La silhouette féline se faufile dans l'ombre des toits, les pupilles de topaze transpercent le voile des ténèbres de la ville endormie, il scrute le silence, scrute le chaos semé ci et là dans la ville qui a survécu. Rynal la miraculée. Dehors nulle vie ne vient rompre le silence de mort de deuil. C'est un sourire qui semble se dessiner sur ses babines alors que ci et là la silhouette d'un milicien rôde entre les bâtisse. Un bond, la silhouette féline se faufile entre les grilles de l'immense bâtisse où tout s'était déroulé. Le souvenir revenant d'une rencontre des temps passé, un amusement certain non dissimulé. Les pattes de velours avancent dans l'orphelinat ravagé par les années, le bruit sourd et léger retentissant alors que l'animal s'effondre soudainement, happé par l'inconnu.Le néant, un tourbillon avant l'image de la forêt resplendissante où naissent les chemins, un sourire qui se dessine sur tes lèvres charnues, un appel plus fort que tout ceux que tu as jadis connu, la conviction teinté de satisfaction alors que tu le sens au plus profond, ce moment tant redouté est enfin arrivé, et c'est d'un pas décidé, le cœur fébrile que tu t'engages sur le premier des quinze chemins se dressant devant toi. Dans ta tête raisonne encore les paroles d'Horus. Pensais-tu que nous n'avions pas de noms ? Talzeol, le puma. Mais je suppose que cela ne t'étonnes guère, il était sa forme favorite, sa première. Il était pour elle ce qu'est pour toi le chat.Et dans la forêt tu avances, retrouvant cette sensation qui t'avais traversé la toute première fois, celle de milliers de regards invisibles posés sur toi alors que dans le ciel la lune brille de tout son éclat. Un souffle court, une tension que tu n'as pas connu depuis longtemps, le moment de la consécration alors que devant toi la caverne se dresse, les ombres t'avalent, les ténèbres t'engloutissent de leur contact froid. Le temps se suspend, comme à chaque fois, tu franchis la frontière entre les plans alors que la lumière fait son apparition, désignant la sortie toute proche, une lumière aveuglante qui t'engloutis alors que ta silhouette s'y engouffre, une lumière disparaissant au profit de la clairière resplendissante que les montagnes viennent enfermer, paradis oublié. L'antre de Baltiane.Tu le sens, ce regard posé sur toi, un regard qui se montre enfin alors que le félin aux couleurs d'ébène émerge des fourrés, ses yeux te transperçant de leur lueur acérés, un sourire se dessinant sur tes lèvres alors que la voix mielleuse et ronronnante retentit dans ton esprit, comme amusée." Cela faisait longtemps n'est-ce pas ?"Un hochement de tête pour acquiescé, un silence, puis la réponse." En effet. Horus m'a dit que nous nous reverrions, Baltiane."Un soupire comme exaspéré alors que le félin avance, se déhanchant d'un air supérieur alors que sa queue de jais danse dans l'air." Ce maudit faucon n'a jamais été doué pour tenir son bec fermé, s'en est exaspérant sa capacité inné à ruiner tout effet de surprise, je peux te le dire, peu de mes camarades saisissent réellement le sens du mot "jeu"."Tu souris alors que tes yeux ne peuvent se détacher de ceux du chat au corps transpirant de toute son arrogance. " Enfin passons. Je suppose que de toute façon ce maudit piaf n'a fait que confirmer une chose que tu savais déjà au plus profond de toi. "Un hochement de tête positif alors que tu réponds." Le chat, depuis toujours. "Un rire qui retentit, moqueur et joueur." En effet, ta présence ici en est la preuve puisqu'à la différence de certains de mes paires je ne rencontre jamais deux fois ce qui ne m'appartient pas. Comme tu le sais le chat peut jouer, tromper, mais jamais il ne révèle tout ses secrets aux non initiés. On né avec l'âme du chat, on ne le devient pas."Un silence alors que c'est un sourire amusé qui se dessine sur tes lèvres." Bon trêves de bavardages, il serait embêtant que quelqu'un trouve ton corps inanimé en pleins milieu de cet orphelinat qui a faillit exploser il y'a peu n'est-ce pas ? "Un rire alors que tu réponds." En effet, même si cela pourrait être un jeu des plus excitant à mener. "Le félin sourit." Alors commençons, contrairement aux apparences nos neufs vies sont loin d'un secret bien gardé, puis qu’après tout, tout le monde le connait. Une croyance ancestrale, mais nous sommes bien plus que ça, maléfique ou bénéfique, aussi attirant que craint, nous sommes l'incarnation du mystère et de l'inconnu, la séduction pouvant lacérer. Ceux dont les yeux voient l'invisible, ceux qui relient le monde des vivants, au royaume effrayant des morts." Un silence." Mais chaque chose en son temps, les morts sont un domaine qui viendra en temps voulu. Si tu es ici c'est pour cette autre facette, celle de la séduction, de l'attraction pouvant devenir mortelle, cette féminité incisive qu'on nous alloue depuis des milliers d'années. Captiver d'un regard, envouter d'un mouvement, hypnotiser par la séduction qui transpire de notre être. Pour cela il suffit d'un regard, d'un seul et unique regard, tel un coup de foudre. Plonger ses yeux dans ceux de l'autre pour exercer le contrôle, charmer. Tu la sens n'est-ce pas, cette force en toi, cette capacité qu'il suffit simplement de canaliser. "Un mouvement de tête, fasciné alors que ton regard est plongé dans le siens, incapable de t'en détacher, que tu le sais, le sens jusqu'au plus profond de tes tripes, cette emprise qu'il a sur toi, une emprise se dissipant alors que tes pupilles mutent, que tes iris se fendent et que le topaze resplendit. Un sourire qu'il t'adresse alors qu'il sait que tu as compris. Le félin se détourne, fait volte face pour disparaître dans les fourrés." A très bientôt. "Le néant qui te happe, le paysage disparait alors que tu te réveille en sursaut dans l'orphelinat abandonné, tes pupilles resplendissant de l'éclat du chat dans un souffle haletant.