[-16]Le prix à payer pour un peu de sécurité (PV Ohatsu et Orihime)
Sujet: Re: [-16]Le prix à payer pour un peu de sécurité (PV Ohatsu et Orihime) Sam 30 Aoû - 2:52
Orihime Katsura
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Titre : Attaque bébéfaceporte ! Crédit : Yuukiël Feuille de personnage Maîtrise Magique: (4400/35000) Mérite: (150/160)
Ohatsu,Qui es tu ?
Jumelle... Pour la plupart des personnes, deux personnes sont jumeaux ou jumelles lorsqu'elles sont nées le même jour, et ont des liens fraternels. Et ils ont raison, mais pas complètement... Un jumeau, une jumelle, c'est une raison de vivre. C'est une raison de s'inquiéter, de rire, et de pleurer. C'est un mode de vie double... On vit avec, ou l'on ne vit pas. Une jumelle, c'est aussi la communion des âmes. Les jumeaux sont tous dans ce cas là. Ils ressentent quasiment tous les sentiments de leur autre. Les âmes soeurs aussi sont, en quelques sortes, jumelle... Avoir une jumelle, c'est être préparée à l'Amour...
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Mais la jumelle d'Orihime était introuvable à Magnoria. Depuis l'attaque du Démon dans leur village, quelques mois auparavant, Orihime et Hinako Katsura avaient été séparées l'une de l'autre. Et la première, après avoir été témoin de la mort de son village, était partie en quête de la seconde, qui avait été téléportée par leur maître et père adoptif. Alors elle avait traversé de lourdes épreuves, dont la principale devait être M et son chantage diabolique. Et, il y avait quelques temps, 15 jours pour être précise, Orihime avait frôlé la mort dans la montagne gelée. Sans la troupe, jamais elle n'aurait pu parvenir vivante dans cette ville, mais après l'avoir écumée de fond en comble, et avoir posé toutes les questions imaginables aux citoyens, ce, toute la journée, la jeune femme perdait peu à peu espoir.
C'est vrai que Magnoria n'est pas la seule ville de Fiore, et que je n'avais pas beaucoup de chances de te trouver ici, mais ne pas pouvoir te retrouver lorsque je te cherchais me fit mal au coeur, Hinako... Car, au fond de moi, j'espérai... J'avais cette lueur d'espoir que je te trouverais à Magnoria. J'avais envie d'y croire... Mais apparemment, je m'étais trompée, et c'est la tête basse que je m'en retournai aux caravanes, serrant mon manteau contre moi pour combattre l'hiver.
Depuis qu'elle avait été sauvée par la troupe d'Alouarn, Linus, Asgeird, Beralde et Astrid, Orihime les accompagnait, leurs chemins étant le même. Elle ne comptait pas y rester éternellement, se pensant sans aucun don musical ou artistique, mais elle avait une dette envers eux. Et, en chemin, elle se remémora son sauvetage, alors qu'elle tombait de la falaise verglacée. Par réflexe, sa main gauche se posa immédiatement sur le manteau de fourrure, sur son ventre, à l'endroit où le bandage recouvrait la plaie recousue. Elle grimaça de douleur, plissant un peu les yeux. Cela lui faisait encore terriblement mal. Elle ne pouvait pas courir, elle ne pouvait pas se battre, ni se défendre, sans rouvrir la plaie, celle ci étant malheureusement oblique. Un quelconque mouvement brusque, et elle risquait de revivre l'enfer de la faiblesse et du manque de sang. Et elle serra les poings, tant de colère que d'impuissance, avant de relâcher les muscles endoloris de sa main droite. Alors elle serra un peu plus son plâtre contre son corps, pour le cacher au maximum, détestant se savoir si... vulnérable. En effet, lors de l'attaque des loups, il y avait de cela deux semaines, son épaule droite s'était littéralement brisée, et, à cause d'un maladroit mouvement, elle avait retardé sa guérison.
La troupe et moi étions arrivés la nuit dernière, et dès l'aurore, j'étais sortie dans le froid de la ville pour commencer les recherches. Nous nous étions placés hors de la ville, pour éviter de bloquer le passage, mais surtout, pour éviter les mauvaises langues, les gens un peu trop méchants, et les moqueurs au maximum. Alouarn, en effet, avait la mauvaise habitude de s'attirer de ces gens là, sans le vouloir. Et c'était pour le protéger que son grand frère et amant... ou plutôt amant et grand frère adoptif, Linus, l'éloignait au maximum des pourris des villes.
- Une cinglée ! UNE VRAIE FOLLE ! Elle a failli me tuer ! Putain, et vous, bandes de merdes, infâmes soldats ! Qu'avez vous fait ? Rien ! RIEN !!! La jeune fille passait près de quelques gardes regroupés à côté d'une fontaine, s'étant aspergés le visage d'eau froide. Elle ne comprit pas grand chose, se demandant comment l'on pouvait être assez fou pour se rafraichir le visage lors d'une saison aussi glaciale. - Putain... Et à cause de cette folle furieuse, j'ai pas eu Alouarn. Le nom de la cible de ce capitaine figea Orihime sur place, et son oeil apeuré fusilla le "protecteur de la ville". Celui ci le remarqua, la nuit n'étant pas assez noire pour camoufler le vert émeraude des yeux de la jeune fille, et il s'approcha menaçant. - Hé ! Toi, là-bas. Qu'est ce que tu regardes ? Orihime reculait doucement, le Capitaine s'approchant beaucoup trop dangereusement. Elle se retourna, et tenta de courir, mais son ventre la tirailla, et elle faillit tomber à terre, si le garde ne l'avait pas attrapée fermement par le bras droit...
Il était dangereux, j'en étais sûre. Déjà qu'il parlait de capturer, ou de toucher, ou d'abattre Alouarn, mais en plus, il semblait me vouloir du mal. Je me souviens avoir crié, hurlé, pour que quelqu'un m'aide, ne pouvant pas vraiment agir dans cette situation. Ses sous-fifres ne bougeaient pas, et lui me plaquait contre un mur, continuant de serrer mon plâtre. - Alors alors... Quel sera le motif cette fois ? Ah, oui, je sais... espionnage... Je ne comprenais rien. Mais j'avais mal. Mon bras droit me causait une vive douleur. - Lâchez... moi... - Accusée d'espionnage, ta punition sera celle là... Il commença à défaire son pantalon, mais avant qu'il n'ait eu le temps de l'enlever, mon pied parti à toute vitesse entre ses cuisses, le faisant plier sous la douleur. Avec ce geste, une partie de mes points de suture sauta, et le sang afflua, mais je n'allais pas le laisser faire. Hors de question. La peur en moi s'était transformée en détermination.
Le Capitaine se retrouva courbé, mais ne lâcha pas Orihime pour autant. - Sale Garce ! Je vais tellement te défoncer que tu me supplieras de continuer et... La jeune fille venait de disparaître. Le garde en fut bouche bée, ne s'attendant pas à affronter une autre mage en cette dure nuit. Orihime réapparut derrière lui, et un nouveau coup de pied fusa. La botte de la jeune femme rencontra le lourd derrière du Capitaine, qui s'écroula au sol, la tête contre le mur. Il en fut assommé, et la mage partit, fuyant dans la nuit. Elle s'arrêta au bout d'une cinquantaine de mètres, et porta la main à son ventre, se courbant légèrement. C'était immensément douloureux, elle ne connaissait cette souffrance que trop bien. Il lui fallait se dépêcher de retourner auprès de la troupe, tout d'abord pour voir comment ils se portaient, savoir qui était cette "folle", et surtout, pour recoudre sa plaie avant qu'elle ne retombe en manque de sang.
Lorsque j'arrivai en vue des caravanes, je me précipitai un peu plus, et finis par arriver de l'autre côté de la rue. j'étais désormais à une vingtaine de mètre d'Alouarn qui était au sol, semblant avoir été sonné. Inquiète, je m'approchai doucement, tremblant sur mes jambes, avant d'entendre Asgeird qui me rattrapait, avant que je ne m'effondre au sol. - Ori ? Que t'est il arrivé ? Ses bras étaient sous les miens, et il se tenait derrière mon corps. Il m'aida à me relever, et je le remerciai, avant de lui répondre. - Un... Un Capitaine de la Garde vient d'essayer de me violenter... Il... Il en avait aussi après... Alouarn... Et le silence fut, durant quelques minutes. Je devinai alors qu'ils savaient de qui je parlais. Alors, comprenant qu'il y avait eu affrontement, voyant Alouarn et Linus au sol, je cherchai la "folle furieuse", et tombait sur Elle...
Ohatsu, près de l'homme aux cheveux rouges, était très voyante, non seulement à cause de ses cheveux roses, mais aussi par sa grâce, malgré le comportement dont elle avait fait preuve face au violeur... Capitaine. Les yeux d'Orihime la scrutèrent, avant que la jeune fille ne s'avance doucement vers elle, et ne s'incline. - Enchantée. Je me nomme Orihime. J'ai cru comprendre que vous aviez repousser cet immonde... cet infâme... ce diabolique être... Merci. Merci infiniment. Asgeird rajouta - Orihime, je te présente Ohatsu Taumi. Ohatsu, je vous présente Orihime Katsura. Elle est invitée chez nous depuis que nous l'avons aidée. - En parlant de ça... Son visage se crispa, et sa main gauche retrouva sa place habituelle sur le ventre de la belle. Et dans la neige blanche en dessous d'elle, les gouttes de sang recommençaient à tomber, colorant cette poudreuse.
Ohatsu... c'était un joli prénom. Et elle était une très belle femme. Je rêvais déjà de lui ressembler, d'avoir cette... grâce et beauté naturelle... Mais ces rêves devaient attendre, car les points de suture devaient être refaits. Aidée par Asgeird, le temps que Linus se remette de tout ce qu'il venait de se passer, je retournai une nouvelle fois dans ce cabinet de médecin, dans la chambre de Linus. Puis, une fois mes points refaits, et la bonne nouvelle que je n'avais pas perdu énormément de sang, et n'avait pas besoin de transfusion, je redescendis dans le salon de la caravane.
S'asseyant sur l'un des canapés, doucement, sans trop plier son ventre, Orihime enleva son manteau, dévoilant son tee shirt blanc tâché de son sang vers le bas, son leggins noir, et son plâtre recouvrant tout son bras droit. Elle prit un verre d'eau, et patienta, le temps que tous rejoignent leurs caravanes respectives, et que Linus, Alouarn et Ohatsu rentrent à l'intérieur.
Quand ils furent tous présents, un soulagement général se fit entendre. Il ne nous restait plus qu'à nous détendre et à profiter de la soirée. Je voulus me joindre à eux, mais Linus m'ordonna d'aller me coucher, afin de ne pas prendre de risque quand à ma blessure. Ainsi, je les abandonnai dans le salon, le visage triste, et rentrai dans la chambre d'amis que j'occupais depuis que j'étais ici. Je me mis en tee shirt large, et passai lentement sous la couverture, pour me retrouver couchée, sans pour autant avoir sommeil. J'étais même plutôt déçue de rater les potentielles activités des trois autres...
La nuit passa, et le lendemain, un hurlement de terreur survint de dehors. Orihime, paniquée, se leva en hâte, avant de grimacer de douleur, et sortit, avec seulement un pantalon, et son tee shirt large. Il faisait extrêmement froid, mais s'il était arrivé quelque chose, le manteau attendrait... ainsi que les chaussures... Intérieurement, Orihime remercia tout de même encore Astrid de lui avoir prêté quelques vêtements de rechanges, n'étant partie, quelques jours auparavant, qu'avec ses vêtements de la veille et son fameux tee shirt large. Celui ci était d'ailleurs gris, marqué d'un trait vert, en diagonale.
Ainsi, nous étions dehors, moi, j'avais froid, mais qu'importe, la nouvelle que l'on entendit était bien plus grave. On nous coupait les vivres. Nous étions finalement totalement exclus. Toutes les réserves, toutes les provisions de la troupe avaient disparues, et les gardes, avaient créé un blocus autour de notre emplacement, filtrant tout ce qui entrait et sortait. Nous étions comme en prison... Et, évidemment, nous ne pouvions sortir...
Alors, alors. En gros, le Capitaine de la Garde a installé un blocus, et a fait en sorte de bloquer tout le monde. Il filtre toute la nourriture, donc nous affame.
Sujet: Re: [-16]Le prix à payer pour un peu de sécurité (PV Ohatsu et Orihime) Lun 1 Sep - 21:22
Alouarn Grimgorson
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Titre : Incestuous People. Hmm pchhh :perv: Crédit : Yuukiel Feuille de personnage Maîtrise Magique: (5345/35000) Mérite: (216/400)
N’ayant pas été bien sérieux, ces derniers jours, avec mes récentes blessures que je retins un gémissement de douleurs lorsqu’ils me passèrent les fers aux poignets, le capitaine de la garde ayant vu les bandages recouvrant mes bras, les serra de telle manière qu’ils s’enfoncèrent légèrement dans ma chair, mais juste assez pour appuyer sur les lacérations de la veille et celles datant de ce terrible voyage. Une ombre s’alluma dans mes yeux, c’était celle de la souffrance, avant de s’éteindre, laissant place à la flamme de la détermination. Mais cet abominable personnage qui me faisait face n’avait pas perdu une seule miette de ce qui venait de se passer dans mon regard, et cette langue qu’il passa langoureusement sur ses lèvres, indiqua qu’il n’était pas prêt de me lâcher, une fois en cellule. Tous les festivaliers savaient de quoi il était capable, et pourtant, personne ne pouvait imaginer, même dans leurs pires cauchemars, l’étendue de sa cruauté et de son sadisme : s’il mettait en œuvre ses machiavéliques compétences, pour sûr que je ne passerais pas la nuit.
Alors que nous n’avions fait que quelques pas, la voix d’Ohatsu retentit dans les airs : elle était ferme, elle était dure, elle était déterminée. Les mots qui sortirent de sa bouche étaient telle une invocation, et c’était bien le cas de le dire puisqu’une créature, mi femme, mi serpent, jaillit de je ne sais où pour donner la réplique à ces gardes arrogants, mais surtout à l’orgueil démesuré de ce capitaine de la garde. Ma foi, pour une invocation, elle était fort belle : je n’aurais jamais pensé dire ça, un jour, d’une femme. A dire vrai, j’étais convaincu qu’un homme normalement constitué lorgnerait sur cette poitrine généreuse, dont la quasi-totalité était dénudée. Ses formes généreuses, sa légèreté vestimentaire, et tout le reste, malgré sa queue de serpent, étaient en accord parfait avec son grand appétit. Seul bémol, les dents : pour sûr qu’un homme, même très courageux, ne soit tenté par ces crocs ruisselant de venin… ni par cette vilaine langue qui sifflait de plaisir face à ce festin qui se profilait.
Des conditions, toujours des conditions. Ces individus qui suivaient aveuglément les ordres de ce commandant, n’étaient, au final, que des pantins manipulés par les noirs desseins de cet orgueil surdimensionné. Je soupirais : tant que le cœur de ce capitaine rythmait ces jours et ces nuits, nous aurons toujours des emmerdements avec la justice, mais céder à ses moindres désirs, serait capituler face au règne par la peur. Serpens prit son envol et vint s’enrouler rapidement autour du corps du chef de la garde, ne lui laissant plus le loisir de vaquer à ses malsaines occupations. Ce qui ne fut d’abord que de simples murmures devinrent alors grondements, et un nouveau souffle se mit à danser parmi les soldats qui nous faisaient face : oui, oui, oui, c’était un ouragan d’effroi qui balayait les dernières sources de courage, ne laissant alors de place que pour la frayeur et la capitulation.
« C’est … c’est Ohatsu … Takumi, elle… Il y a six ans… Elle a dégommé un camp du conseil … Son visage était plaqué dans toutes les villes ! »
Nous avions tous nos secrets, des petits comme des gros. Quoi qu’il arrive, ça aurait fini par ce savoir : et les Anciens n’étaient pas stupides au point d’accepter au sein même de notre compagnie une meurtrière sanguinolente, ayant soif de combats meurtriers et de corps démembrés et calcinés par les aléas de guerres. Non, non, non, parfois il fallait savoir accepter ce que nous ne pouvions ou n’étions pas en mesure de comprendre pour le moment. Les fers tombèrent à terre : je ne devais pas laisser transparaître cette peur qui me nouait les entrailles. Ma tête ne savait plus trop quoi penser et c’est d’un pas qui se voulait déterminé et ferme, que je rejoins, aussi calmement que je pus, mes amis, laissant derrière moi nos adversaires. Pas très à l’aise face à cette montagne qu’était Serpens, je ne pris pas la peine de lever les yeux vers cette dernière pour la remercier : mes nerfs n’étaient actuellement plus assez forts pour encaisser sans broncher tout ce qui venait de se passer.
Oh Linus, mon cher frère. Je souhaiterais que tout cela se finisse, que l’on se retrouve juste toi et moi, comme au bon vieux temps, là où tu semblais heureux, oubliant tes propres démons et ton passé de débauches. Qu’ais-je donc fait pour que ton esprit reparte aussi loin de moi ? Avais-je donc bien fait d’écouter mon cœur plutôt que ma raison dans cette chambre d’hôtel ? Que caches-tu d’aussi terrible pour ne point oser m’en parler ? Moi aussi je peux être fort, Grand Frère, moi aussi je peux encaisser. S’il te plait, laisse-moi t’aider, juste un tout petit peu. Laisse-moi te soulager de quelques-unes de tes souffrances pour que tu puisses marcher sans ce poids sur tes épaules.
Lorsque je franchis nos lignes de défense, je courus rejoindre Linus, laissant ainsi l’opportunité aux autres de se débarrasser de ces fauteurs de troubles : ce sobriquet était un comble pour des hommes censés représenter une loi et une justice équitable pour tous. Je repris doucement le médecin dans mes bras, et lui caressa le visage, espérant naïvement qu’elles feraient disparaître les nombreuses boursouflures qui tuméfiaient sa figure. Il sentait fortement l’alcool, ce qui avait du l’empêcher de se défendre correctement : à dire vrai, je ne voyais aucune blessure indiquant qu’il s’était effectivement protéger des coups de ses adversaires. Il n’avait du se rendre compte que trop tard que la folie meurtrière des hommes étaient partout, tout le temps, et que même le lieu que l’on considérait comme son chez-soi n’était pas à l’abri de toutes ces conneries.
Quand étaient-ils partis ? Je ne saurais vous le dire. Comment la fin de cet affrontement s’était-il déroulé ? Je ne pourrais vous en raconter guère plus. C’est Isa, la femme de l’un des anciens, qui avait de nombreuses compétences dans ce qu’on appelait aujourd’hui la médecine qui vint rapidement faire un bilan des contusions visibles sur le corps de Linus : elle eut d’ailleurs énormément de mal à me faire accepter le simple fait de lâcher mon frère. Non, je ne voulais pas qu’il parte : il était à moi, juste à moi, rien que pour moi. Asgeird vint à sa rescousse et me fit lâcher prise : il m’éloigna du médecin le temps que les premiers soins puissent être faits. Heureusement, il n’avait aucun membre brisé, et il put rapidement reprendre possession de tous ses membres : pour plus de sécurité, Isa voulut l’examiner quelques instants dans sa roulotte, malgré ses protestations.
Alors qu’un grand nombre de festivaliers était venu féliciter Ohatsu pour sa brillante intervention auprès du corps de garde, elle s’avança vers nous, alors qu’Asgeird discutait avec d’autres membres, me surveillant du coin de l’œil. Béralde s’était assis à côté de moi, mais il comprit rapidement que mon cerveau s’était comme mis en « off ». J’entendais mes camarades me parlaient, mais j’étais, pour le moment, bien incapable de leur répondre. Assis dans la neige, je regardais d’un œil absent les formes qui s’afféraient autour de mon grand frère, alors qu’Orihime revenait de la ville, presqu’en courant : il semblerait qu’elle n’ait pas trouvé qui elle cherchait, et que sa soirée avait été aussi médiocre que la notre. S’ensuivit alors des échanges de paroles entre Asgeird, Ohatsu et Orihime que je ne suivis absolument pas : les sons étaient alors difformes, hideux à mes oreilles. Non, non, non, je vous en supplie, laissez-moi ! Je veux juste que l’on me rende Linus. Sa blessure s’étant ouverte une nouvelle fois, Asgeird prit les choses en main et accompagna Orihime dans le cabinet de Linus et, comme ce dernier n’était pas en mesure de faire quoi que se soit pour la jeune demoiselle, c’est la cadette des Arthius, Astrid, qui se chargea de rafistoler la jeune femme. Astrid était très bavarde et ne tarda pas à parler de la pluie et du beau temps, des hauts et des bas que les troupes rencontraient au rythme des saisons, et se mit même à lui raconter quelques petites anecdotes pour détendre l’atmosphère et faire oublier, pour quelques instants au moins, la pénible soirée qui venait de se dérouler.
