Titre : La glace (fondue depuis le temps) deux boules d'Ethan Faun Crédit : moi-même Feuille de personnage Maîtrise Magique: (5855/35000) Mérite: (78/160)
Folded Wings x Hirata Kôta
« Mmh. » Les yeux se ballades dans la rue, observant chaque détails de celle-ci « D'accord. » répondis-je à la totalité du discours de mon interlocuteur alors que nous arrivons enfin devant l'hôtel. Je balaye la façade extérieure de l'établissement de mon œil expert pendant que le monologue de Kôta résonne encore dans mon esprit. Des phrases simplettes et bien menées mais le tout semble être plutôt cohérent et compréhensible. Je dirais même que c'est plutôt convainquant. Lorsque je pense à ma situation, à la raison de ma présence chez les aigles, je ne parviens pas à obtenir de réponses. Dans quel but est-ce que je hante les couloirs de la guilde que j'ai maintenant délaissé depuis plusieurs mois ? Cette chambre sur laquelle mon nom est inscrit n'est qu'un endroit de passage me permettant de me reposer mais, mon objectif, si je devais le définir, je n'y parviendrai pas. Misto, arkhana, les autres, une famille particulièrement attractive qui m'a recueillie comme un enfant perdu mais maintenant, à l'heure actuelle, où est mon chemin ?
Je revois encore les regards vides des passants dans les rues, je ressens la flamme éteinte dans beaucoup trop d'esprits. Certains ne sont plus que des carcasses sans vies, ayant perdus proche, famille, enfant, femme, comment rester dans son nid alors que le monde qui nous entoure s'écroule ? Serais-je plus utile ailleurs ? Je m'enfonce dans une réflexion personnelle depuis plusieurs minutes alors que je me souviens que le milicien attend une réponse de ma part. Je me retourne vers lui, le visage neutre, comme d'ordinaire et viens simplement ajouter : « Entrons. »
Mes pas se suivent et je finis par arriver devant une charmante dame qui semble me suivre du regard, comme pour me demander ce que je souhaite. Elle m'adresse le bonsoir à une heure si tardive et je me contente d'approcher d'avantage. - Vous aviez réservé une chambre ? - qu'elle se questionne de manière judicieuse. Fronçant les sourcils légèrement comme pour réfléchir, je me rends réellement compte de la situation et sans y penser d'avantage je lui répond de manière parfaitement naturelle. « Au nom d'Hirata Kôta. » Elle me regarde interloquée, comme si ce nom était assez connu dans le coin. Ma foi c'est bien possible mais ce n'est pas ce genre de détails qui m'arrête. Elle me tend la clé de la chambre, je la remercie d'un signe de la tête et me redirige vers Kôta qui était resté quelques mètres en arrière. « N'ayant pas le droit de rentrer chez moi en raison du couvre feu, nous allons partager ta chambre non ? Je ne vais pas payer alors que je pourrais très bien rentrer chez moi. »
Je n'attends pas de réponses et avance vers les escaliers. Le garçon avait raison, l'intérieur de l'hôtel est vraiment sympas, seulement quelque chose d'autre me tracasse. Je ne parviens pas à me sortir les mots du jeune garçon de la tête, comme si ça m'avait touché directement, comme si ce qu'il avait dit et la manière qu'il a eu de le dire m'était directement adressé. Me mordillant la lèvre, penseur, je fait marche arrière pour rejoindre de nouveau Kôta qui devait sûrement être perplexe par mon initiative précédente. « Oh pour la chambre je dormirai par terre si ça te dérange. » Finalement je suis plutôt habitué aux logements primaires pour avoir vécu ce genre de cas plusieurs années, cela me rappellera le bon vieux temps.
