- Peux-tu trouver un hôtel pour ce soir ma chère ? Je vais aller faire un petit tour en ville ! Nous n'avons qu'à nous retrouver sur la grand place dans trois heures !
- Oh oui Seth ! Bonne idée ! Je vais en profiter pour prendre un bain ! A tout à l'heure !
Les deux mages se séparèrent temporairement devant la gare Shirotsume, prenant chacun une direction différente. Pia comprenait parfaitement ce besoin d'être seul... Après six ans de voyage au côté de Seth, elle cernait parfaitement son caractère, ses besoins, ses intentions. Elle ne semblait donc pas déçu de le voir se promener en ville, en solo. Ils venaient de passer plusieurs heures dans le train, peu après avoir passé la frontière entre Bosco et Fiore au début de la journée. Il ne se rendait toujours pas compte de la situation. Pourtant, il pouvait le dire ; Il est enfin rentré chez lui...
Le jeune mage ne savait pas encore par quoi commencer. Il avait plusieurs idées, après s'être exilé pendant si longtemps loin du pays. La première chose à laquelle il pensait, c'est bien sur à sa sœur jumelle, Abigail, qu'il souhaitait revoir. La dernière fois qu'ils s'étaient croisés, ils avaient combattu l'un contre l'autre, dans un combat mémorable, lors du tournoi organisé par la guilde Angel's Sky. Un combat dont il avait gardé les marques sur son corps. Il se souvenait encore des coups encaissés, contre Aby et Damaz Elandez, un autre nom gravé dans son esprit et son petit carnet de note. Que pouvait-elle être devenue après toutes ces années ? Il pouvait très bien faire un crochet par la guilde Blue Pegasus, dont le siège se trouvait dans le nord du pays, près d'ici. Un peu dangereux... Bien qu'il n'imaginait pas débarquer comme une fleur dans leur fief. Cela restait dans un coin de sa mémoire. Pour l'instant, il y avait plus important.
Depuis son départ de Continuum Shift, Seth avait eu des contacts limités avec les mages, outre Pia, sa camarade de voyage. Ils avaient vécu en offrant leurs services comme mercenaires dans les pays qu'ils avaient eu la chance de traverser. Aujourd'hui, il était encore trop faible pour s'élever au sommet de ce monde. Il lui fallait donc comprendre l'équilibre entre les guildes et groupes du pays, et peut-être trouverait-il une cause à défendre, proche de ses propres objectifs.
Seth était tellement absorbé par ses pensées, qu'il n'avait même pas remarqué qu'il marchait, machinalement dans les rues, sans savoir où il se dirigeait. Il se rendit compte qu'il avait prit une petite ruelle, isolée, et très peu animée. Roh quel con... Je rêvasse un peu trop ces derniers temps ! Il préférait aller se désaltérer à la terrasse d'un bar, pour profiter du soleil, en cette belle après-midi plutôt que de traîner dans ces coins miteux. Le jeune homme poursuivi sa route, cherchant son chemin, et aperçu un groupe de personnes. Au vu de la situation, c'était deux raclures qui rackettaient un gars qui n'avait rien à faire ici, le menaçant avec leurs couteaux. Seth eut une pensée pour ses propres méfaits durant sa jeunesse dans les bas-fonds de Crocus. Il ne put contenir un ricanement amusé lorsqu'il passa à leur hauteur.
- Pourquoi tu rigoles connard ? T'as un problème ?
L'un des deux types, visiblement énervé, lui emboita le pas, passant devant lui pour le bloquer alors qu'il voyait l'artère principal à quelques mètres de là. Il pointait son couteau vers le mage brun, ne se doutant certainement pas de sa condition. Seth pensait qu'il ne devait pas être un mage. Il n'en avait pas l'air. Juste un petit caïd du coin qui voulait faire le beau avec lui.
- Un conseil mon petit, lâche ce couteau tu risques de te faire mal !
- Quoi tu te fous de ma gueule ? Tu veux qu'on s'occupe de toi avec mon pote ?
- Vas y ! Montres lui Nick !
- Essayes donc si tu as des couilles !
Les sarcasmes du mage indépendant faisaient leur effet. Le petit caïd ne faisait peut-être pas qu'aboyer. Grimaçant en écoutant les moqueries du brun qui lui faisait fièrement face, il fit la pire erreur de sa vie. Il lança sa main, prêt à frapper d'un coup de couteau un homme, uniquement pour défendre sa fierté. Ce qui s'ensuivit du certainement le surprendre... Un halo semblable à une fumée noire se forma autour de sa main. Le Cester concentrait sa magie dans sa paume. Il fit un pas de côté, anticipant l'attaque du caïd, puis posa doucement sa main sur son ventre. Seth souriait, en voyant l'air étonné de son opposant.
