La Forêt de Kunugi avait été souvent témoins et place de mes récentes allées et venues. En effet, depuis que Légion avait été reformée, le QG temporaire étant dans cette jungle de feuilles et de plantes, dans un bunker....
Aujourd'hui était un jour banal. Tel le Corbeau Funeste, annonciateur de Mort, et telle la Mort Noire, Assassin des temps modernes, et m'envolais souvent de lieux en lieux, éliminant les cibles que je désirais... ou qui étaient une plaie pour Jack.
Après avoir, justement, décimé un petit village, je revins dans la forêt, commençant à me préparer. L'attaque de la guilde de ce cher Drake était pour bientôt, et je voulais passer à un tout autre niveau. Je ne voulais plus être ce guerrier meurtrier, je voulais être la Mort, la vraie Mort Noire. Celle qui était l'intouchable, et l'indestructible Mort Noire... Sans doute ma jambe perdue devait me guider vers cette voie d'intangibilité recherchée.

Encore à frapper ces bout de bois ?
Ba faut bien s’entraîner...
Idiot ! Ce n'est pas comme ça que tu réussiras !
Il faut que j'augmente ma vélocité, imbécile !
T'es déjà rapide, Ducon ! Il te faut augmenter ton potentiel magique... T'es un Legionnaire.
C'est le bon mot, crétin...
Je m'en fous, t'es pas capable de me faire sortir de toi, t'es donc une sous mer...

"T'es sûr que c'est par là ?

Du bruit survint, notre futile dispute sembla devenir aussi importante que de sa voir si Black Jack avait déjà fait l'amour à une femme ou non. Alors, mes plumes me camouflèrent, tandis que je fondis vers l'emplacement de cette voix. Les arbres, les feuilles, et les branches, les racines et les futiles brindilles furent admirablement esquivées par mes puissantes ailes, et j'arrivai alors au dessus d'un chemin, sentier dans la forêt. Une troupe de mages de Sabertooth et Mermaid heels, si j'en croyais leurs tatouages, parcouraient cette voie. Ils étaient cinq, menés par une femme incroyablement belle... même si elle ne surpassait pas la beauté glaciale qui nous servait de protectrice.
Me posant derrière le dernier, je marchais avec eux, pour les écouter, à l'abri derrière mon invisibilité, et tranquille, ayant camouflé au maximum mon aura ténébreuse.

"Ah, voilà, j'avais bien raison... A gauche toutes, nous allons massacrer le volatile et son repaire.

"OOOII!", crièrent ils tous en chœur

Ben bravo, Idiot, ils t'ont suivi, et ils ont trouvé le repaire...
Je ne crois pas non...

D'un habile coup de lame, j'égorgeai le premier devant moi, avant de passer au suivant. Mais celui ci se tourna, sans doute pour dire une connerie, et eut le temps de crier, avant de crever.

"TOI !!! A l'attaque"

La femme, criant cela, fit onduler sa longue chevelure blanche qui devint mauve, tandis que son visage devenait peu à peu le mien. Mais loin de ce que je pensais, elle ne copiait pas uniquement mon apparence... Elle copiait mes techniques également, et mes magies... En effet, Kyofu semblait s'agiter

Elle, elle est dangereuse. Elle vient de me copier... Elle a créé un esprit de Peur Yoite, fonce !!! Tue la, vite !!!

Pas un seule seconde entière ne se passa entre cet ordre, et mon assaut. La première qui tenta de m'arrêter en me flambant reçut une lame dans la gorge, tandis que la seconde fut décapitée. Mais il était trop tard : La Yoitenuméro2 attaqua, ses lames semblant sortir d'elle, et para mon attaque. Une deuxième, plus vive, de sa part, fut bloquée et repoussée par ma jambe droite, toute faite de plume, probablement la seule chose qu'elle ne pouvait copier qu'en apparence, au pire de perdre sa jambe. Mais soudain, un Peur se manifesta... Elle l'utilisait, cette salope. Elle vyait ma Peur, alors que Kyofu me brûlait les yeux pour me permettre de voir la sienne. Et elle avait peur... de moi...

"Noooon... Peur de moi, vraiment ?"

"Et toi alors ? Peur la vérité sur un certain M ? Tu as peur que son identité ne soit trop inquiétante ?"

"Connasse, ta gueule !"

Ku ku ku
Et toi arrête de faire Adrien !

Je reprenais l'attaque, mais, déstabilisé par ma Peur révélée, je ne tardai pas à flancher sous ses coups. Et soudain, sa lame me transperca au niveau du cœur alors que je concentrais ma magie dans cette zone, voulant me la protéger...

NOOOOOOOOOOOOOOON

Kyofu sembla amasser lui aussi pas mal de magie, puisant dans la mienne, et se sentit s'évaporer, sortir de mon corps brûlant... Et ce fut le renouveau. Mon corps s'évapora doucement, plume par plume... Il semblait être entièrement fait de plumes, et chacune d'elle s'envola doucement, avant de s'amasser deux mètres plus loin... et de reformer mon corps, encore fait de ces plumes noires, avant de reprendre la couleur de ma peau et de mes habits. Regardant vers mon cœur, je pouvais y voir une cicatrice, signe que j'avais quand même été touché juste à temps, mais aucune blessure profonde n'était... Seule ma peau avait été touchée. Je me regardais, comme ébahi, au moins autant que la fille, et attrapai mon bras, le serrant, pour trouver de la peau, et non des plumes. Ce sort durait si peu de temps ou...

Je suis sorti !! Et pas à cause d'Epouvantard !!! Mais Yoite, je ne peux pas survivre bien longtemps dehors... Je me sens aspiré par ton corps...

Et entre nous, par notre lien mental, il se passa une sorte d'échange. D'un seul coup, je ne voyais que le dos de la femme, et voyais mon propre corps plus loin.

Qu'est ce que ?

"Je... Je suis... J'ai un corps... Je suis... Yoite ? Et je parle ? Et je suis le seul dans ce corps ? Généralement, je ne peux parler que lorsque je suis en lui..."

Mais ce que l'on pensait être une nouvelle technique s'avéra en être que la première phase. Car je me sentis passer de l'intangible Kyofu au tangible... L'esprit que j'étais devenu se métamorphosais en mon corps, tandis que Kyofu qui était moi, redevenait fumée, redevenait esprit...

Qu'est ce que tu attends ? Tue la ! Elle ne regarde que moi !!!

Mes lames étant toujours sorties, il ne me fallu alors qu'une chose : assez de force pour la transpercer... Ce que je réussis à trouver, avant de m'étaler au sol...

Je fus retrouvé par Frost qui était sortie inspecter les environs, alertée par le bruit, et me trouva moi, alors que Kyofu reprenait sa forme originelle et revenait en moi. Je fus alors ramené près du campement, du repaire, où elle eut l'intelligence de ne pas me ramener dedans alors que j'étais tant épuisé, et me donna ce que je n'espérait même pas : un baiser. Elle m'embrassa, faisant se rosir mes joues, et me légua un peu d'énergie magique pour que je puisse comparaître et me présenter devant Jack.

"Ne... Ne vas rien t'imaginer. Tu es assez talentueux et avide de chaos, et Jack te veut dans Legion en vie... C'est uniquement pour ça.", me lança-t-elle, les joues rosies, alors que je la regardais, étonné.

Je me levais alors doucement, et, lentement pour cacher la fatigue, rentrait dans le bunker à la suite de la Blanche...