« Ce que tu disais tout à l'heure. » Je marque une courte pause, continuant de réfléchir à tout ça. Et si seulement j'osais dire ce qui brûle en moi depuis un moment, et si j'osais faire ce que je m'apprête à faire, mais vraiment ? Quel meilleur moyen que de lutter contre ma culpabilité d'avoir égoïstement quitté les lieux lors des évènements, que de participer à la défense d'un pays ? Suis-je simplement suffisamment forgé pour le faire ? Est-ce que je me vois abandonner les aigles dès maintenant ? « Je vais rejoindre la milice. » Mince, les mots sont sortis tout seuls, comme si toute cette remise en questions m'avait conduit ici, comme si le regard de ces deux hommes que j'avais pût aider il y a peu de temps, m'avaient inconsciemment incités à vouloir en faire plus. Les aigles m'ont portés, jusqu'à là où j'en suis aujourd'hui mais est-ce qu'il n'est pas temps pour moi d'avancer comme je le souhaitais ? Difficile de pouvoir rester le même homme en poursuivant ses démons et les ombres du passé, alors il faut changer les choses. « Enfin si ils sont apte à prendre quelqu'un qui ne combat pas avec des armes. » Un petit clin d’œil bien placé en référence à ma démonstration de tout à l'heure et je tourne de nouveau les talons, avançant seulement de quelques pas pour tenter de trouver la chambre.
Avec une spontanéité toujours plus étonnante, Yuuki s’offrit le plaisir de récupérer les clés de la chambre que le jeune homme avait réservé, usurpant presque son identité auprès de la tenancière suspicieuse. Un simple hochement de tête envers sa direction balaya pourtant toute sa méfiance avant qu’elle ne confît les clés au mage blond. Ce dernier lança une petite remarque à laquelle Kôta ne réagit que silencieusement : il aurait très bien pu payer une autre chambre à l’autre garçon, son salaire était déjà plus que conséquent et il avait déjà accumulé quelques économies après avoir quasiment tout perdu dans les attentats. Mais l’intonation de l’autre homme était telle qu’il paraissait satisfait de cette possibilité qu’il jugeait selon lui impérative, sans même vouloir chercher d’autres solutions, si bien que le major laissa passer et accepta, toujours muet, de passer la prochaine nuit aux côtés de son invité.
Ils montèrent quelques marches, Yuuki en premier – comme s’il connaissait parfaitement le chemin – toujours plongés dans un silence paisible, tous plongés dans leurs interrogations indicibles. Le blond se détourna subitement pour préciser qu’il était néanmoins capable de dormir à même le sol, mais Kôta répliqua par un rire plein de dérision face à la proposition : il était impensable pour lui de laisser quelqu’un dans une position aussi inconfortable alors que le lit qui se trouvait dans sa chambre était gigantesque et pouvait très bien accueillir deux adultes. Il faillit préciser le fond de sa pensée, mais se rattrapa en réfléchissant soudainement au fait que l’autre garçon ne souhaitait peut-être pas instaurer une telle proximité entre eux. Après tout, ils étaient inconnus, l’un de l’autre, et malgré le comportement toujours plus ambigüe de sa rencontre, il ne pouvait toujours pas affirmer qu’il connaissait véritablement ses intentions réelles. « Je vais rejoindre la milice. Enfin si ils sont aptes à prendre quelqu'un qui ne combat pas avec des armes. » Kôta haussa les sourcils par le coup de la surprise, déstabilisé à la fois par cette annonce qu’il n’attendait pas et par le clin d’œil amusé qu’on venait de lui lancer. « Mais c’est génial ! » Il voulut continuer à s’exprimer mais ils arrivaient déjà à hauteur de sa chambre. « C’est ici. »
Derrière la porte apparaissait la somptueuse chambre qu’il avait réservée. Directement après l’entrée se trouvait un accès à la salle de bain, mais plus loin on pouvait discerner l’immense lit qui n’attendait plus que ses hôtes. Au fond de la pièce, une table se trouvait non loin d’une large baie vitrée ouvrant sur un balcon qui plongeait dans la nuit. « Tu vois, le lit est assez grand pour nous deux. » Sans y réfléchir, il s’avança et s’assit sur le rebord de celui-ci pour tester son confort. « Mais du coup, c’est une très bonne idée que tu rejoignes Silver Sword ! Tu n’as pas à te soucier pour tes aptitudes, il y a énormément de services et de missions qui sont proposées. Moi tu vois je reste principalement à l’intérieur, à m’occuper des détails administratifs, même s’il m’arrive exceptionnellement de m’aventurer sur le terrain. En tout cas, il suffit que tu te présentes et au cours de l’entretien d’entrée, ton profil sera analysé pour que tu sois affecté au service qui te conviendrait le mieux ! Je peux même t’orienter vers ce que tu souhaites vraiment faire, j’ai déjà quelques contacts influents. » Il se rendit compte qu’il s’emportait, à nouveau, très vite. « Enfin, tout ça n’est valable que si tu ne blagues pas, bien sûr. »
