Le monde. Celui qui m'avait vu disparaître pendant six longues années. Misérablement capturé par ce qui semblait être une guilde noire du nom d'Ajatar Virke. J'en riais. De la bêtise dont j'avais fait preuve. Le manque de prudence dont j'avais fait preuve ce soir là, ne m'avait pas pardonné. Perdre autant de temps dans mes objectifs... C'était déplorable. Le goût de la vengeance parfumé mon corps dans sa totalité. J'allais exterminer cette guilde de minables prétentieux. Tous. Jusqu'au dernier. J'allais leur montrer à quoi ressemblait un vrai démon. Pour cela... Quoi de mieux que de rassembler quelques objets précieux. Des objets qui allaient me montrer la route vers la victoire.

Usant de mes quelques contacts restants, j'avais regroupé mes derniers pions dans une cabane de bonne fortune pas loin d'un village de pêcheur, au milieu d'une forêt. Attendant de trouver un lieu plus... Propice à mes futures grandeurs. Et c'est ainsi que je me retrouvais sur ce bateau de croisière. Ici, se trouvait un objet. Objet qui avait déclenché un tas de rumeurs sur terre. Rumeurs qui furent un jour entendu par l'un de mes larbins. Larbin qui vint m'en prévenir aussitôt. La suite, vous la connaissez. N'écoutant que mon courage et ma soif de pouvoir, j'étais parti pour aller prendre ce qui semblait être la meilleure occasion pour moi, de récupérer ces quelques années perdues.

Nous étions en mer depuis quelques jours. Trois pour être précis. Sur un magnifique bateau de croisière où un trésor inestimable était transporté. Dissimulé secrètement dans l'étage le plus bas du navire, probablement gardé par plusieurs gardes de l'armée. J'avais infiltré le navire en prenant la place d'un riche célibataire, un peu trop saoul avant d'embarquer. Pauvre homme. Finir à poil dans les eaux sales du port...

Le bateau de croisière, en trois jours, n'avait pratiquement plus de secret pour moi. J'avais utilisé ma magie pour en parcourir les plus infimes parties. La seule chose qu'il me restait à examiner, c'était l'intérieur de ce coffre fort. Où plutôt la salle où l'armée s'était fortifiée une position de défense absolue. Mise à part ce petit mystère, le bateau n'avait pas grand-chose d'une quelconque valeurs. Il n'avait aucune arme de défense contre les autres navires et à son bord, des soldats de l'armée s'étaient déguisées en simples marins et passagers. En tout, en dehors de cette salle fortifiée, il devait y avoir une quarantaine de civils, une dizaine de marins et enfin une vingtaine de soldats lourdement armés. Ou plutôt.... Ils avaient les armes dans leurs cabines, mais pas sur eux. Hum... Une erreur qui allait sûrement être fatale.

La nuit tomba rapidement le troisième jour, à croire que le calme avant la tempête venait de prendre fin. Du haut du navire, j'avais élu domicile sur le toit de la cabine du commandant. Observant l'horizon à travers les yeux de mon compagnon ailé. Compagnon qui ne m'abandonnait jamais. Ce fut ainsi que je les vis. Ces pirates. Pirates de navires différents. Ils étaient nombreux. Assez pour réduire ce navire en cendre. Pour envoyer au fond de ces eaux, qu'une trace de poussière du navire de croisière. Si seulement ils étaient tous alliés. Cinq drapeaux différents. Cinq clans de pirates prêts à anéantir les clans adverses pour s'emparer du trésor. Les requins rouges, les pélicans de fer, les anguilles du nord, les tritons ardents et enfin les sirènes du diable. Une belle brochette de pirates provenant de plusieurs océans du globe... J'étais presque étonné de ne pas en voir plus. Si peu avait encore fois à ces beaux récits que l'on pouvait entendre ? Que diable ! Bandes de dégénérés que vous étiez. Passer à côté d'une chose pareille. Hum...

« Ils arrivent... »
Murmurais-je dans un souffle glacial, alors qu'un sourire mesquin se dessinait sur mes lèvres.

