est devenue une partie de ce que je veux faire? Est-ce que la rédemption fait ou a toujours fait partie de mes idéaux? J'ai toujours été un guerrier qui cherchait à rendre le monde juste et libre et maintenant, j'aide pour qu'on enferme des mages qui utilisent de la magie qu'ils ont appris illégalement... un peu comme moi. À cet instant, j'ai l'impression de m'être arrêté moi-même juste parce que ce que je voulais, c'était apprendre. On m'a banni pour avoir appris de la magie illégalement, on m'a traité de criminel parce que je ne faisais que suivre ce que mon coeur me disait. Et maintenant, est-ce que mon coeur me dit de me repentir ou bien...?

« Mes codes sont toujours restés les mêmes : épargner les civils. Les tiens ont toujours été un peu chaotiques. Seulement, maintenant que tu n'as plus la haine pour te guider, tu suis des extrémistes qui te mèneront sûrement droit à ta mort. Détruire le monde ne ramènera pas tes amis. Mourir sans avoir goûté ne serait-ce qu'un morceau d'un idéal accompli, ce serait mourir pour rien. Je ne suis pas là pour te ramener avec moi. Je ne sais pas ce que Enya t'a dit non plus, mais je m'occuperai un autre jour de son cas. Je suis seulement venu ici pour confirmer s'il reste une part d'humanité en toi... ou si on t'a perdu pour toujours. »

Près de moi, Jin s'agite.

« Ah merde! La milice! Kai suis-moi! »

Les deux partent dans une direction pour ralentir la milice d'arriver vers nous pour que nous puissions finir ce que j'ai commencé.