Sujet: Re: Folded Wings x Kôta Sam 2 Jan - 22:10
Yuuki Makonor
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Titre : La glace (fondue depuis le temps) deux boules d'Ethan Faun Crédit : moi-même Feuille de personnage Maîtrise Magique: (5855/35000) Mérite: (78/160)
Folded Wings x Hirata Kôta
Un sourire franc et honnête qui s'élargit lorsque la surprise est révélée et que le jeune milicien en chef semble parfaitement étonné de cette annonce. Sans remarque supplémentaire, je me contente de suivre le chemin que je pense être le bon jusqu'à la chambre, un peu comme si je connaissais les lieux comme ma poche, comme si je m'étais approprié l'espace alors que concrètement il n'en est rien. Kôta qui venait de passer devant à son tour, ouvre la porte pour pénétrer dans la chambre, mes yeux viennent alors se poser sur chaque objets présents dans la pièce, un peu pour représenter l'homme curieux que je suis. Éblouis ? Non, pas réellement des choses luxueuses j'en ai vus plusieurs fois, cette chambre n'en est qu'une de plus. Habitué pendant quelques mois, années à vivre dans divers lieux assez médiocres, je dois avouer cependant que je suis assez satisfait de retrouver un peu de confort, un confort comme celui-ci.
Suivant le jeune homme aux cheveux blancs des yeux, je l'observe venir s'asseoir tranquillement sur le lit, pour en tester le confort. Par la même occasion j'écoute son discours plein de sens. Je suis quelqu'un d’influençable, c'est le genre de défaut qu'il est difficile de cerner chez sa propre personne mais étonnamment, j'en suis parfaitement conscient. Reprenant alors une mine froide comme à mon habitude – ce masque plutôt confortable que j'aime porter en toutes circonstances, je viens m'asseoir juste à ses côtés. « Assez grand pour nous deux ? » Je marque une légère pause pour fixer le garçon dans les yeux. Son regard semble encore pétillant de croyances et de volonté des dernières paroles qu'il a pût prononcer. « Tu sais que c'est assez ambiguë, je ne voyais vraiment pas les miliciens portés de ce côté. » - Un petit clin d’œil vient se fondre en même temps que ma voix s'adoucit et que je m'allonge sur le lit alors que l'homme reste aux pieds, assit.
Ma tête se penche et s'incline sur le coté afin que je puisse d'avantage profiter du paysage extérieur. La nuit est tombée depuis bien longtemps maintenant, les étoiles viennent teinter le ciel de ce jaune éblouissant et intriguant. Nos êtres semblent tellement petits et médiocres dans un tel espace. Comment le contrôler ? Une nouvelle fois, je me sens perdu. Depuis longtemps, je cherche ma place, je cherche à trouver l'endroit où je serai heureux, même si la guilde des aigles m'a bien aidée dans cette voie, j'ai maintenant cette étrange pré-sentiment que je dois me diriger vers quelque chose de nouveau. Rester dans ma zone de confort est certainement la pire chose qui puisse m'arriver. Je dois me chambouler, me prendre en mains et me diriger vers de nouvelles expériences. Je ne sais pas vraiment si mes actes sont guidés par cette culpabilité de ne pas avoir d'avantage agit, de ne pas d'avantage m'être investi.
Comment m'investir d'avantage alors que la vie des autres et leur bien-être n'était pour moi qu'un détail dans le passé ? Tout ça, est-ce que ça a vraiment changé aujourd'hui ? Est-ce toujours d'actualité. « Je ne blague pas. » Mes lèvres sont moitiés cachés par la couverture, si bien que mes mots peuvent êtres difficilement compréhensible, redressant légèrement ma nuque, je m'exprime avec plus de clarté. « Je pensais pourtant avoir le profil d'une personne assez sérieuse dans ses propos. » Je semble sérieux, sévère et direct dans ce que je prononce mais un petit pouf de rire vient couper cette impression alors que je me lève du lit pour me diriger vers la fenêtre, observant cette fois la ruelle qui est gouvernée par le silence.
