Le monde. Ce corps céleste en orbite autour du soleil qui parcourt indéfiniment la même trajectoire. Cette masse géante aussi impressionnante que surprenante, qui malgré sa puissance ne peut déjouer les minces cordes invisibles du destin. Alors comment pouvions-nous faire pour lutter face à cette histoire déjà écrite et inébranlable, en sachant que même les plus puissantes choses de cet univers ne pouvaient s'y déroger. Ma vie en était la preuve, monstrueux canular implacable où je n'avais visiblement jamais eut à dire mon mot. Cette illusion infâme où j'avais vécu les maigres années de ma vie, sans me douter un seul instant que cela n'était pas réel. Que mon nom n'était pas le mien. Que mon histoire n'était pas la mienne. Que rien dans mes souvenirs n'étaient vrais, ou presque. Tant de mystère, en si peu de temps... Pourquoi tout avait basculé à cause d'une maigre mission ? Que dis-je, d'un simple bouffon de Vicomte. Il n'était plus, heureusement. Mais il avait laissé dans ma vie beaucoup trop d'obscurité pour que même moi je puisse y voir dedans. Il me fallait des réponses et c'était justement ici que j'allais m'ouvrir les portes à ces réponses.

Une forteresse ? Non, seulement la demeure d'un homme assez riche pour y perdre quelques pièces d'or. Il avait organisé une exposition autour de ses bijoux et autres objets de valeurs. Enfin sur ce qu'il lui restait, car cet imbécile s'était déjà fait voler une grande partie de son trésor et il était prêt à prendre le risque de tout perdre juste pour montrer sa richesse ! Des enfantillages de la grande société. Aussi ridicule que mes premières tétines, il allait comprendre bientôt la valeur de ses objets et l'importance de ne pas les exhiber autant.

J'étais posé au pied d'un arbre, sur l'un des rares chemins qui menaient à sa demeure. Des fleurs, des arbres, du vert de partout en clair. Parfait pour mon plan. Je laissais quelques invités passer devant moi, jusqu'à trouver la cible parfaite. Un homme seul, personne aux alentours... Ahah.

« S'il vous plait, monsieur... J'ai besoin d'ai...* tousse *...de. »

Contre le tronc, j'appuyais sur mon ventre avec mes mains, mimant une douleur affreuse tout en ayant pris la peine de recouvrir mes vêtements d'un colorant rouge. L'homme s'approcha aussi surpris et affolé que moi devant un cookie pas encore dévoré. Il se pencha vers moi tout en me demandant ce que j'avais. Je toussais, puis reprenant une dernière fois ma respiration je penchais ma tête vers lui pour lui chuchoter quelques mots de consolations.

« Désolé... »

Ma main s'abattit dans sa nuque, pour finalement le voir s'écrouler inconscient devant moi. Je le tirais rapidement derrière les buissons pour m'emparer de ses vêtements et de son carton d'invitation. Bien sûr, dans la pitié que j'éprouvais pour cet homme je le rhabillais avec mes affaires pour qu'il n'attrape pas un rhume dans le froid de la nuit. Aussi élégant dans cet accoutrement qu'un pingouin, je me dirigeais désormais vers la demeure où l'exposition allait avoir lieu. Examinant mon carton d'invitation et les lieux en même temps, je me rendis vite compte de plusieurs choses. Ce misérable bout de papier était pour une personne ciblée... Un mage qui allait devoir surveiller l'exposition pour éviter un autre énième vol... Ahah. Quelle ironie du sort. Tout était plus parfait que ce que j'avais planifié. Malheureusement, ce qui fut moins parfait c'était la présence assez conséquente de gardes. Ils allaient me mettre des bâtons dans les roues, mais avec un peu d'ingéniosité, cela allait passer. Une fois devant le portail, je montrais le bout de carton aux gardes et on me fit la remarque agréable que...

« Ah c'est donc vous que le patron a invité spécialement pour pr... Participer à cet événement fabuleux et rare ! Enchanté. Mais dites-moi, où est votre partenaire ? »
« Gyuh ? »

Adieu perfection. Il fallait bien évidemment que ce ne soit pas parfait hein. Le contraire m'aurait étonné. Une partenaire ? Donc j'allais devoir surveiller cet événement avec une autre mage ? Bon... Joker ok ?

