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Le cosplay, c'est pas pour nous...
 MessageSujet: Le cosplay, c'est pas pour nous...    Le cosplay, c'est pas pour nous...  EmptyMar 28 Avr - 17:34

Jasper Féamor
Jasper Féamor

Indépendant Légal

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La vie de château n'est pas mon genre. je ne peux tenir en place. Ma nouvelle maison auprès d'Enya avait beau être belle, mais j'avais l'impression d'un lion en cage. Donc désolé, mais il fallait que je sorte. Il y avait une ville pas loin d'ici, mais si je m'y rend comme ça, comme une fleur, il risque de me faire regretter l'affiliation à la Dame. Je m'assis sur mon lit et poussa un soupire. C'était terminé l'insouciance et les libres droits d'aller où je veux. C'était le prix à payer pour la suivre et la ramener dans le droit chemin. Soit. Mais il fallait aussi que je pense à ma sœur, la vraie. Alice.

Cela faisait longtemps que je ne l'avais pas vu. J'étais reparti comme un voleur de Blue, ne parlant à personne lors de mon retour, ne laissant aucun indice de mon départ. Je ne regrettais pas de partir comme ça. Je suis un solitaire, et surtout nous n'étions personne eux pour moi, moi pour eux. Il n'y a que ma sœur qui m'intéresse. Que penserait elle si jamais elle voyait son frère aux cotés de cette femme, que lui arriverait-il si jamais cela devenait de l'ordre public ? Je ne pouvais le tolérer. Peu importe le moyen, je devais la protéger de ceci. Par tout les moyens possible.

Cherchant dans mon placard, je devais forcément avoir des habits permettant de camouflet ce maudit tatouage. Il allait falloir qu'on en parle avec Enya, mais cela peut attendre... Pour l'instant. M'équipant d'un gros pull sous lequel je plaça deux t-shirts à manche longues, je pense être assez en sécurité comme ça. Rejoignant la portée, je m'assurai de bien fermer derrière moi, et prit le chemin pour me rendre en ville, en essayant de passer par la forêt non loin pour éviter d’éveiller les soupçons.

La ville semblait calme à mon arrivée, pour ne pas me déplaire, et pas vraiment au courant que nous nous étions posés non loin d'eux. Bah, ce n'est pas comme si notre but allait être de faire du carnage, pour du carnage... Hein ?

Je prenais mon temps avant de rejoindre le panneau des missions, là où je trouverais un peu d'aventure, mais je pris le soin de me faire un petit shopping en passant par la boulangerie. J'avais faim, et me fit pas prier pour récupérer a peu près tout ce que mon porte feuille me permettra de récupérer dans les bras : Pains aux chocolats, croissants, pains aux raisins, éclairs aux chocolats... Bref, j'étais armé pour la journée. Rejoignant la grande place, le tableau des quêtes pour les mages itinérants étaient énormes. Ils y avaient toute sortes de quêtes disponibles. Du simple gardiennage, à l'escorte pouvant être dangereuse. Je n'avais pas le niveau pour ce qui semblait être le gratin. Il fallait être "Rang S". Ce que je doute sérieusement être. Non, j'en ai trouvé une plus sympa. Une qui pourrait me servir. Un histoire de contrebande avec vêtements volés à une galerie marchande.

Je suis pas un grand fan de la mode, n'étant déjà pas du sexe ayant ce chromosome pour la mode et le paraître. Mais entre Alice, Enya, et à un degré (très) moindre, Aria, je pense que si je réussis à leur récupérer une robe ou deux, elle ne devrait pas se plaindre. Et puis je pourrais taper du méchant. Là, ça me parle. Allez, c'est décidé, va pour cette mission. Je posa ma main sur l'annonce pour la déchirer, lorsque qu'une autre main semblait avoir décidé de sceller son destin avec la même mission. Relevant la tête pour voir qui donc osait se mettre sur mon chemin, pour découvrir un homme avec plus de tatouages qu'un catcheur. Il ne me faisait pas peur pour autant, et si fallait me battre pour défendre ma quête de la journée, soit.

- Euhm... Excuse moi, mais je l'ai pris le premier... Tu es mage au moins ?

La question sortit toute seule. Je n'avais pas réussi à tenir ma langue. Si jamais il répond et que sa réponse me va... On verra ?


 MessageSujet: Re: Le cosplay, c'est pas pour nous...    Le cosplay, c'est pas pour nous...  EmptyMar 12 Mai - 15:40

Alouarn Grimgorson
Alouarn Grimgorson

Indépendant Légal

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Un vent frais souffle dans tes cheveux. Assis sur les marches qui mènent à ta caravane, tu fumes nonchalamment une cigarette. Tu sais que ce n’est pas bon pour tes poumons, mais ces quelques bouffées de fumée te font le plus grand bien. Tu jettes un coup d’œil dans les environs : où que ton regard se pose, une certaine euphorie régnait. L’hiver était plutôt doux cette année : nous avions énormément de chance comparé à l’année précédente. Nous avions pris de l’avance sur le trajet et nous nous étions accordés deux jours de repos bien mérités. Tu regardes ta montre : il allait bientôt être l’heure du thé et tu devais rejoindre Isa pour une partie de cartes. Tu réfléchis quelques instants à tes projets de fin de journée : si le temps le permettait, et tu étais sur qu’il serait de ton côté, tu partiras en ville pour acheter de nouvelles étoffes pour tes costumes. Ces derniers avaient souffert de la pluie et des nombreux spectacles qu’ils avaient du jouer. Même si nous renouvelions assez souvent les gardes robes, nous n’avions pas toujours les moyens d’acquérir des pièces inédites. Tu écrasais ton mégot du bout de ton pied, et après avoir pris un bonbon mentholé, tu te dirigeais vers l’une des caravanes des Anciens. De là où tu étais, tu pouvais voir une légère fumée s’échapper du conduit de cheminée. Tu sentais cette odeur, oui, l’arôme des petits gâteaux qui sortait à peine du four. Tu te lèches les babines : tu sais ô combien tu es gourmand. Il ne t’en faut pas plus pour venir frapper à la porte : cette dernière s’ouvrit quelques secondes plus tard, le bois laissant la place au visage souriant d’Isa. Elle t’invita d’un signe de la main à entrer. Tu ne te fais pas prier deux fois, te voilà déjà à l’intérieur. Il faisait bon au sein même de la roulotte. Tu te diriges vers l’âtre après avoir déposé avec grâce ta veste et ton écharpe. Tu te glisses dans le canapé, les coussins prenant un malin plaisir à te rentrer dans les côtes. Quelle importance ? Ils étaient si moelleux. La vieille femme arriva avec un plateau chargé de victuailles. Tu ne sais que dire devant l’abondance de la nourriture. Elle sourit face à ton visage béat d’admiration. C’était tes gâteaux préférés : tu salivais devant ces petits sablés tout juste sortis du four. Malgré ton impatience, tu attends poliment que le thé soit servi. Tu laisses ton esprit vagabonder, laissant le temps se suspendre pour toi. Après tout, tu es le Chapelier fou. Tu connais très bien les aiguilles de la pendule : elles se sont arrêtées, oui, arrêtées sur l’heure du thé.

« A quoi penses-tu, Alou’ ? »

Je revins brutalement à la réalité. Mes pensées philosophiques ne sont plus que de lointains souvenirs. Je rougis et plongeais mon regard dans ma tasse de thé. Elle rigola : c’était un rire franc et clair.

« Ne changes pas qui tu es, Alou’ ! Ne sois pas ce que les autres aimeraient que tu sois ! Tu as cette chance de voir le monde autrement, profites-en ! »

Elle me tendit l’assiette où se trouvaient les pâtisseries. Un sourire illumina mon visage. Et, tout content, je commençais à remplir mes poches. Lorsque je vis le visage étonné de ma comparse, j’expliquais :

« C’est pour la route ! Au cas où, tu sais, j’ai une petite faim ! »

« Tu ne veux pas en manger maintenant ? »

« Si, mais il y a un problème. »

« Lequel ? »

« Et bien, ma bouche est trop petite pour mettre quatre gâteaux en même temps. »

« Pourquoi tu ne les mangerais pas un par un ? »

« Parce que le goût reste plus longtemps dans la bouche lorsqu’il y en a beaucoup. »

« Et si tu commençais avec seulement deux gâteaux ? »

« Ah non, ça ne va pas être possible ! »

« Pourquoi cela ? »

« Deux, ça fait petit joueur. Trois, c’est un nombre impair. Au-delà de quatre, c’est de l’inconscience ! »

« Je ne comprends pas ce que tu cherches à prouver. »

« Eh bien, il faut croire que je suis gourmand, et que l’odeur appétissante qui se dégage de ces petits fours me donne envie de faire une overdose de sablés. »

« Ta gourmandise te perdra. Quoi qu’il arrive, nous avons une partie de cartes à disputer. Et je suis sûr que tu préfèrerais te pavaner dans les rues de la ville avec tes nouvelles trouvailles plutôt que de rester dans ton lit à geindre tout ce que tu peux à cause d’une indigestion. »

Je maugréais quelques mots incompréhensibles sous le regard bienveillant de cette grand-mère qui me tenait lieu de figure maternelle. Elle distribua les cartes alors que j’hésitais à prendre un biscuit.

Tu regardes ce gâteau. Il est beau. Il est rond. Il est chaud. Tu te vois déjà mordre dedans à pleines dents. Tu en as envie. Si le filet de bave avait pu couler à la commissure de tes lèvres, il aurait dégouliné abondamment, laissant le peu de crédibilité qui te restait au fond d’un placard. Tu ramasses tes cartes, ne quittant pas des yeux cette assiette. Tu regardes d’un air absent ton jeu. Arriveras-tu à gagner cette partie ? Tu as une folle envie de ces friandises. Tu tends un bras vers la coupe, mais voilà que la plaisanterie débute. Elle demande une carte. Misère, tu ne l’as pas. Tu fais non de la tête. C’est à ton tour. Tu restes bredouille quelques instants avant de faire le grand saut. Zut, tu dois piocher. Elle pose une question. Tu ne comprends pas. Tu lui demandes courtoisement de répéter, mais rien à faire. Tu n’es là que pour les friandises. Ton palet se délecte déjà de leurs saveurs. Malgré plusieurs tentatives, toutes ont été vouées à l’échec. Et pourtant, tu les désires, tu te sens tout chose en leur présence, mais tu n’arrives pas à faire le premier pas. Tu salives. Tu as des bouffées de chaleur. Et tout ça par pur pêché. C’est alors que tu te rends compte que tu n’as plus de cartes. Cette partie fut un vrai calvaire. Tout heureux d’avoir enfin les mains libres, tu prends un gâteau dans chacune d’entre elles. Ne sachant par lequel commencer, tu te décides à en prendre un directement dans l’assiette avec ta bouche. Tes dents ont du mal à attraper ce petit coquin qui glisse hors de son étui sous le regard amusé d’Isa. Elle finit par te le mettre dans la bouche.

« Bon, il est de temps que nous passions aux choses sérieuses. Comme tu dois le savoir, nous confions une certaine somme à chaque comédien de la troupe pour qu’il achète de quoi faire de nouveaux costumes. Avec les autres Anciens, nous avons décidé de te confier 150 jewels pour que tu puisses, toi aussi, profiter des soldes d’hiver. »

Elle me tendit une bourse avec la somme dite. Tout heureux que l’on me fasse ainsi confiance, je pris le sac en remerciant la vieille femme. J’étais si content que je ne pris même pas la peine de finir ma bouche avant de parler (en postillonnant) :

« Merci, merci beaucoup. J’en ferais bon usage ! »

Et fier comme un coq, je me dirigeais vers la ville, mon précieux chargement dans la poche. J’avais pris soin d’emmener avec moi, dans un grand sac à dos, l’un de mes automates et des pommes. Elles se marieraient très bien avec les sablés que j’avais dans ma poche. Alors que j’arrivais dans la galerie marchande, je remarquais presque aussitôt que l’un des plus grands magasins de vêtements de Fiore était fermé, à mon grand désarroi. Il n’y avait aucune explication affichée, hormis celle-ci : « Fermé pour cause de rupture de stocks ». Je fus assez déçu car c’est ici que je voulais me procurer les tissus pour mes nouveaux costumes. Je me mis à flâner dans la rue, cherchant quelque chose, n’importe quoi à dire vrai, pour calmer mon désespoir. C’est alors que je passais devant le panneau des missions.

C’est ainsi que tu le vis, oui, tu entraperçus l’ordre de mission. Il portait les couleurs de ta galerie de vêtements. Tu te précipites vers lui. Qu’elle ne fut pas ta stupeur lorsque tu vis qu’une autre main avait jeté son dévolu sur la même annonce. Tu le regardes de haut en bas, et de bas en haut. Tu ne comprends tout d’abord pas qu’il la veut. Il s’excuse mais maintient ses positions. Te voilà contrarié dans tes plans. Tu n’avais pas prévu de faire équipe avec quelqu’un aujourd’hui. Il était sur la défensive, et ne semblait pas, pour le moment, prêt à t’accueillir dans son solo. Tu soupiras. Tu lâches la missive, sans pour autant la quitter des yeux. Tu n’étais pas décidé à la laisser s’enfuir. Elle était là, à portée de main. Tu te rapproches doucement, avant de répondre d’un ton un peu sec :

« Si je n’étais pas mage, pourquoi me trouverais-je près d’un panneau dédié à ces derniers ? »

Tu pris une grande inspiration, avant de lâcher prise. Ce n’était pas très cool de ta part. Tu secouas la tête précipitamment avant de reprendre sur un ton plus joyeux :

« Excuse-moi d’être parti du mauvais pied ! »

Je tends ma main à cet inconnu pour le saluer :

« Je m’appelle Alouarn, Alouarn Grimgorson. Je suis mage illusionniste par le son. Et toi ? »

Puis j’enchainais rapidement sur la raison de ma présence en ces lieux :

« Il se trouve que devais acheter des tissus pour faire des costumes. Il s’avère néanmoins que le magasin dans lequel je voulais aller est fermé pour rupture de stocks. Quand j’ai vu l’enseigne de la boutique sur la missive, j’ai tout de suite fait le rapprochement avec cette fameuse fermeture. S’il te plait, laisse-moi t’accompagner. Je ne suis peut-être pas très fort en terme de puissance magique, mais il y en a là-dedans ! »

Je lui souris avant de reprendre :

« Alors, de quoi parle cet ordre de mission ? »
 MessageSujet: Re: Le cosplay, c'est pas pour nous...    Le cosplay, c'est pas pour nous...  EmptyLun 18 Mai - 19:07

Jasper Féamor
Jasper Féamor

Indépendant Légal

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Sa réponse coule de source... Beaucoup trop même. Il n'y a pas que des mages qui prennent des missions, la preuve, je me considérais même pas comme mâge lorsque j'ai combattu ces satanés zombies. Ton argument est donc recevable, mais il y a une grosse jurisprudence dessus, donc retour à la case départ. Cette mission était faite pour moi, je n'allais pas perdre de temps à argumenter pourquoi, je l'ai déjà fais. Affichant une moue mi-méfiant mi-perplexe, je n'étais du genre à refuser de faire les choses à deux, mais je préfére en général être seul. Il me tend la main, et se présente en même temps qu'il me donne le principe "en gros" de sa magie. L'illusion ? Ca doit être badass ça ! Marché conclu !

- Je... Je m'appelle Jasper. Jasper Féamor, ravi de te rencontrer, et désolé d'avoir été aussi brusque, disons que j'ai vraiment envie de faire cette mission.

Je décroche l'affiche et la regardant rapidement avant de revenir à mon interlocuteur.

- Moi ? Bah, je crois que cela se base sur mon monde imaginaire. Enfin, pour ce que j'en ai vu jusque-là...

Puis il m'apprend les raisons de sa volonté. Il avait l'air sincère, et je suis qui pour lui dire non ? Bien, non allons la faire à deux.

- Ne t'inquiètes pas, laisse moi les combats, j'en ai besoin. Faut que je m'entraîne, j'ai des objectifs à accomplir ! Par contre... Je te laisse libre de venir, mais en échange, si il y a des robes disponibles durant cette mission, je veux que tu me les laisses, je voudrais en faire des cadeaux pour des femmes qui comptent pour moi. Ça te va ?

Je regarde de nouveau l'ordre de mission maintenant. Cela parlait d'un navire marchand qui aurait été détourné par des contrebandiers. Ce que contenait se bateau était des costumes de grandes qualités et de grandes marques pour un événement à Harujion. Les entrepôts où semblent avoir pris comme QG les bandits est au sud de la ville. Les autorités locales ont essayés de reprendre la marchandise, mais ils ont échoués, les bandits étant aidés par un mage.

- ...De se battre. Je rigole légèrement avant de lui expliquer ce que je lisais. Il s'agit d'une mission de récupération. Il faut récupérer des objets que des bandits ont volés et les ramener à leur propriétaire, le commanditaire de cette mission. Facile, non ?

L'excitation qui nourrit la fureur de mes yeux se présentait à cette homme. Dans ma tête, je me faisais déjà le combat équipe que je ménerais face à ces malheureux qui oseraient se mettre en travers de mon chemin. Je me faisais un truc tellement épique que j'avais commencé à marcher vers l'ennemi... Qui n'est pas là. "Brrbblrrbl"... Mon ventre gargouille... J'ai faim, je suis parti sans même me faire un petit chocolat... On pouvait l'entendre dans toute la place, j'en avais presque honte.

- Euhm... Avant de partir, ça te dérange pas si je mange un truc... Je crois que mon ventre ne survivra pas au voyage si je ne lui offre rien, Ahah...Ah.

Faisant un tour de la tête pour voir ce que cette ville avait à offrir en restaurant. Je fini par trouver le chemin qui menait vers un petit snack. Je lui propose de se joindre à moi pour manger. Je commande un sandwich Thon crudité, et attendant que celui soit préparé, je me permet de demander à en savoir plus sur son envie de récupérer.

- Alors, tu veux faire des costumes avec les vêtements ? Mais pourquoi exactement ? Tu fais partie d'un spectacle ?

Je récupère mon sandwich paye le vendeur et mord à pleine dents dedans, quel bien ça fait...

- M'ench tout cash, j'chai hâshte de voir ta machie à l'euvre ! J'avale ce que j'avais pu mâcher avec difficulté. Ca a l'air super cool ta magie !

 MessageSujet: Re: Le cosplay, c'est pas pour nous...    Le cosplay, c'est pas pour nous...  EmptySam 6 Juin - 9:09

Alouarn Grimgorson
Alouarn Grimgorson

Indépendant Légal

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Alors que je regardais d’un air amusé le jeune homme, deux blanchisseuses passèrent non loin de là. Chacune portait un panier : l’un contenait des vêtements aux couleurs chatoyantes, l’autre s’était approprié de récentes loques dont la grisâtre devanture laissait à désirer. Elles parlaient d’une voix forte, laissant croire, à celui qui savait entendre, que leurs cris d’extase et le hurlement caverneux de leurs rires, n’étaient qu’un subterfuge pour que les passants, surtout de la gente masculine, s’arrêtent, prêtent une oreille attentive à leurs commérages, se pavanent dans leurs habits aussi orgueilleux que vaniteux, s’élancent, non sans certaines arrières pensées coquines, dans leur subtile, mais pourtant si vaine, conversation.

J’abandonne un instant mon nouveau compagnon de jeu : cet intervalle ne fut pas physique, puisque je restais droit comme un « i » devant le panneau d’affichage. Il flotta maladivement dans les airs, ce moment, il était entre ciel et terre, quelque part entre la conscience et l’incertain subconscient. Un sourire béat fendit mon visage en une grimace des plus hideuses. Ces femmes incarnaient, avec une précision des plus parfaites, ce peuple insouciant, curieux, qui se plaint des dernières rumeurs, s’offusquant des ultimes inventions, refusant de faire la part des choses entre le bien et le mal, se jouant de cette neutralité dont il se revendiquait.

La population est une masse informe dont le ridicule n’avait jamais tué personne, jusqu’à preuve du contraire. Elle était un moutonneux troupeau de bêtes où la grisaille s’était mariée avec des laines aux allures fantomatiques. Je frissonnais en pensant à tous ces regards vides qui discutaient si fréquemment avec des pâles copies d’eux-mêmes : à mon grand regret, ils étaient tous bien occupés à chercher à se débarrasser de leurs homologues. Pourquoi ? Cette question tournait dans mon crâne : parfois, je pensais que ce dernier allait faire une overdose, non pas de ces drogues qui bousillent, avec une joie non cachée, ton être tout entier et que l’on trouvait avec une facilité déconcertante sur le marché noir ou dans les bas-fonds des villes, mais plutôt de cette philosophie de la vie qui t’empoisonnait à petit feu.

