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~ We are soldier ~
 MessageSujet: ~ We are soldier ~   ~  We are soldier ~ EmptyDim 3 Nov - 12:28

Eileen Fa Long
Eileen Fa Long

[M] Iratus

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Savez-vous ce que signifie le mot médiocre ? Je pense que oui. Je puis même me permettre d’affirmer que non seulement vous en connaissez le sens mais que vous l’avez déjà employé. Pour une personne, pour une chose, pour une situation ou même une pensée. Peut-être même tout ceci réuni. Ou alors aucune de ces situations. J’ai pu en oublier. Je ne suis pas omnisciente après tout. Je pourrais presque dire heureusement. La vie serait d’un ennui si c’était le cas. Mais je m’égare, j’en ai bien peur. Si je vous ai parlé de médiocrité, c’est par dessein. En effet, je vais vous raconter une de mes quêtes, faite il y a peu de temps. Pour être honnête, elle est toute fraiche d’hier. Approchez mes frères et sœurs. Tendez l’oreille et écoutez. Entendez donc le murmure doux des deux lames vibrantes et scintillantes à l’éclat du soleil comme le font vos pupilles près de la lumière vacillante du feu. Fermez les yeux et devinez ce que peut bien chanter cette grosse et lourde épée de fer…

« Soldat, garde à vous. »

Eileen regarde la troupe d’un œil détaché. Les poings serrés sur ses bras croisés, elle compte avec attention chacune des recrues. L’éclat automnal de l’astre solaire à son aube lui donne un drôle d’air, à la fois sévère et nostalgique. La garde de Joya garde toujours sa patte sur ses troufions, la jeune femme ne le savait que trop bien. Veillant à repérer chaque détail, elle posa un regard plus distant sur l’attroupement de jeune homme qu’on lui avait confié. Disparate et pour l’instant, sans doute le dernier des détachements fiable de toute cette partie du monde. La soldate remarque le coup d’œil furtif de l’un des bleus vers un de ses camarades. Le même qu’elle aurait pu adresser à l’un de ses anciens compères après avoir monté un plan. Et le sourire narquois de l’autre ne la détrompe pas. Ils ont prévu quelque chose pour elle.

Tout y est. La pose soignée, les regards neutres et les mentons fière, les vêtements tout neufs qu’ils ne mettaient que pour la parade… Un autre mage tomberait sans nul doute dans le panneau parfaitement ajusté. Pas Eileen. Cette observation lui tire un sourire franc. Elle est amusée par la tournure des choses et sait d’ores et déjà ce qui va lui tomber dessus. Autour de son poignet, Changeling ronronne à l’idée alléchante d’affliger une correction à ses petits morveux. Seulement, la jeune femme vêtue d’un débardeur et d’un pantalon tiré à quatre épingles de son sac de voyage prévoit une toute autre chose.

« Bleusaille, repos ! »

S’avancer à la lumière du jour ne fut sans doute pas la meilleure idée que j’eu mais le résultat fut assez étonnant. Je n’eus même pas à me servir de Changeling. La totalité des hommes présents furent éberlués de trouver non pas un vieux vétéran courbé mais une femme souriante aux cheveux nattés. Pas plus que le chef de ses petits malins ne s’attendait à ce que je m’approche au plus près de lui avant de lui saisir l’oreille avant de lui frotter la tête avec une familiarité exagérée. Premier pas fait pour pouvoir avoir un minimum de lien avec eux. Le second fut de demander où était le piège et le troisième, de leur demander ce qu’ils savaient concrètement faire.

« Je suis capable de tirer plus loin que n’importe qui. »

Le type, hardi, se différenciait des autres par sa jeunesse et son sourire large. La jeune femme eut presque pitié de penser que dans un instant il hurlerait de frustration et voudrait tout abandonner pour pouvoir rentrer. Elle hoche la tête et se tourne vers les autres. Faisant montre de leur masculinité, ils se vantent chacun leur tour d’être les meilleurs dans leur domaine. Leen se retint difficilement de rire en constatant qu’ils étaient trois à lui avoir disputé le talent de maitriser le bâton. Si seulement ils savaient … Changeling vibre à sa manière contre la peau basanée de la demoiselle, entamant sa drôle de métamorphose alors que le mouvement l’étire dans l’air. Le bracelet se solidifie sous sa nouvelle forme avant de frapper durement le sol, soulevant une gerbe de sable qui se dissipe presque aussitôt. Le soleil matinal donne bientôt à la vétérane une toute autre allure. Son sourire l’a quitté comme fondrait l’hiver face à l’été.