« Je vais le répéter de manière à ce que ce soit plus claire : Je vais rejoindre la milice. J'imagine bien qu'ils ne recherchent pas que de simples combattants, je suis aussi tout à fait conscient que ma magie sera très utile dans vos rangs. » Petit pic narcissique qui vient dépoussiérer l'égocentrisme du passé. « Je veux simplement … me rendre utile. » Ma tête s'abaisse légèrement, certainement que ces derniers mots vont donner une image de moi assez fragile, cassant avec l'attitude que je cherche à donner de moi-même.
Yuuki vint se poser aux côtés de l’autre homme tout en lui répondant, l’expression toujours fermée. Quand il fit une remarque cocasse agrémentée d’un nouveau clin d’œil, Kôta resta assit alors que le blond s’étendait sur le lit, il put ainsi lui répondre, d’un ton assez neutre, sans qu’il ne vit son visage : « Je ne suis plus en service, de toute façon. » Un léger silence s’installe pendant que Yuuki gigote sur le lit pour trouver la meilleure position lui permettant d’observer la nuit. Il continua à parler tout en se dégageant du matelas pour terminer son parcours jusqu’à la large fenêtre. Tout en l’écoutant, Kôta ôta ses chaussures et s’installa en tailleur face à lui.
« Je comprends ce que tu veux dire. » Et c’était vrai. Il avait connu le même sentiment persistant, ce même désir déchirant les entrailles et poussant à se remettre en question plus profondément que jamais. « Je viens d’une guilde, comme toi, à l’origine. C’était parfait là-bas, les amis, non, la famille... Le déclic m’est venu après la première apparition publique d’Ajatar Virke. Quand ils ont volé le premier palais royal. J’ai aidé à libérer les mages présents, j’ai assisté à la quasi-défaite face à la guilde noire alors que tout le monde fuyait le palais qui s’effondrait, et je suis retourné à la guilde. Pour quoi faire, me suis-je demandé ? A Blue Pegasus, je n’avais aucune influence sur la catastrophe que je venais de vivre et celles qui allaient arriver. J’ai rejoint le Conseil Magique en pensant que j’allais pouvoir changer les choses. » Il soupira et s’allongea sur le lit pour contempler le plafond, les bras derrière la tête. « Et j’en ai changé, des choses. Je me suis rendu utile à ma façon. Ca a comblé ce vide que j’avais en moi. » Il ne savait pas réellement pourquoi il lui disait tout ça – la teinte de mélancolie qu’il avait dans la voix pourrait même finalement dissuader Yuuki de toute tentative pour rejoindre la milice. Mais il aurait aimé avoir ces conseils, lui aussi, quand il s’était engagé. Il aurait fait de meilleurs choix.
« Je ne vais pas te le cacher, mais travailler à la milice est assez difficile. Tu vas devoir donner beaucoup de toi-même, de ton temps. Tu n’auras pour ainsi dire que très peu de jours de liberté. A part si tu es envoyé en mission ici ou là, tu ne pourras plus vraiment voyager délibérément, pour ton bon plaisir, aux quatre coins du royaume. Alors je sais que ça sera difficile, ce que je vais te dire là, mais c’est tout de même important : si tu as de la famille ou des amis, notamment les mages de ton ancienne guilde, trouve le temps d’aller les voir. Le travail est important, mais ce n’est pas tout, il faut que tu gardes un pied ancré dans ta vie d’avant. » Dans sa poche se trouvait toujours la photographie de ses amis de Blue Pegasus. Cela ferait bientôt une année, après tous ces évènements, qu’il n’avait pu les revoir autrement que par un concours de circonstances hasardeuses, à la va-vite, entre deux combats contre des mages noirs. En s’installant à Era, juste après avoir quitté Blue Pegasus, il s’imaginait déjà les inviter dans son appartement pour qu’ils puissent s’amuser comme avant, tous ensemble, et se donner des nouvelles mutuellement. Mais il n’avait jamais trouvé le temps ; et l’espoir de retrouver ses anciens amis autour d’un feu, le temps d’une soirée, n’était devenu qu’une illusion fugace. Il soupira à nouveau puis eu un bref rire, pour l’aider à changer de ton. « En tout cas, si tu as la moindre question, je suis là ! »
Il pivota, toujours allongé, pour faire face à Yuuki. « Ca faisait combien de temps que tu étais à Eagle’s Claw ? Tu as connu Nywell ? Je ne sais pas ce qu’elle est devenue après toutes ces années. Je pense souvent à elle. Et l’Impératrice ? Elle aussi a disparu de la circulation. » Tout comme Bob, tout comme Marcus, tout comme le Roi. Les leader d’hier n’étaient plus que des noms, mais personne n’avait encore réellement pris leur place.
