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L'esprit ancré dans les racines [Rp libre solo]
 MessageSujet: L'esprit ancré dans les racines [Rp libre solo]   L'esprit ancré dans les racines [Rp libre solo] EmptyLun 17 Fév - 16:42

Drake Fulgur
Drake Fulgur

Indépendant Légal

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❝ L'esprit ancré dans les racines ❞
Rp solo



Rongée par la solitude et l’ennui, mon âme se meurtrit. Le temps passe alors que je reste là, inerte, las. Lassé par les émotions futiles que mon cœur ressent, relâche, respire. Que faire dans ce monde où notre être est insignifiant ? Rencontrer des gens, tous aussi frivoles que moi, et partager un moment passionné par les sensations que nous procurent nos vies éphémères. Je doute que je puisse en jouir. Seul le vide laissé dans ma poitrine se fait ressentir et j’ai l’impression d’avoir perdu une partie de moi. Je lève les yeux vers le soleil, un nouvel espoir, une nouvelle tentation, le bonheur qui s’offre à moi mais avec une perfidie dissimulée. Tenteras-tu toi aussi de me faire sombrer dans la mélancolie ? Le ciel rosé de l’aube m’émerveille et peint mes yeux d’une lueur nacrée par les siècles d’histoire que cette terre possède. Fiore, avec le nombre de mystères que tu possèdes, offre moi de quoi m’étonner et assouvir ma curiosité.

Le soleil se lève et je me retire de mon perchoir sur lequel je m’étais posé pour admirer l’aube dans toute sa splendeur matinale. Un rayon qui me rafraîchit le visage, assez pour me donner la force de sourire, sorte de masque qui dissimule et refoule mes sentiments. Oui, les Fulgur sont des êtres braves et altruistes qui n’ont pas à se mettre à nu, pas pour en faire pâtir leur entourage, et cachent leur souffrance pour la garder au fond d’eux-mêmes. De ma fenêtre, je vois quelques oiseaux s’installer sur une branche et chanter fièrement la venue du jour. Et ce cri résonne dans mes oreilles, gazouillement aiguë et perçant la quiétude de mon esprit et réveille en moi quelque chose d’oublié. Joie. Ces oiseaux sont heureux que la pluie se soit arrêtée, je devrai en faire pareil et oublier ce qui me chagrine, les beaux jours sont là, même si l’on ne sait pendant combien de temps en cette saison versatile qu’est l’automne. Mais aujourd’hui il fait beau, le soleil, les oiseaux, tout est là. Je suis là.

Remis de mes émotions, je m’apprête à partir. Où ? Je ne sais pas, où mon cœur m’emmènera. J’ai un besoin, il me faut le satisfaire. Oui, je me sens seul, depuis bien trop longtemps. Il est temps de m’exorciser de cette solitude qui me ronge petit à petit. Mon principal souhait n’est plus de devenir puissant mais de m’entourer de connaissances, d’amis, mais surtout de ma famille. Depuis que j’ai emménagé à Hosenka, je ne suis jamais allé leur dire bonjour alors qu’ils habitent dans la même ville que moi. Je voulais qu’ils me voient dans une guilde, qu’ils me voient réussir ma vie en tant que mage de Fiore, mais je ne trouvais pas la satisfaction de tout ce que j’ai fait, je ne me sentais pas encore assez fort et méritant pour leur dire que ma vie se passait bien. Mais là, le besoin de les voir est trop grand, j’ai besoin de sentir le doux parfum de ma mère, de croiser le regard déterminé de mon père que j’ai en exemple depuis enfant. Oui, je veux leur ressembler, avoir le caractère de mon père, la beauté de ma mère. Je ne fais toujours pas partie de Blue Pegasus étant donné que le tournoi se passe dans quelques semaines mais je veux qu’ils m’encouragent, qu’ils m’accompagnent dans cette dure épreuve de ma vie. Oui, ma vie est comme un grand tournoi où les rencontres que je fais se finissent toujours par une défaite. Je veux cette fois-ci remporter ma première victoire, la transpirer jusqu’à mon dernier souffle et mériter ma place. Mais j’ai besoin d’eux. Besoin de réchauffer mon cœur dans les bras de ma mère, besoin de raviver la flamme de ma motivation rien qu’en écoutant les sages paroles de mon père et repartir la tête haute, pleine d’espoir et de conviction.

Ca y est, j’y suis, là debout devant cette porte que j’ai tant de fois pris soin d’ouvrir et pourtant je me sens inconnu. La façade a été repeinte, des bacs de fleurs ornent les fenêtres ainsi que des rideaux brodés de soie. Je n’ai rien connu de ça et j’ai l’impression d’être un invité, un étranger à cette maison depuis sa création. Je toque trois fois sur cette porte comme j’avais l’habitude de faire autrefois puis j’attends. J’avale ma salive, pince mes lèvres et me gratte le crâne, symptômes de ma peur. Oui, peur, peur de ne plus les reconnaître, de ne plus partager la même relation parentale qu’auparavant. Je lève alors les yeux quand la porte s’ouvre et je vois un sourire se dessiner sur le visage de ma mère, puis des larmes sous ses yeux, puis ses bras qui se tendent vers moi. Je m’avance et la prends dans mes bras en collant ma tête contre la sienne et je sens sa main me caresser les cheveux comme elle me l’a toujours fait. Sacré maman, elle trouve toujours les bons gestes, les bons mots pour me réconforter. A ses larmes je lui dis d’arrêter de pleurer même si au fond je sais que c’est impossible.

Maman, je suis là, tu n’as pas besoin de pleurer.


Puis je souris légèrement et me détache de l’étreinte maternelle pour lever les yeux et voir mon père garder ses larmes au fond de lui et sourire à son tour. Ma mère s’écarte, je m’avance et là nos mains se rencontrent en une poigne qui ne manque pas d’émotion. Ma main encore douce et jeune contre la sienne, rugueuse et vieillie par le travail manuel mais toujours aussi puissante. Je reconnais là mon père.

Père, je vois que tu t’es bien occupé de maman et de la maison tout seul. Je suis content de vous revoir.


Il tire alors sur ma main pour me faire avancer et finalement me serrer dans ses bras. Larmes de joie perlent sur mes yeux et je me retiens de pleurer, surtout face à mon père. Mais j’entends alors un bruit de reniflement et je relève la tête. Je fronce les sourcils puis m’écarte de mon père pour voir s’il s’agit bien de lui. En effet, des larmes pleines de sagesse ruissellent le long de son visage ridé par le temps et son sourire confirme qu’il s’agit bien de joie. Et moi qui me retenais de pleurer, le voilà à le faire comme une madeleine. Je commence à rigoler puis mon père aussi, et au final c'est toute la famille qui participe à un fou rire général. Qu’on se sent bien auprès de nos parents…

(à suivre)



© Code de Phoenix O'Connell pour Never-Utopia

   
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