Depuis que mon père était mort, j’évitais le plus possible de retourner au monastère. Ce lieu ne me rendait guère la joie et j’avais décidé de fermer provisoirement l’accès, même si les mécanismes de Voltaïque fonctionnaient encore parfaitement bien, malgré les années, empêchant à quiconque n’étant pas invité au monastère de le trouver. De ce fait, je passait le plus clair de mon temps à m’entrainer dans le temple de Björn et je logeai dans un petit village près de la ville d’Onibus. Je n’aimais pas particulièrement cette ville et n’avais jamais pris le temps de l’explorer de fond en comble pour éviter toute perte de temps. En y repensant, je n’avais pas non plus passé beaucoup de temps dans la guilde même. Ainsi, j’ignorais tout de la vie de mes camarades. Je pensais à cette époque que ce n’était pas bien grave et je préférais ignorer les autres membres. Peut-être que j’étais bien trop solitaire… Je ne sais pas, ou plutôt je ne veux pas le savoir. Je ne voulais plus réfléchir sur moi-même. Ce village était un endroit parfait pour vivre : les habitants étaient calmes, le loyer peu chère et une rivière juste à côté. Cependant cette dernière s’était récemment asséchée, empêchant tout entrainement printanier à la nage. Je décidais donc d’enquêter plus pour passer le temps que pour autre chose.

Je me mis à remonter le lit de la rivière pour obtenir les réponses que je cherchais sans savoir qu’un autre mage allait arriver pour enquêter à son tour. Ignorant ce détail j’arriva devant la grotte qui abritait la source de la rivière. A peine entrais-je que j’entendis un son lourd et violent grandir du fond de la grotte. Je plissais les yeux pour m’apercevoir qu’une vague déferlait dans ma direction. Pas une petite vague, non, une énorme et infranchissable vague. Pris par surprise, je me mis à courir pour échapper à un funeste destin. La vague passée, j’observai l’entré et remarqua un léger son de coup, comme si quelqu’un frappait sur la roche avec une pioche. S’il y avait vraiment quelqu’un au fond de la grotte, il avait surement accès à la source et pouvait relâcher quand il voulait une grande quantité d’eau pour dissuader n’importe qui d’entrer. Fière de ma déduction, je me mis à rentrer au village en attendant d’avoir trouvé un plan pour entrer et vérifier mes hypothèses. Je ne m’attendais pas à rencontrer une jeune femme à cheval montant à toute allure en direction de la grotte. Je lui fis de s’arrêter avant de lui annoncer avec le plus grand calme :
- Si vous allez à la source, c’est peine perdue pour l’instant. Redescendons au village si vous voulez je vous expliquerai ce qu’il se passe selon moi.

Je pris la peine d’observer la femme plus en détail. Elle était grande, peut-être un peu plus âgé que moi. Ses cheveux étaient d’un brun magnifique mais je n’arrivais pas à discerner la couleur de ses yeux. Elle était belle, mais paraissait froide avec les étrangers. Au fond de moi ; je me demandais comment elle allait réagir. Pour briser la glace, je tentai la conversation :
- Mon nom est Emil Nocturne, je suis un mage à Fairy Tail. Et toi ? Je suppose que tu viens d’une guilde non ?

Au final, elle ne m'a pas écouté. Après m'avoir dis son nom, Eileen Fa Long, et sa guilde de provenance, Lamia Scale, elle monte sur son étalon et pars en disant:
- Rentre si tu le souhaites, je n’en ferrais rien. Si ce n’est pas en ton pouvoir, c’est peut-être en le mien et il est de mon devoir d’aller voir. Si vous ne me voyez pas rentrer d’ici une petite heure c’est qu’il est possible que je sois toujours sur le problème. Libre à vous de revenir ou non. Sur ceux, je vous souhaite cordialement une bonne journée. Sorrow, Kä ne.