Sujet: Re: Folded Wings x Kôta Dim 10 Jan - 14:10
Yuuki Makonor
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Titre : La glace (fondue depuis le temps) deux boules d'Ethan Faun Crédit : moi-même Feuille de personnage Maîtrise Magique: (5855/35000) Mérite: (78/160)
Folded Wings x Hirata Kôta
C'est au moment où nous nous y attendons le moins que la vie nous propose un défi destiné à tester notre courage et notre volonté de changement ; alors, il est inutile de feindre que rien n'arrive ou de se défiler en disant que nous ne sommes pas encore prêts. - Et puisque être prêt ne signifie rien, que peu importe la manière dont je me vois d'avancer, je sais avec cette exactitude que maintenant est le bon moment. Les paroles des autres ne pourront rien y changer. Mon retour à la guilde et les phrases destinées à me convaincre ne changerons rien non plus. Aujourd'hui est le premier pas destiné à faire de moi ce nouvel homme. La faiblesse dans laquelle j'aimais me trouver autrefois n'est maintenant plus qu'un sentiment appartenant au passé. Je la sens grandir en mois, cette flamme qui signifie qu'il est temps de passer à autre chose et c'est dans les yeux de celui qui se tient allongé face à moi que tout ça semble prendre d'avantage de sens.
Chaque mot, chaque idée qu'il essaye d'illustrer par son passé sonne comme identique à ma situation. Pourtant, me fier à l'expérience de quelqu'un d'autre est quelque chose que je ne me voyais pas prendre en compte pour me construire. J'ai toujours était celui qui vivait seul avec lui-même, celui qui se complaît à penser que nous sommes les seuls maîtres de notre destin et que les autres ne peuvent pas avoir d’influences sur nos décisions, peut-être que maintenant, il est temps de changer d'optique et relativiser. Il n'est jamais trop tard pour prendre l'initiative de changer. « Ne pas être en service veux dire pouvoir faire tout et n'importe quoi avec le premier venu ? » Je sors moi-même de mes pensées dans le seul but de pouvoir lui répondre. Mes joues sont teintées d'un rose exprimant le malaise que le milicien venait de créer. Finalement, ma froideur symbolique commençait petit à petit à s'effondrer. Tout comme c'était le cas avec Arkhana, il faut croire qu'il me faut un petit temps d’adaptation avec une personne pour montrer mon vrai visage et laisser tomber le masque de celui que je ne suis pas ou plus.
La position était plus qu'ambiguë, d'où je me tiens, j'arrive à sentir le souffle chaud de celui qui est en train de me parler, de me convaincre en contant sa propre histoire. Je me surprend d'ailleurs à être tout à fait passionné par son récit et son expérience, par l'homme qu'il semble être. Une forme de respect que je commence à voir se développer pour le garçon aux cheveux blancs, un respect que je ne comprend pourtant pas. Bien qu'étant l'un de mes futurs responsables, j'imaginais garder ce même caractère, cette même attitude qui consiste à garder distances, raté - « Je n'ai pas de questions mais merci pour tout ça. » Voilà ça y est, je suis en état ouvert. Je remercie, je comprends, j'accepte autant que je rougis.
