♣ Je mentirais si je disais que j'avais réussie à tourner la page. Je mentirais si je disais que j'avais réussie à t'oublier. Je mentirais si je disais que je passais à autre chose et tu veux savoir pourquoi ? Parce que je ne peux pas. Pendant 6 ans j'ai lutée contre mes sentiments. Dés le départ je savais que c'était une bataille perdue d'avance mais j'avais tentée ma chance comme dans toutes ces batailles insensées dans lesquelles je m'étais engagée dernièrement pour te retrouver. Je t'ai aimée comme jamais je n'avais aimée quelqu'un, du plus profond de mon être, de mon âme et au fond je crois que c'est cet amour que j'ai voulue protéger en te quittant il y a quelques années maintenant.

J'avais pris l'habitude de t'écrire mais à chaque lettre envoyée c'était un déchirement de savoir ce que tu pouvais ressentir pour moi : de la haine. Je ne t'en voulais pas. Peut-être qu'au fond c'était plus facile pour moi de vivre dans la haine que de m'ouvrir à quelqu'un. Peut-être que tu n'as jamais compris pourquoi je suis partie et si c'était le cas m'aurais-tu retenus ? M'aurais-tu laissé partir ? Peut-être que oui..Ou peut-être que non. Je ne peux savoir.

J'étais partie parce que j'avais eu peur. Je t'ai laissée parce que j'avais peur de ce que je ressentais, peur de ce que cela pouvait entraîné et peur de ce que cela pourrait déclencher chez moi si je restais avec toi. Je t'aimais mais pour mon propre bien, j'avais besoin de faire certaines choses que seule moi devait faire. Je ne voulais pas te mêler à mes histoires. Tu étais à l'époque un grand leader et je ne voulais pas que tu sacrifies tout cela pour moi. J'ai pris cette décision pour moi, pour nous mais jusqu'à présent, je l'ai rarement regretter. Tout ce que j'ai regrettée c'était la façon dont cela s'est terminé entre nous. Nous avons pris des chemins différents à présent et je ne sais pas où tu es ni ce que tu fais mais une chose est sûr, tu n'es pas mort. Tu es comme de la mauvaise herbe, on ne te tues pas facilement. Grâce à Damaz j'avais fais un pas de plus vers la réconciliation avec mes sentiments, j'avais progressée et je m'étais décidée à ne plus te courir après.

Oui, je voulais vraiment et définitivement tirer un trait sur tout ça.

Mais je ne peux pas. En faite ce n'est pas que je ne peux pas c'est que je ne veux pas. Je ne veux pas t'oublier. Je ne veux pas oublier ce que l'on a vécu et traverser ensemble même si ce fut bref. Je ne veux pas oublier le souvenir que j'ai de toi non plus.

Pourtant avec le temps et les années de prisons, j'ai l'impression que ma mémoire me fais défaut. J'ai l'impression que tu n'es plus qu'un des nombreux fantômes hantant dorénavant mon passé. Tu fais partie du passé maintenant n'est-ce pas ? Ce n'est pas comme si on allait se croiser au détour d'une ruelle ou d'une ville...Ce n'est pas possible pour des gens comme nous.

Les méchants n'ont jamais de happy end et tu le sais. Quoi qu'il arrive, quoi qu'il se passe nous n'aurons jamais droit au bonheur alors pourquoi se faire du mal et essayer ? En faite avec le temps j'en suis venue à me dire que nous n'aurions jamais dû nous croiser. Non..Nous n'aurions jamais dû nous rencontrer toi et moi. C'était une erreur.

Et putain qu'est-ce qu'elle fait mal cette erreur. Je la sens au fond de moi, brûlant chaque sentiment, chaque souvenir à chaque fois que j'essaye de me battre pour te revoir ne serait-ce qu'une fois. Mais cette occasion ne s'est jamais présentée. Si ce n'était pas un signe du destin...alors qu'est-ce que c'est ?

