♣ Elle avait beau dire. Elle avait beau se donner ce petit air, je savais pertinemment que mes paroles pouvaient l'atteindre. Tu peux faire mine de m'ignorer autant que tu veux ma grande et tant que nous serons obliger de collaborer sur cette affaire...Va falloir faire avec et ce n'est pas moi qui lâcherait ceci la première. Oh non.

Il allait falloir faire avec.

Je soupirais en tentant de me reprendre. Provoquer la personne n'était pas spécialement intelligent mais je détestais le fait de devoir partager un plan boulot surtout quand j'y étais la première. Ce qui est à moi...est à moi et je ne partagerais certainement pas la part du gâteau et elle devait s'en douter.

Attendre. Voilà mon châtiment pour avoir contrarier madame la grande inspectrice du Conseil.. Bouffonne oui. Comme si elle pouvait y faire quelque chose. Tout ce que veux le Conseil sur cette affaire c'est s'en tirer tout les lauriers, toute la gloire et ainsi faire voir qu'ils sont capables de quelque chose. Dans mes souvenirs, d'ailleurs, ils étaient plutôt doués pour laisser s'enfuir les criminels les plus recherchés du pays voir même du continent. Ils riaient d'eux, s'amusaient sous leurs nez mais personne ne levaient le petit doigt. C'était tellement plus facile de les laisser tuer, détruire et saccager. C'était tellement plus facile de fermer les yeux et de se pisser dessus au lieu de se bouger.

Je vis alors la grande prêtresse du Conseil bouger et je suivis car après tout...Si elle se faisait kidnapper, ça m'arrangeait grandement mais ça me ferrais chier.

On arriva devant une maison..Un témoin de toute cette histoire ? Fort étonnant et tandis qu'on frappa à la porte, on faillit se faire fermer la porte au nez. Ce n'est pas vraiment une façon de recevoir les gens.

Je ne dis rien. Je me tus. Écoutant son histoire stupide. J'écoutais et écouter, fermant les yeux pour aspirer le moindre petit détail.

C'est alors que sa tête se retourna vers moi. Quoi ? T'attends un avis ? Comme si j'allais m'abaisser à le donner. Tu peux toujours courir pour que je te dise ce que je pense même si à mon humble avis, on doit certainement penser la même chose.

« - Vous savez...Depuis que je suis petite j'ai comme un don, fis-je en soupirant »

Ce n'était pas vraiment un don..C'était plus une faculté parmi tant d'autres. Pendant longtemps j'avais été abuser, manipuler, maltraiter...Trompée. Pendant longtemps je n'ai su faire face à la vérité et avec le temps, elle se présentait à moi..Claire et limpide comme de l'eau de roche.

« - J'ai le don...De savoir quand est-ce que les gens mentent monsieur et quelque chose me dis que vous, vous semblez vouloir nous mener en bateau toutes les deux. Malheureusement, ce genre de feinte minable ne marche pas avec moi voyez-vous. Je suis lassée de votre combine fatigante et ennuyeuse. Si vous nous parliez avec sincérité cette fois ? Fis-je en souriant »

Je fis alors le tour de la table tandis que je fixais ce qui allait être, ma coéquipière du jour. Je ne l'estimais pas autant bien entendu mais quelque chose me dis qu'elle était loin d'être née de la dernière pluie et se douter elle aussi de quelque chose.

Sinon...Pourquoi s'être donner la peine d'attendre que je dise quelque chose ?

♣ La confiance règne dis donc. Un peu plus et ça pourrait puer l'hypocrisie dans cette maison. Je le savais que cet homme nous mentait, je le sentais même mais il y avait bien plus que cela. Tandis que je regardais vers celle qui me gâchait l'instant le plus glorieux de ma carrière de mage ermite, l'homme nous conduit vers un coffre bizarre.

Étrange...De la peau. Beurk..C'est dégouttant. Sérieusement il faudrait songer à ranger ce genre de choses ailleurs qu'ici mon cher monsieur. Il avait avoué néanmoins avoir mentit mais le fait qu'il nous sorte ça, ne nous avancer à rien dans notre enquête. Oui, oui j'ai bien dis « notre » il faut croire que plus les minutes passent plus j'accepte de partager mes jouets avec cette espèce de bouffonne.

Attend un peu que je me fasse la main que je viendrais te trouver et que je réglerais mes comptes avec toi. Chienne du conseil. Elle n'a que ça à faire de sa journée faut croire...Obéré à des ordres miteux provenant de gros lard s’empiffrant dans leur bureau et refilant le sale boulot aux autres. Elle devait être docile comme nana pour accepter ce job ingrat. Enfin bon, ce n'est pas vraiment mes affaires même si je la voyais bien pencher en disant « Oui chef » « A vos ordres chef »...Ahahaha la tronche qu'elle doit tirer quand elle bosse là-bas. Je pourrais tuer rien que pour voir ça.

Enfin tuer...N'allons pas jusque là même si c'était une bonne façon d'espérer la revoir sur mon chemin un jour.

Elle partit alors à l'extérieur et je suivis tandis que je m'interrogeais encore sur sa façon de travailler et d’obéir aux ordres. J'en avais totalement oublier cette maison étrange, cet homme dégouttant et son alibi miteux. On le tenait, il suffisait juste de lui faire peur mais non MADAME en a décider autrement. MADAME préfère qu'on se retire du coup.

Parfois je me demande si elle espère vraiment que les indices tombent du ciel comme par magie ? Je sais que c'est clicher mais faudrait qu'elle arrête de fumer l'herbe à vache, c'est nocif pour la santé.

Je m'assis alors sur la pelouse en tailleur et regarda le ciel. J'inspirais un grand coup avant de me relever.

« - Tu sais, je crois que l'on pourrait camper ici cette nuit et se faire griller des saucisses. »

Aucun rapport avec l'enquête mais j'avais faim et j'étais fatiguée de chercher ailleurs qu'au bon endroit qu'on venait de quitter. Je me voyais bien harceler cet homme toute la nuit, camper devant sa fenêtre.

« - Je pense qu'il faudrait juste lui faire peur et il avouerait. Il semble simplet »

Je me voyais déjà monter tout le scénario pour réussir à attraper cet homme et lui faire cracher le morceaux. Quitte à passer par la torture ça serait un bon moyen de passer la nuit mais bon...Il faut croire que ma « partenaire » ou le truc qui y ressemble ne partage pas souvent les mêmes avis que moi.

D'ailleurs on ne partage rien de commun elle et moi. Elle veut jouer à la gentille fille docile posant des questions qui ne nous mènent nul part et ensuite partir comme si de rien n'était. Non mais c'était quoi ça sérieux ? Y'a pas plus pourri comme journée.

«- Et sinon... le plan saucisse ça te tente pas ? »

Bah ouais j'ai faim quoi. Faudrait sérieusement que je pense à amener quelque chose avec moi la prochaine fois.

♣ J'entendis alors son semblant de critique en me comparant avec une saucisse. Ah ! Nous y voilà, je pourrais presque la sentir se détendre tandis qu'elle me traite de saucisse et qu'elle n'en termine jamais avec ses questions et pourtant, la voilà, assise dans l'herbe avec moi. Je savais bien que j'arriverais à détendre légèrement les rides de cette vieille mégère.

« - Saucisse toi même. Non mais oh je ne te permets pas. De toute façon t'es aussi amer qu'un citron. Tu pourrais te détendre de temps en temps, ce n'est pas comme si nous étions pressées après tout et puis tes questions m'agace profite du moment présent un peu. On est là, allongées dans l'herbe fraîche à réfléchir à cette situation. »

En faite tout ce passe plutôt bien à ma grande surprise. Même si je savais que cela n'allait pas durer. Ce n'est pas comme si je pouvais me la couler douce avec cette femme sur le dos aussi insupportable et aussi aimable qu'une porte de prison. Elle pourrais faire un effort au lieu que ce soit moi qui fasse boucher double à chaque fois.

Mais bon, si elle veut que nos rapports s'en tiennent à des reproches et des insultes et bien très bien, je ferrais en sorte de lui bousiller sa carrière en lui faisant rater ce boulot. Des gens disparus on pourrait supposer qu'ils soient morts donc je ne vois pas pourquoi c'est spécialement important ?

Je me relevais alors, me secouant les mains et le fessier pleins d'herbes avant de mettre ces dernières sur mes hanches et de regarder ma partenaire en fronçant les sourcils d'un air grâve.

« - Bon eh bien puisque tu critiques mes idées et ma façon de faire....On va le faire à ta façon. Je demande à voir si c'est mieux que moi. Étant donnée que tu sembles vouloir diriger, je te pris de mener l'enquête mais si tu fais fausse route...Alors tu ne vaux pas mieux que moi. Madame du Conseil !»

Tous des bouffons les soldats du Conseil, tout le monde le sait. En plus d'être imbuvable et chiant, ils sont arrogants. A croire que y'a pas pire qu'eux comme partenaire de route. Je ne souhaiterais même pas la revoir un de ces jours celle là sauf à 4 pattes devant moi, rampant et me suppliant de lui épargner la vie ou de l'aider pourquoi pas. Mouhahahahahahahahahaha !!! Bon..Un peu de sérieux. Je reste tout de même dubitative quand à sa façon de faire mais si elle veut ratisser tout le village durant la soirée, allons-y soyons fous même si je suis certaine que cela ne nous avancera pas plus que ça.

Montre moi ce que tu vaux vraiment petit citron.

♣ Et on est repartit ! Décidément, pour une fois que j'essaye d'être aimable, il faut croire que ça me retombe toujours sur la tronche. J'essayais sincèrement d'être correcte avec elle et voilà qu'elle se tire de là en me plantant là, balançant encore une remarque au passage.

Reste zen. Ne réponds pas. Laisse la prendre le large. Si vraiment il y a quelque chose dans ce village, j'espérais sincèrement qu'elle se fasse prendre par le monstre, le sort, la bête ou qu'importe...J'espérais.

Reste Zen. Poker Face. Ne lui montre pas qu'elle arrive à t'atteindre.

Je me relevais alors et partis de mon côté. Tu veux faire le truc en solo ? Parfait. Mais je ne vais pas perdre mon temps à interroger le dernier pépé du coin ou la dernière mamie ayant perdue son chat. Je n'ai pas que ça à faire de ma soirée MOI.

«- ELLE M'ENERVEEEEUUUUUHHH !!!! »

Voilà c'est sortit et avec ça je suis certaine d'avoir attirer l'attention de toutes les oreilles indiscrètes du coin sur moi. Génial. Enfin il faut dire qu'il n'y a pas grand monde dans ce coin paumé. Qu'est-ce que ça me manque parfois...un peu d'action ça ne me ferrais pas de mal genre là...tout de suite...Maintenant.

Pas de volontaire ? Aller un petit signe du destin !! Vraiment personne ? Piouf ! C'est vraiment une soirée de merde et je ne mâche pas mes mots quand je dis ça. Entre l'autre pète-sec et son caractère  « moi, moche et pas gentille »...Elle aurait pu faire un effort mais non ! Ça doit trop lui faire mal au cœur de se montrer aimable. Bouffonne. Idiote. Connasse.

Pourquoi je l'aiderais de toute façon ? Il faut croire qu'elle veut absolument faire son petit tour de « regarde c'est moi la meilleure !! »

« - De toute façon je lui donne dix secondes pour m'appeler au secours et venir me supplier en rampant et en embrassant mes pieds. Ouais dix secondes, fis-je en m'essayant plus loin sur un cailloux »

J'ai attendus dix minutes comme ça et tandis que le vent se faisait plus frais, la pluie commença à tomber progressivement sur le village. Une pluie fine et silencieuse qui n'allait pas tarder à se transformer en torrent d'eau. Bonjour la douche.

Soirée de merde.

Les mains dans les poches, traînant les pieds dans la boue, j'avançais seule dans l'obscurité de la nuit. On était vraiment obliger de se taper ce boulot ? Enfin...Ce n'est pas comme si il allait se passer quoique ce soit en une soirée.

En faite...Je viens de passer les deux dernières heures à râler mais je me demande bien ce qu'elle fait elle de son côté. Certainement le tour du quartier ….Elle cherche des témoignages. Ce qui me paraît étrange qu'il y ai des gens surtout que seul un papy était rester dans l'autre famille.

Un papy...Une personne âgée...Même moi je ne kidnapperais pas une vieille personne c'est trop de charge sans aspects productifs. Bon aller Elena réfléchis...Mets toi dans la tête du vilain de l'histoire..Pense méchant, pense méchant...Si j'avais un plan diaboliquement diabolique j'irais où en premier ?

J'ai pris les habitants..J'ai tout un village, le seul endroit auquel je pense est la Mairie de la ville pour avoir les plans. Ouais c'est un début.

Tandis que je m'y rendis, je vis une lueur au fond du couloir. Ah!Ah ! Je savais que ça me servirait de penser méchant !!! Ils sont juste là...Les ravisseurs..Enfin je ne vois qu'une ombre donc LE ravisseur ?

« - Concentre toi...chuchotais-je »

Je défonçais alors la porte à grand coup de pied et fit une roulade à l'intérieur de la place en hurlant.