***
Au même moment, dans la roulotte de l’Ancien et de sa femme, Isa.
Linus, avec l’aide d’Homère, avait réussi à gagner la roulotte de la vieille femme : bien que les effets de l’alcool étaient en train de se dissiper, le nombre de bouteilles qu’il avait ingurgité depuis mon départ avec Ohatsu dans les landes avait été assez impressionnant. A l’heure actuelle, Asgeird devait certainement faire toutes les pièces de la roulotte une par une pour débusquer et vider toutes les bouteilles qu’il pouvait trouver : à force de discussion et de récidive, Asgeird avait réussi à connaître toutes les cachettes que Linus utilisait pour se confectionner un stock conséquent d’alcool bas marché en tout genre.
Isa demande poliment à Homère d’attendre dehors le temps qu’elle examine Linus… De plus, elle estimait qu’une conversation entre elle et lui s’imposait car, ces derniers temps, il était tombé plus que de mesure dans la dérive, et il allait avoir besoin d’un sérieux sevrage. Isa savait beaucoup de choses, y compris sur les relations qui unissaient les deux garçons, et elle ne pouvait pas se permettre que l’un entraine l’autre dans sa chute. Linus devait avoir la tête bien ancrée sur les épaules pour qu’Alouarn reste sous sa tutelle. Ils savaient pertinemment bien tous les deux que je leur ferais un scandale monstre s’il s’avérait qu’on m’attribuait un autre médecin que mon grand frère : je n’accepterais d’ailleurs jamais aucun compromis. C’était soit Linus soit rien du tout : et comme le rien du tout n’était actuellement pas envisageable, il allait falloir employer les grands moyens pour remédier aux problèmes actuelles.
Alors qu’elle finissait de nettoyer les plaies superficielles, Isa demanda : « Qu’est ce qui s’est passé cette fois-ci ? ». Linus détourna la tête : il n’était pas sûr de vouloir parler de tout ça avec cette vieille femme. Celle-ci, telle une mère voulant les explications de son fils après que ce dernier ait fait une bêtise, lui releva le visage pour que ce dernier fasse face au sien : « Linus, ne joue pas à ça avec moi. Tu savais que tôt ou tard tu aurais des comptes à nous rendre. Nous avons tous énormément soufferts pendant ce voyage, et je ne peux pas te blâmer pour cela. Néanmoins, je ne peux tolérer plus longtemps tes rechutes qui, ces dernières semaines, étaient plus qu’incessantes. » Le médecin se mit à tousser, et Isa lui apporta un verre d’eau. Elle attendit qu’elle soit calmée avant de reprendre : « Si tu ne dois pas être fort pour toi, soit fort pour Alouarn. Qu’est-ce qu’il adviendra de lui s’il est décidé qu’on te le retire ? Il a déjà une vie bien assez compliquée comme ça… »
De mauvaise foi, il répondit : « Un autre sera nommé à ma place à ses côtés. Qu’est-ce que ça changera pour lui ? »
Et il sentit une main s’abattre sur sa joue : Isa venait de lui assener une claque qu’il méritait amplement. De ses yeux sévères, elle lui répliqua : « Tu connais mieux que tout le monde la maladie qui ronge l’esprit d’Alouarn : et toi comme moi, nous savons qu’un changement de médecin pourrait lui être fatal. Il n’acceptera jamais. Ne vois-tu pas qu’il s’accroche désespérément à toi ? Ne comprends-tu pas que tout ce qu’il veut c’est toi, juste toi ? Il se fout pas mal de ce que peuvent penser les gens, tant que toi tu es là. Si tu t’en vas, Alouarn va s’effondrer sur lui-même : ne me dis pas que tu ne l’as jamais compris ? Tout, absolument tout chez lui tourne autour de toi : ses grands-parents sont partis, Eric est parti. Et si toi tu pars, il n’aura plus aucune accroche dans notre réalité. »
Il se prit la tête entre les mains, ne sachant plus vraiment où il en était : il n’avait même pas été capable de le défendre ces derniers temps. Quel grand frère indigne il faisait ! Il tenta de cacher ses larmes, mais il était trop tard : on n’apprend jamais au vieux singe à faire des grimaces. Cette même main qui l’avait giflé quelques instants plus tôt, vint doucement caresser sa tignasse blanche et Linus vint poser sa tête contre l’épaule d’Isa : « Je suis désolé… Tellement désolé… »
Isa lança, après que le médecin se soit plus ou moins calmé : « Tu sais, il y a une chose que tu aurais du comprendre depuis longtemps : Alouarn te porte un amour tellement grand que je le crois capable de t’aider à surmonter tes propres démons du passé. Il a beau avoir la position de dominé dans votre famille, il n’en reste pas moins qu’il possède de nombreuses ressources, souvent, qu’on ne soupçonne même pas. Si seulement les hommes arrêtaient de buter sur sa différence, ils auraient compris très rapidement qu’Alouarn pouvait être un redoutable adversaire… Mais si on ne lui laisse jamais sa chance, si on ne lui prouve pas qu’il vaille mieux que le monstre qu’il pense être, il sera techniquement impossible que ton petit frère grandisse. » Elle se tut un instant avant de reprendre : « Prouve-lui que tu ne le quitteras jamais, montre-lui que quoi qu’il arrive tu seras là pour lui, et tu seras surpris de ce que tu pourras trouver sous sa carapace. »
Linus fut assez surpris, et demanda : « Carapace ? Quelle carapace ? »
Isa, qui s’était alors levée pour regarder par la fenêtre, lui répondit : « Tu devrais reparler avec lui de ce qui c’est passé ce fameux soir. » Il déglutit difficilement, en vue des circonstances, elle ne pouvait parler que de cette nuit-là : « Tu sais pertinemment bien qu’il t’a menti, et que ça ne l’a pas du tout empêcher de décupler son amour pour toi. Mais si Asgeird n’était pas intervenu, lui comme toi ne seraient plus dans la troupe actuellement. » Elle fit une nouvelle pause avant de reprendre : « Il t’accorde une confiance aveugle, te voue une admiration sans borne, te donne toute l’affection que son petit cœur peut accorder à un être humain, mais il n’empêche que quelque chose s’est brisée et que, tant que les chaines ne seront pas réparées, il y aura toujours un fossé qui vous séparera. »
Linus vint se placer auprès d’Isa, et continua : « Je ne me rappelle rien de ce qu’y a pu se dérouler durant ces quelques heures avant qu’Asgeird et Béralde n’interviennent. Mon cerveau s’est ensuite amuser à effacer le pourquoi du comment, à dissimuler le fond de l’histoire. Asgeird m’a alors expliqué, lorsque je fus en état d’entendre, ce qui s’était passé. J’ai vraiment honte de moi. Je n’ai jamais compris ce qui s’était passé dans la tête d’Alouarn pour qu’il fasse tout pour rester à mes côtés. J’ai été un abominable monstre : par ma faute, il est resté plusieurs jours inconscients… »
Isa répliqua : « Tu t’apitoies tellement sur ton sort, que tu n’as même pas eu les couilles d’aller lui poser directement la question. Asgeird t’a raconté, mais il n’est arrivé qu’à la fin de la partie : le seul qui puisse vraiment t’aider à te rappeler ce qui a déclenché tout ça, c’est ta victime elle-même. » Elle planta alors son regard dans celui de Linus, et ce qu’elle lui dit le figea sur place : « Contrairement à nous tous, Alouarn voit le monde différemment et il a été le seul à voir cette détresse enfouie tellement profondément dans ton cœur, que personne n’a jamais pu te venir en aide, faute de n’avoir jamais vu qu’elle existait. »
Linus, sur la défensive, déclara : « Comment savez-vous tout ça ? »
Isa, très calme et sûre d’elle, certifia : « Avant ton arrivée, c’est moi qui dispensait tous les soins aux membres de notre troupe. Il s’avéra que, cette nuit-là et les jours qui suivirent, je fus au chevet d’Alouarn pour soigner les nombreuses contusions et autres hématomes causés par tes coups violents et répétés. Il alternait entre de longs moments d’inconscience et des courts instants de délires. »
Linus, ouvrant grands les yeux, la coupa : « Mais ce n’est pas ce que la version officielle disait ! »
Isa reprit : « Il valait mieux pour tout le monde que ce qui avait été dit, reste entre lui et moi. Les Anciens transmirent ce rapport à ma demande. A cette époque, tu n’étais pas prêt à ce qu’un malade mental comme Alouarn t’apporte son aide. » Linus voulut la couper, mais Isa ne lui laissa pas d’autres choix que d’écouter ses propos : « Tais-toi ! Arrête de chercher à justifier tes moindres actes ! Tu n’as aucun compte à me rendre. Tu as beau avoir été très brillant durant tes études, ta vie privée a beaucoup joué sur la relation qui s’est installée entre toi et Alouarn. Au départ, nous savions tous que tu étais resté pour contredire les faits, gestes et paroles de ta famille, oui, cette famille que tu haïssais tant. Tu as su faire jouer l’enseignement que les instructeurs familiaux t’ont transmis pour servir un discours tout bien ficelé à ses grands-parents, mais tu t’es rendu compte bien vite que la tâche ne serait pas aussi facile que prévu. Plus Alouarn plongeait dans les méandres de la folie, plus tu avais du mal à le contrôler. Au final, tu n’étais alors pas si différent des autres à cette époque. Et puis, tu as commencé à t’attacher à lui, comme lui s’est accroché à toi à la mort de ses grands-parents. Et il a fallu qu’on en arrive là pour que tu comprennes toi-même que tu ne t’occupais pas d’un monstre, mais d’un être humain… Il a fallu que tu le frappes tellement fort pour comprendre que lui et toi vous étiez pareils. Comme si les premières fois n’avaient pas suffi… »
Linus n’en revenait pas : où était donc passé ce pan de son histoire dont il n’avait aucun souvenir ? Avait-il été aussi atroce avec son petit frère ? Comment avait-il pu être aussi aveugle ? Il sentit le sol se dérobait sous ses pieds et Isa du le soutenir pour qu’il ne tombe pas à terre. Elle le conduisit à un fauteuil et lui servit un grand verre d’eau : « Pourquoi ? »
Isa lui tendit sa boisson : « Tu pourras me poser autant de questions que tu le souhaites, mais il reste beaucoup de zones d’ombres que seul Alouarn pourra éclairer. Et crois-moi, les bleus et les contusions que je soignais lorsqu’il venait se réfugier chez moi, après que ta bien triste besogne soit terminée, n’avaient pu être provoqué que par une tierce personne. Et dans la caravane, il n’y avait que lui et toi. De ce que je connaissais du Alouarn d’avant, il n’en reste plus grand chose : les coups répétés ont fait de lui un être qui s’est replié sur lui-même. Tout ce qu’il voulait, c’est quelqu’un qui l’aime pour ce qu’il était, et même si tu as appris beaucoup sur sa personnalité durant toutes ces années, tu n’as encore rien vu de ces extraordinaires capacités. »
Linus finit rapidement son verre d’eau : « Je ne comprends pas tout. »
Isa, après avoir rapproché son visage du sien, finit par dire : « Ce n’est pourtant pas compliqué. Tu n’as jamais voulu voir la véritable personnalité d’Alouarn. Tes coups répétés ont fait qu’il s’est enfermé, quelque part, et il voulait tellement que tu l’aimes pour ce qu’il était, qu’il a tout enfoui en lui, essayant au mieux de ressembler à ce qu’il n’a jamais été. Mais, un jour ou l’autre, il y aura une autre descente aux enfers, et là, s’il n’a pas appris à vivre avec son véritable lui-même, la folie le consumera entièrement, et il y a de fortes chances pour que les autorités l’enferment dans un asile, où il crèvera comme un chien. Et nous ne pourrions faire pour l’en extraire. Après tout, c’est ce que tu lui as toujours répété… »
Linus, dans un éclair, se souvint vaguement de ces abominables scènes, et il devint tout pâle : « Et qu’est ce que je lui disais ? »
Isa, dans un regard où l’on pouvait y lire la colère, lâcha : « Les monstres comme lui n’ont pas leur place en ce bas-monde. » Et se fut pire qu’une douche froide, se fut une incompréhension totale : pourquoi l’avait-il laissé faire ? Pourquoi Alouarn n’a-t-il jamais voulu le quitter après tout ce qu’il avait fait ? « Il arrive parfois qu’il vienne encore ici, lorsque le chaudron est trop plein, et qu’il explose… Tu ne l’as jamais su car il n’a jamais voulu que tu le saches. Il ne veut pas que tu t’en ailles mais arrivera un jour où il sera lui, juste lui, sans barrière ni frontière. » Elle se rapprocha de lui et lui murmura à l’oreille : « Tu ne pourras jamais comprendre à quel point Alouarn est extraordinaire dans tout ce qu’il fait, tant que tu n’auras pas compris sa nature profonde. » Elle se releva puis lança : « Bon, il se fait tard, tu devrais rentrer chez toi. Ta famille et tes amis t’attendent. Pour ce qui est des éclaircissements, tu te dois de les faire avec Alouarn. »
Et il repartit en direction de sa maison. Au loin, il pouvait me voir assis sur les marches de la caravane, en train de fumer en compagnie d’Asgeird et de Béralde…
***
Au même moment, dans le campement.
Je commençais à grelotter de froid. Mes vêtements étaient trempés mais je n’arrivais pas à m’extirper de cette vision que j’avais eu de mon frère : est-ce qu’il avait été puni parce que je n’avais pas été assez « normal » ? Parce que j’avais trop été le « monstre hideux » ? Est-ce qu’il allait encore me punir à son retour ? Moi qui pensais que plus jamais il ne lèverait la main sur moi si je me cachais, si je faisais tout pour ressembler aux autres. Je le regardais partir au loin avec Homère et Isa.
Le trio Arthius m’avait connu avant et après ma rencontre avec Linus, mais ils avaient tous les trois tenus leur langue. Ils n’avaient rien dit même s’ils voyaient que je changeais de jour en jour, cachant ma maladie comme je le pouvais. Ils m’avaient supplié de rester comme j’étais, mais mon désir de ressembler aux autres avaient pris le dessus : Grand-Père devait avoir si honte de moi. Une bonne partie de son enseignement était parti à la trappe, me laissant ainsi dans un monde totalement nouveau où je ne comprenais pas les règles du jeu. J’avais beau apprendre, je ne comprenais pas pourquoi c’était ainsi et pas autrement.
Béralde eut toutes les peines du monde à me faire sortir de mon état second. Il savait, il connaissait : c’était le passé qui me rattrapait. Mon cerveau s’était mis en « off » car s’en était trop pour lui. Trop, trop, tellement trop. Non, je ne voulais plus leur ressembler, Grand-Père. Non, non, non, je t’en supplie, reviens me chercher. Je ne veux plus rester ici : on était tellement bien avec Grand-Mère, pourquoi a-t-il fallu que vous partiez ? C’était loin, loin, loin, si loin. Lorsque je commençais lentement mais sûrement à reprendre pied dans la réalité, je commençais à m’agiter. La marmite était pleine, vraiment trop pleine. Asgeird, après avoir invité Orihime à attendre dans le salon, vint à la rescousse de son frère, qui ne savait plus vraiment où donner de la tête. De ses puissantes mains, Asgeird m’immobilisa avec douceur dans la salle d’eau et, d’une voix tout à fait posée, il m’expliqua clairement et simplement la situation, en choisissant bien ses mots : « Ecoute, Alou’, tu ne peux pas rester habiller avec ces vêtements. Ils sont tout mouillés et tu risques de tomber malade. Je vais te lâcher doucement et tu vas te déshabiller calmement. » Il commença à desserrer sa prise : « Voilà, c’est bien. Continue comme ça. » Cela se passa relativement bien si on ne comptait pas les trois fois où j’avais essayé d’assommer Béralde, mes cinq tentatives d’évasion et les quatre fois où j’avais voulu mettre un coup de tête dans les parties d’Asgeird. Je suivis silencieusement mes deux anges gardiens, prenant, au passage, tous les paquets de cigarettes et les boites d’allumettes que je pus. Nous nous assîmes sur les marches extérieures menant à la roulotte, et je restais muet jusqu’à ce que la silhouette de Linus se découpe dans la nuit : j’avais beaucoup fumé. Et, lorsque je me rendis compte que mon grand frère avait été inclus dans le cercle de discussion, je m’empressais de tout cacher dans mes poches.
J’étais pâle, les émotions de cette soirée devenaient bien trop compliquées à gérer pour ma petite tête, ma pauvre petite tête. Devant mon désarroi, Linus tenta bien une approche mais, alors qu’il s’approchait de moi et qu’il levait un bras pour s’appuyer contre les marches pour s’asseoir à mes côtés, je levais le mien en guise de protection en hurlant presque sur un ton suppliant : « Non, pas punir ! Alouarn n’a rien fait aujourd’hui ! » Il y eu quelques secondes de flottements qui me permirent de me lever rapidement : je reculais vers la porte, de façon à ce que je ne perdes jamais de vue mon frère. La peur et l’angoisse se lisaient dans mes yeux. Je perdis l’équilibre et ma tête vint taper contre l’une des marches : un peu sonné, je tentais tant bien que mal de me relever, alors qu’intérieurement, je ne gérais plus rien, plus rien du tout. Je n’arrêtais pas de répéter : « Non, non, non, Alouarn n’a rien fait de monstrueux aujourd’hui. Non, non, non, pas punir. » Linus tenta bien de m’aider à me relever, mais je repris de plus belle, en le suppliant de ne plus frapper encore et encore : « Non, grand frère, non ! Pas taper Alouarn ! Alouarn a été très gentil aujourd’hui ! »
Et je disparu dans la roulotte, sous les yeux ébahis du médecin. Asgeird brisa le silence : « Oui, c’était vraiment comme ça, à l’époque ! » Puis, d’un commun accord, les trois hommes entrèrent dans la roulotte à ma suite. Je m’étais installé, au salon, avec les deux jeunes filles, mais ne tenant pas en place, je partis dés que Linus pénétra dans la pièce. S’entama une discussion entre Orihime et Linus que je n’entendis pas. Je disparus dans ma chambre et attendis que le calme s’installe avant de sortir silencieusement de cette dernière, une grosse boite en bois à la main : elle contenait toutes les lettres que les membre de la famille de Linus lui avaient envoyé sept ans plus tôt et que j’avais pu réceptionné avant qu’il ne les lise. Elles avaient créé tellement de problèmes que je les considérais pour responsable de la haine que me portait Linus : presque systématiquement, une fois lues, Linus replongeait dans l’alcool et m’insultait de tous les noms. Il arrivait encore parfois que certaines lettres proviennent de ces mécréants, mais je m’arrangeais systématiquement pour les récupérer et les enfermer dans la boite à cauchemars. De ce fait, mon grand frère avait cru que les ponts étaient définitivement coupés entre lui et sa filiation, mais il ne s’était jamais douté que j’aurais pu aller jusqu’à lui voler toute cette correspondance. Des voix s’élevaient de la cuisine : Asgeird et Béralde n’étaient toujours pas partis.
Je m’installais en caleçon devant le feu qui crépitait dans la cheminée du salon. Je jetais parfois de petits coups d’œil apeurés vers la cuisine, et vers les escaliers qui montaient à l’étage, de peur que l’on me surprenne : car oui, pour moi, ce que j’étais en train de faire, c’était une très, très, très grosse bêtise, alors que, dans cette réalité qui m’échappait alors totalement, je cherchais juste à me défendre, à me protéger. Non, je ne voulais pas que Linus reparte : je les avais bien entendu, il y a sept ans, ces langues de vipère qui chuchotaient sans comprendre. Grand-Père me répétait que trop souvent qu’il ne fallait jamais tuer : cet acte était le pire des crimes qu’un homme puisse commettre. Mais Grand-Père n’avait jamais connu la boite à cauchemars, oui, cette petite garce qui avait fait pleuvoir tant de coups et de haine, qui m’avait fait rompre la promesse que j’avais faite à Grand-Père car, oui, j’avais pleuré tout ce que je pouvais, dans le noir de ma chambre, seul, caché sous mon lit, l’angoisse et la peur me tenaillant le ventre, et je priais les dieux pour que le jumeau maléfique de Linus ne me trouve jamais. Là dedans, j’y avais enfermé tous les montres qui avaient assailli mon frère, mais je pouvais aussi y trouver tous ces blessures et ces hématomes que j’avais copieusement reçu pour m’être comporté comme un monstre ; toutes ces heures que j’aurais du passé avec Linus et que l’alcool m’avaient volé : le médecin était à moi, juste à moi, rien que pour moi. Et si je l’ouvrais ? Est-ce que tout ça s’envolera et prendra possession de ces lieux que j’avais vaillamment protégé contre ces assaillants ? Est-ce que les vieux démons allaient ressurgir du passé pour reprendre possession du corps de mon bien-aimé ? Non, non, non, je ne voulais plus jamais, jamais, jamais revoir cette haine dans les yeux de Linus. Je ne voulais plus être le vilain petit canard. Moi aussi je voulais que l’on m’aime pour ce que j’étais. Et le couvercle se souleva, d’abord doucement, puis finit par tomber au sol.