Je sais que je ne suis pas à plaindre et que tu as certainement dû vivre également un moment difficile après mon départ et que si on revenait à se croiser, je pense que l'on pourrait très bien s'ignorer maintenant. Après tout...Tu ne donnes plus aucun signe de vie alors que moi...Ce n'est pas mes années en prison qui m'ont arrêter, bien au contraire. Je suis même à aller jusqu'à Era voir cette pétasse de Sybilia pour toi. Je suis allée jusqu'à risquer ma vie pour toi. Comme cette fois là dans ton pays natal..T'en souviens-tu ? Cette fois là où nous avons tout risquer l'un pour l'autre.

Pourquoi est-ce que je pense à toi et à tout ça maintenant ? Pourquoi est-ce qu'à chaque fois que j'essaye de faire le vide dans mon esprit tu apparais dans mes pensées ? Quand cesseras-tu de me hanter ? Quand cesseras-tu ?

Mais tu sais quelle est la bonne nouvelle dans tout ça ? C'est que j'ai appris à noyer ma peine, ma haine contre moi-même et ma douleur dans un bon verre. Il n'y avait que ça qui savait me faire oublier...ne serait-ce que pour une soirée.

J'entrai alors dans un bar à peine remplis et pris comme d'habitude le boisson la plus costaude qu'ils aient à me proposer avant d'aller m'asseoir à une table, les jambes croisées, l'air songeuse. Je n'entre plus dans les bars avec cet air de chien battu depuis quelques mois maintenant. J'ai une réputation et une image à soignée.

Puis c'est ce type qui me servis avant de s'installer en face de moi et de me taper la discussion comme si l'on était amis depuis des années.

Aller ne boude pas Enya et puis étrangement son physique te rappelle quelqu'un non ?

Instinctivement je souris à sa question avant de boire un coup et de le regarder en gardant ce sourire amusé.

« - La place est plaisante en effet. La vue n'est d'ailleurs pas mal. Il est inhabituel de voir des étranges m'abordant de la sorte à moins que cela ne finisse en duel....donc...Je vais être directe: Qu'est-ce que vous me voulez ? »

Il était vrai que ces derniers mois à chaque fois que je rentrais dans un bar c'était parce qu'étrangement il y avait quelqu'un qui y cherchait la bagarre et ça finissait généralement très mal pour tout le monde...Moi y compris. Ma tête est sur toutes les affiches des villes donc cet homme sait qui je suis et à quoi s'attendre certainement de ma part mais une rencontre au détour d'un verre peut me changer.

Peut me faire l'oublier.

♣ Je me rappellerais toujours notre première rencontre. La toute première fois que tes yeux se sont posés sur moi, ses yeux noirs et profonds, ses yeux surpris de voir en face d'eux une femme ayant pour seul habit un shot déchiré et un maillot de bain. Ta première réaction a été de me dire de me couvrir alors que l'on ne se connaissait même pas. Ta première réaction a été de prendre soin de moi alors que tu ne savais pas qui j'étais ni quel impact tu aurais sur ma vie.

Notre première rencontre. Je n'en avais fais qu'à ma tête mais ce n'était qu'un jeu. La vie n'était qu'un jeu pour moi, je n'avais rien à perdre car je n'avais rien...et je n'avais rien à y gagner car j'avais déjà tout ce dont j'avais besoin. Tout...Jusqu'à toi. Je me rappel alors de ce que tu étais pour moi, je me rappel ce mal de chien que j'ai eu pour me rapprocher de toi, je me rappel que je n'aimais pas m'ouvrir aux autres et pourtant...A toi, et tout naturellement, je me suis ouverte. Tu as été mon point d'ancrage, ma lumière dans les ténèbres que je côtoyais tous les jours. Tu étais ma bouée de sauvetage, mon étoile illuminant mon chemin.

Tu étais un tout. Mon oxygène. Jamais je n'avais aimée comme je t'ai aimée. Jamais je n'aurais pu donner ma vie et mon âme comme je te les ai donner. Jamais, je n'aurais pu imaginer que cela tournerait comme ça.