« Prenez-en un chacun. La consigne est simple : un assaut et une touche par personne. Si l’assaut est raté, vous ne mangerez pas ce midi à la cantine. Pour le moment échauffez-vous tranquillement. Je viendrais me placer au centre du terrain quand je jugerais que vous être suffisamment préparés.
- Chef, oui chef.
- Fa Long suffira les bleus. Je ne suis pas si vieille bon dieu. »

La guerrière marche tranquillement jusqu’à Sorrow qui l’attendait paisiblement dans l’enclos avec les autres étalons, tirant du pied le filet pêche mal dissimulé par les recrues. Elle soupire et tire sèchement sur l’objet pour briser le lien qui doit le relier à un contre poids. Qui ne tombe pas. Un nouveau soupir trouble l’entrechoc des bâtons de bois clair. Il n’y avait aucun commentaire à faire là-dessus. Cela explique plus que clairement à Eileen pourquoi elle n’a rien eu en approchant et pourquoi ils étaient surpris.

« Une belle bande de boulet. » lâcha-t-elle à haute voix avant de saisir la brosse de son équidé et de lui faire signe. « Approche Sorrow. Nous allons avoir une longue journée, je le sens. »

Le cheval hennit en retour, poussant sagement la demoiselle avec les naseaux. L’instrument glisse alors tranquillement ses dents dures dans la crinière pleine de nœud de ce compagnon qu’elle a poussé à pleine vitesse pas plus tard que ce matin à l’aube après s’être fait royalement écrasée par les pieds de la très caractérielle Obaba qui sortait de son bureau. Eileen a eu plus de mal à échapper à la vengeance criarde de sa maitresse qu’à parvenir sur place. Elle n’avouera jamais que la vielle femme lui faisait plus peur à hurler ainsi qu’autre chose, bien qu’elle ait l’habitude des gueulantes aussi rébarbatives qu’utiles. Nul n’ignore en Fiore que tenter de discourir avec une Obaba énervée c’est s’exposer de près ou de loin à une tournante. Que ce soit dans le sens premier ou même second du terme. Et, si vous l’interrogiez à son retour, elle nierait avoir sombré dans l’un de ses rares instants de sommeil parce qu’elle a peur d’y rester prisonnière. Tel est la guerrière qui, son arme reposant contre la barrière en bois, bichonne son cheval avant d’entreprendre l’entrainement rigoureux des hommes dans son dos.

« Ma Dame.
- Soldat. »

La jeune femme ne fut pas troublée le moins du monde par les jeunots de la troupe. Elle a eu dix-neuf ans comme eux. La jeune Fa Long se retourne, son bras se tendant vers son arme alors qu’elle avance vers le cercle compact des recrues. Il semble qu’il est temps pour elle de commencer. Se plaçant au milieu de l’esplanade, elle détaille avec attention ses adversaires alors que sa voix résonne dans la salle d’entrainement surplombée par le soleil levant.

« Soldat, en garde. Prêt. A l’assaut ! »

C’est ici que nous prendrons le sens et l’amplitude de ce charmant adjectif qu’est pitoyable. Si je n’ai guère une allure de lutteuse avec les attaches fines de mes membres, je n’en suis pas moins pourvue de muscle. Seulement plus discrète. Là est d’ailleurs l’erreur élémentaire qu’ils ont tous commis, me sous-estimer. Une femme n’est pas innocente et encore moins faible, même si elle est désarmée. Alors imaginer cette même femme armée d’une extension d’elle-même, ou, plus simplement, de son domaine de perfection. Est-ce que vous vous y frotteriez ? Oui ? Etrange personne que voilà … Nous devrions avoir une discussion tous les deux. Mais pour l’heure, j’ai une histoire à conter. Vous souvenez-vous où je m’étais arrêté ? Ah oui, le combat. Curieuse chose que d’affronter en même temps dix macaques avec pour seul consigne de ne pas en briser ou blesser un seul. Si vous voulez mon avis, Fiore laisse à désirer côté armée. N’importe quel pays, à l’heure actuelle, serait capable de l’écraser sans même être inquiéter…

