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ars amandi – senji |
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| Sujet: ars amandi – senji Sam 18 Jan - 18:40 | |
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Abigail Phoibos
| Le train susurrait des soupirs enfumés, la tempe écrasée contre le coin de la fenêtre, Abigail avait les paupières scellées par le sommeil. Si bien que lorsque le train se stoppa en gare, on dût la réveiller pour l'intimer de sortir sous peine d'être sanctionnée par le départ d'une nouvelle destination. Elle descendit du train, le visage lumineux et la mine reposée avant de se réfugier sous l'auvent de la gare pour se réchauffer un peu plus. Elle rabattit son sac en toile sur son épaule et continua de marcher, Blue Pegasus n'était plus très loin. Lorsqu'elle releva la tête, elle remarqua une enseigne, un espèce de petit bar dans lequel elle avait l'habitude de faire des haltes spontanées. Elle entra à l'intérieur du bar en ouvrant la porte d'un geste vif du poignet, elle sourit et posa sa tête contre l'encadrement de la porte sans bouger. Un serveur était en train de mastiquer nonchalamment son torchon autour des verres, un type à l'aspect négligé, qui possédait une aura étrange autour de lui. Cette sorte de lumière un peu sombre avec ce pic d'ombre, une lumière grise. Il avait des vêtements froissés et ses cheveux bruns étaient décoiffés, il releva ses yeux vers elle, intrigué. Jusqu'à ce que Abigail détecte ses grands yeux gris et attentifs. _ Abigail Phoibos, mademoiselle la dame de fer me fait l'honneur de sa présence ?_ Ne dis pas ça, tu sais que ça me gêne ce surnom._ Mais il te va bien, tu sais. Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? Elle s'avança et posa son sac en toile en bas de sa chaise, puis posa ses deux bras sur le comptoir. _ Je cherche quelqu'un, il fait parler de lui en ce moment, tu dois sûrement le connaître ou l'avoir déjà vu.Il réitéra la position d'Abigail, et se pencha vers elle. Son visage n'était qu'à quelques centimètres du sien, et ses yeux vagues se perdait dans l'immensité de ceux de la dame de fer. _ Et qui est-ce ? Souffla t-il, avec cette provocation acide sur son visage. _ Senji Kiyomasa. Il sembla se figer sur place, avant de laisser un nouveau sourire discret apparaître sur ses lèvres. Ce genre de rictus discret qu'on essaie d'éteindre, mais qu'on détecte avec la lueur espiègle qui scintille dans les yeux. _ Tu n'as pas peur, Abigail ? J'ignore si je peux t'accorder satisfaction, je ne peux pas t'aider sur ce coup._ Est-ce que tu as vu Senji, dernièrement ?_ Je te dirais rien, mais ne cherche pas trop les histoires ma jolie.Abigail soupira, puis elle dégusta le verre et sourit. _ Je vois, on t'a acheté. Elle déposa dans le creux de sa main une pièce qu'elle déposa sur le comptoir avec douceur, elle allait pour partir mais il lui saisit le poignet avec cette douceur un peu brute. _ Quand est-ce que je te revois, Abigail ? _ Pas maintenant, je dois y aller. Je repasserai. Il l'a lâcha à contre cœur, posa son poing sur sa joue et son coude sur le comptoir en bois marbré. _ A bientôt alors, jolie dame de fer. Abigail s'était éteinte dans un souffle, la porte venait de se fermer lorsqu'il avait soupiré la fin de sa phrase. Il se contenta de se relever, et de reprendre ses activités. * Abigail avait quitté l'enseigne du bar en soupirant tout en glissant une main dans ses cheveux avec nonchalance, une forêt bordée le sentier, si bien qu'elle décida de s'y rendre, par instinct. Elle déboucha sur une clairière entourée de forêt verte, avec une souche d'arbre miteuse au milieu. Elle déposa son sac en toile dessus et prit une énorme inspiration, avant de mimer une position martiale. Elle ferma les yeux et se concentra, une brise émergea légèrement, puis devint de plus en plus violente, imposante, grondante. La brise devint souffle et le souffle devint vent. Puis tout retomba d'un coup, Abigail donna un coup de pied brut dans la souche qui se brisa sous l'impact. Elle releva son bras pour expédier les débris vers une position qu'elle avait choisit. Elle se tourna, sourit à nouveau avant de s'incliner gracieusement. _ Je savais que tu viendrais, tu n'as pas l'air du genre à manquer un rendez-vous. Ses jambes se plantèrent à nouveau au sol. _ Ça fait longtemps, n'est-ce pas ?Elle humecta à nouveau ses lèvres, avant de reprendre. _ Beaucoup trop longtemps, même, Senji. |
| | | Sujet: Re: ars amandi – senji Lun 20 Jan - 14:12 | |
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Senji Kiyomasa
| Je reprenais mes esprits après m’être battu contre ces trois guignols. Je m’étais surpris à retrouver ce sentiment, ce sourire, cette excitation qui m’avait habité tout au long. J’ai longtemps combattu comme une brute sanguinaire, n’éprouvant aucun plaisir à me battre, tuant pour tuer, pour réduire les rangs adverses, mais me battre parce que mon corps criait que c’était ce qu’il souhaitait? Des semaines, des mois même sans que cet enthousiasme me revienne. Et là, me revoilà sur la bonne voie, souriant à chaque défi, détendu, mais surtout combattif. Crimson Hounds n’avait guère besoin d’un leader qui chercherait les problèmes, mais le groupe comprendrait que j’avais besoin de me défouler, de me trouver une autre voie après ce qui s’était passé avec Enya. Il me fallait retrouver le cœur à la tâche et éloigner l’animal qui cherchait à mettre à feu et à sang tout ce qu’il croiserait.
