Time to make Friends

  Guilde Fairy Tail

- Non, Ed, tu vas pas nous laisser comme ça ?, me demande Simon alors que je me dirige vers le centre-ville.

Ça fait maintenant cinq ans que je vis dans la rue, à vivre d'aventures et de petites rapines dans le marché de Kunugi, à fuir les miliciens quand je me faisais prendre, à tenter de les attendrir à renforts de "Vous feriez tout de même pas ça à un enfant ?", de sourires innocents et de regards de chien battu. Cinq ans à jouer avec les autres gamins des rues, à me perdre dans le dédale des allées de la cité, ... Cinq années de bonheur, malgré notre situation constante de crainte.

Mais voilà, je sais que je n'ai pas tout à fait ma place ici, parmi eux. J'ai remarqué que je leur sers de figure de grand-frère, voire même de figure paternelle. Est-ce que ça vient du fait que je suis plus âgé qu'eux de trois ans au minimum ? Que je suis souvent silencieux et perdu dans les méandres de mes pensées ? Peut-être. À vrai dire, je me suis rendu compte depuis un certain temps de la distance qui me sépare de mes amis. Ils ont beau me considérer comme l'un des leurs, mais je sais qu'au fond, je ne me sens pas vraiment à ma place. Ils me mettent sur un piédestal depuis trop longtemps, et cette situation me fait suffoquer...

- Si, il le faut... Je vous ai déjà donné assez d'argent pour que vous puissiez tenir jusqu'à la fin de l'année. Je ne vous oublierez jamais, les gars... Jamais !

Je me baisse pour ramasser mon baluchon, et me dirige vers la grand'place. Oui, je fais ce qu'il faut. C'est ce que papa aurait fait, à ma place. C'est ce qu'il aurait voulu que je fasse. C'est devenu une certitude il y a maintenant deux ans.

Un "train" avait été attaqué par des gens comme ceux qui en lui en voulaient. Plein de gens en armure et équipés de lances et de boucliers comme dans les contes merveilleux qu'il me racontait avant de me coucher bloquaient l'accès à un bâtiment que je n'avais jamais vu auparavant. Puis je l'avais vue, déboulant comme dans un rêve. Enfin, je crois... Une très jolie dame en armure d'acier et aux cheveux rouges conduisait l'un de ces chariots sans attelage que j'avais vu de temps en temps, avec les méchants monsieurs qui attaquaient Edelweiss dedans. Je me souviens que j'étais d'abord plus impressionné par la voiture que par sa conductrice, mais quand j'ai fait un peu plus attention, je venais de prendre une résolution. Trois jours auparavant, j'avais fait je ne sais pas trop quoi avec l'une des carrioles du marché qui allait écraser Simon, vu qu'il s'est arrêté pile quand je criais. Ça ne pouvait qu'être la même chose que quand kes cheveux de papa volaient, avant qu'il n'envoie les gens au sol. On nous avait annoncé quelque temps plus tard que la "guilde clandestine machin-truc" avait été arrêtée par les mages de Fairy Tail, ou je ne sais plus trop quoi. J'avais pris ma décision : un jour, je serai Mage, comme eux, et comme papa !

Et pour ça, il faut que je parte. Que les autres se rendent compte que je ne serai pas toujours là pour les aider. Et ce, même si ça fait mal, à eux comme à moi.

Arrivé sur la place, je me rends soudain compte que je n'ai pas la moindre idée de par où aller pour me rendre à ma destination. Mais quand j'essaie de demander mon chemin, j'ai l'impression que je leur fait peur, parce qu'ils ont l'air de me fuir comme la peste. Mais pourquoi est-ce que je les repousse tous ? Au final, seul un monsieur reste planté là, son visage tourné vers moi. Il tient une canne toute droite et ses yeux sont tout blanc.

- Ainsi donc, tu cherches à rejoindre la guilde de Wonder Souls ? Malheureusement pour toi, elle a été dissoute il y a bien... six ans ? La plus proche reste bien Fairy Tail, à Magnoria, mais c'est une longue route, surtout pour un p'tiot comme toi... Tu ferais mieux de prendre le train.

Et le voilà qui m'emmène à la "gare" comme s'il connaissait le chemin par coeur. Il n'hésite même pas à prendre telle ou telle ruelle, comme si le plan de Kunugi était gravé dans sa mémoire avec une infinie précision. Une fois devant la cabane en bois, je m'apprête à le remercier, mais il a déjà disparu. C'était qui, le gentil monsieur ?

Un crissement derrière moi me tire de mes pensées et me force à me retourner vers l'abri. Une espèce d'immense chariot en fer se tient derrière la cahute, et un monsieur en noir avec une casquette rigolote annonce "Kunugi, deux minutes d'arrêt !" Je m'approche du bonhomme en uniforme

- Excusez-moi, monsieur... Il est quand, le prochain "train" pour aller à Magnoria ?

Il me fait les gros yeux. Qu'est-ce que j'ai encore dit ?

- Mais... Mais tu l'as devant toi, petit, bredouille-t-il.

- Ah bon ? Un train, c'est un bonhomme avec un sifflet ? Comment est-ce que ça peut être plus sûr et plus rapide que d'y aller à pied ?

Le monsieur devient tout blanc et tombe dans les pommes.

*Ben quoi ?! J'ai encore dit une bêtise ?!*

Une voix venant d'une toute petite cabine à l'avant du chariot demande si ça va. Le train se relève, dit à la voix que tout baigne - dans quelle sauce, je n'en ai aucune idée - et m'affirme qu'en fait, le train, C'EST le chariot de fer. Cette fois, je lance un regard émerveillé aux remorques percées de vitres. Alors un truc aussi gros que ça peut aller aussi vite que ce qu'on m'en a dit ? Comme l'ours qui m'avait poursuivi parce qu'il ne voulait pas partager son miel comme un gros égoïste ?

Le monsieur en uniforme me prend par les épaules et me pousse à l'intérieur. C'est clairement plus confortable qu'un chariot : y a des fauteuils moelleux et des tables dressées de partout, et tout à l'air impeccable. Je me lance donc dans une inspection de toutes les merveilles que pouvait regorger le "wagon", comme le monsieur l'avait appelé, quand un long sifflement emplit l'air, et que le train ne tressaute.

- Whoa ! C'est trop bien, c'est trop bien, c'est trop bien !

Le paysage défile beaucoup plus vite que quand on voyage à pieds, à peine perturbé par des volutes de vapeur qui viennent de je-ne-sais-où. Ça va trop vite, mais si je veux rencontrer des mages au plus tôt, c'est un mal nécessaire. Néanmoins, je sors une poignée de noisettes que je fais rouler au sol. En me concentrant et en calquant ma respiration aux battements de mon coeur, je dis tout bas "Slow Down", et les fruits secs ralentissent aussitôt, s'écrasant mollement contre la porte. Je rigole bêtement, et, constatant que tous les autres passagers me regardent bizarrement, je m'assois, seul, sans aucun compagnon de voyage, avec la bonbonnière pleine que mon père m'avait acheté il y a de ça huit ans que je prends dans mes bras à la manière d'une peluche.

Au final, le voyage aura duré deux heures, au lieu d'une semaine de marche à pieds. Mais ça ne me plait pas du tout : je vais être en retard pour le déjeuner ! Comment est-ce que je vais bien pouvoir faire ?! Est-ce que je trouverais de quoi manger avant d'arriver à la guilde ?!?

- Magnoria ! Terminus !

Je sors du train en me précipitant. Trouver un casse-croûte, c'est tout ce qui compte pour l'instant. Je mange toujours mon repas de midi à midi tapante, j'ai exactement deux minutes et vingt-sept secondes si je ne veux pas être en retard. Ce serait la pire calamité qui puisse m'arriver. Le train est certes rapide - et je sais de quoi je parle - mais rien n'empêche que je risque d'être en retard. Mais... Et si Fairy Tail fonctionnait comme Wonder Souls ? Et s'ils tenaient une auberge eux aussi ? Ça règlerait bien tous mes problèmes, même si je serais en retard.

Je mets rapidement le manteau de papa, ce qui fait que maintenant, les gens ne voient plus un gamin en haillons mais plutôt un voyageur qui a fait pas mal de chemin. C'est ce à quoi ils ressemblaient, à Edelweiss, en tout cas. Maintenant, je ne fais plus trop peur aux gens, on dirait. Aurait-ce été mon apparence qui les faisait fuir ? J'en profite pour demander mon chemin.

- Tu vois la cathédrale ? Ben après, tu longes le canal par la rive droite et tu tombes rapidement dessus. Y a de la musique, dans le bâtiment..., me dit un passant qui a l'air plutôt sympathique, avec son bandeau de pirate, son visage couturé de cicatrices et ses chicots.

D'ailleurs, pour le remercier, je lui avais laissé un peu d'argent ; deux mille joyaux, ça n'est pas beaucoup, non ? Heureusement que j'ai travaillé dur en tant que coursier l'an dernier à Kunugi, sinon je n'aurais pas pu le remercier... Aussi, je suis ses indications à la lettre. Enfin, jusqu'à ce qu'un miaulement désespéré ne m'appelle à la rescousse. Chaton en danger ? C'est une mission pour Captain Squirell ! Sauf que mon costume de Captain Squirell a brûlé avec la maison...

Bref, n'écoutant que mon courage, je m'en vais en quête du petit chat apeuré dans le dédale des ruelles de la ville. Des regards louches me suivent partout dans les venelles sombres, mais ce sont surtout les odeurs alléchantes et mon estomac qui grogne qui me remettent mon objectif premier en tête. Désolé, petit chat, je reviendrais quand j'aurais le ventre plein.

Mais à l'évidence, il faut me rendre à l'évidence : je me suis perdu. J'aurais très bien pu semer les bonbons que papa m'avait offert sur mon chemin, mais on aurait pu les ramasser derrière moi, et de toute façon, papa m'a interdit d'ouvrir le bocal avant que les méchants ne puissent plus faire de mal à quiconque. Donc me voilà à errer dans les ruelles d'une ville inconnue en essayant de me remémorer mon itinéraire. Pourquoi faut-il que les chatons en détresse appellent tous Captain Squirell à l'aide ?

Mais soudain, de la musique et des éclats de voix me parviennent alors que je dépasse un cul-de-sac. Si ça me fait le même coup qu'avec le chat, c'est décidé, je boude ! Mais je me laisse guider par mon ouïe tout de même, parce que je commence à avoir un petit peu peur de cette ruelle où ça sent pas très bon et où j'ai l'impression que tout le monde me regarde.

J'arrive néanmoins à m'en sortir, suivant toujours les éclats de rire. Je parviens à une placette où, face à moi, se dresse un immense bâtiment à colombages qui ne me dit rien. Est-ce que c'est une autre taverne ? Je crois m'être trompé, quand je vois le panonceau au-dessus de la porte. Fairy Tail. Tiens, l'auberge porte le même nom que la guilde ? Je vais pouvoir manger ? Et n'avoir qu'un quart d'heure de retard ?

L'appréhension commence à m'envahir, comme quand je vais pour la première fois dans un lieu public. Je prends une grande inspiration, et commence à faire le vide dans mon esprit. De toute façon, je ne ferais que passer, leur demander où je peux trouver des Mages, et repartir... Sans oublier de manger, parce que là, j'ai vraiment l'estomac dans les talons. Rien de plus simple et rapide, et dans tous les cas, je n'aurais pas perdu mon temps...

J'abaisse la capuche du manteau de papa : il fait vraiment chaud, ici, comparé à Kunugi... Un joyeux brouhaha s'échappe de la salle commune de la taverne. Je pousse les battants de la porte pour l'ouvrir bien grand. J'arbore mon plus grand sourire.

- Bonjour !

Soudain surgit dans mon champ de vision un éclat brillant. Il arrive vite. Très vite. Trop vite. Trop pour que je puisse faire quoi que ce soit. Mais en même temps, peut-être que c'est une vraie fée, qui me fonce dessus ? Ce serait chouette !

Je sombre dans l'inconscience. Ce n'était pas une fée ; ou alors elles sont vachement dures... Je tombe à la renverse.

Je me redresse sur mes coudes. Une douleur cuisante me parcourt tout le visage. Où suis-je ? Qu'est-ce que je fais ici ? Il y a beaucoup de bruit, beaucoup trop... Qu'est-ce qui m'a pris d'entrer ici ? Pourquoi est-ce que je suis entré dans un endroit aussi peuplé ? Et pourquoi faut-il qu'il y ait un tel brouhaha ? Je commence à suffoquer. Trop de monde, pas assez de place, trop de bruit, trop de... Tout devient flou autour de moi, des étoiles passent furtivement devant mes yeux... Au milieu de ce capharnaüm de sensations, seule une silhouette conserve sa netteté.

La fille, qui a l'air un peu plus vieille que moi, a de longs cheveux blonds dont une partie est ramenée sur le côté en une sorte de palmier, retenu par un ruban bleu nuit. Ses immenses yeux bruns comme les noisettes que je cueillais dans la clairière il y a sept ans me regardent avec l'air de dire "Ça va aller, tout va bien, ne t'inquiète pas" tandis qu'elle me sourie. Elle me tendait la main, que je pris, non sans une pointe d'appréhension dans mes gestes. J'ai toujours eu peur du contact avec les autres, notamment dans les espaces trop confinés ; pourquoi est-ce que ça changerait avec cette fille en particulier ?

- Moi c'est Edward..., m'entends-je dire sans que je puisse retenir mes paroles. En cet instant, plus que tout autre, j'ai envie de fuir et de retourner parmi mes amis, à jouer dans les rues de Kunugi. D'ailleurs, je ne sais toujours pas où on est. Je me souviens juste que je cherchais des gens... Le monsieur avec les yeux tous blancs au milieu de la grand'place, le train, ... Mais oui, je suis à Magnoria et je cherche des mages.

Inconsciemment, je me dirige peu à peu vers la porte, en quête d'une bonne goulée d'air pour retrouver mon aplomb. Un tabouret vole droit sur nous. Non, ça ne va pas recommencer ?!

FREEZE !, hurlé-je en dardant mon regard sur le siège assassin. Je ne vais pas tomber à nouveau dans les vapes, alors que j'ai encore l'estomac dans les talons et que j'ai un bon quart d'heure de retard sur l'heure du déjeuner !

Le tabouret arrête sa course en plein vol, figé sur place. J'affermis ma prise sur la main de Lucy, puis me baisse en attendant que les pieds du tabouret me soient tous passés au-dessus, avant de me redresser, puis, allongeant mon allure, me diriger vers la terrasse. Un bol d'air, pas d'espace clos, moins de bruit, moins de monde... Tout cela m'attend au dehors. Me retournant vers la fille aux cheveux blonds, je prends un air décidé, puis, criant pour couvrir le tumulte derrière nous, je lui dis :

- Excusez-moi, mais... Est-ce que vous sauriez où je peux trouver des mages ?

J'ignore si elle m'entend. On dirait que la bagarre se rapprochait dangereusement de nous, privant mes oreilles de sa réponse. Mais... Ma bonbonnière ! Où est-elle ?! Est-ce qu'elle aurait glissé... Soudain, j'ai très peur. Le seul bien que papa m'a laissé est quelque part, par terre, au milieu de tous ces gens dont je ne sais rien et qui peuvent à tout moment, soit la piétiner, soit s'en servir de projectile, soit, pire encore, de l'ouvrir et de manger tous les bonbons ! Il faut que je la retrouve !

Lâchant sa main, je plonge dans la mêlée, à la recherche de ma bonbonnière pleine. Si jamais elle était ouverte, et les bonbons au sol, ce serait une catastrophe ! Rampant entre les jambes, me réfugiant sous les tables pour reprendre mon souffle, et surtout mon calme, je progresse peu à peu dans l'entrelacs de membres en tapant d'autres. Mais qu'est-ce qui leur prend ?

Me retournant, je l'aperçois entre deux paires de pieds. je me jette sur elle sans trop réfléchir.

♦ ♠ ♦ ♠

Mais... Mais pourquoi est-ce qu'il faut qu'ils se battent tous ?! Lucy me parle du bar de Mira, personne que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam, puis d'un panneau de missions... Mais où est-ce que je suis, à la fin ?!?

Scintillement discret. La voilà, la coquine ! Quelqu'un donne un coup de pied dedans et, par chance, elle se rapproche de moi.

- DASH !

*Allez, vite... Viens par ici...*

La bonbonnière arrive dans mes bras en roulant de plus en plus vite. Mais soudain, quelqu'un me force à la lâcher une nouvelle fois en m'enfonçant son talon en plein visage. C'est pas bientôt fini, ce carnage ?

- Tick, disé-je avec détermination en regardant fixement le milieu de la mêlée, dans le vide.

Comptant vingt secondes dans ma tête, j'essaye d'éviter les gens qui se battent toujours sans raison apparente. J'en ai assez, de tout ce bruit !

- TACK !

Une dizaine d'aiguilles de montre se matérialisèrent dans les airs, au-dessus de la cohue, puis, en un instant, furent propulsées par une force invisible et pourtant implacable, se plantant au sol sans toucher personne.

- Vous allez arrêter de vous battre, maintenant !, m'exclamé-je pour me faire entendre dans tout ce brouhaha, avant de m'écrouler, tombant à nouveau dans l'inconscience.

♦ ♠ ♦ ♠

Je venais de rentrer du monastère et qu’est-ce que je découvrais à la guilde : une baston. D’habitude je me serais jeté dedans, mais cette fois, l’entrainement avec Björn m’avais épuisé. Je ne sais même pas si l’on pouvait appeler ça un entrainement vu la difficulté des épreuves qu’il m’avait infligé. Escalader une falaise raide sous une chute d’eau à la pression écrasante, pour suivre sur une libération totale de mon énergie. Je ne peux pas dire qu’il ait tort, mais mon père ne m’avait jamais fait subir de pareil entrainement. Mais revenons à ce que je venais de voir en arrivant à la guilde. Donc je disais que tout le monde, ou presque, était en train de se battre. Soudain, une drôle de chose se produisit. De nombreuses aiguilles de montre venaient de se planter dans le sol. Je cherchais alors du regard la personne responsable de cette attaque. Je n’avais nullement envie de le punir pour ça, mais plus de le sermonner pour éviter qu’un malheur se produise s’il recommençait. J’entendis alors un jeune blond crier :
- Vous allez arrêter de vous battre, maintenant

Après avoir dis cela, il s’écroula comme soufflé par la fatigue. Je m’approchai lentement de son corps avant de l’emmener à l’extérieur. Les autres membres de la guilde ne semblaient pas vraiment en avoir quelque chose à faire de toute façon. Je le posa sur un banc et attendit qu’il se réveille. Une fois que ce fut le cas, je lui dis :
- Tu sais, avec eux, il ne faut pas trop chercher. Il n’est pas non plus conseillé de vouloir arrêter tous ces mages si tu veux mon avis. Je me nomme Emil Nocturne, moine et mage à temps partiel. Je ne t’ai jamais vu ici, comment t’appelles-tu ?

J’avais posé la question un peu trop brutalement et j‘espérais ne pas l’avoir trop froissé. Je n’aime pas me faire détester d’une personne que je ne déteste pas ou que je ne connais pas. Dans tous les cas, j’attendais sa réponse avec calme. Je ne suis pas du genre de personne à m’exciter à la moindre rencontre.

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Tiens, un courant d'air ? UN COURANT D'AIR ?! Ça voudrait dire que...

- Je suis dehors ?!?

Un jeune homme, plus âgé que moi, avec les cheveux un peu plus clair que moi et dans un habit bleu rigolo me dit que ce n'était pas la peine d'arrêter la bagarre à l'intérieur. Mais comment j'aurais pu savoir, moi ? Et puis, il me dit une chose qui retient toute mon attention : c'est un mage que j'ai devant moi. Moine, je sais pas ce que c'est ; à temps partiel, je ne vois pas comment on peut ne pas être tout le temps un mage...

- Vous... Vous êtes un mage ? Oups, désolé, je ne savais pas... Je m'appelle Edward et... MA BONBONNIÈRE !!!!

Mais apparemment, quelqu'un l'a déplacée, car elle est posée sur une table, juste à côté d'un vieux monsieur tout petit qui me sourie. Il tient un bâton avec un visage tout aussi souriant que lui dans sa main gauche et semble ne pas prendre part dans la bagarre qui a lieu devant lui, malgré le fait qu'il la surveille attentivement.

Intrigué mais méfiant, je m'approche de lui, plus pour récupérer mon bocal plein de friandises que pour discuter. C'est vrai, quoi, il y a encore trop de monde dans la taverne, en train de se battre qui plus est, trop de bruit, pas assez d'air... Non, ce n'est pas de gaieté de coeur que je suis en train de m'asseoir à côté du jovial petit vieux.

- Tu sais, c'est assez amusant, en fait... Je suppose que tu es Edward, n'est-ce pas ? Moi, c'est Makarov, je suis le maître de la guilde de Fairy Tail. Et avant que tu ne poses tout un tas de questions, je vais te répondre. Oui, toutes les personnes que tu voies dans cette salle sont des mages. Oui, ils se battent pour le plaisir. Et oui, tu peux manger tant que tu le souhaites.

- Mais comment est-ce que vous savez que j'ai faim ?

Il n'y a pas vraiment besoin de réponse, étant donné que mon ventre grogne comme l'ours qui ne voulait pas partager son miel dont j'ai parlé un peu plus haut... Ni une ni deux, je me jette sur le plat de pilons de poulet que ce Makarov cachait dans son dos. Au final, je n'aurais qu'une petite demie-heure de retard sur mon déjeuner...

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Cette voix, ce ton... Pourquoi est-ce que ce garçon me rappelle Julian ? À vrai dire, je n'en sais rien... Il faut que j'ignore ce sentiment d'avoir trahi ceux qui étaient mes amis pendant ces sept longues années, cette sensation grondante au fond de mon être qui me pousse à aller les retrouver, m'excuser, repartir du bon pied avec eux... Oui, cette vie n'était pas celle qu'il me faut. Je me suis promis de devenir Mage, et je dois passer par ici. Et seulement après je retournerais à Kunugi. Oui, c'est ce qu'il faut que je fasse !

- Moi c'est Edward... Et à vrai dire, je suis pas vraiment dans la guilde. Attends, tu viens de dire guilde, là ? Alors Lucy ne se fichait pas de moi, toutes les personnes ici sont des Mages ? Mais c'est exactement ce que je cherche !

Je finis mon plat de poulet en quatrième vitesse, puis me met à poser la question qui me brûle les lèvres depuis maintenant deux ans à ce monsieur Makarov.

- Monsieur, comment est-ce qu'on intègre une guilde ?

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