La natte de la soldate virevolte. En écho, son bâton reproduit chacun de ses mouvements, comme si la matière n’était rien d’autre qu’une écharpe a demie solide qu’on caresse du bout des doigts en frissonnant sous la sensation douce-amère qu’elle produit en nous. Si le métal inerte et cuivré semblait bel et bien bijoux, il n’en est pas moins sceptre de cette impériale demoiselle qui repousse un à un chacun de ses aspirants. Sceptre sombre qui soulève le sable avec une autorité incontestée avant d’écarter proprement l’extrémité d’un autre et de toucher la faille dans la garde de celui qui s’approche un peu trop. Tant de mouvements en si peu d’instant que bientôt, le commandant qui regardait la scène détourne le regard. Trop rapide. Trop maitrisé. Dix apprentis soldat qui s’écroulent tour à tour dans la poussière alors que la dame de Lamia Scale reste bien droite sur ses deux jambes, l’artefact dans ses mains jointes. Le bâton frappe le sol alors que la main de la jeune femme balaye la sueur sur sa tempe. Elle a toujours détesté cette demi-saison, à cheval entre le froid mordant et la chaleur torride de l’été mourant. Cependant, elle est épanouie. Souriante, elle laisse Changeling se lover contre son poignet, ronronnant à sa manière devant cette tâche soigneusement accomplie.

« Prenez le temps de boire un peu. Ne prenez rien à manger même si vous en rêver. Non seulement vous avez échoué mais en plus vous le vomiriez dans une heure. Je vous retrouve ici d’ici cinq minutes. Rompez. »

Les bleus décampent à toute vitesse, laissant la guerrière seule au milieu du sable. Se penchant en avant, elle époussète vaguement ses genoux couverts de poussière suite à sa petite représentation. Cela n’avait été rien que cela. Une démonstration de ses talents sans qu’elle est besoin d’user d’une seule de ses bottes. Soupirant, elle cache son bâillement derrière sa main gauche et retourne auprès de son étalon. Les doigts sur la bride, elle lui parle doucement, attentive à ce qu’il penserait de son idée sournoise de les faire courir jusqu’aux confins de la ville. Le hongre secoua la tête, tirant une moue dubitative à Eileen.

« Tu crois que c’est trop ? Tu penses que la méthode des bas-fonds est mieux Sorrow ? »

Le cheval hoche la tête, cognant doucement son front contre celui de sa cavalière. Celle-ci lâche un rire amusé et lui flatte l’encolure, conquise autant que son destrier par cette méthode vieille comme le monde.

C’est comme ça que j’ai envoyé dix pauvres gamins avec moi pour seule accompagnatrice, dans l’une des auberges les plus miteuses de la ville. Ne me regarder pas comme ça. J’ai subi la même épreuve sauf que mon instructeur m’y avait envoyée seule. Aussi, vous n’ignorez pas qu’une femme seule dans une taverne c’est comme une chienne face à une meute de loup en rut. Des soudards épais comme des armoires à glace contre une chétive demoiselle, ça fait tâche. Ne riez pas. J’étais vraiment chétive à cette époque-là. Je devais être presque aussi épaisse que votre ami ici et bien plus petite que votre noble mère qui grelote de froid par cette veillée de voyageur. Sachez que les bleus sont rentrés avec des objets de valeurs sur eux. Le but étant des plus simples. Provoquer un des gros plein de vin qui passait sa vie là et le mettre au tapis. Mais pas n’importe lequel évidemment. Quand nous somme entrer, il fut aisé de trouver la profession de chacun. Un lettré alcoolique en fond de salle, un groupe serré de mercenaire dans un coin et une poignée d’ivrogne de tous les horizons de la ville de l’autre. Si le type à l’odeur de poisson qui se trouvait derrière moi me donnait une nausée des plus dérangeante, je n’en avais pas moins désigné à mes protégés leur cible. Mais rien ne se passe comme prévu en général. Surtout quand un plan vient de moi. Attablée seule pendant que mes bon camarades apprenait le combat de rue, je n’avais pas anticipé le mercenaire de tête qui m’a rejointe…

« Alors gamine ? On s’ennuie ? On attend les grands hommes pour passer du bon temps ? »

Penchée sur sa chope de bière, la brune ne lui adresse ni mot ni regard. Rien que sa présence l’incommode. Débarrassée de l’horrible poissonnier pour le plus grand soulagement de l’aubergiste dont il faisait fuir les clients, elle n’éprouve rien d’autre qu’un grand besoin de paix pour écouter attentivement les rumeurs de la rue. Si aucune patrouille ne passait jamais par ici, ça n’empêchait pas les jeunes hommes d’être en danger et elle en était responsable. Certes, quelques poings leur apprendraient l’humilité et la méfiance. Cependant ça ne justifie pas un massacre de la garde pour autant.

