Boule de cristal, fruit des envies et des richesses qui répond à la soif de connaissance de tous, apaise la curiosité de tous alors que nos destins sont dévoilés par un simple morceau de verre. Et pourtant celui-ci vaut des millions tant la convoitise est grande. Après tout, qui n’a jamais désiré voir son futur alors que notre vie en dépend directement ? Personne je crois, et c’est pour cela que ce petit joyau vaut une énorme fortune. Bon et bien je crois que je vais devoir m’occuper de ce petit trésor pour ma satisfaction personnelle, tant de jewels ne se refusent pas.

Le vent qui caresse mes cheveux, brise marine aux senteurs salées, ainsi que le soleil qui dore mon visage me rappellent mes vacances à Harujion lorsque j’étais jeune et que j’accompagnais mes parents. Il y aura toujours pour moi cette magie qui éveille mes sens, ces couleurs et ces senteurs qui me rappelleront la mer. Cependant aujourd’hui je ne suis pas là pour passer mes vacances, loin de là. C’est une mission de rang B que je vise et celle-ci est énormément prisée puisque plein de mages de tout Fiore sont attirés par la somme astronomique donnée en échange de la fameuse boule de cristal. Habillé d’une chemise des îles et d’un bermuda, mes vêtements contredisent certes la situation mais il s’agit en fait d’un accoutrement de touriste pour me fondre dans la masse et réussir à monter sur le bateau de l’armée qui contient la relique sacrée. Arrivé au port je me présente en tant que soldat Fulgur puis me mets en position de « garde à vous ». L’homme me regarde d’un air sévère puis me laisse monter à bord du navire.

Mes tongues touchent le plancher vermoulu du navire qui grince sous la force de chacun de mes pas. Très peu rassurant, cependant je ne doute pas de l’endurance des bateaux de l’armée de Fiore, et encore moins de celui qui possède la boule de cristal. Je me dirige alors vers la rambarde pour admirer l’eau et attendre que la nuit tombe pour passer à l’acte. Je profiterai que tout le monde dorme pour agir dans l’ombre. Un sourire se dessine alors sur mon visage sans raison, je suis heureux de prendre la mer comme tout homme le ferait il faut croire, cette sensation de découvrir le monde extérieur est tellement jouissive. Soudain je lève les yeux quand je sens une présence non loin, je me retourne et me présente alors.

Soldat Fulgur, enchanté !

Alors qu’il voulait passer en mode incognito via les escaliers de glace qu’il a conçu, le jeune blondinet qui fait deux têtes de moins que moi se la ramène comme si de rien n’était et prétend être lieutenant. Je me retiens de pouffer de rire, risible, pathétique, comique, il croit vraiment que je gober ça ? Me disant qu'il faut que je fasse profil bas je décide de m’incliner devant le jeune que j’appellerai Willy. Icewill c’est long et de toute manière j’aime pas. Que fait-il ici ? Je n’en sais rien, il souhaite surement avoir la boule de cristal pour lui et ça, c’est hors de question, puisqu’elle est à moi ! D’ailleurs il me demande où est la « perle » mais de quoi parle-t-il ? Est-ce un nom de code pour mon trésor ? Plutôt prétentieux de l’appeler comme ça, je fais alors comme si je ne comprenais pas puis lui répond.

La perle ? Je ne vois pas de quoi vous parlez Lieutenant.

J’entends alors une discussion portant sur une bourgeoise qui navigue avec nous, la rumeur dit qu’elle est aussi belle que la déesse des eaux et qu’elle partage la croisière pour profiter du soleil en pleine mer. Qu'est-ce qu'une fille de politicien fait donc sur ce bateau ? A cette interrogation, j’arque un sourcil qui traduit mon incompréhension puis me rend compte que j'ai encore ce Willy en face de moi et je lui réponds alors, hésitant.

Euh… Si vous parlez de Gwenaëlle, la fille du maire d’Harujion, elle est dans une des cabines. Il faut croire que son physique nous permet de la comparer à une perle, objet de l’admiration de nous tous sur le navire. Elle sera heureuse de vous rencontrer, je pense.

Je le regarde alors avec un regard inquisiteur, l’invitant à la rejoindre et peut-être l’accompagner puisqu’après tout ce gamin est vraiment louche et je dois le garder à l’œil. J’attends qu’il me réponde en regardant le ciel puisque bon en général on baisse les yeux pour montrer le respect mais si je baisse les yeux j’aurai l’impression de me sentir supérieur. Fuyant alors son regard je repense alors à son entrée en scène plutôt comique et me rend compte à quel point ce serait débile que je le crois. Mais bon, pour l’instant rien ne presse, j’attends la nuit de toute manière alors je vais le surveiller de près. Un pas vers le côté pour lui faire comprendre que je pars rejoindre la dame et je lui demande gentiment, le tout accompagné d’un sourire radieux en ce temps ensoleillé.

Veuillez-donc me suivre.

Je me demande alors dans quelle cabine peut-elle bien être et je me tourne vers les deux marins que j'ai entendus parler auparavant. Je tapote sur l'épaule d'un d'eux et demande sur un ton plutôt neutre pour ne soulever aucune suspicion.

J'ai un colis pour Dame Gwenaëlle, pouvez-vous m'indiquer dans quel cabine se trouve-t-elle ?

L'homme me regarde, légèrement surpris, puis m'indique avec enthousiasme qu'elle se trouve au numéro 12. Information prise en compte, je me dirige vers la chambre de la dame en invitant Willy à me rejoindre. Porte en bois sculpté dont le numéro figure sur un petit panneau, je toque puis entre en me présentant malgré la perturbation provoquée à la vue de cette naïade.

En-chan-té..., je suis le sol-dat Fulgur...

Je la vois et tombe presque amoureux d'elle au premier regard. Son visage si doux m'invite a la rencontrer alors que son sourire angélique dévoile ses lèvres pulpeuses et d'un rouge si vif qu'il me rappelle la passion. Sa robe aussi majestueuse qui soit pend du canapé sur lequel elle est installée et vient frôler le sol de ses broderies voilées. Beauté vermeil de cette humaine aux milles merveilles, chevelure rousse et ondulée, bien soignée, qui met en valeur sa peau immaculée. Soudain je repense à ce garçon, m'a-t-il suivi ? Je me tourne pour voir s'il est là.

Ambiance douce de rêverie perturbée par la présence du petit, une brève présentation de sa part qui ne semble pas plus intéresser la belle qui écoute avec un dédain profond, caressant ses cheveux ondulés de sa main délicate alors que nous deux, soi-disant hommes de mers, nous lui proposons nos soins. La femme doit être lassée car nous ne sommes pas les premiers à subir ses charmes, puis dans le silence instauré elle s’apprête à parler. Mes yeux passent de sa poitrine vers sa bouche et entre ces deux éléments de la luxure, un objet attire mon attention alors qu’il luit face au soleil qui traverse les hublots de la cabine. Un pendentif, une clé, ou bien les deux à la fois entoure délicatement le cou de Gwenaëlle alors qu’il éveille de nombreux mystères en moi.

Fracas, explosion intense, collision entre deux corps de la mer qui fait trembler le navire, perturbation qui nous pousse à tendre l’oreille et entendre les marins apeurés. Ils se préparent, prenant leurs armes pour se préparer à repousser la menace encore inconnue à leurs yeux, mais ils se préparent. Le cœur lourd et dévoué à leur mission de protéger le navire ils avancent, et dans la passion de leur vie ils la risquent au point de la perdre, vils servants du système instauré pour faire régner la paix, ils tentent de repousser la menace en ayant l’espoir de se sentir utiles. Dans les couloirs un homme sort de sa cabine en criant :

Nous sommes attaqués par des pirates ! Vite, il faut les empêcher d’accéder au coffre-fort pour voler la boule de cristal !

Des pirates ? Intéressant, nous ne sommes visiblement pas les seuls à être attirés par cet objet des dieux. Je souris face à la situation qui semble prometteuse puis je repense à ce coffre-fort. Je n’étais pas au courant qu’il y en avait un mais du coup il va nous falloir trouver quelque chose pour l’ouvrir, ma magie ne me permet pas cela, j’ai certes déjà coupé du métal mais c’était dans des circonstances précises. Mon regard se tourne vers la femme qui semble apeurée et lentement je marche vers elle pour lui dire avec sympathie.

Ne vous inquiétez pas, nous sommes là pour vous protéger.

Un sourire accompagné d’un clin d’œil sont envoyés à sa personne avec toutefois l’hésitation de révéler ma réelle identité. Après tout je suis ici pour les voler et non pas pour les sauver d’une attaque de pirate. Je ferai les deux après tout mais si je dévoile mon appartenance à Blue Pegasus, la réputation de la guilde risque d’être salie. Quoi qu’il en soit, mon assurance ne semble pas la laisser indifférente puisqu’une fois rassurée elle trouve le courage de se lever et de dire avec une fierté sans pareille. Soudain, trois pirates arrivent derrière-nous et nous demande sans réelle présentation de leur céder Gwenaëlle, apparition digne d’un pirate en soit mais qui ne me fait ni chaud ni froid. Je fais un dernier clin d’œil à la fille du maire d’Harujion puis je me tourne vers les assaillants qui de leurs sabres exotiques nous menacent. Willy lui retire ses habits de marine et les fait voler dans l’air puis crée un emblème de Fairy Tail grâce à sa magie, lui-même fait de glace tout comme l’escalier qu’il avait créé auparavant. Il me regarde alors d’une manière assez fière presque prétentieuse en dégainant ses katanas.

Tsss….

Bon je suis obligé de le faire aussi sinon je vais passer au second plan sur le cadre de l’héroïcité. Ma main vient chercher l’épaulette pour tirer sur le costume, le déchirer sur mon corps fortifié par l’entrainement qu’à droit tous les mages, corps immaculé, bien sculpté où une chemise au col ouvert laisse apparaître sur mon torse le tatouage de ma guilde : Blue Pegasus. Exhibant le tatouage avec fierté d’une main, l’autre en arrière préparant une offensive se met à luire. Je dis sur un ton de plaisanterie au blondinet à côté de moi.

Willy, je savais qu’il y avait quelque chose qui clochait chez toi. Mais bon on est des alliés après tout.

Je souris puis ma main vient danser dans l’air, dans un geste circulaire, souple, agressif, puis la paume vient menacer les trois pirates de son éclat. L’épée toujours rangée dans son fourreau puisque je vise premièrement à sonder la puissance de mes adversaires, je regarde le faisceau lumineux se diriger sur mes adversaires.

Irradiation.

Magie de lumière porteuse de douleur, qui de sa vitesse stupéfiante et fulgurante vient frapper les corps dans l’ultime but de les transpercer. Soudain stoppée.

Barrier.

Magie de protection, voile invisible qui stoppe la lueur dans son élan et la fait disparaître à son contact. Un sourcil s’arque sur mon visage, surprise de voir un mage de mon niveau capable de stopper ma magie. Des boucliers ? Qu’il en soit ainsi, j’utiliserai mon épée. Le glissement métallique se fait entendre tout le long du fourreau alors que le bout de métal luit et agresse les yeux de son éclat argenté. Le mage ne bronche pas, il se permet même de répondre à cela sur un ton sarcastique.

Vraiment ?

Je fuse vers lui, bondissant à chaque pas comme une bête, la lame en l’air soulevée par mes deux mains et redescendant dans ma chute. Je m’apprête à le scinder en deux de mon épée vengeresse et meurtrière. J’ai toujours détesté les pirates pour leurs pratiques barbares et c’est à leur tour de subir le courroux assez sanglant pour être qualifié de boucherie. La lame rebondit sur une paroi invisible alors que sur son visage se dessine un sourire de moquerie.

