© Daryan Chris Illunar. Tous droit réservés

« Juste... fuck ! »

Why now ? ~

Tu marches dans les rues de Rhynal, ayant délaissé la Montagne et la musicienne, pour partir à la recherche de la bombe. Ta faux précieusement dans ton dos, tu te sens protégée, malgré que tu as des gouttelettes de sang qui se faufilent hors des blessures par crocs que ce foutu loup t'as faites. Ta chaînes est d'ailleurs toujours enroulée et serrée autour de ce même bras, car tu es effrayée à l'idée de l'enlever et de constater les blessures.
Mais finalement, c'est autre chose qui va occuper ton esprit... Quelque chose de plus grave, et de plus dangereux... Toi.


Encore dix pas, avant de t'écrouler. Tu sens ton ventre qui hurle comme si le fœtus était en train de te bouffer de l'intérieur, comme si il tentait de faire un trou dans les parois de ton utérus pour se faufiler hors de la prison qu'est ton petit ventre. Tu sens les nausées revenir, tu te tiens le ventre et par peur soudaine, la peur d'une mère de perdre son enfant, tu passes une main sous ton haut pour aller au contact de ta peau si chaude, et tes doigts caresses ta cicatrice.

Encore neuf pas avant de t'écrouler, et tes ongles se mettent à gratter tendrement ton ventre encore plat, comme si tu voulais sentir l'enfant en toi réagir, comme si tu voulais t'assurer de sa survie. A 17 ans, te voila déjà emplie du sentiment de maternité, et un faible sourire occupe alors ton doux visage, tandis que les nausées plus prononcées te mettent à mal.

Encore huit pas avant de t'écrouler, et une contraction se produit. Tu te courbes vers l'avant, d'un seul coup, et tu hurles de douleur en sentant que quelque chose ne va pas. Tes doigts se crispent sur ta cicatrice, et ton autre main vient serrer la première sur le ventre chaud. Ton visage se voit orner d'un faible sourire, mais tes dents serrent tes lèvres au point de les faire saigner.

Encore sept pas avant de t'écrouler, et tu inspires à grand coup, te tenant plus fermement le ventre, espérant que ça passe. Malheureusement, la nausée est trop prononcée et tu finis par lâcher une petite partie de ce que tu vomiras plus tard, et la honte s'empare de toi un instant. Mais ton attention est focalisée sur une seule chose, alors que tu sens du liquide sur une main...

Encore six pas avant de t'écrouler, et tu retires la main semblant être mouillée pour trouver du sang sur elle ci, et affolée, te caresses ton ventre de l'autre, avant de la retirer à son tour, et tu vois une tracée de rouge. Tu es blessée, et c'est peut être une blessure que tu n'avais pas remarquer lorsque le loup t'a sauté dessus. Alors tu commences à te transpercer les lèvres en les mordant plus intensément.

Encore cinq pas avant de t'écrouler, et tu espères du fond du cœur que ton bébé est toujours sous ta protection maternelle, malgré la blessure que tu t'es découverte, et les nausées plus fréquentes, suivies d'une autre contraction plus douloureuse cette fois. Tu as mal, et tu murmures de façon presque inaudible les noms que tu donneras à ton enfant : Sasuke si c'est un garçon, Arthemise si c'est une petite fille.

Encore quatre pas avant de t'écrouler, et tu commence à serrer ton estomac, en même temps se le reste de ton ventre, tandis que tu sens une troisième contraction. Ton allure est lente, et la bombe ne t'intéresse plus pour le moment. Tu ne penses qu'à lui... ou elle... Et tu te surprends même à prier pour sa survie...

Encore trois pas avant de t'écrouler, et tu cries, tandis que sur tes cuisses, bien que tu ne vois rien, tu sens une traînée d'un liquide. Tu espères à ce moment là que c'est de la transpiration ou de l'urine, et tu as peur que ce ne soit du sang. Effrayée tu n'oses pas regarder, et tu te lamentes, et ordonnant à ton enfant de ne pas y songer... au suicide.

Encore deux pas avant de t'écrouler, et tu as une nouvelle contraction, bien plus forte, tandis que tu serres un peu trop ton ventre et tâche inconsciemment ton habit noir, de ton sang écarlate. Des larmes commencent à apparaître dans tes pupilles vertes. Sasuke - Arthemise semble prêt(e) et tu ne veux pas l'admettre...

Encore un pas avant de t'écrouler, et tu hurles, et tu pleures, et tu cries. Tu ne veux pas abandonner, tu ne veux pas admettre que ton état se détériore bien plus que ce que tu ne pensais. Tu ne vois pas combien tu as mal, et les contraction douloureuses ne sont rien face à ton sort. Courbée tu pleures de mal, tu le sais, c'est une évidence. Tu vas le - la perdre, à moins que e ne soit déjà fait, et tu ne t'en remettras pas.

