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Anathème
Sujet: Anathème
Ven 1 Avr - 3:40
Uriel Rudraksha
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Titre
:
Rude crachat
Crédit
:
bebebe ♥
Feuille de personnage
Maîtrise Magique
:
(10638/35000)
Mérite
:
(272/400)
ANATHÈME
« TOUS, PAR ÉGOÏSME, PAR ENVIE, PAR JALOUSIE, PAR DÉSIR, PAR ORGUEIL, TOUS ILS SONT COUPABLES »
« A
ujourd'hui est le jour de ta mort et c'est moi qui t'enterre.
Le silence pèse, linceul funeste et étouffant, comme l'invisible prélude aux champs des jours perdus. Un souffle de vent, l'écho d'un nuage. Là sous l'azur à l'horizon disparu, loin de la terre et haut dans les cieux, c'est un sanctuaire tout entier qui retient son chant et se prépare à faire ses adieux. Ils se sont tus, les mélodieux pinsons et autres rossignols. Il ne bruisse plus, le fragile ruisseau d'eau claire. Toute la sacralité de l'endroit est comme suspendue, à l'écoute d'une appréhension inédite qui retient jusque même le cycle des lieux l'espace d'un instant. En cette place où tout émane de force vitale, j'y amène pour la première fois quelque chose qui s'y meurt. C'est comme dans un rêve, avec un décor d'harmonie et de fleurs, avec le reflet du ciel sur l'eau transparente qui appelle les nuées et la liberté de l'espace tout autour. Mais ce n'est rien d'autre qu'un cauchemar. Et là devant, comme en une procession grotesque, mes pas me dirigent sans que pourtant je ne semble leur commander, à l'orée du cœur de ce morceau arraché à la terre et placé là en suspension comme un anachronisme brutal, un défi à la logique et au rationnel. Mais les lois des mortels n'ont pas cours dans ce qui est le domaine des dieux, et aujourd'hui c'est une entorse de plus que je viens faire à la réalité.
Car je jette l'anathème.
Sur toi, l'Écorce. La terrible, l'insolente, pleine d'une innocente feinte mais perdue dans les affres de la sociopathie. Qui embarque et égare dans une danse aux relents d'un jeu dont on ne revient pas. Sur toi le caprice qui nourrit la violence de tes gestes. Sans crier gare, à l'attention volage et éphémère.
Sur toi, la Mangrove. Faite de cette perversité mégalomane qui te pousse à tout posséder. Les choses, les vivants, les morts. Sur toi, qui ne connaît plus que le sens de la cruauté, et qui marque ton appartenance d'une liberté volée par l'entrave imposée.
Sur toi, l'Écho des récifs. Le narcisse des mers qui n'a de cesse, tant qu'on ne l'écoute, de détruire pour mieux séduire. Qui se complaît dans les affres superficielles d'un orgueil sans bornes. Qui oblige, accapare, nécessite. Toi qui demande en tout temps ce que tu ne sais plus faire : écouter et te taire.
Sur toi, l'Âme des ruisseaux. Le flot rageur qui consomme et étouffe, noie dans une extase qui n'est qu'ersatz, toi qui reproduit sur chaque amant le drame de ta vie. Aveuglée par l'éclat rouge de ta mort, ivre de vengeance, persuadée de faire des douves à une forteresse là où tu n'as fais que creuser des sillons qui sont comme autant de fractures dans l'esprit.
Sur toi, Gardien minéral. L'éternelle frustration, le devoir incarné. N'as-tu pas, cependant, à ta tâche échoué ? Le courage tout entier tourné vers l'extérieur, tu t'es fait fer de lance, bouclier protecteur, mais n'as-tu jamais pensé que c'était de toi et de tes semblables que viendrait le danger ?
Sur toi, l'Enterrée. Névrosée cryptique, qui manipule les règles pour mieux les briser. Ton humeur aussi changeante que le ciel, imprévisible et sans mesure, pleine des échos de tes supplices, solitaire et étouffée.
Sur toi, l'Âme des volcans. La figure enflammée, l'impétueux incontrôlable, celui-là même qui tout seul s'est damné. L'arrogance est ton poison et la violence ton remède. Obsédé par tes pairs et le corps plein d'une chaleur insatiable, ta présence est comme ton nom : elle asphyxie et consume.
Et vous, enfin, les Deltas chacun l'un à l'autre refusé. Dans vos veines n'est charriée que jalousie et amertume, la mélancolie d'un temps passé et l'interdit séducteur. L'égoïsme vous réunit mais c'est celui qui vous lie qui en paie le prix.
Et je le murmure, cet anathème, car je sais que là où vous vous trouvez, vous dressez l'oreille, attentifs, plein de l'angoisse incertaine.
Chacun à votre façon avez été frappé d'un drame qui vous a brisé. Chacun, pour mieux renaître, vous vous êtes sublimés. Vous qui reniez depuis si longtemps ces racines humaines, vous qui pourtant êtes piégés depuis des éons dans vos névroses, vos peurs et votre haine. Vous qui conspuez ce qu'en secret vous regrettez, vous qui avez cru pouvoir jouer, user, abuser, forcer et manipuler en toute impunité. Vous qui vous êtes imposés, insupportables, en un lien en apparence alléchant, qui n'avez eu de cesse que d'aspirer, d'étouffer, de pomper petit à petit la raison et la force vitale. Vous qui combinez la face hideuse de l'humanité avec tout ce que la Nature a de plus cruel, vous avez cru pouvoir sacrifier mon frère sur l'autel de vos désirs, peurs et exigences au détriment de la plus élémentaire des empathies.
Vous, aujourd'hui, je vous jette l'anathème. Je brise ce lien qui vous réunit tous et je vous condamne, tous autant que vous êtes, à retourner à cette solitude infernale, à cette vacuité insidieuse, à cet isolement qui vous ronge de l'intérieur et qui vous détruit. Moi qui porte le Fiel et les Ombres sacrées, je vous condamne à redevenir aveugle au monde qui vous entoure afin de méditer sur vos pêchés.
J'avance, vers le cœur de ce sanctuaire, portant le poids du corps de mon frère avec dans le geste la gravité inhérente à ces moments que l'on pense impossibles, dont toujours on angoisse qu'ils arrivent mais qui restent des menaces lointaines et floues. Jusqu'au moment où ils sont sur nous. J'avance, et c'est comme si le tronc devant moi s'ouvrait pour libérer aux yeux du monde le secret d'une alcôve qui renferme la puissance du Dieu Bête qui sommeille ici en secret et fait voler l'île. Son cœur palpite en un rythme lent et paisible, et je sens sur ma peau le frisson de sa puissance.
Je dépose le corps endormi dans le creux des racines de l'arbre de vie qu'Amaterasu elle-même fit pousser il y a de cela sept années maintenant, et c'est presque sans le voir que je détailles les traits neutres que je connais si bien. Si plusieurs fois j'ai menacé ses gardiens de me rendre en leurs propres sanctuaires pour mettre un terme définitif à leur folie, je ne pense pas qu'ils eurent imaginé une seule seconde ce qui allait suivre. Mais c'était nécessaire, pour lui comme pour moi, d'enrayer pour de bon les vrilles d'insanité qui pourrissent depuis bien trop longtemps l'esprit d'Altiel. Déjà, son corps présente les premiers signes de la métamorphose. Aujourd'hui j'endors son essence, mais j'espère un jour trouver de quoi le purifier de ses démons. Précautionneusement, je retire le collier qui orne son cou, et la clochette tinte une dernière fois.
Je joins les mains et incline la tête en signe de respect envers le fragment d'essence qui est conservée ici.
_ Je te confie mon frère, puisses-tu veiller sur lui. »
Derrière moi, je sens la présence familière du corbeau qui m'accompagne se faire de plus en plus envahissante. A travers son regard, ce sont des yeux bien plus anciens qui jugent ce qui se déroule ici en ce moment-même. Jusqu'à ce que je trouve une solution, je vais couper le fil de ma vie en deux. Vivre pour moi et mon frère, ça ne laisse plus beaucoup d'années, mais ça sera comme le rappel permanent de ce jour. Je pose la main droite sur son front et je laisse l'énergie magique m'envahir. Au fond de moi, je me déteste, j'ai l'impression de briser quelque chose entre nous deux qui ouvre une béance amère dans la poitrine, comme un trou aux bords en fusion. L'impression d'arracher quelque chose de moi-même et de sacrifier un peu plus de ma lucidité. Au fond de moi, j'ai l'impression de mette fin à sa vie, et de rayer toutes ces années passées ensemble qui semblent désormais dérisoires et inutiles. Mais que puis-je faire d'autre, pour l'empêcher de devenir comme ces êtres psychotiques qui l'accompagnent ? J'expire, en essayant de contrôler le rythme de ma respiration. Je ne serais plus jamais le même et rien ne sera plus jamais comme avant. Je ne sais pas si j'aurais assez de volonté pour continuer sans lui, mais j'espère juste qu'il trouvera un jour la force de me pardonner. C'est aujourd'hui que nous nous quittons et que je dois faire mes adieux, les yeux humides, à lutter contre moi-même pour ne pas céder et partir avec lui au moment où le sortilège arrive à son paroxysme.
_ A dans une autre vie. »
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