Barrier.

Je retombe sur le sol et m’appuie sur mon épée pour me rattraper puis recule d’un bond pour éviter les coups de lame des deux sbires du mage, coups de lame vifs et légers qui auraient pu me faire tressaillir et perdre le combat inutilement. Mon regard se dirige vers Yu alors que mon corps prend une posture défensive, courbé vers l’avant, les genoux pliés et les jambes prêtent à bondir pour riposter.

Ça va être difficile. Il faut essayer d’attaquer à deux endroits différents.

Conseil donné au jeune qui s’exécute aussitôt, je le regarde faire en étudiant avec attention la magie de notre adversaire. Et c’est avec une provocation inattendue qu’il s’adresse à moi, il a l’air sûr de lui dis donc… Tsss… J’arque alors un sourcil puis je le regarde faire tout en maintenant une posture défensive afin de pouvoir réagir en temps voulu. De sa magie il crée trois projectiles, trois semblants de rochers tous aussi transparents que du verre et dont la froideur parvient lentement à caresser ma peau. Il s’agit donc bien de glace. Je les regarde voler en direction mais le mage défensif utilise le même stratagème, cependant un détail m’échappe quelques secondes puisque je remarque qu’un des pirates est blessé. J’étais concentré sur leur « chef », le mage, mais apparemment il n’a pu que en protéger deux. Le plus simple est maintenant fait puisque son boulet, ou plutôt ce sbire inutile s’est évanoui sous le choc de l’attaque. Plus que deux, deux presque intouchables, inébranlables, et c’est à moi de m’en charger. Je souris alors que l’excitation monte en moi.

Ma main vient toucher l’épaule du petit blond alors qu’il demande mon aide. Fier, frottant mon poing contre ma paume en guise de menace aux pirates alors que mon épée est bloquée entre mes jambes, je jubile avant de passer à l’action.

Ferme les yeux ça va être un spectacle éblouissant.

Un clin d’œil fait à la fée puis je lève mon épée que je retire d’entre mes cuisses puis j’entends une nouvelle explosion retentir non loin de moi. A ma gauche, là où il y a Willy, une table vole et s’arrête juste devant lui, s’arrête alors qu’au loin les silhouettes de pirates apparaissent dans la fumée des parois désintégrées. Quelques bombes en main, ils sourient bravement alors que dans mon esprit ne règne que le mépris. Pitoyable. L’épée toujours vers le plafond je la vois rayonner, reflétant la lumière du soleil entrant par les nombreuses cavités causées par les explosions, je concentre ma magie pour intensifier cette lumière, émettre un flash qui, agressif, vient aveugler pendant quelques secondes les gens qui l’ont rencontré de leurs yeux.

Irradiation.

Et je cours, pas après pas je m’approche des nouveaux arrivants pour les repousser d’où ils viennent, leur faire regretter leur venue alors que Gwenaëlle semble apeurée par leur présence. Dans une course effrénée où rien ne m’arrête, où tout le monde est occupé à se frotter les yeux pour retrouver la vue, je souris alors que l’air et la vitesse viennent caresser mon corps. Et arrivé devant mes ennemis, je fais rayonner mes mains pour émettre deux nouveaux faisceaux

Irradiation

Ils retrouvent la vue au dernier moment, à la dernière seconde en ayant une vision quelque peu trouble, leur permettant pourtant de nous discerner, moi et ces lumières postés devant eux. Mes mains touchant le ventre de deux d’entre eux alors qu’ils volent, qu’ils sont projetés au loin par l’onde lumineuse, fruit de ma magie. Un petit « plouf » se fait entendre suivi d’une explosion sourde, atténuée par le filtre des eaux et je me mets à rire comme un fou, rire comme je trouvais ça drôle, mais la vérité est que je trouve ça drôle. Je regarde le dernier puis je m’arrête de rire car celui-ci me menace d’une bombe qu’il tient contre son ventre. La surprise s’installe en moi et je crois deviner ses intentions.

