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L'éveil des âmes perdues |
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| Sujet: L'éveil des âmes perdues Mar 21 Jan - 23:24 | |
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| L'éveil des âmes perdues. Le silence taciturne d'une nuit qui allait s'avérer aussi mouvementée qu'une bataille. La lutte du bien contre le mal n'existait même plus à ce stade, j'avais découvert ce que je n'aurais jamais pu imaginer découvrir. La vérité. Une destiné aussi sombre que ce sang blanc qui coulait de mes blessures. Un silence morbide régnait dans les galeries souterraines de la Web Valley, à en faire pâlir les morts d'un cimetière. La brise glaciale qui parcourait ces chemins obscurs sonnait comme un murmure fantomatique effrayant. Pour finir, cette obscurité impénétrable était la cerise sur le gâteau pour montrer à quel point j'étais dans un lieu des plus accueillants.
« Dépêches toi l'orange. On va pas t'attendre éternellement ! Et n’oublie pas que si l'on se casse, tu ne pourras jamais accomplir certaines ch... » « C'est bon, j'y suis. Fermes-la et laisses moi me concentrer maintenant. »
Après avoir arpenté ces dédales rocheux de long en large, j'avais enfin trouvé l'endroit adéquat pour me poser. Une cavité souterraine plate, avec au centre un rocher éclairé par une colonne de lumière provenant de la surface. J’avançais lentement vers ce rocher solitaire, l'escaladant avant de m’asseoir à son sommet. Les pieds croisés, je me mis en posture de méditation. Profonde respiration avant de céder la réalité physique à une réalité psychique. Mes battements de cœur ralentissaient progressivement tandis que mes yeux se fermaient dans un calme mouvement de paupière. Je quittais ce monde pour en rejoindre un autre bien plus vaste.
~Dreamland~ Un immense champ de ruine. Je me retrouvais soudainement dans des décombres à perte de vue, des vestiges d'une forteresse. Il y avait quelques tours à moitié détruites et des murailles encore debout malgré leur état déplorable. C'était un paysage assez glauque, lorsqu'on y rajoutait ce ciel noir qui régnait en maître dans ce monde. Je ne voyais aucune source de vie à des kilomètres, seulement destruction sur destruction. Je marchais dans ce tas de débris à la recherche d'une connaissance, mais je ne voyais personne, peu importe les efforts que j'y mettais. Les heures s'écoulèrent lentement, mais sûrement. Je n'abandonnais pas pour autant, car si j'étais ici aujourd'hui, c'était pour une bonne raison.
« Mais qui voilà, notre petit Ichigo ! Ghih. »
Je me tournais subitement en arrière pour contempler le visage de mon interlocuteur. La surprise ne fut pas aussi grande que la première fois, car j'avais reconnu sa voix et c'était la personne que je cherchais, ou plutôt l'une d'elles. Je m'asseyais sur l'un des gravas pour répondre à ce cher compagnon d'infortune.
« Tu ressembles toujours à un cachet d'aspirine. Aussi blanc que mon postérieur, hein Shiro. »
Une copie parfaite de ma personne, avec pour seule et unique différence, cette couleur de peau et de cheveux affreusement blanche. Il était l'incarnation même du mal qui rongeait depuis des années mon être. Pourtant, en ce jour révélateur, nous étions tous les deux ici dans le même but.
« Du calme vous deux. » « T'es en retard le vieux et tu sais très bien que je n'aime pas attendre ! »
Un troisième personnage fit son apparition. Un visage familier encore une fois, vue à plusieurs reprises dans les moments de ma vie les plus critiques. Il ne révélait pas sa présence aussi facilement et le fait que nous étions tous les trois réunis en ce jour, révélait l'importance de la situation. Comme simple réponse à son apparition, je lui fis un signe de la tête qu'il me rendit aussitôt.
« Si nous sommes ici aujourd'hui, c'est pour parler de la crise qui vient de voir le jour. » « C'est bon le vieux, arrêtes le blabla inutile ! Dis juste au petit ce qu'il a à savoir pour qu'on en finisse vite. » « Hum... Je pense que le mieux à faire et de te laisser voir par toi même, Ichigo. »
La terre en dessous de nos pieds se mit soudainement à trembler, alors que dans l'agitation des débris, je chutais de mon rocher à cause d'un imposant mur qui se dressa derrière nous. Le vieil homme s’avança vers moi tout en faisant apparaître Getsu dans ses mains. Sans avoir le temps de régir, il me fit une légère coupure sur la joue. Récoltant quelques gouttes de mon sang qui perlaient au coin de ma blessure, il se positionna au pied du mur sans décrocher un seul mot. D'un geste lent de la main, il étala le sang qu'il avait récolté sur cette « palissade » rocheuse. La substance rouge se mit à briller avant d'élargir son empreinte sur toute la surface de la paroi. Une scène qui pourrait presque faire partie d'un comte de fée, pas si féerique que ça. Quelques instants plus tard, ce fut un visage stupéfait et surpris qui se dessina lentement sur le mien. Des images se mirent à s’enchaîner rapidement, effectuant un véritable bourrage de crâne sur mon esprit qui commença à se raidir de douleur. Je ne faisais pas que les voir, je sentais ces images déferlaient dans mon esprit comme des grondements sauvages de bêtes féroces. Je tombais finalement au sol face à la souffrance.
« Je te l'avais dit, il n'y arrivera jamais. Ghih ! » « Fermes-là donc, je suis toujours là. »
Haletant de douleur et de fatigue, de la sueur coulait le long de mon front. En plus de cela, il fallait rajouter le mal de crâne horrible qui me faisait encore atrocement souffrir. Je me relevais lentement de ma chute incontrôlée pour m’asseoir au pied du rocher d'où j'étais tombé. Reprenant doucement mon souffle, j'inspirais une dernière fois avant de demander des réponses.