« - Garde du soir ! On ne bouge plus et on mets les mains en l'air aller zou zou ! »

Je tenais alors un vulgaire bout de bois dans les mains tandis que je fixais le génie diabolique de cette histoire quand je crû reconnaître la silhouette.

Je suis dans la merde....

♣ Elle n'a décidément pas d'humour ou alors elle ne savait guère profiter des petits moments de la vie. D'une, je ne m'attendais pas vraiment à la voir ici, enfin si mais bon...de deux..Me menotter ? Son choix n'était-il pas assez stricte comme ça pour en plus m'offrir le petit « Je t'avais prévenu » ? Me voilà donc contrainte à un certain choix et je déteste devoir choisir...J'aime avoir de multiples possibilités devant moi et j'aimais faire ce qu'il me plaisait de faire. Mais voilà...la prison était entrain de me tendre les bras et dieu seul sait que cette femme ne sait pas rigoler et je pourrais très bien y attérir sans jugement au préalable. De plus, la voilà me menaçant de me briser les deux jambes...alors là c'est le pompon !

Tout ce que je sais en ce moment même, tandis qu'elle nous fait descendre...c'était que ce n'était pas les jambes qu'elle me brisait mais plutôt autre chose. Aucun sens de l'humour, aucune maîtrise de soit, impulsive, sévère, froide, narcissique et j'en passe.

« - Je me vois bien t'offrir le choix mais je trouve que tu as assez pris de décision comme ça dans ma vie pour l'instant. D'une faire équipe avec toi ça me les brise mais à un tel point...Tu ne peux pas imaginer à quel point je te trouve bornée et légèrement conne aussi. Certes on est coincée toutes les deux dans ce boulot là mais tu pourrais au moins sortir le manche à balai que t'as dans le derrière et te détendre un peu. Si tu ne connais pas l'humour je plains les pauvres mecs qui bossent avec toi. Bien sur, tu en as totalement rien à foutre de ce que je peux dire mais j'en ai encore moins rien à foutre de toi. Brise moi les deux jambes, fous moi en tôle je m'en fous car de toute façon tu ferras bien ce qu'il te plaît car je peux comprendre qu'avoir du pouvoir c'est plaisant mais je suis loin d'être un gentil toutou à qui on donne des ordres. Tu peux donner des ordres dans ton bureau mais ici, tu dois au moins savoir accepter le comportement des autres. Ne vient pas en ville si ça te défrise de devoir faire équipe avec quelqu'un. T'as sûrement eu une enfance malheureuse ou t'as certainement vécue quelque chose de traumatisant pour te rendre aussi invivable que cela mais faudrait songer un peu à faire des efforts. »

Je soufflais une fois avoir dit tout ça. Je venais certainement de signer mon arrêt de mort mais je m'en fichais. Elle pouvait bien me tuer, m'emprisonner ou je ne sais quoi d'autres de bien plus grave que cela.

« - Mais il y a bien une chose que je sais madame la chef. C'est que présentement t'as besoin de moi malgré le fait que tu ne veuilles pas l'avouer. J'ai voulue faire le premier pas en t'acceptant, t'as malheureusement louper le truc. Tu peux renvoyer les gens mais à ce train là...je préférerais mille fois négocier avec les gens qui ont commit ce crime plutôt que devoir supporter ta mauvaise humeur légendaire et surdimensionnée. Maintenant je te pris de m'enlever ces menottes ou alors tu peux me les laisser...Mais de là où je viens la première leçon qu'on reçoit...C'est de savoir se débarrasser de ces liens. »

Il fallait dire que toute ma vie j'ai été attachée à quelque chose...à quelqu'un alors qu'elle m'attache avec deux bouts de ferraille, de la corde ou j'en passe..cela ne changera rien mais je pensais qu'en les gardant, je pourrais lui prouver que je fais des efforts et ce à contre cœur. Je ne l'aimais pas, c'était clair.

« - Donc maintenant je t'offres un choix à ton tour..Soit tu m'enlèves ces menottes et on essaye de collaborer malgré notre haine profonde soit tu me gardes ainsi et tu vas louper le moment où tu vas avoir besoin moi. »

Je la regardais dans le blanc des yeux sans reculer. J'avais assez jouer au clown comme ça pour détendre l'atmosphère, il était temps que je lui montre réellement ma détermination. Non pas pour l'aider ELLE, mais simplement pour m'aider moi même.

Je devais aller jusqu'au bout, même si je devais me battre contre cette femme acariâtre.