Mais tu sais ce qui est le plus drôle dans notre histoire ? C'est que malgré le fait que tu sois ce dont j'avais le plus besoin dans ma vie...J'ai réussie à continuer sans toi. C'est ironique non ? Et si...Et si je n'étais jamais partie ? Si je t'avais entraîné avec moi dans ma croissade et que je t'avais perdue en route...si nos chemins venaient à se séparer définitivement comment j'aurais pu vivre ? Je ne voulais pas te perdre. Je ne voulais pas te blesser. Je ne voulais pas que tu souffres par ma faute alors je t'ai laissé ce soir là alors que je partais. Je t'ai laissé car j'espérais qu'un jour, tu retrouves le bonheur, que tu tournes la page, que tu oublies et au fond, j'espère que c'est ce que tu as fais...quand tu as décidé de quitter Crimson. Damaz n'a pas voulu me donner de détail mais j'espère que là où tu es, tu es heureux.

Tu vois Senji, je t'avais tellement dans la peau que je n'aurais pas pu vivre sans toi. Que vaux toute la douleur et toute la peine que je ressens contre une vie sans toi ? J'ai mal à en crever. J'ai mal à vouloir m'arracher le cœur dans la poitrine et je sais que si je demande aux démons, c'est possible de me faire oublier...Oui Lilith a sûrement des ressources pour faire en sorte que tu ne sois plus rien pour moi mais je ne veux pas t'oublier. Je t'aime.

Je veux souffrir. Je veux pleurer ton absence. Je veux me sentir vivante car vois-tu tant que je suis vivante, j'ai l'espoir qu'on se retrouve un jour. Aurais-je un jour le plaisir de te revoir ? Comment cela se passera t-il ? Comment je réagirais ? Le soir, dans ma souffrance, je ne pense qu'à te tuer de mes mains mais la journée, je ne pense qu'à tout ce que l'on a vécu. Je ne pense qu'à ce que j'ai ressentie.

Est-ce de l'histoire ancienne ? Est-ce que je peux ranger tout ça dans un coin de mon cœur et le verrouiller à double tour ? Je le voudrais tellement...Si tu savais car plus j'essaye d'oublier, plus je me souviens. Je me souviens de toi..de moi...d'un possible « nous »...Toi et moi. Mais aujourd'hui la donne à changer. Je ne suis plus cette petite fille, je ne suis plus celle que j'étais. Je n'ai pas le droit aux fins heureuses, je n'ai pas le droit au bonheur. Dans un ultime moment de désespoir, j'ai songé à me suicider mais je n'ai pas eu le courage ou la lâcheté de le faire car une part de moi s'accroche toujours à la vie. Il y a encore tant de choses que j'aimerais faire vois-tu....Comme te revoir...Pour une toute dernière fois...autour d'un verre.

En tout bien...tout honneur.

Je sursautais en entendant ses mots. Il venait de les prononcer alors que j'y pensais en même temps. Comme si par hasard, nous étions liés. Je relève les yeux vers cet inconnu venu discuter et ne souhaitant rien gâcher du moment. Je souris alors au fait que pendant dix secondes seulement, mon cœur a vibré comme il le faisait avec toi. Comme si pendant dix secondes, je t'avais vu en lui.

Pendant dix secondes.

«- Une rencontre autour d'un verre alors ? Fis-je en le regardant dans les yeux »

Oui une rencontre autour d'un verre, en tout bien tout honneur. Comment pourrait-il être toi ? Il n'a rien de toi. Tu n'as jamais eu une préférence pour l'alcool et comment pourrais-tu être là ? Comment pourrais-tu te tenir devant moi et ne rien dire en me laissant ainsi ? Non..Il n'est pas toi et puis même si il était toi, j'avais un moyen de le savoir mais cela ne me disait rien de le vérifier car je connaissais déjà la réponse...Je ne donne plus dans les faux espoirs.

« - Donc quel est votre nom ? Et que faites vous dans la vie ? Demandais-je curieuse »

Je ne t'oublierais pas tu vois mais au fond je me demande si nos vies n'auraient pas été meilleures et moins douloureuses si l'on ne s'était pas rencontrer ce jour là.

♣ Il m'est arrivée de te haïr, de te détester mais aujourd'hui je me demande bien pourquoi. Pourquoi est-ce que j'ai si longtemps rejeter la faute sur toi ? Pourquoi est-ce à toi et à toi uniquement que j'en ai voulu ? Pourquoi est-ce qu'il a fallut que cela se passe comme ça ? J'avais été coincée entre deux choix qui me semblais de loin les plus impossibles : Te perdre à jamais ou perdre ton amour. Des deux j'en aurais souffert. De l'un des deux j'en ai souffert. Je ne voulais pas tout risquer, je ne voulais pas te risquer dans cette guerre sans fin car oui..vois-tu il n'y a pas de paix possible dans mon monde. Il n'y a pas un seul instant où je pourrais approcher le bonheur. C'est triste à dire mais c'est ma réalité. Je le vis et je l'accepte.

Pendant six ans j'ai regrettée. Pendant six ans je n'ai pensée qu'à toi et à te retrouver. Pendant six ans j'ai pensée à cette gaffe que j'ai faite. Peux-tu seulement imaginer tous les scénarios que je me suis passée pendant mon séjour en prison ? Je t'ai imaginé mort. Je t'ai imaginé prisonnier dans un pays voisin qui aurait une dent contre toi. Je t'ai imaginé loin de moi pour toujours...Mais je t'ai aussi imaginé refaisant ta vie, fondant une famille et je dois avouée que t'imaginer en père était très drôle. Il en fallait peu pour me faire sourire mais ta simple pensée me suffisais amplement. Oh oui c'était suffisant.

Peut-être que je regrette ce que j'ai fais ce soir là. Peut-être que je regrette de ne pas avoir plus confiance en toi...en nous. Peut-être que je regrette de ne pas avoir crû suffisamment en cette promesse que l'on s'était faite. Peut-être que...Mais tu sais avec des « peut-être » on pourrait refaire le monde à notre façon.

Peut-être que je devrais me rendre...Non ça ferrait trop plaisir à cette salope de Sybilia et je ne lui ferrais jamais ce plaisir. Plutôt la voir se crever le cul avec la paperasse que lui donner la joie et la satisfaction de me mettre les menottes en prison et il y a encore certaines personnes que je dois voir. Il y a encore certaines choses que je dois faire car vois-tu...Je suis comme ça maintenant.

J'ai souhaitée la fin du monde pour atténuer mon chagrin. J'en ai voulue à tous ceux croisant mon chemin. J'ai tuée des gens, anéantis des rêves, briser des espoirs parce que je pensais qu'en me défoulant ma haine contre moi même et ma tristesse allaient passés mais ils sont restés coller à moi.

Ils se sont inscrit au fer sur moi. Je ne vis que par la douleur et la souffrance comme cela a toujours été. J'avais eu un espoir de sortir de tout ça une fois..Un espoir de toucher ou même de frôler le bonheur et l'amour mais ce n'était qu'une bêtise. Le monde nous fait miroiter des rêves impossibles et mon rêve impossible c'est toi.

Tu n'es pas réel. Tu ne l'es plus. Tu pourrais très bien être ce cher souvenir qui me hante qui me passera bientôt aux oubliettes car vois-tu je peux t'oublier avec l'aide de la magie. Elle peut tout faire. Je sais que bientôt Lilith viendra me chercher et me proposera ce nouveau marché stupide...Je sais que je ne pourrais pas lui refuser son offre deux fois. Je ne suis plus assez forte. J'ai juste envie de passer à autre chose.

Je deviens folle. Je t'ai aimé à en perdre la raison. Je t'ai aimé à tout vouloir sacrifier. Je t'ai aimé à m'en brûler les ailes mais je n'ai jamais dis qu'elles étaient blanches.

Oh oui je t'ai aimé et je t'aime encore comme jamais mais je vais mettre un terme à tout ceci. Tu finiras poussière et souvenir parmi tant d'autres dans mon esprit et j'arrêterais ce jeu infernal. J'arrêterais oui car aujourd'hui soit je m'auto-détruit, soit je deviens folle et tu sais très bien ce qu'il se passerait si je venais à lâcher cette folie sur le monde. Je pourrais peut-être le détruire...Voir...En détruire une bonne partie du moins.

Je tomberais comme une goutte d'eau mais sans que l'on me rattrape. Je tomberais dans l'oubli une fois que j'en aurais finis comme je le souhaite maintenant.

