Il rit et tu ne peux t'empêcher de le dévisager, il semble que cet homme ait une telle confiance en ses capacités qu'il considère votre ennemi comme une vulgaire boutade, les mots sortant de ta bouche d'un ton neutre et glacial, comme une ultime mise en garde.

" Le sous-estimer serait une grave erreur. "

C'est à ce moment précis que ton regard perçois ce qui t'avais échappé jusqu'alors, un livre, un livre des plus familiers alors que tu oscilles entre l'envie étrange de rire de cette situation de complète ironie, où l'agacement de t'être faite bernée aussi facilement alors que cet homme s'était présenté à toi, que tu l'avais mené dans l'enceinte même du conseil pour tenter de l'aider, lui qui avait jusqu'alors dédié sa vie pour l'exterminer.
Une vaste blague.
Ce n'était pas le moment de te demander si son fils présumé perdu existait réellement, où si il cherchait déjà quelque chose d'autre la première fois.
Besoin de toi ? Comme c'est étonnant...
Plus tard. Encore fallait-il survivre à cette journée, il était temps d'être réellement consciente des priorités.

Tu ne dis mot, ne réponds rien concernant les bombes, car tout ceci est inutile alors que ton regard se refixe sur les cieux. Sur ton visage, rien ne transparait, ni l'agacement, ni même cette lueur de découverte, neutre, comme à ton habitude, puisque vous affrontiez deux serpents, il était temps de devenir le serpent.
Son plan est annoncé, tu réponds simplement, d'une voix aussi dure qu'elle peut être posée, déterminée en commençant à courir en direction d'une ruelle alors que la faille s'ouvre, quelle stupidité d'avoir pensé que la sorcière pourrait le retenir plus longtemps.

" Je ne pense pas que cela sera aussi simple. La première priorité est de tuer son avantage, celui des airs, il arrive, surtout ne penses à rien, où du moins rien d'important, suis-moi. "

Tu te figes soudainement alors que ton corps déboule de l'a ruelle sur une des nombreuses places de Crocus. Un sourire se dessinant sur tes lèvres alors que devant tes yeux l'un des majestueux théâtre de la ville s'impose. Parfait.

" Ici. "

Et sans attendre une quelconque réponse, prenant garde à regarder en l'air tu parcours la place avec une vitesse étonnante, faisant fit de l'agitation obscure se dégageant au loin dans des émanations de magies terribles alors que deux wyverns déchirent le ciel avant que ne s'abatte une pluie de lance de glace, une situation des plus inquiétante, mais dont tu n'as pas le luxe de te préoccuper pour l'instant, un reptile à la fois.
Et sans prendre garde à si Senji suit toujours tes pas, tu t'engouffres dans le théâtre, un faible éclat de magie se déposant sur la porte d'entrée par pure précaution alors que dans ton esprit tu prends garde à ne pas te trahir, une simple envie de tarte aux pommes, tu as envie de pomme, peut-être es-tu enceinte ?
Ta voix s’élevant alors qu'aux pensées de pomme se succède la pensée d'un piège, tu es certaine qu'il passera par les airs et c'est bien par les airs que vous l'aurez.

" Entre par l'étage, j'ai un plan. "

La porte du théâtre se refermant lourdement derrière toi alors que tu t'engouffres dans les escaliers menant aux balcons.

Spoiler:

Ta crinière brune se retourne vivement aux paroles de ton allié improbable, dans ta tête se succèdent toujours les pensées, celle d'un bateau dans lequel il pense t'avoir mené lorsqu'il y'a plusieurs semaines déjà il t'as abordé sous de faux traits pour retrouver un prétendu fils. Et malgré le flot d'informations que ton esprit lie et délie tu souris alors que tu lui réponds simplement, une pointe de malice se glissant dans tes yeux noisettes alors que vous atteignez l'étage des loges spéciales.

" Plus ou moins. "

L'ancre dimensionnelle disparait alors qu'il y'a succomber, il semble que malgré ses dons de télépathie il s'est fait dupé par le serpent que tu sais devenir lorsque la situation l'exigeait. Un simple gain de temps alors que ses mots raisonne sous vos pas où le sol s'effondre.

Parfait, alors que si la tentative désespéré de la pomme empoisonnée a été déviée, tu l'as mené exactement où tu voulais, s'approcher, s'approcher bien trop prêt alors que les airs ne lui sont plus d'aucune utilité.
Le serpent pris au piège alors que le sol se dérobe sous tes pieds, un simple sourire alors que dans ta chute ton regard vient croiser le siens avec un amusement non dissimulé, un regard de défi, provocation affichée alors que dans une effusion ton aura grossit et ta magie irradie, une projection aux couleurs magenta s'échappant de ton corps comme une explosion alors qu'elle enveloppe tout sur une dizaine de mètres, faisant luire théâtre alors qu'elle se répand, qu'elle déchire le voile entre les mondes comme si il n'était qu'une maigre couche de papier qu'une épée venait trancher.

Un flash puis plus rien alors que les derniers gravats s'abattent sur le sol déserté de toute vie, que dans le théâtre centrale de Crocus plus aucun être vivant n'évolue. Scène pour scène alors que c'est dans une autre, bien plus terrible et dangereuse que vous vous trouvez désormais.

***

Et c'est l'immensité d'un hall de marbre qui s'ouvre devant toi, s'imposant à tes yeux alors que la longue robe immaculée te couvre, tes cheveux cerclé d'un diadème de diamant, gout exquis alors que les âmes évoluent, que les festivités ont déjà commencé dans l'ouverture du bal, tes escarpins claquant sur le sol alors que tu fais ton entrée dans la salle majestueuse, un sourire se dessinant sur tes lèvres alors que ta magie t'enveloppe, que tes traits changent pour devenir la blonde resplendissante, robe scintillante et escarpins de verre, Cendrillon pour ses vingt ans était la plus jolie des enfants.

Senji, c'est face à une marmite crépitante que tu te retrouve soudainement, aussi étrange que cela puisse être alors que ton bandeau a disparue, tes deux yeux faisant face à l'immense cuisine où les âmes des servants s’attèlent, tes vêtements changés, vêtus de blanc et d'un tablier alors que te voilà partie intégrante des cuisines du château où le bal vient de commencer.

Cobra c'est devant l'immense château où les carrosses s'amoncellent que tu ouvres tes yeux, ton visage paré d'un masque somptueux alors que guindé ce sont les habits de la noblesse qui t'enveloppent alors que le chauffeur t'ouvre la porte du carrosse, que sur ton épaule le chat miaule son incompréhension, un chat aux couleurs étranges alors que de son violet transpire toute son indignation, celle d'un serpent devenue chaton.

Bienvenue dans le monde des contes.
Un monde qui ne vous laissera pas indemne alors qu'il suit ses propres règles, un monde complexe et vivant, à tout jamais, une histoire comme Cendrillon alors que le bal vient de sonner le début des festivités.

Spoiler: