Dans un ultime effort, tu laisses glisser le cercueil dans le trou prévu à cet effet. Lentement, le coffre en bois s’engouffre dans la terreuse obscurité. Même ton ombre ne plonge pas si loin. Tu es seul avec le religieux qui marmonne ses psaumes inaudibles, mais tu ne fais pas attention à lui ni aux paroles qu’il profère. Au fond de toi, une seule et unique mélodie se fait entendre, et personne, pas même toi, ne pourra mettre les mots dessus tellement l’élégante sonorité est au-delà de tout raisonnement humain. Tu enterres ta mère, mais tu n’es pas triste, car son regard, ces derniers jours, resplendissait toujours du même éclat qui était né en elle lors de ton retour, voilà six années. Et au fond de ton cœur tu es conscient que ce n’est que la pure logique des choses, que ta mère arrivait au terme de sa longue vie, qu’elle t’a vu grandir et évoluer, répondre à ses attentes et être fière de toi. Tu lâches un rose dans l’abime et tu te détournes pour quitter l’endroit, laissant l’homme terminer ses bénédictions et d’autres arriver pour condamner définitivement la tombe.
Au loin, derrière les montagnes ensoleillées, tu ressens toujours la présence d’une épée ayant pacifié la région. Tu en as été le porteur, longtemps, inversant le fardeau de la lame pour en faire l’égérie de la paix. Les enfants courent et crient dans les rues sur ton chemin, les villes ont appris à sortir de la torpeur du silence que les guerres leur avaient imposé, et plus aucune intention maligne ne traverse le visage des paysans. Personne ne te reconnait, une légende est censée rester une légende, et l’épée n’est plus que le souvenir perdu d’un conte ancien. La fin des ennuis a été reconnue à l’humanité, et les hommes, ensemble, célèbrent désormais leur nouvelle union dans une entente sacrée. C’est un bel aboutissement, toi qui as vendu ton âme pour permettre ce retour de la quiétude nationale, pour permettre à tous les autres damnés de renaitre.
Sans ta mère, désormais la maison est vide. Tu termines les derniers travaux pour qu’elle devienne parfaite. Tu cèdes le logis à un jeune couple attendant un enfant, conscient que cette fois aucun mal ne viendra briser la famille. Tu n’as qu’un léger sac sur le dos mais tu te décides tout de même de partir en voyage. Ton long manteau rouge trace ton sillage. A ta ceinture, le fourreau d’une épée disparue. Traversant les villes, forêts et sentiers, jusqu’à l’endroit où tu n’étais pas revenu depuis lors.
La plaine est déserte mais cette fois recouverte d’une abondante végétation, comme si la lame plantée dans le sol avait permis au monde de vivre à nouveau. Tu t’avances sagement jusqu’à la lame toujours droite, enfoncée dans le sol. Tu t’agenouilles une dernière fois, les yeux clos. Avec une nouvelle vigueur, tu arraches l’épée et la lèves vers le ciel. Ton corps est soudainement saisi par la force d’Hikari no Fūsatsuken. Tu ne la voies pas comme une arme, mais comme la clé qui délie les portes condamnées. Tu la ranges dans ton fourreau avec qui elle se marie parfaitement, comme si tu avais longtemps préparé cet instant, et tu continues ton chemin vers le soleil couchant.
Tu arrives à Fiore, traversant les frontières sans problème. Tu reconnais la saveur du pays, même si celle-ci a quelque peu changé durant ton absence. C’est ici ta seconde maison, et tu cherches ta seconde famille. Ta main légère vient tâter ton cou qui retient un pendentif, et elle arrache sèchement la ficelle. C’est une petite pierre que tu ouvres pour y découvrir une minuscule clochette, intacte malgré les années, que tu saisis avec toute ton attention. Tu fermes les yeux en la faisant tinter pour la première fois. Tu patientes et tu sais qu'elle finira pas arriver. Tu t'assoies contre une pierre sur le bord du chemin, attendant sa venue.
Le vent se lève.
Tu sens sa présence. Avec le sourire, tu t’adresses à elle. « Alors comme ça, on a des ennuis ? » Tu te renseignais souvent sur l’évolution de la situation à Fiore, et ces derniers temps un nom revenait de plus en plus. Tes yeux s’ouvrent sur sa silhouette. Elle a énormément changé, ce n’est plus cette adolescente que tu avais connu autrefois. Aujourd'hui, c'est une femme. Mais elle dégage toujours la même intensité des passions.
« Misto. C’est un plaisir de te retrouver. »
Sujet: Re: Time • Misto Lun 29 Déc - 20:20
Misto
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Titre : La folle aux oiseaux Crédit : Katarina de LoL by Chenbo, yy6242 et unknown. Vava par Damaz et Yuuki ♥ Feuille de personnage Maîtrise Magique: (26900/35000) Mérite: (1238/1400)
Hope
PV Aston
Le crépuscule. Encore bourgeonnant, il fait peu à peu disparaitre les constellations du ciel nocturne. Le vent secoue doucement les arbres, répondant à sa manière au ruisseau qui se jette dans le vide, tout près. La neige fraiche de l’hiver porte encore les traces de pas des habitants de la montagne qui déambule en silence le long de la roche sombre qui compose les montagnes de Jura. En tête du petit cortège, une chevelure flamboyante subit les caprices de la bise, entourée par ses deux jumelles aux couleurs différentes. Derrière elles, les hommes frissonnent malgré leurs épais manteaux. Si l’on s’approche un peu, on entend la voix déterminée de la meneuse qui encourage ses troupes à garder le rythme. Les aigles toussent, éternuent et soufflent bruyamment pour toute réponse, tirant un sourire compatissant à la jeune femme. Parfois, elle regrettait de ne pas pouvoir utiliser la magie du feu pour aider les siens à lutter contre le froid. Misto s’arrête un instant et tend sa main à la demoiselle qui s’écroule en la dépassant. Cette dernière lui adresse un regard reconnaissant et la saisit, sentant la chaleur ténue de l’Impératrice traverser la laine de son gant. Son sourire lui redonne courage et elle reprend sa route, laissant la rousse derrière elle. Le regard de la miss Shida couve ses aiglons, tandis qu’ils grimpent sur la paroi pour rentrer au Nid.
La tempête de neige s’était déclarée à peine une poignée d’heure plutôt. C’était ce qui avait forcé Misto à sortir, malgré les protestations de Nadhij, pour aller chercher ceux qui s’étaient retrouvés piégés dans la tourmente. Elle n’avait pas pris le temps de se vêtir plus chaudement et s’était précipitée dehors, avec son maigre t-shirt sur le dos. L’aigle avait bien frissonné pendant un temps puis elle s’était fait au climat glacé et s’était concentrée sur son but premier : ramener les aiglons à la maison.
Maintenant, le vent semble s’être calmé, tout comme le cœur affolé de la jeune fille. Elle se surprend même à flâner, les yeux au ciel, alors que les autres l’attendent. Lorsqu’elle entend son prénom, elle ne peut s’empêcher de sourire et de leur faire un petit coucou de la main. A côté d’elle, l’ombre d’un de ces esprits s’esquisse discrètement avant de s’opacifier. L’oiseau ainsi formé attrape la main de sa mage et décolle avant de la relâcher sur le bord de la paroi rocheuse. Jhaad, qui l’observe, ne peut s’empêcher de souffler.
« Crâneuse. »
Misto ouvre alors la bouche pour lui répondre mais elle s’arrête aussitôt. Là où elle est habituée à ressentir huit âmes en son sein, l’une d’entre elle vient de disparaitre sans explication. Inquiète, le jeune femme referme la main sur sa clochette et appelle l’esprit manquant dans sa tête. Celui-ci lui répond aussitôt, un sourire dans la voix.
Tu as de la visite, petite.
La mage papillonne du regard, surprise, puis se retourne vers le vide qu’elle a vaincu tantôt. La main sur l’un de ces fleurets, elle cherche mentalement qui peut bien avoir fait sonner l’une des dernières clochettes qu’elle a données. Mais, même après avoir hésité un long moment au bord de la roche, elle n’arrive pas à en trouver la réponse. Alors qu’elle s’apprête à sauter, une poigne ferme lui attrape le poignet. Les yeux verts de la petite Shida croisent le regard ambré de Jhaad et sourit d’un air navré.
« Rentrez sans moi. » Dit-elle suffisamment fort pour que tous l’entende avant de reprendre, plus bas, à l’attention du chasseur qui la retient. « Dis à Nadhij que je suis partie faire un tour. Je ne veux pas gâcher le peu de temps que vous pouvez avoir ensemble. »
L’aiglon la lâche en soupirant et la regarde tomber dans le vide. Il ne sourcille pas lorsqu’elle heurte l’aigle gris et remonte, droit vers l’est. Misto se retourne et lui sourit, main en l’air. Jhaad soupire à nouveau et reprend sa route. Décidément, cette femme lui parait bien étrange.
*
Osulf pousse un cri perçant avant de plonger vers l’espace dégagé que lui a indiqué Henning. Perdant peu à peu sa vitesse, elle soulève un peu d’herbe en survolant le sol pour permettre à la rousse de sauter. Lorsque Misto touche pied à terre, elle roule sur une poignée de mètre avant de se relever pour épousseter son pantalon. Elle avance sereinement, relevant la tête pour voir son interlocuteur. La foudre semble alors la frapper et elle s’arrête, stupéfaite. L’air décidé et la lueur de rébellion au fond de son regard s’étiole peu à peu au fur et à mesure qu’elle note chaque détail. Misto en oublie l’esprit qui s’ébroue près d’elle, un sourire déformant son faciès d’oiseau. Ses yeux s’écarquillent devant l’homme sur la pierre, comme s’il était un mirage tiré de ses propres rêves. Les mains de la mage se lèvent, frottent énergiquement ses pupilles avant qu’elle ne regarde à nouveau. Malgré sa vue déformée et floue, elle reconnait encore les traits familier de celui qui l’a appelé. Sa bouche s’entrouvre légèrement et elle inspire l’air goulument pour lutter contre cette impression, inattendue, d’étouffer. Ses bras retombent mollement le long de son corps, faisant tinter son collier alors qu’elle reste là, médusée. Ses lèvres tremblent et le vent qui souffle rabat sa longue chevelure rousse devant son visage. Quand bien même il se tient bien droit sur son rocher, la jeune femme n’arrive pas à trancher entre rêve et réalité.
« Ashton ? »
Il est encore de dos mais sa voix n’a pas changée. Le timbre doux qu’il y met non plus, pas plus que l’éclat de son sourire ni de ses prunelles qui la dévisage avec cette gentillesse qui lui est propre. L’aigle se risque à faire un pas, puis un autre. Son cœur bat la chamade. Si c’est un rêve, elle veut qu’il s’arrête, maintenant. Elle sait parfaitement que s’il tarde trop, les émotions reviendront en tourbillon et elle se réveillera les yeux humides, hantée par ce sentiment de vide, comme tant de fois auparavant. Lorsqu’elle arrive à sa hauteur, elle ne peut s’empêcher de poser sa main sur la joue de l’homme, sentant ses larmes couler pour la première fois depuis ses six longues années. Le contact de sa peau lui donne une drôle d’impression. Elle n’a pas perdue la chaleur ni même l’odeur qu’elle a connu. En proie à un lourd mélange de souvenir et d’émotion, Misto retire sa main avec lenteur, puis tire sur sa manche pour essuyer l’une des perles salées qui glissent le long de sa joue.
« Ashton… » La voix de l’aigle s’essouffle en même temps que son cœur. Sans même s’en apercevoir, elle prend son élan et se jette sur lui. Ses bras se referment sur le jeune homme, le plus fort qu’elle peut pour se persuader qu’il est bien là, face à elle. « Bon sang, ce que tu as pu me manquer. »
Elle le relâche presque aussitôt, un sourire doux sur le visage. Son souffle s’apaise et les larmes disparaissent de son regard. Les dernières nouvelles qu’elle avait eues de lui datait de six ans auparavant et, malgré ses nouvelles encourageantes, elle avait préféré se persuader qu’elle ne le reverrait sans doute pas avant longtemps. Le pas souple de Rolf lui fait tourner la tête vers lui. Sa main glisse dans le pelage de l’esprit et il s’appuie contre sa hanche, comme s’il tentait de lui transmettre un quelconque soutien.
« As-tu fait bon voyage au moins ? Tu as l’air fatigué. - C’est tout ? Je suis déçu, je m’attendais au moins à un bisou pour le retour du grand héros. - Rolf, t’es pas drôle. - J’espère bien, je suis très sérieux. - Rolf… »
La jeune femme se baisse et l’attrape par les joues avant de lui déformer le museau en rougissant. Quand elle le lâche, il se met à rire aux éclats si bien qu’elle finit par le révoquer de force. Gênée, elle passe sa main dans ses cheveux et ramène une de ses mèches sur ses épaules. Misto se met à la lisser en détournant le regard, le temps qu’elle retrouve un semblant de contenance. Elle se sent honteuse. Même après ces longues années, il semble que tout n’a pas changé chez elle. L’aigle ferme les yeux et observe les alentours un instant puis lâche un soupir. Bien qu’elle ne sente personne à proximité, elle préfère ne pas s’attarder. Même si aucune récompense n’ait été émise pour sa capture, elle ne voulait pas impliquer son ami. Finalement, elle saisit la main d’Ash et siffle trois fois. Osulf, qui est restée à l’écart jusqu’à présent, s’incline et laisse grimper la jeune Shida. Celle-ci se tourne vers l’immaculé, et lui tend à nouveau la main qu’il a lâché.
« Monte. Tu dois avoir tellement de chose à raconter, surtout après tout ce temps. Ce serait honteux qu’on reste ici alors qu’on pourrait profiter de la chaleur d’une auberge et d’un peu de repos. »
Tu la perturbes à un point fou – les années n’ont visiblement effacé aucune émotion que vous partagiez l’un face à l’autre. Elle s’avance vers toi avec une timidité effarée, elle répète ton surnom dans d’inaudibles murmures et touche ton visage du bout des doigts. Il semble qu’elle ne puisse croire à ton retour, pourtant tu es bel et bien là, face à elle, et tu lui lances un sourire chaleureux pour le lui faire comprendre. Sans prévenir, elle te saute alors au cou, et spontanément tu l’enlaces également en retour. Toi aussi, tu es on ne peut plus heureux de la revoir. Avec l’étreinte que tu lui rends, tu tentes de lui faire comprendre que désormais tu ne partiras plus. Le contact dure une délicieuse éternité, mais rien qu’une seconde après, elle s’écarte.
Tu peux alors voir son visage et te confondre dans tes souvenirs. Ses traits sont beaucoup plus féminins. Elle a acquis une certaine prestance insoupçonnée. Tu ne peux t’empêcher de continuer à sourire à chaque nouveau détail que tu remarques. Son nez, sa bouche, son regard – qui a presque failli disparaître à jamais. Tu devines à la vue de sa cicatrice qu’elle n’a pas stoppé ses aventures, qu’elle est toujours l’intarissable magicienne – mais cette fois, tu n’es aucunement surpris. Misto Shida est celle qui a vaincu l’Autre, sans elle tout aurait été différent aujourd’hui, à commencer par toi. Ton œil est attiré par la bête aux pieds de Misto, tu te souviens de la malice de ses esprits, et tu l’entends déclamer quelques paroles qui mirent la jeune femme dans un fort embarras. Toi, tu ne peux t’empêcher de rire. Mais les retrouvailles sont encore trop récentes, tu tentes de canaliser tes émotions et tu te reprends aussitôt, pudique.
La jeune femme te prit par la main et siffla, appelant un énorme oiseau qui se posa à leurs côtés. Habile, elle grimpa dessus puis t’invita à monter également. Tu la trouves beaucoup plus sûre d’elle qu’auparavant, même si tu reconnais derrière ce comportement ses hésitations naturelles. Tu t’installes dans son dos et votre envol débute. Ta tête s’avance vers son épaule et tu t’adresses à son oreille : « Le voyage a été beaucoup plus rapide que la dernière fois, il y a plus de dix ans. Avant, je n’avais aucune idée de l’endroit où je voulais aller. Désormais, la route était toute tracée. C’est la joie de te revoir que motivait mon périple. »
Tu te redresses et t'agrippes avec une meilleure poigne pour te maintenir convenablement pendant votre traversée des airs. « Nous avons tout le temps devant nous pour que je te raconte ce que j’ai vécu ces dernières années. Parle-moi plutôt de toi, Misto, je veux tout savoir. Dans les pays voisins quelques rumeurs courraient sur ton nom. Je n’ai pas osé m’y intéresser davantage, si je dois apprendre ce qui s’est passé, ce sera uniquement par toi. »
Ta main se pose inconsciemment sur le pommeau de ton épée. L’air de Fiore ne s’est pas pacifié ces derniers temps, et tu as conscience que cette fois, ta lame n’est pas de taille à pouvoir bousculer l’ordre établi. Mais si tu peux prêter main forte à ton amie, tu n’hésiteras pas.
Tu as envers elle une dette éternelle. Elle t’a sauvé ton passé. Tu lui offres ton avenir.
Sujet: Re: Time • Misto Sam 3 Jan - 15:26
Misto
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Hope
PV Aston
Misto rougit. L’air froid qui lui balaye la peau lui provoque des frissons. Si derrière elle, elle sent Ash bouger, elle ne peut s’empêcher de rester immobile, secouée par les paroles du jeune homme. Avec le temps, l’aigle s’était persuadée que ces sentiments s’essouffleraient mais il n’en était rien. La preuve étant que s’il avait eu accès à son cœur à cet instant-là, il l’aurait senti fondre comme du chocolat près d’un feu. Douceur, amour et l’irrésistible envie de se glisser contre lui la taraude, bien cachés sous l’apparence tendue de ses épaules. Comme à l’accoutumée, la jeune femme se concentre plus sur la moquerie railleuse qu’elle entend en écho plutôt que sur tous ses sentiments fugace mais suffisamment puissant pour l’ébranler. Elle se demandait ce que cela ferait à Miku, de ressentir une chose pareille près de lui. Amusée, Osulf lâche un cri et descend un peu plus bas, forçant la demoiselle à se retrouver presque collée à son ami à cause de la vitesse. Malgré son regard concentré, le pourpre sur les joues de Misto augmente et déclenche une crise de rire parmi les esprits. Gênée, elle se mord la lèvre et remercie alors Aston de la soustraire à ce spectacle affligeant.
Cette fois-ci, le rouge tomate de petite fille timide disparait. Les rumeurs. Multiples, elles ne sont jamais plus qu’une partie voir une absence de la vérité pour certaines. En six ans, non sept, elle avait bien des choses à dire. Elle ne savait pas elle-même par où commencer. Les réponses se bousculaient dans sa tête sans se faire prier. Verser le sang. Toucher au but. Obtenir vengeance. Perdre sœur et frère. Perdre six ans dans les limbes. Voir les siens plus proche de la guerre que de la paix. Toutes ses réponses ne sont pas connues, toute n’ont pas eu leur lot de murmure dans les gares, ni même eu droit à un vent de connaissance. Misto regarde Ash sans trop savoir par quoi débuter. Elle se mord la lèvre nerveusement et se détache de lui. Une certaine peur la taraude. Lui qui est si pur, pourrait-il comprendre ? Ne la jugera-t-il pas ? Au-delà de ça, que sait-il réellement, dans toutes ses rumeurs et qu’est-ce qu’il a entendu ? Elle ouvre lentement la bouche puis la referme aussi sec en chassant la phrase qu’elle avait pensé dire. Ses mains se raffermissent sur les plumes d’Osulf avant de finalement lâcher. L’une d’elle se pose sur celle d’Aston, apaisante et elle se tourne vers lui avec un sourire pensif.
« Il y a tellement de choses que je ne sais même pas ce que tu as pu entendre. Avant tout ça, je suis désolée d’être restée muette pendant six ans. J’ai eu… beaucoup de changement à gérer. »
Misto glisse une main dans ses cheveux et cale une mèche rebelle derrière son oreille. Elle inspire profondément et ressert inconsciemment sa poigne sur celle de l’albinos avant de se retourner pour observer les alentours qui défilent. Un regard vers l’esprit et elle hoche la tête. Sans un mot, elle saisit les mains d’Aston et les verrouille sur sa taille avant de se coucher sur l’animal. La descente, brusque, soulève les deux passagers de quelques centimètres quand bien même la force du vent les rabat contre les plumes de l’oiseau. Osulf pique avant de se stabiliser à une hauteur respectable, juste sous les nuages. Satisfaite d’avoir changé l’atmosphère, elle recommence une fois puis deux avant de reprendre un vol plus calme. Pouffant de cette petite montée d’adrénaline, Misto oublie presque la chaleur des mains de l’homme qui la retienne. Son cœur bat la chamade, aussi bien pour lui que parce qu’elle a bien cru tomber un instant dans le vide. Cette sensation lui procure une drôle de retraite sur elle-même. Ces doutes, même s’ils ne se sont pas volatilisés, restent à l’écart et la regarde évoluer avec le présent. Rassérénée, elle montre à Ash le paysage par-dessus les ailes.
« Je pense, que tu as du en entendre parler, du silence de la guilde pendant ces six ans, n’est-ce pas ? Je… J’en suis responsable. J’ai voulu résoudre mes propres histoires mais je n’avais pas prévu que j’y frôlerais la mort. Ça m’a fait un choc de me revoir six ans après. Mais je pense que ça a été mille fois pire de voir Eagle’s brulée et tous les aiglons déclarés mages illégaux… »
Sa voix se suspend alors qu’elle baisse la tête. Elle ne peut pas cacher ni sa peine ni sa colère envers cette décision qui leur est imposée. Mais si tantôt elle en avait haïs le Conseil, sa rencontre avec Elena l’avait apaisée. Sa seule raison maintenant, elle l’avait annoncée à Salomé, c’était de les protéger en attendant un meilleur moment ou alors une solution. L’une de ses mains tapote celles d’Aston et elle sourit. La culpabilité la ronge à l’idée que si quelqu’un les voit, il aura des ennuis. Cependant, elle fait de son mieux pour que rien ne lui arrive. Lui qui lui est si cher.
« Je ne suis pas sûre de ce que tu as pu apprendre ces six dernière années mais … Je suis vraiment heureuse de te revoir. Tu dois avoir des centaines de questions, non ? »
Sa voix tremble un peu. Même si sa confiance en lui est absolue, Misto ne peut s’empêcher de craindre qu’il la juge. Elle sait que cela risque de lui coûter beaucoup mais elle ne peut pas, non ne veut pas lui mentir. S’il venait à lui demander maintenant, elle lui dirait pour tout. Encore une fois, elle craignait ce qui pourrait se produire. Leurs âmes croisées produisaient un son qui lui était doux mais elle gardait, ancré en elle, l’échec de cette fois-là où, par mégarde, elle n’avait pu s’assurer qu’il était prêt à voir son âme. Et alors qu’il parlait, elle ne pouvait s’empêcher de fermer les yeux et de dissimuler le léger tremblement de sa main dans les plumes.
Je t’en supplie, Ash. Ne me juge pas, quoi que je dise.
Vos deux corps volent, transis par l’excitation palpitante du vol accéléré. L’air épouse vos visages dans un vrombissement aigue et vos cheveux ses laissent porter par les rafales multiples. Et pourtant vos corps restent droits, blottis l’un contre l’autre, sans trembler devant la nature. Misto se permet même de se détourner pour te faire face en te répondant. Tu perçois son gêne, elle esquive tes questions, tes interrogations, se cache derrière des manies pour détourner ton attention de l’essentiel. Tu restes muet devant sa réponse évasive, et comme elle, tu contemples le paysage sous vos pieds. Réveille-toi, Ash : c’est la première fois que tu voles.
L’avidité de retrouver ce pays stimule ton corps entier, tu veux retrouver les émanations locales, l’esprit de chaque ville, le sourire de ces habitants que tu avais côtoyé jadis. Respirer un air familier. Ton regard se perd dans l’immensité de la scène qui se déroule naturellement autour de vous, l’horizon n’est qu’une porte entrouverte vers d’énormes possibilités qui s’ouvrent à toi. Le vol s’intensifie, l’esprit vrille vers le sol, et tu sens alors avec une nouvelle vigueur l’étreinte de ton amie. Les énormes possibilités qui s’ouvrent à vous.
Tu essayes de capter le regard de Misto pour savoir comment elle vit cet instant, mais ses cheveux endiablés ne te laissent apercevoir rien de véritablement concret. Toi, tu es heureux d’être à ses côtés. Empli de félicité, tu l’écoutes à nouveau quand elle reprend pour continuer ses explications. Tu reconnais sa tendance à materner les autres, à se sentir responsable de leurs soucis. Tu te souviens avec une remarquable précision de son discours d’excuses quand elle affirmait avoir éveillé l’Autre – c’est peut-être le seul sujet où vous êtes en désaccord ; pour toi elle a tort de penser à tout ça, au contraire si tu avais été seul au moment de l’éveil de l’Autre, tu n’aurais sans doute pas pu survivre. Encore une fois, elle t’avait sauvé la vie et encore une fois elle se perdait dans ses excuses. « Je ne suis pas sûre de ce que tu as pu apprendre ces six dernière années mais … Je suis vraiment heureuse de te revoir. Tu dois avoir des centaines de questions, non ? » Si elle ne se sent pas prête à discuter de tout ça, tu laisses passer sans regret. Pour la rassurer, tu te répètes « Nous avons tous le temps devant nous pour ça. »
Tu laisses un silence s’installer l’espace de quelques secondes, le temps de chercher sa main pour poser la tienne dessus ; la rassurer à ta manière. « Donc t’es une criminelle désormais ? C’est bien, tu as suivi mon exemple. » Tu lâches un léger rire ; léger, car derrière cette boutade pleine de vérité se cache un passé de criminel. En ces terres tu es toujours Ash Tomoe le criminel, le rénégat, l’assassin, le traitre. L’homme ayant tué sa fiancée, l’homme ayant tué ses collègues, l’homme ayant pactisé avec le diable. Le souffle des années n’a sans doute pas rogné les archives du Conseil Magique, si le peuple n’a sans doute que peu de souvenirs de tes exactions, quelques conseillers pourraient aisément te reconnaître si tu te pavanais dans les rues des villes, pleines de monde. « J’ai vieillis mais je suis toujours reconnaissable, moi aussi mon visage a été placardé dans les coins des villes. Je suis un dossier resté en suspens ces dernières années et le Conseil – je peux te l’assurer, tu comprends pourquoi – se fera un plaisir de rouvrir l’affaire si ça peut leur permettre une victoire contre le mal. Je compte rester discret, moi aussi. »
Tu te trouvais dans une étrange situation en étant toi aussi un criminel. Pourtant, tu te sentais chez toi ici, en Fiore. Tu sais que ce qu’on t’a reproché, tu ne le perpétueras plus jamais. Voilà toute ton ambivalence : tu pouvais côtoyer les deux côtés. Bon, Mauvais, tu connaissais ces choses-là. Et tu ne discernais que du bon dans les yeux de Misto, qui se trouvait dans la même situation que toi. Ses détracteurs, s’ils ne peuvent la reconnaitre à sa juste valeur, sont alors soit mauvais, soit du même côté mais la communication entre eux est trop floue pour qu’ils s’en rendent compte. Tu seras cet œil vers eux, tu aideras Misto à avancer si elle n’ose pas le faire. Tu aideras à faire entendre sa juste cause. Tu sors de tes pensées et te penches à nouveau vers elle : « Où nous emmènes-tu ? »
Sujet: Re: Time • Misto Sam 10 Jan - 16:24
Misto
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Hope
PV Aston
« Je pourrais te ramener avec moi à la guilde. » répondit-elle pensivement. « Mais j’ai bien peur que nous ne puissions pas être en paix suffisamment longtemps. »
Elle ne peut s’empêcher de couver vos deux mains du regard. Non, la guilde ne saurait être un lieu adéquat, l’aigle en est persuadée. Bien qu’elle soit maintenant moins pleine qu’il y a six ans, tous les aigles sauraient voir la subtile différence dans ses mouvements envers Ash. La subtile différence entre la Misto Impératrice et la petite fille énamourée qu’elle croyait enterrée depuis longtemps. Le bruit ferait vite le tour et ils ne pourraient plus avoir de tranquillité relative avant peut-être un mois, si ce n’est plus. Même si Misto meurt d’envie de voir la tête déconfite de certains, elle n’aime pas l’idée de faire ça pour l’instant. Son retour est trop récent et, bien qu’il affirme qu’il soit définitif, jamais la jeune fille ne lui avouera qu’elle ne voulait plus jamais le voir partir. Suffisamment récent pour qu’elle ait la pensée égoïste de le garder avec elle jusqu’à ce qu’il se lasse. Lentement, elle relâche son emprise sur les plumes d’Osulf et fait glisser les doigts de l’albinos entre les siens. Un soupir apaisé lui échappe et son corps se décontracte peu à peu. Si la crainte est toujours là, elle se retrouve presque étouffée par la quiétude. Il avait ce pouvoir-là, Aston. L’incomparable don de lui faire lâcher prise sur cette méfiance naturelle qu’elle entretenait comme un feu de camp et de lui faire respirer un sentiment de sécurité. Une douce paix qui s’empare de l’Impératrice des aigles, comme elle n’en avait jamais connu depuis des années. Elle fut même surprise de se laisser aller un peu plus près de son compagnon, bercée par le schéma régulier que répète l’oiseau pour voler. Légèrement troublée, elle reprend la parole en se redressant un peu plus abruptement qu’elle ne l’aurait voulu.
« Il y a un vieux relais, caché dans la forêt par ici. Il doit être vide, à cette époque de l’année alors cela me semble un bon compromis si on doit parler sans être interrompu. »
L’aigle pousse un cri et plonge brusquement, perdant derrière lui une possible réponse. Misto se surprend alors à resserrer son emprise sur la main d’Aston alors qu’elle se penche jusqu’à presque ne faire qu’un avec son esprit. Le contact doux des plumes lui chatouille le visage au gré de l’air qui balaye les plaines avant de mourir contre les reliefs centraux du pays. Peu à peu, l’oiseau perd de l’altitude et redresse sa trajectoire à la limite. Un frissonnement indique à la mage que le fond de l’air a changé. Un sourire relatif passe sur son visage alors qu’elle goûte cette sensation. Elle sait qu’elle peut s’en prémunir mais elle s’y refuse. La chair de poule se lève sur ses bras puis disparait presque aussitôt. Grisée par la descente, la jeune femme manque presque le signal d’Osulf. En dessous d’eux, la forêt défile à une vitesse raisonnable, la cime des sapins s’approchant centimètre par centimètre. Ils ne sont pas encore alourdis par la neige, contrairement à ceux proche de la guilde, ce qui tire un léger haussement d’épaule à la rousse. Elle aurait pensé que, comme chez elle, les blizzards allaient bon train mais vraisemblablement non. C’était à peine s’il y avait le moindre souffle de vent pour contrarier le vol un peu pataud de l’esprit. Misto se penche de temps à autre par-dessus les grandes ailes du volatile pour observer les terres. Brusquement, elle se redresse et s’accroupit sur le dos frémissant de l’oiseau, manquant de tomber au moindre battement de ses ailes. Elle tend la main vers l’horizon avec une tranquillité qu’elle ne se connait pas.
« Le refuge est là. » Sa main soulève celle d’Ash et le tire un peu, pour lui faire signe qu’il devait limiter. « On ne va pas tarder à descendre. On va sauter en vol, Osulf est trop grande pour se poser sur le chemin. » Confiante, elle se lève peu à peu, attentive à l’instant propice où elle peut se laisser tomber. Son sourire répond à l’apparente inquiétude de son ami alors qu’elle l’invite à se lever. Lui prenant les deux mains, elle ne peut s’empêcher de rire.
« Ce n’est pas si terrifiant que ça en a l’air, je peux te le jurer. Le plus dur, là-dedans, c’est de faire le premier pas. » Les mains de la jeune femme étreignent les siennes pour lui donner du courage. Son visage ne laisse pas de place à la crainte. Pour elle, c’est routinier. Si normal qu’elle le fait maintenant sans y penser, comme elle respire maintenant devant Ash, les cheveux flottants au vent. Ses yeux cherchent lentement quelque chose par-dessus les épaules de l’homme puis elle tourne la tête, vivement. « Prêt ? » La grimace qui lui répond la fait rire. En écho, l’une de ses mains se serre autour de celle du mage. « Je ne te lâche pas, promis. »
Hissée sur la pointe des pieds, Misto vacille en se battant avec le mouvement et la vitesse. Un nouveau cri d’Osulf la pousse à jeter un œil à Aston. Leurs regards se croisent et elle s’abime une seconde dans le reflet sombre de ses prunelles. Elle se revoit lui tirer la langue pour le dérider avant de se ramasser sur elle-même. Avant même qu’il ait pu hésiter, elle saute dans le vide, l’entrainant avec elle. La rousse ne compte pas la poignée de mètres qui les sépare. A vue de nez, elle estime la distance à peut-être cinq mètres. Assurée, elle tend sa main en l’air et appelle sa magie. Si Osulf s’était éloignée d’eux, elle réapparait au niveau de la paume de Misto, accompagnée de ses sept autres compagnons. Solidaires, ils se rassemblent autour d’eux et referment leurs serres sur les vêtements avant de battre des ailes de façon presque fiévreuse. La descente, d’abord brusque, se ralentit doucement avant de prendre une tournure différente.
« Fehu Uruz Jera. »
Le vent, absent, se met à souffler en sens inverse pour aider les esprits. Si Runolf grommelle, Henning ne peut s’empêcher de rire en voyant la plénitude de Misto contraster avec l’expression d’Ash. Quand ils arrivent enfin à un mètre, tout au plus, les âmes s’évaporent et les laissent tomber dans la neige fraiche. Ils roulent un peu ensemble pour amortir le contact et la jeune femme se relève, haletante et tout sourire. Elle observe un instant le visage crispé du jeune homme avant de lui poser son doigt sur la joue. Lorsqu’il la regarde, elle rosit un peu et se redresse en réalisant qu’elle se trouve au-dessus de lui. D’un geste gourd, la mage passe une main gênée sur l’un de ses bras nus en détournant la tête. Un silence embarrassé s’installe alors qu’Henning et Runi se matérialise près d’eux avec un sourire narquois.
« Allons-y, avant que vous n’attrapiez froid. Je me sentirais coupable si je devais vous pousser moi-même à vous réchauffer autrement. - Et puis je meurs d'envie de boire un chocolat chaud ! Rien ne vaut un chocolat et de bonnes histoires dans une chaumière vide avec deux adolescents qui se tournent autour...»
« Il y a un vieux relais, caché dans la forêt par ici. Il doit être vide, à cette époque de l’année alors cela me semble un bon compromis si on doit parler sans être interrompu. » te répond-elle après avoir émis l’hypothèse d’aller à la guilde puis l’ayant balayée. Plus les secondes passent, plus tu remarques qu’elle gagne en assurance, qu’elle n’ose plus se perdre dans ses hésitations lancinantes. Tu oses croire que c’est ta présence, le contact qu’il y a entre vous qui lui fait cet effet, car c’est totalement réciproque : ta félicité ne te quitte pas. Tu vis l’instant présent sans nostalgie du passée et sans crainte de l’avenir. Quand était-ce la dernière fois que tu t’es laissé vivre de cette manière ? Qu’est-ce que tu donnerais pour que soit ainsi faite le reste de ta vie.
Vous perdez de l’altitude, l’oiseau se rapproche de la cime des arbres et machinalement, tu te raccroches davantage à ton amie pour te rassurer. Vous goutez une vitesse inédite, vous frôlez presque un danger mortel, mais Misto se confond dans ses rires, et ta tête sceptique ne stoppe pas ses éclats. Tu finis par écouter ses conseils et te laisse alors totalement porter par les vents. Vous êtes debout, l’un face à l’autre, les mains liées, et à son signal vous plongez dans le vide total. Misto s’amuse de la situation, elle n’a pas peur des sensations fortes – et même si c’est totalement inédit pour toi, tu essayes de profiter aussi ; car si Misto apprécie cet instant, tu es capable de faire de même. Vous vous rapprochez à toute vitesse du sol immaculé et les divers esprits de Misto, plus rassurants que jamais, aidèrent à apaiser l’atterrissage. Malgré tout, vous débarquez brusquement dans la neige et roulez sur plusieurs mètres, emportés par l’élan de l’improbable chute.
Quand vous vous stoppez, tu es allongé dans la neige et Misto est au-dessus de lui. Elle s’écarte légèrement, rougissante, mais tu t’agrippes alors à elle pour la retenir et la ramener vers toi. Tu restes immobile à contempler, silencieux, son visage, comme si c’était la première fois que tu l’observais. Tes yeux plongent dans les siens, tu essayes d’y lire au plus profond possible, et une de tes mains imite le geste qu’elle t’a précédemment montré en caresser sa joue, écartant par la même occasion une de ses nombreuses mèches. « Misto... » As-tu les mots adéquats à poser sur la scène que tu vis, sur l’émotion que tu ressens ? Tu t’interromps, n’écoutant pas vraiment les brimades des esprits qui observent la scène, et après quelques ultimes secondes de silence, tu éclates d’un énorme rire tout en t’emparant définitivement du corps de Misto pour rouler à nouveau dans la neige sur quelques mètres.
Tu te redresses, lui lançant un sourire mi-amusé, mi-désolé, et tu l’aides à se relever en même temps que toi. « C’était parfait. Je voudrais vivre ça encore et encore, sans interruption. » Tu laisses ton regard se poser sur le paysage autour de vous – tout est recouvert de neige et rien ne vient troubler cette nature endormie. Etrangement, tu es empli d’une agréable chaleur dans cet endroit pourtant refroidi. Tu ressens soudainement cette envie irrationnelle de tout connaître de la vie de ton amie. Tu restes debout, à l’observer, attendant à nouveau d’être porté par elle, par sa voix, par ses actes.
Sujet: Re: Time • Misto Dim 18 Jan - 17:26
Misto
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Titre : La folle aux oiseaux Crédit : Katarina de LoL by Chenbo, yy6242 et unknown. Vava par Damaz et Yuuki ♥ Feuille de personnage Maîtrise Magique: (26900/35000) Mérite: (1238/1400)
Hope
PV Aston
Elle le regarde, suspendue au bout de ses lèvres. Elle veut répondre mais les mots restent coincés dans sa gorge et sa mâchoire parfaitement immobile sous la main du jeune homme. Pour une fois, elle ne se sent pas rougir. Son cœur bat la chamade alors qu’elle attend la suite de la phrase qui s’est déjà étiolée dans l’air frais de la montagne. Elle est stupéfait lorsqu’il éclate de rire et encore plus lorsqu’elle se retrouve blottie contre lui. Puis la surprise s’en va et sa voix se joint à la sienne. Comme deux enfants, ils roulent de concert dans la neige, le sourire aux lèvres. La rousse donnerait cher, à cet instant, pour la scène ne puisse cesser. La chaleur de leur deux corps lui donne une sensation nouvelle. Elle se sent un peu plus fébrile à chaque tour et son rythme cardiaque s’emballe un peu. Son nez posé dans le cou d’Aston, elle hume son odeur en riant doucement.
Lorsqu’enfin il se redresse, Misto est en nage au milieu de ses propres sentiments. Elle voudrait se lever le rejoindre, le ramener au sol avec elle, lui faire finir cette phrase qui restait là à la narguer. Elle se contente malgré tout de sourire en saisissant la main de l’albinos. Toutes les pensées du monde lui envahissent l’esprit, chassant presque aussitôt ses compagnons de route. Curieuse, elle jette un regard autour d’elle et constate que ces derniers sont partis devant, les laissant seuls. La mage ignore si elle doit s’en réjouir ou non mais pour l’instant, elle les en remercie. Clignant des yeux, la surprise et la timidité se mélange sur ses traits lorsqu’elle entend Ash. Tout doucement, elle pose son poing sur son épaule et le bouscule un peu.
« Hey, c’est déloyal comme attaque. » murmure-t-elle s’approchant de lui. Elle se hisse sur la pointe des pieds et se penche pour reprendre, près de son oreille, le regard pétillant. « Aston, je… »
Elle recule tout doucement sans pouvoir finir, légèrement confuse. Elle se mordille la lèvre, sans vraiment trouver ni le courage ni la phrase adéquate pour continuer là où elle s’est stoppée. Sa main ne lâche pas celle de son ami alors qu’elle lui fait un petit clin d’œil en posant un doigt sur ses lèvres. Elle sait exactement ce qu’elle souhaite dire mais ignore si elle en possède le droit. Bloqués sur sa langue, les deux mots qui finissaient la phrase se tortillent et menacent à tout instant de s’échapper. De peur qu’ils ne s’envolent avant qu’elle ne l’aye voulu, elle entraine Ash vers le bâtiment à quelques mètres de là. Elle en pousse la porte et entre, sifflant en voyant les deux esprits s’activer près du feu sous son apparence.
« Je croyais que vous vouliez un chocolat chaud ? - Tu vas être malade, si on ne réchauffe pas la pièce. »
Runi pointe du doigt le maigre haut qu’elle porte. Misto cligne un instant des yeux puis suit le mouvement. Bien que légèrement humide à cause de la neige, elle ne ressent pas la moindre gène ni le moindre froid. Enveloppée comme elle l’est dans la chaleur diffuse qui les entoure avec le mage, elle n’avait pas remarqué ce détail, pas plus que la bretelle tombante qu’elle remet aussitôt en place. Reportant son attention sur les deux âmes, elle hausse les épaules pour toute réponse avant de pousser Ash vers les sièges. Faisant un petit tour sur elle-même, elle rejoint l’espace de cuisine et se met à fouiller dans placards et tiroirs avant d’en extraire une petite boîte de thé. Henning grommelle un peu à l’idée de se contenter d’eau bouillante mais il ne fait pas d’autre commentaire. Misto lance alors le petit carré de métal à Runolf qui vient d’apparaitre et s’étire allègrement avant de s’assoir sur un fauteuil, face à Aston. Son sourire ne s’était toujours pas effacé. La rousse le considère un moment avant d’inspirer profondément. Ses yeux se ferment une poignée de seconde avant de se rouvrir. Son expression se teinte d’une douce mélancolie qui disparait presque aussitôt pour être remplacé par une profonde tranquillité. Derrière eux, le son de l’eau habille le silence au même titre que l’odeur de jasmin parfume l’air. Les mains croisées, les coudes posés sur les genoux, Misto réfléchit un instant puis opte pour le plus évident.
« Je crois que tu as remarqué que j’avais changé. » Ses mains se séparèrent et l’une d’elle effleura pensivement la cicatrice sur son œil. « Si je n’ai pas donné de nouvelle pendant si longtemps, c’est parce que j’ai voulu mettre un terme à ma propre histoire. Je… » Sa voix s’enroue un peu quand elle repense à sa famille disparue, à tous ses visages dont elle ne se souvient plus. Elle inspire un moment puis reprend. « Quand j’étais enfant, mon clan a été décidé par une Wyvern. Nywell venait de disparaitre, la guilde était au plus bas lorsque j’ai décidé d’obtenir vengeance. Seulement, tout ne s’est pas vraiment déroulé comme prévu. J’ai pensé que je mourrais à ce moment-là et finalement non. J’ai passé six ans dans le coma et je me suis réveillée comme ça. » Les muscles de la jeune femme se crispèrent. « Le reste de ces derniers mois a été un cauchemar. Je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi j’ai fait sauter ce bâtiment plutôt que d’aller directement au Conseil demander des explications. Je n’arrive pas non plus à saisir pourquoi on nous a déclaré illégaux, la guilde était morte depuis six ans. J’ai eu le plus grand mal à retrouver les autres, tant ils avaient mis de soin à échapper au Conseil. Non vraiment, revenir maintenant, sans personne de familier qui ne puisse me dire ce qu’il s’est passé, c’était l’enfer sur terre. »
Misto s’arrête de nouveau, alors qu’Henning pose deux tasses fumantes sur la table. Sa main, posée près de sa cicatrice tombe sur sa cuisse puis vient s’enrouler autour du mug. La sensation sourde de chaleur lui tire une petite grimace mais elle garde la main ancrée dessus. Il n’y avait pas tout mais elle ne savait pas vraiment quoi dire d’autre. Elle n’avait pas d’explication non plus, et quand bien même, elle n’en avait pas cherchée. La rousse en a assez des excuses. Elle se sent coupable. De ne pas avoir pu protéger les siens, de devoir briser l’idylle douce que lui souffle Ash, de se sentir aussi faible là où elle devrait être plus forte que quiconque. Elle a n’a aucun mal à regarder son interlocuteur en face, mais en son for intérieur, elle est terrifiée. Elle ignore ce qu’il pense et ne sait pas quoi ajouter de plus. Elle a mille fois voulu bien faire sans y parvenir et maintenant encore, elle se sent étouffer sous la charge. Misto porte la tasse à ses lèvres, soudain transie par le froid profond et vertigineux de ses cauchemars. Un frisson la secoue de la tête aux pieds lorsque la voix d’Aston lui répond. Prise au piège par ses propres sentiments, elle ne peut retenir le maelström qui la secoue. Son apparence de jeune femme s’étiole et elle parait enfin sous son vrai jour. Une demoiselle rousse, aux épaules tendues et au regard sombre. Elle hésite un peu puis se laisse sourire de nouveau, triste. L’Aigle se sent saigner de l’intérieur malgré la douceur de la fourrure de Rolf qui s’est matérialisé sur ses genoux.
« Je suis désolée. J’aimerais être digne de ta confiance mais je ne peux pas m’empêcher de penser que je ne la mérite pas. Pas après tout ça. »
Elle se prit au jeu que tu avais commencé, et après quelques minutes de batifolages, où vous vous cherchiez mutuellement, vous vous rendirent l’un et l’autre en direction de l’abri non-loin. Le froid était intense, Fiore connaissait ses mois les plus fragiles, et quand tu vis que les esprits se hâtaient de rendre l’espace chaleureux, tu n’eues pas la force de t’empêcher de sourire. Même s’ils te taquinent sans arrêt, ils restent avant tout bienveillant – tu te demandes si Misto, la Misto que tu connaissais actuellement, pouvait être la même personne qu’une Misto sans ces esprits pour l’accompagner tous les jours. La réponse te parait évidente et étrangement, tu fais la moue. Mais de voir Misto s’activer à son tour te fait oublier ces sinistres pensées et tu lui proposes tacitement ton aide pour préparer un réchauffant breuvage. Vous vous installez ensuite chacun devant le feu crépitant, et l’émotion des retrouvailles, l’adrénaline de la rencontre de vos corps retombe docilement, si bien que le froid se met à s’incruster dans chaque pores de ta peau et te saisit jusqu’aux os. Tes mains enveloppent la tasse bouillante pour te laisser imbiber entre la chaleur et la fraicheur. Ton corps est exalté par cette dualité.
Misto évoque ses mésaventures durant ces six dernières années, là où ta vie n’a été que relativement simple, et tu es presque brisé de la voir à la limite de la craquelure, elle aussi. Une de tes mains lâche délibérément la source chaude pour venir se poser sur le genou de ton amie, tu n’as pas peur de braver à nouveau le froid pour la réconforter. Mais tu hésites, tu te méprends. Qui es-tu réellement pour elle, pourrez-vous un jour vous comprendre mutuellement ? Il y a ce naturel sauvage en vous, quelque chose d’indomptable qui fait qu’en la présence de l’un et l’autre vous êtes emplis de ce quelque chose, mais est-ce que ça pourra continuer, après tout ? L’essentiel de tes pensées convergent vers le même point actuellement : alors que tu discernes toujours mieux qui est Misto, tu es effrayé de ne jamais avoir sa force, sa vivacité, son courage pour la suivre. Mais tu ne lâches pas l’affaire aussi facilement, tu es prêt à te battre pour préserver ce qu’il te reste – la seule chose qui t’importe encore. « Je suis désolé pour tout ce qui t’es arrivé, mais au moins tes épreuves t’ont conduite ici, aujourd’hui... » Tu aurais aimé ajouter avec moi mais tu n’en as pas eu le courage, et déjà tu ressentais le décalage entre Misto et toi s’accentuer, tu te sentais te défiler et tu te rattrapas immédiatement : « J’espère que tu comprends que je suis là pour toi. »
« Je suis désolée. J’aimerais être digne de ta confiance mais je ne peux pas m’empêcher de penser que je ne la mérite pas. Pas après tout ça. » Connait-elle les mêmes interrogations que toi ? Tu tâches de l’en prévenir. « Tu as toute ma confiance Misto. Si j’ai traversé les pays, c’est pour toi. Tu es forte, tout le monde doit te le dire, mais c’est normal d’avoir ces moments de faiblesses, de doutes, de remords, ou que sais-je. Alors je serais cette personne familière, alors je serais celui qui sera toujours à tes côtés pour que jamais plus tu ne vives l’enfer sur terre. » Tu aurais voulu évoquer le fait que tu lui serais éternellement reconnaissait, mais tu ne voulais pas qu’elle pense que tu te sentes obligé envers elle, que tu agisses plus par devoir que par passion. Alors tu t’es tût. Plus rien ne semblait pouvoir dévier ton regard du sien, tu trouves que ses doutes sont presque risibles, alors tu te rends compte que les tiens peuvent l’être tout autant. Tu te recules, t’enfonçant dans ton siège, et rompt l’échange de regards pour pouvoir boire ton thé déjà refroidi. Tu discernes ton reflet vacillant dans la tasse, tu t’arrêtes dessus quelques secondes, ailleurs, puis tu le fais disparaître en avalant tout d’une traite.