Comment les penseurs de notre royaume ont-ils fait pour garder la tête froide ? Je le savais mieux que personne : la folie était partout, tout le temps. Elle guettait chacun de nos faux pas : il était tellement plus facile pour elle de s’insinuer dans nos existences lorsque nos forces semblaient, que dis-je, avaient lâchement abandonné nos illustres petits corps frêles.

Un mouvement me fit revenir à la réalité. Je clignais plusieurs fois des yeux : les contours se précisèrent, et mon regard se posa sur mon interlocuteurs. Ce dernier était en train de décrocher l’affiche : ses yeux se détournèrent un instant pour dévisager le papier qu’il tenait entre les mains, avant de reporter ses intrépides globuleuses sur ma personne. Je restais quelques instants hébété, n’ayant pas pris garde à son prénom lorsqu’il s’était présenté. Je devins plus rouge qu’une tomate trop mûre.

Une magie basée sur son monde imaginaire ? Intéressant. Je voulais en apprendre plus. Quelle était cette fameuse terre ? Etait-elle aussi fournie que la mienne ? Alors que nous continuions notre conversation, je plongeais dans ma schizophrénie. Elle devait être là depuis quelques temps déjà, puisqu’elle m’engloutit d’un seul coup, ne me laissant pas le temps de me préparer au pire… comme au meilleur.

C’est un fait : le cerveau fonctionne très rapidement. Les rêves en sont un exemple parfait : alors que nous croyons être plongés dans ces derniers depuis plusieurs minutes, voir heures pour certains, il s’avérait que ces aventures ne durent que quelques secondes. Où est ce que je veux vous emmener en vous assommant d’explications aussi rasantes qu’utiles pour la suite de notre conversation ? Oh, ne vous méprenez pas : je ne tiens pas à vous perdre dans les méandres de mon esprit ; il est déjà bien assez compliqué et je ne suis pas sûr de comprendre moi-même tous les rouages de ma maladie. Revenons à nos moutons. Le discours qui va suivre dure un certain temps… dans mon subconscient… ou peut-être était-ce quelque part dans ma conscience. Je n’afficherais donc cet air absent que l’espace de quelques secondes dans notre monde réel.

Je ferme les yeux et plonge dans ce monde imaginaire, celui-là même où je me permettais une petite pause lorsque je ne comprenais pas quelque chose ou que, comme dans le cas présent, je n’avais pas pris conscience que mon interlocuteur me parlait. Je voulais faire appel à ce subconscient pour retrouver son prénom. Une porte se tenait, seule, au milieu de nul part. Tout autour, il y avait un chant de nuages blancs moutonneux. Je posais un pied devant moi : il s’enfonça légèrement dans la terre blanchâtre. Elle était douce au toucher. Mes pas nus me menèrent, non sans quelques détours (j’avais rapidement remarqué que mon corps laissait des traces dans cette neige des plus subtiles, et cela m’amusait beaucoup), devant cet encadrement. Qui avait-il derrière ? Une délicate peur me noua l’estomac : ma question était stupide. Je savais pertinemment bien ce qui se trouvait derrière. En revanche, je ne pouvais jamais prévoir à l’avance ce qui se tramait dans ma tête.

Je posais ma main sur la poignée : je la retirais vivement de cette dernière car elle était brûlante. Je pris le temps d’envelopper mes doigts dans un morceau de tee-shirt avant de tenter, une nouvelle fois, ma chance. Je fis rapidement tourner le loquet et la porte s’ouvrit. Elle se trouvait alors à plusieurs mètres du sol de Wonderland. Je déglutis difficilement : il y faisait une chaleur étouffante. La vapeur qui émanait de chaque être vivants ayant, un temps soit peu, de l’eau dans son cadavre ambulant, avait pris de biens curieuses formes, souvent celles de bulles difformes. Bêtement, je me bouchais le nez et retins ma respiration, avant de sauter dans le vide. Le vent me porta délicatement jusqu’au sol, il n’hésita pas à me laisser faire quelques pirouettes pour éviter les boursoufflures vaporeuses qui se précipitaient, d’un pas nonchalant, vers ma personne.

La terre était étonnamment chaude : mes pieds eurent du mal à s’habituer à la température. Mon esprit se concentra sur le paysage qui m’entourait : les feuilles des majestueux arbres et les immenses fougères, celles-là même qui étaient de taille à rivaliser avec les forêts de peupliers, avaient pris une mielleuse couleur brunâtre. La jungle de champignons avait une piètre allure : les amanites tue-mouche, si rouges à mon dernier passage, étaient si blêmes que je crus qu’elles nous avaient fait une attaque ; et puis, je ne pouvais point taire la piteuse mine des trompettes de la mort. Je souris : à bien y réfléchir, ces thallophytes avaient de biens curieux noms. Les premières étaient de véritables tueuses en série, alors que les secondes annonçaient le passage du royaume des vivants, à celui du tristement célèbre Hadès. Je frissonnais rien qu’en pensant à ce sordide personnage.

Je me mis à avancer, appelant, de temps à autre, mes compagnons imaginaires : ils existaient uniquement parce que la maladie me rongeait de l’intérieur. Je secouais la tête pour chasser ces illustres pensées vénéneuses de mon esprit. J’arrivais bientôt dans une plaine où une rivière aux allures squelettiques se promenait paresseusement dans son lit : la roue du moulin tournait si doucement que je crus, plusieurs fois, qu’elle allait s’arrêter. Détournant le regard de ce pitoyable spectacle, je m’approchais de la grande et longue table qui avait été dressée au centre de la scène. Le lièvre de Mars discutait avec sa tasse, tandis que le chat de Cheshire, aussi translucide que le fantôme de mon défunt grand-père, souriait, toutes dents dehors. Ses griffes venaient délicatement se planter dans la nappe brodée de motifs jaunâtres. Le lapin blanc se lamentait du son incongru que faisait son tic, se plaignait du bruit incestueux que son tac répandait dans les airs. Quant au loir, ma foi, il se promenait de-ci, de-là, s’arrêtant pour prendre un bain de sucre, se pavanant devant une théière pour entrer dans ses bonnes grâces : je le soupçonnais de vouloir lui faire part d’une quelconque faveur. Je montais sur les planches et traversais en sautant, telle une grenouille, le pupitre qui me mena directement à ma place, celle-là même qui présidait cette bien curieuse assemblée.

Je m’installais, en compagnie de mes camarades de jeu. Je me servis une tasse de thé : les voluptés qui s’échappèrent de cette dernière, m’apportèrent une bonne odeur de fruits rouges et de miel. Je trempais mes lèvres dans le breuvage : sa chaleur vint réveiller mes membres quelque peu engourdis par l’ambiance des lieux. Du coin de l’œil, je remarquais un bien inquiétant personnage : il était emmitouflé dans une cape, son visage était caché par une large capuche. Je n’eus pas le temps de demander de plus amples explications que la litanie, ouverte par le lapin blanc, débuta :

« Oh, en retard, en retard, nous sommes en retard, à mon grand désespoir, nous sommes en retard, en retard, en RETARD. Ne me faites pas rire, mes sinus ne le supporteraient pas. Ne me trouvez pas une nouvelle excuse quant à ce manquement de tact. Monsieur le chapelier fou s’est cru au-dessus de la bienséance et se doit maintenant de faire appel à nous pour tenter de retrouver le nom de son interlocuteur. Ô nous sommes bien trop en retard pour espérer tergiverser assez longtemps pour démêler, dans cette histoire, le vrai du faux. »

« Tu en fais un peu trop. Toi-même tu fais preuve d’inattention ! »

« La mienne est plus saine que sa raisonnable folie. Il entame une conversation et n’est même pas capable de la tenir jusqu’au bout. »

« C’est que notre chapelier fou n’a pas emprunté le plus direct des chemins. Qu’il prenne par ici, ou bien par là, quelle importance. Il finira bien par arriver quelque part. »

« Ce quelque part sera-t-il égal à son but ? L’endroit où il veut aller est-il le même s’il prend cette route-ci au lieu de ce sentier-là ? »

« Par ici ! »

« Par là ! »

« Ce chemin-ci ! »

« Cette route-là ! »

« Les panneaux qui indiquent la voix se sont eux-mêmes perdus dans un gigantesque capharnaüm. Dans ce cas, peu importe ton parcours. L’arrogance n’a jamais payé. En revanche, c’est toujours appréciable que le chapelier reste un chapelier raisonnablement fou. Plait-il ? »

« Que serais-tu sans les graines de la folie ? »

« J’ai entendu dure que la raison s’ennuyait sans son homologue. Est-ce vrai que le bon sens et l’absurdité sont nés de la même graine ? »

« Nous nous éloignons sérieusement du sujet ! »

« Bien au contraire : c’est pour mieux revenir que nous partons ! »

« Où le vent nous emmène-t-il ? »

« Vers des contrées qu’il ne serait point bon de visiter… pour le moment ! »

« Est-ce tout ? »

« J’ai bien peur que l’heure sonne, résonne, balance, et se taise. Tu n’as que trop tardé. »

« Que vais-je faire sans son prénom ? »

« Faut-il vraiment que nous t’expliquions la leçon du jour ? »

Les nuages se dissipèrent, et le soleil vint darder mon visage de ses lumineux rayons ternis par la maladie. J’ouvris les yeux alors que mon compagnon m’expliquait certaines choses. Des objectifs ? Quels objectifs ?