Je sortis les lettres d’abord une par une : je les poignardais consciencieusement avec un pieu que j’avais taillé à l’aide d’un couteau de la cuisine sur un de mes vieux crayons de papier, puis je les jetais dans le feu. Je finis par les prendre par liasses, déchainant toute ma colère sur ces odieux et misérables félons. Je regardais avec un malin plaisir ces feuilles de papier se consumer dans l’âtre. Alertés par l’odeur de papier brûlé et l’épaisse fumée qui se dégageaient du salon, j’entendis des pas se précipiter vers moi : Linus se figea lorsqu’il reconnu l’écriture sur tous les parchemins qui se trouvaient étalés devant moi. Pris de panique, je les attrapais rapidement, et finis de les mettre dans la cheminée. Béralde hurla : « Mais qu’est ce que tu fais ? Arrête ! Tu vas foutre le feu à la roulotte. » Alors que j’attrapais un nouveau tas, Asgeird immobilisa mon bras avant qu’il ne balance ces écrits dans l’âtre. Il fut surpris de l’agressivité dont je fis preuve, et j’échappais bien vite à son emprise, continuant ma besogne. Des morceaux de papier enflammés se mirent à voler un peu dans tous les sens à cause des mouvements brusques que je faisais autour du feu : le tapis se trouvant non loin de là commença à sentir le roussi puis, prit feu. Béralde fut réactif et attrapa une couverture pour tasser les flammes qui avaient commencé à tout dévorer alors qu’Asgeird tentait, tant bien que mal, de me garder plaquer contre le sol.
Je me débattais comme un beau diable, hurlant à pleins poumons : « Non ! Il faut que je finisse de combattre les montres ! Non ! Ils vont s’échapper ! Lâche-moi ! » J’entraperçus mon frère qui s’approchait dangereusement de ces démons, et je m’agitais de plus belle pour échapper à l’emprise d’Asgeird : un mouvement violent de ma part lui fit perdre l’équilibre et il se cogna brutalement la tête contre le rebord de la cheminée. Il perdit connaissance pendant quelques minutes. Il n’y avait plus que moi, moi et cette mission à terminer pour sauver Linus : tout ceci avait été très loin dans ma tête, et j’avais eu sept années, sept longues années pour ruminer toute cette haine que l’on me portait parce que j’étais différent. Je n’avais rien demandé au monde, mais il était venu à moi, frappant dés ma naissance à la porte, et m’avait pourri la vie. Non, je ne voulais plus avoir mal. Je ne voulais plus que mon frère ait mal. Je me jetais sur les lettres les plus proches de Linus et les déchirais en morceaux : ces derniers étaient si petits qu’il aurait été impossible d’en faire un puzzle pour les reconstituer et lire les messages qui avaient été inscrits dessus. Après les avoir bien correctement piétinés, je me baissais et commençais à les manger un par un, pour être sûr que les démons qui se trouvaient à l’intérieur ne puissent jamais, jamais, jamais retourner dans la tête de mon frère. Béralde me supplia d’arrêter et les gestes violents que je faisais pour qu’il reste loin de moi, le firent battre en retraite. Dans la précipitation, j’avais mis dans ma bouche tout ce que je pouvais mais, il s’avéra que ce trop plein était en train de m’étouffer.
Ce fut par je ne sais quel miracle que Linus sortir de sa léthargie, et se précipita vers moi pour me faire cracher ce que j’avais dans la bouche. Il eut toutes les peines du monde à m’approcher car, persuadé que, ayant bu il y a quelques heures seulement, les démons présents dans ces lettres aient repris possession de lui, et qu’il était donc venu me frapper pour me tuer. Au bord de l’asphyxie, Asgeird, que Béralde avait réussi à réveiller entre temps, m’attrapa par derrière, et réussi à me faire vomir la plus grande partie des morceaux de papier que j’avais ingurgité. Il y eut quelques instants de flottements, ce qui permit à tout le monde de reprendre son souffle, avant que l’affrontement final ne se déclenche. Il ne restait plus grand chose de la correspondance mais moi, j’avais bien remarqué ces vicieux petits connards avaient réussi à se cacher dans le fond de la boite à cauchemars. Ne sachant ce que j’avais fait de mon pieu improvisé, je me jetais sur l’un des outils en fer qui permettait de remuer les braises dans l’âtre et entrepris de poignarder ces derniers vestiges, des larmes de rage coulant sur mes joues. L’instrument, ricochant souvent sur les bords de la boite, m’entaillait, parfois profondément, les mains. Béralde et Asgeird se jetèrent sur moi alors, qu’après avoir étalé ce qui restait des lettres sur le sol, je continuais à leur infliger de sérieuses blessures avec mon arme improvisée. En cet instant, tout était mélangé dans ma tête : je me devais être ce chevalier vengeur. Fatigué, je frappais à l’aveuglette, me blessant parfois au passage de cette faucheuse. J’hurlais, je me débattais. Ils me plaquèrent contre l’un des murs, loin de tous ustensiles que je pourrais utiliser pour blesser quelqu’un. La secousse provoquée par la rencontre de mon dos avec le mur, me fit gémir de douleur : je sentis toutes mes vieilles blessures mugir de souffrance.
C’est alors que je sentis des mains chaudes, des doigts paisibles, rassurants, pénétrer ma carapace de fureur et de haine. Petit à petit, mes sentiments colériques s’envolèrent : Asgeird et Béralde me lâchèrent, une fois qu’ils se furent assurer que ni Linus ni moi ne courraient de danger. Et je m’effondrais dans les bras de mon grand frère, qui continuer doucement à me caresser. Nous restâmes longtemps ainsi, je ne voulais pas que cette étreinte sans aille, je la voulais pour moi, juste pour moi, rien que pour moi. Linus vint alors me murmurer à l’oreille : « Viens, mon grand, on va finir de brûler tout ça ! » Lorsqu’il vit ce sourire illuminait mon visage et cette lumière de joie brillait dans mes yeux, nous sûmes tous les deux que le temps de la terreur était finie, finie pour de bon, finie pour toujours. Symboliquement, Asgeird et Béralde vinrent nous aider à terminer cette pénible besogne qu’était la tuerie de tous ces démons. Et c’est le sourire aux lèvres que nous primes place dans les fauteuils et canapés du salon, regardant d’un air satisfait les derniers morceaux se consumaient dans l’âtre. Avant que tout le monde n’aille se coucher, Linus inspecta les blessures de chacun. Il vint alors s’excuser auprès d’Ohatsu pour tout ce remue-ménage et lui promit que ce n’était pas tous les soirs comme ça : il semblerait néanmoins que la mauvais étoile qui nous suivaient depuis plusieurs semaines se soit éloignée… Nous nous trompions tous très lourdement. Il montra sa chambre à la jeune demoiselle, puis passa voir si tout allait pour le mieux pour notre seconde invitée, demoiselle Orihime.
Il salua sur le pas de la porte les deux frères Arthius qui s’en retournaient à leur campement, avant de venir me voir dans la chambre. J’étais recroquevillé dans un coin, un calepin à dessin sur mes genoux : concentré sur mes tracés, je ne le vis qu’au dernier moment, et je me raidis légèrement à son contact, avant de me détendre, laissant place à un grand soulagement. Linus s’assit à côté de moi et me demanda : « Qu’est ce que tu dessines, mon grand ? »
Je m’humectais les lèvres avant de lui répondre : « Je clos l’histoire des démons. Tu veux que je te raconte ? » Et c’est ainsi que Linus apprit un pan entier de son passé : il eut honte de ce qu’il avait fait, mais à travers les mots du petit frère que j’étais, il trouva alors une sorte de paix intérieure, certes fragile, mais qui ne demandait qu’à grandir avec le temps. Il vérifia alors une dernière fois mes bandages avant de me faire mettre en pyjama. Je me glissais sous mes couvertures, et, alors qu’il allait partir, je le sollicitais avant de m’endormir : « Est-ce que je pourrais avoir un petit bisous de bonne nuit, s’il te plait ? » Il revint vers moi, et nos lèvres s’effleurèrent d’abord avant de se rencontrer avec passion. Je l’attirais contre moi, passant mes bras autour de sa taille, avant de le faire basculer de telle façon que je me retrouve au-dessus de lui : « Dis, tu ne voudrais pas rester avec moi, cette nuit ? » Il accéda à ma demande avec une facilité déconcertante, me demandant simplement de le laisser se changer. Lorsqu’il revint, je m’étais assoupi : il me rejoint sous les draps, après avoir laissé une petite lumière allumée, histoire que les monstres des livres ne viennent pas se cacher sous le lit pendant la nuit !
Alors qu’une douce odeur de thé venait me chatouiller les narines, un hurlement strident se fit entendre : il provenait de l’extérieur. Linus, qui s’était installé à mon bureau, une tasse de ce fabuleux breuvage à la main, leva les yeux du traité de sciences qu’il était en train de feuilleter. Il se leva, après m’avoir ordonner de rester à l’intérieur, et se dirigea vers l’attroupement qui était en train de se former au centre du campement. Les conversations allaient bon train et tous comprirent rapidement la situation critique dans laquelle nous nous trouvions. Nous espérions tous que les autres festivaliers finissent par prévenir les autorités, où n’importe qui d’un peu censé : ce n’était pas humain de laisser les gens crever de faim, tels des charognes. Apercevant Orihime au loin, il se dirigea vers elle et, après l’avoir saluée, lui demande poliment de rentrer : « Nous ne pouvons rien faire pour le moment. Et ce n’est certainement pas en vous laissant mourir de froid que nous allons trouver une solution. » Il l’invita à le suivre d’un geste simple mais autoritaire. Alors que la porte se refermait derrière les deux protagonistes, Linus demanda à la demoiselle : « Avez-vous vu Ohatsu ? Je ne l’ai pas encore vu ce matin. »
M’étant tranquillement installé devant l’âtre, complètement nu, je demandais : « Qu’est ce qui se passe ? Pourquoi tant de bruits ? »
Linus, gêné devant une telle situation, se décida à venir s’installer à côté de moi, après avoir murmuré à Orihime : « Surtout, ce n’est pas ce que vous croyez ! » Nous contemplâmes en silence le feu, avant que mon frère me demande : « Alou’, pourquoi est-ce que tu n’as plus ton pyjama ? »
Très sûr de moi, je lui répondis du tac au tac : « Et bien, je voulais m’habiller mais, après réflexion, je me suis dit que ça serait dommage de ne pas profiter du feu, alors qu’il fait si froid dehors. Du coup, je suis venu me faire bronzer ! » Linus avait quelque peu du mal à suivre ma logique, malgré les sept ans d’habitat commun. Devant son air perplexe, je continuais : « Bah quoi ? Si on suit bien la logique des choses, le feu, c’est jaune et chaud comme le soleil, alors pourquoi ça ne pourrait pas aussi me faire bronzer ? » Ah, c’était donc ça !
Linus rétorqua gentiment : « Et sinon ? Ça ne te dirait pas de mettre un caleçon pour cacher tes parties ? »
Je lui lançais, scandalisé : « Ah bah non, si je mets un caleçon, mon sexe ne va pas profiter du bronzage spécial maison. Et puis, ça serait vraiment dommage d’avoir des marques : tu sais, grand frère, aujourd’hui, le bronzage, c’est tout un art ! J’ai lu dans un magazine très populaire que le bronzage uniforme, c’était super méga tendance. Non, mais en plus, tu imagines, si je me retrouves au lit avec quelqu’un, il va se foutre de ma gueule si je suis rouge d’un côté et blanc comme un cul de l’autre ! »
Linus, ayant du mal à ne pas rire face à cette logique imparable, il me lança : « Tu comptes me ramener quelqu’un dans ton lit dans les jours à venir ? »
Je réfléchis quelques instants avant de répondre : « Non, pas vraiment ! » Avant de continuer précipitamment : « Mais on ne sait jamais, hein ! Je vais rester encore un peu pour être sûr ! » Puis sur un ton des plus innocents : « Et puis, avoue que je serais plus canon avec une peau toute bronzée. Je suis presque sûr que tu ne diras jamais non à un corps de rêve comme le mien, donc, faut que je l’entretienne. »
Linus, fronçant les sourcils, m’interrogea : « Serait-ce une invitation ? » Je lui répondis avec un grand sourire, et lui de me dire : « Allez, au lieu de raconter des conneries, va t’habiller. On a des choses plus importantes à régler aujourd’hui. » Je me levais, et alors que j’allais m’enquérir une nouvelle fois de la situation, il me prit de vitesse : « Toutes les questions que tu voudras, mais seulement quand tu porteras une tenue descente. » Je saluais Orihime d’un signe de la main, et repartis tranquillement vers ma chambre. Linus proposa alors de préparer du thé pour tout le monde, en espérant que les Anciens trouvent une solution pour que la situation se débloque car, d’ici ce soir, il n’y aurait plus rien dans les placards, et là, ça commencerait à devenir vraiment ennuyeux dés demain matin.
Vers les midis, une délégation de la ville composée des plus hautes autorités de cette dernière et accompagnée d’un régiment lourdement armé, pénétra dans le campement : les festivités étant alors complètement bloqués, et les autres comédiens refusant catégoriquement de se produire en spectacle face à cette injustice, on avait décrété qu’une réunion d’urgence entre les deux parties était nécessaire pour que des explications et des éclaircissements soient apportés à cette pénible situation. Tout se déroula sur la place du campement…
Sujet: Re: [-16]Le prix à payer pour un peu de sécurité (PV Ohatsu et Orihime) Mar 2 Sep - 15:18
Ohatsu Takumi
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Titre : Prettiest Queen Feuille de personnage Maîtrise Magique: (7310/35000) Mérite: (300/400)
Histoires, contes et légendes ♫
★ Magnoria
Feat
Alouarn Grimgorson ~
...
Danger ? Mais j’aime le danger, je ris du danger, ah ah ah!
Ils étaient partis, elle les avait fait fuir, tous sans exception … Par contre, la troupe semblait l’accepter tel qu’elle l’était et cela, lui fit chaud au cœur. Elle commençait à comprendre le sens de la phrase que Linus lui avait dit la veille. « J’espère que vous n’avez pas peur de la différence. » A vrai dire, la seule différence qui fait peur à la constellationniste, c’est la sienne … Elle se sentait différent des gens, de ce monde et se disait même parfois qu’elle n’y avait pas sa place. Elle fut félicitée pour sa bravoure et sa détermination. Elle rougissait sous les acclamations et les compliments, ne s’attendant pas vraiment à une telle réaction de leur part.
Elle lâchait un soupire de soulagement. Tandis qu’elle allait rejoindre Alouarn et ses amis. Assise en tailleur, elle les regardait. Alouarn ne semblait pas dans son meilleur état, Linus encore moins. Elle baissait un peu la tête, laissant son regard divaguer sur le sol, tandis qu’une nouvelle arrivante fit apparition. Elle manquait de tomber. Ohatsu se levait précipitamment pour la rattraper, mais on fut plus rapide qu’elle. La jeune femme avec de magnifique cheveux de jais, ses yeux, aussi vert que les plus pures des jades fit rougir Ohatsu lorsqu’elle croisait son regard. La jeune femme racontait sa mésaventure avec le capitaine de la garde. La mage serrait les dents … Comment un monstre tel que lui pouvait être capitaine de la garde ?! L’hybride disparut, ayant atteint la limite du temps d’invocation. Ils étaient loin de la troupe, pour le moment, la mage n’avait aucune raison d’aller le trouver et de lui faire manger ses organes reproductifs… Mais elle lui souhaitait jamais de croiser sa route.
Finalement, la jeune femme s’approchait d’elle. Respectueusement, elle s’inclinait devant Ohatsu. Elle écarquillait les yeux, rougissant légèrement.
▬ «Je … je … je euh … je … je … »
La mage semblait perdre tous ses moyens, elle se tortillait sur elle-même, aucune phrase de plus de trois mots ne sortaient de sa bouche, heureusement, on vient à sa rescousse.
▬ «Orihime, je te présente Ohatsu Taumi. Ohatsu, je vous présente Orihime Katsura. Elle est invitée chez nous depuis que nous l'avons aidée. »
Telle une enfant, elle jouait avec ses mains sur ses cuisses. Elle détournait le regard, n’osant regarder la jeune femme dans les yeux, son regard émeraude l’intimidant.
▬ « Je .. je suis … enchantée de .. de faire votre connaissance Katsura-san … »
Elle avait prit son courage à deux mains et respirait fortement après avoir prononcé cette phrase banale. La belle jeune femme, se tenait le ventre, tandis que sous elle, le blanc s’évanouissait pour laisser place à un rouge écarlate. Ohatsu écarquillait les yeux, visiblement inquiète. Heureusement, la jeune femme fut prise en charge assez rapidement. Ohatsu décidait de prendre congé, voulant se reposer un peu, récupéré totalement sa magie au cas où ils auraient l’idiote idée de revenir.
La mage rejoignait donc le salon, quelques instants après, Orihime la rejoint. Les deux jeunes filles se retrouvaient seules.
▬ «Vous … Vous êtes une mage n’est-ce pas ? »
Le silence s’était installé entre les deux femmes, pour une raison qu’elle ignorait, cette fille l’intimidait, pour ne pas créer un malaise, elle avait tenté de le briser, entamant une petite discutions.
Soudainement, Alouarn les rejoint dans la pièce. Il ne tenait absolument pas en place. Surprise, elle se levait et s’approchait du jeune homme.
▬ «Alouarn … Tout va … ? »
Elle n’eut pas de réponse, Linus entrait dans la pièce faisant fuir Alouarn. Ohatsu interrogeait Linus du regard, ne sachant pas ce qu’il s’était passé. Orihime et Linus parlaient entre eux, tandis qu’Ohatsu regardait vers la porte de la chambre d’Alouarn, inquiète de son état… Finalement, après que le calme soit revenu dans le salon, Alouarn fit son apparition, très peu vêtu. Il s’installait devant la cheminé, tandis qu’Ohatsu discutaient avec quelques personnes dans la cuisine, calmement.
Tandis qu’elle racontait l’une de ses histoires à la petite bande, la constellationniste s’arrêtait en plein milieu d’une phrase. Elle fronçait les sourcils et humait l’air, une odeur bizarre s’emparant de la pièce.
▬ « Ca sent le brûler … vous faites cuir quelque chose ? »
Tous se regardèrent et se précipitèrent dans le salon pour surprendre Alouarn. La jeune fille les suivaient. Ce dernier semblait mettre le feu à des papiers, se déchainant sur ses derniers, comme si ces bouts de papier étaient ses pires ennemis. La jeune femme comprenait pas … Il semblait si mal, il semblait haïr ces choses, comment peut-on haïr autant du simple papier ? S’en suivit une petite bagarre, Alouarn voulait détruire ces choses à tout prix et sans prendre garde, le tapis de la roulotte prit feu. Ni une ni deux, Ohatsu attrapait la première couverture qui lui passait sous la main, elle l’envoyait à Béralde, plus près des flammes qui commençait déjà à grandir, pour qu’il puisse les étouffer.
C’était assez … impressionnant. Impuissante, Ohatsu ne savait pas quoi faire pour aider Alouarn et les autres, elle ne le connaissait pas, elle ne savait pas comment réagir avec eux, avec lui … Asgeird percutait le bord de la cheminée. Son corps manquait de s’effondrer au sol. D’un bond agile, la jeune femme se précipitait vers lui pour lui éviter de rencontrer de près le tapis. Elle le rattrapait dans ses bras, manquant elle aussi, de tomber. Tombant sur ses genoux, elle plaçait Asgeird contre le mur, restant à ses côtés pour tenter de le réveiller avec Béralde. Elle ne savait pas ce qu’il se passait avec Alouarn dans son dos, toute de fois, elle fut alertée par ses forts toussements, ses sifflements, il s’étouffait !
