Mon faisceau se fait dévier par les écailles miroitantes du serpent et j'atterris sur le sol tel un félin. Cependant ma magie se stoppe net et l'esprit envoie valser du sable en ma direction pour m'aveugler, très bon stratagème qui use des atouts du terrain. Les yeux rivés vers l'avant en attendant que la silhouette pénètre la sorte de voûte formée par le sable, je lève ma lame pour préparer mon prochain coup.

Viens et je te coupe en rondelle !

Après ces paroles provocatrices, je ressens quelque chose s'enrouler autour de mon bas ventre avec une impression de déjà vu. Pourquoi les serpents sont ils si vicieux et viennent par derrière ? C'est vraiment lâche, malsain, insidieux, et j'en passe. Je la regarde dans les yeux, ses yeux, semblables à ceux de la Méduse des contes d'enfants qui vous pétrifie du regard lorsque vous croisez ses yeux. Je la regarde alors intensément et celle-ci disparait en un faible éclat lumineux. Les yeux écarquillés, la bouche bée, je demande à Ohatsu avec étonnement.

C'est moi qui ait fait ça ?! Je suis la Méduse ! Oh mon dieu, je suis la Méduse !

Je tourne la tête et la voit à terre, respirant avec un rythme accéléré, signe de sa fatigue. Au final c'était peut-être pas moi qui ait fait disparaître l'esprit, elle n'avait juste plus assez d'énergie pour continuer le combat. Je me dirige alors vers elle pour lui tendre la main pour partager une poigne officialisant la fin du combat mais aussi pour l'aider à se relever. Après quoi je bois dans ma flasque que je sors de ma poche,puis je lui propose de partager mon eau au cas où si le combat lui a donné autant soif que moi.

Tu veux ?

Je la regarde avec compassion puis lui tend la flasque avec insistance en souriant légèrement. Puis finalement mon regard se décale au dessus de son épaule où je vois une étoile filante défiler à toute allure dans le ciel. Je ferme les yeux, le temps de faire un vœu, puis les rouvre en souriant à nouveau.

J'espère que nous nous reverrons une prochaine fois, mais autour d'un verre cette fois, pas d'un combat.

Je lève un bras pour me gratter la tête et retirer le sable qui s'est mêlé à mes cheveux lors du combat puis sourit. Décidément les combats ça me fait sourire pour un rien, ou bien c'est la présence de cette femme. Quoi qu'il en soit, je l'aime bien.