« Je suis chez les aigles depuis... un an je pense. » je marque une courte pause afin de plonger mon regard dans celui du jeune homme, me préparant à sortir un peu de mon histoire à mon tour. « Je suis arrivé là-bas un peu comme un pur hasard et finalement j'y suis resté... Tu sais les relations là-bas c'est quelque chose d'assez particulier. » Je pouf d'un petit rire en repensant à ceux que j'ai pût rencontrer pendant cette année passée. « J'ai évolué, je le sens en moi, tu vois ce que je veux dire ? Très franchement, je ne suis même pas certain que si je n'avais jamais appartenu aux aigles, je serais en train de te parler de cette manière ce soir. Ils m'ont apportés tellement de choses, je pense même que je le réalise vraiment que maintenant. » La nostalgie vient tacheter mes paroles, je me prend au jeu à raconter tout ça, comme si un pansement s'arrachait et qu'une blessure était en train de cicatriser. Tout ça semble être un très bon signe.
« Je ne connais pas les noms que tu viens de citer. Bien que certains semblent appartenir aux légendes des aigles. Enfin, je ne me permettrai pas d'en dire d'avantage. Cette guilde aime beaucoup les secrets et par respect pour elle, je ne dirai rien de plus. Je connais Misto, je connais Arkhana, quant à leurs postes cela doit déjà être assez connu par le plus grand nombre, non ? » Mes bras viennent se joindre et se coller contre ma poitrine afin de me mettre dans une position un peu plus confortable.
Presque plongé dans ses rêveries, Kôta contemplait sans vraiment s’en rendre compte les joues de plus en plus colorées de Yuuki, et son regard glissa lentement jusqu’aux lèvres du garçon qui répondait à ses questions. Avalant ses paroles, il visualisait le genre de parcours qu’il avait dû emprunter pour arriver au point où il en était, aujourd’hui, mais une part de ses pensées restait ancrée sur la phrase que le mage blond avait prononcée auparavant et qui avait provoqué une partie de sa gêne apparente. Faire tout et n’importe quoi. Quand l’autre termina en posant une question, Kôta plongea son regard dans les yeux bleus de sa recrue, puis sourit. « Je comprends, c’est normal. J’ai toujours rêvé de rencontrer Misto, elle m’a l’air d’être une personne formidable. Peut-être un peu trop impulsive, enfin je ne sais pas. » Il s’étira et cacha un court bâillement. « En tout cas, j’espère qu’elle ne t’en voudra pas de rejoindre la milice royale. Tu es à nous désormais, on ne te lâchera plus ! » Il pouffa tout en se redressant subitement pour traverser la pièce, continuant à s’adresser à Yuuki resté dans son dos.
« Il y a un mini-bar je crois, dans ce coin... Ah, trouvé ! » Penché vers un petit meuble, il en sortit une imposante bouteille aux appellations toutes aussi intrigantes. Otant le bouchon, il huma les effluves d’alcool qui remontaient jusqu’à ses narines. « C’est une boisson locale, apparemment. Je suis sûr que tu devrais aimer, ça a l’air sucré ! » Il débusqua deux verres et versa le liquide dans des quantités assez peu raisonnables à l’intérieur, puis retourna précautionneusement vers le lit pour s’asseoir tranquillement dessus et faire à nouveau face à son invité auquel il tendit l’un des verres « Trinquons à ton entrée chez Silver Sword ! » Il leva brièvement le sien puis posa ses lèvres sur les rebords du cristal jusqu’à avaler une gorgée complète. Ses yeux se fermèrent quand il sentit l’alcool descendre jusqu’à estomac et son œsophage se réchauffer brusquement.