« Est-ce que je peux aussi en avoir ? »

Mes yeux s’étaient mis à briller de mille feux. Je voulais un but, une cible, un dessein. Mes pensées se tournèrent vers les paroles de mes amis imaginaires. Il fallait que je me ressaisisse. Je toussotais avant de reprendre :

« Je te laisse volontiers ces immondes morceaux de tissus que l’on ose nommer robes. J’ai eu vent de la nouvelle collection en recevant le numéro spécial du magasin. Attends, je dois l’avoir quelque part dans mon sac. »

Je posais à terre ma sacoche et commençais à fouiller à l’intérieur. Je fis attention à mon automate, ma précieuse marionnette. Je finis par sortir un périodique usé par de nombreuses lectures :

« Regarde-moi donc ça ! Rien qu’à la couverture, nous pouvons avoir un avant-goût de la mode de cet hiver ! »

Une jeune femme avec des formes généreuses faisait la une de la revue. Elle était habillée d’une robe bustier rouge : le haut épousait avec avidité l’abondante poitrine du modèle. Elle n’était pas particulièrement fine mais le tout lui sculpté admirablement le torse. Quant au bas, c’était d’une légèreté frivole : l’habit avait été taillé de sorte que le jupon se dresse à l’horizontal lorsque la jeune femme, prise d’une soudaine euphorie, se mette à tourner sur elle-même. Il valait mieux que le sujet ait choisi des sous-vêtements assortis à sa tenue. C’est alors que, sans crier gare, je me mis à lécher la couverture. Je crus bon de préciser tout en continuant à imbiber le papier de ma salive :

« T’inquiète, j’ai l’habitude ! Ce magasin, en fonction des saisons, fait des couvertures qui réagissent à certains éléments comme l’eau, la terre, le soleil. Ici, la devanture aurait du uniquement réagir à la neige mais, à cause d’un défaut de fabrication, elle s’emballe aussi au contact de la bave et des postillons. »

« Tu es pitoyable ! »

Je reconnus la voix de monsieur Natsu. Monsieur Natsu était l’une de mes hallucinations visuelles récurrentes. Je lui tirais la langue avant de reprendre ma besogne. Je finis par tendre le recueil à mon compagnon, une grimace qui se voulait être un sourire tordant mon visage en deux :

« Et voilà le travail ! »

Des fleurs, petites ou grandes, fluettes ou grosses, discrètes ou colorées, étaient apparues sur le tissu. Un slogan avait pris la place des gros titres et indiquait : « Vivre l’hiver autrement avec la nouvelle collection de Zlatan Beauregard. »

« Je ne sais pas combien ce mec est payé pour faire des horreurs pareilles mais avoue que c’est pathétique comme tentative de conquête de la gente féminine. »

« Et c’est toi qui dit ça ? »

« Parfaitement ! »

« Regarde-toi avec ton sarouel : on dirait que tu as chié dans ton froc ! Et puis ce dégradé de vert en cette saison laisse à désirer ! »

« Et c’est un gars qui a de la barbe-à-papa à la place des cheveux qui me balance ça à la figure : l’ironie du sort frappera toujours ! »

Je reportais mon attention sur mon camarade de mission :

« Ne fais pas attention à lui ! Il est d’humeur bougonne aujourd’hui ! »

J’avais omis un léger détail : monsieur Natsu était bel et bien une hallucination qui ressemblait, certes, comme deux gouttes d’eau, à Natsu Dragneel, mais qui restait tout de même le fruit de mon imagination. Pour l’interlocuteur qui ne me connaissait pas vraiment, je devais passer pour un fou. Je souris puis éclatais de rire : en tant que chapelier, j’étais délibérément fou. Je commençais à comprendre ce qu’avait voulu me dire mon subconscient… ou peut-être était-ce seulement ma conscience. Je ne savais pas dire lequel des deux avait pris le dessus durant mon échange avec mes compagnons imaginaires de Wonderland : c’était assez effrayant. Reprenant définitivement avec la réalité, j’écoutais avec attention mon camarade :

« Hum… c’est étrange tout de même. La garde possède ses propres mages, me semble-t-il. Donc, à moins qu’ils soient tous alités, il y a toujours des personnages de disponible, surtout pour une aussi grosse entreprise. Je pense qu’il y a anguille sous roche. »

« Et puis, la force ne suffira sans doute pas à régler votre épineux problème. N’oubliez pas que vous avez à faire à des contrebandiers.

« Tu as raison. Ils sont probablement au courant que la firme a passé une annonce demandant à des mages de s’occuper de récupérer la marchandise. »

Un sourire fendit mon visage :

« Mais nous n’allons pas y aller les mains vides. Un marchand de farces et attrapes magiques me doit une faveur, et pas des moindres. »

Je frappais plusieurs fois dans mes mains, avant de reprendre :

« Bien. Allons chercher de quoi te rassasier. Le commerçant dont je te parle est sur notre route. »

Je déclinais l’invitation quant à l’accompagner dans son frugal repas. J’avais pris de quoi assouvir ma faim : mon estomac ne me réclamait rien du tout… pour le moment ; contrairement à mon esprit qui échafaudait mille et un plans pour récupérer nos précieux colis. Alors que nous attendions son sandwich, il me posa quelques questions. Je commençais par répondre à la première :

« Oh non, pas vraiment. Les vêtements de cette gamme sont beaucoup trop élevés en terme de prix pour ma modeste bourse. En revanche, ce qui m’intéresse, ce sont les chutes de tissus de la saison dernière : tout est vendu à bas coût. Comme tout bon commerçant, la firme tente de faire du profit sur de nombreux produits, même les moindres. »

Je prix le temps de réfléchir avant de continuer :

« Ma vocation première est d’être comédien. Je fais parti d’une troupe ambulante qui parcourt Fiore de long en large toute l’année. Certains mages de notre compagnie sont spécialisés dans la protection, la défense de la caravane. Beaucoup, comme moi, ont développé leurs capacités magiques autour du spectacle. »

Je le regarde payer le marchand et mordre vigoureusement dans sa demi-baguette : c’est qu’il aller me donner faim, le bougre. J’eus du mal à comprendre ce qu’il disait alors que des sons des plus étranges sortaient de sa bouche, pleine de nourriture. Je crus bon de préciser :

« A mon niveau, ce n’est pas très impressionnant. J’essaierais néanmoins d’être un bon équipier. »

J’indiquais une petite ruelle :

« Viens, ce passage est un raccourci vers le magasin dont je te parlais. »

Chemin faisant, je demandais d’un ton léger :

« Ces femmes ont bien de la chance d’avoir un homme tel que toi : serais-tu prêt à mourir pour ces charmantes demoiselles ? »

Prenant la tête de notre duo, je pris à droite puis à gauche. J’invitais mon camarade à passer sous un porche. Nous arrivâmes sur une charmante petite place : en son centre, une fontaine dont l’eau jaillissait de la bouche de nymphes taillées dans la pierre. A côté de ces personnages féériques se dressaient de virils faunes : ces derniers montaient jalousement la garde. Je me dirigeais d’un pas décidé vers une petite boutique qui faisait l’angle : je fis signe à mon camarade d’approcher. Dans la vitrine, des avions en papier voler : ils avaient des yeux aussi globuleux que celui du professeur Alastor Maugrey Fol’œil. Je les désignais et expliquais :

« Ce sont des petites notes : elles ont une durée de vie très limitée et craignent de nombreuses intempéries. Mais elles sont très pratiques pour espionner le voisin ou un bel homme sous la douche. Je t’expliquerais comment elles fonctionnent en chemin. »

Mes yeux s’illuminèrent lorsqu’ils virent une caisse emplie de petites bombes de toutes les couleurs :

« Elles seront très pratiques pour faire diversion. »

Sans prendre le temps d’examiner le reste de la devanture, j’entrais dans la boutique, sans vraiment attendre mon interlocuteur. Je me glissais agilement entre les rayons, ne sachant pas où poser mon regard : il y avait des objets de toutes les tailles et de toutes les formes, certains volaient, alors que d’autres marchaient, j’en vis même qui naviguaient sur la mer ou dans les airs. Il y avait beaucoup de couleurs, et les dieux seuls savaient ô combien j’aimais les myriades multicolores. Je me dirigeais vers le fond du magasin alors que monsieur Natsu s’émerveillait devant chaque nouvel ustensile qu’il croisait. Je laissais ses crises d’extase de côté, me concentrant sur la sonnette qui se trouvait sur le comptoir. Comme Tonks, le vendeur, mettait du temps à venir, je me tournais vers mon camarade, et sollicitais sa cervelle :

« Je doute que ce soit uniquement pour les robes que tu es là. Pourquoi avoir choisi spécifiquement cette mission pour t’entrainer ? Tu n’es même pas sûr d’avoir la récompense que tu souhaites. Et il existe certainement des missions plus excitantes que celle-ci. »

J’appuyais un nouveau coup sur la sonnette puis, sans demander mon reste, je continuais la discussion :

« Il y a de grandes chances pour que nos voleurs aient commencé la fabrication de vêtements de contrebande. A quand remonte le détournement du paquebot ? »

Je me baissais pour éviter une petite note :

« As-tu une idée du nombre d’assaillants que nous aurons à affronter ? Comme, d’après ce que j’ai compris, - arrête-moi si je me trompe -, nous descendons dans l’une de leur planque, le lieu sera bien protégé… Ne nous leurrons pas. Les autorités ayant déjà lancé une attaque sur leur QG, ils ne resteront pas longtemps à la même place. »
 MessageSujet: Re: Le cosplay, c'est pas pour nous...    Le cosplay, c'est pas pour nous...  EmptySam 1 Aoû - 16:11

Jasper Féamor
Jasper Féamor

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*Kof* *Kof*

Décidément, j'avais faim, j'avale chaque bouché comme si je connaissais la famine. Mais dieu que c'est bon. De la viande avec de la mayonnaise, voilà le vrai plaisir de la vie. Je ne sais pas qui a crée cette magnifique sauce, mais toujours est-il que c'est de l'or sur le palais. Mon dieu, comment ont fais les gens avant pour vivre sans cette texture et ce gout dans la bouche ! J'en aurais bien proposé à Alouarn si il souhaitait gouté, mais il semblait complétement perdu dans ces pensées. Il restait bloqué contre le panneau d'affichage. Il m'inquiète un peu sur le coup, ce serait-il fait mal ou quoi ? Bah, je vais l'attendre en finissant mon sandwich. Je suis pas du genre à déranger les gens quand il n'y a pas de soucis majeur en vu. Il réfléchissait peut être aussi à la possibilité de changer de mission...

Il finit par se décider, il prenait son temps dis donc pour ses affaires. Il a bien raison, mais on a une mission sur les bras tout de même ! Il s'approche comme si de rien n'était. je l'écoute présenter et me donner les raisons pour lesquelles il souhaite m'accompagner. C'était donc un requin en affaire ? A son allure, il ne ressemble pas à l'idée que je me fais de la vipère en termes d'économie. Comme quoi, l'habit ne fait pas le moine. Par contre, son histoire de comédie m'intéresse au plus haut point.

- Ah ? Tu pourras me montrer un jour ? J'aimerais bien voir à quoi ressemble ta troupe !

Pour le spectacle, l'imagination était quelque chose d'important, je voulais voir à quoi ressembler donc celui d'une personne qui ne l'aurait, à ma différence, fais converger vers le spectacle. Déjà que je considère la mienne plutôt spectaculaire, il y a intêret que les leurs vendent du rêve à plus savoir quoi en faire ! Je reste imaginatif, et me perds un peu dans mes pensées. Des lions de feu, des acrobates volants... Beaucoup de chose passaient par ma petite tête durant ce laps avant qu'il me demande de l'accompagner. Je suis un peu largué, mais le suis sans mot dire. Soudain, il aborde un sujet plutôt sensible, mais qui me tient au combien à coeur, les femmes de ma vie.