Je fis alors apparaître mon double. Mon autre moi. Celui qui dévorait d'une traite la moitié de ma réserve. Ahah. Il était vachement groumant, mais à deux nous étions mille fois plus forts. Peut-être pas... Mais tant que les autres y croyaient, cela aurait son effet. Debout, face à l'horizon, nous observions les uns après les autres la navires. Les requins venait du Sud ouest, tandis que les pélicans étaient à l'est en compagnie des tritons. Une alliance ? Sûrement. Allait-elle durer ? Sûrement pas. Venant du nord glacial, les anguilles... Célèbre pour leur cruauté et goût du combat sanglant. Finalement, il ne restait plus que les sirènes. Venant du sud. Ce clan était célèbre pour une chose. Son équipage. Des femmes et uniquement des femmes. Du moins, si on ignorait le fait que leur capitaine était du sexe masculin ? Du moins... Certaines rumeurs racontaient qu'il avait perdu une certaine partie de son corps juste avant de prendre les rennes de son clan. Un pirate d'un clan adverse les lui aurait coupé durant un affrontement, tandis que sa mère offrit sa vie pour le délivrer. Mère qui était la chef du clan... Et n'ayant que lui comme enfant... Il avait eu le privilège de commander un navire remplit de femme. Quel monde injuste franchement. Pendant que moi je pourrissais à dormir pendant six longues années, lui il se rinçait les yeux sur son équipage.

« Prenons les sirènes. C'est le clan idéal. Depuis la mort de leur ancienne chef, ils ont perdu bataille après bataille. Sur leurs dizaines de navires qu'ils avaient dans le temps, je n'en vois plus qu'un. Probablement ont-ils perdu les autres... Prendre le contrôle du navire, ainsi que de l'équipage est ta priorité actuelle. Pour leur chef... Tue-le. »

Mon double disparut. Engouffrer dans cette nappe de ténèbres. Complètement invisible dans la nuit noire, personne n'aurait pu l'apercevoir, même pas moi qui utilisais la même magie. Nous allions, ensemble, changer l'histoire. Ce navire allait être miens et devenir notre moyen de fuite. Soyez prête les sirènes, car un vrai diable vient prendre la place de votre petit démon de bas étage.


J'avais disparu des yeux de mon autre moi. Dévoré par les ténèbres, j'avais fusionné avec elles. Ainsi, j’avançais. J’avançais. Rapidement. Silencieusement. Efficacement. En quelques minutes j'avais glissé sur la coque du navire pour terminer mon infiltration sur le grand mat du perroquet. Sortant de l'ombre comme un loup de sa cachette, je neutralisais la pirate qui s'y trouvait en lui offrant un aller gratuit pour le monde des rêves. J'observais le pont. J'observais les autres mats. J'observais ce capitaine lamentable. Toi. Tu vas mourir. Ce soir. Maintenant. Respires, car ce sont tes dernières respirations mon gros. Je disparaissais du grand mat, en direction de ma cible.

« Les ténèbres te voient, Lenay D.Krakus. »
J’apparaissais subitement devant le capitaine du navire des Sirènes du diable.

« Quo... »
S'exclama-t-il avant de finir la gorge serrée dans mon poing.

Plusieurs des femmes pirates s'étaient regroupées autour de nous. Me pointant du bout de leurs lances et épées, prêtent à m'embrocher au moindre faux pas. Huhu. Je relâchais ma prise, la poussant en arrière pour qu'elle s'écrase sur le sol de son rafiot. Lâchant ce sourire provocateur envers le capitaine et pleins d'assurance.

« Je suis venu te prendre ce navire Lenay. Tu es une personne faible. Tu n'es pas fait pour diriger un clan portant une histoire aussi glorieuse que celles des sirènes. Tu disposes peut-être de la légitimé du sang, mais moi... J'ai celles du courage, de la force, du sens du devoir, de la conquête et... de meneur. A mes ordres, j'offrirais un second souffle à cet équipage. La gloire coulera comme l'or dans nos coffres. Tandis que toi... Qu'as-tu fait ? Du temps de ta mère... Vous aviez une flotte. De l'or à en rendre jaloux des pays entiers. Vous aviez tout ce qu'un clan pouvait espérer pour prospérer. Et toi... Tu as perdu tout cela.
Cependant, je te laisse une chance. Nous allons nous combattre à mort. Le gagnant sera le chef de ton clan.
Ou peut-être... Es-tu trop couard pour vouloir m'affronter ? Peut-être n'es-tu pas assez courageux pour affronter un vrai démon ? Peut-être as-tu peur de moi... Car, contrairement à toi j'ai grandi loin de la mer. Je n'ai eu que mes deux oreilles pour écouter ces récits fabuleux sur les aventures de ta mère et celles des autres grands pirates. Dans ce manque de goûter à la mer et à la piraterie, j'ai développé mon envie... de conquête. Celle de régner en maître un jour sur l'océan avec l'équipage le plus magnifique de tous les temps. C'est cela qui t'effraie.
Alors que feras-tu ? Fuir en lâche ou m'affronter en homme ? »

La sueur coulait le long de son front, assez abondamment pour en remplir un sceau. Les poings serrés et le visage crispé, il était là. Agenouillé devant moi, j'avais brisé son esprit. Détruire la volonté d'un leader était primordial pour atteindre ses troupes. Cependant... »

« Chhhschhh. »
Murmura Lenay dans des paroles incompréhensibles.

