Le monde est fait d’atomes. De petites particules qui offrent à tous la capacité de vivre. Nous nous trouvons dans un monde de poussière, ma chère Alice. Un monde de poussière et de souvenir : tes souvenirs. Ils n’ont pas la capacité de transmettre les émotions mais au fond de toi – car nous sommes au fond de toi je présume – tu comprends qu’ils ont la capacité d’en animer. La femme que tu as délicatement dépossédée de son corps quelques secondes est fatalement dépourvue de sa propre emprise. Elle sent son esprit virevolter au-dessus de sa chaire, au-dessus de dents qu’elle aimerait tant serrer, au-dessus des larmes qui se cacheraient dans ses paupières ou couleraient sûrement sur sa joue si tu lui laissais un tant soit peu de réflexion, d’emprise sur elle-même. En fait, quand elle retrouve son corps, elle se voit encore plus dépossédée d’elle-même qu’elle ne l’était déjà. Finalement, quelqu’un pourrait arriver derrière elle et lui planter un couteau dans une de ses omoplates qu’elle ne le sentirait que quelques secondes plus tard, le temps de laisser ses iris reprendre apte à la lumière. Elle ne sent que peu le poing se nicher dans ses côtes et son corps voler. Elle pourrait reprendre appui mais les ailes du Pégase décident de prendre leur envol pour la première fois de la journée.
Le sol gronde. Ce n’est aucune de vous trois, ce n’est même pas Lydia en fait. Ça vient des deux idiots là-bas. Fais naître un sourire ma tendre Abigail. Le Pégase offre l’ouverture de ses ailes aux trois étincelles qui l’incarnent. En même temps. Ma douce, sers les dents, tu t’apprêtes à voir quelque chose d’horrible.
Elle ouvre les yeux. Une seconde entre la reprise de concentration et ton coup. Une seconde qui lui suffit à tenter quelque chose. En vain, tu t’écrases contre sa mâchoire, elle s’envole avec élan. Tu l’envoies valser contre le mur, le sourire aux lèvres. Mais la femme du Conseil perçoit ce grésillement. Elle le perçoit de son ouïe fine. Alors que tu échanges un regard avec elle, tu comprends toi-même que quelque chose ne va pas. Le corps se fracasse contre le mur tombé du château. Mais ce n’est pas un fracas lourd comme tu aurais pu le deviner, comme tu t’y attendais. Il s’agit d’un fracas comme si tu avais lancé un ballon d’eau contre le mur d’une maison. Ou un sceau de peinture. En fait, comme si tu avais balancé une multitude de particules de quelque chose de lourd et pourtant si fin, si petit, qui ne se colle pas au reste. Et tu le vois ; c’est du sable. Un regard paniqué sur la femme aux cheveux violets quand le grésillement méconnu retentit encore à ses oreilles. Elle l’entend à en devenir folle, comme s’il attaque l’intérieur de ses tympans. Le sol continue de trembler. De plus en plus fort. La lumière du combat au loin augmente en même temps que les cris de souffrance. Et même s’ils continuent, vous devenez beaucoup trop occupées. Des brèches ouvrent le sol, la terre devient poussière, tout s’envole.
« Sifflement de Gaïa »
Tu as joué ta technique la plus puissante pour la détruire. Tu l’as détruite littéralement, Abigail. Son corps s’est dispersé complètement mais tu l’entends encore. Et tu le comprends dans tes murmures ; Le Sable. Le vent souffle fort, les particules s’élèvent, la tornade prend forme, vous êtes happées, elle commence à ravager le château, les tremblements de la terre offrent encore plus de ressource à la technique qui devient incontrôlable. Elle ne contrôle plus rien depuis longtemps. Elle voulait juste survivre. Mais tu connais la source du pouvoir des Illunar, Abigail ; la haine. Sybilia, ton corps s’envole. Fermer tes yeux te suffit à ne pas être blessée. Les haut-le-cœur ne sont que ce que tu ressens. Pour le moment. Jusqu’à percuter contre le mur du château au fur et à mesure que la tornade grandit. Alice, ton corps s’envole. Ta jambe fracasse le haut d’une poutre et la tornade elle-même ne réussit pas à garder ton équilibre ; tu es fatalement éjectée. Fatalement ? En fait, on pourrait presque se demander quelle douleur aurait été la pire : rester dans ces particules en suspension ou la chute qui va t’attendre.
