Mir, quand on te regarde, on te trouve fort sympathique, mais on a qu'une peur : que tu te brûle en volant trop près du soleil, ou qu'on t'arrache les ailes parce que tu te seras posé sur le mauvais arbre. Tu n'es pas un mauvais bougre, loin de là, et c'est presque étonnant qu'une personne comme toi soit aussi ouverte, après ce qu'on t'a fait subir. Tu n'as pas vraiment ta langue dans ta poche, et dis au gens ce que tu pense quand tu le pense. Parce que pour toi, l'honnêteté sous toutes ses formes est une valeur très importante. Oh, ce n'est pas que tu ne saches pas mentir, bien loin de là, c'est même tout le contraire. Tu es un expert dans l'art du mensonge et de la tromperie, tu as longtemps vécu comme ça, en ne jurant que par eux pour t'assurer de continuer de vivre... mais les choses ont changées, depuis. Tu t'es rangé, enfin du moins, tu espère que c'est le cas, et tu t'accroches dur comme à fer à la nouvelle vie que tu as eu toutes les difficultés du monde à découvrir, acquérir et accepter. La vérité c'est que tu te trompe toi-même.

Tu n'es pas mauvais, c'est tout le contraire, mais en t'attachant comme tu le fais et d'une façon aussi unilatérale qu'Alan t'a enseignée, tu t’inhibe. Tu ne t'en rends pas compte, mais une partie de tes sourires sont faux. Tu es droit, juste, honnête, mais tu gagnerais à laisser parler ton côté roublard. Tu pourrais être taquin, farceur, un joyeux luron dont on apprécierai les plaisanteries autant qu'on aurait peur de les subir. Ca ne veut pas pour autant dire qu'on apprécie pas ta compagnie à l'heure actuelle, attention ! Tu es ouvert, d'une conversation agréable, et tu as la plaisanterie comme le rire facile. Cependant il y a deux choses qui ne te font pas rire : la vie, ou plutôt la mort, et les sucreries.

La vie d'un autre être vivant, quel qu'il soit, est quelque chose de sacré qu'on a pas le droit d'ôter, à moins que ce ne soit pour protéger la sienne. C'est une règle à laquelle tu te refuse de déroger, elle fait partie du code d'honneur que ton père a inculqué à toi ainsi qu'à tes frères et soeurs. La vie est une chose fragile qu'il faut respecter, et dans la mesure du possible protéger, un point c'est tout. Et enfin, oui, les sucreries. Parce que tu t'es découvert une incroyable passion pour tout ce qui contient du sucre. Ca te calme, te détend, te shoote presque. Tu as toujours quelques sucreries sur toi, et une réserve cachée. Quiconque oserait y toucher se ferait flinguer sans sommation.

Enfin, et c'est le trait qui te rapproche le plus d'un foutu héros de shonen manga : Tu ne supporte PAS les injustices, quelles qu'elles soient. Non, sérieusement. Limite si tu pouvais passer en super saiyen tu le ferais.

"C'est facile, vous savez, d'abandonner ses responsabilités. Regardez, j'en suis un parfait exemple. Je sais pas trop ce qui s'est passé avant, j'imagine que le pays dans lequel je suis né sortait d'une guerre, ou de quelque chose de similaire. M'enfin bref, c'était pas un endroit super beau à voir en somme."

Mir sourit aux petits qui le regardaient, avec leurs grands yeux curieux. Ses petits frères et soeurs adoptifs, dont les plus jeunes devaient avoir au mieux cinq ans. Ils comprenaient pas encore tout à fait pourquoi cet homme qui les avait pris sous son égide, ils devaient l'appeler père. Et en "bon grand frère responsable" qu'il était, il avait décidé de leur expliquer. En prenant son exemple.

L'histoire de Mir n'avait rien de bien exceptionnelle ou de particulière. Il était né à Phregias, un petit pays, une île en plein milieu de l'océan. Déchirée par une guerre civile quelques années avant sa naissance, le niveau de vie avait sévèrement chuté, et les enfants qu'on abandonnait dans les rues à défaut de pouvoir les assumer étaient nombreux. En bref, il n'était qu'un cas commun parmi tant d'autres, un bébé abandonné et comdamné à mourir là, de faim, ou pire, qui pouvait savoir... ?