« Elle... Elle ne va pas tarder je pense. Je l'attendrais à l'intérieur vous voulez bien ? »
« Je suis désolé Monsieur, mais nous avons reçu l'ordre de ne laisser rentrer que les personnes en couple. »
« Bon et bien... Je vais attendre mon amie ici, si cela ne vous gêne pas... »

Crénom de dieu. Tout avait commencé si bien alors pourquoi me compliquer la tâche maintenant ? Hein ? Destin cruel. Je n'en avais plus aucun doute. J'attendis donc ma « partenaire » à une dizaine de mètres de l'entrée en espérant qu'elle n'avait jamais vu le visage du pauvre homme que j'avais assommé. Sinon, elle allait vite se rendre compte que lui et moi, on n'était pas vraiment jumeaux hein. Je jouais avec les pierres dans ma poche, alors que les secondes tombaient comme des mouches. Pendant ce temps, un oiseau au charme ravageur semblait avoir trouvé une muse à charmer. Au moins, l'un de nous deux avait de quoi faire.

Accompagné de ma solitude, j'attendais non-loin de l'entrée de la demeure. Les minutes se faisaient longues et la nuit de plus en plus glaciale. Je repensais au pauvre homme qui allait la passer dehors... J'en eus des frissons rien qu'en imaginant le monstrueux rhume qu'il se dégoterait à la suite de cette mésaventure. Finalement, celle qui semblait être ma binôme apparut. Un peu plus et j'allais avoir des glaçons dans les chaussures... Je lui répondis d'un hochement de tête lorsqu'elle me demanda si j'étais son partenaire, puis lui offrant mon bras, nous avancions ensemble vers la demeure. Une fois à l'intérieur, ce fut un boucan prévisible qui martela mes pauvres oreilles. Certains dégustaient des vins de grandes renommées en mimant s'y connaître pour se distinguer dans leur groupe. Alors que très franchement, ils semblaient autant s'y connaître en vin que moi en fromage de chèvre. D'autres encore papotaient ici et là sur des sujets aussi inintéressants les uns que les autres. Et pour finir les derniers dansaient dans un coin de la grande pièce, où un orchestre donnait le ton. Aussi charmant t'attirant, je ne pouvais nier l'attraction qu’opérait sur moi ce paysage dansant. On m'extirpa rapidement de mes pensées en me chuchotant quelques mots. Sûrement ma partenaire.

« Autant se présenter avant d'entrer dans l'effervescence. Je suis Célia, mage de Phantom Lord. Et toi ? »
« Enchanté. Je suis Yôshii A.Shunshui, mage voyageant à son envie. Pitre clownesque vendeur de rêve pour petit et grand, à votre service gente dame. Alors amusons-nous ensemble Célia ? »
Prononçais-je à mi-voix non loin de son oreille, avant de décrocher un sourire jovial à ma partenaire et lui adresser un regard amical.

N'ayant pas réellement fait attention à son physique, je me mettais à l'observer d'un air songeur. Célia semblait être légèrement plus petite que moi. Nous partagions la même blondeur de cheveux, bien que sa chevelure fut plus longue. Vraiment plus longue. Elle arrivait à la hauteur de ses genoux, alors que les miens ne parvenaient qu'à mes épaules grâce à une mèche que j'avais laissé pousser. Elle avait des cheveux dignes de sang royal, car ne sachant pas si cela venait de mes yeux ou de la luminosité de la pièce, ils donnaient l'impression d'être légèrement couleur platine. Des cheveux magnifiques. Gyuhuh. Je voulais les mêmes ! Nah. Je lui demanderais son shampoing plus tard, l'heure n'était pas à cela.

Les lieux étaient vastes et il n'y avait probablement pas que cette pièce à visiter. La demeure était assez grande pour y receler encore bien des trésors et des secrets. Avant d'aller explorer d'autres pièces, je devais mémoriser celle-ci et m'y accoutumer... Prudence était mère de sûreté non ? Et disons que j'avais déjà ma petite idée en tête pour commencer mon petit plan discrètement. Je retirais doucement mon bras de celui de ma partenaire, puis l'attrapant par la main je la tirais vers la piste de danse.

« Puis-je vous demander une danse ? »
Prononçais-je tout en étant charmé par la qualité de l'orchestre.

Nous avions tous nos secrets. L'un des miens était mon amour naturel pour la musique et la danse. Bien sûr, en aucun cas cela voulait dire que j'étais un chanteur hors-pair et encore moins un danseur né. J'appréciais juste cet art à ma façon et selon mon envie.

Je nous emmenais au milieu de la piste alors que l'orchestre s’apprêtait à jouer de nouveau. Il me restait plus qu'à espérer qu'il n'allait pas jouer quelque chose de trop rapide pour moi... Je me penchais vers ma partenaire pour lui murmurer discrètement quelques mots.

