Le chemin sombre parcourue pour arriver devant elles. Elles étaient là, l'une prenant le dessus sur l'autre. Ce n'était pas bon, ça ne devrait pas se passer comme ça. Ça ne se passerait pas comme ça. Prédateur qui guette sa proie, recroquevillée dans son dôme aquatique, seul légère protection. Les poings serrés de l'esprit, faisant blanchir ses phalanges. Il avait envie de tuer de ses propres mains cette chose qu'on osait appeler déesse. Umi créa un second dôme autour de sa protégée, pour qu'il ne lui arrive rien pendant cette position de faiblesse. Il n'écoutait que d'une oreille distraite ce que se disaient les deux autres, il restait concentrée sur elle. Il ne devait rien lui arriver. Pourquoi est-ce que tous ces malheurs ne s'abattaient que sur elle ? Pauvre mage qui n'avait rien demandé de tout ça, qui pensait enfin être débarrassée, n'ayant que des terreurs nocturnes qui, peut-être avec le temps, aurait fini par disparaître, même si elle n'y croyait pas. Le temps aurait effacé tout ça, laissé seulement des cicatrices, des plaies refermées qu'il ne fallait plus toucher.

Quatre colonnes d'eau supplémentaires pour la protéger et un autre mage qu'il détestait qui se plaçait entre les deux femmes, encore pour la protéger. Déesse immonde qui hurle de rage, elle n'étais pas contente. Ce n'était pas sa place ici, elle devait partir de là. Umi s'était déjà rapproché de Célia et avait envoyé deux serpents d'eau pour aider l'autre mage même s'il ne le portait pas dans son cœur. Il gardait alors un œil sur cette maudite chimère pendant que Bastian était près de la blonde platine. Il devait lui faire confiance, c'est tout. Il n'y avait pas d'autres choix.

Onde qui parcourt le dôme d'eau comme pour attirer son attention, elle relève à peine la tête, totalement déboussolée, les larmes perlant aux coins des ses yeux. Il lui parlait, elle ne l'écoutait qu'à peine, essayant de se concentrer pour ne pas lâcher prise, tout ne tenait qu'à un fil ici, elle le savait, bien malgré qu'elle soit là, enfermée par sa propre magie, ses propres démons, ses propres peurs. Pourtant, une phrase la fit tiquer. « Ce qui vient de t’arriver ici n’est rien par rapport à ton passé. » Elle releva la tête et planta ses yeux qui avaient prit une mauvaise couleur bleu du fond des océans. Ce n'était pas de sa faute ? Ce n'était pas ses erreurs, ses actes qui avaient qu'elle était là maintenant, enfermée dans sa propre tête ? Tout tournait trop vite, elle avait la tête trop pleine de pensées sombres, tout se mélangeait. Et ça se ressentait directement, comme cette sorte de tremblement qui se fit sentir de partout à l'intérieur. Elle entendait la voix de son esprit, Umi, qui la réconfortait, lui disait que tout irait bien mais qu'il fallait qu'elle agisse, qu'elle seule pourrait chasser cette femme putride. La blonde serra les poings, respirait difficilement et se releva. Le dôme venait de disparaître. Ses yeux restaient fixés sur cette créature immonde qui lorgnait depuis un moment. Il était temps d'en finir avec cette chose.

Les quatre colonnes d'eau se mirent en mouvement, se transformant en un véritable tourbillon de folie, il se dirigea droit sur la déesse qui ne s'attendait pas à ce que Célia se remette à bouger, utiliser sa magie. Elle était chez elle. C'était son esprit. Personne n'avait le droit de prendre le contrôle. Les serpents contrôlés par Umi prirent le même chemin alors qu'elle rassemblait toutes ses forces, sa concentration.Tout tremblait, s'effritait. L'autre en face paniquait, elle avait perdue toute puissance, tout contrôle. Célia esquissait quelques mouvements dans l'air, l'eau bougeait, se formait, doucement, avec une force incroyable. Elle laissait court à son imagination, ses envies, ses pulsions et ses motivations. Une vague faisant facilement dix fois la taille de la blonde venait d'apparaître derrière elle. Ses cheveux ondulaient dans cet espère d'air marin. Il y avait un goût amer de sel dans l'air, le goût des larmes. Mais non pas des larmes de tristesse, celles de force et de détermination.

-Je crois qu'il est grand temps que je reprenne ce qui m'appartiens et que tu sortes d'ici à tout jamais...

Ce n'avait été qu'un écho, un raisonnement froid et léger. Ses doigts bougèrent, gracieusement, puis elle tendit le bras vers la déesse. La vague parti d'un coup, formant des crevasses aux endroits où était positionné Bastian et Umi, pour ne pas les entraîner. Elle passa au-dessus de la blonde, fonçant comme jamais sur cette créature qui n'aurait jamais du prendre vie. Un hurlement strident à en hérisser les poils amplifier par l'espace se fit entendre alors que la déesse se faisait recouvrir par l'eau, noyée. Une secousse, puis une deuxième, et le trou noir.

Elle ouvrit doucement les yeux, se tenant la tête d'une main. Comme si un troupeau d'éléphants l'avaient piétinée. Elle regarde autour d'elle, il y avait Bastian et un autre homme qu'elle n'avait jamais. Elle ne comprenait pas, que c'était-il passé ? Pourquoi était-elle là ? La mage se souvenait seulement s'être faite poignarder par son ex-partenaire et être tombée dans les pommes. Par un mouvement de peur, elle voulut se reculer mais eu seulement le droit de tomber de son perchoir droit sur le sol. Alors qu'il esquissait un pas, elle recula vivement sur le sol, pour se relever, attraper son arme et la pointer en direction du mage runique.

-Ne m'approche pas. Qu'est-ce qu'il se passe ? Et c'est qui cet homme là-bas ?

Elle fit un mouvement du menton envers cet homme étrange qui la fixait avec un regard encore plus étrange que celui qu'elle lui lançait. Umi ne répondait pas, il lui avait simplement dit de baisser son arme, ce qu'elle refusait catégoriquement. Pourquoi ce revirement de situation ? Elle grimaça et tomba sur le sol en mettant ses mains à l'endroit où elle avait reçu le coup un peu plus tôt. Elle avait mal, des sortes de points de suture avaient craqués. Qu'est-ce que c'était encore que ça ? Qu'avait-elle fait pour mériter autant de malchance ? Célia se mordait la lèvre inférieur voulant s'empêcher de pleurer. Son épée gisait à côté d'elle, mais elle ne pouvait pas tendre le bras, elle avait trop mal. Elle resta contre le mur, fermant les yeux pour essayer de penser à autre chose, essayer de comprendre. Mais ça tambourinait, comme si des milliers de marteaux la peuplaient. La blonde platine en avait plus que marre de tout ça, marre d'avoir mal, marre de ne faire que pleurer depuis cette mission qui avait tourné au cauchemar. C'était de trop, elle aurait tout fait pour retrouver la paix et la sérénité d'autrefois. Mais pourtant, elle était là, contre ce mur, dans un état lamentable, à se mordre les lèvres pour ne pas pleurer une nouvelle fois et à se tenir les côtes pour essayer tant bien que mal de ne plus avoir mal, mais ses mains étaient rougies par le sang. Elle maudissait tout à l'instant même. Même elle.

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