| Sujet: Une île où s'échouer Lun 16 Juin - 20:16 | |
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Yôshii A.Shunsui
| Une île où s'échouer
Le vent commençait à se faire de plus en plus violent. Les vagues se brisaient contre la coque du navire qui tanguait après chaque nouvelle rafale aquatique. Tous l'équipage était sur le pont du navire, en pleine effervescence. Une véritable fourmilière super-organisée où chacun avait sa place. Où chacun devait tenir sa position jusqu'à sa mort pour le bien du navire et de ses occupants ! La mer était capricieuse et elle nous le faisait comprendre. Sa colère ne faisait que naître et les conditions pour naviguer étaient devenues rapidement exécrable. Je sortais de ma cabine en me retrouvant à plusieurs reprises aplatit contre un mur à cause des secousses, pour finalement réussir mon avancée jusqu'au commande du vaisseau navale.
« Non de diou, qu'est-ce que tu fiches ! On va finir au fond avec les poissons si on continue de se taper la tempête. Trouves nous un endroit où accoster ! »
« On est complètement perdu, la tempête nous a dévié de notre trajectoire il y a plusieurs heures et avec cette brume qui se lève, on ne voit pratiquement plus rien. Puis c'est toi le capitaine merde, arrêtes tes beaux discours et donnes nous des directives ! »
« Du calme ma poiscaille ! »
Je parcourais le chemin inverse à celui que j'avais effectué quelques secondes auparavant. Dégustant toujours autant de mur à chaque secousse. Une fois dans ma cabine, je faisais voler les tiroirs -Bien qu'ils volaient déjà tout seul à vrai dire.- à la recherche de la boule magique. Mon plus beau et grand trésor de guerre. Trouver ! Elle avait glissé sous mon lit la coquine ! Je l'attrapais puis m'empressais de monter sur le pont de nouveau. Tenant la boule aussi fermement que si je tenais dans mes mains, mes quelques années de vie restantes. Une fois à l'extérieur, je portais mon doigt vers l'un des quatre pôles de navigation. L'est. Mon précieux se mit à briller avant de me dévoiler le sort qu'il nous réservait si nous prenions cette direction. Un naufrage. Je tentais le nord alors. Cette fois, il s'agissait d'un attaque de pirate ennemi. Et l'ouest ? Une île sauvage et perdue ? On va la-bas crénons d'une guenon !!
« A cinq heures sur tribord bordel ! On se magne les fesses mes jolies ! » Me mis-je à hurler pour vite aller poser un pied à terre avant que la tempête n'engloutisse le navire.
Les filles se mirent immédiatement à corriger notre trajectoire. Peut-être trop brutalement. Lors de la manœuvre le bateau secoua plus que je m'y attendais et fit envoler la boule magique. Autant dire clairement que mon visage passa par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Il n'était pas acceptable de perdre un trésor pareil ! Je me mettais à courir après ma baballe sur tout le pont du navire avant de la voir passer par-dessus bord. Horreur ! Je sautais en dehors du navire pour l'attraper en voler avant de...
« Merde. » Je sentais déjà l'attraction m'attirait vers elle. Vers cet océan tourmenté, plein de requins et autres créatures aquatiques peu recommandables. Quand soudain, je sentais quelqu'un me saisir par les hanches et m'emporter avec elle dans un parcours aérien. C'était elle, ma seconde.
« Bon dieu, depuis quand on peut jouer à Tarzan sur un bateau ?! »
Elle avait utilisé une corde pour se lancer vers moi et m'attraper avant que je ne tombe à l'eau. Sauvant ainsi ma chère et tendre petite vie que je ne souhaitais pas arrêter là, en si bon chemin ! Désormais que notre trajectoire était rectifiée, il ne nous restait plus qu'à prier d'avoir le temps d'arriver à destination... Mais j'étais confiant. J'avais foi en ce petit bijou. Mais euh... C'était la première fois que j'utilisais ce magnifique bijou d'ailleurs... Il avait intérêt à ne pas s'être trompé bordel !