« Je te préviens juste, je ne suis pas doué pour la danse. Mais au moins nous pourrons toujours garder un œil discret sur les personnes louches et on s'amusera en même temps. Tu es d'accord ? »

Je souriais innocemment cette fois-ci, tout en riant comme un enfant l'aurait fait après une petite bêtise. Je n'étais pas de ceux qui allaient se montrer sûr d'eux et de leur réussite. J'étais juste honnête avec mes envies en assumant que je n'étais pas bon danseur. Même si j'allais peut-être me ridiculiser en dansant ? Mais non ! Je n'étais pas mauvais à ce point. Je l’espérais... C'était quand la dernière fois que j'avais dansé avec une personne ?... Ah oui, probablement jamais. Bon. Prions ensemble le seigneur que je sois doté d'un don inné pour la danse alors.

L'excitation de danser pour la première fois en duo était tellement grande, que mes lèvres allaient bientôt se figer dans ce sourire enjoué qui les parcourait. Tout était différent que de danser seul, le charme et la beauté de cet art n'étaient plus du tout du même niveau. Il fallait aussi dire que j'avais une bonne partenaire, car l'aisance dont elle faisait preuve pour danser était presque... intimidante ? En tout cas, elle en possédait bien plus que moi. Mais cela ne fit que m'encourager à m'y donner à fond ! Peut-être trop... Car dans la joie et l'amusement j'avais oublié de jeter un œil observateur autour de nous. Impardonnable, surtout quand l'on connaît mon métier. Hum... Tant pis ! Je m'étais bien amusé au moins.

Nous allions nous asseoir à une table vide après cette petite distraction bien plaisante. A peine le temps de récupérer notre souffle, l'orchestre se stoppa alors qu'un homme accompagné de son fils (?) se mit à attirer l'attention de la foule présente dans la pièce.

« Essayons de repérer quelque chose pendant qu'il fait son discours bien barbant. J'estime facilement dix minutes de blabla inutile, question d'habitude. »

Oooh ! Une habituée visiblement. Les choses devenaient de plus en plus clairs on dirait bien. Elle se mit à observer la foule et s'en plus tarder, j'en fis de même. Première impression, j'étais au milieu d'un troupeau de moutons en train de suivre le berger. Ils étaient tous là bouche-bée, à écouter l'homme aux poches trop lourdes racontant des étalages de bêtises sur sa richesse. Ce monde n'était pas le mien, c'était chose sûr. Ils avaient beau avoir l'argent, cela était sûrement la seule chose qu'ils avaient. A qui aura les poches les plus lourdes, si j'avais bien compris le principe hein ?

Un voleur, je n'en voyais pas vraiment. Ils étaient tous plus ou moins normaux. Trop même. Il n'y avait pas une personne pour mettre un peu de couleur dans cet endroit. J'en avais des démangeaisons tellement ça me rendait nerveux de voir des choses aussi carrés et ennuyeuses. Remettez-moi la musique tout de suite avant que le meurtre ne soit commis et irréparable ! Tous étaient obnubilés par le discours de monsieur le riche et n'avaient de yeux pour rien d'autre... La celle personne qui semblait en être détachée, mise à par ma partenaire et moi-même, se fut le fils du propriétaire des joyaux. Même de notre table, je pouvais voir son impatience quant au blabla de son père. Il titillait l'une de ses bagues autour du doigt de manière excessive. Impatient peut-être ? Puis son regard qui ne faisait que se déplacer sans jamais s'arrêter plus de cinq secondes sur une même chose et qui pourtant retournait toujours observer dans la même direction... Première cible localisée.

« Tu veux un morceau de gâteau ? »
Murmurais-je à ma partenaire en me penchant vers elle.

Sans même attendre de réelle réponse, je lui offris un sourire amusé alors que je me levais discrètement pour m'approcher du banquet. Il était situé non loin de la scène où avait lieu un discours barbant, alors j'essayais de me faire petit... Ou peut-être pas si petit que ça. Aussi décontracté qu'un hippopotame dans une marre de boue, je prenais deux assiettes pour y laisser tomber des belles parts de gâteau. Je me mis à fixer une petite statuette au sommet du gâteau... Genre le truc bien claquant et brillant. Regard sournois à gauche, rien. Regard sournois à droite, sur la scène... Gyuhuh. Une main rapide qui attrapa la statuette avant de la cacher à côté la part de gâteau et un voleur qui s'empressa de retourner à sa table avec sa trouvaille.

« Voili voilà ♪ »

Je posais son assiette devant elle, puis m'asseyant d'un air innocent, je sortis mon petit trésor. Je lui fis un clin d’œil discret pour attirer son attention et lui montrer cette immondice qu'ils avaient osé mettre en haut du gâteau. Une représentation bien dodu du riche propriétaire de cet endroit. Je me mis à jouer avec la statuette en imitant le blabla que faisait le vrai en ce moment même. M'amusant ainsi à reproduire tout ce que faisait monsieur bouboule, j'en venais aux faits en m'adressant indirectement à ma partenaire grâce à mon jouet.

« Dites-moi ravissante jeune fille, ne trouvez-vous pas mon fils évasif ? Depuis le début de mon discours il ne fait que jeter des regards ici et là, mais surtout sur cette femme derrière la scène qui est cachée des yeux du publique et que l'on ne peut voir légèrement du buffet. Puis son tic de toujours toucher à sa bague de manière peu détendu... Serait-il malade ? »
Prononçais-je à mi-voix, assez bas pour être seulement entendu de Célia.

Allait-elle comprendre mes sous-entendus ? Je le saurais bientôt. Je continuais donc mon innocence aux yeux de tous, histoire de ne pas être pris au sérieux et sortir les meilleures cartes au meilleur moment.

Dans la pièce régnait une atmosphère trop étouffante pour pouvoir y rester plus longtemps, surtout à cause de ces regards indiscrets. Ma jeune partenaire se leva alors que mon visage laissa transparaître un air amusé par ces gens ignorants et imbus de leur propre personne. Elle nous conduisit vers une grande porte qu'elle ouvrit et refermât avec une délicatesse propre aux jeunes femmes. Un gigantesque couloir coupait par d'autres complètement identiques. Ils étaient tous pourvus d'une dizaine de portes aussi grandes les unes que les autres, mais pourquoi m'avait-elle emmené ici ?

« Trouvons une pièce ou un endroit calme pour parler, il ne faut pas qu'on soit entendu. »

Hum... Un endroit calme pour parler, mais parler de quoi ? Avait-elle découvert des nouveaux indices sur ce mystérieux voleur ou alors avait-elle mis à jour mon identité ? La première raison était probablement la plus plausible, car je n'avais pas vraiment fait quelque chose pouvant trahir mon identité fictive.

Nous devions trouver un coin calme où papoter de certaines choses, mais pour cela nous avions pour tâche de rester discret. Hors de question d'ouvrir les portes au hasard aux risques de tomber sur des imprévus gênants comme des amoureux aux envies soudaines et déplacées. Vous n'imaginez même pas où certains finissent avec des envies pareilles... Nous avions juste un petit problème, car savoir ce qu'il se trouvait dans une pièce sans ouvrir la porte était compliquéz dans notre situation. Il allait nous falloir une vue de l'intérieur avant d'entrer, mais comment ? Hum.

« Sora, un petit coup de main. »

Adressant une pensée à mon compagnon, je me mis à lui donner quelques petits ordres simples. L'aigle se mit à virevoltait devant les fenêtres des pièces que nous effleurions, me permettant ainsi de voir à travers ses yeux, à mon bon vouloir grâce à notre liaison permanente. Entre des chambres où se trouvaient des serviteurs en plein travail, des locaux où les gardes fouillaient en quête d'un possible voleur et des couloirs étrangement vide, je ne voyais rien de prometteur pour notre discussion secrète. Ce fut seulement au fond du couloir que je vis une pièce parfaite pour parler en toute intimité et discrétion, loin des regards mais surtout des oreilles. J'ouvris la porte lentement puis je glissais à l'intérieur de la pièce en emportant dans mon ombre ma partenaire, avant de refermer la porte silencieusement.

Nous étions plongés dans l'obscurité de la pièce. Cette dernière était éclairée par un mince trou de lumière provenant d'une minuscule fenêtre au fond de la pièce. Ne pouvant voir qu'à quelques misérables dizaines de centimètres devant nous, je proposais à Célia de se rapprocher de la lumière sans pour autant se baigner dans sa clarté. En gardant un pied dans l'obscurité, nous pourrions nous cacher plus facilement si une personne venait à rentrer.

« Ici on ne sera pas gêné. On dirait qu'on a atterrit dans une garde robe version géante... Gyuh, rien que pour un truc pareil, je veux être riche !»

Je n'avais qu'à tendre la main pour avoir un vêtement hors de prix et plus amusant encore, c'était tous ces costumes étranges avec des froufrous de partout. Visiblement une certaine personne aimait se déguiser... Un paradis pour un voleur cherchant à passer inaperçu.