▬ Asgierd !!! Réveille toi !!!»
Sa voix parvient enfin à l’esprit du jeune homme tombé dans les pommes. Voyant la détresse de son ami, il se précipitait vers lui pour lui faire retirer ce qu’il avait mit dans la bouche. Après de rudes efforts, il finit par régurgiter tous les petits morceaux de papier. Tous récupéraient leur souffle… Un répis, le calme juste avant la tempête, puisqu’Alou’ ne semblait pas vouloir s’arrêter là. Il se munit d’un des outils de cheminer pour continuer à martyriser, ce qu’Ohatsu pouvait à présent voir, des lettres. Qu’étaient-elles ? Pourquoi tant de rage contre ses lettres ? Il se blessait ! Ohatsu voulu se précipiter vers lui, pour le faire cesser mais on la devançait, de plus, elle ne savait pas comment y faire pour pouvoir venir près de lui sans se prendre un coup de fer. Finalement, il fut plaquer contre le mur et Linus réussit à le calmer… La jeune fille en fut soulagée. Tout se calmait et finalement, tous allèrent bruler les restes de papier ensemble.
Totalement impuissante et inutile comme d’habitude. Le reste de la soirée, Ohatsu restait silencieuse, gardant pour elle ses impressions … Des doutes s’emparaient de son esprit. Allait-elle réellement pouvoir tous les protéger ? Etait-elle assez puissante ? Plus le temps passait, plus elle en doutait, elle doutait de ses capacités, de son savoir et même de sa magie. Peut-être qu’au final, elle ne serait qu’un fardeau de plus pour cette troupe, pire qu’elle les mettrait elle-même en danger !
▬ «Je m’excuse pour ce remue ménage … Ne t’en fais pas, ce n’est pas tous les soirs comme cela. »
Linus sortit la jeune mage de ses idées noires. Elle relevait la tête, sortant de ses pensées et s’efforçait de sourire à son interlocuteur.
▬ « Ce … ce n’est rien voyons, il n’y a pas de quoi s’excuser. Je … Je vais vous laissez si vous le voulez bien … Je fatigue. »
A vrai dire, elle avait surtout besoin d’être seule et de réfléchir. On lui montrait sa chambre et elle s’y réfugiait. Déshabillée, elle avait troqué ses vêtements de jour pour un petit short cyan et un débardeur, assez ample et dans lesquels elle s’y sentait bien. Elle s’était allongée dans le lit, les mains derrière la tête, regardant le plafond, des tonnes de questions lui trottant la tête. Des questions qui la déprimait au plus haut point et qui lui faisait peur. Et si elle n’y arrivait pas … ? Que ferait-elle ? Prenant la couette contre elle, dans ses bras de la même manière qu’on prend une peluche, son corps se repliait sur lui-même, tandis que de ses paupières fermées, plusieurs larmes tombèrent, avant qu’elle n’éclate dans des sanglots qu’elle tentait de garder silencieux autant que faire ce peut. La fatigue eut raison d’elle et l’entrainait dans les bras de Morphée.
Le lendemain, elle se levait en même temps que le soleil, bien avant tout le monde dans la roulotte. Avec le moins de bruit possible, elle sortit de l’habitation. Une fois dehors, l’adolescente étirait la totalité de ses muscles dans un long soupire. La soirée de la veille avait été agitée, tout autant que sa nuit. Quelques cernes étaient présents sous ses yeux rosés.
▬ « Bonjour Ohatsu, bien dormi ? »
▬ « Bonjour ... ? »
▬ « Oh! Tu ne me connais certainement pas, mais toi, tout le monde ne parle que de toi depuis ton arrivée. Je m'appelle Homère, je fais parti de la troupe d'Alouarn chez qui tu vies en ce moment. Ca te dit de m'accompagner ramasser du bois pour faire un peu plus connaissance ? »
Tous les deux allaient dans les bois alentours, chercher quelques bûches pour la cheminée. Durant leur quête, ils échangèrent quelques banalités pour faire ample connaissance. Une fois assez de bois ramassé, Homère proposait une tasse de thé à la jeune femme qui acceptait bien volontiers pour se réchauffer après avoir passer les premières heures du jour dehors.
Lorsqu'ils étaient revenus au campement, ils allèrent donc boire une tasse de thé bien chaude et surtout bien méritée. Mais alors que la jeune femme portait le breuvage à ses lèvres, un crie la surpris, lui faisant renversé le contenu brûlant sur elle. Elle grimaçait un petit peu, tandis qu'Homère s'était empressé d'éponger le thé.
▬ « Ca va, tu ne t'es pas brûlée ? »
Les dents serrées de douleur elle remerciait son hôte et lui certifiait que tout allait bien. Une fois les vêtements plus où moins épongée elle se relevait afin de voir d'où venait ce cri. Elle sortit de la roulotte d'Homère en demandant ce qu'il s'était passé.
▬ « Un blocus a été mis en place autour du campement, plus rien ne rentre plus rien ne sort ! »
▬ « Pardon ??! »
Elle regardait la jeune fille, aux cheveux blonds qui avait répondu à sa question et qui était probablement la source de ce crie d'effroi. Ohatsu pestait intérieurement, elle ne savait pas comment elle allait gérer cela, ni même si elle en était capable. Elle allait donc récupéré le bois ramassé un peu plus tôt pour Alouarn et Linus et retournait à la roulotte où elle avait élu domicile le temps de sa mission ...
Lorsque Ohatsu revenait dans la roulotte, les bras chargé de petits bois pour alimenter la cheminé de Linus et d’Alouarn, elle vit ce dernier, nu comme un ver. Immédiatement, la constellationniste prit une couleur pivoine, les rouges s’enflammèrent tandis qu’elle écarquillait les yeux.
▬ « Euh .. euh … pourquoi … il y a .. un Alouarn … tout .. tout … tout nu ? »
Elle laissait tomber le chargement de ses bras à terre sous l’effet de la surprise. Elle plaçait ses mains devant ses yeux et timide, elle se retournait, tandis que s’ensuivit un débat très intéressant sur le bronzage au coin du feu. Alouarn argumentait sa tenue sur le fait de ne pas vouloir avoir de marque. La mage jetait un coup d’œil à ses épaules, une marque de maillot était visible sur son bronzage, lorsqu’elle était à Crocus, au parc aquatique… Doucement, toujours intimidée par la situation, elle ramassait le bois tombé a terre...
Une heure plus tard, aux alentours de midi, quelques nouvelles informations tombèrent. Les autorités pénétraient le campement et ils n'étaient pas venu les mains vides, tous étaient lourdement armés. Depuis la fenêtre de la roulotte, Ohatsu les regardaient déambuler dans le campement. Franchement ... Autant de moyen simplement pour une petite troupe de comédien ambulant ?! Elle hallucinait. Elle savait toutefois qu'elle ne pourrait pas s'occuper d'autant de gens. Elle jetait un coup d'oeil à ses clefs, cherchant une faille, un plan... Quelque chose ... Mais rien ne lui venait en tête. Elle espérait que Linus et les autres trouveraient une solution.
Sujet: Re: [-16]Le prix à payer pour un peu de sécurité (PV Ohatsu et Orihime) Dim 21 Sep - 3:29
Orihime Katsura
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Titre : Attaque bébéfaceporte ! Crédit : Yuukiël Feuille de personnage Maîtrise Magique: (4400/35000) Mérite: (150/160)
Otages,Aidons les
La Défense, instance publique, liée à l'Etat, ayant pour but de protéger le peuple. La Défense, constituée de gardes, de capitaines, de soldats, c'était pourtant les gentils, les protecteurs. Mais la gangrène existe même dans ces groupes importants de la société, comme il était possible de le voir avec le Capitaine, cet ignoble être, ou...
♦
Alors qu'Orihime était dehors, dans la neige, sous le joug du froid, pieds nus dans la poudreuse, elle entendait le Hérault rapporter ce qui avait été décidé en "Haut Lieu". Le blocus ne devait concerner que la troupe de Comédiens, et chacun des touristes, ou autres individus n'appartenant pas au cortège devait immédiatement quitter les lieux. Alors, très vite, une dizaine de personnes se sépara des rangs formés, afin de quitter la zone dangereuse. Orihime, elle, bien que non festivalière, resta à la place qu'elle avait choisie, et voulut écouter le reste, inquiète, lorsque Linus vint la chercher, lui ordonnant presque de rentrer dans la roulotte. Le froid ayant contaminé tout son corps fragile, elle accepta, ayant cette impression, depuis quelques jours, qu'elle était une enfant, obligée d'écouter les adultes... Ainsi, elle rentrait, quelques minutes avant qu'Ohatsu et Homère ne le fassent...
C'était avant de me coucher, avant cette terrible journée, que j'appris à la connaitre... Du moins, que je lui parlais, plutôt. Elle, la gracieuse, la belle Ohatsu Takumi. J'étais encore assis dans le canapé, qu'elle arrivait, et, après quelques minutes durant lesquelles je cherchais un sujet de discussion, elle me posa une question à laquelle je ne m'attendais pas du tout. - Vous … Vous êtes une mage n’est-ce pas ? Je fus assez surprise, pour ne pas dire "totalement". Je l'avais rencontrée une petite demi heure auparavant, et déjà, elle devinai que j'étais mage. J'étais à la fois impressionnée et intimidée. - Euh... Euh, oui, effectivement, mais sûrement bien moins forte que vous, si vous avez été engagée pour défendre le convoi. J'avais évidemment été mise au courant, lorsque Linus avait recousu ma plaie. Ohatsu Takumi, la seule mage qui avait accepté une offre pareille... Finalement, elle était l'une des seules mages ayant un coeur...
A peine était elle entrée dans la caravane en compagnie de Linus, que la première vision qui s'imposa à elle fut celle d'Alouarn, entièrement nu, sur le canapé. Elle écarquilla les yeux, bredouillant quelque chose d'incompréhensible. - Eh ?! Pourquoi Alouarn est tout nu ? Elle détourna le regard vivement, et, pour cela, se retourna complètement, et ce fut à ce moment que son regard croisa la belle à l'entrée, qui rougissait de la nudité de l'homme aux cheveux rouge. Ohatsu... Elle était accompagnée d'Homère, et avait créé un petit fracas en faisant tomber tout le bois qu'elle semblait avoir amassé. Alors, tandis que la femme aux cheveux roses regardait les marques de son maillot de bain, Orihime, elle, rougit. Jamais elle n'avait porté de maillot de bain, ayant vécue dans le désert. La chaleur, elle connaissait, mais la plage, elle ignorait. Elle s'empressa cependant de ramasser une partie du bois tombé à terre, tandis que le fracas des armes se faisait entendre dehors : les soldats arrivaient, pénétraient ce lieu, pour surveiller les comédiens. Les heures à venir allaient être très sombre...
Un maillot de bain ? Te souviens tu seulement en avoir porté un ? Je me rappelle des courtes tenues, pour éviter de trop suffoqué, par temps de sécheresse, mais jamais, au grand jamais, nous n'avons eu recours à un bikini... Et le fait que même elle vérifie ses marques, cela m'a... troublé... Je ne sais pas comment le dire... Je crois que... Je crois qu'elle... Je ne sais pas... J'étais... J'étais attirée... Je me suis empressée de regarder ailleurs, de honte qu'elle remarque que je l'observais, sentant mes joues roses... Et aussitôt que le bois était installé dans la réserve, je me rappelle avoir voulu m'enfermer dans ma chambre, quelque peu... honteuse... Sans pour autant pouvoir le faire.
- En vertu des pouvoirs qui me sont conférés, j'ordonne à Alouarn Grimgorson de se rendre immédiatement, et de se constituer prisonnier. Et je proclame que toute personne lui venant en aide, sera accusé de complicité envers un hors la loi, et sera punie elle aussi. Cette voix qui résonnait au travers d'un mégaphone était connue de tous, dans la roulotte. Le Capitaine de la garde. Vengeance préparée, il avait réussi à obtenir un mandat, lui permettant ce blocus, en pretextant qu'un dangereux criminel était caché par les festivaliers. - ALOUARN GRIMGORSON, Je t'ordonne de sortir de ta tanière IMMEDIATEMENT ! Rage, Colère, Haine. Le Gradé était visiblement rancunier. - LINUS BAXTER, ASGEIR ARTHIUS, OHATSU TAKUMI, Etat donné vos actes contre la cité, contre le corps de la Garde, et au vu de votre complicité avec l'accusé Grimgorson, Je vous ordonne de vous rendre sur le champs. Et, dans un rictus, il aouta - Sans quoi, vous causerez la mort de nombreuses personnes. En effet, cette infâme personne avait déjà réuni, et capturé une dizaine de musiciennes, comédiennes, festivalières, et comptait bien réussir ce qu'il n'avais pas pu faire, la veille, à Orihime... avant de les supprimer.
Tout s'écroula en quelques secondes. Nous étions perdus. Je pouvais voir de la fenêtre le Capitaine trainer une jeune fille dans sa tente, et je ne pouvais qu'imaginer quels terribles supplices elle allait endurer. Et toute idée de révolte, ou d'attaque, était impossible... Il y avait tout un régiment qui n'attendait que les ordres du commandant pour mettre à feu et à sang le convoi.
Aussitôt l'appel des "accusés" terminé, Orihime se retourna, pour voir comment ils le prenaient. Evidemment, le fait qu'Alouarn soit entièrement lui était sorti de la tête, et elle évita de le regarder, fermant presque les yeux, pour que, finalement, ses pieds toujours nus glissent sur un bout de bois toujours à terre, et qu'elle ne chute, tombant sur Ohatsu. Rouge, elle bredouilla quelques excuses, évitant de la regarder dans les yeux, de se retrouver déstabilisée par le rose surprenant des pupilles de la constellationniste. - Je... Excu... Excusez moi...
Linus fut le premier à réagir, finalement. - J'y vais. Sur ces simples mots, il entreprit de quitter la caravane, mais Homère l'attrapa par l'épaule. - Linus, ne fais pas de conneries. Que crois tu faire ? Jouer les héros ? Mais ce n'est pas toi qu'il veut, c'est Alouarn, et tant qu'il ne l'aura pas, l'option "héros" est inenvisageable. Et puis je te rappelle qu'il recherche aussi Asgeir et Ohatsu. Ce n'est qu'une histoire de vengeance. Ayant réussi à capter l'attention du médecin, il enchaîna. - De plus, Il ne s'est pas adressé à notre roulotte, mais à l'ensemble. Il ne sait pas où nous sommes. Ne lui montre pas quelle est la bonne roulotte en sortant. Alors maintenant, calme toi, et trouvons un moyen de s'en sortir. Et toi, Alouarn, va t'habiller, sinon, nous perdrons Orihime, maladroite comme elle est. Toujours dans les bras d'Ohatsu, je rougis, et me redressai vivement, non sans quelque tiraillement, à cause de mes points de suture. Pourquoi m'avait-il ajouté à cette phrase ? Ne pouvait-il pas tout simplement lui dire de s'habiller ? Etait-il vraiment obligé de passer par moi ? Je voulus rétorquer, mais vu la gravité de la situation, je décidai de passer à autre chose. - J'ai un plan.
Après quelques minutes, qui servirent au changement de tenue du principal "accusé", Homère, Orihime, Ohatsu, Alouarn, et Linus étaient assemblés autour du feu doux, qui avait brûlé le soir d'avant, à l'insu de la mage aux yeux émeraude, qui avait dormi durant tout ce temps. Le but était simple : Il se divisait en deux parties. La première consistait à libérer les pauvres filles qui, tour à tour, étaient forcées de satisfaire les folles pulsions du Capitaine; tandis que la deuxième était de lever le blocus. Cependant, le plan, lui, était difficile à mettre en oeuvre, et incomplet. - Nous ne pouvons pas nous permettre de tous vous livrer. Mais nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre la mort, et la souffrance. Il faut que nous arrivions à trouver une faille. Le principal problème est, selon moi, que nous sommes piégés dans la roulotte. Si nous en sortons, nous montrons à l'ennemi quelle maison attaquer. Alors... - Je peux y remédier. Tous regardèrent Orihime, interloqués. Dans le petit groupe, seuls Ohatsu et Linus savaient que la jeune fille était mage, mais aucun ne connaissait le type de sa magie. - Le principal problème, comme tu dis, c'est la façon de sortir de la caravane, ou de communiquer. Mais nous savons quelque chose. Ils nous ont donné une information... Regardez autour de la roulotte... Voyez vous des soldats de partout ? Oui, sauf à l'arrière, étant donné qu'il n'y a pas de fenêtre à cet endroit. Vu le nombre de gardes qu'ils ont mobilisé, il ne vont pas surveiller une sortie improbable par l'arrière... Linus interrompit le monologue explicatif. - Orihime, il est hors de question de faire un trou dans notre mais... - Laisse moi finir s'il te plait. Je disais donc, ils ne surveilleront sûrement pas l'arrière de la roulotte, ce qui va nous être profitable. Car nous allons passer par là. Ensuite, une fois dehors, il nous faudra, chacun, étourdir les gardes, en profitant de l'effet de surprise. Seulement, nous ne pouvons tous les battre comme ceci, mais cela, nous nous en foutons. Nous allons seulement mettre K.O. les quelques uns qui surveillent les rares fenêtres les plus à l'arrière de chaque roulotte. Ainsi, il nous sera possible de nous réunir, afin d'attaquer, ou de cacher. Et, sous forme de petits groupes, nous pourrons les amener à relâcher les otages, avec une monnaie d'échange, afin d'éviter qu'ils les égorgent. C'est pour cette raison que l'une des personne des petits groupe devra être camouflée, et de la même taille qu'Alouarn, qui, lui, sera caché dans l'une des cachettes secrètes. Nous pourront ainsi, chacun des groupes, si besoin, que nous venons livrer Alouarn. Et pour rendre cela encore plus plausible, chaque groupe chargé de récupérer les otage aura l'un des "accusés" avec lui. Ainsi, ils nous croiront. Donc oui, nous livrerons finalement, peut-être, un ou deux de ceux que cet infâme cherche, mais sans Alouarn, il n'aura aucune carte en main. Et pendant que nous ferons cela, deux ou trois groupes seront chargés de sortir du complexe créé à la "va-vite", pour obtenir une aide extérieure. Ceci sera finalement, sûrement, la partie la plus difficile du plan, car il n'est pas sûr que l'on trouve des renforts. La plupart étaient sidérés. Un tel plan n'était en soi pas très compliqué à élaborer, mais il fallait y penser. Monnaie d'échange, minimum d'ennemi, sortie... Elle avait pensé à tout, ou presque. Mais il restait la question qui brûlait chaque lèvre de la pièce, finalement posée par Homère. - Comment comptes tu nous faire sortir de la roulotte ? Orihime se leva, et se concentra. Une case carrée noire apparut sous ses pieds, d'environ 50 centimètres, et d'autres se juxtaposèrent pour former un L. Etant située à l'une d'es extrémités, elle joua le rôle du cavalier, dans un jeu d'Echec, et disparut, pour réapparaître à l'autre extrémité. - J'envisage de vous téléporter dehors, ou, si je n'y arrive pas, n'ayant jamais essayé d'envoyer quelqu'un d'autre que moi, j'envisage de mettre K.O. les gardes surveillant les fenêtres du fond, pour vous faire sortir par là bas. Impressionnés, le plan fut approuvé.
Finalement, même avec un plâtre au bras droit, et une longue entaille au ventre, je restais utile, et cela me rassura. Je n'étais pas un fardeau... Du moins, je n'étais pas un gros fardeau... Et, lorsque j'essayai de calculer ma puissance magique, je m'aperçus que je ne pourrais pas les transporter avec moi. Alors je me décidai à sortir seule, pour arriver proche des deux gardes. Silencieuse, je pus attraper la tête du premier, pour lui boucher le nez et la bouche, et, faisant appel à ma formation de faucheuse, je pus estimer le moment où il perdit connaissance, mais en tombant à terre, l'autre garde se retourna vers moi, prêt à crier, mais tomba à terre à son tour, sans que je ne fasse rien. Je compris alors que quelqu'un m'avait aidée. Heureusement que ces gardes étaient situés près des fenêtres...
Nous étions finalement dehors, et derrière la caravane, cachés de la tente du Capitaine. Le plan commençait...
