Tu t'étires, tes yeux s'ouvrent dans un rictus de douleur. La nuit fut agitée, des plus agitée, as-tu rêvé ? Non. Tu le sais, cette nuit tu as rencontré la rieuse et ce bien contre ton grès, tu n'étais pas prêt à subir ce qu'elle t'avait préparé. Épreuve réussit avec succès sans que tu ne saches réellement comment tu y étais arrivé. Et ce rêve étrange qui avait suivit ? Ton visage sans être le tiens... Ton esprit est embrumé et tu ne sais pas, tu te lèves, paré de ta plus prude nudité alors qu'en toi les âmes n'ont cessées de danser. Que l'une d'elle n'a cessé de s’immiscer, dérailler. Elle est encore là, tu la sens en toi, et pourquoi as-tu si mal à la poitrine ? Pourquoi ton entrejambe te fait autant souffrir ? Perdu en eaux troubles tes yeux trahissent le déréglage complet de leur couleur noire d'onyx. La hyène est là, en toi, le sais-tu ? Le sens-tu ? Sûrement pas. Tu sens les pulsions, une envie furieuse de rire, mais ton esprit est bien trop profond dans la brume pour que tu ne réalises vraiment. L'eau chaude venant lécher ta peau caramélisée, l'extase dans la purification d'un corps bafoué. Nuit des plus agitée te laissant des valises sous les yeux comme symbole qu'elle a bien existé. Tu émerges lentement, mais sûrement alors que les heures défilent, le besoin d'air alors que la guilde est encore marquée de cette journée morbide qui vous a tous changé. Tu la fuis aussi vite que tu peux, franchis la porte pour te changer les idées, direction Shirotsune. Tu te laisse aller à certaines folies, l'envie furieuse de dépenser, moyen comme un autre d'expier. Et c'est dans un magasin que tout va se jouer, c'est une vendeuse stupide qui fait jaillir ce rire étrange entre tes lèvres rosées, rire auquel succède une douleur vive venant te vriller, tu te plies sous son impact alors que ta poitrine semble vouloir exploser, que ton entrejambe semble saigner, que ton corps entier semble s'affaisser. La douleur dans un rictus alors que tu te redresses, légèrement choqué par cette soudaine douleur venue t'enlacer, tu te relèves pour discerner le regard totalement choqué te fixant comme si tu étais une bête de foire, que tu te sens étrange dans les résidus d'une douleur de transformation, l'impression que ta taille n'est plus ce qu'elle était, et cette impression de flotter dans des vêtements trop grands pour ton corps maigrelet. Pourquoi te fixe-t-elle comme ça ? L'envie furieuse de la gifler avant que tu ne prennes conscience de ta condition. Que ta main vient toucher un sein encore douloureux... Un... Sein ? Regard totalement choqué venant découvrir l'attribut de la féminité. Tu délires encore ? Tu délires encore il n'y a pas d'autre possibilité, ta main frêle part pour te gifler, la douleur vive, mais nul doute de la réalité. Tu ne réfléchis pas, un miroir non loin devant toi, un mouvement pour pousser violemment de ton chemin la vendeuse traumatisée, tu aperçois ton reflet, toi sans conteste dans certaines caractéristiques... Toi et pas toi. Le reflet d'une femme devant toi, longue chevelure brune aux reflets bleutés, visage affiné, corps frêle tout en restant musclé, les seins discernables dans des vêtements deux fois trop grands pour toi. Le choque alors que tu te dévisages dans le miroir, les pensées contradictoires, tu t'excites tout seul... Toute seule ? Tu veux retrouver ton corps ! Tu veux retrouver ton corps et en même temps tu ne peux t'empêcher d'admirer cette nouveauté, prends la pause sur le côté, touche tes cheveux pour les démêler. L'envie de rire grandissante, tu te retiens sans trop savoir comment, fasciné par ton reflet. Combien de temps restes-tu devant le miroir à t'observer ? A t'admirer et découvrir ce nouveau corps ? Nul ne le sait, tes efforts pour annuler la transformation n'ont aucun effet et d'un sens tu apprécies cet état de fait.Après le choc grandit l'envie furieuse d'en profiter, de jouer. Tu te retournes vers la vendeuse avec un grand sourire voulant tout dire, se remettant de ses émotions elle se faufile dans les rayons pour proposer les vêtements qui sembleraient s'imposer. Et les heures défilent, les essayages se succèdent, rien ne te plais, tu