« Oh brunasse, j’te cause ! »

Un soupir échappe à Eileen alors qu’elle daigne enfin regarder le type aviné qui s’est mis en tête de lui pourrir la vie. Elle arque un sourcil, le dévisage et fronce le nez devant l’odeur persistante d’alcool miteux qu’il exhalait. Un minable dans toute sa splendeur pour elle. Ni beau, ni laid. Juste un abruti qui pensait avec autre chose que ce qui pouvait être pris pour un cerveau même s’il était gravement atrophié. Un cri de douleur la détourne de sa vision. Sautant sur ses pieds, la brune se dirige vers la sortie à grande enjambée, abandonnant son pourboire sur la table sans prêter ne serait-ce qu’un regard à quiconque se trouve dans la salle. Pourtant, le poivrot fut plus tenace qu’elle ne l’aurait cru. S’accrochant à son épaule, il la fit pivoter et lui offrit son plus beau sourire.

« Allez viens ma jolie, on va s’amuser tous les deux. Tu s’ras pas déçue…
- Je ne suis pas intéressée par les services d’un sous homme de l’espèce alcoolique. Pas plus que je ne le suis d’un de tes congénères masculin et sobre.
- Je sais que t’en meurt d’envie
- Va donc cuver ta vinasse et cesse de prendre tes rêves pour des réalités.
- Sinon quoi ? fit-il en la saisissant par la taille. Elle va me faire quoi la petite dame sans défense ?
- Arrête-toi là où tu vas le regretter.
- Ah ouais ? J’attends de voir ça petite. »

Le ton moqueur tire un sourire sarcastique à Leen. Tout comme son brusque changement de répartition de poids pour amplifier son coup de poing. Changeling ne prit pas la peine de se manifester, se contentant d’être simple spectateur de la scène de ce type de deux fois la taille de la jeune femme plié en deux par un coup à l’estomac. La seconde partie de l’assaut repousse l’alcoolique loin d’elle. Reprenant consciencieusement ses appuis, elle se retourne et reprend tranquillement sa route. Ce n’était pas un idiot qui l’arrêterait. Et encore moins un homme aviné sans le moindre charme ni le moindre goût. Jaillissant dehors, elle constate l’ampleur de la scène avec un sourire. La dernière recrue, le nez en pièce détachée, venait d’assommer proprement le chasseur du coin en utilisant une ruse vieille comme le monde. Les lacets détachés. Un géant est toujours impressionnant. Seulement, avec un ventre proéminant et un tour de compteur, il devenait pataud et grincheux. Facilement vexable et aisément maitrisable. Ebouriffant les cheveux du vainqueur, la jeune femme se glisse dans la foule en leur faisant signe de le suivre. Ils en avaient assez fait pour aujourd’hui. Sortie du goulot sombre des rues en coupe gorge, la Fa Long fait volteface et croise les bras en faisant la moue. Puis éclate de rire devant les dix têtes effrayées devant elle.

« Allez les gars. Ça suffira pour aujourd’hui. Nous avons une réserve de nourriture à piller ! »

Je lève les yeux vers le cuisinier de la caravane itinérante avec un sourire. Oui en effet, il a raison. Je sens mon estomac gronder joyeusement à l’idée du ragout que je sens d’ici. Et puis peut être que je me permettrais de dormir ce soir. Changeling n’a pas bougé de la journée. J’ai grand espoir qu’il n’essaie pas de prendre contrôle de mes rêves ni de me garder. Je sais qu’il en est capable, il l’a déjà fait. C’est sûrement pour ça que, bien malgré moi, je repousse sans cesse l’échéance jusqu’à la prochaine nuit.


   
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