Vraiment? Pourquoi personne ne m'écoute quand je préviens d'un danger. Même si j'avais commis la même erreur dans mon enfance, je ne voyais pas pourquoi les autres faisait pareil... Sûrement un trait de caractère immuable aux humains. Je réfléchis quelque instant avant de me décider de la suivre. Je ne pouvais quand même pas la laisser affronter une nouvelle fois la vague… Je pensai alors : et si le voleur avait besoin d’un temps pour pouvoir refaire ce coup ? Alors peut-être qu’il serait possible d’entrer maintenant. Je courus alors pour essayer de la rattraper. J’arrivais plus vite que prévus à la grotte et remarqua des traces de sabots dans la boue fraiche. Elle n’allait quand même pas entrer avec son étalon ? Cela mis fin à toutes mes hésitations et j’entrai alors en courant dans la grotte et tenta de la rattraper.

Je dus me tromper de couloir car, dans mon excitation, je me retrouvai à glisser dans un boyau de plus en plus sombre. J’atterris dans une rivière souterraine et, du fait qu’il n’y avait pas beaucoup de fond, je pus marcher. Je créai une petite boule d’énergie pour me créer un peu de lumière et décida de remonter le courant. Au bout d’un moment, je vis un peu de lumière. Je fis disparaitre ma boule et avançai le plus discrètement possible. On n’entendis plus que le son régulier de mes pas dans l’eau et le son régulier d’une pioche sur la roche. J’espérais que ce son couvrirait mes pas et je m’avançai pour voir ce qu’il se passait. J’arrivai dans une grande salle où l’on pouvait voir quelque pierre briller au plafond et sur les murs. Voilà la raison de la venue de l’homme. Je remarquai aussi une étrange machine qui déviait l’eau de la source dans ma direction. Je décidai alors de lancer une petite onde de choc énergétique pour détruire la machine. L’homme ragea et se mis à essayer de la réparer. De mon côté je n’attendais plus qu’une chose : Eileen Fa Long. Je ne voulais pas me battre cette fois pour voir comment elle se battait. Seulement il fallait qu’elle vienne au bon endroit…

J’entendis soudainement un grand bruit. Je jetai un regard pour découvrir Eileen au milieu de débris de la paroi. Je ne pus m’empêcher de me frapper silencieusement le visage en signe de désappointement. Je pensai qu’elle aurait quand même put faire un effort de discrétion. Enfin bref, je ne peux pas la blâmer pour ça, elle avait du juste tomber sur une mauvaise prise ou un truc du même genre. Le bandit, quant à lui, pense alors que la jeune fille qui vient d’arriver est celle qui a détruit sa machine. Je ris intérieurement pour ne pas révéler ma présence. Eileen lui demanda deux fois comment sortir de cette grotte. Je pensais qu’une personne comme elle aurait du savoir. Pour sortir d’une grotte, il suffit généralement de suivre un cours d’eau. Bon d’accord parfois, on se perd encore plus ou on tombe dans un lac souterrain, mais ça reste toujours une bonne expérience… Revenons à nos moutons. Pour faire court, le voleur avait décidé d’attaquer la jeune femme et ces deux-là avait échanger quelque coups, cependant, on comprenait facilement que c’était Eileen qui avait le dessus.

Je me mis à observer les environs pour voir si je ne pouvais pas me servir de quelque chose dans cette cavité. La seule chose qu’il y avait, c’était des cailloux, beaucoup de cailloux. Je réfléchis quelque instant avant de voir une fissure qui me permettrait d’attendre le sommet de la salle, sans trop me faire remarquer. Je montais lentement pour ne pas attirer ni le regard du voleur, ni celui d’Eileen. J’avais une petite idée en tête qui m’autoriserait à faire une entrée magistrale. S’il y avait bien une chose que j’aimais plus que tout, c’était de surprendre n’importe qui par mes pouvoirs ou autrement. Arrivé en haut, je me suspendis dans le vide en me tenant par une main puis je lançai une pierre sur un mur pour attirer l’attention. Je m’exprimai clairement et fortement :
- Bonjour à vous deux, dame Fa Long et monsieur le pilleur. Merci d’avoir attendu.

Je me lâchai et après avoir atterrie de façon magistrale, je saluai les deux personnes, tel un acteur devant son public. Je continuai :
- Maintenant, dame Fa Long, si vous permettez, je prends la suite du combat. Monsieur le voleur, je me présente, Emil Nocturne, mage de Fairy Tail et celui qui à réduit à néant votre plan et votre machine.