veux mieux, tu veux plus et l'envie grandit de tout dévaliser. Dépensière, dépensier. Puis le choix finit par s'opérer alors que tu sors de la cabine vêtue d'une robe noire, fine et volante, à la manière de celle ayant bercé ton enfance. Tu ressembles à ta mère et cette joie te comble plus que jamais tu ne l'aurai cru possible. Comme si à travers ce corps qu'on venait de t'imposer elle vivait, pouvait vivre en toi à jamais. Ta voix elle-même a changée, toujours légèrement rauque et pourtant féminine, son étrange qui pourtant te plais. Tu ne comprends rien, mais cette situation t'excites alors que la douleur disparait. Déréglage complet d'une rencontre avec la rieuse qui t'auras marqué à jamais.Et grandit l'envie de tester ce nouveau corps comme jamais. Les talons venant prendre place à tes pieds, un pas avant que tu ne te t’affales dans le magasin. C'est pas gagné. Un entraînement qui s'impose alors que la vendeuse ne peux s'empêcher de rire, qu'une certaine complicité née dans ces heures partagées, qu'elle te montre comment marcher, comment se déhancher, comment flotter. Penses au chat, au félin, tu es le félin. Et tout sembles plus facile alors que tu ne fais qu'appliquer des éléments que ta magie a ancrée en toi. Te maquiller ? Non... Ne rien exagérer, tu restes un homme malgré tout... Et si jamais ? ... Tu cèdes à la tentation d'essayer, la curiosité de tout tester alors que la vendeuse te révèles les secrets de la féminité, rien de transcendant, simple crayon pour faire ressortir tes yeux toujours couleur d'onyx, que le rouge à lèvre vient teinter tes lèvres rosées, cils gagnant en intensité par le mascara déposé. Tu es prête. Et tu dévalises le magasin en payant une somme de joyaux que tu n'aurais jamais cru possible pour des attributs de la féminité. Une simple demande, venir les rechercher plus tard, sais-on jamais, tu comptes t'amuser et tu ne veux pas t'encombrer. Un sac à main venant compléter la panoplie où tu transferts les maigres joyaux restant. Une seule envie : tester et t'amuser. Tu connais le lieu parfait. ***Tu prends place au bar avec un sourire non dissimulé, captant si et là des regards intéressés, tu les connais. T'adaptes à cette condition que ton corps t'impose. Assurée malgré quelques erreurs dût à ta masculinité, mais pourtant tu te fonds quasi à la perfection dans ce rôle. Illusionner le monde de ta nouvelle condition. Une leçon pourtant apprise récemment, force est de constater que la rieuse ne s'était pas trompée. Et les verres s'enchaînent sans que tu n'es à payer et ce sentiment te fais jubiler, tu te laisses aller au jeu de la séduction et du péché. Tu veux tout tester. La soirée continue jusqu'à la conclusion que tu as cherché, cherché et provoqué avec ce tempérament de biatch que tu as toujours été. Séduire et jouer alors que la porte de la chambre miteuse se referme derrière vous. Un geste de galanterie qui te fais lâcher ce rire trop longtemps contenue alors que la douleur vient te vriller, que le tissu craque dans les ombres de la nuit alors que ton corps mute sous l'impulsion de cette étrange magie. Puis le déclic alors que tu vois le regard totalement choqué, instinctivement tu regardes ton corps meurtrie par ce changement contre-nature. Homme. Et le déclic alors que la phrase revient dans ton esprit. "Sais-tu qu'un rire peut changer ton sexe ?" Le rire qui te prends à nouveau, incontrôlable alors que la douleur vient à nouveau te vriller, fout rire dont tu n'arrives pas à te remettre malgré la douleur qui fait jongler ton corps d'un sexe à l'autre dans des secondes semblant l'éternité. Tu as compris. La magie se brise alors que les âmes se scindent, détraquées, que ne reste plus en toi que l'humanité masculine alors que tu retrouves ton regard azuré. Tu sais. Et le rire continue alors que l'homme fuit en te prenant pour un dément, tu t'en moques, tu as compris et tu sais, et dans la chambre miteuse vêtue de tes haillons déchirés de la féminité tu commences à danser.Danser jusqu'à t’effondrer.Le plaisir et l'excitation alors que tu as compris le déclencheur de cet étrange magie.Tu sais que la rieuse a tout changé.Spoiler: