Les poutres volaient autour de moi, tandis que je m'élançais en direction de mon ennemi virevoltant. La cathédrale s'effondrait, mais je me fichais complètement de tout ce qui m'entourait, en ce moment-même : ils avaient attaqué la guilde, ils devaient payer. Ils ont fait mal à mademoiselle Lucy, à monsieur le Maître Makarov, ils s'en sont pris à Fairy Tail. J'avais ressenti la même chose quand on m'a réveillé, dans ce palais bizarre, la peur en plus. On m'avait volé quelque chose, on s'était pris à mes amis. Certes, à l'époque il s'agissait de ma magie, et cette fois c'était mon foyer, y a un monde entre les deux, mais pour moi, c'est tout aussi important. Comme l'aurait sans doute dit Travis : "Ils nous ont fait morfler, à nous de leur renvoyer la pareille."

J'allais passer à l'offensive quand j'entendis Volt crier.

- ED !!! LISANNA !!! ON SE TIRE, VITE !!!

Bon, tant pis pour la vengeance, le temps est à prendre ses jambes à son cou. Je jetais une petite poignée de noisettes pour aveugler mon ennemi, puis m'élançais sur ma poutre, dans la direction approximative de la porte qui tremblait désormais sur ses gonds. Il fallait désormais l'ouvrir, et nous aurions enfin une issue de secours.

- TICK !!!, hurlai-je en pointant mon regard sur l'huis.

Il fallait absolument que je fasse céder la porte, quel qu'en soit le prix. Il en allait de la vie de mes amis. Il en allait de la sécurité de tous les habitants de Magnoria. Il en allait de la crédibilité de Fairy Tail. Nous avons sûbi les coups du sorts, avec notre disparition de la surface de la terre pendant ces six dernières années, et maintenant cet attentat. La guilde s'est chaque fois relevée, cette fois n'allait pas être la dernière.

Je sentis un choc à mon épaule. Et mince, j'avais oublié l'autre ninja ! Il arrivait pile au mauvais moment ! J'esquivais un nouveau coup de pied aérien pour lui donner un uppercut dans les valseuses, puis me remis à regarder la porte. Je ne savais plus depuis combien de temps j'avais lancé mon retardasort, il fallait que j'estime à peu près combien de temps il me restait. La lourde porte de bois était fissurée de partout, peut-être qu'en y allant pas trop fort j'arriverais peut-être à l'ouvrir. Mais il y avait sans doute des gravats derrière, il fallait donc aménager un chemin plus "praticable". Donc j'allais devoir faire chauffer la gomme.

Mon ennemi se relevait avec peine pendant que je continuais à fixer la future ouverture. Allez, plus que quelques misérables secondes... Ça y est !

- TAAAAAAACK !!!!

Une gigantesque aiguille d'horloge sortit de nulle part et partit comme une flèche en direction de ma cible, propulsée par une force invisible. La porte trembla sur ses gonds, qui finirent par céder dans un mémorable fracas. L'aiguille continua sur sa lancée, réduisant le reste des gravats au sol en gravillons. Je n'étais jamais parvenu à un tel déferlement de magie de ma part. Mais la porte de la cathédrale était déjà en piteux état, et j'avais mis une bonne partie de mon énergie magique dans mon sort, peut-être que ça avait suffi ? Ou alors, c'est peut-être ce que papa m'avait dit un jour : "La puissance magique est une chose, mais rien n'équivaut à la force des sentiments, Edward. Plus les sentiments d'un Mage sont forts et vrais, et plus ses sorts seront puissants." Alors c'est ça, ce qu'il a essayé de m'expliquer ?

Mais je n'avais pas le temps de m’appesantir plus que ça, car mon adversaire avait à nouveau la pleine possession de ses moyens. J'allais devoir me battre, finalement. Je me campais sur mes jambes et me mis à peu près en posture défensive -en tout cas, c'était la posture défensive des écureuils quand ils se battent, donc ça devait forcément être efficace... Mon adversaire passa à l'attaque, vif comme l'éclair, et je ne sais toujours pas comment j'ai fait pour esquiver en effectuant un salto arrière. Les manches amples de mon manteau commencèrent à glisser, mais je ne pouvais rien faire pour les retenir. Et ça m'aurait fait perdre du temps pendant mon combat, il fallait que je me concentre.

- Tick..., sifflai-je entre mes dents juste assez fort pour que j'entende ma voix.

Il fallait que je fasse au plus vite, car la cathédrale allait s'effondrer à tout moment, et je ne tenais pas à me trouver en dessous à ce moment-là, surtout au vu du gouffre qui m'attendait si jamais je manquais de célérité. Il ne me restait qu'une seule solution, dont l'issue restait hasardeuse.

20 secondes. Ce serait sûrement amplement suffisant pour ce que je m'apprêtais à faire. Mon ennemi préféra rester sur la poutre et ne pas sauter, car à chaque réception il nous faisait tomber un peu plus vite. Tomber plus vite... Mais oui, c'était la solution !

- TACK !

Une série d'aiguillons se jeta entre nous deux. La poutre céda, et les deux parties partirent chacune dans une direction différente. Je décidai d'accélérer un peu les choses pour mon adversaire. Et quand je dis accélérer, il faut le prendre au pied de la lettre.

- DASH !

Sa partie se mit à tomber beaucoup plus vite que la mienne. Le nez en sang à cause de l'excès de magie que je m'étais infligé, je me mis à sauter de poutre en morceau de bloc de pierre, en direction de la sortie que je venais de nous aménager. Mais je sentis mon manteau me glisser des épaules, puis je vis une masse rouge tomber mollement en direction du mur, là où il ne serait pas tombé dans la fosse infernale.

- FREEZE !!!

Le manteau ne bougea plus, me laissant une magnifique cible. Je cherchais Lisanna du regard, pour la trouver un peu plus loin. Je me mis à hurler.

- Fonce vers la sortie, Lisanna ! Je vous rejoins, j'ai juste un dernier truc à faire !

Puis je sautais en chute libre pour récupérer mon manteau. Mais je n'avais pas du tout prévu de me prendre des poutres et des morceaux de pierre se détachant des vestiges du plafond. Je me retrouvais submerger, n'ayant plus la moindre once d'énergie magique pour arrêter ma chute et repartir.

*Je compte sur vous, les amis... Vous arriverez à me retrouver*

« Once Upon a Time!»