Quatre heures plus tard :
Plage de sables fins, accompagné des cocotiers et des crabes en bords de forêt. Un temps toujours aussi merdique, il fallait bien l'avouer. Il n'y avait pas d'autre terme pour d'écrire l'horreur qui se trouvait au-dessus de nos têtes. Cependant, nous étions enfin sur terre ! Ici nous ne pouvions pas faire un naufrage et heureusement... Bon par contre, j'avais peut-être abusé sur notre méthode pour accoster. J'avais littéralement encastré le navire dans la plage. Chose que ma seconde n'avait pas apprécié et hésité à me faire en me bottant le derrière pour m'éjecter du navire. Tandis que mon équipage féminin restait au chaud dans la cale du navire, elles m'avaient forcé à partir à la recherche d'un endroit sûr où se mettre à l'abri le temps que la tempête passe. J'étais donc là, sous un arbre tentant de me mettre à couvert de cette pluie torrentielle. Le postérieur contre le sable, adossais contre le tronc du cocotier, j'utilisais une simple brindille pour dessiner dans le sable. Comme quoi, une certaine prenait sa tâche très à cœur.
« Si j'avais su, j'aurais fait en sorte de retourner le bateau en même temps. Comme ça elles auraient été obligées de me rejoindre sous cette pluie. Tss. »
Enfant boudeur ? Je ne pouvais pas le nier. J'étais clairement en phase de boudage attitude. Au lieu d'effectuer ma tâche comme il se devait, j'étais là en train de gaspiller le temps que j'avais. Flemmardant au... A la pluie et au mauvais temps. Charmant. Simple. Trempé aussi. Oui. Très trempé. Pourtant quelque chose vint me tirer de cet ennui monotone que je m'étais imposé pour ne pas faire ce que les sirènes m'avaient imposé de faire. Il apparut. Subitement. Sans aucune raison et encore moins un désir. Le livre. Tellement capricieux, qu'il donnait l'impression d'apparaître que lorsqu'il le souhaitait. J'en oubliais même son existence parfois, c'était pour dire... Il s'ouvrit de lui-même sous mes yeux attentifs. Tournant page après page, de plus en plus vite, jusqu'à finir sa course sur une page. Même pas il me laissait choisir la page cet enfoiré hein.
« Burning... mode ? »
Brillant d'une lumière rouge intense, des tatouages commençaient à s'étendre sur tout mon corps. Partant du coeur pour rejoindre chaque extrémité de mes membres, ils eurent envahis mon enveloppe charnelle en trois secondes tout au plus. Toujours lumineux de cet éclat rouge qui laissait dégageait de la chaleur, des flammes se mirent à en jaillir subitement pour me recouvrir d'un voile de flamme recouvrant l'intégralité de mon corps. Je n'étais pas brûlé, bien au contraire. Je sentais cette chaleur parcourir mon corps sans pour autant me cramer quelques poils au passage... Puis... J'avais comme cette impression de légèreté. Cette sensation d'avoir poussé mon corps plus loin.... Où plutôt que j'étais capable de le faire. Je me levais lentement, ne sentant même plus la pluie tomber sur ma peau. Puis je commençais à courir entre les arbres. M'enfonçant dans la forêt... J'étais plus rapide. Légèrement, mais je le ressentais. Là où je fus le plus surpris, ce fut lorsque j'essayais de sauter par-dessus un rocher. Je perdis littéralement le contrôle de mon corps pour le voir obéir à une seule autorité, l'instinct. Il fit une acrobatie dont je n'avais jamais imaginé la prouesse. Se tordant dans des positions dignes d'un gymnaste pour traverser tous les obstacles à partir de ce rocher. Véritable chasseur de terrains, je me sentais comme plus... Animal. J'avais perdu cet aspect de combat rigide. Je pouvais voir plus loin... Un combat souple et agile. Un combat où l'adversaire serait obligé de rester sur ses gardes, car je disposais désormais d'une agilité jouissive.
Les secondes défilèrent jusqu'à la fin. Dans l'excitation je n'avais guère fait attention à ma fatigue, mais elle m'avait rapidement rattrapé. N'ayant pas le temps de décrocher un mot, je tombais à terre épuisé. Le sacrifice était acceptable pour savourer une telle délivrance corporelle. Oh oui.
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By NatsIchi |
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| Sujet: Re: Une île où s'échouer Lun 30 Juin - 21:22 | |
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Yôshii A.Shunsui
| Une île où s'échouer 2
La fatigue était passée aussi sûrement qu'une bonne sieste l'avait étouffé dans un rêve oublié. J'ouvrais les yeux face à cette lumière éblouissante qui réveillait en moi une migraine douloureuse. Posant une main au-dessus de ma vue pour assombrir un peu tout cela, je relevais le torse lentement. J'étais complément trempé. J'avais dû tomber dans les vapes... Ou... Ah oui. Je m'en rappelais enfin. Cette technique que j'avais découvert juste avant de tomber dans les pommes. Elle m'avait puisé jusqu'à la dernière goutte de magie. Ahah. Quelle farce... Je m'étais tellement amusé que j'en avais oublié la fatigue. Maintenant j'étais dans un sale état. Fatigué. Mouillé. Bientôt malade après une nuit passée dehors dans une tenue pareille. Tss.
Je me levais doucement, pour éviter d'offrir encore plus d'essence sur les flammes de mes maux de têtes. Quelques courbatures ici et là rendaient mon corps aussi raide qu'une paillasson de grand-mère. Je baillais. Toujours en prise de la fatigue... Il fallait que je retourne au bateau retrouver les autres. Même pas elles étaient venues me chercher ses chipies !
« Bon, par où aller... » Me demandais-je à voix basse.
« Ohoh, regardez les amis ! Qu'il est mignon ce petit humanoïde. Gyuhuh... » Fit une voix proche, à la sonorité enfantine.
Je me retournais subitement. Scrutant les entourages pour trouver la personne qui venait de dire cela. Mais rien. Personne. Seul. Il n'y avait rien autour de moi, je semblais aussi seul qu'une ours polaire dans un désert. J'attrapais quelques cailloux que je lançais dans les broussailles pour voir s'il y avait quelque chose. Sans succès. Même pas un animal. Puis là il sort, une fois de plus. Apparaissant aussi sauvagement qu'un pikachu sauvage en pleine foret, le livre magique venait une fois de plus m'offrir le cadeau de cette belle journée ensoleillée.
« Dis donc. C'est la période des soldes chez toi pour que tu viennes deux jours consécutifs ? » Dis-je tout en narguant le livre, alors qu'il ne devait probablement pas m'entendre.
Il s'ouvrit, comme il avait l'habitude de le faire à chaque fois qu'il me dévoilait l'un de ses secrets. Les pages se mirent à tournoyer. D'abord lentement, puis elles prirent de plus en plus de vitesse à un point où on avait l'impression que jamais le livre n'allait finir. Finalement si. Il y eut une fin à cette rafale de page. Le livre se stoppa sur ce qui semblait être une nouvelle merveille qui allait égayer mes journées, mais surtout mes combats.
« Bakudan no Irezumi »
Je me mis à lire la description que le livre apportait à cette nouvelle « force ». Intéressant. Divertissant. J'allais enfin pouvoir jouer à un jeu dangereux et... Avec tout mon talent, mettre ma vie encore plus en danger. Ce livre souhaitait que je me suicide avec les propres techniques ! Il savait lesquelles me donnaient envie... Et lesquelles pouvaient en même temps me donner la mort avec une maîtrise comme la mienne du combat. Tandis que j'étais en pleine réflexion sur l'utilité d'une telle technique, mais surtout les meilleurs moyens de l'utiliser, j'entendis un bruit familier bourdonner dans mon oreille. Sora !
L'aigle traversa le feuillage d'un arbre pour se poser devant moi, décrochant de son bec le sac qu'il transportait pour moi. A peine tomber à terre, le sac s'ouvrit de lui-même pour dévoiler son contenu. Une pomme accompagnée d'un message. Nous partons dans une heure. Bonne chance.
D'un air nié, je fixais le message. En me demandant si elle se foutait de ma figure ou si elle voulait vraiment que je lui botte le cul de manière délicieuse et peu délicate pour elle. J'espérais en toute honnêteté que ce soit le cas numéro deux. Hum... Bon, j'avais un bateau à retrouver avant qu'il ne parte sans moi ! Vite ! Et ce fut ainsi que je disais adieu à cette ile paradisiaque pour retrouver le plancher d'un navire miteux et rejoindre la terre ferme. Le gros morceau de terre ferme où il y avait une civilisation.
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By NatsIchi |
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