« C'était quoi... ça ? » « Ahah. Ça ? C'est la raison de ma présence. Hey oui mon petit oranger, je suis le mal qui habite en toi. Comme les autres que tu as vu dans les images, si tu venais à mourir, je pourrais aller où bon me semble ! Mais si tu me contrôles, nous pourrons tous les détruire... Alors mourir ou vivre, tel est la question maintenant. Tes ancêtres ont tous perdu dans ce rôle, nul a survécu au mal qui le rongeait. Tu penses réussir là où tes aïeul ont échoué ? Pour info, ils sont plus d'une dizaine à être en liberté... Enfin, peut-être sont-ils plus. Je ne sais pas. Héhé. » « Pourquoi m'aides-tu ? Tu ne veux pas ta liberté comme les autres ? » « Tsss. Ma liberté ? Laisses moi rire, je peux l'avoir quand je veux, mais pour le moment j'ai besoin de toi pour retrouver l'un de mes aïeuls. Histoire de régler des vieux comptes. Ok gamin ? » « Même toi, tu ne peux pas tout faire seul hein. Allons y alors, commençons ce pourquoi vous m'avez demandé de venir. »
Tandis que je me relevais lentement, la terre se mit soudainement à trembler mille fois plus fort que la fois précédente. Les débris autour de nous se mirent à voler dans les airs dans un brouhaha roc et dans une danse mortellement dangereuse. Les morceaux de pierres géants s'entrechoquèrent dans des coups explosifs et puissants que j'essayais d'esquiver avec le peu de force que j'avais. Peu à peu, une partie du décors autour de nous se mit à changer en un début de … Forteresse. Les ruines volaient au-dessus de nos têtes pour refonder ce qui fut jadis un bâtiment imposant. Aussi impressionnant qu'époustouflant, je crus perdre la vie à de maintes reprises. Écraser par un rocher, faucher par une poutre en bois et autres morts soudaines me passèrent sous le nez... Finalement, j'étais toujours en vie lorsque tout ce spectacle prit fin, quand la dernière pierre se posa sur l'édifice. Devant mes yeux grands ouverts, l'enceinte d'un château venait de reprendre vie, comme si le temps avait reculé pour permettre à cet édifice d'avoir une seconde vie... Je restais là, bouche-bée comme le plus grand des ignares.
« Voici le berceau du commencement. D'ici, tu commenceras ta véritable route Ichigo. Je sais que tu viens à peine de réaliser certaines choses, mais saches que ce n'est que le début. A partir de là, plus rien ne sera pareil pour toi. Tu vas bientôt comprendre que même les choses les plus banales pour toi, ne sont pas ce que tu penses. Alors vas découvrir mon petit... Et reviens plus grand. Grandis de cette expérience inégalée que tu feras tienne. Je t'ai laissé un cadeau à l'intérieur, vas donc le chercher et montres nous de quoi tu es capable, mais n’oublie pas, la route sera longue et dangereuse. Bon courage Ichigo. »
J'observais la grandeur imposante du bâtiment qui venait d’être remis sur pied grâce à une tornade de débris. Me dirigeant vers lui, je sentais le regard de mes deux compagnons derrière moi. Plus que des compagnons, ils étaient probablement les deux seuls esprits qui me reliaient à mon passé. Du moins pour l'instant.
Pénétrant à l'intérieur de la bâtisse, je ne pus d'abord que contempler la beauté de l'endroit. Digne de ceux qu'il y avait dans la réalité physique, en dehors de ce rêve. Des tapisseries représentant des moments forts de mon passé, visiblement. J'étais encore confus... Tant de choses nouvelles. Tant de choses dont je ne savais encore rien... Ces visages. Ces voix. Ces noms...
« Yô Ichigoo. Alors comment ça fait de se faire bourriner le crâne par un tas d'images ? » « Bah... Euh... On va dire que c'est pas forcément agréable. » « Ahah. Je te comprends. Malheureusement pour toi, tu vas continuer de chopper quelques migraines au fur et à mesure que tu avanceras. D'ailleurs, je ne suis pas un pro pour cette histoire d'image à ancrer dans la tête, alors je vais tout simplement te le dire. A toi de me croire ou non. Mais, Ichigo Suoh, je suis à ton service. » « Hein ?... » « Oui, tel est ton vrai nom. Suoh Ichigo. Joli nom, tu ne trouves pas ? »
Soudain, il fit apparaître dans ses mains une nouvelle arme. Une arme que je n'avais jamais vu... Il dégaina l'arme de son fourreau assez long, pour finalement laisser apparaître sur mon visage un air de surprise. Il ne s'agissait que d'un manche ? Un manche sans lame ? Je restais devant lui, affichant clairement ma déception. Il se mit à rire. Comme un enfant l'aurait fait. Puis il fit apparaître soudainement la lame. M'arrachant un petit cri de surprise, alors que cette dernière était faite intégralement de magie. Une lame magique ? C'était possible une chose pareille ? On dirait que oui.
« Annule, Heiji no Buki. »
Alors que j'écoutais les explications d'Heiji, des rires se firent entendre dans mon dos... Je me retournais lentement pour contempler trois nouveaux personnages faire leur entrée, descendant dans une cacophonie folle les marches qui menaient au hall principal où j'étais avec Heishi. Qui étaient-ils ? |
| | | Sujet: Re: L'éveil des âmes perdues Lun 27 Jan - 23:05 | |
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| L'éveil des âmes perdues. Suite Une ~ DreamLand ~ Ils étaient trois à faire leur apparition. Trois nouveaux acteurs dans cette scène où j'avais déjà bien du mal à saisir toutes les subtilités des découvertes que j'apprenais. Je ne les avais jamais vu auparavant et pourtant ils avaient des airs... Ce petit quelque chose familier en eux. Ce petit groupe qui venait se mêler à l'acte était composé de deux hommes assez grands et d'une jeune fille aux traits animal. Des oreilles et une queue de loup... Me laissant aussi perplexe qu'un poulpe face à une aubergine, j'attendais la suite dans mon silence de carpe alors qu'ils arrivaient à nos côtés.
« Nyah Nyaaah ♪ » « Arrêtes avec tes Nyah, ça me gonfle. » « Nyaah ! Je fais ce que je veux ! Nyah. »
Petit fille boudeuse, qui répondait au tac au tac avec un homme aux airs de pirates. Si petite et innocente, qu'on en oublierait presque ce bouclier et cette arme qu'elle portait à la taille. Tout comme celui avec lequel elle échangeait des jérémiades, qui était muni de deux sabres à la ceinture. Qui étaient-ils et pourquoi avais-je cette impression de familiarité avec eux ? Pourquoi...
« Ne fais pas cette tête, Nyah ! » « Pardon ? »
Le mot s'extirpa de ma bouche sans m'en demander la permission. J'avais répondu dans mon absence, sans vraiment me rendre compte de ce que disait la jeune fille. Je les regardais tous aussi interrogateur qu'au début, attendant des réponses à toute cette obscurité.