Tu t'écrouler, tombant au sol, sur le ventre, les mains en sang, le ventre ensanglanté, et les jambes colorées de rouge. Tu es au bord de l'inconscience, et tu pleures à chaudes larmes. Tu n'es plus enceinte, tu as perdu ton enfant, et pour une mère, c'est le plus horrible des sorts. Tu pleures, tu sanglotes, et ne te relèves pas. Tu ne sais plus comment faire. Tu as mal, très mal.

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia

© Daryan Chris Illunar. Tous droit réservés

« I... have... to... »

~

Tu es à terre, à pleurer ton bébé perdu, alors que le sang s'accumule sous ton corps. Tu sens tes jambes engourdies, tu sens ton ventre se vider progressivement et lentement de son sang, et tu vois une seule et unique chose autour de toi : le magasin, l'herboristerie.


Si tu avais une seule chance de survie, elle résidait en cette enseigne à plus de vingt pas. Si tu avais ne serait ce qu'une seule chance de te relever et de faire honneur à ton père, à ton frère, à ta sœur, c'était le moment. Mais ton corps semblait si bien, endormi, évanoui, si bien que tu n'avais pot le moment aucune force à mettre à disposition de cette simple marche vers l'enseigne de chez Ihla. Tu te devais de passer ton chagrin, mais ce bébé, tu y tenais. Tu y tenais comme à la prunelle de tes yeux qui était par ailleurs magnifique. Tu y tenais et tu avais dû... le sentir s'écouler sur tes cuisses. C'était douloureux, une partie de toi s'en était allée, et tu te sentais sombrer dans l'inconscience à mesure que les secondes et les minutes défilaient. Ton cerveau imaginait divers visages enfantins, à coller sur un petit corps que tu aurais pu serrer contre toi. Tu te voyais t'amuser avec une petite frimousse, ou encore élever, avec le peu de maternité que tu pensais avoir, un petit Sasuke.
Son père biologique ne voulait pas de lui, mais soit, quelle importance ? Tu avais été élevée par un père, et seulement un père... Un faux père, qui plus est. Et celui là avait eu ta fausse jumelle et ton grand frère à rajouter au lot des enfants à sa charge...
Non, ton bébé n'était pas censé avoir un père, et même s'il aurait pu un de ces jours le rencontrer, lui faire savoir qu'il existait, et s'amuser de temps à autres avec lui, tu savais que tu serais capable... Ou du moins tu t'en pensais capable, d'élever ce petit ou cette petite seule.

Alors désormais, psychologiquement affectée, tu ne pensais plus comme un être, mais comme une mère. Et alors que tu gisais, ton esprit préférait partir à la rencontre de ces milliers de petits qui auraient pu avoir ton ADN, plutôt que de s'occuper à te relever pour aller vers ce fichu magasin de plantes censé te sauver. Ton instinct de survie s'était déporté sur le fœtus qui avait disparu.

Il te fallu quelques minutes supplémentaires pour parcourir toutes les vies que ton âme imaginait pour le bambin, avant que tu ne réalises que le plus important n'était pas, en ce moment, le souvenir ou l'invention d'un enfant, mais la survie d'une fille forte et courageuse. Car tu n'allais pas te laisser faire !

Gémissant de douleur, tu attrapa l'arme en ton dos pour l'éjecter au loin, ou plutôt à quelques mètres de ta personne, afin d'avoir un poids en moins sur tes épaules. Et tu bougeais lentement les coudes pour doucement te mettre en position de pompes.
Puis les muscles de ton corps réactivés te permirent de ramener une cuisse puis deux, pour les caler sur tes rotules, et tu te redressais sur tes genoux avant de ramener grâce à la chaîne, la faux gigantesque.

Alors tu l'utilisais comme une canne, pour te hisser, avant de presque chuter de nouveau. Lorsque tu remarquas que ton réflexe avait été de porter tout ton poids vers l'arrière pour éviter de te fracasser le crâne contre le sol, tu fus soufflée par les réflexes qu'apparemment ton corps avait gardé de faire parvenir à ton esprit.

S'ensuivit la longue montée sur tes talons, pour te mettre debout, et lorsque tu fus enfin en position de force, sur le mal terrassant ton corps, tu lanças désespérément ta faux pour que la lame courbée agrippe le mur. Alors la chaîne faisant son travail, tu pus te tirer vers l'herboristerie, avant de t'aplatir contre la porte, et, comme une idiote, sonner. Oubliant presque se la ville était en état d'alerte, tu attendus une dizaine de secondes avant de puiser dans tes forces magiques pour passer de l'autre côté, et tu te rattrapas sur une étagère... Avant de tomber et de sombrer dans l'inconscience, finalement, ta faux faisant un carnage au milieux des flacons, étant lâchée près des fioles.

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia

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