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[-16]Les festivités de la solidarité (PV Uriel et Chance)
 MessageSujet: [-16]Les festivités de la solidarité (PV Uriel et Chance)   [-16]Les festivités de la solidarité (PV Uriel et Chance) EmptyLun 4 Aoû - 22:46

Alouarn Grimgorson
Alouarn Grimgorson

Indépendant Légal

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RAPPEL : Ce rp est déconseillé aux moins de 16 ans.

Code couleur :
Alouarn : #ff9900
Linus : #ff3300
Asgeird : #663300

Aout 791,
Whatufoune.

Ah, Whatufoune, la grande Whatufoune ! Dans notre milieu, elle était connue pour être la ville de tous les savoirs : son immense bibliothèque, son école de magie et ses musées faisaient le bonheur des grands comme des petits. Je n’étais pas le seul a être impatient de regagner cette cité chaque année, à la même date. Malgré la chaleur, nous avions réussi à gagner deux jours sur le voyage et nous étions ainsi arrivé le 13 sur les lieux de notre campement. Etrangement, nous avions de très bonnes relations avec les autorités, contrairement à beaucoup des autres villes dans lesquelles les représentations étaient considérées comme obligatoires : les spectacles étaient notre ticket d’entrée dans la ville et ses alentours.

Ici, l’une des seules règles valables étaient le partage des connaissances entre tous les érudits : ceux de passage, ceux qui étaient là en permanence, ceux qui l’étaient un peu moins que les autres mais qui aimaient apprendre. Il y en avait de tous les horizons qui apportaient des savoirs pour tous les goûts. A dire vrai, la majorité de la masse populaire, quelque soit son importance au sein de la société, ne participait pas vraiment à cet extraordinaire échange, préférant profiter des beaux jours et des quelques batailles de raison qui se transformaient très souvent en spectacles de rues. Ainsi, ces semaines étaient pour nous comme des vacances où nous avions pour seul ordre d’augmenter nos capacités intellectuelles en s’amusant.

Les générations nous précédant en profiter pour se reposer, les enfants pour s’amuser avant que les rudes jours de l’hiver ne viennent, et nous pour améliorer nos spectacles et en créer des nouveaux. Nous prenions aussi le temps de réparer le matériel de scène qui avait bien souvent besoin d’une remise à neuf complète ! A dire vrai, c’était sans doute lui qui avait la vie la plus dure : bien souvent malmené pendant les longs voyages, habillé de la même façon été comme hiver, il ne parlait jamais, ne s’exprimait jamais, il était le meilleur ami du comédien comme son pire ennemi. Mais, nous nous étions accommodés les uns des autres, passant un pacte silencieux mais aussi dur que le rocher.

Alors que Ré pointait à peine le bout de son nez, je m’éveillais doucement au côté de Linus, complètement nu. Je m’étirais lentement pour ne pas réveiller mon camarade qui dormait encore paisiblement. Je m’étonnais moi-même d’avoir autant de mal à me lever ce matin : mes yeux s’étaient ouverts beaucoup plus tard qu’à l’accoutumer. En toute franchise, j’avais passé une bonne partie de la nuit à faire autre chose que me reposer : alors que la lune n’était plus à son apogée depuis fort longtemps, Linus était venu me chercher dans mon atelier, alors que je finissais de réparer un automate représentant un géant des glaces. La peinture avait été abîmée en de nombreux endroits et certains rouages ne fonctionnaient plus correctement : alors que j’avais le nez plongé dans le mécanisme de mon ami en bois et que j’entamais la conversation avec mon médecin, ce dernier avait enlevé sa chemise. Le connaissant, j’étais alors persuadé qu’il se préparait à faire du sexe jusqu’au matin avec Astrid, qui avait évoqué le sujet en début d’après-midi. J’étais alors loin de me douter que c’est moi qui me retrouverait dans son lit.

Il s’approcha de moi, d’une démarche tout à fait naturel et en me racontant les derniers instants de sa journée. Il profita de ma naïveté et de ma confiance aveugle en sa personne pour me faire enlever ma chemise. Je mis celle-ci sur le dossier de ma chaise puis, tout en me levant pour aller chercher un outil sur l’une des étagères un peu plus loin, je lui lançais : « Astrid n’est pas encore arrivée ? »

Il me répondit d’un air faussement étonné : « Astrid ? Pourquoi est-ce qu’elle serait là ? »

Je levais les yeux au ciel, tout en objectant : « Tu sais, j’ai des oreilles, grand frère ! Je vous ais entendu parlé de ça tout à l’heure, alors que nous étions sur l’une des petites places de la ville ! Tu sais, c’était juste après que nous ayons aidé Rubert ! »