- Bien sur que je suis prêt à donner ma vie pour elle ! Pour qui tu me prends ? Je suis un lion de première catégorie ! Un chevalier en devenir ! Mais bon, une d'entre elle, je ne suis pas vraiment sur d'aller aussi loin, et une autre qui me tuerais si elle m'entendait, donc au final, y'en a une dont c'est sur !

Ce serait quand même cocasse que je meurs pour sauver Aria, alors que son but premier est de me protéger... Mais pas de pensée aussi sombre ! Personne ne peut la battre, donc il n'y aucune raison d'aller dans à de telles extrémités. Et elle le prouvera encore aujourd'hui que personne ne lui tient tête. Le jeune homme qui me sert d'acolyte prends la tête de l'équipe pour nous mener à une place sublime où trônait une sublime statue allié à deux félins dont je tomba immédiatement amoureux. Mes yeux ne pouvaient être détourné d'eux. A tel point que je n'avais même pas pris la peine de suivre Alouarn vers la boutique où il était censé m'amener. Qu'importe, ces félins sont bien trop beaux. Je reste le regard béant pendant deux longues secondes avant de reprendre mes esprits et voir que Alouarn m'a quitté des yeux... Malheureux...

- ...Alouarn ?

Je le remarque au loin, entrer dans un magasin. Je tente une approche, pour comprendre son intérêt sur cette boutique. J'en viens rapidement à découvrir, par la vitrine de celle-ci, que c'est un magasin de farce et attrapes, ou en tout cas, ça y ressemble beaucoup. J'entre et retrouve mon ami qui semblait parler un peu tout seul. Pensait-il que je l'avais suivi ? Sans doute. Mais il me pose, il faut bien que j'y réponde, peu importe comment.

- Euh... Je n'en ai aucune idée. J’agrippe l'affiche, que j'avais mis de coté, pensant plus à comment taper plutôt que où et pourquoi. Cela dit que le détournement date d'il y a une semaine, mais pas plus de nouvelles... C'est excitant ! Voilà pourquoi je veux faire cette mission, tu as ta raison maintenant.

Partir à l'aventure, sans savoir où, et si cela sera dangereux, c'est ça qu'est intéressant ! Honnêtement, de base, la raison était trop idiote pour que l'avoue, mais là, ça m'en donne une bien plus intéressante. Par contre, cela semblait pas le mettre en confiance...

- On s'en fout de ça, tu auras la plus grande combattante d'Eon et moi comme alliés, ces soldats sont nazes, on a pas besoin d'eux.

Il fallait clairement pas prendre ce que je venais de dire au sérieux, du moins, la seconde partie, je suis en pleine overdose d'excitation, j'ai hâte d'arriver là-bas ! Ce qui semble être moins son cas, lui qui faisait le tour du propriétaire, mais je comprends pas vraiment ce qu'il souhaite faire ici...

- Mais et sinon, je comprends pas trop l’intérêt d'être ici... Tu m'expliques en détails ?

Pas trop non plus, je suis pas une machine, et je pense plus à taper qu'à savoir... Comme on dit, le pouvoir est une arme. Enfin non, c'est le savoir, mais ça marche aussi, non ?


 MessageSujet: Re: Le cosplay, c'est pas pour nous...    Le cosplay, c'est pas pour nous...  EmptyMar 27 Oct - 18:15

Alouarn Grimgorson
Alouarn Grimgorson

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Je suis un comédien Et je suis ma destinée !



PARTICIPANTSAlouarn Grimgorson & Jasper Féamor
Résumé • Hiver 792, mission. Vous êtes réquisitionné par un dirigeant d’une grande galerie marchande pour enquêter sur une bande de contrebandiers qui essaierais de vendre des vêtements peu communs dans des entrepôts en dehors de la ville.

En effet, ces vêtements seraient des costumes de héros de contes et autres légendes de ce monde et auraient la particularité d'être imprégnés du caractère du héros en lui même par un moyen magique. Évidemment, cela est très dangereux, si jamais quelqu'un mettait celui d'un vilain meurtrier d'un de ces contes (ce qui se paie le plus cher), quel désastre cela serait, non ? Alors arrêtez les !



Le cosplay ce n’est pas pour nous…


Une douce odeur de vieux papiers vint se mélanger à l’arôme enivrant des fruits rouges. Je détournais un instant mon regard de mon partenaire pour scruter l’arrière boutique : c’est avec un grand étonnement que je vis passé un balai. Ce dernier était en train de pousser la poussière sous un ancestral tapis. A bien y regarder, il y avait des sortes de glyphes incrustés sur son manche : ils étaient aussi similaires aux miens qu’un mouton à une vache. Ceux qui me faisaient face étaient grossièrement dessinés et n’avaient pas une once de poésie. Je frissonnais à l’idée que cet objet puisse avoir une conscience qui lui était propre. Cela me fit penser à un ballet : de mémoire, cela s’appelait L’Apprenti Sorcier. Je reniflais bruyamment d’où pouvait bien venir cette odorante fumée. C’est alors que cela fit « tilt » dans ma tête : y avait-il le feu ? Un cri retentit d’une pièce un peu en retrait qui, s’il fallait en croire l’écriteau qui se trouvait sur la porte entrouverte, était interdite au public. Je fis à Jasper d’être le plus silencieux possible : Tonks n’était pas seul. Je me dirigeais vers le lieu du drame : le héros que je voulais être était à l’affut du moindre mouvement suspect. Le plancher vint à craquer sous mon poids : je fis alors mine de m’intéresser à des statuettes en bois particulièrement horribles. Un homme ; avec une cicatrice qui parcourait un pan entier de son visage, vint jusqu’à la porte, regarde à droite et à gauche, posa son regard sur mon comparse et moi-même, avant de refermer l’ouverture : j’eus juste le temps d’entrapercevoir un grand baraqué qui tenait Tonks par le col. Il fallait faire quelque chose : nous ne pouvions pas le laisser seul face à ces hommes. Néanmoins, je ne voulais pas me jeter dans le combat tête baissé : il fallait que je sache ce qui se passe à l’intérieur de la pièce. Je vins coller mon oreille au bois rugueux de la porte : je n’entendis que des bruits étouffés. Nous ne pouvions décidément pas griller notre couverture dès maintenant. Je savais que les rumeurs allaient très vite et que nos gredins seraient rapidement au courant si un incident incluant des mages arrivait en ville. Il me fallait un verre ou quelque chose qui y ressemblait. Je fis le tour du magasin : je récupérais des gobelets de taille et de poids différents et me dirigeais précipitamment vers la pièce verrouillée qui m’intéressait. Je faillis tout mettre par terre lorsque je me pris les pieds dans une armoire. Je me rattrapais tant bien que mal alors que l’étagère tanguait dangereusement : j’aperçus du coin de l’œil les bombes multicolores qui me faisaient tant envie. Je secouais la tête pour revenir à la réalité et vins coller un premier récipient contre la porte. J’entendis, à l’aide du verre, des voix caverneuses mais inaudibles. J’en essayais plusieurs avant de tomber sur celui qui ferait la part des choses. J’entendis d’abord un hurlement étouffé : je crus reconnaître celui de Tonks. Non, il ne fallait pas intervenir tout de suite, surtout lorsqu’on ne savait pas quel était l’enjeu. J’étais tout de même prêt à agir si cela s’avérait nécessaire. Un second hurlement retentit : il fallait faire quelque chose. J’entendis le rire des geôliers de Tonks. La voix de ce dernier s’éleva dans les airs :

❝ ▬ Vous aviez promis de libérer ma fille si je vous versais toutes mes économies. ❞




❝ ▬ Et bien, il se trouve que les recettes que tu nous as versé, ce n’est pas assez pour que nous te rendions ta précieuse et tendre enfant. Si tu ne souhaites pas qu’elle termine ses jours dans l’un de nos ateliers clandestins, il va falloir se montrer beaucoup plus généreux que ça ! Et puis, ça serait bête que tu perdes un nouveau doigt ou que ta progéniture perde sa virginité parce que tu n’as pas coopéré. ❞

La voix de Tonks transpirait la peur : il devait être blanc comme un linge. Mon cerveau fonctionnait à toute allure. Je ne voulais pas que nos actions enveniment encore plus la situation.

❝ ▬ Retrouve-nous ce soir près du vieux pigeonnier avec 3 000 jewels. Ne sois pas en retard. ❞



❝ ▬ Et vous me rapporterez ma fille ? ❞





❝ ▬ Contente-toi de répondre à notre demande ! Estime-toi heureux que ta fille soit toujours de notre monde ! ❞



❝ ▬ Où voulez-vous que je trouve une telle somme d’argent ? Vous m’avez déjà pressé comme un citron. Et puis, vous n’avez jamais tenu vos promesses. Comment voulez vous que je vous croie si vous ne me donnez pas une preuve ? ❞

❝ ▬ Savoir qu’elle est en vie devrait te suffire ! Ne sois pas insolent avec nous ! Je te rappelle que nous sommes tout puissants pour ta charmante fille ! ❞



Dans un soubresaut de courage, Tonks dit d’une toute petite voix, si petite que j’eus du mal à l’entendre :

❝ ▬ Un jour, vous paierez cher vos méfaits. ❞




❝ ▬ Quand à toi, ta bravoure te perdra, crois-en ma longue expérience, jouer aux caïds, ce n’est pas pour les commerçants de ton envergure. ❞


L’un des deux malfaiteurs se mit à siffloter un air morbide. Si j’avais pu me boucher les oreilles, je l’aurais fait mais je ne voulais perdre aucune miette de l’échange qui avait lieu dans la pièce d’à côté.

❝ ▬ Pas la peine de te mettre en garde : tu connais déjà la chanson ! Ne mêle pas les autorités à nos actions et il ne t’arrivera rien ! ❞


Des pas se rapprochèrent de la porte derrière laquelle je me tenais. Je pris rapidement les différents gobelets et les cachais derrière une armoire. Je me reculais précipitamment et heurtais du coin de l’épaule l’étagère que j’avais déjà rencontré tout à l’heure. Une valise fermée se mit à se balancer dangereusement au dessus du vide : elle finit par tomber. Je tentais de la rattraper mais elle m’échappa des mains et elle s’effondra sur mon pied. Je me mordis les lèvres pour retenir, du mieux que je pus, un effroyable cri de douleur. Je me baissais au moment où les deux scélérats sortaient de la pièce. Pour ne pas perdre la face, je fis mine de faire mon lacet. Je jetais un regard noir vers la valise, avant de reporter mon attention sur les deux malfaiteurs qui quittaient, toutes dents dehors, le magasin. Ils s’étaient servis copieusement en dragées surprises et n’avaient même pas pris la peine de payer : quels goujats ! Je me relevais et me dirigeais vers la pièce adjacente où Tonks s’était assis sur une chaise, les coudes sur une table bancale et la tête entre les mains. Je m’approchais doucement de lui et vins poser mes doigts sur son épaule : il sursauta avant de fondre en larmes. Il se cacha, du moins, il tenta de cacher son désespoir entre ses mains. Se fut peine perdue. Je vins m’asseoir en face de lui et demandais d’une voix qui se voulait compatissante :

❝ ▬ Et si vous m’expliquiez le comment du pourquoi. J’ai ouï votre conversation avec ces deux gros bras et j’aimerais pouvoir vous aider. ❞


❝ ▬ Qui êtes-vous ? Vous êtes de la police ? Non, je ne dois pas vous prévenir. Tout est fichu ! Ils vont le savoir ! Ma chère et tendre épouse ne me le pardonnera jamais ! ❞


❝ ▬ Calmez-vous, mon brave ! Mon camarade et moi-même ne sommes pas des forces de l’ordre. Nous sommes des mages itinérants. ❞


Je pris un air des plus mystérieux, je me penchais légèrement en avant et je continuais en murmurant :

❝ ▬ Pour être franc avec vous, mon compagnon descend d’une longue lignée de chevaliers. Nous étions venus chercher dans votre humble boutique de quoi divertir nos assaillants le temps d’une mission. ❞

❝ ▬ Vous vous moquez de moi ! ❞






Je me levais brusquement, quelque peu en colère. Je lui servais une histoire sur un plateau et il avait osé m’offenser.

❝ ▬ Mon bon monsieur, sachez que nous fûtes toujours ce que nous avions tantôt prétendu être. Ne plus croire en la bonne étoile est une injure à votre profession. ❞


❝ ▬ Ne me parlez pas sur ce ton, jeune homme. Je conçois tout à fait que vous ayez raison mais je ne vois néanmoins pas ce que des chevaliers dignes de ce nom viennent faire dans un magasin de farces et attrapes. ❞

❝ ▬ Qui a dit que j’étais chevalier ? Je suis un simple scribe, je conte les mémoires du messire que voilà. Je peux très bien exercer le métier d’inventeur ou d’apprenti. Pour faire simple, je suis l’homme à tout faire. Et, comme je ne sais pas me battre, je laisse à mon ami le bon soin de ces affaires-là. Toutefois, comme tout bon héros qui se respecte, il a choisi un compagnon d’infortune pour l’aider dans sa quête de sauver la veuve et l’orphelin. ❞

❝ ▬ Je ne vois toujours pas où nous mène cette conversation ! Vous me faites perdre mon temps ! Comme vous avez du l’entendre, en écoutant aux portes, je dois réunir 3 000 jewels pour ce soir ! Et, à moins que vous ayez cette somme-là sur vous, vous ne m’êtes d’aucune utilité. ❞

❝ ▬ Dites plutôt que vous n’avez pas envisagé une autre solution. Vous êtes père de famille, je ne peux que tenter de comprendre votre douleur quand à la perte d’un enfant. Mais, croyez-vous une seule seconde qu’ils vous rendront votre fille une fois qu’ils auront fini de vous saigner à blanc ? ❞

❝ ▬ J’emprunterais, je… ❞





❝ ▬ Et une fois que vous aurez d’autres créanciers, vous n’aurez plus de vie. Ils veulent vous voir crouler sous des échéances que vous ne pourrez jamais honorer. Je ne comprendrais jamais le monde des adultes. Vous cherchez à tout pris à garder la tête hors de l’eau, vous voulez sauver ce qui est cher à votre cœur en vous pliant à la loi du plus fort. Pourquoi faire confiance à un inconnu lorsqu’autrui vous fait mal ? Personne ne vous empêche de mourir pour votre fille, mais cela ne la ramènera pas. Vous autre, dans votre petit train train quotidien, vous n’imaginez pas du tout le potentiel de l’espèce humaine. Je vous en prie. Laissez-nous vous aider. Non, non, non, monsieur, ne regardez pas comme ça Alouarn, il n’a rien faire pour mériter cela. ❞

❝ ▬ Qui me dit que vous n’êtes pas là pour m’escroquer, comme les deux autres charlatans. Non, mon jeune ami, vous êtes bien naïf ! Nous ne devons plus rien attendre de l’homme. Vous croyez en un lendemain qui n’existera jamais. Maintenant, partez ! Je veux me retrouver un peu seul ! Je dois me recueillir. Veuillez laisser la porte entrouverte que je puisse entendre le carillon de l’entrée. ❞

Je le regardais droit dans les yeux : était-il trop fier pour demander de l’aide ? Je me mis à me questionner : qu’est ce que j’aurais fait si Linus avait été capturé par des malfrats ? Me serais-je résigné ? L’idée qu’il puisse être loin de moi me fit froid dans le dos. Je me décidais alors à ne pas lâcher l’affaire : je retrouverais sa fille. Je regardais sa main droite, celle-là même qui saignait, faute d’avoir perdu un doigt. Je pris une grande inspiration et priais les dieux pour que Tonks me pardonne après ce que j’allais faire. J’en avais presque oublié la mission première et mon compagnon. Décidément, nous vivions dans un monde où la raison n’avait plus son mot à dire. Je prise une grande inspiration : j’allais apprendre, à mes dépends, que nos deux affaires étaient liées. Je sortis de la pièce et refermais doucement la porte : je pris bien garde de la laisser entrebâiller. Je me mis hors de vue du vieil homme, non sans avoir pris, au passage, la mallette noire qui m’était tombée sur le pied quelques minutes plus tôt. Je pris également un paquet de petites notes. Je sortis précipitamment dehors, laissant derrière moi une cloche qui criait au scandale. Je me mis à répondre aux questions de mon camarade (je ne prêtais même pas attention au fait qu’il m’ait suivi ou non, trop occupée avec la honte qui m’habitait) :

❝ ▬ Si tu dois t’entrainer, je ne m’y opposerais pas, bien au contraire. Mais, comme tout héros qui se respecte, tu dois avoir un compagnon, dans l’ombre, qui assure tes arrières. Je ne doute pas de tes capacités magiques. Le monde d’Eon doit être fabuleux, et je doute de mes capacités à avoir compris de quoi il en retournait. Mais, ne nous leurrons pas, nos adversaires doivent être nombreux, surtout s’ils maintiennent sous leur joug plusieurs honnêtes citoyens. ❞

C’est alors que je pris une véritable douche froide quand je vis les deus scélérats discuter tranquillement avec des gardes du conseil de la magie. Je déglutis difficilement à voir comment ils se comportaient, ils se connaissaient depuis longtemps. Je serrais les poings : nous n’avions aucune chance de convaincre ces hommes de loi qu’ils étaient en train de parler à des kidnappeurs. Au mieux, nous serions mis sous les verrous en moins de temps qu’il faut pour le dire, et Tonks passera un mauvais quart d’heure ; au pire, nous serions bon pour lap pendaison et la fille de Tonks ne sera plus de ce monde d’ici ce soir. J’espérais que mon téméraire compagnon n’utilisera pas la force pour venir à bout de ces scélérats.

❝ ▬ Je sais que nous avons une mission mais nous ne pouvons pas laisser ces gars s’en sortir comme cela. Nous devons aider Tonks à récupérer sa fille : si nous laissons la situation tel quelle, nous pouvons dire adieu à ce magasin de farces et attrapes. C’est l’un des seuls moyens que possède la population pour fêter la joie d’être encore en vie. Alouarn serait bien triste si un tel lieu fermait. ❞

❝ ▬ Je suis d’accord avec vous, messire. Tonks n’est plus le même depuis que sa très cher fille s’est fait enlevée. Oh, veuillez m’excusez, je ne me suis pas présenté : je suis Lupin, l’horloger de la ville. Je suis au courant de toutes les rumeurs qui circulent dans les environs. ❞

Un grand sourire vint s’afficher sur mon visage : enfin la chance nous souriait… ou pas.

❝ ▬ Je vois que vous avez fait des emplettes à la boutique. A quoi cela va-t-il vous servir ? ❞



❝ ▬ Et bien, disons que je ne fais que les emprunter pour notre mission. A dire vrai, je n’ai pas de quoi me payer de tels bijoux. ❞



❝ ▬ Seriez-vous des voleurs ? Je devrais vous dénoncer à la garde que voilà ! ❞





❝ ▬ Non, je vous en prie ! Si nous ne faisons rien, la fille de Tonks est condamnée. ❞




❝ ▬ Vous m’avez l’air sincère, monsieur Grimgorson. Il semble que vous ayez le cœur aussi pur que celui de votre grand-père. Ne restons pas là : si je suis persuadé de vos bonnes intentions, ce n’est pas le cas de Tonks. Il arrive et se dirige directement vers la garde : une telle chevelure est difficilement oubliable. Venez ! Allons nous mêler à la foule du marché. Nous serions mieux pour discuter de ce que vous voulez savoir. ❞

Il savait mettre en confiance, le bougre. Avions-nous vraiment le choix ? Je jetais un coup d’œil par-dessus mon épaule : Tonks était en train de parler avec la garde, il faisait de grands gestes et parlait fort. Il avait découvert rapidement qu’il manquait des objets : comment avait-il fait ? La main de notre nouveau compagnon s’abattit sur mon épaule, ce qui me fit sursauter. Je lui souris, penaud.

❝ ▬ Pressons le pas et ne nous attardons pas sur le comment du pourquoi. Il y a un temps pour tout : nous devons prendre la fuite, maintenant. Nous ne sommes pas en position de force pour le moment. Venez ! Nous ne faisons pas le poids. ❞

Je le suivis presque en courant, à contrecoeur. Il courait vite pour un homme de son âge : j’en fus d’abord étonné puis, je me fis une raison. J’aurais du suivre mon instinct de survie, mon intuition première. Elles auraient pu nous éviter bien des soucis.