Astrid : #000099 Asgeird : #663300 Béralde : #ff6600
Le Capitaine : #006600 Le Vice-Capitaine : #ff6699
Alors que j’étais en train de faire mes placards pour trouver la tenue idéale pour la journée, une voix retentit dans tout le campement. Je serrais les poings : sa vengeance, il la tenait si fermement entre ces mains, qu’il aurait pu l’étouffer. Je souris : oh non, il y tenait bien trop pour ne pas prendre soin d’elle. Si c’était un personnage, pour sûr que ça aurait été une femme à son goût qu’il se serait empressé de mettre dans son lit, ou dans n’importe quel lieu où il aurait pu la baiser en beauté. Ah, que je détestais les sons qui sortaient, en vain, de sa bouche.
« Alouarn Grimgorson, je t’ordonne de sortir de ta tanière, IMMEDIATEMENT ! »
Est-ce que c’est grave d’être un hors-la-loi ? Robin des Bois en était bien un, et il avait le soutien du peuple. Mais, je n’étais pas vraiment sûr d’être dans son cas de figure, bien au contraire. Je devais bien l’admettre, même si je cherchais à mettre un baume sur le cœur des gens, je ne cherchais qu’à les rendre plus heureux : je n’avais pas les moyens ni les capacités à distribuer l’argent des riches aux plus pauvres d’entre nous. La troupe avait déjà du mal à joindre les deux bouts à la belle saison, je ne vous parlerais donc pas des rudes hivers que nous devions traversés depuis de nombreuses années. Je serrais les poings lorsque j’entendis le nom de mon frère dans la liste de ceux qui devaient se rendre, non pas que ce n’était pas regrettable pour les autres, mais, de ce que je savais, Asgeird et Ohatsu étaient bien assez grands pour se défendre tous seuls. Disons que, même si le médecin se montrait fort dans nombres d’épreuves, il n’était pas vraiment en état de subir un de ces interrogatoires musclés dans le capitaine de la garde avait le secret.
Avant même que l’appel ne retombe dans les méandres du silence, j’étais revenu dans la pièce principale, toujours aussi nu qu’à mon départ. Une chance que l’aîné des Arthius ne fasse pas parti de notre troupe, nous avions donc toujours des alliés à l’extérieur qui pourraient nous aider en cas de grosse nécessité. Et bien, nous avions de la chance, il se trouve qu’aujourd’hui, c’était l’un des rares cas où nous avions grand besoin de renforts. Je devais admettre que je n’étais pas très bon pour échafauder des plans de défense ou de contre-attaque de grande envergure, j’étais déjà incapable de m’occuper de moi-même correctement, si en plus je devais penser pour tous les autres, on n’allait jamais sans sortir. Orihime perdit l’équilibre et tomba dans les bras d’Ohatsu : c’était digne d’un des plus mauvais gag de l’histoire du spectacle. Et puis, glisser sur un morceau de bois, c’est du déjà vu. Note : peu mieux faire, doit fournir plus d’efforts, 4 / 20. Je reniflais bruyamment, attendant de voir ce que mes ainés allaient décider, étant sans doute le seul que ma nudité ne gênait pas vraiment.
Tout s’enchaina très vite, et Homère fut le premier à réagir au départ de Linus et il le rattrapa, tentant de le raisonner sur la meilleure façon d’analyser et de gérer cette nouvelle situation de crise. Je réagis prestement à la dernière remarque du festivalier : « Ah bah non, je n’ai pas très envie. » Le médecin prit rapidement le relai, sachant pertinemment bien que personne ne me ferait bouger de là si j’en avais décidé autrement dans ma tête. Il fallait juste trouver le petit déclic pour que je reprenne contact avec la réalité. Il m’attrapa fermement par le bras et m’entraina à sa suite dans ma chambre, malgré mes vives protestations. Je me mis à bouder dans mon coin, refusant les habits que me tendait mon grand frère.
Il finit par m’attraper la taille, me bloqua contre un mur pour éviter que je parte dans tous les sens, et posa un doigt sous mon menton pour relever mon visage. Nos regards se croisèrent et, lorsqu’il fut sûr qu’il avait toute mon attention, il me demanda : « Est-ce que tu comprends ce qui se passe mon grand ? » Il sentit mon corps se débattre, voulant échapper à son étreinte, mais il tint bon : « Éh, je t’ai posé une question, Alou’. » Mes yeux se firent fuyant : non, je ne voulais pas qu’on se moque de moi. Je me mis à gigoter de plus belle et Linus eut toutes les peines du monde à retrouver ma concentration sur les évènements : « Mon grand, calme-toi. Ce n’est pas grave. Tu veux bien me dire à partir de quel moment je t’ai perdu ? » Et avant même que je puisses faire quoi que se soit, il eut la bonne idée d’anticiper mon fil rouge. Tout en prenant garde à ne pas trop violenter mon corps suite à tout ce qu’il avait subi dernièrement, il me força néanmoins à rester en place, me faisant bien comprendre que, de nous deux, c’était lui le chef et qu’il ne comptait pas me laisser dans ma détresse psychologique. Il n’avait peut-être pas était tout le temps le meilleur des grands frères, mais il comptait bien se rattraper et il était hors de question qu’il me laisse partir en cacahuète : généralement, ça n’annonçait rien de bon quand je commençais à me faire des films dans ma tête. Si ils n’étaient pas endigués à temps, j’allais enchaîner connerie sur connerie. Enfin, façon de parler, puisque ce qui était banal pour moi, était forcément étrange pour les autres.
Lorsque, fatigué de batailler contre des bras bien plus puissants que moi, je me laissais glisser le long du mur, Linus vint s’asseoir à côté de moi, laissant planer le silence quelques instants, avant de me reposer sa question : « Je crois bien qu’il est sorti du livre des monstres pour me punir. » Et, avant qu’il ne puisse m’interroger plus amplement, j’extirpais de sous mon lit un livre qui, de part sa couverture, indiquait qu’il avait beaucoup servi et voyagé. Je me mis à tourner rapidement les pages pour trouver la bête infernale dont je parlais. Je me fis une frayeur lorsque, après avoir parcouru trois fois le recueil, je ne retrouvais pas les croquis que j’avais fait de cette cauchemardesque chimère : « Il… Il… Il a disparu. » Je devins blanc comme un linge : « Grand Frère, il est venu me croquer tout cru ! »
Le médecin me tendit un petit tas de feuilles où plusieurs croquis d’un homme démoniaque, ressemblant étrangement au capitaine de la garde, trônaient fièrement en leur centre, certaines parties de son anatomie étaient parfois reproduites en plus gros sur les coins du papier : « Est-ce que c’est lui que tu cherches, mon grand ? » Je m’agitais de plus en plus.
J’arrachais prestement le précieux magot des mains de Linus et courus l’enfermer dans l’une de mes boites à monstres. Je l’enfouis ensuite sous une montagne de coussins pour être sûr que personne ne viendrait l’ouvrir. Mais, pour moi, le mal était fait : « Non, non, non, il s’est échappé du royaume des ombres. Et en plus il a réussi à libérer son armée de démons. » Je vins jeter un coup d’œil par la fenêtre de ma chambre et pus apercevoir l’abominable homme des neiges se tenir, glorieux, au centre de la place. Les prisonnières avaient été réunies non loin de là et les températures n’allaient pas jouer en leur faveur : certaines étaient vêtues légèrement car, avant cette intervention musclée, elles se trouvaient bien au chaud dans l’une des roulottes. Je serrais les poings : s’il voulait me faire peur, c’était gagné. J’étais entré dans son petit jeu : « Non, non, non, pas taper. Alou’ ne veut pas aller dans le monde des cauchemars pour toute la vie. Non, non, non, j’ai été très sage. »
Linus pesta intérieurement : il n’avait pas vraiment le temps de m’expliquer correctement la réalité des faits car, juste avant que nous ne quittions la pièce, Orihime avait affirmé qu’elle avait un plan. Il ne fallait pas tarder car, s’il était bon, nous n’aurions certainement pas toute la journée devant nous. Le capitaine de la garde allait certainement demander à ses subordonnés de fouiller chaque caravane pendant qu’il irait se soulager avec ses prisonnières : sa patience était très limitée, et son désir de vengeance bien plus grand que sa clairvoyance. Il attrapa mes affaires, et me tendit mon caleçon après m’avoir demandé, plusieurs fois, de m’habiller. Ma conscience était ailleurs, perdu quelque part dans les méandres de mon imagination bien trop débordante et qui était, malheureusement, bien plus un poids qu’une aide dans les situations comme celle-ci : « Mon grand, il faut que je t’explique un truc de très important. Alou’, tu m’écoutes ? » Je fais vaguement oui de la tête : « Les monstres ne peuvent pas sortir de tes feuilles de dessin, d’accord ? Ça ne marche pas dans notre monde. Non, ne dis rien. Je sais que tu lis beaucoup les journaux et que tu tiens au courant des dernières inventions, mais, quoi qu’il arrive, ce que tu dessines n’est pas vivant. Tu comprends ? Le capitaine de la garde n’est pas un monstre des ombres ou je ne sais quoi, c’est juste un homme comme toi et moi, mais qui abuse beaucoup trop de son pouvoir. Nous ne sommes pas dans une de tes histoires, Alou’. Il faut que tu comprennes que, oui, on est dans la merde, mais non, ce n’est pas de ta faute. Ne diabolise pas cet homme. Ne lui donne pas plus d’importance qu’il en a, d’accord ? » Alors que je finissais de m’habiller, il s’approcha de moi et me murmura à l’oreille, avec un demi-sourire : « Et personne n’a le droit de te croquer tout cru à part moi… Et Marcus. »
Je le regardais d’un air scandalisé : « Non, mais je ne suis pas bon à manger. » Je soulevais mon tee-shirt pour lui montrer mon ventre : « Regarde, il n’y a vraiment pas assez de graisse. Vaut mieux que tu ailles voir du côté d’Homère, il est plus gros que moi. » Linus ne savait s’il devait rire ou pleurer de la situation : en temps normal, il aurait choisi la première, mais comme nous n’étions pas dans ce cas de figure, il devait s’attendre au pire. Et il y avait de grandes chances que, même en y m’étant toute ma bonne volonté, je fasse foirer bien correctement le plan d’Orihime, même si ce dernier était le meilleur du monde. Nous fûmes bientôt de retour dans la pièce de vie principale. Je fis un scandale pour avoir une place à côté de Linus, pour finalement m’asseoir sur le sol, mon dos contre ses jambes. Je dois avouer qu’elle me perdit dans ses explications, et je finis par retourner dans mes noires pensées : les monstres des ombres n’auraient certainement pas peur de nous.
Alors que la première phase du plan qui consistait à nous, enfin à les, faire sortir de là, Linus m’entraina à sa suite vers l’une des nombreuses cachettes de notre roulotte. Nous pénétrâmes dans mon atelier : avec ma chambre, c’était certainement la pièce qui regorgeait le plus d’endroits aussi improbables qu’insolites. Je me mis à râler, mais il coupa bien vite court à mes protestations en lançant sèchement : « Alouarn, ça suffit. » Je le sentais tendu, une certaine pointe d’anxiété dans sa voix : « Je suis désolé, mon grand. Excuse-moi. Je ne voulais pas être aussi brusque. » Il ouvrit un placard et fit coulisser certaines planches et le fond pour faire apparaître une cache. Il se recula pour me laisser passer. Je n’étais néanmoins pas décider à exécuter son souhait, comprenant, mais trop tard, que je ne partirais pas faire la guerre avec elle. J’eus beau lui montrer combien j’étais fort, brave et un peu musclé, Linus refusa de me faire partir : « Mon grand, promis, je reviens te chercher après. Mais tu ne peux pas venir avec nous. On n’est pas dans un conte de fée ou dans une de tes histoires pour petits et grands, où le méchant perd toujours à la fin. »
Je répondis, vexé : « Mais moi aussi je suis fort ! Pourquoi est-ce que je ne peux pas non plus être un héros comme vous ? » Décidément, j’avais absolument tout traduit, transposé pour que ça colle parfaitement à mon petit monde. Et je ne m’en rendais même pas compte. Est-ce que c’est grave, docteur ? « Et puis, je ne veux pas rentrer là-dedans ! Je suis un grand maintenant, je n’ai plus peur. » J’étais mort de trouille, mais ça, je n’étais pas obligé de le dire. Tous les conteurs présentent leurs personnages comme des braves sans peur ni craintes : sont-ils vraiment hommes ? S’ils étaient réellement comme nous, pourquoi auraient-ils des sentiments différents ? Aurions-nous tous notre part d’humanité si nous n’étions pas capable d’exprimer nos émotions les plus perverses ainsi que les plus honnêtes sur le même plateau ? L’individu a toujours espérer pouvoir grandir en n’utilisant que sa meilleure face, mais il faudra apprendre tôt ou tard à vivre avec les deux : l’une qui nous tire vers le bas, l’autre vers le haut. En mauvais bougre que nous sommes, nous oublions trop souvent que, quelque part, nous avons toujours l’épaule d’un ami, d’un frère prêt à nous aider à faire un bon vers l’avant, à venir nous chercher dans le plus profond et infâme des trous pour nous emmener sur la cime la plus élevée. Oui, tout comme les monstres des ombres, ces êtres de lumière se terrent, jusqu’à ce que, dans la plus terrible des pénombres, ils se livrent à nous, ouvrant un passage vers cette lueur d’espoir qui nous paraissait si loin, si inaccessible.
Linus se frotta les paupières : c’était aller loin, très loin, trop loin. Tiraillé entre deux responsabilités, il se retrouvait coincé entre deux propositions aussi importantes l’une que l’autre. Un cri se fit entendre dehors : le capitaine avait commencé sa salle besogne. Le sang du médecin ne fit qu’un tour et il dut choisir. Il n’y avait personne, actuellement, qui pouvait rester avec moi. Et mon frère allait s’en mordre les doigts par la suite, mais ils n’avaient pas d’autre solution que de me laisser là car, quelque soit l’endroit où il me posterait, j’aurais été un poids, un fardeau qu’il aurait fallu constamment surveiller pour éviter toute tentative de plan suicidaire de ma part. Il me poussa gentiment mais fermement dans le placard : « Alou’, promets-moi que tu ne bougeras pas de là ! »
Je le regardais avec des yeux ronds qui l’imploraient de ne pas me laisser seul : et s’il ne revenait jamais ? Alors qu’il allait refermer, je l’agrippais par le bras : « Mais, tu avais juré, grand frère ! Tu avais promis, juré, craché que tu ne partirais jamais sans moi. Je t’en supplie, emmène-moi ! »
Il me caressa le visage, déposa un baiser sur mes lèvres avant de me répondre : « Je ne pars pas loin, Alou’. Tu ne crains rien ici, alors attends moi bien sagement. Je ne serais pas long. » Et avant que je ne puisse ajouter quoi que se soit, les battants se refermèrent, laissant place au silence. Ah, le silence. Je ne sus combien de temps je restais assis, là, les yeux dans le vide, à regarder vaguement les belles courbes que dessinaient le bois de la caravane. Je n’avais strictement aucune idée de comment se dérouler la vendetta, et je commençais à trouver que les minutes s’étiraient, s’étiraient, s’étiraient tellement qu’elles se transformèrent bientôt en heure : une heure qui me paraissait être une éternité. Et s’il m’avait menti ? Grand Frère serait-il vraiment parti sans moi ? Je me décidais à sortir le bout de mon nez dehors et vins regarder par la fenêtre du salon. Je trouvais que le tout était bien trop silencieux. Des renforts, où étaient donc passés les renforts ? Je courus dans ma chambre et commençais à nouveau à parcourir fébrilement les pages du grand livre des monstres, pour enfin tomber sur celui que je cherchais : une vieille harpie aux griffes acérées, et dont les belles plumes du passé avaient été remplacées par la brillance du fer. Le capitaine de la garde, ce félon arrogant et orgueilleux, avait, sans nul doute, envoyait ses meilleures chasseuses pour intercepter les messagers de sa majesté le roi. Les secours n’arriveront jamais à temps. Quelle chance que les mailles de son filet ne se soient pas encore refermés sur ma personne, je me devais donc d’agir rapidement et en toute discrétion.
Et la première chose à faire avant de quitter ce campement, c’était de passer inaperçu. Il était temps d’utiliser mes connaissances de comédien pour me travestir quelque peu. Si tout le monde cherchait un homme aux longs cheveux rouges, personne ne prendrait garde à une femme à la chevelure noire. Mon amour pour ma tignasse me perdit (ou ma naïveté face à ce danger que je ne mesurais pas) : je pris le temps de la teindre, utilisant des solutions naturelles qui partiraient très rapidement au lavage. Je fis disparaître tous mes ustensiles avant d’aller piocher dans l’immense garde-robe de costumes que ma roulotte contenait : la plupart était destiné aux pantins, pour cacher la plupart de leurs mécanismes pendant les représentations. Si la beauté n’accompagnait pas le spectaculaire, le spectaculaire n’en serait que moins beau à regarder. Alors que je mettais en place les dernières touches de maquillages, des pas précipités se firent entendre. Je ne reconnu pas les lourdes foulées qui s’affaissaient sur le sol, les planches en tremblèrent d’effroi. Et bien, il semblerait que je n’ai pas le temps d’échauffer ma voix pour monter dans les aigus. Je me levais calmement, inspirant profondément et, lorsque mes yeux se posèrent sur le miroir, ils y rencontrèrent le regard d’un soldat qui se passait goulument la langue sur les lèvres. Le plus dur allait être de l’attirer dans mes filets, sans utiliser le son de ma voix : le subterfuge aurait été alors vite percé à jour. Je me levais, et refermais sans faire de bruits la porte, non sans avoir dénombré encore deux hommes d’armes dans la caravane. Par chance, l’armure qu’il portait était l’un des modèles que nous utilisions pendant les représentations et c’est avec une facilité presque déconcertante que je mis à jour le corps de ce porc qui bavait, langue pendante. Si seulement il savait... Mais se fut trop tard pour lui lorsqu’il se rendit compte que la jeune femme qui se tenait devant lui avec quelque chose en trop entre les jambes. Les points de pression l’empêchèrent d’émettre le moindre son, et il s’endormit, abandonnant sa conscience à Morphée. La porte s’ouvrit brusquement et ses deux comparses entrèrent dans la pièce. Un mauvais discernement de la situation leur fit faire de bien mauvais choix. Alors que le premier se dirigeait vers l’inconscient, laissant son camarade commençait avec moi, je reculais lentement vers le mur pour garder, à chaque instant, tous mes adversaires à porter de mon regard. Je fus surpris lorsqu’il me plaqua contre le mur : de vieilles douleurs se réveillèrent et je ne pus retenir un gémissement de souffrance, ce qui eut pour effet d’exciter celui qui me faisait face. Tout en me maintenant immobile, il se défroqua et commença rapidement à avoir des mains baladeuses. Je dus rapidement prendre le contrôle de la situation pour éviter qu’il ne découvre trop vite mon petit secret : à deux contre un, j’étais sûr de perdre. Je pris une grande inspiration et me jetais alors dans la gueule de mon geôlier : ce dernier fut surpris lorsque mes deux jambes vinrent s’enrouler autour de son bassin et que, grâce à un petit coup de pouce du mien, je me retrouvais à tenir ainsi en équilibre. Mes lèvres vinrent se poser contre les siennes et, alors que je l’embrassais langoureusement, mes mains vinrent trouver ses faiblesses, et il s’abattit sur le sol, inconscient.