Car vois-tu tout ça me rends folle. L'amour rends fous.

Ses paroles me sortirent une nouvelle fois de mes pensées et je ne pus m'empêcher d’esquisser un léger sourire en coin. Ainsi il s'était présenté. Ainsi il était mage. Mon pauvre...si tu savais ce que la magie faisait faire aux gens.

Sa remarque me fis pouffer de rire. Une table à quatre ? C'est vrai, j'avais l'habitude de m'asseoir où il y avait de la place...Il ne semblait pas me connaître..Mise à part de nom.

« - Il est vrai que le comptoir serait certainement plus agréable pour discuter en tête à tête mais qui vous dit que je bois seule très cher ? Si vous clignez des yeux plusieurs fois vous verrez que je suis en agréable compagnie, fis-je en gardant ce même ton hautain. »

Ce n'est pas parce que tu ne les vois pas qu'ils ne sont pas là...Regarde bien ce que tu as en face de toi avant de t'avancer vers une dame.

« - Dis donc Enya, ce gros nigaud m'a un je-ne-sais-quoi de familier ! C'est pas un type qu'on aurait déjà menacer ? Demanda Satan en se manifestant sur la chaise à côté de moi.
- Puis cette odeur...Quelque chose de..hmm je ne saurais dire, fit Asmodée en le reniflant. On se connaît mon gars non ?
- Moi en tout cas, j'en ferrais bien mon quatre heure, ajouta Belzebuth »

Il existe des êtres dans ce monde, capable de lire l'âme des gens, de reconnaître leur odeurs, de les voir alors que les autres ne les voit pas. Tu pensais pouvoir jouer ce jeu combien de temps honnêtement ? Aurais-tu oublier avec le temps que j'ai plus d'un tour dans mon sac ?

Je posais alors mon verre sur la table, le sifflant d'une traite et repoussa mes cheveux en arrière.

« - Donc je reprends où nous en étions...Je suis joueuse mais très mauvaise perdante, fis-je en dégageant la magie qui commença à faire craquer le sol sous mes pieds. »

Au fond, la magie peut nous sauver comme nous trahir. Tu crois être le seul à avoir expérimenter le changement d'apparence ? Dans ce cas laisse moi te donner un conseil l'ami. On peut changer d'apparence certes mais la nature de notre magie ne change pas !

Si tu n'es pas lui...Je le saurais rapidement. Si tu l'es en revanche....Nous allons avoir une longue conversation et quelque chose me dis que cela risque d'être légèrement houleux.

♣ Les choses ont changées c'est vrai. J'ai changée. Mais peux-tu m'en blâmer ? Peux-tu vraiment me critiquer et me faire des reproches pour ça ? Peux-tu seulement imaginer ce que j'ai dû mettre de côté pour retrouver une part de moi, pour retrouver d'où je venais. Au fond j'ai courue après un passé inexistant en laissant tomber un futur certainement prometteur avec toi. Je suis une idiote et je ne blâme que moi pour cela. Je ne t'en veux pas mais cessons de jouer.

Cessons de nous cacher l'un à l'autre des choses évidentes. Je ne sais pas ce que tu essayes de faire, je ne sais ce que tu es venu faire ici mais soyons honnête. C'est la seule chose qu'il reste entre nous..ou qui peut être sauver entre nous.

« - Du vouvoiement au tutoiement nous avons fait un pas en tout cas. »

La présence des démons n'avait fait que confirmer ce que je pensais depuis quelques minutes maintenant dans ce tête à tête sans sens, sans but. Qu'est-ce que tu veux ? Pourquoi me torturer ainsi ? Tout cela pour me faire payer le passé ? Fait moi souffrir tant que tu le voudras mais tu n'es pas le seul être déchiré ici. J'ai laissée mon âme et mon cœur dans le passé. J'ai tout laisser derrière moi pour avancer.

D'un geste de la main, je fis disparaître les démons en présence.