Hmm… Kamikaze ?

Le temps m’est court et je ne peux relancer un nouveau faisceau, cela me demanderait un mouvement de bras lent et le temps qu’il parvienne à le toucher il provoquera l’explosion. Je décide alors d’agir vite, oui, il me faut de la vitesse. C’est cela.

Corps stellaire – Boots.

Mes chaussures s’illuminent, deviennent quelque chose d’étrange semblable au spectre de mon corps puisque l’on ne voit que quelque chose de blanc, de pur. Mes pieds eux aussi possèdent cette apparence et je sens une énergie exploser en moi, celle de la vitesse. Et je saute, me précipite pour lever la jambe et donner un coup de pied au pirate, placé au niveau du torse bien au-dessus de la bombe je le vois à nouveau voler. Pour des raisons inconnues celui-ci n’était pas protégé par le mage, mais il faut croire que je suis assez loin de lui puisque j’ai laissé Willy tout seul. D’ailleurs il en est quoi de lui ? Je donne un coup d’œil vers lui, il a l’air de tenir le coup, tant mieux. Gwenaëlle aussi à l’air en forme, je peux me concentrer sur mon premier objectif alors. La boule de cristal. Oui, depuis le début je ne suis là que pour ça et pour l’instant je ne l’ai toujours pas vu et la situation s’envenime de plus à plus. Bientôt il n’y aura que des pirates sur ce « bateau », il ressemble plutôt à du gruyère avec tous ces trous mais bon. Ces idiots vont encore réussir à le faire couler et on perdra tous le trésor. Bon désolé Willy mais moi j’y vais… A toi de voir si tu me suis ou pas.

Mirage

Mes pieds reprennent leur aspect normal puis soudain tout mon corps s’efface, invisible, j’en profite pour partir sans que personne ne me voie. Habillé d’un voile invisible, ma peau et mes habits n’étant plus, je m’avance en quête de trouver le coffre-fort du bateau. J’imagine qu’il est au plus profond de celui-ci alors je m’avance et prend les escaliers qui mènent dans le sous-sol. Arrivé dans ce genre de labyrinthe, dédale de bois où mille portes m’offrent le choix de les ouvrir, je reprends ma forme physique, redeviens visible puis je sens des courants d’air frais frôler mes bras. Merde ! J’ai déchiré mon costume d’infiltré… Je suis torse nu ça va vraiment être crédible si je viens pour vérifier le coffre-fort. Bon tant pis j’utiliserai mes poings, mais la priorité est pour l’instant à trouver ce fichu trésor, laquelle de ces portes est la bonne, mystère…

Parmi toutes ces portes il me faut en choisir une. Et je sais oh combien mon instinct est rarement celui qui me mène au bon endroit. Mais qu'importe, je suis un mage, je relèverai tous les défis. Je choisis alors de passer la porte située devant moi puis j'avance alors que c'est une dizaine de soldats qui me regarde avec surprise. Et avec une assurance paradoxale j'avance à allure modérée, comme si j'étais un fantôme au milieu de tous ces spectateurs. Ils ne bougent pas, ils ne parlent pas, ce pendant deux bonnes secondes, temps qu'il leur est nécessaire pour se rendre compte que ce qu'ils voient est bien réel. Un jeune homme, blond, s'aventure au milieu d'eux sans se soucier de leur présence alors qu'ils devraient représenter une grande menace, quoi de moins crédible ? C'est une furie de soldats qui s'en suit. Tous courent vers moi pour m'arrêter et je continue d'avancer. Bon, pas le temps de lambiner, on passe aux choses sérieuses. Je cours et saute sur une pile de caisses en bois pour me soustraire de ma situation. Puis, passant une main dans mes cheveux, je prends la parole.