Je fermais les yeux, ne pouvant me résoudre à me la mettre dans la bouche. Un bruit sourd se fit entendre et un corps inerte s’écrasa subtilement sur le sol. Avant même que mes paupières se rétractent et rendent toute leur liberté à mes pupilles, des mains vinrent me soutenir. Un hurlement de terreur retentit dans la pièce et je tentais tant bien que mal de retourner dans l’ombre. Je trébuchais et je tombais lourdement sur le plancher : n’y tenant plus, je sombrais dans les méandres de l’inconscience. Lorsque je revins à moi, quelqu’un était en train de me passer un chiffon humide sur le visage, et je reconnus les voix des deux jeunes Arthius qui se disputaient sur la meilleure marche à suivre pour nous sortir de ce pétrin : « Béralde, on ne peut pas rester ici. Les autres se rendront bien vite compte qu’ils leur manquent des soldats, surtout si le gros que tu as assommé, c’est le vice-capitaine. »
Il y eut un soupir d’exaspération, puis le frère lança : « Et tu avais peut-être un meilleur plan ? » Il ajouta d’un air dégouté et gêné : « Quand nous sommes arrivés, ce porc était en train… Enfin, tu vois quoi ! Je doute qu’Alou’ était consentant lorsqu’il s’est fait… » Il jeta un coup d’œil, d’abord vers le corps nu du vice-capitaine, puis vers le mien : « Pour quelqu’un qui ne sait pas se battre, se débarrasser de deux soldats sur trois, c’est déjà un exploit. »
Astrid le fusilla du regard : « Je doute qu’Alou’ retienne cette information. Et ne change pas de sujet ! Je sais que tu as toujours été réticent à l’idée que deux hommes puissent s’unir sous les draps, mais là, on parle d’Alou’, pas d’un être lambda. Et, que tu le veuilles ou non, il est homosexuel, mais ça, tu le savais déjà bien avant d’entrer plus en profondeur dans son intimité. Alors, s’il te plait, fais-moi le plaisir de mettre les mots exacts sur ce qui vient de se passer. Et ne te défile pas à chaque fois que le sujet est abordé. Peu importe avec qui que se soit, il vient de se faire violer en bonne et du forme. Est-ce si dur pour un guerrier d’admettre que tous les hommes ne sont pas nés pour se battre et qu’ils n’ont pas tous vocation à faire un foyer avec une femme ? »
Béralde la coupa sèchement : « Je sais. Et nous n’avons pas le temps de nous éterniser, une fois de plus, sur cette ancienne querelle. Et oui, si ça peut te faire plaisir, on en reparlera plus tard ! Il faut qu’on sorte d’ici ! » Il fut le premier à remarquer que j’étais de retour parmi les vivants. Il dut se montrer un peu brusque pour que je sorte de ma léthargie : « Alouarn. Allez, faut qu’on y aille. » Je me recroquevillais dans les bras d’Astrid : « Ne fais pas ton mauvais bougre, on ne peut pas rester là. »
La jeune femme lui rétorqua : « Tu vois bien qu’il n’est pas en état. »
Le petit frère reprit : « Arrête ! Ça suffit ! Se plaindre de la situation ne nous sortira pas de se pétrin. On est venu récupérer Alou’. Maintenant, il faut qu’on le sorte d’ici. Il ne survivra pas à un interrogatoire. Et tu le sais aussi bien que moi : y’a des jours avec, et des jours sans. Nous sommes aujourd’hui dans le second cas de figure. Ne fais pas celle qui est forte en apparence : ni toi ni moi ni personne s’attendaient à le trouver en si mauvaise posture. On n’a pas le temps de s’apitoyer sur son sort. »
Béralde me trouva rapidement quelque chose à me mettre sur le dos, alors qu’Astrid faisait un rapide diagnostic des coups que j’avais reçu. Elle trouva rapidement la côte en mauvais état mais ne put rien faire pour me soulager de la douleur. Elle appliqua un onguent sur les bleus les plus flagrants. Ils eurent beaucoup de mal à m’habiller, refusant qu’on m’aide ou qu’on me touche. Le chemin jusqu’à leur campement fut long et laborieux.
***
Certains festivaliers de ma troupe avaient trouvé refuge dans celle des Arthius : nous avions eu beaucoup de chance. Les rumeurs fonctionnaient très bien lorsque plusieurs compagnies se trouvaient au même endroit, et beaucoup de nos alliés comptaient des mages de combat dans leurs rangs.
Les parents du trio Arthius étant mort, et Astrid n’étant pas marié, elle vivait avec Asgeird jusqu’à ce qu’elle se trouve un mari. Alors que Béralde était retourné donner un coup de main à son frère, la jeune femme m’installa dans sa caravane et me laissa seul quelques minutes, le temps de trouver Isa qui avait été rapatriée vers ce campement. Elle expliqua rapidement à la vieille femme de ce quoi elle avait été témoin et les premiers soins presque inexistants et fragiles qu’elle m’avait administré. Alors qu’elles pénétraient toutes deux dans la roulotte, elles furent frappées par le silence qui y régnait. Moi, qui d’habitude était toujours en train de fouiner un peu partout, au rythme des chansons de mon petit monde, j’avais littéralement disparu de la circulation. Elles m’appelèrent, et comme je ne répondais pas, Astrid crut bon de préciser : « Ah, et il refuse qu’on le touche. Il nous a fait un scandale quand on a voulu l’aider à s’habiller. »
Isa sourit tristement : « C’est compréhensible, après ce qu’il vient de vivre. » Elle réfléchit quelques instants avant de continuer : « Je crois que nous ne cherchons pas correctement. Est-ce que tu peux sortir quelques instants, s’il te plait ? » Astrid acquiesça silencieusement puis partit aider ceux qui étaient restés au campement pour soigner les blessés, rediriger les familles vers des points chaleureux. Elle attendit quelques minutes puis reprit : « Alouarn, c’est Isa. Je sais que tu es là. Il faut que tu sortes de ta cachette maintenant. Personne ne te veut du mal ici. Il faut que tu fasses soigner tes blessures, mon grand. Ton amie m’a tout raconté, mais j’ai besoin d’entendre ta version des faits. Est-ce que tu veux bien venir m’expliquer ? » Un mouvement entre deux armoires lui fit tourner la tête. Elle m’y découvrit : je tenais fermement un coussin contre moi, le regard dans le vague.
Je pris conscience de sa présence lorsqu’elle s’agenouilla en face. Je resserrais mon emprise sur l’oreiller. Lorsqu’elle voulut me toucher, je me mis à hurler : « Non, pas toucher Alou’ ! Non ! Pas toucher ! Alou’ très très sage ! » Je voulus bouger mais une grimace de douleurs me fit comprendre que ce n’était pas la plus brillante des idées que j’avais eu.
Isa tenta de me calmer : « Je sais que tu as été sage. Maintenant, il faut que tu sortes de là. » Voyant que je refusais obstinément de quitter, elle tenta bien de me forcer à le faire, mais se fut peine perdue. « Alou’, arrête de faire ta mauvaise tête. Sors de là. » Cette technique qu’elle utilisait à l’époque n’avait plus aucun effet aujourd’hui. Elle me demanda alors : « Pourquoi tu ne veux pas sortir ? Tu serais mieux sur le canapé, tu sais ! »
Je fis non de la tête, avant de répondre : « J’attends. »
Surprise, elle me questionna : « Qui attends-tu, mon grand ? »
Je plantais mon regard dans le sien avant de lancer : « Et bah, que Linus vienne me chercher. Il a promis qu’il reviendrait. » Un doute traversa mon esprit : « Mais, tu crois qu’il va me trouver si je ne suis pas à la maison ? Je voulais y retourner, mais comme c’était trop loin, je me suis mis prêt d’une armoire, comme ça, ça fera un peu pareil que chez nous. » Nous continuâmes cette conversation jusqu’Isa réussisse à me faire entendre raison. Il fallut un autre débat pour que j’accepte d’enlever mon tee-shirt, et encore un pour qu’elle puisse s’approcher de moi et me toucher. Persuadé qu’elle voulait d’abord me frapper, ce ne fut pas chose aisée pour elle de me faire comprendre la réalité : « C’est quand qu’il rentre Linus ? » Elle fut surprise de voir que je n’avais que le nom du médecin à la bouche. J’étais agité et elle n’arrivait pas à me faire tenir en place, malgré les blessures et les contusions que j’avais. Je ne voulais rien entendre : je voulais mon frère, un point c’est tout. Elle ne montra pas qu’elle était inquiète pour ma côte, n’arrivant pas à définir correctement son état à cause de mon agitation et mon total manque de confiance en sa personne. Lorsqu’elle me demanda d’enlever mon pantalon, je lui répondis en cachant là où devraient se trouver mes parties avec un coussin : « Non, personne ne regarde ici. »
Elle n’eut pas le temps de m’expliquer le comment du pourquoi que la porte d’entrée claqua. Croyant avoir à faire à Linus, je me précipitais et devins tout blanc lorsque le vice-capitaine me fit face : comment m’avait-il retrouver ? « Alors, p’tit gars, je t’ai manqué ? » L’un des gardes l’accompagnant assomma Isa, et tira son corps inconscient dans un recoin, histoire que les autres mettent du temps à la retrouver. Alors que ses sous-fifres faisaient la sale besogne, il me fit reculer contre un mur, un peu à l’écart : « Tu comptais vraiment t’échapper si facilement des mailles de mon filet ? » Il me dominait d’une bonne tête, et vint m’encadrer de ses bras puissants, jusqu’à ce qu’une de ses mains vienne caresser mon entre-jambe. D’un geste brusque, je lui fis prendre une autre direction, ce qui le fit rire. Il vint me murmurer à l’oreille : « Tu es à moi ! Tu es ma chose qui doit satisfaire le moindre de mes désirs, le plus petit de mes fantasmes. » Il attrapa brutalement mes couilles tout en affirmant : « Et si je veux cette partie de ton corps, je l’aurais. Tu n’as pas ton mot à dire là-dessus. » C’est à ce moment qu’Astrid choisit de rentrer. Elle avisa rapidement de la situation et sortit précipitamment pour sortir de l’aide. Elle fut rapidement rattraper par deux des gardes, avant qu’elle ne puisse atteindre qui que se soit : « Et bien, et bien, au lieu d’avoir une monnaie d’échange, nous en aurons deux. » Et à l’adresse de la jeune femme : « Et il me semble que le capitaine de la garde aimerait avoir une petite conversation privée avec toi. » Elle lui cracha à la figure : « Rira bien qui rira le dernier, ma jolie. »
Je ne me rappelle pas vraiment du voyage : on nous avait passé les fers aux mains, et j’avais du mal à suivre la cadence, mon corps refusant obstinément de suivre celle imposée par les soldats. Je trébuchais plusieurs fois, m’écorchant correctement, à chaque fois, sous les rires des soldats. Ils avaient refusé que je remette mon haut, et malgré la course folle dans laquelle nous étions entrainés, je grelottais de froid. Astrid m’aidait tant bien que mal. Nous fûmes enfermés tous les deux dans une cellule, la plus froide selon le vice-capitaine. Le geôlier nous amena de vieilles couvertures trouées, et pourtant c’était les meilleures de tout son stock : ce dernier était un vieil ami de mon grand-père, et comme j’avais déjà fini plusieurs fois en prison pour quelques petites babioles, nous avions, au fil des années, appris à nous connaître. Il ne put rien faire de plus pour nous, il avait reçu des ordres, et il devait s’y tenir : il avait une femme, des enfants, et même des petits-enfants. Il était bientôt à la retraite et il ne tenait pas à partir avec les mauvaises grâces de ses supérieurs.
***
Je ne pourrais dire combien de temps nous restâmes ainsi, dans le silence de cette geôle infâme. Nous nous étions installés du mieux que nous pouvions. Je n’avais osé croiser les regards de ma compagne car elle avait tout vu, ou du moins une bonne partie : la honte me rongeait de l’intérieur. Comment était-ce possible qu’un homme soit encore plus faible qu’une femme ? Je devrais pourtant lui être reconnaissante de m’avoir défendu auprès de Béralde, mais il n’en restait pas moins que plus ça avançait, moins j’étais capable de me défendre physiquement. Donnez-moi la parole. Apportez-moi les mots. Et là, je vous descends tous. Mais tout ceci était bien inutile dans notre situation actuelle. Astrid avait fini par se rapprocher de moi et je l’avais prise dans mes bras : assis l’un à côté de l’autre, nous espérions que les autres arriveraient bientôt.
Lorsque la clé tourna, la lueur d’espoir qui s’était allumée dans notre regard s’estompa rapidement lorsque nous vîmes le capitaine de la garde et son second nous regarder avec cette malice malsaine. Je serrais ma prise autour de la taille de ma camarade. Ils durent interpréter ce geste comme le fait que nous étions ensemble : « Comme c’est mignon. Vous ne nous en voudrez pas trop de vous séparez les tourtereaux ! »
Et avant qu’ils ne réussissent à nous séparer, Astrid se mit dos à ces gros porcs, face à moi, ses jambes encadrant les miennes et me murmura à l’oreille : « Prends-moi par la taille ! » Voyant que j’hésitais, elle me pressa : « Fais moi confiance, fais ce que je dis. » Je m’exécutais, et avant que je puisses dire quoi que se soit, elle enlaça ma tête de ses douces mains et m’embrassa langoureusement. Que voulait-elle faire ? Je ne comprenais pas où est ce qu’elle voulait en venir. Nous fûmes violemment arrachés l’un à l’autre. Ils ne connaissaient que celle-ci : elle régissait leur vie, le moindre de leurs actes. J’hurlais plusieurs fois le nom de mon amie, alors qu’elle partait en compagnie du capitaine de la garde : je ne pouvais qu’espérer qu’elle ne se fasse pas violer, pour que jamais elle ne ressente cette honte qui guette chacun de mes pas.
Deux gardes me retinrent et m’enchainèrent de telle façon que je ne pouvais toucher le sol que de la pointe des pieds : cette position tirée affreusement sur mes contusions. Ils sortirent, me laissant seul face à mon violeur : « En voilà une bien jolie fille. Ne t’inquiète pas, elle est en bonne compagnie… Et il ne lui arrivera rien si tu suis, à la lettre, ce que je te demande. » Il éclata de rire : ça ne présageait rien de bon. Je ne savais pas jusqu’à quel point leur esprit tordu pouvait aller : « Tu ne m’avais pas dit que tu avais une aussi jolie petite amie. » Il sourit avant de reprendre : « Mais, avant qu’on te la ramène, on va avoir une petite discussion toi et moi, une fois que la fatigue t’aura bien engourdi les membres, nous pourrons passer aux choses sérieuses ! »
Lorsque je repris conscience, on m’avait emmené dans une salle de tortures, le vice-capitaine était là, toutes dents dehors : « Alors, mon grand, tu es enfin réveillé ! Oh, ne fais pas attention aux fers qui te lient à cette table, ils sont justes là pour que tu évites de faire mal à quelqu’un… » J’étais complètement nu et il vint se coller à moi : « … Mais toi et moi on sait très bien que tu ne feras jamais de mal à une mouche, n’est ce pas ? » Devant mon silence, il me donna un grand coup dans les parties : « J’ai dit, n’est ce pas ? » Toujours rien : « Tu sais, tu ne me résisteras pas bien longtemps. J’ai carte blanche… » Il attrapa un fer chauffé à blanc, et me l’appliqua sur le torse : « … Et nous serons juste toi et moi pendant les prochaines heures, elle n’est pas belle la vie ? » Je ne peux réprimer un cri de douleur : « Alors ? Les tableaux, où sont-ils ? On sait que tu es le cerveau de toute l’opération ! »
Sujet: Re: [-16]Le prix à payer pour un peu de sécurité (PV Ohatsu et Orihime) Lun 29 Sep - 17:13
Ohatsu Takumi
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Titre : Prettiest Queen Feuille de personnage Maîtrise Magique: (7310/35000) Mérite: (300/400)
Histoires, contes et légendes ♫
★ Magnoria
Feat
Alouarn Grimgorson ~
...
Le retour de la Mort Noire…
Orihime l’aidait, la constellationniste lui adressa un sourire en guise de remerciement, alors qu’elle aussi ramassait les bouts de bois tomber à terre, faisant son possible pour ne pas que son regard croise Alouarn qui avait mystérieusement vêtu la tenu d’Adam.
Une voix s’élevait dans les airs, des paroles abominables. Alouarn devait se rendre, pourtant Ohatsu ne pouvait s’y résigner. Elle ne pouvait le laisser faire ! Elle déposait le bois à côté de la cheminée, à l’endroit prévu à cet effet.
Un nouvel appel … Ils en étaient silencieux. Ohatsu regardait Alouarn et prit en main ses clefs, prête à invoqué n’importe quel esprit pour tordre le cou à cet … infâme. Tremblante, forte, la voix s’élevait à nouveau et cette fois, c’est son nom qui fut prononcé. Elle écarquillait les yeux, tandis que dans ses mains, elle serrait ses précieuses clefs et crispait sa mâchoire, lançant un regard noir vers la porte de la roulotte. Elle ne savait pas ce qui la retenait d’aller lui fracasser le crâne, lui faire mordre la poussière pour qu’il cesse de cracher tel la vipère qu’il était. La menace de tuer un important nombre de personne fut de trop, Ohatsu devait agir, maintenant ! Elle commençait à se diriger vers la porte d’entrée, lorsqu’une princesse lui tombait dessus. En effet, Orihime semblait avoir glissé et l’avait entraîné dans sa chute. La belle s’était retrouvée au-dessus d’elle. Les joues de la constellationniste viraient à l’écarlate. Ses pupilles rosées étaient écarquillées, hypnotisé par les deux émeraudes qui la fixaient. La jeune femme s’éclaircissait la gorge, tandis que l’étourdie s’excusait.
▬ «- Je... Excu... Excusez moi...»
▬ «Ce n’est rien.»
Finalement, elle l’aide à se relever et en fait de même. Elle époussetait ses vêtements avec ses mains. Après ce petit rafus, Linus prit la parole. Il voulait y aller et y semblait déterminer, heureusement Homère semblait arriver à lui faire entendre raison. Ohatsu lâchait donc Orihime qui s’était toujours refugié dans ses bras, une fois que celle-ci était sur ses deux jambes, d’ailleurs, elle fut surprise lorsque cette dernière affirmait avoir un plan. Finalement, Linus emmenait son protégé dans sa chambre à la recherche de quelques vêtements. La mage lâchait un soupire de soulagement, heureuse de ne plus voir ce petit asticot pendouiller entre les jambes du jeune homme. Orihime leur expliquait le plan, Ohatsu était assise en tailleur près du feu et avait adopté un air sérieux en écoutant le débat qui s’était instauré autour. Elle était silencieuse, analysant chaque point de vue présenté.
▬ «Le plan est osé … Mais impressionnant. Ca pourrait marcher. Je suis partante. »
Le plan fut approuvé d’un signe de tête par les autres personnes présentes dans la roulotte. Orihime partit en première, ne pouvant nous transporter. Ohatsu, elle, prit l’une de ses clefs, invoquant l’un de ses esprits.
▬ «Ouvre-toi, porte du petit lion, Tigris ! »
Une petite gamine aux cheveux courts et blonds fit son appariation, les bras croisé, alors qu’un portail venait de s’ouvrir. Vêtue d’une robe tigrée elle regardait son invocatrice d’un air blasé.
Spoiler:
▬ « Qu’est c’que tu me veux … Baka-san. »
▬ «Ba..ka-san … ? »
Ohatsu avait l’habitude des petites piques de son Esprit. Finalement, elle décidait de ne pas y prêter attention, la situation était urgente.
▬ «Passons … Tigris … Peux-tu aller aider Orihime à l’arrière de la roulotte, sans te faire prendre, évidemment. »
▬ «Tss … Même pas savoir faire cela toute seule ! »
L’humaine se transformait en félin, déposant ses mains à terre qui deviennent des grosses pattes, son visage enfantin fut troqué pour la gueule d’une lionne, tandis que son corps prenait lui aussi l’apparence de l’animal. A l’instant d’après, elle disparut de la vue de tous, tandis qu’un léger vent signalait qu’elle avait quitté la pièce.
Tigris apparut derrière un homme, elle reprenait forme humaine et enfonçait ses griffes dans les côtés de la gorge du garde qui tombait au sol. Ce dernier s’en aurait prit à Orihime et aurait probablement sonné l’alerte. Le corps sans vie de l’homme tombait aux pieds de l’Esprit qui regardait d’un air impassible, le visage tâché de plusieurs éclaboussures de sang de sa victime.
▬ «Ne baisse pas ta garde, idiote ! Je ne suis pas là pour te sauver la peau. »
Sans aucun commentaire de plus, elle continuait de s’occuper des gardes, ne prenant pas la peine de seulement les mettre K.O, mais bien de leur retirer leur dernier souffre. Tel un assassin, telle une ombre, elle se faufilait, faisant tomber les corps.
Pendant ce temps, dans la roulotte, il avait été décidé que ce serait Ohatsu qui allait être déguisée en Alouarn. Premièrement, parce qu’elle avait une forte aptitude au combat, deuxièmement elle était mage. Premièrement, il fallait teindre ses cheveux roses en rouge. Pour cela, rien de mieux qu’une roulotte de comédiens. Une bombonne, quelques « pschits » et ses longs cheveux deviennent aussi écarlates que ceux d’Alouarn. Quelques coups de gel pour avoir plus ou moins la même coupe. Le jeune homme était bien plus grand que la constellationniste. Elle devait donc grandir un peu. Pour cela, des chaussures aux semelles immenses, lui donnant les plusieurs centimètres manquants. On la déshabillait ensuite et on la vêtit des vêtements d’Alouarn. Quelques traits de maquillages pour masculinisé le tout, une écharpe … Et voilà ! Un double parfait ! Ohatsu se regardait dans un miroir, ne se reconnaissant pas, les comédiens avaient fait un travail exceptionnel. Sous ses vêtements, elle avait gardé ses petites sacoches avec ses Kunaï ainsi que ses clefs sous ses vêtements, facilement atteignable.
