| Sujet: Fureur Dim 19 Jan - 11:37 | |
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Hirata Kôta
| Voilà quelques jours que Kôta a libéré une trentaine de personnes de la prise d’otage à Hosenka. L’euphorie des journalistes était retombée, il avait été interviewé et photographié, on avait parlé de son action en la mettant en parallèle avec les évènements de la Triade, mais ce qui revenait le plus souvent étaient les questionnements sur l’avenir de Blue Pegasus. Beaucoup de personnes remettaient en cause les habilités des trois mages, Leader de la Triade, à cause de leur jeunesse, de leur manque d’expérience et de leur vulnérabilité. Aux yeux de certains, la guilde glissait sur la pente qui menait à la fermeture. Kôta devait vivre avec ça.
Mais au milieu de toutes ses préoccupations, l’une d’elle était récurrente et concernait la façon dont il a résolu la prise d’otage. Il s’était énervé et, transi par cette colère inédite, il avait vu les trois mages face à lui tomber dans une nausée profonde. Le maléfice venait-il réellement de lui ? Il se le demandait toujours et, malmené par cette question, il repartit en direction d’Hosenka pour la mettre à clair.
Il arriva dans la geôle où se trouvait l’homme kamikaze qui a avait organisé la prise d’otage. Kôta prit une chaise et s’assit face à lui. Des simples barrières les séparaient. L’autre homme, assailli par l’emprisonnement, avait autour des mains des menottes qui l’empêchaient d’utiliser sa magie. Au bout de quelques minutes où ils se contemplèrent mutuellement, le garçon parla. « Bonjour. Je suis Hir… _ Je sais qui tu es, sale gamin. Je me souviendrais toujours de ton nom. Et de ton visage. Tu es celui qui m’a envoyé croupir ici, et je suis celui qui me vengera en temps voulu. _ Au vu de l’ampleur du réseau criminel que vous contrôliez, votre peine sera longue et vous ne sortirez de prison qu’au bout d’un long moment. Suffisamment long pour que vous oubliez la vengeance et acceptez la repentance. _ Ne te fous pas de ma gueule, gamin. J’ai le double de ton âge et je suis prêt à attendre ce délai pour te le faire payer. Si jamais quelqu’un ne t’en fous pas une avant que je ne sorte d’ici. _ Comment ça ? _ On est trois en prison, là, mais mon réseau est encore dehors. Et t’es un putain de Leader, toi, tu ne fais pas la une des journaux mais on te réserve une petite place, avec la photo de ta tête de nabot, dans un coin. Mes amis savent qui tu es, ils savent ce que tu as fait, et ils se mettront en mouvement pour te le faire payer. Tu vas regretter de t’en être pris à nous, toi et ta petite guilde de bouseux. Tu vas gouter au désespoir. Tu vas voir tes amis crever devant tes yeux et tu vas nous supplier de t’épargner ta chienne de vie. _ Je ne suis pas venu pour vous entendre remuer votre vengeance. Je suis venu demander votre aide. _ Quoi ? Je délire ou quoi ? Mon aide ? T’as fumé, gamin. _ Je souhaite savoir si vous savez d’où est venue cette nausée, l’autre jour. _ Et qu’est-ce que j’y gagne en échange ? Rien. Alors dégage avec ta question de me… ! »
Kôta agita la clef de la cellule sous les yeux de l’autre homme qui se tut sous la surprise. Comprenant que Kôta était sérieux, il reprit contenance. « Laisse-moi sortir et je te répondrais. » Kôta passa la clef dans la serrure et ouvrit la porte. L’homme sortit timidement de sa cellule, intrigué par le comportement du garçon. « Alors, qu’est-ce qu’il s’est passé ? » L’homme se pencha en direction de Kôta, comme pour lui souffler un secret, mais à la place d’ouvrir la bouche, il frappa le garçon avec un violent coup de genou dans les côtes. Kota recula, le souffle coupé, jusqu’au mur dans son dos. Le prisonnier avait toujours ses menottes mais rien ne l’empêchait de se mouvoir avec ses jambes déliées. Il bondit à nouveau sur Kôta qui n’avait pas eu le temps de se redresser et le frappa cette fois au visage, puis à nouveau dans les côtes. Il fit tomber le garçon à terre et le rua ainsi de coups, jusqu’à ce que tout le corps du Leader soit violacé par les coups.
Le prisonnier, constatant que le jeune garçon n’avait plus la force de bouger, se pencha pour lui arracher les clés et se débrouilla ainsi pour ôter les menottes qui lui drainaient sa magie. Les mains libres, il se massa les poignets tout en contemplant, victorieux, le corps inerte du mage de Blue Pegasus. « Alors, ce qu’il s’est passé, hein ? J’ai voulu déclencher le sort d’explosion, mais j’ai été pris de nausée au mauvais moment. C’est tout. Mais cette fois, je suis d’attaque, et je vais commencer par détruire cette fichue prison ! »
Le mage utilisa un sort pour se protéger et commença à activer son sort pour provoquer une puissante explosion. Mais une nouvelle fois, tout fut annulé quand le mage glissa sur le sol en manquant de vomir, atteint par cette subite et mystérieuse nausée. Pourtant, Kôta se relevait déjà, taciturne. « Imbécile, ce n’est pas une nausée arrivée par hasard. C’est moi qui suis à l’origine. Quand tu utilises ta magie, tu absorbes des particules empoisonnées et donc tu tombes malade. Je ne peux utiliser ce sort que quand je suis en colère. L’état dans lequel j’étais, lors de la prise d’otage, a fait qu’il était puissant. Là, je ne suis pas aussi énervé, c’est pour ça que ta nausée est brève. » En effet, l’autre mage était déjà debout, prêt à relancer son sort, l’effet de la nausée ayant disparu. Mais Kôta était lui aussi debout, ayant simulé sa faiblesse et sa défaite face aux coups bien placés du prisonnier. Il utilisa son sort Flow pour améliorer ses performances physiques et concentrer toute son énergie dans son poing. L’homme tenta de le frapper au visage, mais Kôta esquiva et frappa en pleine poitrine de son poing surpuissant. Le prisonnier fut propulsé en arrière sous l’impact du coup, traversa sa cellule et s’écrasa violemment contre le mur à l’intérieur. Il retomba au sol, sonné par l’attaque de Kôta. Celui-ci s’approcha et lui repassa ses menottes autour des poignets, puis il referma la porte de la cellule. Il frappa à une porte pour avertir les gardes qu’il en avait fini, et ceux-ci reprirent alors leur poste de surveillance. Ils ne questionnèrent pas Kôta pour les plaies qu’il avait au visage, ni par rapport à l’état dans lequel il avait laissé le prisonnier.
© Lutèce Factory & Arranged by Kôta |
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