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Making the Connection
 MessageSujet: Making the Connection   Making the Connection EmptyDim 6 Juil - 14:44

Jiro Yu
Jiro Yu

Eagle's Claw

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Making the Connection
Jiro se massa ses phalanges meurtries par tant d’effort. Il se tenait debout depuis plusieurs heures, plongé dans son laborieux travail de reconstruction de marionnette, et commençait à ressentir sur tout son corps le poids de la fatigue. Sheena, la marionnette en forme de panthère, un simple pantin de bois d’apparence mais pourtant développant dans son corps un arsenal incroyable d’armes blanches, était presque terminé. L’homme soucieux passa ses longs doigts pour se masser sa nuque endolorie, puis resserra négligemment son chignon pour empêcher certaines mèches d’ébène lui voiler le visage. De son autre main, il vint chercher une vis qu’il tenait depuis longtemps coincé entre ses dents, puis il l’utilisa pour fixer la patte avant droite de la bête. Il se souvint.

Dans l’entrepôt de Shirortsume, la bataille contre les bandits avait fait rage. Délicieux écho de son propre combat contre les assaillants du domaine des Yu, des années auparavant, la bataille qui lui avait fait perdre sa famille dans son intégralité, la bataille qui lui avait permis de transformer des humains en marionnettes. Il jugea que les années séparant ces deux évènements avaient changé énormément les choses, lui-même s’étant libéré de sa triste condition. Lors de cette dernière bataille, il n’avait pu survivre qu’en provoquant l’autodestruction de Sheena, qui avait enveloppé dans son souffre les derniers brigands, leurs cibles à Yoite et lui. Depuis cette attaque des deux assassins, ils avaient brûlés l’entrepôt et s’étaient rendus face au commanditaire pour récupérer leur récompense avant de l’achever – ils n’avaient pas réellement aimé d’être sous-estimés de la sorte par un amateur qui avait préféré engager deux assassins plutôt qu’un. Malgré cet incident, les deux hommes s’entendaient bien, Jiro contemplait la Mort Noire avec une certaine admiration, tentant de percer ses secrets profonds, de découvrir la raison de son existence, son passé enseveli, mais ils n’avaient pas encore l’occasion de discuter de tout ce pan de psychologie – et surtout le marionnettiste n’osait pas réellement contredire l’autre mage de peur de rompre leur amitié naissante, chose qu’il n’aurait pu croire réalisable lors de sa première entrevue avec l’assassin impulsif.

Jiro s’empara d’un dispositif explosif minuscule qu’il venait de construire et le plaça délicatement à l’intérieur de la marionnette, là où le cœur de la panthère devrait se trouver. Il referma sa cage thoracique et s’empara de la dernière patte de l’animal pour la fixer à son tronc. En enfonçant le clou, il se dit que malgré le bois extrêmement résistant qu’il utilisait, ses marionnettes ne restaient que des pantins qui se trouvaient de plus en plus facilement dégradés. Une simple idée lui vint : il créa entre ses doigts un fil magique et l’enroula autour du système de fixation de la patte sur le reste du corps pour le consolider. Mais dès qu’il rompait le lien entre le fil et lui-même en s’éloignant de la marionnette, le fil perdait toute sa résistance, toute sa force et finissait par se briser. Il aurait été efficace de voir que la marionnette n’était plus fixée par tous ces clous, vis et métaux divers mais plutôt par des fils magiques, directement reliés à Jiro, des fils qu’il n’était pas possible de briser sans avoir une force extraordinaire – ses marionnettes n’en seraient que renforcées, à coup sûr. Mais cette rêverie prit rapidement fin par un simple constat du mage rationnel : il n’était pas capable de maintenir autant de concentration pour déployer toute une quantité de fils magiques et contrôler une marionnette à distance. Il faudrait une quantité phénoménale de fils qui partiraient de ses doigts pour aller jusqu’à la plus minuscule des articulations de sa belle marionnette, et il se savait incapable de maintenir un tel édifice.

Il se stoppa soudainement et se redressa de son ouvrage, son regard perdu au loin et son esprit concentré sur un pan inédit du raisonnement : il pourrait, en fait, renforcer ses marionnettes en remplaçant leurs articulations métalliques par ses fils, mais le problème était que si ses fils n’étaient pas reliés à lui, ils perdraient leur vertu consolidant et se briseraient, rendant la marionnette inutilisable. Si ses fils n’étaient pas reliés à lui… Il termina la finition de Sheena puis la révoqua pour invoquer son autre marionnette, Sayuki. « Ma belle, tu vas essayer quelque chose sur moi, d’accord ? » Il s’allongea délibérément sur la table froide où se trouvait la précédente marionnette, devenant lui-même le cobaye de ses expériences. Il ferma les yeux, mais son esprit toujours éveillé contrôlait Sayuki, penchée sur le corps de son maître. Elle désassembla la marionnette en ôtant bras, jambes, tête, et finalement ouvrit son ventre en deux.