▬ «Il faut juste que je ne parle pas trop … je suppose.»
En effet, bien que le maquillage fût parfait, la voix d’Ohatsu était un peu trop féminine pour être celle d’Alouarn. Mais ils avaient un avantage : Alouarn adoptait souvent un comportement imprévisible. Il pouvait très bien refuser de parler et c’est sur ce jeu là que la costumée allait jouer.
Tout était prêt ! Les groupes étaient fait et le faux Alouarn était prêt à faire son entrée et à se rendre au capitaine de Garde. Ohatsu prit une bouffée d’air puis, elle sortit de la roulotte, pour faire face au capitaine de garde.
Son cœur battait la chamade, est-ce que le plan allait réellement marcher ? Et si ca marchait pas ? Si elle faisait tout foirer ?! Ses mains étaient moites, ses genoux, ses jambes, mains tremblaient, tandis qu’un frisson partant du bas du dos pour remonter jusqu’à sa nuque lui envahit le corps.
Doucement, elle poussait la porte de la roulotte. Après un déglutissement, elle s’avançait, s’aventurant dans la poudreuse. La constellatonniste, derrière son maquillage regardait le capitaine de Garde d’un air mauvais. Ses pupilles rosées, colorée de lentilles vert légèrement grises, ne cessaient de fixer cet être infâme qui représentait la sécurité de la ville. Il se mit à rire, d’un rire franc et satisfait. Il pointait du doigt Alouarn.
▬ «J’ai … réussi !!! J’ai réussi !!!!! REUSSIII !!!! Je détiens Alouarn Grimgorson!!!!! Je le tiens !!!! »
En plus d’être idiot, il était naïf, à moins que ce soit son désir de vengeance qui l’aveugle ? Il s’approchait d’elle, sous ses bottes, la neige craquelait et elle devait se maîtriser pour que ses dents ne fassent pas pareil dans sa bouche. Enfin il était a porter, à quelques centimètres de la jeune femme. Elle avait le regard fuyant alors que lui, la regardait intensément. Il poussait un grognement de satisfaction et attrape le bras de la demoiselle avant de l’emmener au dehors du campement.
Un claquement, une première gifle, un deuxième claquement, le retour. Ohatsu avait les joues rouges à cause du coup. Elle bouillonnait de rage, ils étaient à l’écart, qu’est ce qui pouvait la retenir de le remettre à sa place ce fils de morue ?
Son dos rencontrait un mur de brique et Ohatsu lâchait un couinement de douleur. Les yeux infestés de rage du Garde s’écarquillèrent en entendant la voix féminine.
▬ « Tu n’es pas Alouarn !! Sale peste ! »
Il attrapait Ohatsu par les cheveux, tenant fermement sa poigne et plongeait son visage dans une fontaine à proximité. Le maquillage, les tatouages et la teinture disparurent, laissant place à un visage efféminé et des cheveux roses. Ce dernier gardait la tête de la constellationniste sous l’eau, manquant de la noyer.
Tigris avait suivit Orihime, cette dernière assommait, l’esprit, lui, tuait froidement, sans aucun scrupule. Cependant, elle ne pouvait que rester un peu moins de dix minutes, ce temps passer, Orihime devait se débrouiller seule. Durant tout le lapse de temps où elle était en compagnie de la jeune fille, elle la suivait et l’aidait dans sa tâche
Tigris avait disparu, elle avait rejoint le monde des Esprits Celeste et déjà, Ohatsu sentait qu’une partie de sa magie s’était évaporée. Elle n’avait plus que droit à deux esprits … De l’eau, Triangulum était la plus appropriée. Alors, elle ouvrit la bouche, manquant de boire la tasse, tandis qu’elle attrapait l’une de ses clefs cachée dans ses manches.
▬ «Ouvre-toi, porte du Triangle, Triangulum !»
Sa voix était étouffée par le liquide qui se trouvait autour de son visage, pourtant, l’esprit répondit à son appel, un portail apparut et de ce portail, sortaient trois minuscules petites fées. L’invocatrice n’arrivait plus à respirée, elle commençait à se noyer, les trois sœurs devaient faire vite ! La première, manipulatrice de l’eau dépourvu la fontaine de son eau, permettant à la jeune femme de reprendre sa respiration. Ohatsu toussait, crachant l’eau qui s’était introduit dans ses poumons.
Le garde regardait la première fée qui avait prit taille humaine. Elle avait l’air d’une enfant aux longs cheveux verts/bleus. Ses ailes immenses et sa robe arpentaient les mêmes couleurs. Son regard de jade regardait le mécréant qui osait s’en prendre à son invocatrice ! Alors, elle créait des javelots d’eau, semblant inoffensif pour le moment.
Miu:
Sa sœur entre dans la place, prenant à son tour forme humaine ! Une coupe court, des cheveux chocolat et un regard aussi pur que les plus beaux océans, des ailes bleutées et transparentes la maintenait dans les airs.
miku:
Elle pointe du doigt les javelots créé par sa sœur, Miu. Ces derniers se gèlent instantanément. Miu reprends le contrôle et envois sur le garde qui dût lâcher sa prisonnière pour esquiver l’attaque. Ohatsu tombait à genoux à côté de la fontaine, ses mains à sa gorge, tentant de reprendre un semblant de souffle. Ses poumons lui faisaient souffrir le martyre tandis que sa respiration était difficile.
N’étant pas en état de combattre, ses Esprits devaient assumer seuls la tournure des évènements. Utilisant toujours l’eau de la fontaine, elles l’immobilisèrent. Grâce aux javelots de glaces, elles le blessèrent au niveau des jambes, réduisant sa capacité d’esquive. Profitant de cet avantage, les fées créèrent des piliers de glace pour totalement immobiliser l’ennemi.
Pendant ce temps, Ohatsu avait eu le temps de reprendre ses esprits. Ses jambes tremblantes, elle se relève, sa poitrine montant et descendant encore rapidement au rythme de sa respiration pas encore totalement maîtrisée. Son visage était baissé, quelques unes de ses mèches le dissimulaient. Dans ses vêtements un peu trop grands, elle prit un Kunai et le tenait fermement dans sa main. D’une petite voix à peine audible pourtant remplie de colère et de haine, elle lui parlait à cet homme qui était à présent à sa merci.
▬ «Je … Je vais te faire payer … Pour ce que tu as osé faire, ce que tu as voulu faire et ce que tu comptais faire… Je … »
Elle se tût un moment, marchant d’un pas lent, ressemblant à la démarche d’un zombie, tandis que dans sa main, elle resserrait la poignet de sa lame
▬ «Je vais te faire payer pour ce que tu as fais à Orihime… »
Enfin, elle arrive à sa portée, son regard rose et pourtant vide de tout sentiment rencontre le sien, totalement effrayée, tandis qu’un sourire carnassier se dessinait sur le visage de l’adolescente. On pouvait voir à cet instant de toute la cruauté dont elle pouvait faire preuve.
▬ «Quel est cette tête ? Pourquoi ne souris-tu pas ? »
Ohatsu se mit à rit doucement, mais de manière machiavélique, démoniaque. C’est vrai, pourquoi cet homme ne souriait-il pas ? Où était passé cet air narquois et sournois dont il usait à merveille ? Faisons un beau sourire à ce visage !
La mage enlevait son déguisement et enfilait les vêtements qu’elle avait emmenés. Cet instant, elle l’avait savouré, bien plus qu’apprécier, y repenser lui décrochait de nombreux frissons d’excitations… Qu’était-elle devenue ?
Alors qu’elle frottait son visage dans la fontaine pour enlever le reste de sang, elle entendait une voix du campement qui l’appelait à nouveau. Elle la reconnaissait. Elle se précipita pour retourner les rejoindre.
▬ «Que se passe t-il ? »
Béralde se précipitait vers elle lorsqu’il l’aperçut.
▬ « Alouarn… Il …il a été emmené. »
▬ « Q.. Quoi … Mais je … »
▬ «Non il est sortit de sa cachette et il … »
▬ « Rha ! Il faut le retrouver ! Sais-tu où il est ? »
Il acquiesçait, il ne pouvait être autre part que dans les cachots de la ville. Béralde en eut plusieurs frissons en y pensant. Ohatsu pouvait voir sur le corps du festivalier plusieurs bandages. Elle plissait les yeux et fronçait les sourcils.
▬ « Béralde … il s’est passé quelque chose ? »
▬ «Oui … »
Avec une certaine rancœur, il expliquait à Ohatsu ce qui s’était passé, dans les moindres détails, racontant ce que le vice-capitaine avait fait subir à Alouarn. Elle bouillait de rage et se maudissait de n’avoir pas été plus violente avec le Capitaine.
▬ «On trouve Ori ! Je vais avoir besoin d’elle et on va sortir Alou et Astrid de là ! »
Ils partirent donc à la recherche de la seconde mage … Ohatsu ne savait pas ce qui les attendaient, elle allait avoir besoin de toute l’aide possible … De plus, avoir Orihime à ses côtés était rassurant. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle se sentait plus forte, plus puissante en sa présence …
Sujet: Re: [-16]Le prix à payer pour un peu de sécurité (PV Ohatsu et Orihime) Dim 5 Oct - 1:45
Orihime Katsura
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Titre : Attaque bébéfaceporte ! Crédit : Yuukiël Feuille de personnage Maîtrise Magique: (4400/35000) Mérite: (150/160)
Trois Missions,Alouarn & Astrid
Viol... Un viol, c'est queque chose d'abominable, de foncièrement mauvais, d'inhumain... Ou plutôt, d'humains sales, de bêtes, d'horribles gens... Les pauvres jeunes filles, Alouarn... Tous perdus dans leurs larmes alors qu'ils se faisaient souillés... Ce capitaine allait payer...
♦
Le garde était tombé, les griffes de Tigris lui étant rentrées dans la peau. Orihime, bien qu'incapable de tuer, et bien que réprouvant cet acte, lui en fut reconnaissante, même alors que la phrase assez vexante tomba. Elle afficha son plus beau sourire, et répondit à l'hybride. - Arigato. Merci Neko-san. Elle se doutait que cette apparition était l'oeuvre d'Ohatsu, ayant déjà entraperçu ses clés, mais n'en était pas sûre. Elle préféra donc se taire, par la suite, et elle ouvrit la fenêtre, afin de les faire sortir. Le plan commença... Tandis qu'Orihime, accompagnée de Tigris, partait libérer les autres festivaliers en mettant les gardes hors d'état de nuire, le groupe contenant Ohatsu fut chargé de libérer les otages. Pour ce faire, celle-ci s'était déguisée en Alouarn, et Orihime avait juste eut le temps de vois le résultat final, avant de partir exécuter sa mission.
J'étais aidée. C'était rassurant... cela faisait chaud au coeur... Le tigre, bien qu'assez...vulgaire, était très efficace. Cependant, il tuait. C'était... difficile à supporter... Autant de morts, alors que seuls quelques uns méritaient ce sort... La deuxième victime que Tigris (il m'avait donné son nom) fit, m'obligea à lui attraper l'épaule, de ma main encore valide, pour le regarder droit dans les yeux. - Tigris-san... Arrête... Tu n'es pas obligé de tous les tuer... Ils ne méritent pas tous de succomber. Cependant, la fille-tigre ne m'écouta pas, continuant a déverser les cadavres. Je me tus alors, préférant de loin les voir morts eux, qu'Ohatsu, Alouarn, Linus ou les autres...
Alors qu'Alouarn se faisait violer, par le second du capitaine, et qu'Ohatsu avait une petite affaire de torture avec le Capitaine lui même, La mage d'Echecs, elle, arrivait dans la troisième caravane, celle abritant la famille d'Homère. Cette caravane en particulier n'avait pas de chances, et, sans même que l'intéressé soit au courant, sa femme, au moment où Orihime entra par la fenêtre sans le tigre qui lui reparti dans le monde des Esprit, se faisait violer par trois soldats, devant ses deux fils et sa fille. L'entrée d'Orihime ne fut pas inaperçue, et l'un des trois voulut attraper la femme aux iris verts, mais c'était sans compter l'ainée des enfants. Celui ci fit un croche pied au violeur, et Orihime lui écrabouilla le visage. Elle était en larmes. Sûrement même plus que la pauvre maltraitée. Ses dents étaient serrées. Ses mâchoires étaient compactées. Ses lèvres étaient saignante de rage. - Comment... COMMENT POUVEZ VOUS ?! Au travers du corps de la mage, l'énergie magique affluait, se qui se traduisait, de l'extérieur, par une aura bien pesante. Les cheveux ébènes de la belle volèrent doucement, tandis que la magie se déchainait. La caravane devint le terrain de jeu, et les trois perdants furent jetés hors de la roulotte. Prisonniers chacun d'une case d'Echecs, ils ne pouvaient plus bouger, et, ayant perdus tour à tour dans la partie de la Vie, ne devinrent plus que des blessés mentaux. Ils ressentaient une souffrance intense, tandis qu'Orihime s'affaissait doucement, bientôt retenue par la femme et les enfants. Le manque de magie était trop important. Elle en était mal... - Merci... Infiniment merci... La jeune mage perdit connaissance dans les remerciements de la femme d'Homère, qui finit malheureusement pendue...
Qu'était donc le problème de ces hommes ? Pourquoi ? Comment pouvaient ils faire leur une pauvre femme sans défense ? Comment ? De quel droit ? C'était... inhumain de faire cela... Ignoble... C'était horrible... Ils venaient de détruire une vie... Et au moment où j'ai rouvert les yeux, seulement quinze minutes après, les deux enfants avaient disparus, et leur mère était pendue, au dessus de moi. Quinze minutes seulement... Une vie réduite à néant...
Homère venait de perdre sa femme, et ses enfants avaient disparus. Une vie de brisée en amenant souvent une autre, Orihime quitta la roulotte d'Homère pour courir, chercher les enfants, les sauver... Elle ne pouvait pas supporter de faire du mal... Elle ne pouvait pas supporter que le mal soit fait... Et Homère était quelqu'un de tellement gentil... Ainsi, même de son côté, la mission faillit. Elle abandonna son rôle pour sauver ces trois petits, et, ne regardant pas où elle allait, elle finit par se cogner contre le dos de quelqu'un, le propulsant à terre, dans la neige, avec elle. Affolée, elle s'excusa en même temps qu'elle dévoilait ses problèmes. - Désolée... Je suis désolée... Je les ai perdus... Où sont ils... Homère va me tuer... Sa femme est morte... Ses enfants sont plus là... Aidez moi... Aidez moi... Apeurée quant au destin de la famille d'un ami, elle ne remarqua que tardivement qu'elle était sur le dos de Béralde, lui même à plat ventre dans la poudreuse. Ses yeux noircis de larmes se levèrent, et elle aperçut Ohatsu, qui, aussitôt, eut l'effet d'un adoucissant. Elle se releva, avant de l'enlacer, de pleurer à son épaule. - J'ai raté... Je suis désolée... Je suis désolée... Je ne voulais pas... Le choc de la mort suivant le viol de la pauvre femme l'avait décidément bien affecté. Elle se sentait coupable, alors qu'elle avait atténué les souffrances de la femme... Et elle laissa couler ses larmes, jusqu'à ce que Béralde se relève et ose prendre la parole, interrompant ainsi les pleurs de la mage blessée. - O...Ori... Ne sachant pas ce qu'il devait dire, n'étant pas très à l'aise avec tout ce qui concernait les fortes émotions, il se lança. - Alouarn ! Il faut sauver Alouarn. Il a été viol... Orihime, qui s'était retournée vers lui, affichait une expression faible et désespérée, et, le fait d'apprendre qu'Alouarn avait été, lui aussi, violé, et même capturé, la bouleversa encore plus. Ainsi, sans même s'en apercevoir, c'est une deuxième fournée de larmes qu'elle déversa sur l'épaule d'Ohatsu. Il lui fallut quelques longues minutes avant de se ressaisir. Et dans son visage attristé, derrière son rideau de larme, on pouvait lire la détermination.
Suis-je faible ? Suis-je trop sensible ? Oui... Nous sommes tous faibles, en ce monde, mais je suis de ceux et celles qui ont le plus de mal à surmonter les difficultés. J'en ai pourtant connu des dizaines, j'en ai pourtant affronter des centaines... Mais je suis, et serais toujours la même... Etais-je inutile ? Incapable de me battre ? Non... C'était une révolution. Je pouvais me battre... Je pouvais agir... Même sans magie, je pouvais aider, je l'avais démontré. Alors, sortant de ma "pause" durant laquelle je craquai, je revins à moi, et là, je tentai d'échafauder un plan, avec toutes les informations que j'avais, et toutes celles que je récupérai...
- Où... Où est il retenu ? - Sont. Voyant que la tacticienne ne comprenait pas, Béralde justifia ses propos. - Astrid a été emmenée avec Alouarn. Orihime afficha alors une expression colérique. Elle redemanda où ils étaient, et l'information fut obtenue. Les cachots de la ville... - Et nous sommes trois... Nous sommes théoriquement emprisonnés dans le camp... Des nouvelles des deux groupes de sorties ? Ces deux groupes étaient composés d'Homère, Asgeir et Linus, ainsi que de trois jeunes, Mina, Makoto, et Sullivan. Mina était une fille grande et élancée, aux cheveux courts et roux, Makoto était petit, et discret, tandis que Sullivan était une brute au grand coeur. Béralde fit non de la tête... Il ne savait pas ce qui leur était arrivé. Orihime se tourna alors de nouveau vers la princesse aux cheveux rosés. - Et le Capitaine est avec Alouarn, c'est ça ? Le plan n'a donc pas marché... J'aurais dû le peaufiner plus que cela... Je suis vraiment loin d'être assez astucieuse...
Ne pas se démoraliser. C'était la règle d'or de ce moment, et déjà, je commençais à y succomber. Mais un regard sur les pupilles roses d'Ohatsu me permit de me refocaliser sur la nouvelle mission qui était de libérer Alouarn. Je ne savais pas pourquoi, mais ce regard couleur rose était stimulant. Le fait qu'elle me regarde était une raison de plus de m'y mettre à fond. Cependant, je n'oubliais pas les enfants d'Homère, ni les otages à l'arrière du campement. C'est alors qu'il me vint une idée.
- Béralde... Il reste quelques personnes des groupes, non ? - Oui... Orihime le coupa sec dans la suite de sa phrase. - Alors tu vas former un groupe, le plus nombreux possible, et, au signal donné par Ohatsu, vous vous dirigerez en courant vers le lieu où les otages sont. Le Capitaine n'étant pas auprès d'elle, il s'agit sûrement de soldats lambdas, mais certains seront sûrement plus forts que nous le pensons... De plus, il n'est pas dit qu'elle ne subissent tout de même pas les... viols... Vous devrez donc être armés. Pas forcément avec des armes traditionnelles... Utilisez tous ce que vous pouvez, et surtout, utilisez l'effet de surprise lié au fait que vous attaquez de front. Ensuite, j'aimerais te donner une autre requête. Fais tout ce que tu peux pour retrouver les enfants d'Homère... Ils n'ont plus que lui désormais... Béralde, qui avait l'air d'avoir oublié ce fait, baissa la tête, avant d'acquiescer. - Lorsque nous, Ohatsu et moi, serons prêtes, nous lancerons le signal. Ainsi, l'effet de surprise mobilisera tous les soldats sur vous, et nous pourrons nous éclipser facilement. La partie la plus dure sera ensuite pour nous Ohatsu... Orihime souffla un peu. L'excès de magie se faisait sentir, d'autant plus qu'elle avait toujours mal au ventre, sa plaie la brûlant, à cause de l'effort important fourni. - Nous allons avoir deux choix, selon un critère. Si nous retrouvons Linus, Asgeir et Homère, nous serons cinq pour libérer Alouarn et Astrid, et nous en profiterons pour obtenir des renforts, mais, cette fois ci, en mobilisant la population. Si nous ne les trouvons pas, nous devrons opter pour une libération très risquée. A deux... D'autant plus que je n'ai plus beaucoup de réserves de magies... Mais ce n'est pas impossible... Il faut juste qu'on arrive à se faufiler parmi les gardes, pour atteindre la salle où ils sont enfermés, à supposer qu'ils soient ensemble. Le problème sera de ressortir, mais pour cela, je n'ai... aucune idée... Nous devrons improviser... Elle marqua une pause. - Me suivras tu ? Et tandis que la mage dimensionnelle, qui espérait tant un "oui", attendait la réponse de la constellationniste, Béralde partait déjà exécuter sa mission...