« Bon, je suppose que tu as quelque chose d'important à me dire étant donné que personne ne devait nous entendre. Alors je vous en prie, Madame. Dites moi donc ce que vous avez sur le bout de la langue. »

Impossible de faire des phrases simples et clairs, j'avais toujours cette mauvaise habitude de vouloir faire autrement que les personnes normales. Après tout, la normalité était une chose tellement mortelle et barbante que je cherchais à l'éviter sous le moindre prétexte. Pourtant, je n'avais pas encore dévoilé mes plus belles cartes d'anormalités et encore moins les plus mauvaises. Ghih.

Le hasard était d'une nature si incompréhensible et mystérieuse, que parfois il donnait l'impression d'être une entité maléfique vous trompant dans sa fourberie. Il y avait tant de pièce dans ce manoir et pourtant, les deux suspects se cachèrent dans la même que nous. Il n'y avait pas de secret, là où il n'y avait pas de hasard. Ayant été pris de court par l'effet de surprise de leur entrée, je n'eus pas l’occasion de porter une oreille à la discussion de ces deux malotrus, qui profitaient de la même cachette que nous. Vint ensuite la fin, si rapidement que je ne tirais rien de profitable de notre petit espionnage maladroit. Les deux personnages disparurent derrière la porte, de la même manière qu'ils étaient apparus.

« Allez, sortons d'ici. »

J’acquiesçais d'un signe de la tête, que personne ne vit à cause de l’obscurité. Le petit sourire malicieux en imaginant la tête de la jeune femme qui m'accompagnait. Elle ne devait pas aimer le noir, vu l'air qu'avait sa voix. Je la laissais passer la porte en première, et tandis que j'étais seul dans l'obscurité, je préparais la suite de mon plan. L'air fut perturber par l'apparition d'une seconde personne, suivit de chuchotement aussi rapide que silencieux, avant de céder place de nouveau à un silence morbide. Je sortie de la pièce ténébreuse quelques secondes après ma partenaire, sourire aux coins des lèvres.

« Je suis prêt ! Allons y. »

Nous commencions donc à avancer dans les couloirs, chacun dans ses réflexions. Enfin, j'étais dans les miennes, après pour ma partenaire je n'en savais trop rien. Où en étions nous ? Nous n'avions pour le moment aucune preuve tangible, seulement quelques soupçons. Un fils préoccupé par on ne sait quoi, qui rencontrait une jeune femme dans une pièce sombre et reculée du banquet. Hum... Pas de quoi en réjouir le propriétaire des bijoux. Il fallait accélérer les événements, pour que tout cela puisse se terminer impeccablement comme je l’espérais.

« Célia, j'aimerais que l'on aille jeter un petit coup d’œil dans une pièce si tu le veux bien. J'ai une petite idée qui pourrait nous aider, si je ne me trompe pas. »

Au vu de l'importance du banquet et la grande possibilité d'un vol, une salle d'opération avait dû être mise à disposition pour assurer la meilleure sécurité qu'il soit à la demeure. Le plus étonnant serait qu'il n'y en ait pas, avec une cupidité comme celle du richissime propriétaire. Tous homme voulant assurer la sécurité de son bien, n'hésiterait pas sur les moyens... Alors une fois dans la salle d'opération, nous n'aurions plus qu'à chercher un plan et examiner ce qu'il en ait dessus. Si le fils était de mèche avec le voleur, alors il allait y avoir une issue de secours ou une sortie de non surveillée pour la fuite du complice. Voilà la piste que je cherchais.

« Une fois sur place, on devra trouver une car... »

° BOOOM °

Le bruit sourd et roc d'une explosion qui me coupe dans ma phrase. Le sol sous nos pieds se mit à trembler l'espace de quelques instants, avant d'être submerger par la chaleur intense d'un brasier récent, harcelant notre visage de sa chaleur étouffante. C'était dans un long mouvement de tête que je me retournais pour contempler la scène. La pièce où nous étions quelques instants auparavant était en proie aux flammes. Quelle horreur, nous aurions pu finir en cuisse de poulet rôti...
Les gardes rappliquèrent immédiatement ainsi que certains des invités, suivit du propriétaire. A mon avis, un petit bonhomme grassouillet n'allait pas être content de voir sa belle maison brûlée à l'intérieur. J'en riais presque intérieurement d'une telle ironie...

« Bon, je crois qu'on ne s'y attendais p... »

° CRIIIII °

Car il n'y avait jamais un sans deux, toute la lumière dans la demeure fut coupée. Quelqu'un avait dû s'en prendre au compteur ou quelque chose du genre, pendant que les gardes venaient ici... Le voleur, nul doute.

« On devrait se dépêcher d'aller voir si les bijoux sont bien en sécurité, tu ne penses pas ? »
Dis-je d'un air un peu perplexe.