Il avait envie d’en apprendre davantage sur Yuuki, qu’il trouvait toujours plus intriguant, et espérait que l’alcool finirait par lui délier la langue, mais il n’osait pas non plus se montrer intrusif. Il se souvint de sa propre intégration au Conseil Magique, opérée par celle qui était devenue une chère amie, Sybillia, dans un bar d’Era jusqu’au milieu de la nuit. Elle aussi avait disparu après les évènements, il n’avait pas réellement pu s’entretenir avec elle, trop sollicitée du fait de son importance au sein de l’ex-Conseil, et l’annonce de sa recherche par les autorités lui avait comme brisé le cœur. Il s’était retrouvé seul, abandonné par l’unique repère qu’il avait pu préserver jusqu’alors. Et depuis son arrivée à Arcadia, il n’avait noué aucune nouvelle amitié. Passer cette soirée avec un quasi inconnu réchauffait son moral d’une manière que l’autre ne pouvait même pas imaginer – il rouvrit les yeux, sa gorgée finalement avalée, et repris son sourire, sans même s’en rendre compte. « Je suis content que tu sois là ce soir, Yuuki. » Il rougit légèrement à son tour, gêné par son élan spontané de sincérité, et tenta de le dissimuler en buvant une nouvelle gorgée.
Sujet: Re: Folded Wings x Kôta Lun 25 Jan - 14:25
Yuuki Makonor
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Titre : La glace (fondue depuis le temps) deux boules d'Ethan Faun Crédit : moi-même Feuille de personnage Maîtrise Magique: (5855/35000) Mérite: (78/160)
Yuuki s’allongea délicatement de tout son long sur le lit, faisant attention à ne pas renverser son verre. Kôta l’observait tout en remplissant le sien pour la énième fois. Le niveau de la bouteille descendait à une vitesse affolante, mais le garçon n’avait pour autant pas l’impression de se précipiter. Il avala une nouvelle gorgée pour se désaltérer – malgré la nuit, il faisait assez bon dans la confortable chambre, et l’alcool aidant, il commençait à avoir assez chaud. Sans prévenir son camarade, il ôta tranquillement son pull qu’il laissa retomber au pied du lit pour ne rester qu’en simple t-shirt. Il souffla pour évacuer la bouffée de chaleur qui l’avait subitement pris puis se mit à rire tout seul. Il chercha à nouveau le regard de Yuuki, à quelques centimètres de lui.
« Profiter, tu dis ? » Songeur, il releva les yeux tout en avalant une nouvelle gorgée, mais il posa ensuite son verre sur un meuble de chevet : il avait l’impression de boire à une vitesse beaucoup plus rapide que Yuuki et ne voulait pas passer pour un saoulard de première. C’était toujours difficile pour lui de savoir ce que désirait réellement son invité, il devait ruser toujours un peu plus pour que celui-ci se dévoile un minimum, mais il commençait à être à court de tactiques. Peut-être qu’avec le temps, l’alcool lui monterait à la tête et il dévoilerait le fond de ses pensées ; peut-être qu’il est naturellement réservé et le restera ainsi. Kôta, d’un naturel jovial totalement contraire à ce qu’il constatait de Yuuki, commençait à trépider d’impatience. Comme pour provoquer les choses, il se pencha en direction de l’autre garçon pour remplir à nouveau son verre, même s’il n’était pas encore complètement vide.
Il s’humecta les lèvres et se passa la main dans les cheveux, profitant du mouvement pour s’étirer longuement. Il n’osait plus dévier le regard du visage de l’autre garçon, même s’il était conscient que son comportement pouvait être plus que perturbant voire malsain. Il était satisfait d’avoir fait cette rencontre, de l’avoir convaincu de rejoindre la milice, de partager cet instant avec lui. Mais il avait encore envie de quelque chose de plus. Une sorte de test ultime pour véritablement sonder les intentions vaporeuses du blond. Lorsqu’une certaine idée lui traversa la tête, il se mit à rire, à nouveau seul, puis se pencha brusque en direction du visage de l’autre, comme s’il lui tombait littéralement dessus. « Hé, Yuuki ? » Il souriait, mais au fond de lui il savait qu’il risquait gros. « Je peux t’embrasser ? » Et il s’exécuta.
Il avait posé la question mais n’avait jamais espéré de réponse. Plus qu’intrusif, il pourrait sans doute rejeter son impulsivité sur l’alcool, mais il était conscient qu’être légèrement pompette ne justifiait pas un tel agissement. Il mourrait d’envie de découvrir la réaction de l’autre garçon, il mourrait d’envie de l’embêter en agissant de la sorte. Quitte à ce qu’il se fasse violemment rejeté, insulté, frappé. Quitte à ce que tout ce qu’il avait entrepris cette soirée soit vain : leur rencontre, le recrutement. Il voulait prendre le risque. Et au-delà de ça, il n’était pas indifférent à son charme discret.