Lorsque nous pûmes partir, le signal fut envoyé, et l'attaque commença; attaque qui nous permit, à nous, de sortir sans trop de difficultés du campement des roulottes. Nous nous dirigeâmes alors vers les cachots, en espérant vivement trouver Linus et les autres... Car seules, nous aurions sûrement du mal...
Astrid : #000099 Asgeird : #663300 Béralde : #ff6600
Le Capitaine : #006600 Le Vice-Capitaine : #ff6699
***
Grand Frère, pardonne-moi.
J’ai voulu faire comme les grandes personnes, mais j’ai perdu. J’aurais aimé pouvoir te prouver que, moi aussi, j’étais un adulte responsable et héroïque, mais j’ai été souillé par la semence de cet immonde monstre. Serais-je donc toujours ce petit garçon qui attend, impatiemment, que son aîné tienne sa promesse ? Verrais-je donc enfin ce jour où je ne douterais plus jamais de tes actes ? Ô Linus, si seulement tu savais… M’avoueras-tu un jour la raison qui ont poussé les démons des ombres à ronger ton âme pendant toutes ces années ? Ils étaient partout, partout, partout. Je les observais te ronger de l’intérieur, te suçant la moindre parcelle de volonté, tuant chaque effort pour te sortir de ce puits sans fond. Et ils te soufflaient à l’oreille la pire des punitions pour me faire taire : ils savaient qu’ils ne survivraient pas sans un corps enchaîné, sans un esprit soumis. Je ne pouvais me résoudre à l’idée que ton cas était irrécupérable. Chaque homme vit avec ses propres génies du mal : que ceux qui ont eu la force de les abattre seuls fassent un pas en avant ! Vraiment, personne ? La peine, la souffrance, le malheur, le Diable en personne joue avec ces biens tristes sentiments pour arriver à ses fins, pour attirer ses victimes dans les flammes de l’enfer : Il souffle joyeusement à l’oreille de ses pantins que l’humanité ne pourra jamais soulager leurs maux, que Lui seul détient la clé de leurs délivrances. Et Il les pousse, oui, il les entraine dans la tempête de Dame Violence, maitresse aux multiples amants.
Grand Frère, pardonne-moi.
Mes oreilles ont écouté. Mon esprit a interprété. Je ne savais pas vers qui me tourner, et cette carapace que je croyais si dure, si impénétrable, est en train de se briser sous les coups répétés de mon geôlier. Si je devais me mettre à genoux pour supplier quelqu’un, se serait devant toi, mon frère, oui, seulement devant toi : tu avais promis que tu viendrais me chercher, je t’implore de répondre à mes appels. J’ai entendu les pas de la Faucheuse : elle rôde dans le coin depuis si longtemps… Les précédentes victimes ont du la rassasier maintes fois, mais il semblerait qu’elle est encore un petit creux pour le dessert. Les pires scénarios concernant Astrid tournaient dans ma tête : ils dansaient, s’embrassaient, se tortillaient pour se jouer, embrouiller mon pauvre esprit déjà tout embrumé.
Il faisait chaud, tellement chaud ; et le vice-capitaine qui prenait un malin plaisir à faire descendre l’alcool dans son gosier. Selon ses dires, il avait bien mérité cette petite pause. Une odeur de chair brûlée flottait dans les airs : je ne supportais plus mes propres effluves. Mon torse avait été marqué à plusieurs endroits par un fer chauffé à blanc. J’avais entendu sa gorge se déployait et lâchait un rire diabolique, alors que mes hurlements ne faisaient qu’amplifier la douleur des plaies purulentes de mon corps. Certaines avaient déjà prises une couleur qui ne présageait rien de bon. D’autres avaient réveillé d’anciennes blessures mal cicatrisées : les deux assemblés avaient pris un malin plaisir à faire un feu d’artifice de fête nationale.
Grand Frère, pardonne-moi.
***
Entre ces deux scènes, Alouarn a été soigné par Isa dans sa caravane, Linus ne se sentant pas la force de soigner son frère. Il a été ramené un jour ou deux après dans sa chambre, après qu’Isa ait été sûr qu’Alouarn ne courait plus aucun danger.
Astrid a avoué à Linus qu’elle portait son enfant. Il a été décidé, en accord avec ses frères, qu’elle resterait vivre avec Linus et Alouarn.
Homère, suite à la mort de sa femme, passe beaucoup de temps avec ses enfants. Cette famille se lie d’une grande amitié avec les Arthius, Linus et Alouarn. Homère sera bientôt intégré en tant que membre à part entière de la petite bande d’amis, et ses enfants considéreront les adultes un peu comme une seconde famille, comme des tontons et une tata.
***
Lorsque je m’éveillais, j’étais allongé dans mon lit, mon corps recouvert de bandages, mes caleçons habituels avaient laissé place à… une couche. Ma première pensée fut pour Astrid et son bébé. De là où j’étais, j’avais vu sur le salon, entre autre sur la cheminée et ses alentours. Je pouvais les voir tous installé sur les canapés, et à voir la posture que Linus adoptait avec Astrid, je ne pus qu’en conclure qu’elle lui avait tout avoué, et qu’il avait accepté. J’entendis la sage-femme annonçait à tout le monde que le bébé allait très bien. Je souris avant de repartir dans les méandres de l’inconnu. J’étais mort de trouille : certes, je l’avais poussé à tout avouer, mais je ne pouvais pas m’enlever du crâne l’idée que mon frère préfèrerait partir avec elle plutôt que de rester avec moi. Je ne m’imaginais pas que le cœur de Linus était assez grand pour tous nous accueillir. J’avais honte, tellement honte de moi. Les discussions allaient bon train dans la pièce d’à côté, et je m’imaginais déjà qu’ils m’avaient tous oublié : personne ne voudrait du fils d’un démon, le vice-capitaine lui-même l’avait dit. Je voulus me redresser mais mes plaies me rappelèrent vite à l’ordre. Je ne pus retenir un gémissement de douleur. Elle fut rapidement suivie d’une quinte de toux. Des mains douces mais puissantes vinrent rapidement à ma rescousse. Je poussais un hurlement de terreur lorsqu’elles entrèrent en contact avec mon corps, et je tentais de me dégager en gémissant : « Non, non, non ! Alou’ a été très sage ! Faut laissé Alou’ tranquille maintenant ! » Tout se mélangeait dans ma tête, et mes pensées n’étaient donc pas très rationnelles.
Se fut la voix rassurante du médecin qui me répondit : « Je sais, mon grand, je sais que tu as été sage. Calme-toi. » Il m’aida à me redresser mais il s’avéra que j’avais du mal à tenir en position assise et que Linus avait besoin de me soutenir si je voulais garder cette simple posture. De plus, je refusais de lâcher la couverture : je la tenais fermement contre moi de peur que les autres voient mon ridicule et infâme petit corps et en rigolent. Non, non, non, je ne voulais pas qu’on se moque de moi. Comme je commençais à m’agiter de plus en plus, Astrid demanda à tous les petits curieux qui s’étaient avancés à l’entrée de ma chambre d’aller prendre place un peu plus loin, le temps que mon grand frère arrive à me calmer. Il dut finalement appelé Asgeird à la rescousse pour éviter que je me fasses mal : ce dernier ferma la porte de ma chambre pour plus d’intimité.
Je m’étais mis à hurler : ne sachant pas du tout comment gérer mes émotions, ni comment la suite aller se passer. De ce fait, je refusais que l’on m’aide, prenant même mes amis pour des adversaires. Les deux hommes furent heureux lorsqu’Isa pénétra dans la pièce. Elle pris le temps de poser ses affaires et d’une voix calme, ferme et posée, elle me lança : « Alouarn, tu te calmes. Maintenant. » Mon prénom me fit l’effet d’une douche froide, et je me tus avant même que les derniers sons ne sortirent de sa bouche. Puis à l’adresse de mes deux compagnons : « Ça tombe bien que vous soyez là, tous les deux. Asgeird, vas chercher ton frère et ta sœur, et reviens avec d’ici une trentaine de minutes. Quant à toi, Linus, on va avoir une petite discussion avec ton protégé. » Isa attendit qu’Asgeird ait quitté la pièce avant de reprendre : « Bien. Je pense que t’aider à comprendre comment Alouarn fonctionne dans ce genre de situation ne serait pas plus mal pour que cet incident ne se reproduise pas. » Puis elle ajouta en me regardant : « Quoi que, ce n’est pas moi qui vais te montrer le chemin, mais lui ! Il faut que tu saches que, quoi qu’il arrive, Alouarn va devoir être sous surveillance permanente. J’insiste sur ce point-là : il ne doit jamais être seul, même quand il dort. On ne peut jamais prévoir quand il va se réveiller. Ton frère va rapidement se torturer les méninges, il va remettre en question plein de choses, entre autre son existence même. D’autant plus qu’étant schizophrène, il va rapidement se faire des films, penser que le monde entier lui en veut, que personne ne l’aime, et que ce qui est arrivé est une punition parce qu’il n’a pas été sage. J’ai eu la version d’Astrid, mais avoir celle de notre jeune ami va être un défi non négligeable. Ne te désespères pas s’il ne t’en parle pas tout de suite. Il lui faudra du temps, beaucoup de temps pour faire face à ce qu’il a vécu ; et il va avoir besoin que tu sois là pour lui. N’hésite pas à travailler avec Astrid pour qu’il comprenne qu’elle fait maintenant parti de vos vies et qu’elle n’est pas là pour te voler. Néanmoins, n’oublie pas de lui rappeler que tu es aussi son grand frère et que, en aucun cas, la présence de la jeune femme sera un obstacle à votre relation : il aura besoin de tous ces moments où vous n’êtes que tous les deux, même ceux où tu dors avec lui, de ces caresses et baisers que vous vous échangiez avant même que tu n’acceptes qu’Astrid soit ta compagne. » Elle s’arrêta quelques instants, gardant un œil sur moi : « Alouarn, qu’est ce que tu fais ? »
Je la regardais d’un air scandalisé avant de lui répondre : « Bah, je retourne vers l’armoire pour que Linus vienne me chercher. Il a promis qu’il reviendrait. Oui, promis. » Isa comprit rapidement que je me mettais la pression et, malgré mon état qui ne me permettait pas encore de quitter mon lit, je gardais en tête un seul et unique objectif, retrouver mon frère : « Et s’il était déjà passé et qu’il ne m’a pas trouvé ? Tu crois qu’il serait parti sans moi ? Est-ce qu’il me cherche en ce moment ? Pfiou, je fais tellement pitié. Est-ce que tu crois qu’il m’aimera toujours ? Et si je suis trop monstrueux, est-ce que tu crois qu’il va me taper, taper, taper ? Je ne veux plus me faire frapper. » Des larmes se mirent à couler sur mes joues : « Non, non, non plus jamais. Alou’ veut juste qu’on l’aime très, très, très fort. Je ne veux pas changer de grand frère. Il avait promis… Mais il voulait tellement que je sois quelqu’un d’autre… Alou’ ne veut plus faire semblant d’être comme les autres. Je veux juste qu’il m’aime très, très, très fort comme je suis, même si je suis le plus monstrueux des monstres… »
Le médecin vint s’agenouille à mon chevet et vint doucement me caresser le visage : « Chut, calme-toi mon grand, je suis là ! Je suis revenu te chercher, comme je te l’avais promis. Je ne partirais jamais, jamais sans toi. » Peut-être qu’Astrid avait raison, Linus organisait sa vie en fonction de moi, et non plus autour de lui-même. Mais comment est ce que je pouvais être sûr que la jeune femme n’ait pas pris ma place dans son cœur ? C’est alors que, contre toutes mes attentes, malgré mon visage et mon corps tout déformés, malgré le fait qu’il est accepté de prendre Astrid pour épouse, malgré qu’il y ait Isa dans la même pièce que nous, il s’approcha de moi et nos lèvres s’effleurèrent, avant qu’il ne m’embrasse et me murmure à l’oreille : « Je t’aime, mon grand. » Le contact s’établit entre lui et moi, quelque chose qui s’était brisée durant la torture refit surface et se reforma. Mes larmes se séchèrent bien vite, tout heureux que personne n’ait pris ma place dans le cœur du médecin. Et la suite allait confirmer que je n’avais aucun souci à me faire de ce côté-ci : Linus était fin prêt à m’accepter comme j’étais jusqu’à la fin de nos jours.
Isa, silencieuse jusqu’à présent, repris la parole : « Prends bien soin d’Alouarn, Linus. Surtout ces premiers jours qui vont être très durs pour lui. Lui qui a déjà une très mauvaise image de son corps et de son âme, il va devoir apprendre à vivre avec toutes ces nouvelles blessures. Son amour-propre a pris un sacré coup dans les geôles, et cela prendra du temps, comme les autres plaies, à se réparer. » Elle vint s’agenouille à côté de Linus qui tenait fermement l’une de mes mains. Elle m’annonça : « Alouarn, je vais montrer à ton frère toutes tes blessures pour qu’il puisse te soigner correctement quand je ne serais pas là, d’accord ? » J’acquiesçais en silence. Elle plaça le drap juste au-dessus de mon bassin et commenta une par une chacune des blessures que l’on pouvait voir trôner fièrement sur mon torse, mes bras et ma tête. Lorsqu’elle eut fini avec cette partie de mon anatomie, elle s’arrêta quelques instants pour expliquer au médecin : « Les plaies qui vont suivre vont être beaucoup plus compliquées à gérer. Je suis persuadé, en vue de ce que j’ai pu constater lors des soins que je lui ais prodigué, qu’Alouarn s’est fait violé au moins deux fois, et que son geôlier avait la ferme intention de détruire tout ce qui faisait de lui, un homme. »
Alors qu’elle voulut enlever le drap pour expliquer en direct à Linus, je tirais violemment la couverture vers moi : « Non, personne ne regarde ici. »
Alors que mon grand frère allait essayer de me faire entendre raison, Isa posa sa main sur son bras pour lui demander silencieusement de se taire, avant de me dire : « D’accord, on ne regarde pas ici pour le moment. » Puis expliqua au médecin : « Beaucoup des coups qu’il a reçu ont été tellement violents qu’Alouarn va devoir réapprendre à utiliser certains de ses membres. Je me suis rapidement rendu compte que tout ce qui se trouvait en-dessous de son bassin, il ne le sent plus. Ainsi, à l’heure actuelle, ton frère ne peut plus marcher. Ne t’inquiète pas, ce n’est pas définitif, d’ici quelques jours et avec un peu d’entrainement, il sera de nouveau sur pieds. Néanmoins, il va falloir faire très attention : Alouarn, malgré sa bonne constitution, ne pourra pas faire beaucoup de choses avant un bon mois, le temps que tous ses membres se cicatrisent correctement. De ce fait, je pense que la présence d’Astrid dans cette roulotte est plutôt une très bonne chose, et que cette aide n’aurait pas pu mieux tomber. Prends bien garde à comment tu présentes à Alouarn sa présence définitive dans cette caravane. »
C’est alors qu’à la surprise générale, je demandais naïvement : « Est-ce que, moi aussi, j’aurais le droit de faire des câlins à Astrid et au bébé ? » Puis, après m’être gratté le nez : « Dis, grand frère, je pourrais aussi lui raconter des histoires au bébé ? » Puis en montrant les muscles de mes bras : « Regarde, je suis très fort pour danser avec les mots. Promis, je lui raconterais des légendes qui ne font pas trop peur mais qui sont quand même pour les grands comme bébé et moi ! »
Mes deux aînés éclatèrent de rire, et c’est Linus qui me répondit : « Bien sûr, mon grand, tu pourras faire tout ça. » Puis à l’adresse d’Isa : « Je crois qu’il l’a encore mieux intégré que nous qu’on ne sera plus deux mais quatre dans la maison. Mais, je ferais attention. »
Isa reprit après quelques échanges légers : « L’heure tourne, et je n’ai pas encore fini de te présenter l’essentiel de ses blessures. Comme je te l’ai dit il y a quelques instants, le vice-capitaine a voulu détruire tout ce qui faisait de ton frère, un homme. Même si ce n’est que des suppositions, je n’en reste pas moins convaincu que si vous n’étiez pas intervenu à temps, Alouarn aurait été tué après que ses tortionnaires aient pris un malin plaisir à le priver de son sexe. A voir dans l’état où il est aujourd’hui, je ne peux même pas imaginer ce qu’ils ont du lui faire subir pour qu’ils nous le rendent ainsi. Enfin, tu t’en rendras compte toi-même lorsque notre jeune ami voudra bien que l’on jette un coup d’œil là-dessous. De plus, il faut que tu saches que, contre son grès malheureusement, j’ai pris la décision de lui faire porter des couches. Actuellement, il a beaucoup de fuites urinaires et, durant son séjour chez moi, il a eu, disons, quelques accidents. Pour le moment, je te conseille fortement de lui donner uniquement des aliments liquides comme la soupe, la purée au risque de le voir régurgiter tout ce qu’il mange. Son corps et son esprit ont subi tellement de dommages qu’il va falloir lui réapprendre, sur quelques jours, à utiliser son organisme. Pour ce qui est de l’hydratation, même s’il n’est pas d’accord, mets ses boissons dans un biberon : il est incapable de tenir fermement quelque chose avec ses mains pour le moment, et il risque d’y avoir beaucoup de casses inutiles. Alouarn est un peu un enfant qui a oublié comment fonctionner le plus rudimentaire des gestes, à toi de trouver comment faire revenir sa mémoire. » Quelqu’un frappa à la porte et, avant d’aller ouvrir, Isa conclut : « Vous avez de la chance d’avoir des amis qui tiennent à vous et qui sont là pour vous aider, alors n’hésitez pas à les mettre à contribution. »
Asgeird, Astrid et Béralde entrèrent dans la chambre. Se fut au tour de Linus de leur expliquer tout ce qu’Isa lui avait raconté. Il fut décidé qu’il y avait assez de places entre notre caravane et celle d’Homère pour que tout le monde reste sur place les deux prochaines nuits. Il y eut ensuite un débat pour savoir si on devait mettre au courant Homère, Ohatsu et Orihime des détails, même les plus gênants, sur ma santé. Ils estimèrent qu’avec tous les efforts qu’ils avaient fourni, ils avaient prouvé leur loyauté envers notre groupe d’amis et qu’ils avaient eux aussi le droit de savoir. Ainsi, Astrid fut chargée de le dire à Ohatsu et Orihime, et Béralde à Homère. Il fut convenu que les enfants ne seraient tenus au courant que du strict minimum. Isa quitta la caravane une heure plus tard.
***
Quelques heures plus tard, nous vaquions tous à nos occupations. Asgeird et Béralde avaient réussi à adapter une chaise, je ne sais comment, pour que je puisse tenir assis et ainsi participer à la vie de la caravane. De ce que je savais, il y avait quelques soldats qui trainaient de-ci, de-là, mais que le blocus avait été complètement levé, la population ayant fait pression sur les dirigeants de la ville. Homère et ses deux enfants, Astrid, Linus, Béralde et moi nous étions retrouvés autour de la table pour jouer à un jeu de société. Je faisais équipe avec mon frère car il s’avéra rapidement que j’avais du mal à me concentrer sur le jeu, tantôt je partais dans mes petits délires, tantôt je me renfermais sur moi-même, broyant mes idées noires. Asgeird était parti voir où en était l’évacuation des lieux par les soldats et comment s’organiser les soins pour les blessés, ainsi que la rentrée de nourriture. Il était convenu qu’il reviendrait chercher Béralde et Homère lorsque la distribution des vivres commencerait.
Alors que j’étais tranquillement en train de discuter avec mon biberon rempli de thé sous l’œil attentif de Linus et d’Astrid, de nouveaux arrivants me firent sortir quelques instants de ma bulle. Je leur fis un sourire, puis retournais dans mon petit monde. Linus leur proposa tandis que les enfants allaient chercher les chaises nécessaires pour les inclure à la table : « Vous voulez du thé ? »
Il se leva pour préparer une nouvelle théière tandis qu’Astrid leur demandait : « Vous voulez faire une partie du jeu des sept familles avec nous ? »
Sujet: Re: [-16]Le prix à payer pour un peu de sécurité (PV Ohatsu et Orihime)