Saisissant la dague à sa ceinture il bondit sur moi comme un chien enragé. Tailladant l'air dans des gestes peu précis et facile à lire. J’arrêtais son premier coup en l'attrapant par le poignet, le tirant vers moi pour le lancer en arrière. Il tenta une deuxième attaque, plus agressive encore que la première. Dégainant son épée, il se mit à tournoyer avec ces deux armes pour tenter de m'empaler sans que je puisse parer son attaque. D'un pas en arrière j'esquivais la première lame qui s'empara tout de même de quelques mèches de ma belle chevelure. Puis je me baissais, tout en me donnant une petite impulsion vers l'avant. Une fois sous la trajectoire de ses armes, je posais une main à terre, légèrement en retrait par rapport à mon corps et je fis voler l'un de mes pieds jusqu'à son abdomen. Planant sur plusieurs mètres il termina sa chute dans des tonneaux désormais en morceau.

« Tu as donc décidé de combattre en lâche. Pirate tu prétends être, en pirate tu as agit. Mais sûrement pas en tant que capitaine. Un vrai capitaine n'a pas peur de relever un défi comme celui que je t'ai offert. Maintenant, je vais te montrer que ce navire mérite un capitaine compétent. »

J'activais la troisième technique pour faire apparaître l'une des quatre potions. Utilisant celle qui convenait le mieux à la situation, je la versais sur la lame qu'avait lâché Lenay. M’avançant vers lui dans des pas sûrs, sous les regards d'une partie de son équipage, je faisais glisser la lame entre mes doigts.

« Tu as une belle dague mon ami. »
Barbotais-je.

Puis dans un malheureux imprévu elle m'échappa des mains. Entamant sa chute éternelle et inévitable, tandis que toutes les personnes autour de moi retenaient leur souffle. Il était fini ton temps. Révolu. Maintenant, j'allais devenir le roi des mers. La dague toujours dans sa chute, effleura le visage du jeune capitaine. Laissant dans son sillage, une légère coupure sur la joue de Lenay. »

« Ahah ! Tu m'as ra... »
Dit-il avant d'être coupé brusquement. Incapable de prononcer un mot de plus. »

« Désolé, mais non. Je ne t'ai pas raté, bien au contraire. Je t'ai immobilisé pour un petit moment. Pendant ce temps, vous allez tous m'écouter très attentivement.
Mon nom est Yôshii A.Shunsui. La mer où les navires flottent et la terre que les hommes ont foulé de leurs pieds. Tout m'appartiendra un jour. Sans exception. Je conquerrais entièrement ce monde et le changerait de l'intérieur. Pour cela, j'aurai besoin de soldats. Des valeureux combattants prêt à me suivre jusqu'en enfer pour le destituer le diable de son trône d'os. Si vous me suivez, je ferais de chacune d'entre vous... Une légende. Ensemble, nous deviendrons plus célèbres et crains que les dragons. Et même eux, connaîtrons nos noms pour les chanter lorsque nous planterons nos armes dans leur corps ! Ce soir... Nous allons conquérir. »

Je me stoppais un instant dans mon discours, adressant un regard vers Lenay. Je m'approchais de lui en quelques pas puis je me baissais pour le saisir par le col. Le soulevant par la force d'un seul bras, histoire d'avoir son visage en face de moi.

« Alors je te le propose, jeune Lenay. Veux-tu devenir mon second et commander mes futurs flottes ? »

Et là. Comment expliquer cela. L'endroit par lequel je l'avais attrapé... Il se... Déchira. Littéralement. Plus de col. Juste une grande ouverture au niveau du torse. Trop grande. Beaucoup trop grande. Assez grande pour que la vérité m'éclate au visage comme une bombe l'aurait fait. Deux coups. Deux coups. Deux monstrueux coups imprévisibles et d'une douceur inégalable.... C'était... Indescriptible. La seconde qui suivi les deux coups fut un vrai bain de sang. Mon nez se mit à couler de sang comme un geyser crachait de l'eau. Propulsait en arrière sous le choc et la surprise, tandis qu'un cri de détresse joyeux s'échappait de ma gorge.

« Mais... Mais... T'es une femme-euuuh ! »
Criais-je tout en pointant son abondante poitrine qui était la raison de cette attaque surprise.

La situation se transforma soudainement. Toutes les femmes de l'équipage se mirent à brandir leurs armes dans ma direction, prêtent à m'embrocher comme une vulgaire saucisse sur un barbecue. Je serrais les fesses, prêt à accepter mon triste sort. J'en connaissais un qui n'allait pas être content de mon échec. Pardonnes moi mon autre moi, j'ai échoué.

« Baissez vos armes les filles. »
Déclara la... capitaine.

Mon visage s'illumina soudainement, observant la capitaine avec une admiration enfantine, tandis que mes yeux devenaient aussi ronds que des billes. Brillants de leurs éclats rubis, un grand sourire de gamin se dessina sur mes lèvres.

« Tu es bizarre, jeune homme. Cependant, si tu nous prouves que tu es capable de redorer notre blason, nous te suivrons et je serais même prête à devenir ta seconde. Ce coup devait être notre dernier, car comme tu l'as dit. Notre clan a beaucoup perdu depuis que je suis à sa tête et nous n'avons plus assez de moyens pour entretenir notre navire. Si tu nous montres que nous pouvons gagner cette bataille, alors tu auras gagné ce que tu désires. »
Annonça-t-elle devant son équipage bouche-bée, tout comme moi.

Je me relevais alors que les femmes rangeaient leurs armes, puis je m’avançais vers la capitaine du navire. Plongeant mon regard dans le sien, j'essayais de lire au plus profond d'elle sans vraiment y voir ce que j’espérais.

« Très bien. Alors si pour commencer nous reprenions notre route pour aller montrer à ces pirates de pacotilles comment se débrouillent les sirènes du diable ! Modification de cap mes jolies, on vire à bâbord sur 90 degrés, pleine voile ! Éteigniez les lumières sur le pont et préparez les canons, on va faire des trous dans la coque de ces enfoirés. »




Ils avaient débarqué. Les combats étaient entamés depuis de longues minutes déjà et plusieurs cadavres décoraient le sol. Les requins, les pélicans et les tritons s'étaient réunis dans une alliance douteuse le temps d'une bataille pour s'emparer du trésor. Tandis que les anguilles du Nord décimaient tous ceux qu'ils croisaient sur leur route sans faire de distinction entre pirates, soldats et civils. L'armée essayait tant bien que mal de défendre le pont, mais du se contraindre à se replier devant la salle fortifiée. Sur le pont, il ne restait plus que les pirates. S'affrontant à trois clans contre un, même si les anguilles étaient deux fois plus nombreuses que les autres. Moi ? J'étais toujours au même endroit. Je les regardais tous faire en réfléchissant à la meilleure méthode de s'emparer du trésor. Si j'allais ouvrir la salle fortifiée, il était certain que je n'allais pas survivre à la première seconde. A moins que... Hum... Mais pour cela, il faudrait que les pirates arrêtent de se battre entre eux et décident de rentrer à l'intérieur même du navire... J'ai trouvé !

« Phoenix Way. »

Explosant dans le ciel comme un astre stellaire, l'aigle qui se fit si silencieux depuis le début attira soudainement toute l'attention sur lui. Des flammes se mirent à danser dans le ciel avant d’envelopper l'aigle jusqu'à sa forme finale. Le phoenix. Aussi grand que moi, il l'était encore plus les ailes grandes ouvertes. Imposant comme nul ne pouvait l'être sur ce navire. Il absorba les regards comme une sirène au milieu de la mère. Sirène ailée au corps enflammé qui allait tous les brûler.

« Montres leur qui est le roi. »

Le phoenix se mit à danser dans les airs dans des acrobaties aériennes enivrantes. Une danse mortelle qui n'avait qu'un but. Détruire les navires ennemis. Il traversa toutes les voiles une par une, sans laisser le temps au peu d'équipage qu'il restait sur les navires de changer de cap pour les protéger. Désormais tous les navires pirates étaient immobilisés et commencés à prendre feu, à mon plus grand plaisir. Au même moment, le navire des sirènes fit son apparition tout en ouvrant le feu sur les navires pirates que je venais d'immobiliser. Le bruit sourd des canons commença alors à rugir, profitant de la nuit pour le rendre encore plus terrible. Je me levais du toit où j'avais posé mon postérieur, puis j'ordonnais à mon compagnon de me rejoindre. Une fois derrière moi il lâcha un cri assez puissant pour stopper une seconde fois les pirates qui avaient repris leur lutte. Ils m'observèrent. Moi. Celui qui caressait le plumage ardent de l'oiseau de feu. Arborant le sourire d'un démon qu'aucun capitaine ne pouvait mettre sur son visage.