« Elle a raison, même si elle me casse les pieds. Tires pas une tronche pareil gamin ! La naine aux oreilles de louve c'est Mombashi et on m'appelle Inchi. Tu ne nous reconnais vraiment pas ? »
Leurs armes se mirent à cliqueter alors qu'ils les bougeaient en remuant légèrement leurs hanches. Soudain s'afficha sur mon visage un air illuminé. Je comprenais. Je commençais à comprendre qui ils étaient et pourquoi je les avais reconnu. Lorsqu'un sourire se laissa dessiner sur mes lèvres, le pirate esquissa un sourire soupiré en murmurant un « Tant a mis du temps, gamin » alors que la jeune fille sautait dans tous les sens. Ce fut à ce moment là que je me rendis compte d'une chose... La troisième personne. Je ne l'avais jamais vu. Les armes qu'elle portait, je ne les avais pas en ma possession. Alors de nouveau cette question... Qui était-elle ?
« N'ai pas la prétention de dire que nous t'appartenons. Nous n'appartenons à personne. Nous sommes aussi vivant que toi et si tu veux que je te le prouve, je peux te planter l'une de mes lames dans tes entrailles pourries ? Bref, je suis le suivant sur la liste de ceux qui vont t'offrir un peu de pouvoir. Bien que je n'aime pas l'idée d'aider un goss comme toi... D'ailleurs, tes cheveux sont naturels ? Non parce que tu vois c'est que... » « Suffiiiiit, Nyaah ! »
Mombashi frappa sec sur la tête de cet enfoiré à la langue bien pendu, du dos de son sabre. Étrangement il n'ouvrit plus la bouche et se tut dans un silence presque acerbe, étant donné que je n'avais pas eu le temps de lui rendre l'appareil. Il se mit à marcher en direction de l'extérieur, alors que tous se mirent à le suivre dans une discussion générale alors que je suivais le pas discrètement. Une fois dehors, je pus constater avec surprise que le décors avait encore changé. Un immense terrain d’entraînement avec tout un tas d’équipement avait été remis sur pied.
« Dépeches toi Ishiiigoooo ! Nyaaah ~ »
Je sentis un pied se loger dans mon postérieur avant de me propulser au milieu du terrain où j'atterrissais sans douceur. En me relevant, une dizaine de mannequin sortir du sol, m'entourant par leur nombre. Des mannequins en bois heureusement... La voix féminine de la fille louve attira l'attention de mes oreilles quelques instants...
« Vas y ! Appelle le ! Nyah ! »
L'appeler ? Qui ca ? Les armes que portait l'autre là ? Mais je ne connaissais pas le nom de cette technique... Comment pouvais-je user d'une chose dont j'ignorais tout. Alors que je m’apprêtais à demander des réponses et surtout le nom de la technique, j'eus comme un foudroiement intérieur. C'était donc ça son nom... J'esquissais un vague sourire, alors que craquant chacune de mes articulations une à une, je me préparais à appeler mon nouveau trésor.
« Le déchaînement des quatre, Doki no Getsu ! »
Apparurent alors quatre sabres devant moi, planter dans le sol. Mon dieu qu'est-ce que je pouvais bien faire avec autant de sabre ? Je n'avais que deux mains sacre bleu ! Pourtant, j'avais comme un pressentiment... Je ne saurais expliquer ce qui guida mon corps à cet instant-là, mais c'était comme si mon corps suivait les conseils de quelqu'un de son propre chef... Devant moi reposaient les quatre sabres. Toujours là. Mes bras se glissèrent sur la poignée de deux d'entre eux pour les dégainer, puis je sentis mon corps se baisser pour qu'entre mes dents, repose le poignet du troisième. Bien que j'opposais aucune résistance face à cette manipulation de mon corps dont j'ignorais la provenance, je restais septique face au quatrième et dernier sabre. Comment allait-je pouvoir l'utiliser ? Pendant que je songeais à l'utilité du sabre restant, mon corps se mit à tourner brutalement provoquant une bourrasque de vent assez impressionnante.
« Roaaarrrrrr no Getsuuu ! »
Soudain ce fut une tornade qui prit forme autour de moi. Une tornade tournant grâce à la rotation que j'effectuais au centre de cette dernière. Elle était assez puissante pour déchiqueter les mannequins les plus proches d'elle et faire voler ceux à une dizaine de mètre.
Tout prit fin rapidement. Quelques secondes plus tard, lorsque je lâchais mes armes à cause du tournis qui provoquait des nausées à mon pauvre corps. Je tombais à genoux à terre, haletant de l'effort et du malaise en même temps. Pendant de ce temps, la foule composait des esprits que j'avais rencontré jusque là s'approcha de moi. La louve aussi explosive de vie qu'auparavant, sautant ici et là sans aucune retenue. Heiji qui me souriait en m'aidant à me relever. Inchi qui me félicitait de ma réussite en sortant ce qui semblait être une bouteille de saké. Et enfin, Kobato qui souriait étrangement...
« Pas mal pour un goss. » « Merci... »
Je souriais presque gêné, car c'était lui qui m'avait guidé dans l'utilisation de ses armes. C'était lui la présence qui contrôlait presque mon corps pour me montrer quoi faire. Je ne comprenais pas le pourquoi, ni le comment, mais il l'avait fait pour m'aider. Peut-être n'était-il pas mauvais au fond... Kobato, si je ne me trompe pas. |
| | | Sujet: Re: L'éveil des âmes perdues Lun 10 Fév - 20:46 | |
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| L'éveil des âmes perdues. Suite Deux ~ Dreamland ~
Le temps s'écoulait dans ce monde imaginaire, tout comme celui de la réalité. J'avais perdu la notion de temps depuis que j'étais rentré ici, depuis que j'avais posé le premier pied dans cet espace qu'était mon pouvoir. Un monde imaginaire qui grandissait en même temps que ma force... Un monde où je pouvais grandir d'une expérience particulière. Je ne pouvais me reposer... Je devais me dépêcher de devenir encore plus fort. Pour pouvoir changer le monde... Pour pouvoir détruire le mal qui ronge notre planète... Pour protéger celle qui faisait désormais battre mon cœur. Un cœur devenu celui d'un monstre, mais toujours un cœur qui battait encore et toujours.
J'étais assis sur ce trône, agréablement rembourré de laine et où un fin tissu avait marqué le siège par sa beauté écarlate. Dessus, le nom de ma famille avait été cousu dans des fils dorés me permettant ainsi de ne jamais oublier ce que j'étais. Ce que j'avais été, ce que j'avais oublié, pour finalement m'en rappeler un jour. Un Suoh.