❝ ▬ Les deux hommes que vous avez vu font partis des Dragons Pourpres. Ils ont mis la main sur tout le marché noir de la région. Ils sont très forts pour tirer profit de tous les partis. Ils volent, pillent, kidnappent, volent. Leur dernier coup leur a permis de rafler de la marchandise magique. Ils ont des entrepôts un peu partout en ville. ❞

❝ ▬ Y’en aurait-il un qui pourrait abriter du travail clandestin ? Je suppose que nous pouvons trouver tout genre de boulot dans ce milieu. ❞



❝ ▬ En effet, il ne sera pas aisé de retrouver la fille de Tonks mais j’ai bon espoir. Selon une rumeur très répandue, ils auraient eu besoin de main d’œuvre pour faire tourner les marchandises magiques de leur dernier coup. ❞

❝ ▬ Faire tourner la marchandise ? ❞






❝ ▬ La rendre attrayante en organisant des défilés. La jeune femme que vous recherchez est plutôt jolie. Il y a des chances pour qu’elle fasse partir du show. Il y en aura un ce soir, je peux vous fournir des places et une adresse. ❞

❝ ▬ Ne me prenez pas pour un imbécile. Tout ceci doit avoir un coût non négligeable. ❞




❝ ▬ Disons que ce n’est que partie remise. Vous avez quelque chose qui m’intéresse… ❞




Je soupirais avant de rétorquer :

❝ ▬ Et quel est cet objet que vous convoitez tant ? ❞




❝ ▬ Oh, ne vous méprenez pas. Rien de ce que je vous demanderais n’ira à l’encontre de vos croyances et de vos convictions. Oh, ne me regardez pas comme ça ! Toute information se paie. ❞

❝ ▬ Ne pouvons-nous pas avoir un aperçu de ce que vous nous demanderez ? ❞




❝ ▬ Non ! ❞






❝ ▬ Laissez-moi en discuter avec mon compère. Jasper ! Jasper ?!? Où es-tu ? ❞








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 MessageSujet: Re: Le cosplay, c'est pas pour nous...    Le cosplay, c'est pas pour nous...  EmptyMar 10 Nov - 16:24

Jasper Féamor
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Je pénétrè en compagnie d'Alouarn dans le magasin qu'il souhaitait ardemment visiter. Il avait sans doute beaucoup à faire ici, alors Pourquoi pas, suivons-le. L'intérieur du magasin vendait du rêve. Entre tout les objets farfelus que comptaient le bâtiment, un seul capta véritablement mon attention : La boite à diable. Cette boîte mythique montait pour faire peur aux enfants. Cela n'a rien à faire dans une échoppe de farce et attrape. Sa seule place est dans une maison des horreurs, non même pas, dans un cimetière païen entouré par des poupées vaudous avec les yeux percés. C'est tout.

Je perds Alouarn des yeux quelques secondes et le voilà disparut. je pars à sa recherche, faisant attention à ne rien faire tomber ou déranger, laisse passer le balai devant moi, un peu ébahi devant une chose aussi utile et ridicule, c'est envoutant. Je secoue la tête pour me reprendre, et rattrape Alouarn qui semble jouer au commère, assis derrière une porte. J'allais le réprimander mais il me demande de me taire et de m'approcher en silence par ses gestes. Cela m'agace sérieusement qu'on me donne des ordres, mais cela semblait très sérieux, et en prenant le temps de réfléchir je finis par sentir une odeur très nauséabonde. Une odeur de poudre envahit la pièce où nous sommes et nous asphyxie légèrement. Je m'accroupis pour éviter de tousser, c'est ce qu'on a appris à l'école, lorsque du gaz toxique est dans l'air, il faut se rapprocher au maximum du sol. J'entends rapidement la raison pour laquelle Alouarn restait aussi silencieux.

Du chantage avait lieu dans la salle à coté, et il semblait, de ce que pouvait entendre, que les charlatans détenaient une fille. Celle du maître des lieux je présume. Il ne m'en fallait pas plus pour que mon sang fasse le tour de mon corps et arriver à la décision qui ressort de mon cerveau : A l'assaut de ses salops. Mais je me retint au dernier moment, ma lucidité ayant un sursaut et me retiens, si je les tues maintenant, nous n'aurions aucune chance de la retrouver. Je vais les laisser passer en premier, et les prendre en filature. C'est pas ma spécialité, mais ce serait un bon entraînement.

Après de longues minutes de menaces, les brigands sortent et ne font pas attention à moi, caché derrière la porte. Ils sortent du magasin après avoir vandalisé rapidement le rayon par lequel il passe, et sorte pour se rendre dans la rue. Je les suis sans même prendre le temps de prévenir Alouarn, ou je vais les perdre de vue. Je sors en trombe et me cache derrière un homme qui vient de passer juste devant à la sortie de la boutique. J'ai toujours les deux hommes dans le viseur, et il semble qui soit parti pour sortir de la ville. il prenne la première à droite, dépêche-toi Jasper, tu n'as pas le droit de les perdre de vus ! Tu cours un peu et bouscule un homme et sans même t'excuser tu reprends ta course, et retrouve les deux hommes. Ils n'étaient pas loin, mais je n'avais vraiment pas envie qu'ils m'échappent, alors j'accélérais le pas, qu'importe les risques, ils ne s'en sortiront pas comme ça !
 MessageSujet: Re: Le cosplay, c'est pas pour nous...    Le cosplay, c'est pas pour nous...  EmptySam 12 Mar - 18:01

Alouarn Grimgorson
Alouarn Grimgorson

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Je suis un comédien Et je suis ma destinée !



PARTICIPANTSAlouarn Grimgorson & Jasper Féamor
Résumé • Hiver 792, mission. Vous êtes réquisitionné par un dirigeant d’une grande galerie marchande pour enquêter sur une bande de contrebandiers qui essaierais de vendre des vêtements peu communs dans des entrepôts en dehors de la ville.

En effet, ces vêtements seraient des costumes de héros de contes et autres légendes de ce monde et auraient la particularité d'être imprégnés du caractère du héros en lui même par un moyen magique. Évidemment, cela est très dangereux, si jamais quelqu'un mettait celui d'un vilain meurtrier d'un de ces contes (ce qui se paie le plus cher), quel désastre cela serait, non ? Alors arrêtez les !



Le cosplay ce n’est pas pour nous…


Je scrutais la foule à la recherche de mon compagnon. J’étais en colère contre moi-même : quel imbécile je faisais ! J’aurais du faire attention à Jasper, après tout, nous étions camarades le temps d’une mission. Qu’est ce qui avait mal tourné ? Et il fallait que je me décide : mon interlocuteur était, certes, un homme patient, mais son indulgente attitude avait un prix. Il ne fallait pas que je me leurre. Plus j’attendrais, plus le tarif sera élevé. Je devais parler à quelqu’un de cette alléchante proposition : quelque chose me chiffonnait néanmoins. Cet homme était au courant de beaucoup de choses et je pensais que ce n’était pas par hasard qu’il s’était retrouvé sur mon chemin. Je finis par demander :

❝ ▬ Vous n’auriez pas vu un autre jeune homme roux sortir de la boutique ? ❞




❝ ▬ Qu’est ce qui vous fait croire que je suis en possession d’une telle information ? ❞




❝ ▬ Des questions, des questions, toujours des questions. Cela me fatigue… ❞




Un sourire carnassier apparut sur le visage de mon interlocuteur. Il en savait beaucoup plus qu’il ne laissait l’entendre. J’allais devoir employer les grands moyens pour le faire parler. Je n’étais, pour le moment, pas en position de force. Je scrutais vaguement un groupe de passants bruyants qui passait non loin de là. Juste derrière eux, une tignasse rose que j’aurais pu reconnaître entre mille. Il était peu probable que le véritable Natsu se trouve dans les parages. Dans le doute, je passais mes doigts dans ma chevelure, cherchant à enlever les éventuels nœuds qui s’y trouvaient.

❝ ▬ Qu’est ce que vous regardez ? ❞





❝ ▬ La curiosité est un vilain défaut. Si nous en revenions à notre conversation. Je pense, et je vous rirais au nez si vous m’affirmez le contraire, que vous êtes beaucoup plus que ce que vous prétendez être. Non pas que vous ayez un poste très alléchant dans la grande chaine de production, mais vous êtes un rouage essentiel quand à son bon fonctionnement. Je pense même que vous êtes l’un des meilleurs. Généralement, les gens comme vous ne font pas long feu dans leur branche, mais il paraît que, de temps à autre, des passeurs d’informations tel que vous se font la part belle dans le marché du renseignement. Après tout, c’est votre métier que de savoir ce qui se passe, partout, tout le temps. ❞

❝ ▬ Je ne vois pas où tu veux en venir. ❞





❝ ▬ Oh, parce que nous nous tutoyons maintenant ? A quoi rime ce changement d’attitude ? Non pas que je refuse que nous entrions dans des détails personnels mais, après tout, vous êtes plutôt doué pour mettre vos interlocuteurs à l’aise. Vendez-moi du rêve. Vous extorquez des informations et les vendez à prix d’or. Dites-moi, combien demandez-vous à vos clients pour garder le silence ? Je dois admettre que votre petit jeu me rend quelque peu nerveux. Oups. Non, je rigole. Pour ma part, je préfère jouer avec les sentiments de mon public. Le monde du spectacle est rude, et tous les moyens sont bons pour récolter les fleurs de la réussite. Qu’est ce que vous en pensez ? ❞

❝ ▬ Que tu es complètement fou à lier ! Tes propos sont, certes, organisés, mais ils sortent tout droit d’un autre monde. Tu devrais te reprendre, mon vieux ! ❞


❝ ▬ Oh. Que vois-je ? Serait-ce un brin de nervosité qui se faufile jusqu’à la commissure de vos lèvres ? Hum… Ne sentez-vous pas le parfum de la vengeance sonnait à votre porte ? Ne soyez donc pas si enjoué avec moi, mon bon monsieur. La ligne qui sépare le charlatan de l’honnête homme est si… mince. N’auriez-vous pas peur de la franchir ? A moins que vous ayez déjà fait le premier pas vers une incarcération pour… ❞

❝ ▬ Non. Tais-toi. Tu ne sais rien, rien du tout. Tout ceci n’est que spéculation. Ma patience vient d’atteindre ses limites. Tic tac tic tac. La fin est proche ! ❞


Il fallait prendre une décision. Et je ne voulais pas inclure Jasper dans le marché. A vouloir le pousser à bout, il s’était braqué. Je n’avais pas usé de la bonne stratégie. Non, voyons le bon côté des choses : je savais qu’il était la source de bons nombres de secrets. Je lui souris, arrêtant ainsi de jouer avec le bouton de mes manches. J’étais bien meilleur que ça, d’habitude. Pourquoi tant d’hésitation venant de mon être ? Je me devais de me ressaisir.