Il recula, à peine une seconde après avoir posé ses lèvres sur les siennes, de quelques centimètres. Il n’osa pas ouvrir les yeux, de peur de voir un poing foncer vers son nez. Mais rien ne vint – peut-être que Yuuki était tout simplement toujours sous le choc et qu’il n’avait pas encore envisagé de le repousser. Il ouvrit légèrement les yeux pour discerner évasivement le visage de l’autre garçon. Sa main caressa sa joue. Et lentement, il se pencha à nouveau pour gouter ses lèvres. Tellement lancé dans son délire qu’il n’avait plus conscience qu’il n’avait toujours aucune idée de la réaction de l’autre homme.
Sujet: Re: Folded Wings x Kôta Lun 29 Fév - 22:59
Yuuki Makonor
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Titre : La glace (fondue depuis le temps) deux boules d'Ethan Faun Crédit : moi-même Feuille de personnage Maîtrise Magique: (5855/35000) Mérite: (78/160)
Yuuki, bien que désemparé, ne repoussa pas violemment Kôta. Malgré ce que pouvait attendre le major, aucun coup de poing, aucune gifle, aucun mouvement brusque ne vint le stopper. Quand il se recula lentement après le baiser qu’ils avaient échangé, il se rendit compte que Yuuki était mal à l’aise – jamais il n’avait vu quelqu’un arborer un rouge aussi écarlate sur son visage ! Le garçon comprenait que son initiative était plus que surprenante et peut-être même mal venue. Il avait agi spontanément, poussé par un désir sans doute égoïste, sans penser aux conséquences que tout ça pourrait avoir sur l’autre garçon qui paraissait désormais bien déboussolé. Yuuki ne le regardais plus, son regard était fuyant et son corps manifestement tendu. C’était à peine s’il osait respirer en présence de Kôta. Ce dernier attendit quelques secondes puis se mit à rire brièvement. Il se redressa sur le lit, se craquant la nuque d’un air plus que nonchalant, tout en murmurant pour lui-même. « D’accord, je vois le genre. » Il quitta le lit, laissant toute la place à Yuuki, puis retourna au bar chercher une autre bouteille – de l’eau, cette fois. Il ne s’attarda même pas à prendre un verre et préféra boire de longues gorgées rafraichissantes directement au goulot.
Quand il reposa la bouteille à moitié vide sur le meuble, il souffla de répit. Il refit quelques pas en direction du lit, sans plus que s’approcher de ça. « Excuse-moi, je n’aurai pas dû. T’as pas l’air de vouloir faire ça, visiblement ! Je ne sais pas quoi faire, d’habitude ça ne se passe pas vraiment dans ces circonstances. Tu dois me trouver bête. » Il ne pouvait s’empêcher de sourire : il trouvait la situation presque ridicule, il avait envie de rire aux éclats, mais il se retenait de toutes ses forces pour ne pas blesser Yuuki, tant qu’il ne savait pas ce qu’il ressentait réellement. Il ne savait pas si c’était une erreur qui serait rapidement pardonnée et s’ils continueraient leur soirée tranquillement, ou si c’était plutôt du niveau de l’impardonnable. « En tout cas t’embrasse plutôt bien, mais je ne vais pas t’embêter encore plus avec ça. Je peux te laisser la chambre cette nuit et dormir ailleurs si tu veux, je comprendrais que tu ne sois plus à l’aise en ma présence. » Il était prêt à partir si Yuuki le mettait dehors. Après tout, il ne le recroiserait sans doute plus jamais, s’ils faisaient en sorte de s’éviter. Au QG de la milice – s’il osait toujours rejoindre ses rangs après ce qu’il venait de se passer –, il y avait tellement de monde que c’était plus que plausible qu’ils travaillent à proximité sans jamais se rencontrer. Cette solution lui conviendrait, après tout s’il avait blessé Yuuki, il la méritait.