L’homme comprend alors son erreur et change d’adversaire. Cependant, et malheureusement pour lui, je possède un atout dans ma manche dont peu de personnes peuvent se vanter d’avoir : la maitrise des arts martiaux. En ma qualité de monial, je dois dans la capacité de maitriser la plupart des arts de combat. Alors que le pauvre homme croit se battre d’égal à égal au sabre, je profite d’une parade pour lui donner un violent coup dans le plexus solaire, lui coupant le souffle. Je suis sur un coup de pied retourné dans la nuque le sonnant violement. Je souris, une personne normalement constituée ne tient généralement pas plus longtemps, mais par mesure de précaution, je lui attrapai un bras je plaqua dans son dos. Je souris à Eileen en lui disant :
- C’est comme ça que l’on arrête un voleur.

Peut-être que j’avais été un peu trop insolent, mais bon, que pouvais-je bien risquer ? Elle n’allait pas m’engueuler parce que j’avais volé sa proie. J’attendais de voir sa réaction. De plus, j’espérais ne pas avoir trop frappé le pauvre homme parce que s’il tombait dans les pommes, nous aurions été bien dans l’embarras.

Je sais parfois reconnaître que je suis ou que je fais des trucs idiots. C’est normal et n’importe quelle personne est capable de s’en rendre compte. C’est en commettant des âneries que l’on avance la plupart du temps. L’idiotie permet en partie d’ignorer la peur et de faire des choses qu’un homme stratège et possédant tout son esprit hésitera longuement de faire. Cependant, et c’est surement un peu orgueilleux de ma part, mais à ce moment là, je vit de l’idiotie chez deux individus présent dans la grotte. D’une part chez le voleur lorsqu’il me frappa dans les côtes pour s’échapper. Je m’attendais à cela car il allait surement s’enfuir et nous montrer le chemin de la sortie car je vous rappelle que nous étions coincé au fond d’une caverne sans connaître la voie pour partir. Revenons au sujet. Même s’il m’avait frappé dans les côtes, j’avais réussi à amortir le choc en me projetant exprès en arrière, m’empêchant de ressentir une douleur trop importante. Pour poursuivre mon plan, je feins de me rouler en boule comme si j’avais très très mal. Cependant, je me dis soudainement que j’aurai dû tenter de prévenir Eileen de mon plan. A la seconde suivante, le voleur tomba dans les pommes après avoir reçu plusieurs coups de la femme mage. Je ressentis alors une grande déception. J’attendais quand même plus d’une femme avec une telle prestance, puissance et intelligence. Quand je vous ai dis que j’avais vu de l’idiotie chez deux personnes dans la grotte, la seconde personne était évidemment Eileen.

Je ne sais si c’était parce que je l’avais quelque peu ridiculisé juste avant ou si elle n’avait vraiment rien compris à mon plan – les deux surement – mais elle continua à se vanter. Je crois que je compris ce qu’elle avait alors ressenti quand je lui avais volé sa proie, mais bon, moi j’avais une bonne raison. Elle me demanda si j’étais en état de marcher et si je pouvais remonter jusqu’à la surface. C’est à ce moment que je me décidai à poser la question :
- Tu connais le chemin toi ? Parce que moi non. Ce gars-là que tu portes sur ton épaule, il devait bien savoir, mais dans son état, on ne pourra pas le réveiller avant plusieurs heures.

Peut-être avais-je été trop sarcastique mais je ne ressentais qu’une profonde déception. Je me releva sans le moindre problème et chercha dans la salle où nous étions s’il n’y avait rien pour nous guider. Je ne vis ni carte, ni boussole mais trouvai des planches de bois assez robustes ainsi que des cordes relativement solides. Un nouveau plan de secours se mit en place dans ma tête. J’assemblai les planches et les cordes pour faire comme une planche de surf. J’en lançai une avant de dire à la femme :
- Tu devrais peut-être me le passer. Ca va sacrément secouer tu sais.

Ces sur ces mots que je mis mes pieds dans les attaches faire à l’arrache avant de me retourner pour dire :
- Par la gigantaille.

J’avais lancé l’onde énergétique en direction de la source. Lorsqu’elle frappa la roche, un mince filet d’eau commença d’abord par sortir, puis grossi de plus en plus, avec de faire exploser la paroi à cause de la pression. J’espérais qu’Eileen avait eu le temps de m’imiter.