❝ ▬ Je suis prêt à vous accorder un minimum de confiance sur cette partie. Mais il va falloir que nous revoyions les conditions. Ne me regardez pas d’un air blasé. Ce que j’ai à vous proposer est, sans doute, le meilleur de ce que peuvent tirer les deux camps. Je vois que vous connaissiez mon défunt grand-père. Je pense qu’il vous rendait un bon nombre de services. Je me trompe ? Laissez-moi occuper la place qu’il occupait de son vivant. ❞

Mon interlocuteur éclata de rire. Il lança :

❝ ▬ Parce que tu crois que tu es capable de faire seulement la moitié de ce qu’était capable de faire cet homme ? Ne te leurre pas. Tu n’as pas la carrure de cet individu. Tu te crois fort, mais tu n’es encore qu’un enfant parmi les grands de cette société. Que crois-tu vraiment trouver dans cette jungle-là ? Tu ne connais rien de nos activités. ❞

❝ ▬ Je doute que grand-père ait fait quoi que se soit de dangereux… Je sais qu’il aimait sa vie de festivalier au sein de la troupe, et qu’en aucun cas il aurait trempé dans des affaires louches ou illégales. Qu’est ce que vous insinuez ? Vos paroles respirent le poison à plein nez. Ne venez pas souiller l’âme de grand-père. Il a bien vécu, et je ne vous permettrais pas de déshonorer sa mémoire. Tout à fait entre nous, je pense que ce que vous lui demandiez avait un rapport direct avec son atelier d’automates. ❞

❝ ▬ Tu ne sais pas de quoi tu parles… ❞





❝ ▬ Bien au contraire. Je m’assure que le deal que nous sommes en train de passer me concerne uniquement. Je ne veux pas que mon collègue soit mêlé à cette histoire… Ma famille non plus ! ❞

❝ ▬ Pourquoi défendre des personnes qui sont incapables de te rendre tout ce que ton petit cœur peut donner ? ❞



❝ ▬ Vous divaguez. J’ai mes raisons quand à aider ou aimer mon entourage. Vous cherchez tout simplement à avoir des informations, à savoir si ce que je raconte est digne d’intérêt, à connaître mes atouts et mes faiblesses. Je suis sûr que je peux vous épauler, en tout cas, beaucoup plus que vous pouvez l’imaginer. Maintenant, ça suffit. Parlons affaire. Les termes du contrat vous conviennent-ils ? ❞

❝ ▬ Tant que je ne sais pas ce que tu vaux réellement, le deal ne fonctionnera que pour une seule information : la fille et la cargaison ou ton collègue et les mécréants ? ❞

Je souris : en soit, ça revenait au même. J’étais presque sûr maintenant que Jasper avait suivi les hommes de la boutique. Il ne me restait plus qu’à fixer le lieu du rendez-vous. Car, après tout, si ces deux individus faisaient partis de la bande en question, ils seront certainement retournés à la planque. Je répondis alors avec une douce fermeté :

❝ ▬ La fille et la cargaison. ❞





Il me tendit alors deux billets. Ils avaient la taille d’un grand rectangle. L’heure et le lieu étaient indiqués sur chacun d’eux. Le temps que je prenne connaissance des informations, mon interlocuteur avait disparu dans la foule. Décidément, je devais faire plus attention à mes collègues, même temporaire : j’avais tendance à les perdre dans la foule. Le défilé ne se tiendrait que dans quelques heures : il fallait que je mette ce temps à profit pour préparer un plan. Je me sentirais tout de même plus à l’aise en présence de Jasper. Il semblait savoir ce qu’il voulait. De plus, même s’il se vantait, je ne doutais pas un seul instant de ses paroles : il était un combattant né. Du moins, il l’était plus que moi. Je reniflais : il fallait que je me prépare pour le grand show de ce soir. Je ne devais pas me présenter n’importe comment. Il se trouvait que, justement, un ami de grand-père avait contractait une dette envers ma personne. Il était temps que j’aille lui réclamer mon du. Je me grattais la tête : il fallait juste que je fouille ma mémoire pour retrouver son adresse. Je mis les billets dans la poche intérieure de ma veste et, d’un pas un peu gauche, je me mis à déambuler dans les rues de la ville. Je manquais plusieurs fois de tomber par terre : on aurait pu croire que j’avais bu. Je devais me reprendre. Au détour d’une avenue, je dus prendre appui sur un mur : des maux de tête légers avaient pris possession de mon corps. Je secouais le visage plusieurs fois afin de retrouver une vue plus que convenable avant d’aller m’asseoir à la terrasse d’un café. Etant recherché par les autorités, je ne pouvais pas rester ainsi exposé…

Et Jasper ? Où était-il ? Fallait il que je prévois quelque chose pour lui ou bien se débrouillerait-il pour entrer dans la demeure de ces mécréants ? Je pris une grande inspiration, me levais alors que le serveur s’approchait de moi, lui fis signe que je ne prendrais rien avant de partir d’un pas décidé vers l’une des petites ruelles de la place. Je serpentais ainsi dans les allées de la métropole. J’arrivais devant une belle demeure : elle en aurait fait rêver plus d’un. A dire vrai, même si c’était parfois difficile, je n’abandonnerais en rien ma vie de festivalier itinérant. Non, non, non, concentre-toi ! Tu n’étais pas là pour vendre les mérites de ta troupe ! Je frappais trois coups sur la porte en chêne blanc, et attendis qu’Alfred, le majordome, vienne m’ouvrir. Il me salua et me fit passer dans le petit vestibule. Mes vêtements crasseux juraient avec le reste de la maison. Adrian Von Elgersuck était un homme très réputé dans le monde de la mode. J’avais pu mettre mes talents de marionnettiste à son service pour sauver l’un de ses défilés. Croyez-moi, ça serait beaucoup trop long à vous expliquer le fin mot de l’histoire mais, comme je vous le disais quelques instants plus tôt, il m’était, depuis ce jour, redevable. Et je comptais bien mettre ses aptitudes de costumier à mon service pour réussir cette mission. Je voulais prouver, surtout à mon compagnon de route, que j’étais capable d’avoir de la suite dans les idées et que, si je n’avais pas de compétences dans l’art de faire la guerre, j’en avais dans celui de faire diversion !

❝ ▬ Alouarn, en voilà une bonne nouvelle ! ❞

Adrian, les bras grand ouvert, se dirigea vers moi, et me prit dans ses derniers. Il me fit la bise : c’était assez étrange ! Hormis mon grand frère, personne ne me faisait de telles accolades. C’était assez agréable. Je souris, et répondis à son baiser. Puis, il me regarda de haut en bas et de bas en haut. Ses lèvres se pincèrent. Il croisa ses bras sur sa poitrine : tandis que l’un de ses coudes se reposait sur l’autre bras, celui-là même qui avait braqué son ventre, sa main venait soutenir son visage. Il me dit alors :

❝ ▬ Tu as fait des progrès, mais tu as encore du travail à faire, mon chéri ! Ce n’est pas possible de marier ces couleurs entre elles ! Ce n’est pas pensable que tu sortes de chez moi habiller de la sorte. ❞

Mes doigts s’entortillaient les uns dans les autres. Je déglutis difficilement, avant de lui répondre :

❝ ▬ Et bien, c’est un peu pour ça que je viens. Je dois me rendre à un défilé pas plus tard que cette fin d’après midi, et j’ai besoin d’être présentable… ❞


❝ ▬ Tu as du goût pour les costumes, en revanche, dés que tu sors de tes représentations, tu n’en as plus aucun. Laisse-moi deviner, c’est pour impressionner une belle jeune femme ? Non, ne dis rien, mon chéri, tu as le droit à tes petits secrets ! Viens donc dans mon atelier, je suis sûr que nous pourrions te trouver quelque chose… Après tout, je te dois bien ça ! En souvenir du bon vieux temps ! ❞

Il n’avait pas besoin d’en savoir plus que nécessaire. Je me doutais bien qu’il était au courant de nombreuses choses concernant les défilés, même les plus illégaux. Néanmoins, je ne pensais pas qu’il serait lié d’aussi prêt à nos trafiquants. L’histoire allait se corser plus que je ne le pensais par la suite : je considérais cet homme comme une connaissance des plus fiables et, pourtant, j’allais juger par moi-même de la perfidie de la race humaine. Je passais deux heures entre les mains du faiseur de mode. Il me fit même prendre un bain aux huiles essentielles. On lava mes longs cheveux rouges, et on les sécha avec le plus grand soin. Ils furent coiffés en d’innombrables petites et fines tresses. Je m’admirais quelques minutes dans la glace de l’atelier avant d’être mis à la porte pour « affaires ». Je n’en tins pas vraiment compte pour le moment, tout content d’avoir eu ce que je voulais. Je me dirigeais donc vers le lieu du rendez-vous, enfin, vers l’endroit où devait se dérouler le défilé. Je ne connaissais pas bien ce quartier de la ville, et je dus, plusieurs fois, demander mon chemin. Et c’est, mallette en main, que je me retrouvais devant un grand entrepôt. Je me grattais la tête : comment allais-je bien pouvoir entrer là dedans avant le début du défilé ?

C’est alors que les deux gros bras de tout à l’heure, ceux-là même qui avaient maltraité le pauvre homme dans sa boutique, arrivèrent. On les entendait venir à des lieux à la ronde tellement ils étaient bruyants. Je regardais rapidement dans les alentours pour voir si je ne pouvais pas me cacher mais, trop tard, ils m’avaient repéré. Celui qui devait être le dominant prit alors la parole, se positionnant devant moi, alors que l’autre se mettait dans mon dos (toute retraite m’était alors impossible) :

❝ ▬ T’es qui, toi ? Qu’est c’que tu fous là ? ❞





Vite. Il fallait que je trouve une explication. Improviser. Une sueur froide vint couler le long de ma colonne vertébrale. C’est d’une voix sereine et tranquille que je répondis :

❝ ▬ Je suis là pour le défilé ! J’ai entendu dire que vous auriez besoin d’un homme pour faire les arrangements de dernière minute de vos modèles. ❞


Il me jaugea du regard. Son acolyte me bouscula un petit peu. Il ne fallait surtout pas que je perde mes moyens.

❝ ▬ Tu ne serais pas le gars de tout à l’heure ? ❞




❝ ▬ Je vous demande pardon ? ❞





Oups. Ca sentait le roussi. Je fermais les yeux, espérant voir apparaître Jasper. Mon cerveau avait beau fonctionné à toute allure, il n’en resta pas moins que je n’avais aucune idée pour me sortir de ce pétrin…




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