« Tu penses encore à elle, gamin ? »
L'un des esprits avait fait son entrée dans la salle du trône, seul et distant comme les autres fois. Kobato. Le dernier esprit qui s'était dévoilé à moi, bien qu'il semblait ne pas m'apprécier énormément. En tout cas, il ne me montrait guère d'affection, mais je sentais bien qu'il y avait quand même quelque chose entre nous... Un lien étrange. Plus étrange que celui avec les autres...Je le fixais de mes yeux noisettes, alors qu'il s'approchait de moi.
« Oui. »
Une réponse brève, mais claire. Comment pourrais-je cacher ce qui faisait de moi un être humain. Ce sentiment si douloureux, mais aussi si réconfortant. Cette chose qui nous rendait heureux en quelques instants, rien qu'en pensant à l'être qui faisait de nous une personne meilleure. Meilleure... Peut-être pas exactement. J'avais tout abandonné pour elle. Elle ne savait rien de tout ce qu'il m'arrivait. Je l'avais abandonné si spontanément... Si rapidement. J'en étais encore blessé. D'avoir eu à recourir à un tel moyen pour la protéger. C'était la meilleure chose à faire cependant. Je ne pouvais rester avec elle et ignorer l'appel qui était murmuré à mon âme, sans menacer sa vie. J'allais changer le monde et la retrouver. Voilà ce à quoi j'aspirais.
« Tu as raison gamin. Fais ce que tu as à faire, puis vas la retrouver. Mais dépêches toi... La vie est courte et si tu ne veux pas tout gâcher, il ne faut pas perdre de temps. Pour l'instant, t'es juste un môme comme un autre. Tu as des rêves comme tant d'autres, tu es fort comme tant d'autres, mais au-dessus de toi... Il y a des géants bien plus puissants. Penses-tu que tu pourras les battre un jour ? Penses-tu réussir là où tu t'es donné un objectif ? »
Je l'observais de mon fauteuil soyeux et confortable, pour me lever après quelques instants. Je fis quelques pas dans sa direction, pour réduire la distance entre nous. Je pouvais sentir son souffle sur mon visage et lui pouvait sentir le mien sur le sien. Nous étions face à face, tête à tête. Nos regards s'échangeaient la détermination qu'ils possédaient au fin fond de leurs couleurs chatoyantes.
« Je ne pense pas... J'en ai la conviction. Car si je ne peux réaliser ce à quoi je suis destiné, alors je ne pourrais jamais la revoir... Et je préfère qu'on m'arrache le cœur, plutôt que ne jamais la revoir. J'écraserais tous ceux qui s'opposeront à moi. Je détruirais les bases perfides de ce monde, pour en rétablir des saines. Je le promets sur mon corps, sur mon âme, sur ce qui fait encore de moi un être humain. »
Répondis-je dans un assaut de paroles, toutes prononcées avec autant de conviction et de sincérité que les sentiments que je ressentais pour cette personne. A un tel point, que Kobato recula de quelques pas en voyant que j'étais fermement déterminé et que rien ne m'empêcherait à accomplir mon destin. Il me tourna le dos, puis me demanda de le suivre silencieusement. Nous marchâmes dans les dédales des couloirs du château... Encore et encore, sans réellement voir de fin. Nous plongeons dans les profondeurs de la terre, suivant un escalier ne finissant jamais.
Après une belle heure à marcher dans l'obscurité, nous arrivâmes enfin devant une immense porte. Une porte immense en acier forgé, où était gravé dessus des dessins étranges... Kobato m'interpella avant même que je puisse examiner plus en détail ces sculptures.
« Viens, entrons. »
Il poussa la porte de ses deux mains, avant que je sois complètement aveugler par une lumière mystérieuse. Je me sentis alors comme emporté au milieu de la pièce, tandis que j'avais toujours les yeux fermés. Je sentais alors une force étrange parcourir mes membres... Chatouiller chacun de mes muscles...
« Hurles gamin. »
Je restais de marbre les premiers instants, sous ses paroles. Hurler ? Pourquoi ? Je n'avais aucune raison de hurler. Mais avant même que je puisse lui demander pourquoi, il se mit à crier ses dernières paroles.
« Hurles j'ai dit ! »
Je restais perplexe quelques secondes, avant de lâcher un maigre cri... Même pas assez fort pour faire peur à un bambin. Kobato se mit à se moquer de moi. Me provocant...
« Hurles gamin. C'est ce que je t'ai dit. Je ne t'ai jamais demandé de miauler. »
Je retentais une deuxième fois, tentant de lâcher un cri histoire qu'il me laisse tranquille avec ça, mais ce fut encore un échec. Cette fois-ci par contre, il ne se moqua pas de moi, mais il se mit presque en colère. M'envoyant à la figure tout un tas d'abominations.
« Tu es honteux sérieux. Minable... Et tu penses pouvoir la protéger ? Laisses moi rire ! Il est où le gosse qui disait affronter les géants ? Avec un miaulement pareil ? Laisses moi rire mon agneau. Tu vas la perdre... Elle va finir avec un autre... Ou pire, elle se fera tuer par qui tu sais. Tu ne la reverras jamais. Et je crois que c'est le mieux, vu ce que tu es. Un faible. Tu ne protégeras jamais personne. Pauvre gamin faiblard. »
Je sentais quelque chose d'étrange grimper en moi. Un sentiment que je n'avais jamais ressenti auparavant. Une rage indescriptible en imaginant ce que l'esprit venait de me mettre à l'esprit. Je bouillonnais intérieurement à en devenir fou. J'en perdais toute raison. A un point... Hallucinant.
« Tu peux déjà lui dire adieu. Tu ne reverras jamais... Naoko. »
Débordement. Un véritable torrent de colère qui submergea mon corps avant de plonger dans un état de rage infernal. Tandis qu'autour de moi apparurent les quatre sabres de Kobato, ils se mirent à flotter autour de moi, tournant de plus en plus vite. Mes yeux s’ouvrirent soudainement dans la colère, tandis que la rage se mit à déborder de ma gorge pour retentir dans tout le château.
« ROOOOAAAAAAARRRRRRR HEARTTTTTTTTTTTTTTT »
La magie se mit à teinter mes yeux d'un bleu marine brillant, alors que je sentais les quatre sabres relâchait de la magie à l'état primaire autour de moi. Dans le mouvement rotatif des sabres, les particules magiques se mirent à former petit à petit une tornade composée à moitié de vent et l'autre moitié d'énergie magique à l'état pur. La tornade qui venait de se soulever provoquait un bruit identique au hurlement que j'avais lâché. Comme s'il s'agissait de l'écho de mon cri. La pièce se mit à entièrement vibrer, jusqu'à être complètement détruite dans la tornade de magie, qui consuma tout ce qu'il y avait a consumé et projetant tout ce qui était trop imposant.