« Bande de déchets. Vous me faites bien marrer larve que vous êtes ! Des pirates ? Vous ?! QUELLE BLAGUE. Même ma grand mère pourrait faire mieux avec son dentier. Avez vous oublié ce que vous foutiez ici merde ? ALLEZ ME CHERCHER CETTE PUTAIN DE BOULE ET TUEZ TOUS LES SOLDATS SUR VOTRE ROUTE ! »
Hurlais-je vers la fin, pour réveiller ces bêtes.

Ils crièrent. Ils gémirent. Ils hurlèrent. Ils crachèrent leurs tripes dans un cri de rage profond. L'honneur de leur capitaine respectif dépendait de la victoire de cette bataille et aucun ne voulait décevoir son capitaine. Se bousculant comme un troupeau de taureau en chaleur, ils pénétrèrent dans l'enceinte du navire aussi sauvagement qu'une armée de babouin. Ils allaient devenir... Ma chair à canon. Ils vidèrent complètement le pont de leur présence, le laissant ainsi libre à ma disposition. Maintenant, il était l'heure de passer à la vraie étape du plan. Le rhum bordel !

Je m'infiltrais dans un premier navire en feu, celui qui avait été torpillé dès le début par les canons des sirènes. Il n'y avait aucun survivant sur ce bateau, à mon plus grand plaisir. Je descendais dans la cale, puis j'examinais la zone. Des dizaines et des dizaines de tonneaux de rhum. Hum... J'en prenais un que j'écartais des autres, puis je le plaquais contre une paroi. Je souriais. Aussi jovial qu'un chat buvant son lait un beau matin. J'allumais une allumette que je lâchais dans le tonneau, avant de m'enfuir à l'autre bout la cale. Le tonneau de rhum prit feu en quelques secondes. Feu qui se propagea tout autour et surtout sur la paroi. Là encore, un sourire. Sourire de vainqueur. Je tournais un canon en direction de cette paroi en feu pour l’exploser d'un coup d'obus. Le bateau ne sembla pas apprécier cela et l'eau s'infiltra dans le navire... N'écoutant encore que ma soif, je courais dans tous les sens pour lancer les barils pleins de rhum à travers le trou béant dans la coque. Puis je sortais du navire avant de le voir couler au fond de la mer... Adieu petit bateau. Nous penserons à toi en buvant ton rhum.

Une fois à la surface, le bateau des sirènes s'arrêta à une vingtaine de mètre pour me laisser monter à bord. Je me dépêchais de les rejoindre, avant qu'un requin ait raison de ma jambe. Une fois à bord, mon clone disparut pour me laisser la place, sous les regards étonnés des sirènes.

« Bah whay. Vous pensiez vraiment que j'allais risquer ma vie en sachant qu'il y avait une chance sur quatre que j'en sorte vivant ? Huhu. »

Tous les navires pirates étaient au fond de la mer, tandis que j'ordonnais à l'équipage de récupérer les tonneaux de rhum encore sains et saufs à la surface de l'eau. Il ne me restait plus qu'une chose à faire. Récupérer la boule... J'ordonnais à la moitié de l'équipage de s'armer avec les fusils d'abordage, puis je les plaçais le long du pont du navire tout en ayant en ligne de mire la sortie qu'il restait aux pirates pour s'enfuir avec la boule. On attendit. Encore et encore. De longues minutes. Avant de finalement voir six pirates de l'équipage des tritons, sortir de l'intérieur du navire de croisière. Les derniers survivants de ces sauvages. L'expression qu'ils tirèrent lorsqu'ils virent tous ses fusils braqués sur eux fut un moment aussi subtil que délicieux. Ils étaient fais prisonniers après tout ce qu'ils venaient de traverser. Prisonniers... Ou peut-être pas.

« Faites feu. »

Les canons des armes à feu se mirent à chanter dans une mélodie mortelle et funeste, tandis que les corps des derniers pirates tombaient à terre aussi resplendissant de vie, qu'un cadavre puant. Sora reprit son apparence d'aigle royal, saisissant au passage la boule qu'avait fait tomber l'un des pirates pour la déposer dans mes mains. Je l'observais fixement en compagnie de ma seconde, alors que je fantasmais déjà à l'idée de mes futurs projets extraordinaires qui allaient se trouver grandement facilité grâce à ce petit bijoux. Le monde approchait jour après jour, de ces ténèbres que je lui réservais.

J'avais des partenaires, un repaire, quelques informateurs et maintenant... Un navire avec son équipage en plus. Les pièces se mettaient en place d'elles mêmes, jusqu'au moment où j'annoncerais l'abolition de ce monde comme l'humanité le connaît aujourd'hui.