Sujet: Re: Time • Misto Dim 8 Fév - 13:24
Misto
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Titre : La folle aux oiseaux Crédit : Katarina de LoL by Chenbo, yy6242 et unknown. Vava par Damaz et Yuuki ♥ Feuille de personnage Maîtrise Magique: (26900/35000) Mérite: (1238/1400)
Hope
PV Aston
Les larmes coulent imperceptiblement le long des joues de la jeune femme. Elle cligne un instant des yeux puis se mord la lèvre alors que son cœur rate un battement. A l’instant précis où les derniers d’Aston s’envolent, elle menace d’exploser sous ses propres sentiments. Elle se trouve bien volatile, bien émotive alors qu’il est là, assis comme un roc tranquille là où elle, elle manque à chaque seconde de laisser miroiter le chaos qui la secoue. Misto secoue la tête doucement pour essayer de chasser l’émotion et l’eau qui lui trouble la vue. Elle s’aperçoit presque avec surprise qu’elle a cessé de respirer un peu trop longtemps et reprend, presque avec soulagement, une inspiration. Elle ouvre la bouche puis abandonne sa phrase en portant sa propre tasse à ses lèvres. Que pouvait-elle répondre ? N’allait-elle pas projeter sur lui, l’illusion de ce qu’elle souhaite au-delà de tout ? L’image de sa sœur passe un instant devant ses yeux. Son image s’est un peu ternie, à cause de l’emprise du temps, mais elle reconnaîtra entre mille le sourire et les yeux changeants de son ainée. Une nouvelle larme coule, sans qu’elle ne puisse rien faire. A l’heure actuelle, le rubis jumeau du saphir que l’immaculé portait se trouve caché dans son corsage, à l’abri des regards. Chaque jour, son poids semble augmenter avec le fardeau de Misto. Elle n’a pas su protéger cette nouvelle sœur qui lui était si chère. Face à Ash, elle se sentait si faible que l’idée d’avouer ce qu’elle ressent à son égard lui donne le vertige. Et s’il lui arrivait la même chose qu’aux autres ? Sa famille, sa sœur… La peur de le perdre lui saisit les entrailles et la laisse profondément perdue. Une main amicale se pose sur ses cheveux et elle lève la tête, le regard encore troublé par toutes ses questions. Henning lui sourit. Peut-être pour la première fois depuis qu’elle le connait, celui-ci est dépourvu de malice ou même de la moindre taquinerie. Son cœur bondit à nouveau lorsque sa voix résonne dans sa tête.
Tu réfléchis trop, petite sœur.
La surprise manque de lui faire lâcher sa tasse. D’un geste ample, l’esprit fait disparaitre les sillons de larme sur ses joues et il lui prend son thé des mains. D’un mouvement du menton, il lui indique Ash, perdu dans son propre mug. Ses mots la traverse encore et Henning reprend.
J’ai confiance en vous. Laisse-lui sa chance, à lui comme à tes aiglons.
Misto sent encore une fois les larmes monter en elle lorsque les esprits répètent un à un cette dernière phrase. Elle ne s’était pas sentie si nulle et si fragile depuis une éternité. Elle pensait que sa relation envers eux n’avait pas changé mais, à chaque fois, elle n’avait fait que les prendre comme des personnes à protéger sans même leur laisser le choix. Bien sûr, c’était ce qu’elle souhaitait mais elle se mit à maudire ce sentiment jusqu’au tréfonds de son âme. En faisant cela, la rousse leur enlevait la chose la plus élémentaire pour laquelle elle se battait : la liberté d’exercer leur propre choix.
Alors je serais cette personne familière, alors je serais celui qui sera toujours à tes côtés pour que jamais plus tu ne vives l’enfer sur terre.
Le regard de Misto s’adoucit peu à peu. Aston a choisi, ils ont tous choisi de rester. Maintenant, c’est à elle d’être la meilleure pour eux. Une petite note d’amusement passe dans ses prunelles. Si Wilfried la voyait, non, si tout le monde avait vu la moitié de ce qui la hante depuis tout ce temps, elle aurait sans doute essuyé les pires insultes de toute l’histoire de l’humanité. Décidément, oui, elle ne pouvait plus se trouver d’autre surnom que celui de la Reine des Idiotes. Imperceptiblement, la mage se lève et franchit la distance. Lorsque le jeune homme baisse sa tasse, elle se trouve assise sur la table face à lui avec cette expression d’appréhension visible, à l’idée de ce qu’elle allait faire. Elle sent que ses esprits l’observent et que lui aussi. Alors qu’il pose ses doigts entrelacé autour de la porcelaine sur ses genoux en faisant mine d’ajouter quelque chose, elle l’arrête. Les deux mains de la demoiselle franchissent le reste de distance qui les sépare et saisissent la tasse. Misto se penche en avant, le cœur battant la chamade. Il manque un battement lorsqu’elle s’arrête de bouger, front contre front avec Aston.
« Est-ce que tu es sûr ? » Ses yeux laissent entrevoir son infinie tendresse avant que celle-ci ne soit remplacée par une volonté sans faille. L’Aigle essaie de se protéger contre ce qu’il pourrait faire mais encore une fois, elle sait que cet effort est vain. Son visage se baisse légèrement et leur nez se frôle. « Ash, réfléchis, avant de répondre. » La musicienne tremble un peu et l’appréhension réapparait un court instant. Elle cligne des yeux puis fait disparaitre le maigre écart qui se trouve entre eux. Rose de timidité, elle a du mal à cacher le réel impact que produit le contact de leurs lèvres. Celui-ci dure de délicieux instants avant de cesser. Misto se laisse retomber un arrière, à regret, mais ne peut se résoudre à prendre plus. C’est déjà beaucoup trop, si son sentiment n’est pas partagé. Son trouble se reflète en elle alors qu’elle inspire profondément en fermant les yeux. Lorsqu’elle les rouvre, sa voix tremble un peu. « Est-ce que tu es sûr de ton choix ? »