« Tu vois. Quand tu veux, tu peux hurler comme un gagnant et pas comme un gamin. »
Ne répondant même pas à ses paroles, je m'écroulais par terre de fatigue. J'avais dû relâché une grande partie de ma magie, pour pouvoir en faire une tornade... Au point, où je n'avais même plus la force de me lever. |
| | | Sujet: Re: L'éveil des âmes perdues Ven 21 Mar - 16:08 | |
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| L'éveil des âmes perdues. Suite Trois ~ Dreamland ~
Surplombant l'infini d'un monde ne connaissant de limite, que celle de l'imagination, j'étais là au sommet du château. En haut de la tour du bâtiment principal, j'étais accoudé aux remparts tout en contemplant le paysage. Perdu dans des pensées aussi insoupçonnées que mystérieuses, j'étais plongé encore plus loin que cet endroit déjà si éloigné de la réalité. Quand soudain une voix inconnue se fit entendre.
« Tu n'es pas éloigné de la réalité Ichigo. La réalité est à côté de toi, te berçant dans l'illusion d'une vie aux apparences réelles, mais qui reste tout aussi illusoire que ce monde. Alors dis moi. Lequel de nos deux mondes est-il le plus réel ? Celui où tu es né, où celui-ci. »
Je me tournais vers la personne qui venait de faire son apparition. Il s'agissait d'un jeune homme de taille et corpulence normal... Un air sinistre au visage, comme si son visage n'avait jamais goûté au bonheur. Des cheveux longs pour un homme, aussi noir que les abysses du sombre monde. Il était armé de deux... épées à lame éjectables, avec une poignée inconnue au manche. Sur le haut de ses jambes, il portait deux carquois comportant chacun quatre lames, ainsi qu'un grappin. Pour finir, les carquois étaient équipés d'une sorte de bouteille en fer... Tout aussi mystérieux que le reste visiblement.
« Dis moi Ichigo, connais-tu la signification du changement ? » Prononca-t-il d'un air grave, tout en contemplant le paysage sous nos yeux.
« Non... » Répondis-je presque... Intimidé ?
« Pour changer le monde, il est nécessaire de faire de grands sacrifices. Si tu veux apporter à ce monde tout ce dont il a besoin, tu devras … Renoncer à ta part d'humanité. Les sacrifices que tu feras seront indescriptibles. Tant par leurs nombres que part leurs conséquences. Alors dis moi jeune homme, veux-tu changer le monde ? » Dit-il sans être interrompu une seule fois, alors que son ton se faisait sérieux et grave.
« … Oui, je veux changer l'histoire de ce monde par la force de mon pouvoir. Je souhaite graver dans ses entrailles les plus profondes, la volonté qui m'anime. Celle qui me pousse à faire ce que je dois faire. Je veux... devenir plus fort et réaliser mes nouveaux objectifs. » Prononçais-je après une hésitation minime.
Je serrais la main que l'homme m'avait tendu, et nous formions un pacte dans ce geste symbolique. Sans vraiment comprendre le pourquoi du comment, je fus vêtu de la même manière que lui. Il n'y avait rien d'autre à comprendre, nous étions maintenant similaires dans notre accoutrement. A peine j'eus le temps de contempler mes nouveaux vêtements que j'entendis un mouvement brusque à côté de moi. Il avait disparu... L'inconnu. Il n'était plus là. Quand soudain, j'appuyais sur la gâchette de l'une de mes lames par inattention. Surprise inébranlable lorsque mon corps fut projeté en avant, à cause du grappin qui s'était éjecté de son socle pour s'enfoncer dans la tour en face. Une tour ? Genre... Le type de bâtiment fait de pierre assez imposante pour ne pas bouger même si un éléphant fonçait dedans. Et comme si le hasard existait, j'étais en train de foncer vers un tel mur. Pourquoi j'avais la triste impression d'avoir loupé un épisode ? Le bruit fracassant d'un homme qui s'étalait contre un mur, un homme qui n'était autre que moi. Hum... Je glissais le long de la paroi, avant de finir ma chute au sol. Le corps endolorit comme cela faisait longtemps qu'il ne l'avait pas été, je restais couché par terre, n'attendant rien de spécial. Seulement le courage de me relevait d'une chute pareille.
« On dirait bien que j'ai oublié de te dire comment cela marchait... Je fais faire simple, alors écoutes-moi bien. Tu disposes de deux armes, avec chacune une gâchette à leur manche. Tu as aussi deux carquois sur tes jambes, un de chaque côté, contenant quatre lames chacun, un grappin et une bouteille à énergie magique. Par exemple, en appuyant sur ta gâchette gauche, tu éjecteras le grappin de ton côté gauche. Il se fixera à la première chose sur son passage pour te tirer vers lui. En relâchant ensuite la gâchette, le grappin se détache et revient dans le carquois. Le mieux à faire avec une telle mobilité, c'est de prévoir en avance ta trajectoire. Où tu vas droit dans le mur... Comme tu l'as fait. Tes épées sont reliées aux carquois qui eux sont alimentés par les bouteilles chargées en magie. De là où je viens, on appelle ce type d'armes l'équipement de tri-dimension. Il te permettra de te battre sur tous les champs possibles. Terre comme air, tant que tu disposes d'éléments pour y fixer tes grappins. Alors autant dire que tu auras l'avantage dans les endroits à relief, mais dans des milieux plats tu devras te débrouiller sans cette technique. Maintenant suis moi. Je dois te montrer quelque chose. »
L'homme ne portant pour le moment aucun nom, se mit à appuyer rapidement sur ses gâchettes, offrant un spectacle aussi surprenant que spectaculaire. Son corps se projeta subitement en avant, tandis qu'il donnait déjà une autre direction à l'aide de son deuxième grappin. Il effectuait looping et autres figures gymnastiques dans les airs, esquivant les obstacles les uns après les autres. Mais je n'avais pas le temps de contempler son talent inégalable, car je devais le suivre. Actionnant d'abord le premier grappin, je m'élançais en avant dans les airs, puis je relâchais ce dernier, pour activer le second et changer de direction. Peu à peu, je sentis la chose coulait en moi. Je commençais à comprendre le fonctionnement, anticipait mes actions et deviner les mouvements à effectuer pour éviter de finir dans le décor. Mais au prix de combien de gamelles ? Hum.