Et puis me voilà à me promener sous les lanternes tard le soir. Je me dis qu’il faudrait que je rentre, mais je n’en avais pas envie. L’envie de dormir était encore loin et j’avais envie de rester loin de Fred. Après l’avoir vu partir comme ça, je me dis qu’elle avait besoin de temps pour elle, du temps pour se remettre du départ d’Enya. Ça l’avait affectée plus qu’on ne l’aurait cru. Elles n’étaient pas des amies proche, mais elle savait ce qu’attendrait la fugueuse … Je poussais une porte et pénétrai dans le bâtiment en tentant de me la jouer discret. Ouais bah, c’est clairement pas un mec de plus de deux mètres qui sera discret non plus, mais bon, on défoncera pas la porte cette fois… Je me rendis au bar et pris place. Le barman me servit la même chose qu’à l’habitude : une bonne bière fraîche. Il regarda autour et s’accouda près de mon oreille pour me chuchoter quelques mots :
La dame de fer te cherche…
Euh…? Qui ça?
Abigail Phoibos.
Je me reculais de cette petite intimité cachotière qu’on s’était crées pour le regarder droit dans les yeux, les sourcils froncés. Je trouvais étrange qu’elle me cherche, mais sans révéler à l’homme ce qui se passait dans ma tête, je lui demandais où je pourrais la trouver. Il sourit, se disant qu’elle et moi nous posions les mêmes questions. Il me dit une heure et un lieu, là où je pourrais la trouver, la revoir. Je bus cul-sec la boisson et lui fila un surplus au salaire qu’on lui versait déjà. Je quittais le bar aussi vite que j’étais entré parce que si je ne voulais pas être en retard, il valait mieux que je parte tout de suite.
Je m’y rendis tout en tentant de me cacher à moi-même cette excitation de la revoir. Allait-elle bien? Comment s’était-elle remise de son séjour à l’hôpital? J’étais stressé, complètement stressé. Maintenant qu’elle avait repris ses esprits, m’en voudra-t-elle de ne pas avoir pu la protéger convenablement? Je soupirais, mais rien n’effacerait ce doute qui me hantait tout au long du trajet. Mains dans les poches de mon manteau, je marchais, esquivant les branches avec lenteur, un pied en avant de l’autre, sautant par-dessus une marre avant de recevoir une rafale de vent en plein visage. C’était quoi ça tout d’un coup? Rien à l’horizon sauf cette silhouette familière que j’entrevoyais entre quelques feuilles. Un sourire au coin des lèvres, je poussais la branche lentement pour ne pas l’effrayer. Elle s’inclina respectueusement… trop respectueusement, si respectueusement que je me surpris à rougir. Elle se releva et fit une remarque sur le temps qui séparait nos deux rencontres. Je souris franchement, l’œil fermé, une main anxieuse me grattant le derrière de la tête.
C’est vrai… Tu… vas bien Abi depuis le temps? Je veux dire… enfin, tu vois ce que je veux dire.
Malaise, ce doute me faisait bégayer beaucoup plus que je le pensais. Je ne réfléchissais pas avant d’ouvrir la bouche, complètement impulsif à cause de la nervosité. Je devais relaxer, je devais penser qu’au fond, elle ne m’en voudrait pas d’avoir été aussi faible à ce moment-là, qu’elle comprendrait ma situation, cette personnification de la brutalité qui me suivait partout où j’allais. Je tentais de sourire, mais c’était un désastre, il était déformé par mes joues paralysées par ces souvenirs douloureux. Oh bordel, c’était loin d’être facile ce rendez-vous…
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