La chance, ou la malchance, c'est vous qui voyez comment on peut interpréter ça ceci dit, voulu qu'il ne finisse pas dans le caniveau, mais se fasse recueillir par une petite groupe de bandits des rues. Vous savez, le stéréotype de la bande de type qui t'élève pour les profits qu'on en tire après ? Ben voilà, c'était exactement ça. Mir a pas eu le souvenir d'avoir été réellement aimé, ou même qu'on se soit réellement soucié de lui. Petit il était utilisé pour mendier, on le faisait passer pour le fils de l'un ou l'autre des membres de la troupe dont on ne connaissait pas le visage. Plus grand, dès qu'il su marcher, courir, parler et se servir de ses mains, on lui mit un couteau dans la poche "au cas où", et on l'envoyait voler à l'étalage.

Le couteau ? Il a jamais eu à s'en servir, à la place, il apprit à très bien jouer la comédie, à tromper son monde, et à s'en sortir sans trop de bobos. En fait, il n'avait utilisé le couteau qu'une fois. Et s'était retrouvé avec une balle soporifique logée dans le bras. Sa première rencontre avec Allan Stargun aurait pu mieux se passer, mais bon... Allan, c'était un personnage pas super banal. Un type qui se balade dans une carriole alimentée par une lacrima, avec toute une ribambelle d'enfants (Pedobear est gentil, Pedobear est doux ! Mais si tu t'confies à lui, il t'élargira l'trou ! ♫) adoptés ça et là au cours de ses voyages... parce que voilà ce qu'était Allan Stargun, celui qu'il appellerait père d'ici quelques mois. Un mage errant de ville en ville, de pays en pays, qui officiait comme chasseur de primes, accompagné de sa famille en permanence.

Les Stargun, c'était une ancienne famille de mage de Fiore, qui avaient développés une magie qui leur était propre lorsque les premières armes à feu magiques avaient été crées. Un secret de famille jalousement gardé qui ne se transmettait que de père à enfant... le souci, c'était qu'il était enfant unique, et que sa femme était morte sans lui laisser personne pour prendre son héritage. Alors il avait adopté un enfant, au cours de ses voyages. De voyage en voyage, les petits frères et petites soeurs c'était accumulés, et Mir était le quinzième a intégrer la fratrie... et loin d'être le dernier.

Singulier personnage qu'Allan, mais très bon père malgré la masse de travail que ça représentait et le fait de vivre sur les routes dans un premier temps avant que le mage indépendant ne se décide à s'établir, à la frontière entre Fiore et un pays limitrophe; histoire de pouvoir élever sa ribambelle de gosses et leur transmettre son art au calme.

C'est dans cette ambiance que Mir et les plus jeunes avaient grandis, à l'abri du besoin, entre fraternité et rivalité avec ses frères et soeurs, notamment la plus âgée, jusqu'à atteindre la majorité... et maintenant ?

Maintenant, ça fait un an que Mir erre sur les routes pour se parfaire, comme c'est le cas pour tout ses aînés, les pistolets à ses hanches comme compagnons de voyage...

Quand on pense à magie élémentaire, on pense à un déchainement de puissance. On pense à l'explosion littérale du monde dans un déluge de feu, à des terres englouties par de puissants raz-de-marée. On pense aussi à la terre qui s'ouvre dans un grondement d'enfer, qui avale ce qu'elle supportait jusqu'alors, ou a de puissantes tornades qui emportent tout sur leur passage. On pense au monde qui se détruit, à une apocalypse visuelle d'une capacité destructrice sans pareil. Si vous pensez que les deux pistolets à la ceinture de Mir peuvent faire ça, vous êtes dans le faux. Mais d'une force... Les balles, dont la méthode de fabrication varie d'un mage utilisateur de cette magie à un autre, utilisées pour tirer sont en fait chargées par le mage d'une seule et unique chose : l'énergie de l'élément, sous sa forme la plus basique. Une balle de feu ne peut pas faire apparaître une boule de feu en sortant du canon, pas plus qu'une ball de terre ne pourra affecter la végétation environnante. Non, c'est... bien plus subtil que ça. Chaque balle réagit différemment selon l'élément dont elle est chargée, passant d'une offensive pure et agressive à un rôle d'altération, parfois inattendu. Seul le mage sait à l'avance les effets de la balle qu'il va tirer, et si il n'y a aucune séquence de tir, la lueur qui brille dans le canon de l'arme avant que la balle ne soit tirée suffit à indiquer à un adversaire avec assez de jugeote de quelle nature sera le tir, et comment réagir en conséquence. Enfin, ça... c'est si il en a le temps.