« Tu vois, tu arrives maintenant à utiliser les bases du déplacement tridimensionnelle. Pour la suite, on verra plus tard hein. » Dit-il d'un air un peu blasé, car a journée avait été longue...
« Ah et avant que j’oublie. Moi c'est Jawgser. Et cette technique... Elle aura le nom que tu voudras. Vois là comme un cadeau de ma part. Premier et dernier cadeau, les autres tu devras les mériter. »
Le soleil se couchait déjà dans ce monde qui était le mien, alors que la fatigue s'emparait de moi, je tombais en arrière n'ayant plus aucune force pour faire quoi que ce soit d'autre. Je songeais à ce que j'avais fait depuis que j'étais arrivé ici... Depuis que je m'étais déconnecté du monde extérieur pour rentrer dans cet univers qui était en quelque sorte, ma propre création. Mon havre de paix.
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| | | Sujet: Re: L'éveil des âmes perdues Dim 23 Mar - 20:17 | |
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| L'éveil des âmes perdues. Suite Quatre ~ Dreamland ~
La nuit venait à peine de tomber dans de ce monde, que j'étais déjà allongé dans ce trône qu'était mon lit. Car oui, même dans ce château magnifique qui était le mien, il était normal d'avoir ma propre chambre. En réalité... Tout dans ce château me laissait penser que j'avais le pouvoir de le bâtir comme mes désirs le voulaient. Lorsque j'obtenais une nouvelle technique, le château grandissait un peu plus... Au début nous n'avions que le cœur du château avec les chambres pour mes esprits et moi... Désormais il y avait des remparts, des tours, un terrain d'entrainement, des sous-sols parcourant le domaine tout entier... Et quelque chose me laissait penser que cela n'allait pas s'arrêter là. Bien au contraire. Mais qui pourrait s'en préoccuper ? J'étais le seul à pouvoir y accéder. Le seul d'humain en tout cas. Car ici, c'était mon territoire inviolable. C'était ce qu'il se trouvait au fond de moi, les remparts de mon esprit.
« Ichigo, Ichigo ! Dépêches toi, viens avec nous ! » Cria Heiji dans le couloir, en frappant à la porte de ma chambre.
« J'arrive, attends deux secondes ! » Lui répondis, alors qu'il continuait de frapper à la porte.
J'enfilais rapidement des vêtements à porter de main, glisser des chaussures à mes pieds puis me dirigeais vers la porte en fer. Je l'ouvrais lentement, baillant encore à moitié aux corneilles quand soudain, Heiji m'attrapa par le bras et me tira dans tout le château pour me conduire jusqu'à l'entrée du château, au-dessus de la grande entrée. Surplombant les ruines autour du château, nous étions tous en haut de la muraille qui protégeait la forteresse. D'ailleurs, elles servaient à protéger de quoi ?
« Regardes Ichy-Nyanh ! Ils arrivent ! »
Mombashi se mit à sautiller sur place, en me montrant du bout de ses fins doigts les corps qui sortaient du sol à une centaine de mètre des murs. Exhumant eux-mêmes leur corps à l'air libre, les cadavres et squelettes d'une provenance inconnue se mirent à déchiqueter le sol de leur corps. L'éventrant de toute part pour au final finir hors de terre, avançant lentement vers les murailles. Des morts, des restes d'humains... Qui approchaient du château. Pas besoin d'un dessin pour dire qu'il ne venait pas faire la discussion avec nous...
« Descends gamin. Et occupes toi de ça. » Lâcha Kobato, dans un soupir glacial.
Je regardais mes frères d'armes un instant, tandis qu'ils me regardaient tous attentivement. Leurs regards pleins d'espoirs qu'il fondait sur moi, comme si j'avais un rôle important à jouer pour eux. Comme s'ils attendaient mon signal pour entrer en guerre. Je laissais un maigre sourire se dessinait sur mes lèvres, l'espace de quelques instants où je pensais à tout cela. Amusant. C'était amusant de les voir autour de moi, impatient de m'observer à l’œuvre comme si j'étais leur dernier espoir, alors que chacun d'eux avaient autant de force que moi.
Je descendais les escaliers de la muraille, pour me diriger vers l'entrée principale. Là où les morts et les enterrés s'amassaient en nombre. Frappant sur cette immense porte, qui subissait les coups sauvages et inutiles de ces sombres êtres. A quoi bon... Jamais ils n'ouvriraient la por...
« Whaaarrrhhhh »
Le cri strident d'une créature qui était toute sauf humaine. Une créature qui n'avait jamais connu la force d'un homme, car elle était bien au dela de ca. Un géant fit voler la porte d'un coup de massue. Porte qui passa au-dessus de ma tête, tandis que des hordes d'esprits maléfiques rentraient dans le château. Courant sur moi comme des chiens sur un os. Je reculais de quelques pas, surpris par cette rage inhumaine qu'ils exprimaient jusqu'au moment où mon pied heurta quelque chose derrière moi. Quelque chose de mou.
« Ne recules pas. Avances. Peu importe la difficulté, il n'y aura rien de plus sombre que nous deux. Nous porterons les ténèbres aux cœurs des fous qui pensent pouvoir nous stopper. Nous ferons voler en éclats les armures de nos ennemis. Nous briserons leurs épées sous nos coups démoniaques. Nous leur arracherons le cœur pour qu'ils ne se relèvent plus jamais. Montrons à ses chiens qui nous sommes. Ici, ce sera eux ou nous. Car mon nom est Ichigo no Getsu. »
Un homme aux ressemblances frappantes avec mon propre physique. La seule chose qui nous différencier à cet instant était nos vêtements et nos cheveux. Sinon le reste en était une copie parfaite... Comme s'il était mon jumeau. Un jumeau aux cheveux longs et ténébreux. Aux allures de démons sans peur ni reproche... Il était ce que je devais devenir. Il était ce que j'allais devenir.
« Allons y alors et montrons aux démons, qu'il n'y a que nous ici pour répondre à la victoire. »
Les ténèbres se mirent à glisser de son corps au mien, m'emportant dans une tourbillonnement qui stoppa net tous les morts envahisseurs. Nul n'osa agir sous le spectacle qui naissait devant leur yeux. Je rendais aux ténèbres ce qui était leur, mon âme. J'offrais à mon jumeau, mon corps, en échange de son pouvoir. Une épaisse brume noire se mit à caresser les courbes de mon corps, m'engloutissant dans une obscurité totale. Quelques secondes plus tard, je ressortais des noirceurs des ténèbres, avec une apparence différente. Avec une ressemblance désormais totale, avec mon jumeau.