A l’intérieur de la marionnette se trouvait un minuscule homme, un homme à l’apparence adulte, lové dans une cavité à sa taille, mais pas plus grand qu’un poumon. Un homme miniature, en somme, nu comme un ver, qui semblait sortir d’un long sommeil. Sayuki s’en empara délicatement et le posa sur le bord de la table avec toute la délicatesse de son être. Elle posa ses deux mains sur le corps humanoïde et récita une incantation pour annuler le modelage du corps et qu’il reprenne sa véritable apparence – l’homme miniature commença à grandir, tandis que Sayuki reculait pour le laisser prendre place, jusqu’à ce qu’il atteint une taille adulte. Il ouvrit les yeux, le sourire aux lèvres. Jiro voyait de ses propres yeux pour la première fois depuis longtemps.

Il avait fait le choix de vivre son art si profondément qu’il avait ordonné à Sayuki, la marionnette capable de modifier l’apparence des corps, de le faire rapetisser jusqu’à ce qu’il ne fasse la taille d’un simple verre. Jiro ainsi réduit s’était installé au cœur de la marionnette de son frère, Taro, et Sayuki avait fermé la marionnette. Jiro contrôlait ainsi son pantin principal depuis l’intérieur même de celui-ci. Il était arrivé à Fiore caché sous l’apparence de Taro et n’était jamais ressorti de celle-ci jusqu’à aujourd’hui. Personne, ni Misto, ni Rosa, ni Yoite, n’avait vu son réel visage. Personne.

Il s’étira ses différents membres pour s’habituer à nouveau à se mouvoir dans son réel corps puis s’approcha de Sayuki. « Merci beaucoup Sayuki, tu peux disposer. » Il la révoqua, puis s’approcha de l’autre marionnette désassemblée, laissée en état sur la table. « Toutes les articulations ont été enlevées… Si j’assemble la marionnette ainsi, elle ne pourra pas bouger d’elle-même sans ces articulations. Mais quand je retournerais dans la marionnette, je serais à la fois le pantin et son maître et je pourrais la/me faire bouger d’elle-même/de moi-même. » Son sourire s’élargit tandis qu’il créait de longs fils magiques entre ses doigts. Pendant des heures durant, voire des journées, il resta plongé dans l’ambiance tamisée de son laboratoire improvisé pour recréer sa marionnette mais cette fois sans utiliser ni vis, ni clou, ni rouage ou rotule, mais simplement ses fils magiques qui reliaient les différentes parties du pantin entre elles. Quand son ouvrage fut terminé, il demanda à Sayuki de lui réduire à nouveau sa taille et de le placer à l’intérieur de la marionnette de Taro, puis elle finalisa le travail sur la marionnette et s’éloigna.

Jiro, au cœur du pantin, tira alors sur ses fils magiques pour faire bouger le pantin. Cela marcha à la perfection et le pantin, fluide comme un réel humain, commença à se mouvoir, à marcher, à sauter comme avant. Qu’est-ce qui changeait alors fondamentalement ? Auparavant, Jiro contrôlait sa marionnette de l’intérieur avec des fils non-magiques pour agir sur les articulations de celle-ci et la faire bouger. Désormais capable de créé lui-même des fils et d’y transposer son énergie magique, il avait substitué aux articulations ces fils pour agir directement sur la marionnette, et surtout, la marionnette n’ayant plus d’articulations donc ne tenant en place que par ces fils, pouvait être démontée et remontée très rapidement.

Pour voir le rendu, Jiro détacha subitement son bras droit, qui s’éloigna du reste du corps en lévitant allègrement dans la pièce. Le bras prit son envol, lentement, en prenant ses distances avec le tronc, jusqu’à atteindre une limite aux alentours de 5 mètres. Même à cette distance, Jiro pouvait toujours, par le biais des fils qui connectaient le corps à son bras, faire bouger le membre jusqu’au plus infime mouvement de son auriculaire. Satisfait, il fit se rabattre son bras qui s’emboita facilement à sa place. Jiro, satisfait, se demanda quelle était la résistance de ses propres fils. Il ôta à nouveau son bras pour l’éloigner de son corps, et demanda à Sayuki de tenter de briser les fils entre les deux parties du corps. La marionnette féminine s’exécuta et tenta de rompre les fils à mains nues, sans succès. Elle prit des ciseaux, mais Jiro insufflant son énergie dans ses fils réussit à les rendre plus résistants que l’acier pour que l’outil de Sayuki fût sans effet. Mais quand la femme prit un katana aiguisé, elle réussit à trancher un fil avec acharnement. Le bras, coupé du corps, tomba alors à terre sans que Jiro ne puisse le contrôler, n’ayant plus aucun moyen d’agir dessus. S’il utilisait une telle faculté, il allait devoir être extrêmement prudent pour ne pas perdre ses membres un-à-un.

Il demanda à Sayuki de lui rattacher son bras, ce qu’elle fit, puis elle modela l’apparence du pantin pour que la peau de Jiro repasse du bois à la chair.




   
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