« - Je ne veux pas me battre. Pas avec toi en tout cas, je voulais seulement vérifier ce que je pensais depuis deux ou trois minutes. Mais dit moi ? Lequel de nous deux est le jouet de l'autre hein ? Tu viens ici, sous un autre visage, sous une autre identité et me parler comme si de rien n'était, m'aborder comme si de rien n'était ? Tout ceux que j'ai croisée sur ma route et qui m'ont abordée de la chose voulait deux choses de moi..Je n'ai pas besoin de te faire de dessin et je me souviens très bien des mots que je t'ai écris. Là encore me prendrais-tu pour une idiote ? Alors dis moi...Si tu n'es pas mon jouet...Que suis-je pour toi ? Une ombre du passé avec laquelle tu peux jouer après six ans ? Pourquoi être venu à moi maintenant ? Qu'est-ce que tu cherches ? On s'est déjà assez fait de mal comme ça... »

Oui..On a déjà assez souffert tout les deux. On a trop donner l'un à l'autre, on s'est trop promis pour faire marche arrière.

« - Je ne sais pas ce que tu cherches mais au fond, tu sais déjà que c'est une chose vaine. Il n'y a pas de retour possible. Pas avec moi en tout cas. Il y a six ans j'ai renoncée à toi parce que je ne voulais pas t'entraîner dans mon tombeau et ma position reste la même aujourd'hui. Surtout...aujourd'hui. Tu le sais alors pourquoi es-tu venu ? »

Puis je te vois partir..Comme si tu n'étais que cette ombre du passé. Tu pars comme tu es venu..Sans prévenir. Sans égards. Tu pars, me laissant là, comme je l'ai fais ce soir là. Tu pars...Comme je suis partie.

Une partie de moi veux te retenir, te courir après, te rattraper et te dire tout ce que j'ai sur le cœur mais ne nous leurrons pas..Je n'ai jamais été douée pour ce genre de chose et le temps n'a rien arranger à cela. Je ne pourrais jamais te dire combien je t'ai aimée et combien je t'aime...Je pourrais seulement te laisser partir. Je pourrais seulement pleurer derrière ton passage...Je pourrais seulement t'oublier. Est-ce là le triste résumé de notre histoire ? Est-ce là tout ce que l'on vaut toi et moi ? Dit moi franchement ?

Est-ce que notre triste histoire s'arrête là ? Alors qu'elle n'a jamais réellement commencée ? Peut-être que c'est mieux ainsi. Peut-être qu'on devrait se laisser mutuellement de l'espace. Peut-être que l'on devrait s'oublier.
Le mythe d'Orphée....Quitte l'Enfer sans te retourner..Il t'arrivera malheur si tu te retournes. Pars, sans te retourner car si jamais tu venais à te retourner, je prendrais cela comme une seconde chance à notre amour.

Te retournes pas. Voilà ce à quoi j'en suis réduis. Je souhaite que tu poursuives ta vie. Je souhaite que tu sois heureux car tu le mérite..Surtout si tu recommences tout à zéro, tu as une chance de réussir. Je souhaite que tu m'oublies. Je ne peux rien t'apporter de bon. Je ne peux rien t'apporter de bien dans ta vie sauf le malheur et la désolation.

Je ne peux rien faire pour nous...Pour moi. Je ne peux que me contenter de cet échange qui est déjà beaucoup.

Je fermes les yeux, sentant les larmes coulant sur mes joues. Je veux juste t'oublier, oublier cette douleur dans ma poitrine qui me déchire. Je veux oublier cette peine et cette haine que j'ai envers moi-même.

Voilà à quoi j'ai passée mes dernières années. A t'oublier....A oublier la souffrance car peu importe les coups que je me prenais, rien n'était comparable à ce que je ressens maintenant.

Tu pars, je te laisse partir.

Je prends la porte de derrière, cherchant désespérément à fuir cet endroit. Cherchant désespérément un endroit où je pourrais crier et me défouler. Cherchant un endroit où rien ne me rappellera à toi.

C'est une fois à la sortie de la ville que je céda. Mes jambes tremblantes s'écroulèrent sous mon poids et me voilà à genoux, dehors, tandis que la pluie commence à tomber. Les fines gouttes se transforment progressivement en lame, nettoyant mon visage qui ne cesse de se déformer sous la douleur.

Voilà la fin de notre histoire. Es-tu satisfait de cela ?