« Ichigo no Getsu, le réveil en duo du légionnaire endormi. » Murmurèrent nos deux voix, dans une harmonie envoutante.
Cote à cote, nous nous tenions face à tant d'ennemis que même nos quatre mains n'auraient pas pu tous les compter. Une chose était sûre, ils avançaient de nouveau vers nous. Ils couraient comme si la mort tentait de les rattraper une nouvelle fois, comme si nous étions la clé de leur liberté. Le visage aussi froid que cette brise d'hiver en haut des monts les plus hauts de Fiore, nous marchions vers eux. Dans des pas aussi sourds que confiants, nous levions nos bras droits dans une synchronisation parfaite pour y laisser apparaître les deux armes qui signeraient la fin de nos ennemies. Une épée fait de brumes noires, reposant dans nos deux mains... Une épée qui canalisait la haine et tous les sentiments négatifs parcourant mon âme, pour en faire une arme aux capacités aussi douteuses que funeste.
« Levez-vous, mes fiers soldats de l'autre monde. Et battez-vous pour le bien de votre maitre. »
Le ciel se mit à s'obscurcir complètement, voiler par une épaisse couche de ténèbres. Tandis que sous terre, le rugissement d'une armée rythmé par des tambours de guerre pétrifiaient nos ennemis. Le chant guerrier que laissait s'échapper cette armée mystérieuse se fit de plus en plus puissant, jusqu'à atteindre son apogée lorsque sortirent de terre, deux centurions squelettes. D'anciens valeureux combattants tombé au combat il y avait de cela des centaines d'années. N'ayant plus que les os sous leur armure, il ne manque pas moins de courage pour obéir aux ordres de leur chef. Alors, qui restera-t-il à la fin... Des morts-vivants plus mort, ni vivant d'ici quelques heures... Ou bien ceux qui avaient goutté aux prémices du fin fond du monde. Les ténèbres des mondes obscurs.
« Allons offrir le sang de nos ennemis à ces épées qui sont nôtres. N'oublions pas de ramener leur carcasse comme trophée. Dressons notre étendard sur le champ de bataille, pour que nul n'oublie notre trace dans l'histoire. »
Soudain, des flammes noires se mirent à jaillir du sol alors que sous nos pieds, la terre se disloquait en plusieurs morceaux. Le grondement d'une bête se laissa alors retentir dans tout le château. Une... Ou peut-être bien deux. Explosant le sol devant nos pieds, deux destriers de guerre portant les étendards jaillirent du sol comme deux geysers l'auraient fait dans toute la brutalité de leur puissance. Deux chevaux, tout aussi peu charnu que les centurions. Seulement des os et une armure. De quoi en glacer le sang des plus courageux. Les deux chevaux n'avaient plus rien d'animal, mise à part le nom et l'ossature. De leurs corps émanaient une brume noire sinistre, tandis que leurs yeux brillaient comme des rubis scintillants. Grimpant chacun sur notre monture, mon jumeau et moi participions à notre tour au cri de guerre que les deux centurions entretenaient toujours. Je le laissais continuer après quelques instants, tandis que j'en finissais une bonne fois pour toute avec une énième nouvelle force.
« Aujourd'hui le vent a tourné, pour me rappeler qui j'étais. Que les cris de mes camarades tombés, soient entendus dans les toutes les contrées. Car un dernier légionnaire respire toujours, annonçant la fin de vos jours. Il chante son nom divin, le nom qui est le sien, un nom qu'il a conquit. Vous êtes désormais chez lui, ici, chez Némésis. Le royaume du Legionnaire trahi, celui qui était endormi. »
Désormais ce fut l'air qui se mit à trembler sous les tambours de guerre. Le monde était chamboulé pas après pas. Les morts-vivants n'avançaient plus depuis longtemps maintenant. Et dieu seul savait pourquoi... Peut-être parce qu'ils savaient que lutter n'étaient plus permis. Résister était futile, car la Légion renaissait de ses cendres. Le ciel se mit à cracher ses éclairs comme jamais il n'avait dû le faire auparavant, alors que même les nuages connaissaient une nouvelle couleur, celle du noir absolue. Les tambours de guerre continuaient de faire trembler l'airs, à en briser les tympans. Le vacarme du champ de bataille se noyait peu à peu dans le décors... Pour finalement offrir au commandant, la force qu'il attendait. Un géant de fer se leva derrière lui, un centurion grand comme trois hommes, armé de sa lance et de son bouclier. Prêt à obéir à mes ordres comme le ferait n'importe quel bon soldat.
« Ici, les invités ne sont pas tolérés. Vous êtes chez moi, dans mon domaine. Mes fidèles centurions, ne faites pas de prisonniers. Chargez et abattez les tous !! »
Les deux centurions se mirent à courir vers l'ennemi, en agitant leurs épées et boucliers, rentrant dans la masse de mort-vivant comme s'ils abattaient du bétail inoffensif. Derrière eux, le géant de fer avança dans ses pas lourds pour planter sa lance dans l'autre géant, le plaquant ensuite contre un mur en se servant de son bouclier. Chevauchant nos deux destriers, mon jumeau et moi nous lancions sur les morts-vivants à notre tour. Fendant crâne après crâne, dans les coups d'épées et les coups de sabots. Le combat fut une boucherie complète, alors que dès le début nos ennemies avaient goutté à une peur si profonde, qu'ils n'avaient pas cherché à se défendre, mais à fuir. Les deux légionnaires se mirent à pourchasser les derniers fuyards, tandis que le géant de fer se débarrassa des derniers intrus dans l'enceinte du château. Le ciel commença à se calmer et à récupérer sa couleur orangé à cause du coucher de soleil. La cour du château était quant à elle pleine de cadavre, qui disparaissait un à un, sans réelle explication.