Sybilia tu entends ce murmure. Un murmure que le sable te souffle à l’oreille « vous ne craignez rien personnellement si votre vie se résume à celle que vous avez toujours tenue de festoyer ». Elle te donne un indice sur le but d’Ajatar Virke, saurais-tu le déchiffrer ? Et Abigail, ton message est tellement particulier. Une voix qui s’affaisse à chaque syllabe. Tu te demandes sûrement si c’est parce qu’elle a du mal à parler à cause du coup, ou si elle pleure. Physiquement elle doit avoir mal. Mais sa mâchoire n’existe plus, si ? Des excuses et des remerciements « une simple question : accepterais-tu de converser un jour avec un monstre ? ».
Vos corps doivent absolument sortir de cette tempête. Parce que vous entrouvez vos paupières. Le sable commence à happer quelque chose qu’aucun humain n’oserait jamais toucher. Quelque chose qu’un autre monstre a fait venir ici. Les Pégases ne sont pas tous célestes. Certains puisent sous la terre. Profondément, en y versant toutes les larmes du volcan intérieur à eux. Ou extérieur…
Spoiler:
C'est normalement le poste final de Lydia. Si vous trouvez une idée à continuer sur un seul autre échange, je verrai moi-même. Désolé de la qualité d'écrit pour cette fin... En ce qui concerne ce qui arrive à entrer dans la tornade, soit vous vous donnez le droit d'attendre les messages suivants du groupe de Zulria, soit vous venez demander si vous avez pas compris, pour éviter de spoiler les lecteurs
Titre : Je pète, t'explose Crédit : Grizz Feuille de personnage Maîtrise Magique: (17372/35000) Mérite: (755/800)
Requiem
Event avec Abigail et Suzu
Pas de temps pour un plan, pas de temps pour rien du tout que la frappe d'Abigail est si puissante qu'elle fait éclater Lydia en grains de sable. Le sable se lève en tornade et elle nous frappe de plein fouet. Tout est levé, j'ai même l'impression de léviter: mais je ne peux pas partir: pas sans Abigail. Je tente de me protéger les yeux avec mon avant-bras, mais la tempête est beaucoup trop forte: rien à foutre. Je fais un pas vers l'avant, mais je ne touche plus au sol déjà. Je viens d'entrer dans la tornade.
« ABIIII! SORS DE-LÀ! »
Je m'accroche, je tiens bon et je continue à avancer. Même si mon poids n'est rien dans cette tornade, j'ai qu'un but et je l'achèverai. Même si ça sent la fin, même si j'ai aucune chance, je fonce du mieux que je peux. Même si je vois rien, même si j'entends plus rien, je saurai tâter de la peau je pense, je saurai sentir son énergie à travers la tempête. C'est difficile. Je suis écorchée de toutes parts, mais je poursuis. Forte, complètement cinglée, je suis prête à me sacrifier pour la ramener. Je n'ai rien pour contrer ça... ah si... Temporairement, mais je saurai ouvrir les yeux pour les quelques secondes qu'il me sera possible de le faire. J'invoque six papillons qui forment un hexagone de protection. Je force l'hexagone à se refermer autour de moi et je peux enfin ouvrir les yeux. Je ne la vois toujours pas. Le sable se fracasse contre le bouclier et je crie une dernière fois:
« ABIIIII! »
Mon bouclier se brise et je suis projetée, carrément éjectée du château, passant de tout mon corps à travers un mur. J'ai mal, mais je ne peux pas perdre connaissance, pas maintenant... J'ai l'épaule disloquée, j'ai probablement une côte fracassée, j'ai de nombreuses plaies ouvertes sur tout le corps, du sable dans les oreilles, mais je me relève. Même en sécurité, je veux qu'elle s'en sorte et tant qu'elle ne sera pas sortie de la tornade, j'y retourne courageusement et pleine de folie.