Le bonhomme fut projeté, repoussé par l'énergie sombre du mage, sur plusieurs mètres, atterrissant lourdement sur le dos, au milieu de l'artère principal. Il devait avoir perdu quelques côtes sous la pression, alors qu'il crachait du sang. Seth se retourna vers son collègue, toujours occupé par son racket, le fusillant du regard, l'air mauvais.
- Dégages !
Ce mot semblait avoir glacé d'effroi le voyou qui s'enfuit à toute jambe dans la direction opposée. Seth détourna le regard, ramassant le couteau sur le sol, puis se rapprocha de l'artère principal où il percevait une agitation.
- Euh... Merci monsieur... - Je n'ai pas fait ça pour toi l'ami. Fais gaffe où tu traines à l'avenir.
Le Cester n'avait que faire de cet individu. S'il était intervenu, c'était seulement parce qu'il s'était fait menacé. Il n'y avait là aucun geste de bonté caché. Il approcha de sa victime, passant entre les gens qui s'agglutinaient autour du blessé. Ils comprirent alors que le brun était responsable de cela, et se reculèrent, par peur d'être attaqué. Le jeune homme ne fit pas attention aux personnes qui l'entouraient, se contenter de lâcher le couteau à côté du blessé.
- Ca t'apprendra à me menacer.
Le mage sombre détourna le regard, observant un à un les habitants de Shirotsume qui l'entourait. Ils baissaient les yeux, s'éloignaient, chuchotaient, comme si c'était lui le méchant de l'histoire. Pour une fois que ce n'était pas le cas... Il n'y en avait qu'un qui le regardait fixement. Un grand brun, à quelques mètres de lui, qui semblait intriguer par la situation. Qu'est-ce qu'il me veut lui ?
Sujet: Re: Retour au pays - Altiel Dim 7 Juin - 16:30
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Seth Cester & Altiel Rudraksha
" Te lier c'est accepter le pire comme le meilleur, te perdre et te noyer, t'oublier toi et tes pensées, tes idéaux et tes rêves. Tu n'es jamais seul Altiel, nous sommes là et il est là, veux-tu prendre le risque que quelqu'un d'autre puisse pénétrer dans cet intimité ? Que quelqu'un puisse nous séparer, briser ça ? Puisse te faire oublier que seule compte la nature et sa beauté ?"
Tout n'est qu'un défilé, un défilé d'ombres sur lesquelles le regard glisse, comme si il était presque incapable de les voir. Dans la foule il avance, tel un pantin, une poupée désarticuler, bousculant ou se faisant bousculer sans même en prendre conscience.
Il ne les voit pas, plus vraiment, de vulgaires ombres s'agitant autour de lui alors que son esprit est ailleurs, perdu dans ses propres pensées, celle d'un visage, celle d'un nom, celle d'un doute, celle d'une certitude, celle d'une folie.
Absent.
Hors du monde et hors du temps alors que machinalement ses pieds se posent l'un après l'autre, mécanique, mouvement automatique encore choqué des derniers événements, encore perdu dans leurs méandres, celle d'une succession folle. Celle du doute, celles de rencontres étranges, celle d'un mal rongeant la terre.
Un choc. Brutal, violent, les ombres se figent autour de lui sur un fond de bruit sourd. Lentement l'esprit se reconnecte à la réalité alors que la vision d'un homme tombant lourdement au sol s'impose à ses yeux écarlates. Il s'arrête, le dévisageant d'une expression de surprise qui se mue rapidement en indifférence. Il s'apprête à repartir, se remettre en mouvement quand un homme brun au visage étrangement familier fait irruption, le couteau tombe au sol alors qu'autour d'eux la foule semble osciller entre peur et choc profond face à cette scène pourtant des plus banales s'il en est.
Et pourtant il reste de marbre, ses yeux écarlates fixant l'homme avec intensité alors que la connexion le transcende, ses yeux à lui, ses yeux à elle, alors qu'au loin, à des milliers de kilomètres les yeux d'opale observent l'individu avec une certain intérêt, une certaine curiosité, une scène banale où l'opale voit plus. La foule s'écarte, lui ne bouge pas alors que ses yeux sont les siens. Un long silence alors qu'il croise enfin son regard, puis la question tombe, aussi innocente que naturelle alors qu'il s'approche nullement effrayé par la situation.
" Est-ce qu'on se connait ? Ton visage m'est familier. "
Et dans les méandres de son esprit les yeux d'opales scintillent d'interêt, que dans l'eau glacée du ruisseau à des milliers de kilomètres le sourire s'élargit sur les lèvres bleutés émergeant de l'eau.
Spoiler:
Vraiment désolé du temps de réponse, j’espère que ça t'iras.