Bonjour à tous, à toutes. Je me présente : Je suis le lieutenant Icewill et j'exige que vous m'obéissez pour chacun d'entre vous. Je n'ai rien pour prouver mon identité mais quoiqu'il en soit nous sommes attaqués par des pirates donc répondez à votre tâche primaire avant que le bateau coule. Cela sera mon premier ordre. Pour ceux qui ne m'obéissent pas, venez tout simplement m'affronter si vous voulez contester mon grade, vous verrez si je suis à la hauteur d'un lieutenant où non.

Je soupire alors, d'ennui en fait car je sais qu'il y aura forcément un imbécile qui voudra me cogner la figure mais je suis plutôt surpris de voir tout le monde rester sur place, attendant la suite de mes ordres. Étonné de leur satisfaire, je désigne alors la sortie de mon doigt en reprenant mon discours.

Très bien. Mon second ordre sera d'évacuer tout le sous-sol car les risques de couler sont proches des 70%. Préparez déjà les navires de secours et occupez vous des derniers pirates. Je m'assurerai qu'il ne reste personne à cet étage d'ici cinq minutes. Trois, deux, un.

Chef, oui, chef !

La pièce se vide rapidement et je me contente de sourire pour exprimer ma satisfaction. J'aurai tout mon temps pour trouver la boule de cristal. Les couloirs bourdonnent sous l'action des bruits de pas en tous sens. Les uns alertent les autres de se préparer à quitter le navire et moi, j'attends. Les pirates devront d'abord attaquer les marines pour parvenir à moi donc tout est sous contrôle. Pourquoi suis-je donc là à attendre ? Tout simplement parce qu'il est trop tôt. M'avancer tout de suite serait suspect, mais ne rien faire le serait d'autant plus. C'est pourquoi s'il me voyaient tourner les pouces au beau milieu du combat, ils verraient mon mensonge.

Quelques minutes plus tard, le calme s'installe et je pense que l'étage est vide. C'est le moment pour aller récupérer le trésor. Je sors de la pièce et vois le petit blond qui était la à mon arrivée, il a du réussir à vaincre les pirates, plutot étonnant pour un petit jeune. Quoi qu'il en soit, il n'est pas censé être là. Je le regarde avec insistance puis continue mon chemin comme si rien n'était. Il me faut trouver la salle dans laquelle le trésor est rangé. Soudain je vois deux gardes devant une porte. Ils ne sont pas censés non plus être là à moins qu'ils n'obéissent seulement au chef en personne. Je les salue respectueusement en me présentant.

Colonel Fulgur, je vous prie de me laisser passer.

Désolé monsieur mais nous ne pouvons pas vous laisser passer.

Je crains que ce ne soit pas possible. On m'a demandé de récupérer le... vous-savez-quoi au cas où le bateau viendrait à couler. Vous allez quand même pas rester là jusqu'à ce que quelqu'un vous ordonne de me laisser passer ? J'aurai le temps de mourir noyé depuis des décennies sinon. L'initiative, vous ne connaissez pas ça ?

Je m'emporte, je perds ma patience en les voyant de marbre face à mes remarques, stoïques, tels des statues de pierre ils ne font que transparaître le désintérêt. Je râcle ma gorge pour les intimider, me préparer à les convaincre par une autre manière puisque cette dernière n'a pas l'air de fonctionner. Un sourire hypocrite vient s'ajouter à mon visage puis je dis d'une voix énergique.

Allez les gars, on se bouge. Faites pas les têtes de mules comme ça. J'aimerai gagner du temps là.

Pas de réaction... Bon... je suis à court de plan... Il va me falloir utiliser la manière forte s'ils ne me laissent pas passer. Mais ça ferait tâche à ma réputation de mage légale... J'hésite, je reste planté devant eux à attendre et je soupire. Aaah, ces fichus sous-fifres...