« Nous sommes forts, Ichigo. Mais je te préviens... Tu as pu exploiter la technique à sa pleine puissance, contre des êtres faibles. Quand tu retourneras de l'autre côté... Tu sentiras la douleur d'utiliser une telle magie et tes adversaires ne fuiront pas sous tes attaques. Mais ce jour-là, je serais toujours à tes côtés. Tu n'auras qu'à prononcer mon nom, pour que Légion renaisse. »
Une brume se mit à envelopper son corps, avant de le faire disparaître complètement. Me laissant seul... Du moins jusqu'au moment où mes compagnons me rejoignirent. Spectateur de toute la scène. Devais-je me vanter et me sentir heureux d'avoir ces nouvelles techniques meurtrières... Ou bien devais-je faire profil bas ? J'avais des doutes... Mais une chose était sûre, ses techniques n'allaient pas être aussi faciles à utiliser dans la réalité...
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| | | Sujet: Re: L'éveil des âmes perdues Mar 25 Mar - 20:08 | |
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| L'éveil des âmes perdues. Suite Cinq ~ Dreamland ~
La fin était proche et le retour à la réalité se laissait sentir dans l’atmosphère. Il n'y avait rien de plus désagréable que de partir d'un endroit, que l'on avait appris à découvrir et à apprécier. L'aube venait à peine de commencer lorsque retentirent les cloches du château... Ce fut donc avec une légère tristesse, que j'attendais dans mon trône la suite des événements. Arrivant un par un, mes esprits entourèrent mon siège, laissant une allée vide en face de moi. Réservé à quelqu'un... A une personne particulière. Importante. Une personne jusque là... Incomprise.
Entouré de chacun de mes nouveaux amis, il apparut à l'entrée du château. De sa carrure mienne et de son allure quelque peu particulière. Il était de ces personnalités décalées et extraverties, ne faisant jamais dans la dentelle. Pourtant à ce moment-là, je pus sentir qu'il était différent malgré les apparences...
« Ahahah, alors je t'avais dit quoi ? J'obtiens toujours ce que je veux ! »
Il riait de son rire fort et sadique, de ses traits habituelles et pourtant... Là encore je ne pouvais que sourire fasse à cette comédie qu'il exécutait que trop mal. Posant ma main sur l’accoudoir de mon trône, je me levais lentement de ce dernier. Un air serein attaché à mon visage, comme s'il était apaisé par une chose mystérieuse.
« Mon cher Shiro, nous avons passé bien des épreuves tous les deux... Toutes aussi étranges que déplaisantes. Et aujourd'hui je comprends mon erreur. Celle de n'avoir jamais cherché à te comprendre, mais aujourd'hui grâce à ce que j'ai vu. Je suis prêt à tout recommencer. Et à t'offrir ce que tu désires depuis longtemps... Mon corps. »
Les sept esprits reculèrent d'un pas avant de commencer un chant dans une langue dont je ne connaissais même pas l'existence. L'Yggdra Communication... Ce chant qui peu à peu, faisait apparaître des liens s'enchaînant à mon corps comme si j'allais être prisonnier... Tout en ne l'étant pas. Soudain, les mêmes liens apparurent autour de Shiro pour l'attraper et se fondre en lui, comme une lame glissait dans la chair... Sans pour autant blesser l'un d'entre nous. Mais cela ne faisait que commencer, car le pire allait se produire. Quinze lames apparurent autour de nous, toutes aussi aiguisés que des lames de rasoir et brillante qu'une étoile. Une à une, elles fendirent l'air pour nous empaler tout deux, nous laissant agoniser dans une mer de douleur atroce. Offrant cette impression étrange que la mort se glissait à travers chacune de nos blessures, glaçant la moindre partie de notre corps. Une douleur si puissante, que nul mot parvenait à s'échapper de nos bouches. Seuls ces grimaces que nous tirions, montraient à quel point la souffrance était inexplicable.
Puis l'air se fit soudainement atrocement lourd... Pesant. Comme si un poids monstrueux s'était subitement abattu sur nous. C'était à cet instant précis que je sentis mon corps, comme jamais plus je ne pourrais le ressentir.
« Renait, Yôkai no Seikatsu »
La voix des sept fut implacable. Elles donnaient l'impression d'avoir fusionné entre elles pour créer une voix suprême qui brisait chaque volonté qui parcourait encore mon être. Une voix si puissante, qu'il donnait l'impression de porter une montagne sur son dos... L'entendre était tout simplement intenable. Et pourtant... Jusqu'à la fin, Shiro comme moi, nous résistions. Du moins... C'était ce que je pensais. Ouvrant les yeux l'espace de quelques secondes pour voir mon partenaire de souffrance... La scène me laissa bouche-bée.
Shiro... Saignait. De ce sang blanc qui était le sien...Il disparaissait peu à peu. Se faisant aspirer par ses lames qui nous transperçaient pour couler dans a direction. Pour fusionner avec moi. Je sentais son sang rentrer en moi, se mélangeant au mien, à m'en faire encore plus raidir de douleur... Le processus dura longtemps... Des minutes... Ou peut-être des heures. Je n'en avais aucune idée. J'avais perdu cette notion dans ce monde. Et la souffrance n'arrangeait en rien la chose... Mais peu à peu je sentis mon corps changeait... Ou plutôt je savais qu'il changeait. Je ne sentais plus rien. Juste cette haine qui coulait en moi, ce sang qui fusionnait avec le mien et ce tourment...
Les griffes apparurent subitement, déchirant le sol de leurs ongles. Suivie de ce visage... Aussi effrayant que celui d'un démon... Puis le corps qui devenait plus grand... Sa couleur qui changeait... Ses traits qui se transformaient... Pour finir en un cri digne d'une bête. Plus rien n'allait être pareil à partir de maintenant. Plus rien.
~ Réalité ~ Elle était là. Cette bête mystérieuse qui ressentait ce goût étrange qu'était l'air. Dans le cas où l'air aurait pu avoir un goût. Elle n'avait rien d'humain, mise à part la forme. Pourtant, il y avait bien un humain dans ce corps... Où plutôt un ancien homme.Qu'allait-il faire maintenant ? Nul ne le savait. La seule chose que personne ne pouvait nier... C'était la jungle qui était née dans cette cavité rocheuse... Cette grotte longue d'une vingtaine de mètres, qui n'avait guère plus qu'un maigre rayon de soleil en son centre -Là où était la créature- et des rochers tout autour, quelques temps avant... Combien de temps ? Aucune idée. Le jeune homme ne savait pas depuis combien de temps il méditait... Beaucoup probablement. Mais maintenant il était cette chose. Une créature inconnue de tous et qui allait bientôt revoir la lumière du jour... D'un geste de la main, elle fit apparaître ce qui semblait être des racines... Mobiles et agitées... Vivante et docile. Qu'était-il au juste ?
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