Il certifia avec un grand sourire : « Une chance alors que tes oreilles n’entendent pas tout ce que nous racontons ! »

Ne trouvant pas ce que je cherchais sur le premier établi, je me dirigeais vers un autre meuble pour tenter de trouver l’outil idéal. Encore une fois complètement à côté de la plaque (comme quoi, je faisais parti des hommes qui ne savaient pas faire plusieurs choses en même temps : travailler sur l’automate et parler en même temps, c’était déjà bien assez ! Si en plus, il fallait que je remarque toutes les petites allusions dans la discussion ! Fallait pas déconner !), je maugréais quelques mots inintelligibles avant de lui lancer : « Bah encore heureux que je ne te suives pas de partout, ça deviendrait vite agaçant pour toi et moi ! »

Alors que je me retournais pour aller vers une nouvelle armoire, Linus m’attrapa par la taille et me bloqua de telle façon que je me trouvais dos au mur et avec une aucune autre possibilité que de le regarder. Il me sourit, et tout en me caressant le torse, il me dit : « J’aime ta naïveté innocente, mon grand ! » Il déposa un tendre baiser sur mes lèvres avant de reprendre : « Et non, je n’ai plus rien de prévu avec Astrid ce soir ! Il se trouve que j’ai changé mes projets ! »

Je répliquais affectueusement à ses caresses qui devenaient de plus en plus subjectives : « Tu sais, j’ai encore pas mal de travail ce soir et… » Je ne finis jamais ma phrase !

Ses lèvres vinrent de nouveau se coller aux miennes : « Il se trouve que nous sommes tous les deux en vacances et que tu as encore presque trois semaines et demi pour terminer de réparer tous tes amis ! Je ne tiens pas à passer tous ces congés à te regarder travailler ! » Il continua avec un sourire qui s’étalait sur son visage jusqu’à ses oreilles : « Il se trouve que j’ai aussi besoin de l’attention de mon petit frère ! » Il me lâcha après m’avoir murmuré un : « Je t’aime, mon grand ! »

Etonné de le voir se diriger sans plus aucun ménagement vers la porte, je lui demandais : « Et c’est tout ? »

Il haussa les épaules : « Dans le pire des cas, tu sais où se trouve ma chambre ! » Gagné, il avait encore gagné ! Je ne m’étais pas assez méfié, une fois de plus ! J’étais resté quelques minutes dans la pièce, ne sachant trop où me mettre, puis j’étais monté le rejoindre ! Il s’était assis dans un de ses vieux fauteuils, un livre à la main. Sans levé les yeux de ses pages, il me lança : « Tu as fait vite ! » Un simple murmure lui répondit. Je m’assis sur son lit puis m’allongea sans aucune autre invitation que l’envie de me retrouver dans ce lit moelleux ! Ce qui se passa ensuite, ne regarde que lui et moi !

Je souris en repensant à la folle nuit que nous avions passée, nos corps enlacés, la chaleur de ses baisers, et l’amour que j’avais pu trouver dans chacun de ses gestes ! Ne vous méprenez pas, nous ne sommes pas allés jusqu’à nous unir car, comme à chaque fois, je bloquais au moment de passer à l’acte ! Jamais je ne pourrais lui avouer ce qui s’était passé entre Eric et moi : si je lui disais, je pensais être un traitre à ses yeux, si je le faisais avec lui, ça serait aux yeux d’Eric que je passerais pour un traitre, même s’il est mort aujourd’hui ! Ce que je ne savais pas, c’est qu’Eric lui avait déjà tout raconté alors qu’il avait appris qu’il était condamné par la maladie et qu’il avait fait promettre à Linus de me laisser le temps d’accepter ! Linus n’avait jamais failli à cet engagement.

Pour sortir du lit, il fallait que je passe par dessus Linus. Je ne dus pas être assez doux puisqu’au moment où je me trouvais dans la position la plus ambiguë, je sentis deux mains m’attraper par la taille et me renverser dans la couche. Il se retrouva alors au-dessus de moi et me demanda tout en baillant aux corneilles : « Tu comptais aller où comme ça, mon grand ? »

Je secouais la tête tout en lui répondant : « Pourquoi poses-tu la question ? Tu sais très bien où je vais ! Je suis déjà en retard ! »

Il me regarda d’un air pensif puis rétorqua : « Tu n’iras nul part ce matin ! » Lorsqu’il vit mon regard de merlan frit, il continua : « Tu ne voudrais pas oublier ton entrainement, juste pour cette fois-ci ? » Il s’allongea doucement sur moi et vint poser sa tête contre mon épaule de telle sorte qu’elle se retrouvait dans le creux de mon cou : « S’il te plait, reste avec moi ! » Il se rendormit bien vite et se mit à ronfler légèrement, ce qui me fit sourire.

Lorsque je m’éveillais à nouveau quelques heures plus tard, j’étais seul dans le lit. Je passais par la salle d’eau pour me laver avant de descendre à la cuisine, une serviette autour de la taille, les cheveux lâchés. Linus était installé à la table, dans la même tenue que moi, sa tignasse complètement ébouriffée, un journal à la main ! Il était en train de boire son café : « Alors, cette grasse matinée ? » Je me mis à tanguer d’un pied sur l’autre : « Ne soit pas gêné comme ça ! C’est humain de faire des grasses matinées ! » Il se leva, m’embrassa avant de se diriger vers les placards pour sortir le nécessaire au petit déjeuner : « Qu’est ce que tu veux manger, aujourd’hui ? » Pour une fois que les placards étaient pleins !

Je retrouvais mes camarades aux portes de la ville. Aujourd’hui était un peu un jour de fête puisqu’une bataille de raison allait avoir lieu dans tout Whatufoune ! Voilà une bonne raison de mettre en avant les arts tels que les lettres, la musique et le théâtre ! Que de belles choses au rendez-vous ! Les groupes avaient été formés la veille. Le but de cette manifestation ? Chaque agglomération comptait son lot de pauvres et de mendiants. De ce fait, comme chaque année, la semaine de la solidarité était organisée. Cette semaine consistait à ce que chaque groupe d’artistes et d’érudits trouve le moyen que les passants s’arrêtent quelques instants pour discuter, rire, danser et chanter avec les nécessiteux, et repartir avec un baume sur le cœur mais aussi en ayant laissé un petit quelque chose aux plus démunis d’entre nous. Le groupe qui aura aidé le plus de monde remportait le prix spécial. Personne ne savait à l’avance ce qu’était le prix spécial, mais bien que personne ne le dise, tous le convoitaient avec plus ou moins d’avidité. L’essentiel restait néanmoins de s’amuser tout en répandant la culture.

Le départ allait être donné sur la place principale de Whatufoune. Mon groupe était composé d’Asgeird, d’Astrid, de Béralde et de moi ! Linus nous accompagnait en tant que spectateur. Comme chaque année, nous commencions toujours tous les quatre (cinq quand Eric était encore en vie) mais nous terminions toujours en étant une petite trentaine : durant ce genre de manifestations, on se faisait toujours de nouveaux potes avec qui on sympathisait. Et comme on dit, plus on est de fous, plus on rit ! Il y avait des érudits et des ignorants, des jeunes et des vieux, c’était une foule de gens venus de milieux et d’horizons tellement différents mais dont les festivités les réunissaient tous sur le même banc. Nous nous dirigeâmes d’un pas joyeux vers la place. Des multitudes de drapeaux avaient été attachées un peu partout, les nombreuses échoppes étaient ouvertes et présentaient des assortiments de boissons alcoolisées ou non plus étonnants les uns que les autres. Nous avions emportés avec 3 guitares (dont un banjo), 2 violons, 1 violoncelle, un ensemble de flûtes et de percussions dans un sac et un djembé.

Lorsque nous arrivâmes sur la place, les gardes nous laissèrent entrer au centre après qu’Astrid leur ait montré nos passes. Bien que très euphorique, cette festivité était très réglementée pour éviter tout débordement. Il y avait déjà plusieurs groupes qui attendaient avec autant de patience que nous le départ donné par les autorités. Beaucoup de festivaliers s’étaient déjà regroupé autour des cordons de sécurité. Après un long discours du maire, le coup de feu fut tiré, et groupes d’artistes et d’érudits, comme spectateurs se répandirent dans toute la ville avec des cris de joie. Nous passâmes devant plusieurs groupes qui s’étaient mis à jouer en compagnie de mendiants et de miséreux. Nous dûmes marcher quelques instants avant de nous trouver un coin, pas vraiment accueillant aux premiers abords et où un petit garçon vêtu de quelques guenilles jouait au ballon sous la surveillance de quelques adultes aussi miséreux assis non loin de là.

C’est moi qui ouvrit la danse en m’approchant d’eux et en demandant poliment si je pouvais leur emprunter une vieille chaise toute abîmée. Je mis de côté mon violoncelle de côté. J’accordais ma guitare et me mis à jouer quelques accords. Se fut à Béralde d’avancer de sortir son djembé. Puis Asgeird et sa guitare. Et pour terminer, Astrid, après avoir donné un œuf (instrument de musique) au petit, nous rejoignit avec son violon.